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Extraits de gosho sur

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Nichiren

Sur 185 goshos recencés, Nichiren fait mention
- du Pratiquant du Sutra du Lotus dans 25 goshos
- du bodhisattva Jogyo dans 14 goshos (dont 3 où il se présente commme l'envoyé de Jogyo, 2 où il nie être Jogyo et 1 où il affirme être Jogyo) ; - du bodhisattva Fukyo dans 8 goshos (il dit lui ressembler) ; - de son propre éveil dans 3 goshos.

N.B. les passages où Nichiren exprime ses conceptions bouddhiques (moi, Nichiren, je pense que...) n'ont pas été répertoriées.

***

Sans aucun doute, vous et votre femme êtes bien nés comme étant "un homme et une femme à l'esprit pur" et vous faites maintenant des dons à celui qui enseigne le Dharma, Nichiren.
[...] C'est pourquoi j'ai fait appel au Sutra du Lotus, à Shakyamuni, à Taho et à tous les bouddhas de l'univers, ainsi qu'à la déesse Tensho Daijin*, à Hachiman et aux autres divinités majeures ou mineures. J'étais certain que ma requête serait entendue et que le résultat apparaîtrait. J'étais convaincu qu'ils ne resteraient jamais sourds aux prières de Nichiren, et les exauceraient aussi naturellement que l'on soigne une plaie ou que l'on soulage une démangeaison. Et en effet, le seigneur retrouva la santé.
L'Exil d'Izu (juin 1261 à Funamori Yasaburo)

Moi, Nichiren, je n'observe pas les préceptes concernant le corps. Et mon coeur n'est pas non plus exempt des trois poisons. Mais, parce que je crois moi-même au Sutra du Lotus, et que j'aide également les autres à créer un lien avec lui, je pensais que peut-être la société me traiterait avec quelque douceur. Sans doute parce que le monde est entré dans l'époque des Derniers jours du Dharma, même des moines ayant femme et enfants ont des adeptes, aussi bien que des moines mangeant poisson et volaille. Je n'ai ni femme ni enfants et ne mange ni poisson ni volaille. La seule chose que l'on puisse me reprocher est de propager le Sutra du Lotus. Bien que sans femme ni enfant, je passe dans le pays entier pour un moine qui transgresse les règles de bonne conduite, et, alors que je n'ai même pas tué une fourmi ou un grillon, j'ai la réputation d'un malfaiteur dans le pays entier.
Les quatre sortes de reconnaissance (Izu, le 16 janvier 1262 à Kudo Yoshitaka)

Notre époque actuelle correspond bien à cette cinquième période de cinq cents ans. Et moi, Nichiren, en m'interrogeant sur la véracité des paroles du Bouddha, je vois bien que ces Trois sortes d'ennemis sont déjà présents. Si je ne les fais pas apparaître, je ne suis pas le Pratiquant du Sutra du Lotus. Si je les fais apparaître, j'attire inévitablement sur moi la mort et la destruction.
L'enseignement, les capacités, le temps et le pays (Izu, 10 février 1262  ? )

A vrai dire, leurs arguments doivent être bien faibles ! Moi, Nichiren, je connais des enseignements comme ceux de Honen et de Shandao depuis l'âge de dix-sept ou dix-huit ans. Et les discours tenus de nos jours ne sont pas plus convaincants. Sachant bien qu'ils ne pourraient pas l'emporter sur moi dans un débat de doctrine, ils essaient de me vaincre par la force et la supériorité numérique. Les croyants du Nembutsu se comptent par dizaines de millions et bénéficient de très nombreux soutiens. Moi, Nichiren, je suis seul, sans le moindre allié. On a peine à comprendre comment je suis encore vivant. Cette année même, le 1le jour du 11e mois, entre l'heure du Singe et l'heure du coq*, sur la grand-route de Matsubara, à Tojo, dans la province d'Awa, plusieurs centaines d'adeptes du Nembutsu m'ont tendu une embuscade. J'étais sans escorte. Je n'avais près de moi qu'une dizaine d'hommes dont trois ou quatre tout au plus étaient capables d'offrir une quelconque résistance. Une pluie de flèches s'est abattue sur nous, et les sabres ont fondu sur nos têtes à la vitesse de l'éclair. L'un de mes disciples a été tué sur le champ, et deux autres ont été gravement blessés. J'ai moi-même été frappé et blessé, et je me suis demandé si ma dernière heure n'était pas venue. Mais contre toute attente, j'ai réussi à échapper à cette attaque et à survivre jusqu'à présent.
[...] Mais jamais personne encore n'avait reçu de blessures pour sa seule fidélité au Sutra du Lotus. Les Japonais qui croient en ce Sutra n'ont donc pas encore vérifié la justesse des passages que je viens de citer. Moi seul, Nichiren, ai lu le Sutra avec ma propre vie. Je comprends le sens du passage : "Nous ne sommes attachés ni à notre corps ni à notre vie ; notre seul désir est d'accéder à la Voie suprême."(réf.) Je suis donc, moi, Nichiren, le premier Pratiquant du Sutra du Lotus au Japon.
[...] Si vous quittez cette vie avant moi, allez vous présenter devant Bonten, Taishaku, les Quatre grands rois du ciel et le grand roi Yama. Dites-leur que vous êtes un disciple du moine Nichiren, le premier Pratiquant du Sutra du Lotus au Japon. Et il serait impossible alors qu'ils vous reçoivent mal. Mais si vous avez le coeur divisé, si vous pratiquez tantôt le Nembutsu tantôt le Sutra du Lotus, par crainte de ce que pourraient dire les autres, vous aurez beau leur dire que vous êtes un disciple de Nichiren, ils ne vous prêteront pas attention.
Encouragements à une personne malade (décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

En observant une telle situation, moi, Nichiren, j'entrepris de consulter le plus grand nombre possible de sutras. C'est alors que je découvris la raison pour laquelle ces prières restaient sans effet et même, au contraire, ne faisaient qu'aggraver la situation, ainsi que des passages prouvant cette assertion.
[...] Moi, Nichiren, je sais quelles sont les mesures à prendre pour remédier à la situation. A l'exception du sage du Mont Hiei [Saicho], je suis le seul à le savoir.
Genèse du Rissho Ankoku Ron (Kamakura, le 5 avril 1268, à Hokan-bo)

Lorsque les lettres officielles du gouvernement mongol sont de nouveau arrivées cette année, je rédigeai, aux alentours du 11e mois, une fois de plus, des missives à différents destinataires, obtenant quelques réactions. Il semblerait que l’opinion publique soit devenue suffisamment sereine au point de m'accorder à moi, Nichiren, quelque crédit.
Réponse au seigneur Ota Kingo (1269 ou 1270 à Ota Kingo (Jomyo)

Quand quelqu'un dit : "Le fondateur de ma doctrine était un sage vertueux des temps anciens tandis que Nichiren n'est qu'un ignorant de l'époque des Derniers jours du Dharma", les insensés auront tendance à le croire.
[...] Moi, Nichiren, suis le fils d'une famille de chandala, né sur le littoral de Kataumi, dans le village Tojo, de la province d'Awa, et je n'ai ni pouvoir ni vertus exceptionnelles. J'ai pensé : "Comment pourrais-je arrêter la propagation du Nembutsu alors même que les réfutations des temples de Nara et du Mont Hiei et les puissantes interdictions des empereurs n'y sont pas parvenues  ? Mais, en utilisant les sutras comme un clair miroir et en conservant comme outil de divination les principes de Zhiyi et de Saicho, j'ai réfuté ces enseignements pendant ces dix-sept dernières années, depuis la cinquième année de l'ère Kencho (1253) (note) jusqu'à maintenant, la septième année de l'ère Bun'ei (1270).
[...] Moi, Nichiren, parmi les deux voies du bouddhisme, exotérique et ésotérique, j'étais résolu à adhérer à l'enseignement suprême, celui qui nous permet de nous libérer le plus facilement du cycle des souffrances de la vie et de la mort. Par conséquent, j'ai étudié dans ses grandes lignes l'enseignement caché du Shingon et je me suis interrogé sur ce destin de Shubhakarasimha. Mais personne ne m'a jamais donné de réponse satisfaisante à la question que je posais plus haut. Si lui-même ne parvint pas à échapper aux mauvaises voies, comment, à notre époque, un seul des moines du Shingon ou des laïcs qui n'ont pas fait plus d'un mudra ou récité plus d'un mantra dharani*, pourrait-il espérer ne pas y tomber  ?
[...] Moi, Nichiren, j'ai vécu au temple Seicho-ji sur le Mont Kiyosumi, dans le village Tojo de la province d'Awa. Dans mon enfance, j'ai adressé au bodhisattva Kokuzo la prière de devenir la personne la plus sage du Japon. Le bodhisattva Kokuzo s'est changé sous mes yeux en un vénérable moine qui m'a confié un joyau de sagesse aussi étincelant que l'étoile du matin. Sans doute est-ce pourquoi maintenant je comprends, pour l'essentiel, les enseignements des Huit Écoles ainsi que ceux du Zen et du Nembutsu.
[...] Désormais, moi, Nichiren, je me suis acquitté de ma dette de reconnaissance à l'égard de mon maître et je suis certain que les bouddhas et les divinités bouddhiques approuveront ce que j'ai fait. J'aimerais que vous transmettiez tout ce que je viens de dire à Dozen-bo.
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

Que peut-il y avoir de plus brillant que le soleil et la lune  ? De plus pur que la fleur de lotus  ? Le Sutra du Lotus est comparable au soleil, à la lune et à la fleur de lotus. C'est pourquoi on l'appelle Myoho Renge Kyo [Sutra du Dharma Merveilleux du lotus]. Nichiren également peut être comparé au soleil, à la lune et à la fleur de lotus.
[...] Parce que moi, Nichiren, j'ai donné à votre enfant la graine pour une naissance facile, pourrais-je le considérer autrement que comme mon propre enfant  ? [...] "Tous les êtres humains qui vivent dans le monde des trois plans sont mes propres enfants."(réf.) Les intentions de Nichiren ne diffèrent en rien de celles que le Bouddha exprime dans tous ces passages.
L'accouchement facile d'un enfant de bonne fortune (Matsubagayatsu, le 7 mai 1271, à Nichigen-nyo, femme de Shijo Kingo)

Simple mortel que je suis, moi, Nichiren, ne puis l'affirmer avec certitude, mais je pense que tout cela est lié au gohifu (note) que je vous ai donné.
La naissance de Tsukimaro (8 mai 1271 à Shijo Kingo)

Moi, Nichiren, en me libérant de telles entraves karmiques, je suis certain, à l'avenir, d'atteindre la Terre pure du Pic du Vautour. Par conséquent, même si de graves persécutions s'abattent sur moi, comme une pluie ou comme une nuée, parce que je sais qu'elles sont dues à ma foi dans le Sutra du Lotus, elles ne provoquent pas chez moi la moindre souffrance.
Urabon - L'origine de la cérémonie pour les défunts (juillet 1271 à Shijo Kingo)

Toutefois, en cette vie, c'est parce que je suis le Pratiquant du Sutra du Lotus que j'ai été exilé et que j'ai failli être mis à mort - exilé à Ito et presque décapité à Tatsunokuchi. Tatsunokuchi, dans la province de Sagami, est le lieu où Nichiren a donné sa vie. Parce qu'il est mort là-bas pour la cause du Sutra du Lotus, comment ce lieu pourrait-il être moins qu'une Terre de Bouddha  ? Il est dit dans le Sutra  : "Dans toutes les Terres de bouddha de l'univers, il n'y a qu'un seul Véhicule suprême." (réf.) Cela ne confirme-t-il pas mes propos  ? Le Véhicule suprême unique est le Sutra du Lotus. Il n'y a pas d'enseignement véritable hormis le Sutra du Lotus dans toutes les Terres de bouddha de l'univers. Comme on peut le lire ailleurs dans le Sutra : "Les enseignements provisoires du Bouddha sont rejetés."(réf.) Si tel est le cas, tout lieu où Nichiren se trouve persécuté devient la Terre deBouddha.
[...] Lorsque j'arriverai au Pic du Vautour, je proclamerai avant toute chose que Shijo Kingo, aussi bien que Nichiren, était résolu à mourir pour le Sutra du Lotus.
La Persécution de Tatsunokuchi (Echi, 21 septembre 1271 à Shijo Kingo)

Le douzième jour du neuvième mois, j'ai encouru la colère des autorités gouvernementales et je dois partir pour la province de Sado le dixième jour du dixième mois de cette année. Mon but premier, en étudiant, était de maîtriser les enseignements bouddhiques, afin de pouvoir atteindre la bodhéité et ainsi de sauver les personnes à qui je suis redevable. J'ai toujours su que, sur la voie qui mène à la bodhéité, il est inévitable de rencontrer de grandes épreuves, exigeant d'être prêt à sacrifier sa vie ; c'est seulement alors que l'on peut devenir bouddha. Et déjà, exactement comme il est dit dans le Sutra, j'ai été insulté et rabaissé, attaqué à coups de sabre et de bâton, de cailloux et de tuiles, et exilé à plusieurs reprises (note). C'est pourquoi je suis convaincu de lire le Sutra du Lotus avec tout mon être. Ma foi n'en est que plus forte, et j'ai confiance en mon existence future. Si je devais mourir, je sauverais certainement aussi chacun d'entre vous.
[...] Moi, Nichiren, je suis le fils d'une famille de chandala du littoral, vivant à Tojo, dans la province d'Awa, région reculée de l'est du Japon. Perdre ce corps - qui autrement se dégradera sans servir à rien - pour la cause du Sutra du Lotus, ce sera comme recevoir de l'or en échange de vulgaires cailloux. Aucun de vous ne devrait se désoler pour moi.
L'exil de Sado (Echi, octobre 1271, à un moine nommé Enjo-bo du temple Seicho-ji)

Si nous comparons l'époque qui suivit le parinirvana du Bouddha à ce qui s'est passé de son vivant [nous pouvons dire que, de nos jours, ] les maîtres des diverses écoles sont comparables aux brahmanes de son temps. Eux aussi parlent d'un "homme d'une malfaisance sans pareille" en me désignant moi, Nichiren.
[...] Les uns disent, en critiquant Nichiren : "Sans tenir compte des capacités des gens [de notre époque], il entreprend de convertir de manière brutale, voilà pourquoi il rencontre des persécutions." Les autres disent : "Les pratiques de shakubuku (note) exposées dans le chapitre Kanji* (XIII) sont des pratiques pour des bodhisattvas parvenus à l'étape très élevée. [Pour les autres] il faudrait pratiquer la méthode de shoju (note) exposée dans le chapitre Anrakugyo* (XIV), mais Nichiren fait le contraire." Certains disent : "Dans mon coeur, je sais bien, moi aussi, que le Sutra du Lotus est suprême, mais je ne le crie pas à tous vents." D'autres encore disent : "Il ne prête attention qu'à la doctrine [sans rien dire de l'observation du coeur (note)]."
[...] Plus loin encore, on lit : "Ils nous insulteront et nous montreront des visages furieux ; nous serons bannis encore et encore."(réf.) "Encore et encore" signifie à plusieurs reprises, et moi, Nichiren, j'ai été sans cesse pourchassé, et par deux fois exilé (note).
[...] Les événements du passé décrits dans le chapitre Fukyo* (XX) sont ceux que je vis à notre époque, comme il était prédit dans le chapitre Kanji* (XIII)  ; ainsi, ce présent annoncé dans le chapitre Kanji* (XIII) correspond au passé décrit dans le chapitre Fukyo* (XX). Le chapitre Kanji (XIII) [dont les prédictions s'accomplissent] à notre époque deviendra le chapitre Fukyo* (XX) à l'avenir, et, à ce moment-là, Nichiren sera le bodhisattva Fukyo.
[...] Parce que moi, Nichiren, je propage cet enseignement à la place de ces quatre-vingts myriades de millions de nayuta de bodhisattvas, je demande à ces bodhisattvas de m'accorder leur aide et leur protection.
La lettre de Teradomari (Teradomari, le 22 octobre 1271, à Toki Jonin)

Par le passé, le bodhisattva Fukyo et le moine Kakutoku ont lu ces passages et les ont vécus. Mais, en dehors des périodes du Dharma correct et du Dharma formel, à l'époque des Derniers jours du Dharma, dans tout le Japon, seul Nichiren semble avoir fait de même. En considérant ma situation actuelle, j'imagine aisément la souffrance des proches, des familles, et des disciples moines et laïques, de tous les saints persécutés dans les temps anciens, à l'époque des rois mauvais.
De nos jours, Nichiren a lu intégralement le Sutra du Lotus. Une seule phrase, un seul passage suffit pour parvenir à l'Éveil ; puisque je l'ai lu en entier, mes bienfaits seront donc encore plus grands. Cela peut sembler présomptueux, mais mon voeu le plus cher est de conduire à l'Éveil le pays tout entier.
L'Allègement de la Rétribution Karmique (Teramadori, octobre 1271, à Ota Saemon, Soya Nyudo et Kimbara Hokkyo)

Ce Dharma caché, l'unique grande raison pour laquelle les bouddhas viennent en ce monde, sera propagée pour la première fois dans ce pays. Et Nichiren n'est-il pas précisément la personne qui la propage  ?
L'aspiration à la Terre de Bouddha (Sado, le 23 novembre 1271 à Sado à Toki Jonin)

Nichiren voudrait dire ceci : le bouddhisme a été introduit au Japon depuis maintenant plus de sept cents ans. Pendant cette période, seul le Grand-maître Saicho a vraiment compris le Sutra du Lotus, mais personne ne veut tenir compte de ce fait que Nichiren enseigne sans cesse.
[...] Diriez-vous que tous ceux qui, au Japon, s'opposent à moi n'occupent pas plus d'espace que des grains de poussière sur un ongle  ? Diriez-vous que moi, Nichiren, j'occupe toute la terre dans les dix directions  ?
[...] Voilà ce que Nichiren voudrait dire : plus de deux cents ans se sont déjà écoulés depuis que le monde est entré dans la période des Derniers jours du Dharma. Je suis né, dans un pays très éloigné [de l'Inde], personne de basse condition et moine de peu de savoir. [Par le passé] au cours de mes transmigrations dans les Six voies inférieures, je suis peut-être né grand roi dans les mondes-états des Hommes et du Ciel, commandant les foules à ma guise comme un grand vent fait ployer les branches des arbrisseaux. Et pourtant, dans de telles périodes, je n'ai pu devenir bouddha.
[...] Je comprends bien comment, en définitive, les hommes en sont venus à tomber dans les mauvaises voies. Moi, Nichiren, suis la seule personne au Japon à comprendre cela. Mais dès que l'on prononce ne serait-ce qu'un mot à ce sujet, on attire invariablement les critiques des parents, des frères et des maîtres, et les persécutions du gouvernement.
[...] Si moi, Nichiren, n'étais pas né dans ce pays, [le Japon, ] alors le Bouddha serait un grand menteur et quatre-vingt myriades de millions de nayuta de bodhisattvas auraient été coupables des mêmes crimes que Devadatta : avoir menti et égaré les autres.
[...] Regardez autour de vous dans le monde d'aujourd'hui y a-t-il d'autres moines que Nichiren qui soient méprisés et calomniés à cause du Sutra du Lotus ou que l'on attaque à coups d'épées et de bâtons  ? Sans Nichiren, la prophétie faite dans ce vers du Sutra ne serait que pur mensonge.
[...] "Encore et encore nous serons bannis", est-il écrit dans le Sutra. Mais si Nichiren n'avait pas été banni maintes et maintes fois pour la cause du Sutra du Lotus, qu'auraient pu signifier les mots "encore et encore"  ?
[...] Sans Nichiren, qui pourrait aider les prophéties du Bouddha concernant le Pratiquant du Sutra du Lotus à se réaliser  ?
[...] Ne sommes-nous pas dans "la cinquième période de cinq cents ans  ? " La prédiction concernant "kosen-rufu" serait-elle un mensonge  ? Nichiren n'est-il pas le Pratiquant du Sutra du Lotus  ?
Les bouddhas, bodhisattva et les Dix filles démones décrites dans le Sutra du Lotus accordent leur protection à Nichiren. En outre, les bouddhas des six directions et les vingt-cinq bodhisattva de l'école Jodo, les 1 200 vénérables (note) de l'école Shingon, et les divers êtres vénérables et divinités protectrices et bienveillantes des Sept écoles protègent aussi Nichiren. Il en était de même pour le Grand-maître Saicho protégé par les divinités gardiennes des Sept écoles.
[...] Moi, Nichiren, je voudrais dire ceci. Les divinités Nitten, Gatten et les autres divinités étaient présentes dans les deux lieux et les trois assemblées lorsque le Sutra du Lotus fut enseigné. Si un pratiquant du Sutra du Lotus apparaît, aussi immanquablement que le fer est attiré par l'aimant ou que le reflet de la lune apparaît dans l'eau, elles viendront instantanément [endurer les souffrances] à sa place, accomplissant ainsi le voeu fait en présence du Bouddha. Mais elles ne sont toujours pas venues à mes côtés. Est-ce à dire que je ne suis pas le véritable Pratiquant du Sutra du Lotus  ? S'il en est ainsi, je dois alors comparer une nouvelle fois le texte du Sutra avec ma conduite pour voir quelle faute j'ai pu commettre.
[...] Ce Dharma [dont je parle] a fait deux fois son apparition sur la terre du Japon. Il faut savoir qu'il est apparu [une première fois] avec le Grand-maître Saicho et [de nouveau] avec Nichiren.
[...] Les oiseaux ont cette capacité de voler que les êtres humains n'ont pas. Et moi, Nichiren, suis plus apte à juger des mérites respectifs des sutras que Cheng-guan de l'école Kegon, Jizang de l'école Sanron, Cien de l'école Hosso, et Kukai* de l'école Shingon. Cela parce que je suis rigoureusement les traces des maîtres Zhiyi et Saicho.
[...] Nichiren est l'homme le plus fortuné du Japon d'aujourd'hui. Je consacre ma vie au Sutra du Lotus et mon nom sera transmis dans les temps à venir.
[...] Le douzième jour du neuvième mois de l'année dernière, entre l'heure du Rat et l'heure du Boeuf [23 et 03 heures], la personne du nom de Nichiren a été décapitée. C'est son esprit qui est parvenu à l'île de Sado et qui, le second mois de l'année suivante, dans la neige, écrit ceci à l'intention de ses proches disciples. [Tout comme la description de l'époque mauvaise que l'on trouve dans le chapitre Kanji* (XIII)] cela paraît terrifiant, mais parce que je me consacre au Dharma correct, moi, Nichiren, je ne crains rien. Ceux qui m'observent seront frappés de stupeur. Ce Traité est le miroir brillant de Shakyamuni, Taho, et de tous les autres bouddhas des dix directions dans lequel se reflète le Japon d'aujourd'hui. En même temps, on peut le considérer comme un témoignage que je veux laisser.
[...] Mais qui donc est maudit et dénigré par les populations  ? Quel moine est attaqué à coups de sabre et de bâton  ? Quel moine, pour sa fidélité au Sutra du Lotus, se voit accusé dans des pétitions remises aux nobles et aux guerriers  ? Quel moine est "banni encore et encore"  ? A part Nichiren, personne d'autre au Japon ne correspond à cette description. Mais moi, Nichiren, ne puis être un pratiquant du Sutra du Lotus parce que, [contrairement à la prédiction, ] le ciel m'a abandonné. Qui, alors, à l'époque actuelle, est le Pratiquant du Sutra du Lotus et accomplit la prédiction du Bouddha  ?
[...] Moi, Nichiren, je suis le souverain, le maître, le père et la mère de tous les habitants du Japon.
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Tous les disciples de Nichiren et ceux qui croient en son enseignement devraient réciter Namu Myoho Renge Kyo d'un même coeur (itai doshin) en transcendant toutes leurs différences, jusqu'à devenir aussi inséparables que les poissons et l'eau dans laquelle ils nagent ; ce lien spirituel est la base de la transmission universelle du Dharma ultime qui régit vie et mort. C'est là le véritable but de l'enseignement que propage Nichiren. Avec une telle unité, même le grand voeu de kosen-rufu ne peut manquer de se réaliser. [...] Par contre, si l'un des disciples de Nichiren brise cette unité d'itai doshin, ce sera comme s'il détruisait de l'intérieur son propre château. Nichiren s'efforce d'éveiller tous les habitants du Japon à la foi dans le Sutra du Lotus pour qu'ils puissent eux aussi partager cet héritage et atteindre la bodhéité. Mais, au lieu de cela, ils m'ont attaqué à plusieurs reprises et finalement exilé sur cette île. Vous avez néanmoins suivi Nichiren, ce qui vous a valu bien des souffrances.
[...] Que le bodhisattva Jogyo soit ou non apparu en ce monde, Nichiren, du moins, a commencé à propager cet enseignement.
L'héritage du Dharma ultime de la vie (février 1272, à Sairen-bo Nichiji)

Quand un mauvais souverain, en accord avec des moines hérétiques, tente de détruire le Dharma correct et exile un sage, ceux qui auront un coeur de lion deviendront immanquablement bouddha comme Nichiren. Je ne dis pas cela par arrogance mais parce que je me consacre ardemment au Dharma correct.
Nichiren n'est peut-être pas un sage, mais il en est l'égal puisqu'il garde en son coeur le Sutra du Lotus exactement comme le Bouddha l'a enseigné. De plus, parce qu'il a depuis longtemps compris les événements de ce monde, toutes ses prédictions écrites se sont vérifiées, sans exception.
[...] Nichiren est le pilier, le soleil, la lune, le miroir et les yeux du clan gouvernant de Kanto. Lors de mon arrestation, le douzième jour du neuvième mois de l'année dernière, j'ai hautement déclaré que si Nichiren était écarté du pays, les Sept désastres ne manqueraient pas de se produire. Cette prédiction ne s'est-elle pas réalisée, précisément soixante, puis cent cinquante jours plus tard  ?
[...] Les gens se demandent inconsidérément pourquoi Nichiren est persécuté par le gouvernement s'il est véritablement un sage. Pourtant cela correspond totalement à ce que j'attendais. Pour avoir tué son père et manqué d'assassiner sa mère, le roi Ajatashatru fut acclamé par les six ministres royaux. Quand Devadatta tua un arhat et fit couler le sang du Bouddha, Kokalika et plusieurs autres en furent ravis. Nichiren est comme un père et une mère pour le clan gouvernant ; il est l'égal d'un bouddha ou d'un arhat pour cette époque. Le souverain et ses sujets qui se réjouissent de son exil sont véritablement les plus pitoyables des êtres. Ces maîtres opposés au Dharma correct, ulcérés de voir leurs erreurs dénoncées, doivent jubiler pour le moment, mais un jour leurs souffrances ne seront pas moindres que celles de Nichiren et de ses disciples.
[...] Les persécutions subies par Nichiren sont le résultat d'un karma formé dans des existences précédentes. On peut lire dans le chapitre Fukyo* (XX)  : "après avoir expié toutes ses fautes", ce qui indique que c'est en raison de son karma passé que le bodhisattva Fukyo fut insulté et battu par d'innombrables personnes opposées au Dharma bouddhique. Il en va nécessairement de même pour Nichiren qui, en cette vie, est né pauvre et de basse condition, dans une famille de chandala.
[...] Puisque Nichiren lui-même s'est opposé au Dharma par le passé, il est devenu moine du Nembutsu en cette vie, et, pendant plusieurs années, lui aussi s'est moqué de ceux qui pratiquaient le Sutra du Lotus en disant  : "Personne n'a jamais atteint la bodhéité grâce à ce sutra"(réf.).
[...] Quelles terribles offenses a commises Nichiren dans ses existences passées et dans sa vie présente !
Sans Nichiren, ces passages du Sutra ne feraient-ils pas du Bouddha un menteur  ? Car personne, à l'exception de Nichiren, n'a vécu dans sa chair les huit souffrances décrites dans le Sutra : 1) être méprisé ; 2) être de laide apparence ; 3) manquer de vêtements ; 4) manquer de nourriture ; 5) rechercher la richesse en vain ; 6) être né dans une famille pauvre ; 7) être né dans une famille qui pratique une religion erronée ; et 8) être persécuté par son souverain.
[...] Mais les souffrances de Nichiren ne peuvent être attribuées à cette forme de causalité. Par le passé, il a méprisé les pratiquants du Sutra du Lotus et ridiculisé le Sutra lui-même, parfois en le vantant exagérément, parfois en le rabaissant. Il a rencontré ces huit terribles souffrances pour avoir ainsi offensé le Sutra du Lotus, Sutra aussi resplendissant que deux joyaux ensemble, deux lunes brillant côte à côte, deux étoiles réunies, ou deux monts Hua (note) posés l'un sur l'autre. D'ordinaire, de telles souffrances s'étalent sur de nombreuses vies, apparaissant l'une après l'autre, mais Nichiren a dénoncé les ennemis du Sutra du Lotus avec tant de vigueur que toutes les huit ont fondu sur lui immédiatement.
[...] Sans les autorités qui maintenant persécutent Nichiren, il pourrait difficilement expier la faute de s'être opposé au Dharma par le passé. Nichiren est comparable au bodhisattva Fukyo qui vécut autrefois et les gens de cette époque sont comparables aux moines, nonnes et laïcs qui méprisèrent et persécutèrent Fukyo. Les gens sont différents mais la causalité reste la même. Ceux qui tuent leurs parents peuvent être différents, ils tomberont tous dans le même enfer des souffrances incessantes. Puisque Nichiren crée la même cause que Fukyo, il est certain de devenir un bouddha à l'égal de Shakyamuni.
La Lettre de Sado (Sado, 20 mars 1272, à Toki Jonin)

Moi, Nichiren, je ne suis pas un sage mais le Roi-Démon du sixième Ciel a néanmoins tenté de s'emparer de moi. Parce que, depuis longtemps, je suis sur mes gardes, il n'ose plus m'approcher. Sachant qu'il n'a aucun pouvoir sur moi, il a pris possession du souverain et de ses hauts dignitaires, ou des moines ignorants comme ce Ryokan, et les pousse à me haïr.
[...] Quant à moi, Nichiren, né au Japon dans les cinq cents premières années de l'époque des Derniers jours du Dharma, j'ai rencontré les trois grands ennemis et subi toutes sortes d'épreuves et de calamités, exactement comme le Bouddha l'avait prédit. Mais, sans ménager ni mon corps ni ma vie, je récite Namu Myoho Renge Kyo. Interrogez-vous avec la plus grande attention : Nichiren doit-il être considéré comme un maître de l'enseignement correct ou un maître des enseignements erronés  ? [...] Le seigneur de Kamakura [Hojo Tokimune] aura beau s'obstiner à refuser le pardon de Nichiren, je ferai appel aux divinités célestes.
Réponse à Sairen-bo (Sado, le 13 avril 1272, à Sairenbo Nichijo)

L'enseignement que Nichiren propage maintenant peut paraître limité, mais il est en fait extrêmement profond. Il est plus profond encore que les doctrines de Zhiyi et de Saicho. Il révèle les trois points importants contenus dans le chapitre Juryo* (XVI).
[...] Dès lors, qui pourrait douter encore que Nichiren soit bien celui qui enseigne le Sutra du Lotus  ? Je concrétise [les mots du sutra] : "Il est l'envoyé du Bouddha. Il est celui qui accomplit "l'oeuvre" du Bouddha." J'ai propagé les cinq caractères du Sutra qui furent confiés au bodhisattva Jogyo alors que les deux bouddhas étaient assis côte à côte dans la Tour aux Trésors. Cela n'indique-t-il pas que je suis l'envoyé du bodhisattva Jogyo  ?
Les désirs mènent à l'Éveil (Sado, le 2 mai 1272 ; à Shijo Kingo)

Moi, Nichiren, je ne suis pas digne d'être appelé Pratiquant du Sutra du Lotus, ni de faire partie des membres du Sangha. J'ai même, à un moment donné, fait comme les gens de mon époque et invoqué le nom du bouddha Amida.
[...] Moi seul, Nichiren, je me distingue des autres en soulignant que le bouddha Amida, dans son voeu originel, exprima le désir de sauver tout le monde "à l'exception de ceux qui commettent les cinq forfaits ou qui calomnient le véritable Dharma." (note)
[...] Et moi, Nichiren, malgré ma position modeste, j'en ai reçu l'ordre royal du vénérable Shakyamuni, et je suis venu dans ce pays. Il est donc évident, d'après le Sutra, que quiconque dira un mot d'insulte à mon égard commettra un crime le condamnant à l'enfer avici, et que quiconque prononcera, ne serait-ce qu'un mot ou une phrase pour ma défense, obtiendra des bienfaits plus grands que s'il avait fait des offrandes à d'innombrables bouddhas.
La voix pure et portant loin (Sado - Ichinosawa, septembre 1272, à Shijo Kingo)

Les vingt-quatre caractères de Fukyo sont différents des cinq caractères de Nichiren, mais leur esprit est le même. Et la méthode de propagation est aussi exactement la même à la fin de l'époque du Dharma formel du Bouddha Ionno et, maintenant, au commencement de l'époque des Derniers jours du Dharma. Le bodhisattva Fukyo était une personne de shozuiki et Nichiren est un simple mortel de myoji-soku*, qui sont toutes deux les premières étapes de la pratique.
[...] Maintenant, nous sommes certainement au commencement des Derniers jours du Dharma, mais si Nichiren n'était pas apparu, les prédictions du Bouddha seraient fausses.
[...] Calomnier Nichiren est une faute encore plus grave que celles commises par Devadatta ou Vimalamitra*. Mes propos peuvent paraître arrogants, mais mon seul but est de réaliser les prédictions du Bouddha et de révéler la véracité de ses enseignements. Dans le Japon entier, qui d'autre que Nichiren peut être qualifié de Pratiquant du Sutra du Lotus  ? Si vous dénigrez Nichiren, cela revient à considérer les prédictions du Bouddha comme mensongères.
[...] Il y a vingt et un ans, moi, Nichiren, ai compris ce qui allait se produire. Depuis, j'ai connu persécutions et malheurs jour après jour, mois après mois. Ces deux ou trois dernières années, entre autres difficultés, j'ai bien failli être mis à mort. J'ai peut-être une chance sur dix mille de rester en vie jusqu'à la fin de l'année, ou même jusqu'à la fin du mois.
[...] Le Grand-maître Zhiyi pratiqua en accord avec la doctrine de Shakyamuni et fit rayonner l'école du Sutra du Lotus à travers toute la Chine. Saicho et ses disciples reçurent l'enseignement transmis par Zhiyi et le propagèrent partout au Japon. Nichiren, de la province d'Awa, a hérité du bouddhisme dans la lignée de ces trois maîtres et propagé le Sutra du Lotus dans les Derniers jours du Dharma. A ces trois maîtres du bouddhisme s'en ajoute donc un autre. Ensemble, il faudrait les appeler "les Quatre Maîtres des Trois pays [Inde, Chine, Japon]".
Sur les prédictions du Bouddha (Sado, 11 mai 1273 aux croyants)

L'enseignement du chapitre Juryo* (XVI) revêt pour moi, Nichiren, une signification particulière. Zhiyi et Saicho le comprirent presque entièrement mais ne le révélèrent pas explicitement, et c'est également vrai de Nagarjuna et Vasubandhu. Le Jigage indique : "N'ayant à l'esprit qu'un seul désir, celui de voir le Bouddha, il ne donne pas sa vie à contrecoeur." Moi, Nichiren, j'ai fait surgir la bodhéité du plus profond de ma vie en vivant selon cette phrase. C'est ainsi que j'ai révélé les Trois grands Dharmas cachés, en concrétisant le principe d'ichinen sanzen contenu dans le chapitre Juryo* (XVI). C'est une vérité précieuse que nous devons garder ! Lettre à Gijo-bo (Sado, mai 1273, à Gijo-bo)

Nichiren réfute les enseignements provisoires depuis plus de vingt ans, et les grandes persécutions qu'il a subies pendant cette période sont innombrables. Je ne sais pas si elles sont égales aux neuf grandes persécutions subies par le Bouddha, mais il est certain que ni Zhiyi ni Saicho ne rencontrèrent jamais des persécutions aussi graves que celles subies par Nichiren pour la cause du Sutra du Lotus. Ils ne suscitèrent que jalousie et calomnies, alors que j'ai été à deux reprises exilé par le Régent, cette fois dans une province lointaine. Qui plus est, je fus bien près d'être décapité à Tatsunokuchi, je fus blessé au front à Komatsubara, et constamment calomnié.
[...] Le Bouddha Shakyamuni, Zhiyi, Saicho, ou Nichiren et ses disciples pourraient-ils être des adeptes des écoles Nembutsu, Shingon, Zen, Ritsu ou autres  ?
[...] Il est bien regrettable que tous les Japonais se réjouissent de voir Nichiren et ses disciples souffrir en proie aux Trois grands ennemis ! Ce qu'il est advenu hier à l'un peut arriver aujourd'hui à l'autre. Nichiren et ses disciples ne souffriront pas longtemps, à peine plus longtemps qu'il n'en faut au givre ou à la rosée pour s'évaporer sous le soleil du matin.
La Pratique telle que le Bouddha l'Enseigne (mai 1273 à plusieurs de ses disciples)

Ainsi, toute vie dans l'univers est clairement Myoho Renge Kyo. Même les deux bouddhas, Shakyamuni et Taho, sont les fonctions de Myoho Renge Kyo qui apparurent pour dispenser à l'humanité les bienfaits de ce Dharma. Ils prirent la forme des deux bouddhas et, assis côte à côte dans la Tour aux Trésors, marquèrent leur accord en hochant la tête. Nichiren est le seul à avoir jamais enseigné une telle doctrine.
[...] Bien que peu digne d'un tel honneur, Nichiren fut néanmoins le premier à propager le Dharma Merveilleux transmise au bodhisattva Jogyo pour qu'il la répande à l'époque des Derniers jours du Dharma. Nichiren fut aussi le premier à inscrire le Gohonzon, matérialisation du bouddha d'un passé illimité révélé par le chapitre Juryo* (XVI) de l'enseignement essentiel*, du bouddha Taho dont l'apparition est décrite dans le chapitre Hoto* (XI) de l'enseignement théorique*, et des bodhisattvas Surgis-de-Terre que l'on voit apparaître dans le chapitre Yujutsu* (XV). On peut haïr Nichiren mais on ne peut nier la réalité de son Éveil. Aussi, avoir exilé Nichiren dans cette île lointaine est un crime impossible à expier, même au cours d'innombrables kalpas. On peut lire dans le chapitre Hiyu* (III) : "Un kalpa ne suffirait pas pour expier la gravité de ce crime." Par ailleurs, en faisant des offrandes à Nichiren et en devenant son disciple, on obtient des bienfaits que même la sagesse du Bouddha ne peut mesurer.
[...] Nichiren seul commença à accomplir la tâche des bodhisattvas Surgis-de-Terre. Il se pourrait même qu'il soit l'un d'entre eux.
[...] Nichiren a pu endurer d'innombrables et cruelles épreuves. [...] En toutes circonstances, conservez la foi d'un pratiquant du Sutra du Lotus et efforcez-vous d'être un disciple de Nichiren tout au long de votre vie. Si vous avez le même esprit que Nichiren, vous devez être un bodhisattva Surgi de Terre, et, puisque vous êtes un bodhisattva Surgi de Terre, il ne fait aucun doute que vous êtes un disciple du Bouddha depuis le passé illimité. [...] Il ne faut pas faire de discrimination entre ceux qui propagent les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo, qu'ils soient hommes ou femmes dans la période des Derniers jours du Dharma. S'ils n'étaient pas les bodhisattvas Surgis- de-Terre, ils ne pourraient pas réciter daimoku. Au commencement, moi seul, Nichiren, ait récité Namu Myoho Renge Kyo. Puis deux, trois, cent personnes ont suivi, le récitant et le transmettant aux autres.
[...] Parmi les mille arhats, le vénérable Ananda lui répondit en larmes : "Ainsi ai-je entendu". Après quoi les larmes de tous les autres tombèrent sur leur ancre et ils écrivirent Myoho Renge Kyo suivi de "Ainsi ai-je entendu". Maintenant, moi, Nichiren, je ressens la même émotion. C'est parce que je propage l'enseignement de Myoho Renge Kyo que je me trouve actuellement en exil. Je propage cet enseignement parce que, moi aussi, "j'ai entendu ainsi".
Moi, Nichiren, je ne me lamente pas, mais mes larmes ne cessent de couler. Ce n'est pas pour les affaires de ce monde que je pleure, mais seulement pour la cause du Sutra du Lotus. Ce sont donc sans doute des larmes d'amrita.
[...] Je vous ai donné certains de mes enseignements les plus importants concernant ma vie et ma pratique. Nichiren est peut-être l'un de ces innombrables bodhisattvas Surgis de Terre car je récite Namu Myoho Renge Kyo avec le désir de guider tous les hommes et toutes les femmes du Japon. C'est bien ce qu'exprime la phrase du Sutra : "Parmi les bodhisattvas, il s'en trouve quatre qui guident cette multitude : le premier s'appelle Jogyo. Ce sont les quatre guides suprêmes."(réf.) Notre lien profond par le passé a fait de vous l'un de mes disciples. Conservez absolument tout cela pour vous-même. Nichiren a, dans cette lettre, formulé la doctrine de son propre Éveil.
La véritable réalité de la vie (Sado - Ichinosawa, mai 1273 à Sairen-bo)

Car le Sutra du Lotus promet à ceux qui pratiquent le Dharma du Bouddha "paix et sécurité en cette vie-ci et de bonnes conditions dans la vie prochaine."(réf.) Pourquoi, dans ce cas, le moine Nichiren rencontre-t-il tant de difficultés, alors qu'il se désigne lui-même comme le Pratiquant du Sutra du Lotus  ? Beaucoup disent que cela doit être parce que ses enseignements ne correspondent pas à la volonté du Bouddha." A ces critiques sans fondement, je répondrai que les difficultés rencontrées sont dues au karma créé dans des existences passées (note). Il n'y a rien d'étonnant à ce que le gouvernement me poursuive de sa colère. L'étude attentive du Sutra du Lotus en donne l'explication. Elle apprend que, à l'époque des Derniers jours du Dharma, la personne qui se consacre à la pratique du Sutra du Lotus telle que le Bouddha l'enseigne est vouée à rencontrer de nombreuses difficultés.
[...] Maintenant, moi, Nichiren, afin de prouver la véracité des paroles du Bouddha, je lis ces passages du Sutra et les applique à la situation du Japon.
[...] Moi, Nichiren, je ne suis qu'un simple mortel et, comme tel, il m'est difficile de croire en l'enseignement du Bouddha. Mais, ce que je viens de dire, j'en suis aussi certain que de la chaleur du feu ou de la fraîcheur de l'eau lorsque j'y mets la main.
[...] Cela passera peut-être pour présomptueux de ma part, mais j'y ai bien réfléchi, et je veux prouver la véracité des paroles du Bouddha. [Le Pratiquant dont il est question dans le Sutra] c'est moi-même, c'est le moine Nichiren.
[...] De nos jours, moi, Nichiren, pour ma fidélité à ce même Sutra, j'ai été, en cette vie-ci, attaqué à coups de sabre et de bâton et j'ai subi deux fois l'exil en des terres lointaines. Il ne fait aucun doute que, dans l'avenir, je récolterai le fruit merveilleux de la bodhéité.
Si ces passages de Sutra sont véridiques, alors le bannissement de Nichiren est un mauvais présage annonçant la ruine du Japon. Avant même d'être persécuté par les autorités, je l'avais prédit et expliqué dans le Rissho Ankoku ron.
[...] Pourtant, bien qu'ayant souvent entendu le moine Nichiren enseigner cela, certains abandonnent leur foi, lorsqu'ils me voient comme aujourd'hui confronté à de grandes difficultés.
Réponse au seigneur Hakiri Saburo (Sado, 3 août 1273 à Hakiri Sanenaga)

En inscrivant ce Gohonzon pour la protection de Kyo'o, Nichiren se montre l'égal du roi-lion. C'est ce que le Sutra entend par "avec la puissance d'un lion à l'attaque".
Moi, Nichiren, ai inscrit ma vie à l'encre sumi. Aussi croyez dans ce Gohonzon de tout votre coeur. La volonté du Bouddha est le Sutra du Lotus mais l'âme de Nichiren n'est autre que Namu Myoho Renge Kyo.
Réponse à Kyo'o (Sado, août 1273, à Kyo'o, fille de Shijo Kingo)

Quand je m'observe, moi, Nichiren, dans le miroir limpide du Sutra du Lotus, tout m'apparaît avec la plus grande clarté, sans la moindre zone d'ombre. Il ne fait aucun doute que j'ai commis le crime d'opposition au Dharma dans mes vies passées. Si je n'efface pas cette faute en cette vie-ci, comment pourrai-je échapper aux souffrances de l'enfer à l'avenir  ? [...] Si je décidais maintenant, moi, Nichiren, avec le peu d'importance qu'on m'accorde, de parcourir le Japon en tous sens pour dénoncer ces actes d'opposition au Dharma, il est certain que les voix en nombre incalculable, celles des bouddhistes des Quatre congrégations adeptes des doctrines erronées, s'élèveraient à l'unisson pour déverser immédiatement un flot d'insultes sur moi. Le souverain du pays, allié des moines qui s'opposent au Dharma, ne manquerait pas de me haïr, tenterait de me faire décapiter ou me condamnerait à l'exil. Et si cela se reproduisait encore et encore, les graves fautes que j'ai accumulées depuis d'innombrables kalpas pourraient être effacées en l'espace d'une seule vie. Tel est bien le grand plan que j'ai conçu et il se réalise à présent dans les moindres détails. J'ai été condamné à l'exil. Cela renforce ma certitude que mes vœux seront exaucés. Mais je ne suis qu'un simple mortel et, tout en ayant choisi de m'engager dans cette direction, il m'est arrivé d'éprouver des regrets.
[...] Au cours des plus de deux mille ans [écoulés depuis la disparition du Bouddha], il y eut de mauvais rois honnis par la multitude de leurs sujets, et des traîtres haïs de tous. Mais Nichiren, bien qu'innocent de toute faute, a été honni et maltraité sans répit depuis plus de vingt ans, attaqué à coups de sabre et de bâton, de pierres et de morceaux de tuiles par des personnes de haute comme de basse condition. Voilà qui n'est pas ordinaire ! Je me trouve dans la situation du bodhisattva Fukyo qui, à l'époque des Derniers jours du Dharma du bouddha Ionno, fut injurié et rabaissé pendant de nombreuses années.
[...] Moi, Nichiren, je ressemble au bodhisattva Fukyo. Un homme qui tue son père et sa mère peut être roi ou roturier, mais même si la position sociale des deux meurtriers est très différente, le crime reste le même, et il les précipitera tous deux dans l'enfer avici. Le bodhisattva Fukyo et Nichiren ne sont pas du même niveau, mais par nos actions, nous créons la même cause. Par conséquent, si le bodhisattva Fukyo atteint la bodhéité, comment Nichiren pourrait-il ne pas obtenir le fruit de la bodhéité   ? Le bodhisattva Fukyo fut honni par des moines arrogants qui observaient scrupuleusement les deux cent cinquante préceptes. Moi, Nichiren, j'ai été calomnié et insulté par Ryokan qui passe pour le moine le plus rigoureux dans l'observance des préceptes.
[...] Il est dit dans le Sutra du Nirvana : "Si un sage est persécuté, le pays qu'il habite sera attaqué par des pays étrangers." On trouve, dans le sutra Sutra Ninno* un passage similaire. Si l'on m'attaque moi, Nichiren, de grandes calamités se produiront ; elles tomberont du ciel comme un déluge de pluie, elles jailliront de terre comme un geyser, elles s'abattront comme d'immenses vagues déferlant des quatre directions. Si la horde des moines, comme un troupeau de sauterelles, véritable fléau pour ce pays, et si les ministres qui les soutiennent continuent à calomnier et à accuser Nichiren encore et encore, la gravité de ces désastres ne fera qu'augmenter.
[...] Selon le Sutra du Lotus et les commentaires de Guanding*, Nichiren a la bienveillance d'un père et d'une mère pour tous les habitants du Japon.
[...] On pourrait comparer l'île de Sado et les gens de cette province à un lieu peuplé de bêtes sauvages. Elle est pleine de disciples de Honen qui haïssent Nichiren cent, mille, dix mille ou cent mille fois plus que les gens de Kamakura. Je ne sais jamais de manière certaine si je serai encore vivant demain. Mais grâce à votre foi sincère et à votre soutien, j'ai survécu jusqu'à présent.
Réfuter l'opposition au Dharma bouddhique pour se libérer de ses fautes passées (Sado, 1273 à Shijo Kingo)

Maintenant le temps est venu et les Quatre bodhisattvas vont à coup sûr apparaître. Moi, Nichiren, je suis le premier à l'avoir compris.
[...] Quoi qu'il en soit, le 7e jour du 12e mois de la 10e année de Bun'ei [1273], une lettre de Hojo Nobutoki, ancien gouverneur de la province de Musashi, parvint dans la province de Sado. Dans ce document, authentifié par son cachet, on lisait : "La rumeur court que Nichiren, le moine exilé à Sado, prépare un mauvais coup avec ses disciples.
[...] Moi, Nichiren, j'ai enduré personnellement chacune des Neuf grandes épreuves. Notamment, le massacre de nombreuses personnes de mon entourage, le fait de demander l'aumône et de voir mon bol rester vide, et l'obligation de rechercher des vêtements pour me protéger du vent froid. Toutes ces épreuves ont été pour moi plus graves que celles du Bouddha de son vivant. Ce sont des difficultés telles que Zhiyi et Saicho n'en ont jamais rencontrées. Il faut que vous le sachiez : en ajoutant Nichiren aux trois autres, il y a maintenant un quatrième Pratiquant du Sutra du Lotus, apparu à l'époque des Derniers jours du Dharma. Quelle joie de vérifier dans ma propre vie les prédictions du Sutra « pires encore après son trépas » !
Le pratiquant du Sutra du Lotus rencontrera des persécutions (Sado, 14 janvier 1274 à Toki Jonin, Shijo Kingo, Kawanobe et Yamato Ajari)

Nichiren est la personne la plus décriée du Japon. Voici pourquoi : il proclame que, parce que les hommes vénèrent Amida, Vairocana, Yakushi* et d'autres bouddhas, plus encore que leurs parents et seigneurs, les trois calamités et des sept désastres se déchaînent avec plus de violence qu'auparavant, et les désastres naturels n'ont jamais été plus terrifiants.
[...] Je suis comme un animal qui, tout en se sachant en danger, refuse d'en tenir compte ! Pourtant, c'est en pleine connaissance de cause que je risque ma vie. Voilà pourquoi, moi, Nichiren, suis une personne contrariante.
Les Sabres du Bien et du Mal (Sado, 21 février 1274, à Hojo Yagenta)

Je vais vous confier mon sceau pour authentifier la promesse que vous renaîtrez sur la Terre pure du Pic du Vautour. Emportez-le dans votre vie prochaine au Pic du Vautour et [quand vous y serez parvenu], appelez "Nichiren, Nichiren ! " Je viendrai aussitôt à votre rencontre.
Lettre à Endo Saemon-no-jo (Sado, 12 avril 1274 à Endo Saemon-no-jo)

Même si l'on pratique les enseignements provisoires depuis d'innombrables kalpas, si l'on s'écarte du Sutra du Lotus, on ne pourra que tomber en enfer. Ce n'est pas moi, Nichiren, qui le dis ; c'est ce qu'affirme le Bouddha Shakyamuni, et que confirmèrent le bouddha Taho et toutes les émanations de Shakyamuni dans l'univers entier.
[...] Votre défunt mari a échappé à ces souffrances car il fut un bienfaiteur de Nichiren, le Pratiquant du Sutra du Lotus.
Ces paroles d'un ancien sage : "Dirigez votre esprit vers la neuvième conscience en vous appuyant, dans votre pratique sur les six consciences" sont en vérité très justes. Cette lettre contient l'un des enseignements les plus profonds de Nichiren. S'il vous plaît, gardez-le précieusement pour vous.
Enfer et bodhéité (Minobu, le 11 juillet 1274 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Notre époque correspond à la leur [celle des rois Sen'yo et Utoku]. Si les gouvernants tenaient compte des propos de Nichiren, ils seraient comparables à ces deux rois. Or, non seulement ils refusent de m'entendre, mais ils s'allient avec les ennemis du Sutra du Lotus, si bien que le pays entier attaque Nichiren.
Faire connaître cet enseignement à votre seigneur (Minobu, 9e mois de 1274 à Shijo Kingo)

Comme je me battais pour les vaincre, ils essayèrent de me forcer à abandonner ma vie en tant que Pratiquant du Sutra du Lotus. Nichiren a été aux prises avec ces forces pendant plus de vingt ans, mais il n’a jamais battu en retraite une seule fois.
Ben Dono et Ama Gozen (Sado, le 19ème jour du  ?ème mois de 1274)

L'époque du bodhisattva Fukyo était celle du Dharma formel, alors que nous vivons à l'époque mauvaise et impure des Derniers jours du Dharma. Le bodhisattva Fukyo était un pratiquant à l'étape de shozuiki, alors que moi, Nichiren, je suis un simple mortel à l'étape de myoji-soku*. Il plantait les graines de la bodhéité avec un enseignement en vingt-quatre caractères, alors que je plante la graine avec un enseignement de cinq caractères seulement. L'époque est différente mais le principe qui permet de parvenir à l'Éveil est exactement le même.
[...] Dans sa pétition à Hojo Tokimune, Ryokan, de l'école Ritsu, a écrit : "Je dois me plaindre de ce fait : Il y a un moine, du nom de Nichiren, qui prétend que ceux qui observent les préceptes tomberont en enfer. Dans quel sutra ou traité trouve-t-on une telle affirmation  ? [...] Si Ryokan, du temple Gokuraku-ji, fait à nouveau savoir, comme il le dit dans sa pétition, qu'il est prêt à débattre avec moi, demandez au gouvernement de rencontrer Ryokan et dites lui : "Mon maître [Nichiren] a été banni sur l'île de Sado dans la huitième année de Bun'ei (1272). Puis, dans le premier mois (note) de la neuvième année de Bun'ei (1274), il a été gracié et il est revenu à Kamakura.
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274   ? à Sammi-bo)

Moi, Nichiren, je ne suis pas le bodhisattva Jogyo mais, sans doute grâce à son aide, je comprends tout cela et je l'enseigne depuis plus de vingt ans.
Parmi tous les lieux du monde, c'est dans la région de Tojo, dans la province d'Awa, au Japon, que Nichiren a propagé pour la première fois l'enseignement correct. Comme c'était à prévoir, le seigneur de cette région s'y est opposé mais la moitié de son clan a déjà été détruite.
Réponse à Nii-ama (Minobu, 16 février 1275 à Nii-ama)

En réfléchissant à ces deux grands événements de l’histoire du Japon, moi, Nichiren, ai, depuis mon enfance, sérieusement étudié le bouddhisme, à la fois ésotérique et exotérique, ainsi que tous les sutras des différentes écoles du bouddhisme, soit en écoutant d'autres moines, soit en lisant et analysant les sutras par moi-même. J’ai fini par découvrir la cause de ces événements.
[...] Les dirigeants d'un pays devraient accorder la priorité à ce qui est juste et rejeter ce qui est injuste. Je ne sais pas ce qui s'est passé au shogunat, mais ils accordèrent leur confiance aux fausses accusations contre moi et me rejetèrent, moi, Nichiren, qui me battais pour la justice.
[...] Mais moi, Nichiren, je suis non seulement haï des prêtres des 171 037 temples du Japon mais je ne suis pas en grâce auprès des dirigeants nationaux, de sorte que tous les Japonais me méprisent plus que leurs vieux adversaires ou leurs ennemis héréditaires. En conséquence, j'ai été banni deux fois, à Izu et à Sado, et j'ai échappé de peu à la décapitation à Tatsunokuchi.
[...] Le roi Virudhaka qui tua des disciples du Bouddha, mourut brûlé lors d'une beuverie à bord d'un bateau ; et Devadatta qui avait offensé le Bouddha, tomba vivant dans les flammes de l'enfer avici. Au Japon, Mononobe no Moriya qui détruisit la statue de bronze du Bouddha Shakyamuni doré a été anéanti par les flèches des quatre Grands rois du Ciel ; le nyudo Taira no Kiyomori qui incendia les temples Todai-ji et Kofuku-ji de Nara souffrit d'une fièvre comme brûlé vif. Il est certain que c'étaient chaque fois de graves offenses. Mais au regard des persécutions de Nichiren tout cela paraît insignifiant. Si même ces fautes insignifiantes entraînèrent de tels punitions comment parler de la grave faute de la persécution de Nichiren. Ce sera tout à fait naturel que les divinités punissent ceux qui me persécutent.
[...] Même si, soutenus par les innombrables bouddhas des dix directions dans les trois phases de la vie, ils prétendent ne pas avoir connaissance d'un tel serment fait au Bouddha, moi, Nichiren, je me dresserai face à eux comme un puissant ennemi. Et comme le Bouddha est impartial, je suis sûr que j'enverrai le roi du ciel de Bonten, Taishaku, Nitten, Gaten, les quatre Rois du Ciel dans l'enfer avici.
Souverains de notre pays (Minobu, février 1275)

Par conséquent le Bouddha Shakyamuni, maître de la doctrine, est sans doute un père bienveillant pour Ko nyudo et son épouse. Moi, Nichiren, je suis certainement votre enfant mais mon désir de sauver les habitants du Japon m'amène à résider pour le moment dans la région centrale du pays.
Réponse à Ko nyudo (Minobu, le 12 avril 1275 à Ko nyudo et Ko-no-ama)

Ici, le palais du shogun vient juste de brûler, preuve que la bonne fortune du Japon est presque épuisée. De plus, dans ce pays, des moines farouchement opposés au Dharma prient avec ferveur pour vaincre Nichiren, et c'est peut-être pourquoi les désastres frappent de plus en plus fréquemment.
[...] Si les moines qui critiquent Nichiren prient pour la paix du Japon, ils ne feront que hâter la ruine du pays.
[...] Sans parler de la vie prochaine [dans laquelle ceux qui s'opposent au Dharma connaîtront des souffrances épouvantables] je prie pour que Bonten, Taishaku, les divinités Nitten, Gatten et les quatre Rois du Ciel punissent dans cette vie ceux qui s'opposent au Sutra du Lotus afin que cela serve d'avertissement à tous. Que l'on décide ensuite [d'après la justesse de mes prédictions] (note) si Nichiren est le Pratiquant du Sutra du Lotus ou non. Quand je parle de cette manière, le souverain du pays et d'autres pensent peut-être que je profère des menaces. Mais je ne dis pas cela [le moins du monde] par haine. C'est plutôt motivé par une bienveillance profonde, afin qu'ils puissent effacer en cette vie-ci la cause des tortures dans l'enfer avici [dans lequel ils seront autrement condamnés à tomber]. Le Grand-maître Guanding* dit : "En permettant à une personne [qui offense le Dharma] de corriger son erreur, on agit comme son parent."(réf.) Moi, Nichiren, qui les réprimande pour leurs erreurs, suis le père et la mère du souverain du pays et le maître de tous les êtres humains.
Le Palais royal (Minobu, 12 avril 1275 à Shijo Kingo)

Son [Yi-long] attitude était identique à celle du bodhisattva Vasubandhu jurant de ne plus jamais réciter les sutras du Hinayana, ou celle de Nichiren déclarant qu'il ne réciterait jamais plus le nom du bouddha Amida.
[...] Apparemment, de nos jours, il n'existe pas, dans le Japon entier, de personne plus mauvaise que moi, Nichiren. Parmi les cent, mille, dix mille, cent mille personnes des quatre congrégations qui peuplent les soixante-six provinces et les deux îles proches (note) de notre pays, tous me haïssent, qu'ils soient de haute comme de basse condition.
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

Toutefois, les gens de notre époque ne savent rien de cela, et beaucoup ont foi en ces enseignements. On pourrait les comparer à des gens partant sur l'océan à bord d'un bateau qui fait eau, ou à des personnes ivres allant se coucher au beau milieu des flammes. Dès que j'ai pris conscience de la situation, en moi, Nichiren, s'est immédiatement éveillé le désir de parvenir à la bodhéité et j'ai commencé à parler en ce sens. Dès le début je savais que, de quelque manière que je le dise, on ne me croirait pas. Je savais que je serais probablement condamné à la peine capitale ou à l'exil. Les Japonais d'aujourd'hui s'opposent au Sutra du Lotus et rejettent le Bouddha Shakyamuni.
[...] Le bouddha Amida réside dans une région lointaine, séparée de la notre par des milliards de Terres de bouddha, et n'a pas le moindre lien avec notre monde Saha. [...] Moi seul, Nichiren, ai conscience de cela. Si pour ménager ma vie je m'abstenais de le dire, non seulement je ne m'acquitterais pas de ma dette de reconnaissance envers mon pays mais j'agirais aussi en ennemi du Bouddha Shakyamuni.
[...] J'ai pensé, en particulier, que même si je lui [nyudo] faisais parvenir un exemplaire du Sutra du Lotus, par crainte des personnes de son entourage, il ne consentirait pas à abandonner la pratique du Nembutsu. Cela ne ferait rien de plus que verser un peu d'eau sur le feu, ou plutôt la grande quantité d'eau de son opposition au Dharma éteindrait sans nul doute la faible flamme de sa foi dans le Sutra du Lotus. Et s'il tombait en enfer ce serait moi, Nichiren, qui serais à blâmer. Ainsi, tout en m'interrogeant sans cesse sur ce qu'il convenait de faire, je ne lui avais toujours pas envoyé cet exemplaire du Sutra du Lotus.
[...] Personne ne tient compte de ce que dit Nichiren et je passe sans doute pour un insensé. [...] Nichiren est peut-être un insensé, mais celui qui se déclare l'envoyé du Bouddha Shakyamuni, le Pratiquant du Sutra du Lotus, il est stupéfiant que ses propos n'aient éveillé aucun écho. C'est en raison de cette erreur que le pays est maintenant menacé de disparition. [Non seulement on n'a pas tenu compte de mes paroles mais] de plus, j'ai été chassé de province en province, j'ai été traité comme un criminel, attaqué, battu et exilé, et mes disciples ont été tués ou dépossédés de leurs terres. Si vous traitez ainsi une personne véritablement envoyée par vos parents, pouvez-vous vous attendre à de bons résultats  ? Or Nichiren est le parent de tous les habitants du Japon, leur souverain, leur maître éclairé ! Ont-ils le droit de se retourner contre lui  ? Lettre au nyudo d'Ichinosawa (Minobu, le 8 mai 1275, à l'épouse du nyudo d'Ichinosawa)

Nichiren a compris le temps. Ne doit-il pas propager la doctrine primordiale dont il a reçu la transmission  ? La prédisposition, l’enseignement et le temps de l’éphémère et ceux de l’originel sont très différents.
Réponse à Dame Myoichi (Minobu, mai 1275 à Myoichi)

Depuis plus de cinquante ans, ces enseignements se sont répandus dans le pays entier. Nichiren réfute depuis déjà longtemps ces principes nuisibles.
[...] A ce moment là, tous les habitants des quatre continents sous le soleil et la lune, redoutant la destruction du pays, ou craignant pour leur propre vie, adresseront des prières aux bouddhas et aux bodhisattvas. Mais parce que cela restera sans effet, ils commenceront à faire confiance à ce simple moine qu'ils avaient d'abord méprisé. Alors, les innombrables moines éminents, les grands rois des 80000 pays et la multitude de leurs sujets, inclinant le front vers la terre et joignant les mains, réciteront ensemble Namu Myoho Renge Kyo
[...] Une personne qui propage le Sutra du Lotus est le père et la mère de tous les habitants du Japon. Car, comme l'a dit le Grand-maître Guanding* : "Permettre à quelqu'un qui offense le Dharma de se libérer du mal, c'est remplir à son égard la fonction de parent." Par conséquent, moi, Nichiren, je suis le père et la mère de l'actuel empereur, le maître et le seigneur des adeptes du Nembutsu, du Zen et des moines du Shingon.
[...] Le grand tremblement de terre et l'apparition de l'énorme comète à notre époque sont des calamités provoquées par la colère du ciel, parce que le souverain du pays hait Nichiren et s'allie avec les moines du Zen, du Nembutsu et du Shingon qui prêchent des doctrines menant le pays à sa destruction.
l'actuel empereur, le maître et le seigneur des adeptes du Nembutsu, du Zen et des moines du Shingon.
[...] Moi, Nichiren, je suis peut-être un ignorant qui ne connais rien aux sutra ni aux traités. Mais j'affirme, sans la moindre hésitation, que tous ceux qui s'appuient sur ce rêve pour conclure que l'enseignement du Shingon est supérieur à celui du Sutra du Lotus détruiront le pays et perdront leur famille dans cette vie, et après leur mort, tomberont dans l'enfer avici.
[...] Moi, Nichiren, ne suis qu'un homme ordinaire (bompu) et je ne peux donc pas connaître la cause de ces désastres. Néanmoins, je crois pouvoir vous donner quelques éclaircissements à ce sujet.
Le grand tremblement de terre et l'apparition de l'énorme comète à notre époque sont des calamités provoquées par la colère du ciel, parce que le souverain du pays hait Nichiren et s'allie avec les moines du Zen, du Nembutsu et du Shingon qui prêchent des doctrines menant le pays à sa destruction
[...] Moi, Nichiren, j'appellerais volontiers les fondateurs des écoles Shingon, Zen et Jodo "les trois parasites" et Ennin*, Annen et Genshin*, de l'école Tendai, "les trois parasites" ayant rongé le corps de lion du Sutra du Lotus et du Grand-maître Saicho !
[...] Aussi longtemps que Nichiren, qui s'efforce de mettre à jour la racine de ces grandes oppositions au Dharma, sera traité avec hostilité, les divinités du ciel seront avares de leur lumière, les divinités de la terre seront furieuses, et mauvais présages et calamités se succéderont de plus belle. Vous devriez savoir que, parce que je parle de ce qu'il y a de plus important au monde, mes mots s'accompagnent des phénomènes les plus extraordinaires.
[...] Quand des dizaines de milliers de bateaux de guerre viendront du grand empire mongol pour attaquer le Japon, tous, depuis le souverain jusqu'à la multitude des gens du peuple japonais, abandonneront les temples bouddhiques et les sanctuaires du shintoïsme, et réciteront à l'unisson Namu Myoho Renge Kyo, Namu Myoho Renge Kyo. Ils joindront les mains et diront : "Moine Nichiren, moine Nichiren, venez à notre aide ! "
[...] Bientôt, les moines éminents du Japon essayeront sans aucun doute de crier Namu Nichiren Shonin ! . Mais ils n'auront le temps de dire que Namu !
[...] J'ai dit au magistrat Hei no Saemon : "Nichiren est le pilier et la poutre du Japon. Si vous perdez Nichiren, ce sera comme si vous détruisiez les piliers et les poutres du Japon. Peu après surviendront les désastres des "luttes intestines" et de " l'invasion étrangère ".
[...] Pourtant, ce n'est pas moi Nichiren, qui fis ces trois déclarations importantes. Ce fut plutôt, à chaque fois, l'esprit du Bouddha Shakyamuni qui s'empara de moi pour me faire agir ainsi. Et, pour avoir personnellement connu cette expérience, je suis transporté de joie.
[...] Quand moi, Nichiren, j'ai commencé à croire dans le Sutra du Lotus, je n'étais, dans tout le Japon, qu'une goutte d'eau ou un grain de poussière. Mais par la suite quand deux personnes, trois, dix, cent, mille, dix mille, et un jour dix milliards de personnes en viendront à réciter le Sutra du Lotus et à l'enseigner aux autres, elles formeront le Mont Sumeru de l'Éveil merveilleux (myogaku) et le grand océan du nirvana.
[...] On m'a même arrêté, on a arraché le cinquième volume du Sutra du Lotus de la poche de mon vêtement et on l'a utilisé pour me frapper violemment (note). Finalement, j'ai été traîné dans les ruelles de Kamakura et je me suis écrié : "Divinités Nitten et Gatten, vous êtes bien là, dans le ciel mais vous laissez Nichiren subir de grandes persécutions. Serait-ce parce que je ne suis pas le Pratiquant du Sutra du Lotus  ? Si c'était le cas, j'abandonnerais immédiatement ma croyance erronée. Mais si je suis bien le Pratiquant du Sutra du Lotus, donnez-en immédiatement la preuve !
[...] Ces passages doivent rester gravés dans notre coeur. Tous les sages du Japon à notre époque sont comme autant d'étoiles, et moi, Nichiren, suis comparable à la pleine lune.
[...] Si ces seize caractères, au total, étaient faux et si, dans cette vie même, Nichiren ne recevait pas de grands bienfaits, les paroles d'or du Bouddha seraient comparables aux discours mensonger.
[...] Cela correspond tout à fait à la situation à laquelle je suis aujourd'hui confronté. N'être qu'une personne ordinaire et dire, comme le fait Nichiren, que les grands maîtres Kukai*, Ennin*, Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra* et leurs semblables sont les Grands ennemis du Sutra du Lotus, et affirmer que, si le Sutra est véridique, ils sont sans aucun doute tombés dans l'enfer avici, est un acte extrêmement difficile.
[...] Mais, en défendant le Sutra du Lotus, aucun d'eux n'a suscité plus que moi l'apparition des Grands Ennemis dans son pays. Devant cette évidence, chacun devrait comprendre que Nichiren est le plus grand sage du monde entier.
[...] Hei no Saemon m'a alors demandé : "Quand [selon vous, les Mongols] vont-ils attaquer  ? " Je lui ai répondu : "Les passages du Sutra ne contiennent aucune indication de temps. Mais divers phénomènes montrent que la colère du ciel est grande. Il semblerait que l'attaque soit imminente. Elle se produira probablement avant la fin de cette année ! " Pourtant, ce n'est pas moi, Nichiren, qui fis ces trois déclarations importantes. Ce fut plutôt, à chaque fois, l'esprit du Bouddha Shakyamuni qui s'empara de moi pour me faire agir ainsi. Et, pour avoir personnellement connu cette expérience, je suis transporté de joie.
[...] Finalement, j'ai été traîné dans les ruelles de Kamakura et je me suis écrié : "Divinités Nitten et Gatten, vous êtes bien là, dans le ciel mais vous laissez Nichiren subir de grandes persécutions.
[...] Ces passages doivent rester gravés dans notre coeur. Tous les sages du Japon à notre époque sont comme autant d'étoiles, et moi, Nichiren, suis comparable à la pleine lune.
[...] Dans ces deux passages, on retrouve deux fois les huit caractères qui signifient "ils recevront des bienfaits dans leur vie présente". Si ces seize caractères, au total, étaient faux et si, dans cette vie même, Nichiren ne recevait pas de grands bienfaits, les paroles d'or du Bouddha seraient comparables aux discours mensongers et creux de Devadatta.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Moi, Nichiren, je suis la personne la plus détestée du Japon. J'ignore ce qu'il en fut pendant les Sept règnes des divinités du ciel et les cinq règnes des divinités de la terre, mais tout au long des quatre-vingt-dix règnes des rois humains, depuis l'époque de l'empereur Jimmu jusqu'à nos jours, ou pendant plus de sept cents ans, depuis l'empereur Kimmei, personne n'a été plus haï que Nichiren, pour des raisons profanes aussi bien que religieuses.
[...] Si vous éprouvez un jour le désir de voir Nichiren, le matin, regardez le soleil lorsqu'il se lève et le soir, la lune lorsqu'elle apparaît. Invariablement, vous verrez mon reflet sur le soleil et sur la lune.
Lettre à Ko-no ama Gozen (Minobu le 16 juin 1275 à Ko-no ama Gozen)

Pour établir la valeur relative des doctrines bouddhiques, moi, Nichiren, je suis convaincu qu'il n'y a pas de meilleurs critères que la raison et la preuve donnée par les textes. Plus décisive encore que les preuves littérale et théorique, est la preuve concrète.
[...] La compréhension de Nichiren est-elle véritablement supérieure à celle de Ennin* et de Enchin*  ? En fait, je ne fais que m'appuyer sur les prédictions du Bouddha dans les sutras.
La prière pour la pluie des trois maîtres du Tripitaka (Minobu, 22 juin 1275 au nyudo Nishiyama)

Comme vous le savez, avant l'attaque des Mongols, l'orgueil des gens de notre époque était sans limite. Mais depuis le dixième mois de l'année dernière, aucun d'eux n'a plus fait preuve d'orgueil, car, vous l'avez entendu dire, seul Nichiren avait prédit cet événement. Si les Mongols attaquent à nouveau, personne n'aura le courage de les affronter. Les gens seront comme des singes effrayés par un chien, ou une grenouille terrorisée par un serpent. Cela est dû au fait que le pays a laissé les maîtres du Shingon, les moines du Nembutsu et du Ritsu libres de haïr le Pratiquant du Sutra du Lotus et l'envoyé du Bouddha Shakyamuni.
[...] Au Japon, tous, du souverain au plus modeste des habitants, sans la moindre exception, souhaitaient faire disparaître Nichiren, mais à ce jour, je suis encore en vie. Cela est dû au fait que, même si je suis seul, ma foi dans le Sutra du Lotus est forte.
[...] Cela signifie que ceux qui croient au Sutra du Lotus sont les yeux de tous les êtres, qu'ils soient des dieux ou des humains. Ainsi, lorsque les Japonais manifestent leur haine envers Nichiren, c'est en réalité comme s'ils voulaient crever les yeux de tous les êtres célestes et humains du monde. C'est la raison pour laquelle, jour après jour, le ciel montre sa colère et les désastres se multiplient. La terre est furieuse et, de mois en mois, des calamités se produisent, l'une après l'autre.
[...] Moi, Nichiren, suis peut-être un ignorant mais je ne peux pas être inférieur à un yakan Alkan ou à un démon. Les personnes les plus nobles aujourd'hui ne sont pas supérieures à Taishaku ou à Sessen Doji, mais, parce que ma position sociale est modeste, elles ne tiennent pas compte de mes remontrances. Voilà pourquoi le pays est au bord de l'anéantissement.
La suprématie du Dharma (Minobu, 4 août 1275, à Oto, fille de Nichimyo)

Toutefois, les oppositions au Dharma peuvent être graves ou légères, et il est des cas où il est préférable de les ignorer plutôt que de les dénoncer. Les adeptes des écoles Shingon et Tendai s'opposent au Sutra du Lotus et devraient être réfutés. Mais sans une grande sagesse, il est très difficile de faire la distinction entre leurs doctrines et celle que Nichiren propage. Il est parfois préférable d'éviter d'intervenir, comme je l'ai fait dans le Rissho Ankoku ron.
Les Remparts de la Foi (Minobu, 3 septembre 1275, à Sennichi-ama)

J'ai la conviction que, malgré leur petit nombre, Nichiren et ses disciples réaliseront la mission suprême de propager le Sutra du Lotus parce qu'ils agissent dans l'esprit d'itai doshin. Une seule averse suffit à éteindre de multiples foyers d'incendie, et une seule grande vérité aura raison de multiples forces maléfiques. Nichiren et ses disciples le démontrent aujourd'hui.
Moi, Nichiren, suis l'envoyé du Sutra du Lotus, alors que les Japonais sont semblables au roi Mihirakula qui fit disparaître le bouddhisme en Inde.
Sur Itai Doshin (Minobu, septembre 1275 à 1280, à Takahashi nyudo)

Vous devez endurer cette épreuve et faire vous-mêmes l'expérience des bienfaits du Sutra du Lotus. Nichiren fera lui aussi de toutes ses forces appel aux divinités bouddhiques. Maintenant, plus que jamais, vous ne devez manifester ni ressentir aucune frayeur. Les femmes sont parfois craintives, et vos épouses ont probablement abandonné. Mais, en ce qui vous concerne, vous devez serrer les dents et ne jamais faiblir dans votre foi (note). N'ayez pas plus de crainte que Nichiren face à Hei no Saemon.
[...] Un passage du même volume dit : Au fur et à mesure que la pratique progresse et que grandit la compréhension, les trois obstacles et les quatre démons apparaissent, rivalisant les uns avec les autres pour faire entrave... Ne vous laissez ni influencer ni effrayer par eux. Si vous tombez sous leur influence, vous serez entraînés dans les mauvaises voies. Et si vous les craignez, vous ne parviendrez pas à pratiquer le Dharma correct." Cette citation n'est pas seulement valable pour Nichiren, elle peut également guider ses disciples.
[...] Si vous agissez ainsi en toutes circonstances, moi, Nichiren, je demanderai aux deux saints [bodhisattvas Yakuo et Yuze], aux deux divinités célestes [Bishamonten et Jakokuten], aux Jurasetsunyo et aux bouddhas Shakyamuni et Taho de vous faire bouddha dans toutes vos existences futures. On lit dans le Sutra Roku haramitsu qu'il faut devenir maître de son coeur et non laisser son coeur devenir le maître. Quelle que soit la difficulté présente, considérez-la comme aussi éphémère qu'un rêve et ne pensez qu'au Sutra du Lotus. L'enseignement de Nichiren était particulièrement difficile à croire au début, mais maintenant que mes prédictions se sont vérifiées, ceux qui m'ont calomnié à tort doivent se repentir.
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

Vénérable Gonin, vous avez envoyé à Nichiren, une lettre de réprimandes. Si vous souhaitez réellement délibérer à propos de cela, n’est-ce pas le moment opportun d’en obtenir une permission impériale afin de tenir une discussion publique pour trancher sur la supériorité et la véracité de nos visions doctrinales  ?
Réponse à Gonin (Minobu, le 26 décembre 1275)

Mais si, d'un autre côté, je m'abstenais de parler, je trahirais la promesse solennelle faite au Bouddha. Pire, je deviendrais l'ennemi mortel de tous les êtres vivants et je tomberais inévitablement dans l'enfer avici. Ainsi, après m'être interrogé sur ce qu'il fallait faire, j'ai décidé de parler. J'ai senti qu'une fois que j'aurais commencé, je ne devrais plus reculer quoi qu'il arrive, et j'ai donc parlé avec de plus en plus de force. Puis, comme le Bouddha l'avait prédit dans le Sutra, j'ai encouru la haine du souverain et les attaques du peuple. Parce qu'ils m'ont traité avec hostilité, le ciel s'est mis en colère, de graves anomalies ont marqué le cours du soleil et de la lune, et d'énormes comètes sont apparues. La terre a tremblé à tel point qu'on aurait pu croire qu'elle se renversait, des luttes intestines ont éclaté au sein d'un même clan, et un pays étranger a attaqué celui-ci de l'extérieur. Les prédictions du Bouddha se sont révélées totalement exactes. Il n'y a donc plus aucun doute, moi, Nichiren, je suis le Pratiquant du Sutra du Lotus.
Réponse au nyudo Takahashi (Minobu, 1275 au nyudo Takahashi Rokuru Hyoe)

Alors que le Japon entier se désole, mes disciples et moi, Nichiren, sommes les seuls à trouver des raisons de nous réjouir au coeur de l'adversité. Habitant dans ce pays, nous ne pouvons éviter l'attaque des Mongols, mais, parce que le Ciel sait que nous avons été persécutés pour avoir désiré le bien de notre pays, nous pouvons éprouver la joie de savoir que nous serons immanquablement sauvés dans notre prochaine vie.
Emissaires mongols (Minobu, 1275, au nyudo Nishiyama)

L'ampleur des phénomènes effrayants dans le ciel et sur la terre varie selon l'intensité de la colère dans le coeur des hommes. Le Japon d'aujourd'hui est empli de personnes, de la plus haute à la plus basse condition, dont l'esprit est dominé par un grand mal. Ce grand mal naît de la haine qu'ils éprouvent envers moi Nichiren.
Sur les présages (Minobu, 1275, à Shijo Kingo  ? )

Mes disciples, sachez que moi, Nichiren, je suis le Pratiquant du Sutra du Lotus. Puisque je suis le continuateur du bodhisattva Fukyo, ceux qui me méprisent et me calomnient auront la tête brisée en sept morceaux, alors que ceux qui croient en moi accumuleront une bonne fortune aussi haute que le Mont Sumeru.
[...] Le crime de médire de Nichiren n'est pas le fait d'une ou deux personnes seulement. Toute la nation japonaise a eu la tête brisée en même temps.
Un Sage Perçoit les Trois Phases de la Vie (Minobu, 1275, à Toki Jonin)

Dites de ma part à Joken-bo, Gijo-bo et aux autres moines : "Nichiren, à plusieurs reprises, s'est trouvé sur le point d'être tué. Par deux fois il a été exilé et en une occasion, il a failli être décapité. Il n'a pourtant commis aucun crime dans la société. [Dans sa jeunesse], il a reçu la sagesse suprême du bodhisattva Kokuzo lui-même. Il avait adressé à ce bodhisattva la prière de devenir la personne la plus sage du Japon. Le bodhisattva, par compassion envers lui, lui a offert un grand joyau aussi brillant que l'étoile du matin, que Nichiren a glissé dans sa manche droite. Dès lors, en lisant l'ensemble des sutras, il a su discerner pour l'essentiel la valeur relative des Huit Écoles ainsi que celle de tous les sutras."
[...] A une époque antérieure, le bodhisattva Fukyo fut battu à coups de bâtons ; de nos jours, Nichiren est menacé par le sabre. Tous les habitants du Japon, les sages comme les insensés, du plus puissant au plus humble, disent que le moine Nichiren est bien loin d'égaler les lettrés, maîtres, patriarches et sages des temps passés.
Lettre aux moines du Seicho-ji (Minobu, le 11 janvier 1276 aux moines du temple Seicho-ji)

Quand moi, Nichiren, je lis les sutras autres que le Sutra du Lotus, je n'ai pas le moindre désir de devenir une femme.
L'unité de mari et femme (Minobu, 27 janvier 1276 à Nichigen Nyo)

Et tandis qu'ils se désolent ainsi, si les forces mongoles les attaquent, ils seront faits prisonniers, en montagne ou sur mer, et subiront un sort affreux sur des bateaux ou en Corée. Cela n'est dû qu'à une seule raison : Nichiren, Pratiquant du Sutra du Lotus, a été maltraité sans avoir commis la moindre faute, lui qui est le parent de tous les habitants du Japon. Sans raison, il a été insulté, battu, et publiquement traîné dans les rues. Les dix Filles-démones ont voulu punir un comportement aussi insensé, et c'est ce qui a conduit à la situation actuelle.
L'arc et la flèche (Minobu, 27 mars1276 à Toki-ama-Gozen)

Les habitants du Japon sont sans cesse abusés par les moines du Nembutsu ou par les écoles Zen, Ritsu ou Shingon. Ainsi, en apparence, ils font comme s'ils vénéraient le Sutra du Lotus, mais dans leur coeur, ils n'y croient pas. Si bien que, lorsque moi, Nichiren, qui n'ai pourtant pas commis le moindre crime, je proclame la supériorité du Sutra du Lotus, ils me haïssent tous, de la même manière que, dans les Derniers jours du Dharma du bouddha Ionno, les gens haïssaient le bodhisattva Fukyo.
[...] C'est pourquoi on aurait plus facilement imaginé un énorme rocher tombé au fond de l'océan, trop pesant pour que mille personnes puissent le déplacer, remontant de lui-même à la surface de l'eau, ou la pluie tombant du ciel sans jamais toucher terre, que Nichiren ayant un jour la possibilité de revoir Kamakura.
Pourtant, j'ai conservé courage en pensant : "Si l'enseignement du Sutra du Lotus est véridique et si les divinités Nitten et Gatten ne m'abandonnent pas, je retournerai à Kamakura et je me rendrai sur la tombe de mon père et de ma mère."
[...] Si vous [divinités] ne me protégez pas, si vous abandonnez Nichiren, ne faites-vous pas du Sutra du Lotus, dans lequel est dit qu'il faut "sincèrement rejeter les enseignements provisoires", (réf.) un épouvantable mensonge  ?
Lettre à Konichi-bo (Minobu, mars 1276 à la veuve Konichi, mère de Yashiro)

Moi, Nichiren, je ne suis ni le fondateur d'une nouvelle école ni l'adepte moderne d'une école plus ancienne. Je suis un moine qui ignore les préceptes, je ne les observe pas plus que je ne les transgresse. Je suis une créature ordinaire, que l'on pourrait comparer à un boeuf ou à un mouton, me préoccupant aussi peu de la sagesse que du manque de sagesse. Pourquoi ai-je commencé à psalmodier comme je le fais. C'est le destin du bodhisattva Jogyo d'apparaître en ce monde pour propager les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo. Mais, avant même son apparition, comme on parlerait dans un rêve, presque sans savoir ce que je faisais, j'ai commencé à réciter les mots Namu Myoho Renge Kyo, et je les récite désormais. En définitive, ai-je raison ou non d'agir comme je le fais. Je ne sais, et personne ne peut le dire de manière certaine.
[...] Moi, Nichiren, je suis différent de personnes de ce genre. Je garde la conviction absolue que l'enseignement du Sutra du Lotus est suprême parmi tous les sutras que le Bouddha "a enseignés, enseigne et enseignera"(réf.). De plus, je récite daimoku, le coeur et le noyau du Sutra tout entier, et j'encourage les autres à faire de même.
[...] De nos jours, moi, Nichiren, je ne suis ni un sage ni un juste ; je n'observe pas plus les préceptes que je ne les transgresse ; quant à la sagesse, je ne la possède pas plus qu'elle ne me fait défaut. Mais je suis né quelque 2.220 ans après la disparition du Bouddha, dans la dernière période de cinq cents ans, au moment où le Titre du Sutra du Lotus doit être propagé. Et, avant que quiconque, dans aucune autre école - pas plus au Japon que dans ces pays lointains que sont l'Inde et la Chine - ait révélé l'invocation du Titre, j'ai commencé à réciter Namu Myoho Renge Kyo d'une voix sonore, et je continue à le faire depuis plus de vingt ans.
[...] Si moi, Nichiren, je n'étais pas né sur la terre du Japon, ces passages du Sutra n'auraient été que de vaines paroles dans la bouche du Bouddha - des mots vides de toute signification. Ils auraient été comme des bourgeons fleurissant sans donner de fruit, ou des coups de tonnerre jamais suivis de pluie. Ces paroles d'or du Bouddha auraient été prononcées en vain, et le Sutra du Lotus, dont chaque mot est véridique, aurait été extrêmement mensonger. Lorsque je pense à cela, j'ai l'impression d'être l'égal des sages Zhiyi et Saicho, et d'être supérieur à Lao-Zi et Confucius.
[...] Les Japonais ont une haute opinion du Sutra du Lotus, mais parce qu'ils sont hostiles au moine Nichiren, ils refusent de réciter Namu Myoho Renge Kyo.
[...] Si ceux qui m'attaquent ne sont pas punis en cette vie même, les conséquences n'en seront pas légères. Non seulement ces divinités [pour ne pas les avoir punis] seront détruites dans les trois phases de la vie, mais, en ce moment même, le Bouddha doit leur demander de rendre compte de leurs actions. Et, si cela se produit, ce ne sera en rien la faute de Nichiren !
Lettre à Myomitsu Shonin (Minobu, le 5ème jour du 3ème mois intercalaire 1276 à Myomitsu)

Quant à l'attaque mongole imminente, je n'en connais encore rien de précis. Dès qu'il est question des Mongols, les gens disent : "Quand il entend parler d'une éventuelle invasion mongole, le moine Nichiren se réjouit", mais cela n'est pas exact. Je me suis contenté de dire qu'un tel événement se produirait et dès lors j'ai été attaqué de toutes parts et considéré comme un adversaire ou un ennemi. Pourtant, puisqu'elle est prédite dans les sutras l'invasion mongole est certaine. Quoi que je dise ou fasse, il n'est pas en mon pouvoir de l'éviter. Je ne suis coupable d'aucun crime, j'ai simplement voulu sauver mon pays.
L'histoire d'Ohashi no Taro (Minobu, le 24e jour du 3e mois intercalaire de 1276 à Nanjo Tokimitsu)

Les habitants du Japon me haïssent, moi Nichiren. Et ce, uniquement parce que le seigneur de Sagami [Hojo Tokimune] éprouve envers moi de la haine. Certes, le gouvernement n'avait absolument aucune raison d'agir à mon égard comme il l'a fait, mais même avant de rencontrer ces difficultés je savais qu'elles se produiraient. J'avais donc décidé, quoi qu'il m'arrive, de ne jamais conserver de rancune contre personne. Cette détermination a peut-être agi comme une sorte de prière car maintenant je suis sain et sauf, et j'ai survécu aux diverses persécutions.
La consécration d'une statue du bouddha (Minobu, le 15 juillet 1276 à Shijo Kingo)

Nous, simples mortels, choisissons un maître, quel qu'il soit, et adhérons à son enseignement sans jamais trouver par la suite aucune raison de le contredire. Mais les autres peuvent bien continuer à révérer et à croire [les maîtres de leurs écoles respectives], moi Nichiren, je ne parviens pas à dissiper mes doutes.
[...] On peut penser que Nichiren, s'il met en doute l'interprétation faite par Ennin* et Enchin* de l'enseignement du Grand-maître Saicho, est comme un enfant qui se prétendrait plus vieux que ses parents, ou comme quelqu'un qui regarderait le soleil en affirmant que ses propres yeux sont plus brillants. Pourtant, ceux qui voudraient défendre les vues de Ennin* et de Enchin* doivent produire une preuve écrite s'ils veulent que l'on accorde un crédit quelconque à ce qu'ils avancent.
[...] Parce que le Japon est un pays qui s'oppose au Dharma, le ciel l'a abandonné. Et, parce que le ciel l'a abandonné, les diverses divinités bienveillantes qui, par le passé, avaient protégé le pays, ont incendié leurs sanctuaires et sont reparties pour la Terre de la lumière éternellement paisible. Maintenant, il ne reste plus que Nichiren pour dénoncer ce fait et avertir de cette situation. Mais, lorsque je le fais, les dirigeants du pays me traitent comme un ennemi. Des centaines de personnes m'injurient et me calomnient, m'attaquent à coups de canne et de bâton, de couteau et de sabre. L'une après l'autre, toutes les portes me sont fermées et je suis chassé de maison en maison. Lorsque les autorités comprennent que cela ne suffit pas [pour m'arrêter], elles interviennent. A deux reprises elles m'ont envoyé en exil (note) et, en une occasion, le douzième jour du neuvième mois de la huitième année de Bun'ei (1271), elles furent bien près de me décapiter (note).
[...] Comme ces passages du Sutra l'indiquent, si moi, Nichiren, je n'étais pas ici, au Japon, on pourrait prendre le Bouddha pour un grand menteur [puisqu'il a fait de telles prédictions] et il ne pourrait manquer de tomber dans l'enfer avici. Le douzième jour du neuvième mois de la huitième année de Bun'ei, en présence de Hei no Saemon et de plusieurs centaines d'autres personnes, j'ai déclaré : "Nichiren est le pilier du Japon. Condamner Nichiren, c'est comme renverser le pilier qui soutient le Japon."
[...] Le deuxième mois de la neuvième année de Bun'ei (1272), des luttes ont bel et bien éclaté (note)  ; le quatrième mois de la onzième année de Bun'ei (1274), il y eut des vents violents (note) et, au cours du dixième mois de la même année, les forces mongoles attaquèrent le Japon. Tout cela n'est-il pas dû à la manière dont on a traité Nichiren  ?
[...] Mais la situation aujourd'hui est bien plus grave. Ceux qui s'opposent au Dharma emplissent le pays, et moi, Nichiren, je les attaque, fermement décidé à défendre ce qui est juste et correct.
[...] Les gens, de nos jours, au Japon, disent que seul Nichiren s'oppose au Dharma. Mais le Sutra dit qu'il y aura plus d'opposants au Dharma que la terre entière ne peut en contenir. [...] Si nous devons en croire le Sutra, alors, au Japon, c'est Nichiren que désigne l'image d'une ou deux personnes, ou celle des grains de sable pouvant tenir sur un ongle.
[...] Il ne fait pour moi aucun doute que [s'ils continuent à faire appel aux enseignements erronés du Shingon] tous les habitants du Japon sans exception, du plus modeste au plus haut placé, connaîtront le désastre de l'invasion par un pays étranger. Ce sera aussi effroyable qu'une prairie d'herbes sèches sur laquelle on a jeté une torche allumée, ou une montagne énorme qui, en s'écroulant, comble une vallée. Au Japon, personne d'autre que moi, Nichiren, n'est conscient de cela.
[...] Même des sages qui pratiquent avec autant d'assiduité que Rahula dans les temps anciens, en observant scrupuleusement les 250 préceptes, ou des sages comparables à Purna, calomnient Nichiren après l'avoir rencontré. Même des personnages vertueux et honnêtes comme le ministre Wei Zheng ou Fujiwara no Yoshifusa, lorsqu'ils voient Nichiren, le traitent de manière déraisonnable et injuste.
[...] Et au souverain du pays [Hojo Tokimune] qui vénère le Zen, moi, Nichiren, je déclare que le Zen est l'enseignement des démons.
[...] Parce que Nichiren récite et propage Namu Myoho Renge Kyo, le pouvoir du bouddha Amida est comme une lune décroissante, comme la marée descendante, des herbes qui se dessèchent en automne et en hiver, ou de la glace fondant au soleil.
[...] Seul Nichiren, sans épargner sa voix, récite maintenant Namu Myoho Renge Kyo, Namu Myoho Renge Kyo.
[...] Si la bienveillance de Nichiren est suffisamment vaste et universelle, Namu Myoho Renge Kyo se propagera pendant dix mille ans et plus, pour l'éternité.
[...] Cela n'est dû en aucun cas à la sagesse de Nichiren, mais c'est l'époque qui le veut ainsi.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Moi, Nichiren, ne suis ni le bodhisattva Jogyo ni son envoyé, mais j'ai été le premier à entreprendre la propagation du Dharma mystique, et l'ai déjà enseignée largement.
Mise en Garde contre l'Offense au Dharma (Minobu, août 1276, au nyudo Horen)

C'est donc grâce au roi Ajatashatru que nous pouvons pratiquer aujourd'hui le Sutra du Lotus. Malgré cela, si moi, Nichiren, je devais répéter les enseignements donnés par le Bouddha au roi Ajatashatru, la plupart des Japonais les considéreraient comme pure invention de ma part. Mais puisque vous êtes mon disciple et que je peux compter sur votre soutien, je vais vous les révéler.
La Propagation par le Sage (Minobu, septembre 1276, à Shijo Kingo)

Les représentants du gouvernement me calomnièrent et ridiculisèrent mes messagers. Ils ignorèrent mes lettres ou les laissèrent sans réponse, et même lorsqu'ils y répondirent, ils négligèrent volontairement d'en référer au Régent. Il s'agit là d'un fait d'une extrême gravité. Même si ces lettres n'avaient concerné que le sort de Nichiren, les membres du gouvernement auraient dû les communiquer au Régent, comme l'exigeait leur position. Qui plus est, ces lettres annonçaient de déplorables événements concernant non seulement le sort du Régent, mais également celui de tous les membres du gouvernement. Même s'ils n'avaient aucune intention de tenir compte de mes remontrances, il était tout à fait déplacé de leur part d'insulter mes messagers. [...] Le conseil suprême de la Régence se réunit pour décider du sort de Nichiren : le décapiter ou le bannir de Kamakura, ou bien confisquer les terres de ses disciples et adeptes laïques, les emprisonner, les exiler ou encore les exécuter.
[...] Maintenant, au commencement de l'époque des Derniers jours du Dharma, moi, Nichiren, suis le premier à entreprendre la propagation des cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyodans le monde entier
[...] Alors que le gouvernement du Régent ne savait quelle décision prendre, des moines du Jodo, du Ritsu, du Shingon et d'autres écoles, comprenant que leur sagesse était insuffisante pour vaincre Nichiren dans un débat religieux, envoyèrent des pétitions au gouvernement. Voyant que celles-ci restaient sans effet, ils se rendirent auprès des femmes et des veuves des hauts dignitaires pour me dénigrer. Lorsque tous furent partis, je terminai la mise en forme d'un ouvrage en deux parties intitulé Kaimoku Sho, ou Traité qui ouvre les yeux auquel je travaillais depuis le mois de novembre de l'année précédente ; je voulais décrire l'expérience mystique que j'avais vécue pour qu'elle demeure, au cas où je serai décapité. Le message essentiel de cet ouvrage, que je confiais au messager de Shijo Kingo, est que le destin du Japon dépend entièrement de moi. Une maison sans pilier s'effondre et un homme sans âme est un corps mort. Je suis l'âme du peuple japonais.
Je suis peut-être bien insignifiant, mais je propage le Sutra du Lotus et je suis donc l'envoyé du Bouddha Shakyamuni. [...] Je suis l'envoyé du Bouddha Shakyamuni et devant moi Tensho Daijin* et Sho Hachiman doivent joindre les mains et s'incliner avec respect. Parce que je suis le Pratiquant du Sutra du Lotus, Bonten et Taishaku marchent respectivement à ma droite et à ma gauche, Nitten et Gatten éclairent ma route devant et derrière moi. Même si l'on tient compte de mes conseils, si l'on ne m'accorde pas le respect dû au Pratiquant du Sutra du Lotus, le pays périra [...] Et pourtant, un doute subsiste. Certains pourraient se dire : "Bien qu'il soit écrit dans le Sutra que ceux qui maltraitent le Pratiquant du Sutra du Lotus auront la ête brisée en sept morceaux, pas un seul de ceux qui se sont attaqués à Nichiren n'a subi une telle punition. Devons-nous en conclure que Nichiren n'est pas véritablement le Pratiquant du Sutra du Lotus  ? " Je répondrai en disant : "Si ce n'est pas Nichiren, qui d'autre désignerez-vous comme le Pratiquant du Sutra du Lotus  ? Honen, qui a encouragé le peuple à abandonner ce Sutra   ? Kukai*, qui a accusé Shakyamuni d'être encore dans l'obscurité  ? Shubhakarasimha* ou Jikaku, qui ont tous deux professé que le Sutra Vairocana* et le Sutra du Lotus sont égaux en théorie, mais que le Sutra Vairocana* est supérieur du point de vue de la pratique  ? Les appelleriez-vous des Pratiquants du Sutra du Lotus  ? " et toute la suite du gosho
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

A notre époque, celle du grand tremblement de terre de l'ère Shoka [1257], ou de la grande comète de l'ère Bun'ei, s'il y avait eu un souverain d'une sagesse vraiment exceptionnelle, nul doute qu'il m'aurait écouté, moi, Nichiren. Ou même s'il ne l'avait pas fait en ces occasions-là, quand les conflits déchirèrent le clan au pouvoir, dans la 9e année de Bun'ei [1272] ou quand, dans la 11e année de la même ère [1274], les Mongols lancèrent leur attaque, ce souverain sage aurait dû m'accueillir comme le roi Zhou Wen accueillit Taigong, ou partir à ma recherche comme le roi Wu ding de la dynastie Yin (Shang) qui envoya chercher Fuyue à sept ri.
[...] J'envoie Daishin Ajari sur la tombe du défunt nyudo Rokuro. Autrefois, j'avais pensé me rendre moi-même sur la tombe des habitants de la région de Kanto qui avaient entendu mon enseignement, pour réciter le Jigage. Mais dans les circonstances présentes, si Nichiren se rend quelque part, toute la province le sait le jour même, et cela s'apprend jusqu'à Kamakura. Et même si leur foi était solide, partout où j'irais ceux que je rencontrerais auraient à craindre le regard des autres. Puisque je ne lui avais toujours pas rendu visite, je me suis dit que le défunt nyudo Rokuro devait se sentir bien abandonné. Réfléchissant à ce que je pouvais faire, j'ai décidé d'envoyer d'abord un disciple réciter le Jigage sur sa tombe.
Le kalpa de déclin (Minobu, peu après 1276, à un membre du clan du défunt nyudo Takahashi Rokuro Hyoe)

Le roi Udayana méprisa le vénérable Pindolabharadvaja, et moins de sept ans après, il perdit la vie. Le seigneur de Sagami condamna Nichiren à l'exil et dans les cent jours qui suivirent une rébellion armée éclata dans son domaine. (note)
Les Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 (  ? ) à Toki Jonin)

Maintenant, moi, Nichiren, je ne suis pas un homme de vertu et encore moins un sage. Je suis la personne la plus mauvaise au monde. Pourtant, ma vie semble en parfait accord avec les descriptions du Sutra. Par conséquent, lorsque je fais face à de grandes persécutions, je m'en réjouis plus que si mon père et ma mère revenaient à la vie, ou plus que quelqu'un qui voit arriver malheur à son ennemi. Tout ignorant que je suis, être considéré comme un sage par le Bouddha me remplit de joie.
La protection de Bonten et de Taishaku (Minobu, 15 mai 1277 adressé à Nanjo Tokimitsu)

Ceux qui, parmi mes disciples, auraient une foi faible et ne persévéreraient pas jusqu'au bout, encourraient une punition de la part du Bouddha. Mais même alors, il serait inutile d'en faire reproche à Nichiren.
[...] Depuis mon plus jeune âge, moi, Nichiren, je n'ai jamais prié pour les bienfaits de ce monde. Je n'ai eu qu'un seul désir, celui d'atteindre la bodhéité.
Le guide suprême du monde (Minobu, le 25 juin 1277, à Shijo Kingo)

Dans votre lettre officielle, vous déclarez également : "Je révère l'aîné du temple Gokuraku-ji (Ryokan) comme la réincarnation de l'Honoré du monde." Or, à cela, je ne peux pas souscrire. En voici la raison : si ce que dit le Sutra est vrai, le sage Nichiren est l'envoyé du Bouddha qui atteignit la bodhéité dans le passé infini, la manifestation provisoire (note) du bodhisattva Jogyo, le Pratiquant de l'enseignement essentiel* du Sutra du Lotus, et le grand guide dans la cinquième période de cinq cents ans après la disparition du Bouddha.
[...] Le moine Sammi-bo rétorqua : "Comment pourriez-vous donc connaître les pensées d'un autre  ? Sachez que je suis disciple du moine Nichiren, désormais bien connu du pays tout entier. Bien que ce sage, mon maître, soit un moine de l'époque des Derniers jours du Dharma, à la différence des moines éminents de notre époque, il ne recherche pas les invitations et ne se rend coupable ni de flatterie ni de la plus petite infraction aux règles du monde profane.
[...] Puis, lors de la grande sécheresse, le dix-huitième jour du sixième mois de la huitième année de l'ère Bun'ei (1271), signe cyclique kanoto-hitsuji, le gouvernement ordonna au moine Ryokan de conduire une cérémonie pour faire venir la pluie, afin de mettre un terme aux souffrances du peuple. En apprenant cette nouvelle, le sage Nichiren déclara : "Même s'il n'est guère sérieux de prier pour des buts tels que faire tomber la pluie, peut-être devrais-je saisir cette occasion pour montrer à tous le pouvoir du Dharma en laquel je crois." Il envoya un message à la résidence du moine Ryokan, disant : "Si le moine Ryokan parvient à faire tomber la pluie dans les sept jours qui suivront sa prière, moi, Nichiren, je cesserai d'enseigner que le Nembutsu conduit à l'enfer avici ; je deviendrai son disciple et j'observerai fidèlement les Deux cent cinquante préceptes.
[...] Quand le moine Nichiren, ayant suscité la colère du gouvernement de Kamakura, fut interrogé à ce sujet, il relata la chose telle qu'elle s'était réellement passée. Il déclara donc : "Si le moine Ryokan avait eu la moindre pudeur, il aurait disparu de la vue du public et se serait retiré dans une forêt de montagne.
[...] Et, en m'appuyant sur l'enseignement du Sutra du Lotus, j'en suis venu à croire que le sage Nichiren est le souverain du monde des trois plans, le père et la mère de tous les êtres humains, l'envoyé du Bouddha Shakyamuni, le bodhisattva Jogyo.
[...] Lorsque le sage Nichiren, envoyé du Bouddha Shakyamuni, fut exilé en raison des accusations fausses portées contre lui par le moine Ryokan, dans les cent jours qui suivirent des combats éclatèrent, exactement comme il l'avait prédit - et de nombreux guerriers périrent.
Lettre de pétition de Yorimoto (Minobu, le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)

Même si moi, Nichiren, j'ai pu endurer des attaques à coups de canne et de bâton, de tuiles et de pierres, des calomnies et des persécutions des autorités, comment des laïcs qui ont femme et enfants et qui ignorent le bouddhisme pourraient-ils faire de même  ? Il aurait parfois mieux valu pour eux qu'ils n'aient jamais eu foi dans le Sutra du Lotus.
[...] Quand je réfléchis à tout cela, je me demande si ce n'est pas le bodhisattva Jogyo qui est entré dans votre corps, afin de m'aider, moi Nichiren, dans la propagation. Ou peut-être est-ce un effet de la bienveillance du Bouddha Shakyamuni.
[...] Si moi, Nichiren, au lieu d'être exilé, j'étais resté à Kamakura, j'aurais très certainement été tué au cours de la bataille. C'est peut-être la bienveillance du Bouddha Shakyamuni qui vous a éloigné de votre seigneur, parce qu'il n'était pas bon pour vous de vous trouver là.
Mise en garde contre l'attachement à son domaine (Minobu, juillet 1277, à Shijo Kingo)

Au Japon, moi seul, Nichiren, ai compris la raison de tels événements. Tout d'abord, je me suis demandé si je devais la révéler ou non. Mais ne pas le faire, n'était-ce pas trahir l'enseignement du Bouddha, père et mère de tous les êtres vivants  ? Décidé à ne pas ménager ma vie, j'ai entrepris de parler, et depuis plus de vingt ans, j'ai été chassé du lieu où j'habitais, mes disciples ont été tués, j'ai été blessé, exilé par deux fois, et j'ai été bien près d'être décapité. Si j'ai parlé ainsi, c'est uniquement parce que je savais depuis longtemps que les habitants du Japon couraient à la rencontre de grandes souffrances et que j'éprouvais de la compassion à leur égard.
[...] Ceux qui m'agressent aujourd'hui, sans avoir conscience de leur propre violence, m'accusent moi, Nichiren, d'être violent.
[...] Vous pourrez déclarer ensuite : "Tout cela, je le crois, parce que c'est très clairement indiqué dans les sutras. Vous pouvez bien attaquer et menacer des personnes sans aucun pouvoir comme nous, ou nous chasser de nos maisons, mais les choses n'en resteront pas là. Puisque même Tensho Daijin* ou le bodhisattva Hachiman n'ont pas réussi à infléchir la décision de ce moine [Nichiren], comment de simples mortels pourraient-ils le faire ! On rapporte que loin de le faire reculer, les persécutions qu'il rencontre, l'une après l'autre, ne font que renforcer sa détermination."
Réponse à Yasaburo (Minobu, le 4 août 1277 à Saito Yasaburo )

Actuellement, nous sommes entrés depuis plus de deux cents ans dans l'époque des Derniers jours du Dharma. Comme il est prodigieux que Nichiren ait, le premier, inscrit ce grand mandala, levant ainsi l'étendard de la propagation du Sutra du Lotus, alors même que de grands maîtres comme Nagarjuna, Vasubandhu, Zhiyi et Zhanlan furent incapables de le faire ! Ce mandala n'est en rien une invention de Nichiren. C'est l'objet de vénération qui dépeint parfaitement le vénérable Shakyamuni et tous les autres bouddhas dans la Tour aux Trésors, aussi fidèlement que l'estampe correspond à la planche à graver.
Le Véritable Aspect du Gohonzon (Minobu, 23 août 1277, à Dame Nichinyo)

J'ai entendu dire que ces moines, Ryosho-bo et Shi'nen-bo, me calomnient depuis plusieurs années. Ce ne sont que des moustiques ou des taons. Rabaisser, comme ils le font, Nichiren, qui est semblable à un roi-lion, sans l'avoir jamais vu ni entendu, est totalement insensé !
Le troisième enseignement (Minobu, 1er jour du 10e mois de 1277, à Toki Jonin)

Comment un banal maître du Dharma pourrait-il donc réciter Namu Myohorengekyo, cœur du Sutra du Lotus, que n’ont propagé ni Zhiyi ni Saicho, eux-mêmes comparables pourtant à de grands ministres, des nobles de la Cour  ? [...] Refuser de réciter Namu Myohorengekyo en raison de son mépris pour Nichiren c’est être comme le nourrisson qui se méfierait du lait et ne le boirait pas. C’est être comme le malade qui n’aurait pas confiance dans le médecin et refuserait le remède. Nagarjuna et Vasubandhu connaissaient (cette doctrine) mais ne la propagèrent pas car ni le temps ni la prédisposition n’étaient alors propices. Les autres ne la prêchèrent pas parce qu’ils ne la connaissaient pas. Le Dharma du Bouddha se propage en fonction du temps et de la prédisposition. L’insignifiant Nichiren satisfait quant à lui au temps.
Réponse à Messire Soya entré dans la voie (Minobu, 11e mois 1277 au nyudo Soya)

Moi, Nichiren, je ne condamne pas les autres. Je ne fais que souligner certains points douteux dans leurs doctrines. Si quelqu'un désire se fâcher contre moi, eh bien, qu'il se fâche ! Lettre à Shomitsu-bo (Minobu, 1277 à Shomitsu-bo)

Même si j'avais commis les crimes les plus graves, moi, Nichiren, je suis un Pratiquant du Sutra du Lotus. Même s'ils s'étaient rendu coupables des fautes les plus lourdes, ceux qui récitent Namu Amida Butsu resteraient indiscutablement des adeptes du Nembutsu. Parce que ma bouche récite Namu Myoho Renge Kyo, j'ai été insulté, frappé, exilé, et ma vie a été menacée. Malgré tout cela, j'ai continué à exhorter les autres à faire de même. Comment pourrais-je ne pas être un Pratiquant du Sutra du Lotus  ? Pas de sécurité dans le Monde des trois plans (Minobu, 13 février 1278 à Matsuno)

Et il [Démon du sixième Ciel] ajoute : "Si c'est encore insuffisant, je descendrai moi-même et pénétrerai le coeur et le corps de ceux qui gouvernent son pays pour qu'ils persécutent [ce pratiquant]. Ainsi, comment ne l'empêcherions-nous pas [d'atteindre la bodhéité]  ? " Voilà de quelle manière le Démon du sixième Ciel agit.
Moi, Nichiren, j'ai médité depuis longtemps sur ce passage et de nombreux passages de sutra décrivent de quelle manière Shakyamuni atteignit la bodhéité, et les persécutions que lui fit subir le Démon du sixième Ciel semblent absolument insupportables. Toutes les intrigues malfaisantes de Devadatta et d'Ajatashatru furent exclusivement l'oeuvre du Démon du sixième Ciel. Il est dit : "Puisque haines et jalousies abondent déjà du vivant du Bouddha, ne seront-elles pas pires encore dans le monde après son trépas  ? "(réf.) Un simple mortel comme Nichiren ne pourrait supporter un seul jour, ni même un instant, aucune des persécutions subies par l'Honoré du monde, le Bouddha Shakyamuni, et supporterait moins encore les multiples persécutions auxquelles il fut en butte pendant plus de cinquante ans. Je me demandais : "Comment pourrais-je supporter des persécutions dont il est prédit qu'elles seront dix milliards de fois plus graves à l'époque des Derniers jours du Dharma  ? Pourtant, on considère comme un sage celui qui est capable de prévoir les événements qui se produiront à l'avenir. Par rapport au trois phases de la vie, c'est par la connaissance du futur que se distingue un sage. Moi, Nichiren, je ne suis peut-être pas un sage mais je sais [depuis un certain temps déjà] que [parce qu'il est attaché à des croyances erronées] le Japon, à notre époque, court à sa ruine.
[...] J'ai fait la promesse de persévérer dans la foi sans reculer quoi qu'il advienne, et, si je devenais bouddha, de vous guider vers l'Éveil. Vous ne connaissez pas le bouddhisme aussi bien que Nichiren, de plus vous êtes des laïcs, vous avez des domaines, des femmes, des enfants et des employés.
Moi, Nichiren, je ne suis peut-être pas l'envoyé du Bouddha, mais nous sommes bien dans l'époque des Derniers jours du Dharma. Il se trouve que je me suis éveillé à cet enseignement et m'efforce maintenant de l'exposer pour préparer l'apparition d'un sage.
Lettre à Misawa (Minobu, le 23 février 1278 à Misawa)

Maintenant, ce pour quoi Nichiren a prié et qu'il a souhaité toute sa vie est sur le point de se réaliser.
Réponse aux disciples (Minobu le 21 mars 1278, aux croyants vivant à Kamakura)

Moi, Nichiren, j'ai fait connaître ces enseignements du Bouddha, mais les Japonais se sont mis furieusement en colère en prétendant que mes propos étaient de pures inventions que rien ne pouvait justifier.
[...] Les sutras montrent clairement que la pratique du Nembutsu conduit à l'enfer de souffrances incessantes, mais, parce que les gens n'en ont pas conscience, ils pensent que ce sont là des inventions de Nichiren.
L'enseignement pour l'époque des Derniers Jours du Dharma (Minobu, le 1er avril 1278, à Nanjo Tokimitu)

Sans terre, les plantes ne peuvent pousser. Nichiren est semblable à la plante et son maître à la terre. C'est uniquement grâce à mon révéré maître Dozen-bo que moi, Nichiren, suis devenu le Pratiquant du Sutra du Lotus et que l'on parle tant de moi, en bien comme en mal.
[...] Les bienfaits que moi, Nichiren, obtiens en propageant le Sutra du Lotus rejailliront sur Dozen-bo. Que c'est magnifique ! On dit que si un maître a un bon disciple, tous deux atteindront la bodhéité, mais que si un maître forme un mauvais disciple, tous deux tomberont en enfer.
Sur les Fleurs et les Graines (Minobu, avril 1278, à Joken-bo et Gijo-bo)

A la suite de l'exil de Nichiren, de si nombreux désastres se sont produits qu'il semble peu probable que l'on nous harcèle encore (note). Mais ce n'est pas impossible parce que, lorsque les gens sont au bord de la catastrophe, ils sont imprévisibles et capables de tout. Si une nouvelle persécution se préparait, j'en verrais certainement les signes et cela me rendrait dix milliards de fois plus heureux que l'acceptation de mon enseignement. Dans ce cas, je serais condamné à l'exil pour la troisième fois. Le Sutra du Lotus ne pourrait plus me considérer comme un Pratiquant au coeur tiède. Je bénéficierai alors, sans aucun doute, de la protection de Shakyamuni, de Taho et de tous les autres bouddhas des dix directions, ainsi que des innombrables bodhisattvas Surgis-de-Terre. Comme il serait merveilleux que tout cela se réalise ! Je suivrai la voie de Sessen Doji et vivrai comme le fit le bodhisattva Fukyo.
Réponse à un croyant (Minobu, avril 1278 ; peut-être à Shijo Kingo)

Moi, Nichiren, j'ai commencé à souffrir de dysenterie le trentième jour du douzième mois de l'année dernière, et jusqu'au troisième ou quatrième jour du sixième mois de cette année, les crises en ont été chaque jour plus fréquentes, et plus graves chaque mois. Au moment même où je commençais à penser que c'était un karma immuable [celui de mourir à ce moment-là] vous m'avez envoyé un excellent remède. Depuis que je le prends, la douleur a considérablement diminué et n'a plus qu'un centième de son ancienne intensité. Je me demande si c'est le Bouddha Shakyamuni qui est entré dans votre corps pour venir à mon aide. Ce sont peut-être les bodhisattvas Surgis-de-Terre qui m'ont offert l'excellent remède de Myoho Renge Kyo.
Les deux sortes de maladies (Minobu, le 26 juin 1278, à Shijo Kingo)

Mais depuis trente et quelques années, l'unique cause de l'apparition des trois calamités et des sept désastres est la haine que le Japon tout entier me porte à moi, Nichiren. Dans chaque province, dans chaque domaine, dans chaque village, chaque personne [de haute comme de basse condition] éprouve contre moi une colère sans précédent.
Le traitement de la maladie (Minobu, 26 juin 1278 (ou 1282) à Toki Jonin)

Tous les maîtres Shingon au Japon sont possédés par les esprits maléfiques, et, parce que les moines du Zen et du Nembutsu s'opposent tous à Nichiren, ces démons se déchaînent partout dans le pays.
[...] Chacun en est donc venu à connaître mon nom ; et tous disent que, si l'on compare le Sutra du Lotus au Nembutsu, le Nembutsu est de loin supérieur au Sutra du Lotus, et que les autres moines sont dignes de respect alors que moi, Nichiren, je suis méprisable. Ainsi, le dirigeant me considère avec hostilité, les gens en sont venus à me haïr, et le Japon entier est devenu le grand ennemi à la fois du Sutra du Lotus et de son Pratiquant.
[...] Les gouvernants pensent, à tort, que les moines du Nembutsu sont bien disposés à l'égard du Sutra du Lotus, et que c'est moi, Nichiren, qui suis hostile au Nembutsu ; et ils proclament qu'ils respectent également ces deux doctrines. Moi, Nichiren, je leur rétorque : si rien n'est fondamentalement mauvais dans le gouvernement actuel, comment se fait-il que des épidémies pareilles, des famines et des guerres, d'une gravité sans précédent, aient éclaté  ? Pourquoi les autorités ont-elles à deux reprises infligé au Pratiquant du Sutra du Lotus de graves punitions, sans même l'autoriser à se confronter aux autres écoles dans un débat public  ?
Grandes lignes du chapitre Zokurui et d'autres (Minobu, juin 1278, à Dame Nichinyo)

Peut-être, moi Nichiren, ne suis-je pas un sage. Mais je suis maintenant comme le défenseur du Sutra du Lotus. Pour cela, non seulement j'ai été haï et attaqué par les autorités du pays, mais mes disciples, certains simplement pour m'avoir rendu visite, ont été rabaissés ou frappés, se sont fait confisquer leurs fiefs ou ont été expulsés de leur demeure.
Réponse à Tokimitsu (Minobu, le 8 juillet 1278, à Nanjo Tokimitsu)

Dans cette lettre elle [Sennichi-ama] dit qu'elle s'était auparavant préoccupée des fautes et des entraves interdisant la bodhéité aux femmes (note) mais que, puisque Nichiren enseigne que le Sutra du Lotus accorde la plus haute importance à l'atteinte de la bodhéité par les femmes, elle fait pleinement confiance à ce Sutra.
[...] Moi, Nichiren, j'ai eu la chance insigne de naître sous forme humaine et j'ai pu rencontrer le bouddhisme qu'il est rare de rencontrer. Et, parmi tous les enseignements bouddhiques, j'ai rencontré le Sutra du Lotus. Lorsque je pense aux raisons de ma bonne fortune, je prends conscience de ma dette de reconnaissance envers mes parents, envers le souverain et envers tous les êtres vivants.
[...] Pourtant, les femmes du Japon, sans avoir conscience de leur ignorance, considèrent Nichiren, qui vient à leur secours, comme leur ennemi. Et, bien à tort, elles prennent les adeptes du Nembutsu et les moines du Zen, du Ritsu et du Shingon, qui sont en réalité leurs plus grands ennemis, pour de bons amis et des maîtres bouddhiques. En considérant Nichiren, qui s'efforce de les secourir, comme leur pire ennemi, ces femmes se sont liguées pour me calomnier auprès du gouvernement, et ont obtenu par le passé de me faire exiler d'abord dans la province d'Izu, puis encore, sur l'île de Sado. Moi, Nichiren, j'ai fait un voeu. Je n'ai pas commis la moindre erreur. Et même si je me trompe sur ce point, il reste que j'ai fait voeu de sauver toutes les femmes du Japon, et ma sincérité ne peut être mise en doute - surtout lorsque j'agis en parfait accord avec l'enseignement même du Sutra du Lotus. Les femmes du Japon pourraient me refuser leur confiance et en rester là. Mais, de plus, elles m'attaquent et incitent les autres à me persécuter. Serait-ce moi Nichiren qui ai tort  ?
[...] Parce que moi, Nichiren, je leur [aux divinités] ai demandé avec force de se manifester, le ciel a puni notre pays, et ces épidémies se sont déclarées.
[...] Ryokan, du Gokuraku-ji, avec d'autres, persuada Hojo Nobutoki, de promulguer en son nom personnel des mesures encore plus répressives à l'égard de Nichiren qui furent transmises à Sado par des disciples de Ryokan. Il semblait donc impossible que je puisse rentrer indemne. J'ignore quel était le dessein du Ciel, mais le seigneur et les fervents adeptes du Nembutsu ont surveillé jour et nuit mon ermitage afin d'empêcher quiconque de venir me voir.
Le sutra permettant véritablement d'honorer sa dette (Minobu, le 28 juillet 1278 à Sennichi-ama)

Moi, Nichiren, je suis arrivé à la conclusion, après avoir ré-examiné cet incident, que le camp de la cour impériale a perdu la guerre parce qu’ils ont adressé des prières selon les principes de l’école Shingon qui sont erronés, mensongers et déviés.
Questions - réponses concernant l’objet de vénération (Minobu,  septembre 1278 à Joken-bo)

Moi, Nichiren, ne suis pas en aussi bonne santé que d'autres et, de plus, je vis dans cette lointaine forêt de montagne. Cette année a été particulièrement difficile : les grandes épidémies et la famine qui s'étaient déclarées au printemps et en été, ont empiré en automne et en hiver. En outre, ma maladie s'est encore aggravée, mais vous m'avez prescrit divers médicaments que vous m'avez fait parvenir avec des vêtements doublés de soie. Grâce à vos remèdes, ma santé s'est régulièrement améliorée ; je suis guéri à présent et me sens beaucoup mieux qu'auparavant.
[...] Bien qu'il n'en soit pas digne, Nichiren propage le Sutra du Lotus ; c'est pourquoi les démons ont bataillé pour le priver de nourriture. Convaincu de cela, je ne me plains pas, mais je crois que je n'ai pu survivre, cette fois-ci, que parce que le Bouddha Shakyamuni vous a envoyé pour m'aider.
Le général Tigre de pierre (Minobu, 22 octobre 1278 à Shijo Kingo)

Moi, Nichiren, je suis le moine le plus rebelle du Japon, mais ma foi dans le Sutra du Lotus fait de moi le plus grand sage du monde entier. Mon nom est parvenu dans les Terres pures des dix directions, et le ciel et la terre le connaissent sans aucun doute. Si votre mari proclame qu'il est le disciple de Nichiren, aucun esprit maléfique ne pourra prétendre qu'il ignore ce nom.
Un remède bénéfique pour tous les maux (Minobu, 1278 à Myoshin-ama)

Toutefois, au cours des vingt-sept dernières années, Nichiren fut exilé dans la province d'Izu, le douzième jour du cinquième mois de la première année de Kosho (1261) ; il fut blessé au front, et eut la main gauche cassée, le onzième jour du onzième mois de la première année de Bun'ei (note). Il devait être exécuté le douzième jour du neuvième mois dans la huitième année de Bun'ei (1271) au lieu de quoi il fut exilé dans la province de Sado. De plus, beaucoup de ses disciples furent assassinés ou blessés, bannis ou écrasés d'impôts. Je ne sais pas si ces épreuves égalent ou surpassent celles du Bouddha. Ce que Nagarjuna, Vasubandhu, Zhiyi et Saicho eurent à subir n'est rien comparé à cela. Sans la venue de Nichiren dans les Derniers jours du Dharma, le Bouddha aurait été un grand menteur et les témoignages apportés par Taho et tous les autres bouddhas auraient été faux. Dans les 2230 et quelques années écoulées depuis la mort du Bouddha Shakyamuni, Nichiren est la seule personne, dans le monde entier, à accomplir sa prophétie.
[...] A l'époque des Derniers jours du Dharma, tout comme aux époques qui précédèrent, les rois, les officiels et les personnes ordinaires qui dénigrèrent les pratiquants du Sutra du Lotus ont paru tout d'abord n'encourir aucune punition, mais en définitive, ils furent tous condamnés à tomber en enfer. Il en va de même pour ceux qui ont attaqué Nichiren. Parmi eux, il n'y eut au début aucun signe de punition. Pendant ces vingt-sept ans, les divinités bouddhiques qui avaient fait voeu de protéger le Pratiquant du Sutra du Lotus - Bonten, Taishaku, les divinités Nitten, Gatten et les quatre Rois du Ciel - firent peu de chose pour aider Nichiren. Mais maintenant, elles réalisent avec terreur que si elles n'honorent pas le serment qu'elles prononcèrent en présence du Bouddha, elles tomberont dans l'enfer avici. Par conséquent, elles s'empressent à présent de tenir leur promesse en punissant ceux qui ont attaqué le Pratiquant du Sutra du Lotus.
[...] Soyez certains que rien, pas même une personne possédée par un puissant démon, ne peut vaincre Nichiren parce que Bonten, Taishaku, les divinités Nitten, Gatten et les quatre Rois du Ciel, Tensho Daijin* et Hachiman le protègent.
Sur les persécutions subies par le Bouddha (Minobu, le 1 février ou 1er octobre 1279 Shijo Kingo)

Moi seul, Nichiren, ai commencé à réciter cela au Japon. Pendant plus de vingt ans, depuis l'été de la cinquième année de l'ère Kencho (1253), moi seul ai récité Namu Myoho Renge Kyo jour et nuit, matin et soir, sans discontinuer. Par contre, ceux qui récitent le Nembutsu sont au nombre de dix millions. Nichiren ne bénéficie du soutien de personne, alors que les partisans du Nembutsu sont influents et de noble origine. Mais, lorsque le lion rugit, les autres animaux se taisent, et la seule ombre d'un tigre terrifie les chiens.
[...] Les Quatre sortes de croyants jalousent tous Nichiren, et tous, du plus haut placé au plus humble, éprouvent de la haine à mon égard. Ceux qui portent contre moi des accusations fausses emplissent le pays, et les personnes mauvaises sont nombreuses.
La tortue borgne et le bois de santal flottant (Minobu le 26 mars 1279 à la femme de Matsuno)

Etre insulté, dénoncé, exilé, accusé à tort, et frappé au visage, est relativement fréquent. Mais moi, Nichiren, suis la seule personne au Japon à avoir été maltraité à la fois physiquement et moralement. Si quelqu'un d'autre a été calomnié comme moi, ce n'était pas à cause du Sutra du Lotus. En particulier, je ne pourrai jamais l'oublier, c'est avec le cinquième volume du Sutra du Lotus (note) que Shofu-bo me frappa au visage. Son agression à mon égard était causée par les trois poisons.
[...] J'ai réalisé qu'] il révèle un profond principe du Sutra du Lotus, celui de l'inséparabilité du maître et du disciple [éternellement liés] par le passé comme au présent. Ainsi, le bienveillant Bouddha Shakyamuni est devenu le maître du malfaisant Devadatta, et le sage Manjushri est devenu le maître de la fille ignorante du Roi-dragon. Nichiren, ne peut pas être inférieur à Manjushri, ou au Bouddha Shakyamuni. Les hommes du Japon sont semblables à Devadatta et les femmes, semblables à la fille du Roi-Dragon. Qu'ils suivent le Sutra du Lotus ou s'y opposent, ils atteindront la bodhéité grâce à lui. Tel est le sens profond du chapitre Devadatta.
[...] A propos du chapitre Kanji* (XIII) [je voudrais dire que] seul, moi, Nichiren, j'ai vécu dans mon propre corps la strophe en vingt vers de ce chapitre qu'une innombrable multitude de bodhisattva a récité à l'unisson. Depuis la disparition du Bouddha, qui, dans les trois pays, en Inde, en Chine et au Japon, a jamais lu cette strophe comme je l'ai fait  ? Personne ne le prétend, et je ne crois pas non plus que quiconque l'ait jamais fait. Dans le chapitre Kanji* (XIII), il est dit : "[De nombreux ignorants nous attaqueront] avec des sabres et des bâtons." Peut-être certains ont-ils été battus à coups de bâtons, mais je n'ai jamais entendu dire que quiconque ait été blessé par le sabre.
[...] Cependant, moi, Nichiren, j'ai subi coups de bâtons et de sabres. Comme je l'ai déjà mentionné, je fus attaqué par le sabre à Komatsubara, Tojo, et [plus tard] à Tatsunokuchi. Personne d'autre n'a été ainsi attaqué [pour la cause du Sutra du Lotus], ne serait-ce qu'une fois, mais moi, Nichiren, je l'ai été à deux reprises. Quand aux coups de bâtons, j'ai déjà été frappé au visage, par Shofu-bo, avec le rouleau du cinquième volume du Sutra du Lotus. Par une coïncidence mystérieuse, c'est justement ce rouleau qui contient la prédiction [que les pratiquant du Sutra du Lotus seront attaqués à coups de bâtons]. Shofu-bo me frappa devant des dizaines de personnes ; et j'avais beau savoir que c'était pour la cause du Sutra du Lotus, parce que je suis un être humain, si j'en avais eu la force, j'aurais arraché le bâton de ses mains et l'aurais brisé à coups de pieds ; mais il s'agissait en fait du cinquième rouleau du Sutra du Lotus.
[...] Il en est de même pour Nichiren. Quand j'atteindrai la bodhéité, comment pourrai-je oublier ma dette de reconnaissance envers Shofu-bo  ? J'oublierai encore moins celle que j'ai à l'égard du rouleau du Sutra du Lotus [avec lequel il m'a frappé].
[...] J'ai également un lien particulier avec le chapitre Yujutsu* (XV) puisqu'il y est dit que le bodhisattva Jogyo, ainsi que d'autres, apparaîtront à l'époque des Derniers jours du Dharma pour propager les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo. Moi, Nichiren, suis le premier et le seul à être apparu. Qu'il est rassurant de penser que je recevrai certainement les louanges de bodhisattva aussi nombreux que les grains de sable de soixante mille Gange !
[...] Depuis le jour où je suis né, jusqu'à présent, moi, Nichiren, je n'ai jamais connu un instant de répit ; je n'ai eu qu'une pensée, celle de propager le Titre du Sutra du Lotus. J'ignore combien de temps je vivrai et ne connais pas le moment de ma mort ou de celle des autres, mais je ne manquerai pas d'être à vos côtés pour vous guider au moment où vous passerez de cette vie à la suivante.
La persécution par le sabre et le bâton (Minobu, 20 avril 1279 à Nanjo Tokimitsu)

Il est infiniment regrettable de voir que de nombreuses personnes, même lorsqu'elles ont eu foi un certain temps dans le Sutra du Lotus, tombent en enfer en abandonnant leur pratique, sous l'influence de la société et par crainte du jugement des autres. Mais - est-ce dû à l'apparence de Nichiren qui est celle d'un ignorant, ou en raison d'un quelconque karma créé par le passé -, lorsque je cite les affirmations "parmi ces sutras le Sutra du Lotus est le plus élevé"(réf.)  ; "parmi tous les sutras que j'ai enseignés, que j'enseigne et que j'enseignerai, ce Sutra du Lotus est le plus difficile à croire et le plus difficile à comprendre"(réf.)  ; et "Je suis la seule personne qui puisse sauver et protéger les autres"(réf.) je tiens cela pour les paroles d'or du Bouddha lui-même. Ces phrases que je prononce ne sont aucunement les miennes.
[...] Tout au long des sept règnes des divinités célestes, des cinq règnes des divinités terrestres, et du règne des plus de quatre-vingt-dix souverains humains du Japon, personne n'a jamais été plus haï que moi, Nichiren, par les Trois grands ennemis pour sa fidélité au Sutra du Lotus.
Enseignement correspondant à l'esprit du Bouddha (Minobu, le 2 mai 1279, à Niike Saemon-no-jo)

D'un point de vue profane, moi, Nichiren, je suis l'être le plus misérable du Japon, mais à la lumière du bouddhisme, je suis la personne la plus fortunée du monde. Cela est dû au temps. Et, en le comprenant, je suis empli d'une telle joie que et ne peux retenir mes larmes. Il m'est impossible de m'acquitter de ma dette de reconnaissance envers Shakyamuni. Même les vingt-quatre successeurs de Shakyamuni me semblent avoir moins de chance que moi, et les bienfaits obtenus par Zhiyi et Saicho me paraissent inférieurs aux miens. Car maintenant, le temps est venu d'établir l'objet de vénération représentant les quatre bodhisattvas.
[...] De nos jours, la pratique de honmon est primordiale et la pratique de shakumon, secondaire. Toutefois, ceux qui, pour cette raison, rejettent l'enseignement shakumon en disant qu'il ne permet pas l'Éveil et croient exclusivement à l'enseignement honmon n'ont pas compris le véritable enseignement de Nichiren.
Sur l'établissement des Quatre Bodhisattvas (Minobu, 17 mai 1279 à Toki Jonin)

La grande déesse qui illumine les cieux, Tensho Daijin*, a perdu tout cœur à l'ouvrage et n'exerce plus ses fonctions protectrices ; le grand bodhisattva Hachiman a perdu sa force et n'est plus capable de protéger le pays. Et, pour finir, nous sommes bien près d'être conquis par un pays étranger. Moi, Nichiren, comprenant bien tout cela, et redoutant la mise en garde donnée à "celui qui trahit le bouddhisme"(réf.) et à celui qui "tombera en enfer avec..." (note), j'ai tenté d'informer le gouvernement du pays de l'ensemble de cette situation. Mais, abusés par les doctrines erronées, tous refusent de me croire. Au contraire, les autorités sont devenues des ennemis mortels [du Sutra du Lotus].
Le roi Rinda (Minobu, le 17 août 1279 à Soya Doso, fils de Soya Kyoshin)

Nichiren est, au Japon, le Pratiquant suprême du Sutra du Lotus. Il est le seul, dans ce pays, à avoir vraiment vécu les vingt vers (note) du chapitre Kanji (XIII). Huit cent milliards de myriades de bodhisattvas y faisaient pourtant serment de propager le Sutra du Lotus, mais pas un seul ne tint parole. Les parents qui ont donné naissance à cette personne extraordinaire, Nichiren, sont les plus fortunés de tous les habitants du Japon. La destinée a voulu qu'ils soient mes parents et moi leur enfant. Puisque Nichiren propage le Sutra du Lotus comme l'envoyé du Bouddha Shakyamuni, alors ses parents doivent également partager ce lien.
[...] M'être moi-même donné le nom de Nichiren (Soleil-Lotus) signifie que j'ai atteint l'Éveil par moi-même. Cela peut sembler prétentieux, mais j'ai de bonnes raisons de parler ainsi. On lit dans le Sutra : "Semblable à la lumière du soleil et de la lune qui vient percer les ténèbres, cette personne pratiquera au sein du peuple, dissipant l'obscurité où l'humanité tout entière se trouve plongée."(réf.) Réfléchissez bien au sens de cette phrase. Les mots "Cette personne pratiquera au sein du peuple", signifient que les cinq cents premières années des Derniers jours du Dharma verront apparaître le bodhisattva Jogyo qui viendra illuminer l'obscurité de l'ignorance humaine et des désirs terrestres avec la torche de Namu Myoho Renge Kyo. Les efforts de Nichiren pour convertir tous les Japonais au Sutra du Lotus sont l'oeuvre du bodhisattva Jogyo. Je poursuis mes efforts sans répit et ne me relâche jamais, même ici dans cette montagne.
[...] Vous avez aidé Nichiren et l'avez sauvé de la disgrâce dans cette vie ; en retour, il vous protégera du déshonneur dans la vie prochaine.
Lettre à Jakunichi-bo (Minobu, 16 septembre 1279, à Jakunichi-bo Nikke)

Moi, Nichiren, je ne suis ni un habitant de la capitale, au centre du pays, ni le fils d'un général aux frontières. Je suis seulement le fils d'un homme du peuple, originaire d'une province reculée. Mais je récite Namu Myoho Renge Kyo, que personne au Japon n'avait encore jamais récité au cours des plus de sept cents ans passés.
[...] Lorsque, d'abord seul, moi, Nichiren, j'ai commencé à réciter daimoku, ceux qui m'ont vu, rencontré ou entendu se sont bouché les oreilles, m'ont lancé des regards furieux, ont pincé les lèvres, serré les poings et grincé des dents. Même mes parents, frères, maîtres et amis sont devenus mes ennemis. Puis, l'intendant et le seigneur du manoir [Tojo Kagenobu] de la région où je vivais se sont retournés contre moi. Plus tard, la province tout entière s'en est émue, et tout le peuple a commencé à s'alarmer. Dans le même temps, certains ont commencé à réciter Namu Myoho Renge Kyo, soit pour m'imiter, soit pour me ridiculiser, tantôt en donnant l'apparence de la foi, tantôt en voulant me dénigrer.
[...] II n'y a pas, dans le Japon tout entier, de plus loyal sujet que moi, Nichiren. Je doute qu'il y ait jamais eu, ou qu'il y ait un jour, une personne qui me vaille à cet égard.
[...] Ma propre histoire est semblable à la sienne [de la concubine de l'empereur, Yang Kuei-fei]. "Si les avertissements de Nichiren sont largement connus, le gouvernement lui demandera nécessairement de prier pour la défaite du grand empire mongol. Et si le Japon remporte bel et bien la victoire, Nichiren deviendra le religieux le plus puissant du pays. Quant à nous, nous perdrons toute influence et prestige." C'est peut-être ce raisonnement qui a poussé les moines des autres écoles à porter des accusations fausses contre moi. Ignorant leurs motifs, le Régent les a crus sur parole, et il est sur le point maintenant de conduire le pays à la destruction.
[...] Le Régent actuel est exactement comme ces deux empereurs. Il croit ce que disent les maîtres du Shingon, l'école Zen, les moines Ritsu, ceux qui observent les préceptes, et les moines du Nembutsu, tous ennemis du Sutra du Lotus, et me traite, moi, Nichiren, comme un ennemi. Je suis de modeste origine, mais je crois au Sutra du Lotus...
Lettre au nyudo Nakaoki (Minobu, le 30 novembre 1279 au nyudo Nakaoki et à son épouse)

Notre temps correspond aux cinq cents premières années de l'époque des Derniers jours du Dharma. Le texte du Sutra établit clairement que c'est à ce moment-là que le bodhisattva Jogyo fera son apparition et confiera les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo à tous les simples mortels au Japon. Il y est aussi clairement indiqué qu'il risquera l'exil ou la condamnation à mort. On peut me considérer, moi, Nichiren, comme l'envoyé du bodhisattva Jogyo, parce que je propage le même enseignement.
Cette personne, en oeuvrant dans le monde (Minobu, le 3 décembre 1279 à Ikegami Munenaka)

Les savants maîtres de notre époque s'imaginent qu'il n'y a aucun mal à mélanger d'autres pratiques avec celle du Sutra du Lotus. Moi-même, Nichiren, je partageais autrefois cet avis, mais ce n'est pas du tout ce que dit le Sutra.
[...] Parmi tous ces hommes, Nichiren seul se distingue. En quel sens  ? Il est la personne qu'hommes et femmes haïssent le plus. Car, malgré le grand nombre de provinces et d'habitants du Japon, tous récitent d'un même coeur Namu Amida Butsu. [...] Et dans ces conditions, moi, Nichiren, je suis le seul à déclarer que la récitation du nom du bouddha Amida conduit à l'enfer avici, que le Zen est une invention du démon, que le Shingon est une doctrine néfaste menant le pays à la ruine, et que l'école Ritsu et ceux qui observent les préceptes se rendent coupables de trahison.
[...] Moi, Nichiren, je suis comparable à la grande comète de l'ère Bun'ei (1264), ce phénomène étrange dans le ciel comme le Japon n'en avait encore jamais vu auparavant. Je suis comparable au grand tremblement de terre de l'ère Shoka(1257), un sursaut de la terre comme il ne s'en était encore jamais produit depuis la naissance de ce pays.
[...] Toutefois aucun de ces traîtres n'a suscité chez le peuple autant de haine que moi, Nichiren.
[...] Moi, Nichiren, je ne suis pas un sage. Mais, de même qu'un serpent peut comprendre l'esprit d'un dragon, et que les corbeaux peuvent pressentir ce qui est de bon ou de mauvais augure en ce monde, j'ai pu prévoir ce qui se passerait.
[...] Maintenant, moi, Nichiren, j'ai révélé que les trois grands maîtres Kukai*, Ennin* et Enchin* affirment effrontément dans leurs écrits que le Sutra du Lotus émane du monde de l'obscurité, qu'il est une doctrine erronée et fallacieuse.
[...] Parce que moi, Nichiren, j'ai constaté, depuis un certain temps déjà, que le pays s'engageait dans une voie profondément erronée ; parce que j'ai voulu éviter d'être complice de la faute d'opposition au Dharma ; parce que je craignais les avertissements du Bouddha, et parce que, connaissant mes devoirs, je désire m'acquitter de ma dette de reconnaissance envers mon pays, j'ai annoncé et fait connaître cela à tous, gouvernants et habitants.
[...] Ma propre expérience, à moi Nichiren, me permet de comprendre cela. Mais certains de mes disciples, même lorsqu'ils le conçoivent, redoutent les persécutions de leur vivant et, pour protéger une vie pourtant aussi éphémère que la rosée, trahissent leur croyance, la dissimulent dans leur coeur, ou ne la manifestent d'aucune façon.
[...] Moi, Nichiren, craignant les remontrances du Bouddha, j'ai donc réfuté toutes les oppositions que je voyais dans le pays, et cela m'a valu d'être condamné à l'exil à plusieurs reprises, ou à la peine de mort.
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280, à Akimoto Taro Hyoe-no jo)

Il semble tout à fait extraordinaire que ce Ryokan, qui observe les Deux cent cinquante préceptes, enrage et fulmine dès qu'il voit Nichiren ou qu'il entend parler de lui.
Lettre à Niike (Minobu, février 1280 à Niike Saemon no jo)

Mais voici l'interprétation que je donne, moi, Nichiren, de ce passage : je considère que les enseignements non bouddhiques sont plus faciles à croire et à comprendre que les sutras du Hinayana ; les sutras du Hinayana sont plus faciles à croire et à comprendre que le Sutra Vairocana* et d'autres sutras Hodo*  ; le Sutra Vairocana* est plus facile à croire et à comprendre que les sutras Hannya*  ; les sutras Hannya* sont plus faciles que le Sutra Kegon*  ; le Kegon* est plus facile que le Sutra du Nirvana  ; le Sutra du Nirvana est plus facile que le Sutra du Lotus, et l'enseignement théorique* est plus facile que l'enseignement essentiel* du Sutra du Lotus.
Comparaison du Sutra du Lotus avec les autres sutras (Minobu, le 26 mai 1280 à Toki Jonin)

Tant que personne ne comprenait la cause de cette situation, il était impossible d'y remédier. Mais maintenant, moi, Nichiren, étant conscient de tout cela, j'en ai une vision d'ensemble. Pour m'acquitter de ma dette de reconnaissance envers mon pays, je m'efforce de l'expliquer. Mais cela ne fait que susciter de la haine envers moi.
[...] Je voudrais seulement dire que votre père aimé est comparable au roi Rinda, et vous, au bodhisattva Ashvaghosha. Les cygnes blancs représentent le Sutra du Lotus, les chevaux blancs symbolisent Nichiren, et le hennissement des chevaux blancs est le son de Namu Myoho Renge Kyo.
Chevaux blancs et cygnes blancs (Minobu, 14 août.1280, à la dame d'Utsubusa)

Vous m'avez pris en pitié, moi Nichiren, que tous haïssent, et vous m'avez fait parvenir divers aliments jusqu'en ce lieu de montagne bien plus d'une ou deux fois.
Jozo et Jogen (Minobu, 27 septembre 1280 à Matsuno   ? )

De même, de nos jours, au Japon, en dépit des prières faites, parce que les gens détestent Nichiren et ses disciples, qui sont pourtant des pratiquants du Sutra du Lotus, aucune de leurs diverses prières n'est exaucée. Au contraire, le pays est en butte aux attaques du grand empire des Mongols.
Réponse à la mère du seigneur d'Ueno (Minobu, le 10e mois 1280 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Que votre prière soit exaucée ou pas dépend de votre foi ; [si elle ne l'est pas] je n'en suis, moi, Nichiren, aucunement responsable.
Réponse à Nichigon-ama (Minobu, 1280 à Nichigon-ama)

Les moines Shingon du temple To-ji calomnient Nichiren en disant : "Vous n'êtes qu'un homme ordinaire (bompu) alors que le Grand-maître Kukai* était un bodhisattva parvenu à la troisième des dix étapes de développement*."
[...] Mais les alliés de Nichiren sont Nitten et Gatten, Taishaku et Bonten. Divinités Nitten et Gatten, ouvrez vos yeux célestes et observez ce qui se passe ! Dans les palais de Nitten et de Gatten, se trouvent sûrement des copies du Sutra du Lotus et des sutras Vairocana* et Kegon*. Comparez-les et voyez où se trouve la vérité ! Quels enseignements méritent la plus haute place  ? Ceux de Kukai*, Ennin*, Enchin* et Annen, ou ceux de Nichiren  ? [...] Moi, Nichiren, j'ai été exilé à deux reprises, et j'ai failli être décapité. En réalité, c'est comme si l'on avait essayé de couper la tête de Shakyamuni, de Taho et de tous les autres bouddhas des dix directions !
[...] Lorsque les disciples de ces trois grands maîtres [du Shingon, Kukai, Ennin* et Enchin*] s'opposent au Sutra du Lotus, est-ce donc l'esprit de et de Gatten qui les possède et les incite à s'y opposer  ? Ou bien, si ce n'est pas le cas, et si c'est moi, Nichiren, qui ai tort, que Nitten me le montre ! Que ces disciples soient sommés de débattre avec moi.
[...] Le Soleil et la Lune traitent Nichiren comme s'il était leur grand ennemi. Quand je serai en présence du Bouddha Shakyamuni, maître du Dharma, je ne manquerai pas de me plaindre d'eux. Et à ce moment-là, vous, les divinités, il ne faudra pas m'en vouloir !
Le principe de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence (Minobu, en 1280   ? , à Myoichinyo)

Pour moi, Nichiren, il n’y a pas de sujet plus important que ces Trois grands Dharmas, et, comme votre désir est très louable, je vais en dire quelques mots.
[...] Comme nous vivons à l’Âge des Derniers jours du Dharma – le Titre sacré que moi, Nichiren, je récite est nettement différent de celui des Âges précédents : c’est le Namu Myoho Renge Kyo qui comprend à la fois la pratique personnelle et pratique pour autrui (jigyo keta).
[...] Moi, Nichiren, j’ai reçu la transmission orale et directe de cette doctrine il y a plus de deux mille ans, personnellement de la bouche du Maître, le Grand Éveillé, le Vénérable Shakya, quand j’étais présent, en la personne du bodhisattva Jogyo, le premier des bodhisattvas auxquels il [le Bouddha] a ordonné de surgir de la Terre. L’oeuvre que j’accomplis maintenant ne consiste en rien d’autre qu’à réaliser la mission qui m’a alors été confiée sur le Pic du Vautour.
[...] Et maintenant, à l’Âge de Nichiren, c’est la doctrine pratique que j’enseigne et propage de toutes mes forces. J’ai gardé cette doctrine cachée dans mon coeur pendant de nombreuses années. Cependant, je sens maintenant que, si je ne la consigne pas par écrit et ne la transmets pas à mes futurs disciples, ils m’accuseront certainement d’être sans bienveillance.
Trois grands Dharmas cachés (Minobu, le 27  ? avril 1281 à Ota Kingo)

Mais tous, du souverain jusqu'aux petites gens, détestent Nichiren parce qu'il propage le Sutra du Lotus. De sorte qu'ils peuvent bien prier toutes les divinités, et faire des offrandes à tous les bouddhas, ces actes méritoires se changent inévitablement en actions très mauvaises.
Réponse à Jibu-bo (Minobu, le 22 août 1281, à Jibu-bo Nichii)

Les dons que vous m'avez fait parvenir ne sont pas destinés à Nichiren mais au Sutra du Lotus. C'est donc aux Bouddhas Shakyamuni, Taho et aux bouddhas des dix directions qu'il incombe d'évaluer l'importance des bienfaits qui en résulteront.
Les racines de la bonne fortune (Minobu, décembre 1281, à Kubo-no ama Gozen)

Voir également : disciples de Nichiren et Jogyo

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