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Extraits de gosho sur

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DICTIONNAIRE
 
les disciples de Nichiren
 

Hissant les voiles des "trois mille conditions de vie" (ichinen sanzen) sur le mât de la doctrine de la Voie du milieu, poussé par les bons vents de "tous les phénomènes révèlent la véritable aspect" (shoho jisso), le vaisseau s'élance, transportant tous ceux qui, par la pureté de leur croyance, peuvent parvenir à la bodhéité. Le Bouddha Shakyamuni est le timonier, le bouddha Taho manoeuvre les voiles, et les Quatre bodhisattva, dirigés par Jogyo, conjuguent leurs efforts pour actionner les avirons grinçants. Tel est le vaisseau évoqué par les termes : "un bateau pour effectuer la traversée", le vaisseau de Myoho Renge Kyo. A son bord, se trouvent les disciples et adeptes de Nichiren.
Un vaisseau pour traverser l'océan des souffrances (Kamakura, 28 avril 1261, à Shiiji Shiro)

Cette année même, le 1le jour du 11e mois, entre l'heure du Singe et l'heure du coq*, sur la grand-route de Matsubara, à Tojo, dans la province d'Awa, plusieurs centaines d'adeptes du Nembutsu m'ont tendu une embuscade. J'étais sans escorte. Je n'avais près de moi qu'une dizaine d'hommes dont trois ou quatre tout au plus étaient capables d'offrir une quelconque résistance. Une pluie de flèches s'est abattue sur nous, et les sabres ont fondu sur nos têtes à la vitesse de l'éclair. L'un de mes disciples a été tué sur le champ, et deux autres ont été gravement blessés. J'ai moi-même été frappé et blessé, et je me suis demandé si ma dernière heure n'était pas venue. Mais contre toute attente, j'ai réussi à échapper à cette attaque et à survivre jusqu'à présent.
Encouragements à une personne malade (décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

Parmi eux, c'est tout particulièrement vrai de Myoho (note), votre mère, décédée un 12 du même mois. Comment pourrait-elle être tombée dans les voies des esprits affamés  ? Sans l'ombre d'un doute, elle doit être en compagnie des bouddhas Shakyamuni, Taho et de tous les autres bouddhas des dix directions. Eux-mêmes doivent tous dire "Ah, voilà la mère de Shijo Kingo ! " et, en lui caressant la tête, joyeusement la complimenter.
Urabon - L'origine de la cérémonie pour les défunts (juillet 1271 à Shijo Kingo)

Si nous comparons l'époque qui suivit le parinirvana du Bouddha à ce qui s'est passé de son vivant [nous pouvons dire que, de nos jours, ] les maîtres des diverses écoles sont comparables aux brahmanes de son temps. Eux aussi parlent d'un "homme d'une malfaisance sans pareille" en me désignant moi, Nichiren. Et ils qualifient mes disciples et adeptes laïques de "malfaiteurs rassemblés autour de lui".
La lettre de Teradomari (Teradomari, le 22 octobre 1271, à Toki Jonin)

Cela fait déjà plus de vingt ans que j'ai commencé à enseigner cette doctrine. Jour après jour, mois après mois, année après année, j'ai subi des persécutions répétées. Les persécutions et désagréments mineurs sont trop nombreux pour être même comptés, mais les persécutions majeures sont au nombre de quatre. Parmi ces quatre, deux ont été le fait du gouvernement. La plus récente a failli me coûter la vie. De plus, mes disciples, mes adeptes laïques, et même des personnes qui n'avaient qu'occasionnellement écouté mes enseignements ont été sévèrement punis, comme s'ils étaient coupables de trahison.
[...] Je veux faire connaître la vérité à mes disciples. Si les autres refusent de croire maintenant, ils créeront un lien d'opposition [n'adoptant finalement la foi qu'après avoir souffert du mauvais karma qu'ils se seront créé].
[...] Le douzième jour du neuvième mois de l'année dernière, entre l'heure du Rat et l'heure du Boeuf [23 et 03 heures], la personne du nom de Nichiren a été décapitée. C'est son esprit qui est parvenu à l'île de Sado et qui, le second mois de l'année suivante, dans la neige, écrit ceci à l'intention de ses proches disciples.
[...] Devons-nous [moi et mes disciples] être rangés au nombre des Trois grands ennemis  ? Ou faisons-nous partie des pratiquants du Sutra du Lotus  ?
[...] Moi et mes disciples, nous sommes en proie à toutes sortes de difficultés mais si nos coeurs ne connaissent pas le doute, nous atteindrons naturellement la bodhéité. Ne doutez pas simplement parce que le ciel ne vous accorde pas sa protection. Ne vous découragez pas parce que vous ne goûtez pas une existence facile et paisible en cette vie. C'est ce que j'ai enseigné matin et soir à mes disciples, et pourtant, ils commencent à douter et abandonnent leur foi.
[...] Les moines savants de notre époque trouvent probablement les doutes que vous formulez tout à fait justifiés. De sorte que, malgré tous mes efforts pour convaincre mes propres disciples, ils ne semblent pas avoir encore surmonté leurs doutes. Ils se comportent comme des icchantika. J'ai donc cité ces explications de Zhiyi, Zhanlan et d'autres afin de faire taire leurs critiques non fondées.
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Imaginez plutôt ces mille bouddhas tendant la main à tous les disciples de Nichiren, moines et laïcs, qui récitent Namu Myoho Renge Kyo, comme autant de melons ou de plantes étendant leurs fins sarments. Si mes disciples ont pu recevoir et garder le Sutra du Lotus, c'est en vertu des liens solides qu'ils ont créés avec cet enseignement dans leurs existences passées. Il est alors certain qu'à l'avenir, ils atteindront la bodhéité. L'héritage du Sutra du Lotus coule dans la vie de ceux qui ne le trahissent dans aucune existence, passée, présente ou future.
[...] Tous les disciples de Nichiren et ceux qui croient en son enseignement devraient réciter Namu Myoho Renge Kyo d'un même coeur (itai doshin) en transcendant toutes leurs différences, jusqu'à devenir aussi inséparables que les poissons et l'eau dans laquelle ils nagent  ; ce lien spirituel est la base de la transmission universelle du Dharma ultime qui régit vie et mort. C'est là le véritable but de l'enseignement que propage Nichiren. Avec une telle unité, même le grand voeu de kosen-rufu ne peut manquer de se réaliser. Par contre, si l'un des disciples de Nichiren brise cette unité d'itai doshin, ce sera comme s'il détruisait de l'intérieur son propre château.
[...] Ce sont sans doute nos liens karmiques dans un lointain passé qui ont fait de vous mon disciple à une époque comme celle-ci. Les bouddhas Shakyamuni et Taho connaissent certainement cette vérité. La phrase du Sutra "Vie après vie, ils renaissent toujours avec leur maître dans toutes les Terres de bouddha de l'univers"(réf.), ne peut en aucun cas être mensongère.
L'héritage du Dharma ultime de la vie (février 1272, à Sairen-bo Nichiji)

Cette lettre s'adresse à Toki Jonin. Il faudrait également la montrer à Shijo Kingo, Tonotsuji Juro (note), Sajiki no Ama (note), ainsi qu'à mes autres disciples. Ecrivez-moi le nom de ceux qui ont été tués dans les batailles de Kyoto et de Kamakura.
[...] Le souverain et ses sujets qui se réjouissent de son exil sont véritablement les plus pitoyables des êtres. Ces maîtres opposés au Dharma correct, ulcérés de voir leurs erreurs dénoncées, doivent jubiler pour le moment, mais un jour leurs souffrances ne seront pas moindres que celles de Nichiren et de ses disciples. Leur joie est comparable à celle de Fujiwara Yasuhira lorsqu'il tua son frère et Minamoto no Yoshitune. Le démon qui détruira le clan des gouvernants est déjà entré dans ce pays.
[...] Quelles terribles offenses a commises Nichiren dans ses existences passées et dans sa vie présente ! Vous qui êtes nés dans ce pays mauvais et êtes devenus les disciples d'un tel homme, nul ne peut dire ce qu'il vous faudra endurer.
[...] Les brahmanes affirmaient que le Bouddha n'offrait qu'une voie vers l'Éveil alors qu'ils pouvaient en proposer quatre-vingt-quinze. De même, ces disciples renégats, tout en prétendant que Nichiren est leur maître, déclarent qu'il est trop rigide et qu'ils propageront le Sutra du Lotus d'une façon plus souple.
La Lettre de Sado (Sado, 20 mars 1272, à Toki Jonin)

On peut dire que les trois catégories d'auditeurs-shravakas de Shakyamuni n'atteignirent l'Éveil qu'en entendant le Sutra du Lotus et en percevant la Tour aux Trésors dans leur propre coeur. Les disciples de Nichiren font maintenant de même. A l'époque des Derniers jours du Dharma, il n'existe pas d'autre Tour aux Trésors que ces hommes et femmes qui gardent le Sutra du Lotus. Il s'ensuit donc que ceux qui récitent Namu Myoho Renge Kyo, quelle que soit leur position dans la société, sont en eux-mêmes la Tour aux Trésors, sont en eux-mêmes le bouddha Taho.
La Tour aux Trésors (Sado, mars 1272 à Abutsu-bo)

Vous dites dans votre lettre que, depuis le début du 2e mois de cette année, vous avez pris la décision de me suivre et que, désormais, bien que vous vous considériez comme une personne sans qualités particulières, vous seriez honoré de compter parmi mes disciples.
[...] Maintenant, vous avez choisi de devenir un disciple de Nichiren en rejetant les principes erronés et les mauvais maîtres du Nembutsu, du Shingon et des autres écoles. Comme c'est remarquable !
Réponse à Sairen-bo (Sado, le 13 avril 1272, à Sairenbo Nichijo)

Question - [...] Si les enseignements théoriques* aussi bien qu'essentiel* du Sutra du Lotus étaient destinés aux hommes qui vivraient après le départ du Bouddha, et si celui-ci confia le Sutra aux bodhisattvas Surgis-de-Terre, pourquoi n'apparurent-ils pas pendant les deux premiers millénaires pour propager ce Sutra  ? Réponse - Je ne le révélerai pas.
Question - Je vous le demande une fois encore, quelle en est la raison  ? Réponse - Si je la révèle, tous refuseront de croire, et, pire encore, me calomnieront comme ils calomnièrent le bouddha Ionno, aux Derniers jours de son Dharma. Si j'essayais de l'expliquer, même mes propres disciples pourraient me calomnier. Je ne peux donc que me taire.
[...] Vous, mes disciples, gravez ceci dans votre cœur ! Les bodhisattvas Surgis-de-Terre furent les premiers disciples du vénérable Shakyamuni lorsqu'il atteignit la bodhéité dans le plus lointain passé. Cependant, ils ne lui furent pas fidèles en Inde. [...] Sachez bien ceci : à l'époque de la propagation shakubuku, les Quatre Bodhisattva apparaissent sous la forme de rois sages qui réfutent et convertissent les mauvais rois ; et à l'époque de la propagation shoju, ils apparaissent sous la forme de moines qui protègent et propagent le bouddhisme orthodoxe.
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Depuis, j'ai connu persécutions et malheurs jour après jour, mois après mois. Ces deux ou trois dernières années, entre autres difficultés, j'ai bien failli être mis à mort. J'ai peut-être une chance sur dix mille de rester en vie jusqu'à la fin de l'année, ou même jusqu'à la fin du mois. Si quelqu'un en doute, qu'il demande des détails à mes disciples.
Sur les prédictions du Bouddha (Sado, 11 mai 1273 aux croyants)

Par ailleurs, en faisant des offrandes à Nichiren et en devenant son disciple, on obtient des bienfaits que même la sagesse du Bouddha ne peut mesurer. On lit dans le chapitre Yakuo* (XXIII) : "Même la sagesse du Bouddha est incapable d'en évaluer l'étendue."
La véritable réalité de la vie (Sado - Ichinosawa, mai 1273 à Sairen-bo)

De plus, ceux qui deviennent les disciples du véritable Pratiquant du Sutra du Lotus tel que le Bouddha l'enseigne seront immanquablement confrontés aux Trois grands ennemis. Par conséquent, du jour même où vous croyez en ce Sutra vous devez être prêt à rencontrer ces trois sortes de persécutions qui seront à coup sur plus terribles encore après la mort du Bouddha. Bien que mes disciples aient déjà entendu cela, certains, lorsque des persécutions, grandes ou petites, s'abattent sur nous, en sont terrifiés au point de trahir leur foi.
[...] Qui plus est, je fus bien près d'être décapité à Tatsunokuchi, je fus blessé au front à Komatsubara, et constamment calomnié. Mes disciples ont également été exilés et jetés en prison, tandis que les croyants laïcs qui me suivent ont été expulsés et leurs biens confisqués. Comment les persécutions endurées par Nagarjuna, Zhiyi ou Saicho pourraient-elles être comparables  ?
[...] Maintenant, à l'époque des Derniers jours du Dharma, les seuls pratiquants de cette sorte sont Nichiren et ses disciples. Si nous ne pouvons être considérés comme des pratiquants fidèles aux enseignements du Bouddha, alors Shakyamuni, Zhiyi et Saicho ne peuvent pas l'être non plus. [...] Le Bouddha Shakyamuni, Zhiyi, Saicho, ou Nichiren et ses disciples pourraient-ils être des adeptes des écoles Nembutsu, Shingon, Zen, Ritsu ou autres  ? Pourrait-on appeler le Sutra du Lotus enseignement provisoire, et le Sutra Amida et d'autres pourraient-ils être le Sutra du Lotus  ?
[...] Il est bien regrettable que tous les Japonais se réjouissent de voir Nichiren et ses disciples souffrir en proie aux Trois grands ennemis ! Ce qu'il est advenu hier à l'un peut arriver aujourd'hui à l'autre. Nichiren et ses disciples ne souffriront pas longtemps, à peine plus longtemps qu'il n'en faut au givre ou à la rosée pour s'évaporer sous le soleil du matin. Quand nos prières pour atteindre la bodhéité seront réalisées et que nous résiderons dans la Terre de l'Éveil éternel où nous connaîtrons la joie sans limite du Dharma, quelle pitié nous éprouverons pour ceux qui souffrent sans répit dans les profondeurs de l'enfer ! Et alors, comme ils nous envieront !
La Pratique telle que le Bouddha l'Enseigne (mai 1273 à plusieurs de ses disciples)

A Kamakura se trouvent mes disciples Chikugo-bo, Ben Ajari et Daishin Ajari. Faites appel à eux, et questionnez-les avec respect. Je vais exposer ici les points essentiels de mon enseignement. Ces disciples ont eux aussi quelque connaissance du Grand Dharma jamais encore propagée au Japon. Je vous conseille donc de l'étudier avec eux (note).
[...] Je devrais peut-être maintenant aborder la question de savoir s'il est possible d'atteindre la bodhéité grâce aux divers sutras enseignés avant le Sutra du Lotus mais c'est là un sujet qui requiert une grande connaissance des termes et classifications bouddhiques. J'ai toutefois enseigné à certains de mes disciples l'essentiel en la matière. Vous pouvez donc les faire venir et bien écouter ce qu'ils vous diront.
Réponse au seigneur Hakiri Saburo (Sado, 3 août 1273 à Hakiri Sanenaga)

Fondamentalement, l'essence réelle de Myoho Renge Kyo désigne le corps physique que les disciples et adeptes de Nichiren, qui croient dans le Sutra du Lotus, ont reçu de leurs père et mère à la naissance. Ces personnes, qui, en rejetant sincèrement les moyens provisoires, ont uniquement foi dans le Sutra du Lotus et récitent Namu Myoho Renge Kyo, transformeront les Trois Voies - désirs terrestres, karma et souffrance - en Trois Corps (sanjin) - Corps du Dharma*, Corps de Sagesse* et Corps de Manifestation*. La Triple contemplation de l'unité (isshin sangan) et la Triple vérité (santai) deviendront immédiatement manifestes dans leur esprit [kyochi myogo], et le lieu où elles résident se changera en Terre de la lumière éternellement paisible. Le Bouddha - essence de Myoho Renge Kyo du chapitre Juryo* (XVI) de l'enseignement essentiel*, à la fois sujet habitant et domaine habité, vie et environnement, corps et esprit, ainsité et fonction, le Bouddha éternellement doté des Trois Corps - désigne les disciples et les adeptes de Nichiren. Ils incarnent la véritable ainsité de Myoho Renge Kyo ; tel est le bienfait du Sutra du Lotus, libérant l'intégralité des pouvoirs transcendantaux que ces disciples possèdent de manière inhérente.
[...] Mais les disciples de Nichiren rejettent sincèrement les principes erronés des enseignements provisoires, et les théories fausses des maîtres égarés. Avec une foi solide dans le Véritable Dharma, et en suivant les principes justes du maître qui expose l'enseignement correct, ils peuvent accéder au lotus de l'essence réelle et concrétiser le principe mystique de la Terre de la lumière éternellement paisible. Cela parce qu'ils ont foi dans les paroles d'or du Bouddha, qui se trouvent dans le chapitre Juryo* (XVI) de l'enseignement essentiel*, et qu'ils récitent Namu Myoho Renge Kyo.
L'ainsité du Dharma Merveilleux (Sado, 1273   ? à Sairen-bo)

De même, certains présages annoncent la venue des Quatre bodhisattvas. Ceux qui veulent être mes disciples doivent bien comprendre cela. Aussi, au risque même de votre vie, n'abandonnez jamais la foi. Toki, Saburo Zaemon-no-jo, Kawanobe, Yamato Ajari et vous tous, nobles seigneurs et moines, lisez et étudiez cette lettre ensemble. En cette époque impure, dialoguez constamment et priez sans cesse pour votre vie future.
[...] Quoi qu'il en soit, le 7e jour du 12e mois de la 10e année de Bun'ei [1273], une lettre de Hojo Nobutoki, ancien gouverneur de la province de Musashi, parvint dans la province de Sado. Dans ce document, authentifié par son cachet, on lisait : "La rumeur court que Nichiren, le moine exilé à Sado, prépare un mauvais coup avec ses disciples. Des complots de ce genre sont totalement inadmissibles. Désormais, ceux qui suivent ce moine devront être sévèrement punis. Si certains persistaient et passaient outre cet interdit, rapportez-moi leur nom.
Le pratiquant du Sutra du Lotus rencontrera des persécutions (Sado, 14 janvier 1274 à Toki Jonin, Shijo Kingo, Kawanobe et Yamato Ajari)

Une femme de grande beauté suscite invariablement l'envie. Nichiren se trouve dans une situation analogue. Etant le Pratiquant du Sutra du Lotus, il a subi toutes sortes de persécutions de la part des Trois grands ennemis. Comme il est merveilleux que vous soyez malgré tout devenu le disciple d'un tel homme ! Un lien semblable au nôtre est sûrement motivé par une raison profonde. Faites tous les efforts possibles pour approfondir votre foi, et pour atteindre la Terre pure du Pic du Vautour.
Les Sabres du Bien et du Mal (Sado, 21 février 1274, à Hojo Yagenta)

Votre défunt mari a échappé à ces souffrances car il fut un bienfaiteur de Nichiren, le Pratiquant du Sutra du Lotus.
Enfer et bodhéité (Minobu, le 11 juillet 1274 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Nichiren a été aux prises avec ces forces pendant plus de vingt ans, mais il n’a jamais battu en retraite une seule fois. Cependant, la lâcheté et le désir de renoncer à la foi dans le Sutra du Lotus sont largement répandus parmi nombre de mes disciples et partisans. Ama Gozen, vous n’êtes pas capable de lire ne serait-ce qu’une seule phrase [du Sutra ou de mes lettres]. Et pourtant, vous avez régulièrement exprimé votre détermination de ne jamais abandonner votre foi.
Ben Dono et Ama Gozen (Sado, le 19 septembre1274)

De plus, en répondant aux six questions difficiles posées par Ryokan dans sa pétition, souvenez-vous, comme je l'ai enseigné depuis longtemps, que les disciples de Nichiren n'accompliront jamais rien s'ils sont lâches.
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274   ? à Sammi-bo)

A partir du moment où j'avais compris les causes de la guerre des Gempei de l'ère Juei (1185) et des Incidents de Jokyu de 1221, j'ai été saisi d'une telle compassion que je ne pouvais par rester sans réagir. J'ai commencé par en parler à certains de mes disciples qui, à leur tour, en parlèrent à d'autres et que finalement cela parvint jusqu'au shogunat.
Souverains de notre pays (Minobu, février 1275)

La nourriture octroyée par l'intendant de la région était très maigre. Et comme les disciples qui m'accompagnaient étaient assez nombreux, nous n'avions souvent guère plus de deux ou trois bouchées de riz par personne. Parfois, nous répartissions la nourriture sur les bouts d'écorce qui nous servaient d'assiettes, parfois nous la recevions simplement dans le creux de la main pour la manger aussitôt. A l'extérieur, le maître de maison semblait redouter les autorités, mais en privé il éprouvait pour nous une grande pitié et nous traitait avec bienveillance.
[...] Qui plus est, quand la nonne de Kamakura (note) quitta Sado, elle manquait d'argent pour rentrer chez elle. Bien à contrecœur, j'ai demandé au nyudo de pourvoir à ses frais, et maintenant je le regrette. J'aurais pu évidemment me contenter de rembourser cette somme d'argent en y ajoutant les intérêts. Mais mes disciples m'ont fait remarquer que cela ne correspondait pas à la promesse faite. J'ai longtemps hésité sur la décision à prendre, mais je ne veux surtout pas agir comme un irresponsable ou un menteur.
[...] Nichiren est peut-être un insensé, mais celui qui se déclare l'envoyé du Bouddha Shakyamuni, le Pratiquant du Sutra du Lotus, il est stupéfiant que ses propos n'aient éveillé aucun écho. C'est en raison de cette erreur que le pays est maintenant menacé de disparition. [Non seulement on n'a pas tenu compte de mes paroles mais] de plus, j'ai été chassé de province en province, j'ai été traité comme un criminel, attaqué, battu et exilé, et mes disciples ont été tués ou dépossédés de leurs terres.
[...] Si, à ce moment-là, il vous faut mourir, n'en tenez pas rigueur au Sutra du Lotus. Et quand vous comparaîtrez devant le roi Yama dans son palais, que lui direz-vous  ? Aussi insensé que cela vous paraisse, vous direz peut-être alors que vous êtes disciple de Nichiren.
[...] Mais, quoi que l'on vous dise, ne laissez jamais ouvrir ces volumes du Sutra par aucun moine du Nembutsu, du Shingon ou par ceux qui observent les préceptes. Et ne leur faites pas confiance, même si certains se disent disciples de Nichiren, s'ils ne vous en apportent pas une preuve établie de ma main.
Lettre au nyudo d'Ichinosawa (Minobu, le 8 mai 1275, à l'épouse du nyudo d'Ichinosawa)

Vous devez lire avec toute votre attention la doctrine dont je vous ai parlé l’autre jour. La doctrine appelée "devenir Bouddha dès cette existence-ci" (issho jobutsu), tous les savants reconnus de ce monde, la considèrent comme l’affaire la plus importante. En particulier, mes disciples doivent prêter attention uniquement à cette question, en laissant toute autre de côté.
Réponse à Dame Myoichi (Minobu, mai 1275 à Myoichi)

Me souvenant de ce qui s'était passé avec l'empereur retiré de d'Oki, j'étais convaincu que si l'on avait recours aux pratiques Shingon pour essayer de vaincre les Mongols et les tribus Ezo, le Japon courrait sans nul doute à sa ruine. Je décidai donc, sans crainte pour ma propre vie, de lancer des mises en garde. Quand je le fis, mes disciples tentèrent de me retenir. Mais, en voyant maintenant les événements me donner raison, ils sont probablement heureux de ce que j'ai fait.
[...] Mais la plus insensée de toutes les supercheries est celle que le Grand-maître Kukai* lui-même formula en ces termes  : "Au printemps de la 9e année de l'ère Konin [818], alors que je priais pour la fin de l'épidémie, le soleil apparut au milieu de la nuit."(réf.) Voilà le genre de mensonges dont cet homme était capable ! Il s'agit là d'un événement tenu secret de la plus haute importance que je confie à mes disciples. Ils devraient citer ce passage pour contrer leurs adversaires. Je n'entrerai pas ici dans des questions de supériorité doctrinale mais j'insiste simplement sur le fait que ce que j'ai écrit plus haut est extrêmement important. Il ne faut pas en discuter à la légère ou le faire savoir aux autres. C'est parce que vous avez fait preuve de la plus grande sincérité que je porte cela à votre attention.
[...] De plus, depuis l'époque de Ennin* et Enchin*, les moines de l'école Tendai sont restés prisonniers des mensonges de ces faux sages et se sont engagés sur une voie totalement opposée à celle de l'école Tendai originelle. Est-ce vraiment possible  ? se demandent peut-être certains de mes disciples. La compréhension de Nichiren est-elle véritablement supérieure à celle de Ennin* et de Enchin*  ?
La prière pour la pluie des trois maîtres du Tripitaka (Minobu, 22 juin 1275 au nyudo Nishiyama)

Au moment où j'allais être décapité, l'Honoré du monde [le Bouddha Shakyamuni] a mis sa tête à la place de la mienne. Ce qui se produisit par le passé se produit de même à présent. Puisque vous êtes tous des disciples de Nichiren, comment pourriez-vous manquer d'atteindre la bodhéité  ?
[...] Le pays est au bord de l'anéantissement. Quelle tristesse ! Et ce que je trouve encore plus regrettable, c'est de ne pas pouvoir sauver mes disciples qui ont manifesté leur compassion à mon égard.
La suprématie du Dharma (Minobu, 4 août 1275, à Oto, fille de Nichimyo)

A la lumière des points que je soulignais plus haut, j'espère que mes disciples réfléchiront à la réponse qu'il faut donner à cette question, même s'il leur faut pour cela écourter leur sommeil la nuit, et limiter leurs loisirs le jour. Ne laissez pas cette vie s'écouler en vain, vous le regretteriez pendant les dix mille ans à venir.
La question à approfondir jour et nuit (Minobu, 28 août 1275  ? , Toki Jonin).

Il y a de nombreux exemples d'oppositions au Dharma parmi les disciples et adeptes de Nichiren. Vous avez sans doute entendu parler du nyudo d'Ichinosawa. Dans son coeur, il est disciple de Nichiren, mais en apparence, il reste adepte de l'école Nembutsu. Je m'inquiète donc beaucoup pour sa vie future, et je lui ai offert les dix volumes du Sutra du Lotus (note).
Les Remparts de la Foi (Minobu, 3 septembre 1275, à Sennichi-ama)

Une seule personne finira par échouer si ses buts sont contradictoires. Par contre, cent, mille personnes animées d'un même esprit sont assurées de réaliser leur objectif. Bien que nombreux, les Japonais auront du mal à réaliser quoi que ce soit, parce qu'ils ont l'esprit divisé. A l'inverses, j'ai la conviction que, malgré leur petit nombre, Nichiren et ses disciples réaliseront la mission suprême de propager le Sutra du Lotus parce qu'ils agissent dans l'esprit d'itai doshin. Une seule averse suffit à éteindre de multiples foyers d'incendie, et une seule grande vérité aura raison de multiples forces maléfiques. Nichiren et ses disciples le démontrent aujourd'hui.
Sur Itai Doshin (Minobu, septembre 1275 à 1280, à Takahashi nyudo)

Soixante-huit millions de croyants dans les Derniers jours du Dharma du bouddha Daishogon furent trompés par le moine Kugan et trois autres moines, à tel point qu'ils dénoncèrent Fuji-biku (note), et pour cela, tombèrent dans le même enfer pour autant de kalpa qu'il y a de particules de poussière sur la terre. [...] Il en va de même pour les disciples de Nichiren. Le Sutra du Lotus dit  : "Puisque haine et jalousie abondent déjà du vivant du Bouddha, cela ne sera-t-il pas pire encore après son trépas  ? "(réf.) On peut également y lire  : "Les hommes seront pleins d'hostilité, et il sera extrêmement difficile de croire."(réf.) Le Sutra du Nirvana dit  : "Parce qu'il subira mort accidentelle, tortures, calomnies ou humiliations, et qu'il sera frappé à coups de fouet ou de bâton, parce qu'il sera emprisonné, connaîtra la famine, l'adversité et d'autres difficultés moindres au cours de sa vie, il ne tombera pas en enfer." Le Sutra Hatsunaion dit : "Vous pouvez être mal habillé et mal nourri, chercher en vain la richesse, être né dans une famille pauvre ou aux conceptions erronées, ou même être persécuté par votre souverain. C'est grâce aux bienfaits obtenus en protégeant le Dharma que l'on peut alléger en cette vie nos souffrances et rétributions." Cela signifie que nous, qui croyons aujourd'hui dans le vrai Dharma, avons commis la faute de persécuter son Pratiquant dans le passé, et sommes pour cette raison voués à tomber dans un terrible enfer à l'avenir.
[...] Les quatre démons s'opposent férocement même à la maîtrise des pouvoirs occultes. Par conséquent, les épreuves que rencontreront les disciples du Pratiquant du Sutra du Lotus seront encore bien plus grandes, car il est le premier, au Japon, à pratiquer et à propager Namu Myoho Renge Kyo, le principe ultime du Sutra du Lotus. [...] Ne vous laissez ni influencer ni effrayer par eux. Si vous tombez sous leur influence, vous serez entraînés dans les mauvaises voies. Et si vous les craignez, vous ne parviendrez pas à pratiquer le Dharma correct." Cette citation n'est pas seulement valable pour Nichiren, elle peut également guider ses disciples. Faites respectueusement de cet enseignement le vôtre et transmettez-le comme un principe de base de la foi aux générations à venir.
[...] L'enseignement de Nichiren était particulièrement difficile à croire au début, mais maintenant que mes prédictions se sont vérifiées, ceux qui m'ont calomnié à tort doivent se repentir. Même si d'autres, hommes et femmes, deviennent mes disciples à l'avenir, ils ne vous remplaceront pas dans mon coeur. Parmi ceux qui furent les premiers à croire en mon enseignement, beaucoup ont par la suite abandonné leur foi, par crainte d'être rejetés par la société. Et certains d'entre eux s'opposent maintenant à moi encore plus furieusement que ceux qui m'ont toujours calomnié.
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

Je savais déjà que, tôt ou tard, les armées étrangères attaqueraient le Japon. Aussi ai-je présenté des remontrances au bakufu pendant la journée et parlé à mes disciples la nuit sans peur de l’exécution par le sabre et de le bâton ou du châtiment du shogunat, faisant ainsi le voeu devant les bouddhas et les divinités de sauver mon pays de la destruction, même si cela devait me coûter la vie.
Réponse à Gonin (Minobu, le 26 décembre 1275)

Pourtant, depuis plus de vingt ans déjà, en privé, jour et nuit, j'ai prévenu mes disciples que cela [invasion mongole] se produirait, et, à plusieurs reprises, j'ai publiquement présenté des remontrances aux autorités pour tenter de l'éviter.
[...] Alors que le Japon entier se désole, mes disciples et moi, Nichiren, sommes les seuls à trouver des raisons de nous réjouir au coeur de l'adversité. Habitant dans ce pays, nous ne pouvons éviter l'attaque des Mongols, mais, parce que le Ciel sait que nous avons été persécutés pour avoir désiré le bien de notre pays, nous pouvons éprouver la joie de savoir que nous serons immanquablement sauvés dans notre prochaine vie.
Emissaires mongols (Minobu, 1275, au nyudo Nishiyama)

Mes disciples, sachez que moi, Nichiren, je suis le Pratiquant du Sutra du Lotus. Puisque je suis le continuateur du bodhisattva Fukyo, ceux qui me méprisent et me calomnient auront la tête brisée en sept morceaux, alors que ceux qui croient en moi accumuleront une bonne fortune aussi haute que le Mont Sumeru.
[...] Mes disciples, croyez ce que je vous dis et vous verrez ce qui ce passera.
Un Sage Perçoit les Trois Phases de la Vie (Minobu, 1275, à Toki Jonin)

De nos jours cette doctrine extrêmement nuisible du Shingon s'est répandue aussi dans la région de Kamakura, abusant à leur tour les membres du clan Hojo au pouvoir et risquant de précipiter la ruine du Japon. C'est un point de la plus haute importance dont je n'ai pas encore parlé, même avec mes disciples. Au contraire, je n'en ai rien dit, feignant de ne leur emplir les oreilles que de réfutations du Nembutsu et du Zen. Mais puisque l'on continue à ne pas tenir compte de mes remontrances, sans ménager ma vie je vais transmettre également cela à mes disciples.
Réponse au nyudo Takahashi (Minobu, 1275 au nyudo Takahashi Rokuru Hyoe)

Cette lettre doit être lue à voix haute par les moines Sado [autre nom de Niko, l'un des six plus proches disciples de Nichiren] et Suke Ajari devant la statue du bodhisattva Kokuzo afin que tous les moines du Seicho-ji puissent l'entendre.
Moines du temple Seicho-ji (Minobu, le 11 janvier 1276 aux moines du temple Seicho-ji)

Puis, au cours du onzième mois [de la même année], peu après mon arrestation, le douzième jour du neuvième mois, une rébellion éclata (note) et le onzième jour du deuxième mois de l'année suivante, plusieurs généraux, puissants protecteurs du Japon, furent exécutés sans raison apparente. Il devint évident que c'était une punition du ciel. Probablement ébranlées par cet incident, les autorités shogunales ont libéré mes disciples emprisonnés. Pourtant, je n'étais pas encore moi-même gracié.
[...] Alors, Yashiro m'a dit avec tristesse : "Je ne peux rien faire pour mon père qui est déjà décédé. Mais je pense que précéder dans la mort ma mère qui est veuve serait un grave manque à la piété filiale. Si quelque chose m'arrivait, demandez à l'un de vos disciples de se rendre auprès d'elle pour la réconforter." C'est ainsi qu'il m'a présenté cette requête avec politesse. Ai-je raison de supposer qu'à ce moment-là rien de malencontreux ne s'est passé mais que par la suite un événement lui a coûté la vie  ?
Lettre à Konichi-bo (Minobu, mars 1276 à la veuve Konichi, mère de Yashiro)

Finalement, chacun fut convaincu que j'étais le plus grand criminel du monde, et répéta que j'étais un moine qui souhaitait, par ses incantations et ses discours, la destruction du Japon, et que j'avais déclaré que les défunts Hojo Tokiyori et Hojo Shigetoki étaient tombés dans l'enfer avici. Leurs veuves affirmèrent que, sans qu'aucun interrogatoire soit nécessaire, il fallait me couper la tête, et que mes disciples devraient également être soit décapités, soit exilés dans des îles lointaines ou jetés en prison.
[...] De plus, il me semble que, en toutes circonstances, on devrait éprouver de la compassion envers ses propres enfants ou disciples et se préoccuper de leur sort.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Le conseil suprême de la Régence se réunit pour décider du sort de Nichiren : le décapiter ou le bannir de Kamakura, ou bien confisquer les terres de ses disciples et adeptes laïques, les emprisonner, les exiler ou encore les exécuter.
[...] Aucun de vous qui vous déclarez mes disciples ne doit jamais agir avec lâcheté. Ne reculez jamais par crainte pour vos parents, pour votre femme et pour vos enfants. Ne vous inquiétez pas non plus pour vos terres. Par le passé, vous avez perdu la vie en d'innombrables occasions, pour sauver vos parents, vos enfants aussi bien que vos terres. Mais pas une seule fois vous n'avez donné votre vie pour le Sutra du Lotus.
[...] Maintenant, je suis prêt à offrir ma tête au Sutra du Lotus et à partager les bienfaits ainsi obtenus avec mes parents, avec mes disciples et mes adeptes, exactement comme je vous l'ai toujours promis.
[...] Je fus gardé à Echi pendant plus de vingt jours. Dans le même temps, sept ou huit incendies criminels ainsi qu'une série d'assassinats se produisirent à Kamakura. Ceux qui me calomniaient affirmèrent, sans aucune preuve : "Ce sont les disciples de Nichiren qui ont allumé ces incendies." Des membres du gouvernement pensèrent que c'était possible et dressèrent une liste de deux cent soixante de mes disciples qui, selon eux, auraient dû être expulsés de Kamakura. La rumeur courut qu'ils devaient tous êtres exilés sur une île lointaine et que ceux d'entre eux qui se trouvaient déjà en prison seraient exécutés. Mais il s'avéra que ces feux avaient été allumés par des croyants du Ritsu et du Nembutsu, pour faire accuser mes disciples. D'autres incidents se produisirent, trop nombreux pour être mentionnés ici.
[...] De plus, le pays est sur le point d'être attaqué par une nation étrangère ; c'est ce que j'ai expliqué en détail dans le Rissho Ankoku ron. Mes disciples autour de moi en jugèrent le contenu trop radical, mais n'eurent pas la force de me contredire.
[...] Devant ces critiques, mes disciples furent fortement découragés et dirent que ma condamnation des autres écoles était trop radicale. Mais je leur répondis : "Attendez encore un peu".
[...] Hoin, du temple d'Amida, est disciple des moines qui professèrent ces hérésies. Si un tel moine l'emportait sur moi, les rois-dragons, en exauçant sa prière, deviendraient les ennemis du Sutra du Lotus et seraient punis par Bonten, Taishaku et les quatre grands Rois du Ciel. Cela cache sûrement quelque chose." "Et quoi donc?" ont demandé mes disciples avec un sourire ironique. J'ai répondu  : " Shubhakarasimha* et Amoghavajra* (note) parvinrent tous deux par leurs prières à faire tomber la pluie, mais, d'après les chroniques, elle fut aussi suivie de grands vents. [...] Il semblait clair qu'il ne s'agissait pas d'un vent ordinaire, mais qu'il ne pouvait être dû qu'aux prières de Hoin. Ceux qui, un peu plus tôt, s'étaient moqués de moi avec des moues méprisantes furent brusquement stupéfaits et mes disciples eux-mêmes furent très étonnés.
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

J'ai appris que le moine Nichigen, du temple Jisso-ji, parce qu'il s'était converti à mon enseignement, a été rejeté par ses disciples et ses bienfaiteurs et a dû quitter ses terres. Malgré cette situation très difficile, il me rend quand même visite et prend soin de mes disciples. Quel dévouement au véritable Dharma ! Quelle remarquable sagesse ! Sa connaissance du bouddhisme est déjà sans pareille. Pourtant, sans se préoccuper ni de gloire ni de profit, il est devenu mon disciple. Il applique lui-même les mots du Sutra "nous ne sommes pas avares de notre vie". (réf.) Pour exprimer sa gratitude envers le Bouddha, il vous instruit, vous et les autres croyants et vous entraîne, vous, Matsuno à faire ces offrandes sincères. Tout cela est véritablement merveilleux.
[...] Parce qu'il a beaucoup étudié, le moine Nichigen a probablement lu ce passage dans le Sutra. Je lui suis très profondément reconnaissant de l'intérêt qu'il porte à mes disciples et des fréquentes visites qu'il leur rend.
[...] Mais les hommes de notre époque mauvaise sont si arrogants, si imbus de leurs interprétations personnelles et si attachés à la renommée et à la fortune qu'ils craignent de s'attirer le mépris des autres en devenant les disciples d'une personne de position modeste et en apprenant d'elle. Ils ne parviennent pas à se détacher de leurs conceptions erronées et semblent condamnés à tomber dans les voies mauvaises.
Les quatorze oppositions (Minobu, fin 1276, au nyudo Matsuno Rokuro Zaemon)

Question : Quand vos disciples récitent simplement Namu Myoho Renge Kyo sans rien comprendre aux mots que leur bouche prononce, à quel niveau d'accomplissement se trouvent-ils  ? Réponse : Non seulement ils dépassent le plus haut niveau des quatre saveurs ou des trois enseignements, et l'étape à laquelle on pouvait parvenir par la pratique de l'enseignement parfait* exposé dans les sutras antérieurs au Sutra du Lotus, mais ils surpassent des millions et des milliards de fois les fondateurs du Shingon et des diverses autres écoles du bouddhisme. [...] Habitants de ce pays, je vous en conjure, ne méprisez pas mes disciples ! Si l'on s'interroge sur leur passé, [on verra que] ce sont de grands bodhisattvas qui ont fait des offrandes aux bouddhas pendant quatre-vingt myriades de millions de kalpa et qui ont pratiqué sous la direction de bouddha aussi nombreux que les grains de sable du Hiranyavati et du Gange. Et à l'avenir, ils obtiendront les bienfaits se transmettant jusqu'à la cinquantième personne, supérieurs à ceux que peuvent procurer des dons à tous les êtres vivants pendant une période de quatre-vingts ans. Ils sont comme un empereur nouveau-né Yama emmailloté dans ses langes, ou comme un grand dragon qui vient de naître. Ne les méprisez pas ! Ne les rabaissez pas ! [...] Et si les bienfaits doivent être de la même importance que les rétributions négatives, alors il ne fait aucun doute que mes disciples jouiront d'une bonne fortune supérieure aux Dix titres honorables. (réf.)
Les Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 (  ? ) à Toki Jonin)

Shofu-bo, Noto-bo et Nagoe-no-ama ont été mes disciples à un moment donné (note). Intéressés, lâches et ignorants, ils se faisaient quand même passer pour des personnes de sagesse. Quand j'ai subi des persécutions, ils en ont profité pour convaincre beaucoup de gens d'abandonner la foi. Si, vous aussi, vous vous laissez abuser, tous ceux qui, dans la province de Suruga, semblent croire au Sutra du Lotus ou qui sont sur le point d'y croire abandonneront le Sutra, sans exception. Quelques personnes, dans cette province de Kai, ont manifesté le désir d'adopter la foi. Pourtant, je ne leur ai pas permis de se joindre à nous si elles ne faisaient pas preuve d'une résolution très forte. Certains, tout en n'ayant qu'une compréhension superficielle, prétendent avoir une foi solide et parlent avec mépris d'autres croyants. Ainsi, il arrive souvent qu'ils perturbent la foi des autres. Ne leur prêtez pas la moindre attention.
La protection de Bonten et de Taishaku (Minobu, 15 mai 1277 à Nanjo Tokimitsu)

Ceux qui, parmi mes disciples, auraient une foi peu profonde et trahiraient l'enseignement de Nichiren connaîtraient le même destin que le clan Soga. Voici pourquoi. C'est grâce aux efforts du père et du fils, Soga no Iname et Soga no Umako, que le bouddhisme fut introduit et adopté au Japon. Ils avaient peut-être protégé le bouddhisme en remplissant le role de Bonten et de Taishaku du temps où Shakyamuni vivait en ce monde. En éliminant Mononobe no Okoshi et son fils Moriya, les membres du clan Soga devinrent le seul clan influent du pays. Ils parvinrent aux positions les plus élevées, gouvernèrent le pays entier et leur famille connut une grande prospérité. Mais Umako, par la suite, devint si arrogant qu'il fit assassiner l'empereur Sushun et tuer de nombreux princes. De plus, son petit-fils, Soga no Iruka, fit mettre à mort par ses serviteurs vingt-trois enfants du prince Shotoku. Après quoi l'impératrice Kogyoku, sur le conseil de Nakatomi no Kamako, fit sculpter une statue du Bouddha Shakyamuni et lui adressa des prières ferventes. Cela eut pour effet que Soga no Iruka, son père, leurs serviteurs et tous les membres de leur clan périrent aussitôt. Vous devriez bien méditer cet exemple. Ceux qui, parmi mes disciples, auraient une foi faible et ne persévéreraient pas jusqu'au bout, encourraient une punition de la part du Bouddha. Mais même alors, il serait inutile d'en faire reproche à Nichiren. Souvenez-vous du destin réservé à [ceux qui renièrent leur foi, comme] Shofu-bo, Noto-bo et les autres (note). Soyez extrêmement prudent et, pour l'instant, ne vous engagez à rien par écrit, dans quelque domaine que ce soit. Si furieux que paraisse un feu, avec le temps, il finit par s'éteindre.
[...] Quand bien même votre seigneur vous demanderait de lui parler de l'enseignement bouddhique, ne vous réjouissez pas trop vite et ne vous précipitez pas chez lui. Répondez-lui avec calme que vous n'êtes pas certain d'avoir la capacité de le faire et que vous allez consulter certains de mes disciples. Si vous laissez paraître la joie sur votre visage en vous laissant tromper par ce grand désir qu'il manifeste d'entendre l'enseignement, tous vos efforts seront ruinés, aussi inévitablement qu'un incendie dévore tout ce qui peut brûler ou que la pluie tombe du ciel.
Le guide suprême du monde (Minobu, le 25 juin 1277, à Shijo Kingo)

En bref, voici comment les choses se sont passées. Le neuvième jour du sixième mois, Sammi-bo, un disciple du sage Nichiren, est venu à ma résidence et m'a dit : "Un moine du nom de Ryuzo-bo est arrivé depuis peu eu de Kyoto, et s'est installé à Kuwagayatsu, à l'ouest de la porte du Daibutsu-den. Il prêche jour et nuit, invitant ceux qui s'interrogent sur le bouddhisme à venir le voir et à dialoguer avec lui, afin de dissiper tous leurs doutes concernant cette vie et la vie suivante. Les habitants de Kamakura lui accordent autant de respect que s'il était le Bouddha Shakyamuni lui-même. Mais j'ai appris, en réalité, que personne n'a encore débattu avec lui. Je voudrais aller débattre avec lui à Kuwagayatsu et dissiper les inquiétudes que les gens pourraient avoir concernant leur vie prochaine. Vous serait-il possible d'assister au débat  ? "
Lettre de pétition de Yorimoto (Minobu, le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)

Le fait que vous ayez de plus en plus d'ennemis au sein du clan Ema est sûrement dû aux intrigues de Ryokan et de Ryuzo. Si vous faisiez serment par écrit de renier votre foi, leur troupe n'en deviendrait que plus arrogante et ils en répandraient partout la nouvelle. Alors, tous mes disciples de Kamakura seraient pourchassés jusqu'à ce qu'il n'en reste plus un seul.
[...] J'ai écrit une pétition en votre nom [que vous devriez remettre à votre seigneur] (voir la lettre). Il y a plusieurs moines [qui sont mes disciples à Kamakura] mais, comme il est difficile de compter sur eux, je pensais envoyer Sammi-bo. Cependant, parce que sa santé n'est pas tout à fait rétablie, j'envoie cet autre moine à sa place. Demandez à Daigaku Saburo, [s'il en a le temps], à Takino Taro* ou au seigneur Toki d'en faire une belle copie, et remettez-la à votre seigneur. Si vous agissez de cette manière, votre problème sera totalement résolu. Inutile de vous précipiter. Forgez plutôt une unité solide avec les autres croyants et laissez les ennemis du Dharma faire tout le tapage qu'ils veulent.
Mise en garde contre l'attachement à son domaine (Minobu, juillet 1277, à Shijo Kingo)

Décidé à ne pas ménager ma vie, j'ai entrepris de parler, et depuis plus de vingt ans, j'ai été chassé du lieu où j'habitais, mes disciples ont été tués, j'ai été blessé, exilé par deux fois, et j'ai été bien près d'être décapité. Si j'ai parlé ainsi, c'est uniquement parce que je savais depuis longtemps que les habitants du Japon couraient à la rencontre de grandes souffrances et que j'éprouvais de la compassion à leur égard. Ceux qui réfléchissent devraient avoir conscience que c'est pour leur bien que j'ai subi ces épreuves. Ceux qui connaissent leur dette de reconnaissance ou qui possèdent simplement quelque bon sens, sur deux coups qui s'abattent sur moi devraient vouloir en recevoir un à ma place. Mais au lieu de cela, ils manifestent de la haine à mon égard, ce que j'ai bien du mal à comprendre. Et des laïcs, sans connaître les raisons de tout cela, me chassent des lieux que j'occupe ou éprouvent de la haine envers mes disciples.
Réponse à Yasaburo (Minobu, le 4 août 1277 à Saito Yasaburo )

Puisque les disciples de Nichiren, moines comme laïcs, croient en la suprématie du Sutra du Lotus qui dit : "[...] en rejetant honnêtement les enseignements provisoires"(réf.) et "En rejetant honnêtement les enseignements provisoires je révélerai la Voie ultime."(réf.), ils peuvent pénétrer dans la Tour aux Trésors du Gohonzon. Comme c'est rassurant ! Faites tous les efforts possibles pour votre vie future. Le plus important, c'est de réciter uniquement Namu Myoho Renge Kyo et d'atteindre la bodhéité.
[...] Ceux qui croient au Sutra du Lotus et récitent Namu Myoho Renge Kyo accomplissent les Cinq Sortes de pratiques qui furent personnellement transmises au Grand-maître Saicho par le moine Dao-sui lorsqu'il se rendit en Chine. C'est l'enseignement primordial pour les disciples de Nichiren et les croyants. Telle est la pratique décrite dans le chapitre Jinriki* (XXI).
Le Véritable Aspect du Gohonzon (Minobu, 23 août 1277, à Dame Nichinyo)

Beaucoup de mes disciples ont vu leurs terres saisies par le gouvernement, et furent alors destitués, ou chassés des terres de leurs seigneurs. Même s'il ne vous manifeste plus désormais la moindre considération, ne nourrissez pas de rancune envers votre seigneur.
[...] Si l'on se présente devant les tribunaux, on peut aussi bien gagner son procès que le perdre, alors qu'il est tout aussi possible de régler les problèmes à l'amiable. J'ai réfléchi à la manière dont les gardiens de nuit (note) pourraient gagner leur procès. J'ai ressenti une grande pitié pour eux ; ils étaient profondément atteints, car leurs terres et leurs maisons avaient été confisquées, simplement parce qu'ils étaient disciples de Nichiren. J'ai dit cependant que je prierais pour eux, à condition qu'ils ne portent pas plainte. Se rangeant à mon opinion, ils promirent de n'en rien faire. Lorsqu'ils entamèrent par la suite un procès, j'ai craint qu'aucun verdict ne soit rendu, tant sont nombreux les gens qui vont devant les tribunaux pour se retrouver pris dans d'interminables procédures. A ce jour, leur action n'a toujours pas eu de suite. Hiki Yoshimoto et Ikegami Munenaka ont vu leurs prières exaucées pour avoir suivi mon conseil. Hakiri Sanenaga semble croire en mes enseignements, mais comme il n'a pas tenu compte de mes conseils à propos de son procès, j'ai éprouvé quelque inquiétude pour la suite des événements. Sa situation semble d'abord s'être améliorée, peut-être parce que je l'ai averti qu'il perdrait en ne suivant pas mes conseils. Mais il a finalement choisi de passer outre et le résultat a été moins fructueux qu'il ne l'espérait. Si maître et disciple prient avec des esprits différents, leurs prières seront aussi futiles que d'essayer d'allumer un feu sur de l'eau. Même s'ils prient d'un même coeur, leurs prières ne seront pas exaucées s'ils ont pendant longtemps calomnié le véritable bouddhisme en adhérant à des enseignements inférieurs. Finalement, tous deux iront à leur perte.
Les Huit Vents (Minobu, 1277 à Shijo Kingo)

Parmi mes disciples, ceux qui sont morts en voient sans doute déjà le résultat avec l'œil du Bouddha. Vous qui avez été épargnés, avec vos yeux de simples mortels, observez bien ce qui se passera ! Le souverain et les autres dignitaires de haut rang seront faits prisonniers et emmenés à l'étranger, et ceux qui auront conduit les prières mourront fous, s'enfuiront dans d'autres provinces, ou se cacheront dans les montagnes et les forêts. A deux reprises, l'envoyé du Bouddha Shakyamuni a été traîné dans les rues de Kamakura (note) et ses disciples ont été jetés en prison, tués, blessés ou expulsés des provinces qu'ils habitaient.
[...] Gardez cette lettre par-devers vous, elle vous est tout particulièrement destinée, Hyoe-no-sakan. Tous mes disciples devraient aussi en prendre connaissance. N'en révélez pas le contenu aux autres.
La conversion d'un père (Minobu en 1277 à Ikegami Hyoe-no-sakan Munenaga)

Pour ce qui est de mes enseignements, considérez ceux qui précèdent mon exil sur l'île de Sado comme l'équivalent des enseignements du Bouddha antérieurs au Sutra du Lotus. [Je pensais alors que, ] si le souverain du pays s'était soucié de gouverner de manière sage, il aurait organisé un débat public entre les moines de l'école Shingon et moi, et que cela m'aurait donné l'occasion de révéler le véritable enseignement de suprême importance. [Avant mon exil] je n'ai rien révélé de cet enseignement, même en secret, à mes disciples de peur que les moines du Shingon, en ayant pris connaissance, refusent de débattre avec moi. C'est pourquoi je ne vous ai pas révélé cet enseignement à vous non plus. Mais dans la nuit du douzième jour du neuvième mois de la huitième année de Bun'ei [1271], j'ai failli être décapité à Tatsunokuchi. Depuis lors, j'ai regretté de n'avoir encore révélé la vérité à aucun de ceux qui me suivent. [Pour cette raison, ] j'ai secrètement partagé cet enseignement avec mes disciples sur l'île de Sado.
[...] Après notre rencontre il y a deux ans, je ne sais si c'est vrai ou non, la rumeur m'est parvenue que vous étiez malade. Je voulais envoyer quelqu'un pour prendre de vos nouvelles. Mais, tout en comprenant parfaitement mon sentiment, certains disciples m'ont conseillé de ne pas le faire, parce que cela pourrait vous créer des ennuis.
Lettre à Misawa (Minobu, le 23 février 1278 à Misawa)

En définitive, si les moines des écoles erronées du Shingon, du Zen et des autres écoles sont convoqués et rassemblés pour débattre avec moi, le vrai et le faux seront alors clairement établis, et tous les habitants du Japon deviendront mes disciples et bienfaiteurs. Parmi mes disciples, les moines deviendront les maîtres des empereurs et des empereurs retirés, tandis que les laïcs auront rang de ministres de la Gauche et de la Droite. Et de plus, chacun, sur tout le continent du Jambudvipa, en viendra à croire en cet enseignement.
Réponse aux disciples (Minobu le 21 mars 1278, aux croyants vivant à Kamakura)

Parmi mes disciples, ceux qui prétendent le mieux connaître le bouddhisme sont ceux qui commettent des erreurs. Namu Myoho Renge Kyo est le coeur du Sutra du Lotus. Il est comme le coeur d'une personne. Révérer un autre enseignement comme son égal, c'est être comme une reine mariée à deux rois, ou qui poursuit secrètement une liaison avec un ministre ou un simple sujet. Cela ne peut conduire qu'au désastre.
L'enseignement pour l'époque des Derniers Jours du Dharma (Minobu, le 1er avril 1278, à Nanjo Tokimitu)

Il faut toujours se consulter l'un l'autre pour surmonter les souffrances de la vie et de la mort et atteindre la Terre pure du Pic du Vautour où l'on pourra, en parfait accord, parler d'un même coeur. On lit dans le sutra : "Ils manifesteront les trois poisons et sembleront attachés à des philosophies erronées. C'est ainsi que mes disciples pourront sauver les hommes."(réf.)
Sur les Fleurs et les Graines (Minobu, avril 1278, à Joken-bo et Gijo-bo)

On devrait donc s'attendre à trouver plus de victimes des épidémies parmi les disciples de Nichiren que parmi les adeptes du Nembutsu, les maîtres du Shingon, ou les moines des écoles Zen et Ritsu. Mais, pour une raison mystérieuse, il y a moins de malades et moins de morts [parmi les disciples de Nichiren] que parmi les adeptes des enseignements provisoires. C'est véritablement extraordinaire. Est-ce dû à notre petit nombre ou à la force de notre foi  ? Le traitement de la maladie (Minobu, 26 juin 1278 (ou 1282) à Toki Jonin)

Vous devriez réfléchir, à la lumière de ces exemples, aux deux sortes de démons mentionnés plus haut, aussi bien qu'aux raisons pour lesquelles les épidémies se répandent parmi les gens, de nos jours, et pour lesquelles aussi certains de mes disciples tombent malades et meurent. Vous verrez que, dans certains cas, ceux qui consacrent leur vie au Dharma ne tomberont pas malades, ou que, même s'ils tombent malades, ils guériront. Dans d'autres cas, s'ils rencontrent de grands démons maléfiques, ils perdront peut-être la vie. Leur cas sera semblable à celui d'Hatakeyama Shigetada, qui fut finalement tué uniquement parce que ses ennemis étaient trop nombreux, bien qu'il fut le meilleur général du Japon.
[...] Toutefois, si je parle ainsi, non seulement le peuple du Japon dans son ensemble, mais aussi certains ignorants parmi mes disciples, vont penser que j'invente des faussetés invérifiables en m'efforçant de persuader les gens. Mais je dis tout cela pour le bien des hommes et des femmes qui croient dans les principes bouddhiques, et je les laisse libres de former eux-mêmes leur propre jugement.
Grandes lignes du chapitre Zokurui et d'autres (Minobu, juin 1278, à Dame Nichinyo)

Mais je suis maintenant comme le défenseur du Sutra du Lotus. Pour cela, non seulement j'ai été haï et attaqué par les autorités du pays, mais mes disciples, certains simplement pour m'avoir rendu visite, ont été rabaissés ou frappés, se sont fait confisquer leurs fiefs ou ont été expulsés de leur demeure. Parce qu'elles vivent sous le règne d'un tel souverain, même des personnes ayant l'esprit de recherche ne me rendent pas visite.
Réponse à Tokimitsu (Minobu, le 8 juillet 1278, à Nanjo Tokimitsu)

S'il devait se rendre maintenant au Pic du Vautour, il éprouverait une sensation aussi délicieuse que devant un soleil inondant de lumière les dix directions ; et il trouverait le moyen de se réjouir, en s'étonnant qu'une mort précoce puisse être quelque chose d'aussi joyeux. Quoi qu'il advienne sur la route qui le mènera de cette vie-ci à la vie prochaine, il doit se déclarer disciple de Nichiren.
Un remède bénéfique pour tous les maux (Minobu, 1278 à Myoshin-ama)

J'ai adressé de tout cœur au Sutra du Lotus des prières pour votre santé, mais je restais encore préoccupé. C'est alors, le 27e jour du 7e mois, à l'heure du Singe [de 15h à 17h], qu'Abutsu-bo est apparu. Je lui ai immédiatement demandé des nouvelles de votre santé ainsi que de Ko nyudo. Il m'a dit qu'aucun de vous n'était tombé malade ; [...] En entendant cela, j'ai éprouvé la même impression qu'un aveugle recouvrant la vue ; ce fut comme si, en rêve, mes défunts père et mère avaient quitté le palais du roi Yama pour venir me rendre visite, et ce rêve me comblait de joie. C'est tout à fait extraordinaire, mais, ici comme à Kamakura, très peu de mes disciples sont morts de cette épidémie. Nous étions tous à bord du même bateau et avions peu de chances d'échapper au naufrage, mais c'est comme si, au moment du désastre, un autre bateau était venu à notre secours.
Le sutra permettant véritablement d'honorer sa dette (Minobu, le 28 juillet 1278 à Sennichi-ama)

Chacun de vous doit faire preuve du courage d'un lion et ne jamais céder aux menaces de qui que ce soit. Le lion n'a peur d'aucune autre bête sauvage, pas plus que ses lionceaux. Les calomniateurs sont comme des chacals hurlants mais les disciples de Nichiren sont comparables au lion qui rugit. Hojo Tokiyori et Hojo Tokimune, l'ancien et l'actuel régents, m'ont pardonné lorsqu'ils ont découvert que j'étais innocent des accusations portées contre moi. Le Régent ne punira jamais plus sans avoir vérifié la validité d'une accusation, quelle qu'elle soit. Soyez certains que rien, pas même une personne possédée par un puissant démon, ne peut vaincre Nichiren parce que Bonten, Taishaku, les divinités Nitten, Gatten et les quatre Rois du Ciel, Tensho Daijin* et Hachiman le protègent. Approfondissez votre croyance, jour après jour, mois après mois. Si vous faiblissez dans votre foi, ne serait-ce qu'un instant, les démons l'emporteront.
[...] Je suis certain que ceux qui persécutèrent les croyants d'Atsuhara ont été effrayés par le destin de Sammi-bo. Même si d'autres revêtent des armures et conspirent, mes disciples ne doivent pas les imiter. Si certains d'entre eux se préparent pour la bataille, s'il vous plaît, faites-le moi savoir immédiatement.
Avec mon profond respect,
Sur les persécutions subies par le Bouddha
(Minobu, le 1 février ou 1er octobre 1279 Shijo Kingo)

Ceux qui se considèrent comme mes disciples doivent pratiquer le Sutra du Lotus comme le fait Nichiren. Si vous le faites, vous serez immanquablement protégés par les bouddhas Shakyamuni, Taho, tous les bouddhas des dix directions aussi bien que par les dix Filles-démones.
Sur l'établissement des Quatre Bodhisattvas (Minobu, 17 mai 1279 à Toki Jonin)

Ces trois poisons sont provoqués par leur lien avec Namu Myoho Renge Kyo. Ainsi, tous en même temps, hommes et femmes du Japon calomnient, attaquent, bannissent et détruisent Shakyamuni, Taho et tous les autres bouddhas des dix directions. C'est là l'origine de l'apparition des trois calamités mineures.
Dans ces circonstances, je me demande quel lien, dans les existences passées, a conduit Nichiren et ses disciples à se consacrer à la récitation du Titre du Sutra du Lotus.
[...] Le cheval blanc est Nichiren et les cygnes blancs sont mes disciples. Le hennissement des chevaux blancs est le son de nos voix récitant Namu Myoho Renge Kyo. En entendant cette voix, comment Bonten, Taishaku, les divinités du Nitten, Gatten et les quatre Rois du Ciel et les autres, pourraient-ils ne pas retrouver leur belles couleurs, un teint lumineux et éclatant  ? Il serait impossible qu'ils nous refusent leur protection, soyons-en fermement convaincus.
Le roi Rinda (Minobu, le 17 août 1279 à Soya Doso, fils de Soya Kyoshin)

Ainsi donc, tous ceux qui deviennent disciples et bienfaiteurs de Nichiren devront prendre conscience du profond lien karmique qu'ils partagent avec lui et propager le Sutra du Lotus dans le même esprit. Etre un pratiquant du Sutra du Lotus est une destinée amère mais cependant inévitable.
[...] Je ne vous remercierai jamais assez de vos fréquentes lettres. Jakunichi-bo, veuillez bien transmettre aux autres disciples tous ces enseignements dans le moindre détail.
Lettre à Jakunichi-bo (Minobu, 16 septembre 1279, à Jakunichi-bo Nikke)

Toutes ces personnes pratiquaient le Sutra du Lotus, mais lorsque le Démon du Sixième Ciel prit la forme de leur souverain ou d'autorités diverses pour les persécuter, elles abandonnèrent leur foi et se mirent donc à errer à travers les Six voies, pendant d'innombrables kalpas. Jusqu'à présent, ces événements semblaient ne pas nous concerner, mais les persécutions que nous affrontons aujourd'hui sont de même nature. Quoi qu'il en soit, tous mes disciples doivent cultiver un fort désir d'atteindre l'Éveil. Nous avons la grande chance d'être en vie après les graves épidémies de ces deux dernières années, mais devant l'imminence de l'invasion mongole, il semble aujourd'hui que bien peu survivront. En définitive, nul ne peut échapper à la mort. Les souffrances qu'entraînera l'invasion ne sauraient être pires que celles que nous rencontrons à présent. Puisque la mort est certaine dans les deux cas, vous devriez choisir de donner votre vie pour le Sutra du Lotus.
La porte du dragon (Minobu, 6 novembre 1279 à Nanjo Tokimitsu)

A certains moments, j'ai été battu, arrêté, blessé, ou exilé en terre lointaine. Parfois mes disciples ont été tués, parfois j'ai été moi-même banni. Puis, le 12e jour du 9e mois de la huitième année de Bun'ei (1271), j'ai subi la colère du gouvernement, pour être ensuite envoyé en exil dans une province du Nord, sur l'île de Sado.
Lettre au nyudo Nakaoki (Minobu, le 30 novembre 1279 au nyudo Nakaoki et à son épouse)

Et le commentaire [de Cien] ajoute : "Notre corps est de moindre poids que le Dharma qui est suprême. Il faut être prêt à donner sa vie si l'on veut propager le Dharma."(réf.) La raison pour laquelle une personne, pendant d'innombrables kalpas, depuis le plus lointain passé jusqu'à présent, n'est jamais parvenue à atteindre la bodhéité, est celle-ci : en pareille situation, par peur, elle n'a pas osé parler. Et ce principe ne sera pas moins vrai à l'avenir. Ma propre expérience, à moi Nichiren, me permet de comprendre cela. Mais certains de mes disciples, même lorsqu'ils le conçoivent, redoutent les persécutions de leur vivant et, pour protéger une vie pourtant aussi éphémère que la rosée, trahissent leur croyance, la dissimulent dans leur coeur, ou ne la manifestent d'aucune façon.
[...] En pareil lieu, où des amis de longue date ne viennent plus jamais me rendre visite, où même mes propres disciples m'ont abandonné, vous m'avez envoyé ces récipients. Je les remplis de neige en imaginant qu'ils sont pleins de riz. Je les remplis d'une eau que je bois en m'imaginant boire de la soupe. Je vous laisse imaginer les effets de votre bonté.
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280, à Akimoto)

Mais parce que le temps propice n'était pas encore venu, et parce que les capacités des gens n'étaient pas adéquates, ils [Zhiyiet Saicho] sont morts sans avoir tout élucidé par écrit. Toutefois, ceux qui deviennent aujourd'hui les disciples de Nichiren peuvent sans difficulté comprendre le sens profond du Sutra.
La bonne fortune inégalée (Minobu, 1l mai 1280, au seigneur Nishiyama)

Le Dharma bouddhique est comme le corps, la société comme son ombre. Si le corps est déformé, son ombre l'est aussi. Quelle grande bonne fortune, pour moi et mes disciples qui obéissons au véritable voeu du Bouddha, de pouvoir pénétrer naturellement dans l'océan de la sagesse infinie ! Mais les moines éminents de notre époque qui ont foi dans les sutras de zuitai [exposés en fonction des capacités de ceux à qui le Bouddha s'adressait] sont condamnés à sombrer dans l'océan des souffrances.
Comparaison du Sutra du Lotus avec les autres Sutra (Minobu, le 26 mai 1280 à Toki Jonin)

De même, de nos jours, au Japon, en dépit des prières faites, parce que les gens détestent Nichiren et ses disciples, qui sont pourtant des pratiquants du Sutra du Lotus, aucune de leurs diverses prières n'est exaucée.
Réponse à la mère du seigneur d'Ueno (Minobu, octobre 1280 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Ainsi, le grand bodhisattva Hachiman s'en est allé au ciel parce qu'il fuyait les personnes malhonnêtes. Mais, en rencontrant des pratiquants du Sutra du Lotus, comment pourrait-il ne pas répandre sur eux sa clarté   ? Mes disciples doivent être profondément convaincus de cela. Le grand bodhisattva Hachiman réside ici, avec Nichiren et ses disciples. N'en doutez pas, n'en doutez pas si peu que ce soit ! Sur le Bodhisattva Hachiman (Minobu, décembre 1280, à Nichigen-nyo, l'épouse de Shijo Kingo)

Et maintenant, à l’Age de Nichiren, c’est la doctrine pratique que j’enseigne et propage de toutes mes forces.
J’ai gardé cette doctrine cachée dans mon coeur pendant de nombreuses années. Cependant, je sens maintenant que, si je ne la consigne pas par écrit et ne la transmets pas à mes futurs disciples, ils m’accuseront certainement d’être sans bienveillance.
Trois grands Dharmas cachés (Minobu, le 27  ? avril 1281 à Ota Kingo)

Mais rappelez-vous que la vie en ce monde est limitée. Ne vous laissez jamais troubler ! Et vous, démons qui faites souffrir mon disciple, êtes-vous prêts à avaler un sabre par la pointe, à subir la furie des flammes, ou à devenir l'ennemi juré de tous les bouddhas de l'univers et des trois phases de la vie  ?
La preuve du Sutra du Lotus (Minobu, 28 février 1282 à Nanjo Tokimitsu)

J'ai pensé que si j'osais exprimer ma conviction personnelle, non seulement personne n'en tiendrait compte mais cela me mettrait en danger. Et que mes disciples et bienfaiteurs laïques, ayant entendu mon point de vue, seraient également inquiétés. En fait, tout s'est passé exactement comme je l'avais prévu.
Le corps et l'esprit des simples mortels (Minobu, à un disciple)


voir également : Nichiren et maître et disciple

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