ACCUEIL
 

LEXIQUE

Extraits de gosho sur

MENU - LEXIQUE
DICTIONNAIRE
 
kalpa

gosho : Kalpa de déclin : Le kalpa de déclin (Minobu, peu après 1276, à un membre du clan du défunt nyudo Takahashi Rokuro Hyoe)

Même si vous pratiquez et croyez en Myoho Renge Kyo, si vous considérez ce Dharma comme extérieur à vous, ce n'est pas dans le Dharma Merveilleux que vous croyez, mais en un enseignement inférieur. "Enseignement inférieur" s'applique aux enseignements autres que ce sutra, c'est-à-dire provisoires et transitoires. Aucun enseignement provisoire ne conduit directement à la bodhéité. Sans chemin direct vers la bodhéité, on ne peut atteindre l'Éveil, même si l'on pratique vie après vie pendant d'innombrables kalpas. Et il est donc alors impossible d'atteindre la bodhéité en cette vie-ci*. Par conséquent, en récitant le Dharma Merveilleux et en lisant le Sutra du Lotus, il faut absolument faire surgir du plus profond de vous la conviction que Myoho Renge Kyo n'est rien d'autre que votre propre vie.
Sur l'atteinte de la bodhéité (1255, à Toki Jonin)

Je fus si ému de tout cela que j’écrivis cet ouvrage intitulé Traité sur la protection de la nation pour expliquer clairement en quoi le Senjaku-shu détruisait le Dharma correct. J’espère que tout le monde, clergé et laïcs, utilisera cet ouvrage, laissant de côté les préoccupations mondaines et plantant au contraire les graines de la bonne fortune pour les kalpas à venir. Maintenant, j’aimerais examiner si l'Enseignement exposé dans le Senjaku-shu est vrai ou faux, en conformité avec les sutras du Bouddha et leur interprétations par les bodhisattvas.
Traité sur la protection de la nation (Kamakura, 1259)

Lorsque l’on récite Myohorengekyo, l’Ainsi-Venu de la nature de notre cœur/esprit se révèle alors. Ceux qui l’entendent voient s’effacer leurs fautes, commises pendant une infinité de kalpas. Lorsque, même notre ichinen (une pensée) se réjouit en conséquence, c’est devenir bouddha dès ce corps.
La doctrine d’Ichinen Sanzen, 1258

"Sans cesse, ils iront parmi les populations, à seule fin de nous calomnier. Ils s'adresseront aux souverains, aux hauts dignitaires, aux brahmanes et aux grands bienfaiteurs du bouddhisme, aussi bien qu'aux autres moines pour nous dénigrer et nous accuser. Ils diront par exemple : 'Ce sont des hommes aux vues erronées qui prêchent des doctrines non bouddhiques'... Dans un kalpa marqué par les impuretés, en un âge mauvais, bien des choses seront à redouter.
[...] Le sens de ces passages de sutra est parfaitement clair. Quel besoin aurais-je d'y ajouter des interprétations  ? D'après le Sutra du Lotus, ceux qui calomnient les écrits du Mahayana commettent une faute plus grave que les cinq forfaits. C'est pourquoi avici et ne pourront espérer en sortir avant d'innombrables kalpas.
[...] On peut lire dans le second volume du Sutra du Lotus  : "Celui qui refuse d'avoir foi en ce Sutra et au contraire, s'y oppose (...) après sa mort tombera dans l'enfer avici." Et dans le septième volume, au chapitre Fukyo* (XX), il est dit  : "Pendant mille kalpas, dans l’enfer èrent des tourments effroyables."
[...] De plus, ceux qui le persécutent en ce moment sont comme Bhadrapala et divers autres qui persécutèrent Fukyo. Ils seront torturés dans les profondeurs de l'enfer pendant des milliers de kalpa.
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu, juillet 1260)

Au contraire, les gens qui habitent notre monde ont été rejetés des Terres pures des dix directions. Ils ont commis les dix mauvaises actions, ou les cinq forfaits, calomnié les personnes de mérite et les sages, manqué à leur devoir envers leur père et leur mère, et n'ont pas respecté les moines. Pour toutes ces offenses, après être tombés pour d'innombrables kalpas dans les trois voies mauvaises, ils renaissent en ce monde Saha. Mais le reliquat du mauvais karma qui les poussait à commettre de mauvaises actions, dans leurs existences antérieures, n'a pas encore été effacé, et ils ont de nouveau tendance à commettre les dix mauvaises actions, à dénigrer les personnes méritantes et les sages, à faire preuve d'ingratitude envers leurs parents et à manquer de respect aux moines.
[...] En ce qui me concerne, je lis le Sutra du Lotus sans le moindre effort conscient pour le faire et je le pratique encore, même quand je n'en prononce pas les mots à haute voix. Tout au long d'innombrables kalpas, en transmigrant à travers les six voies et en passant par les quatre formes de naissance, j'ai peut-être un jour ou l'autre participé à une émeute, commis un vol, ou pénétré de nuit par effraction chez autrui ; et, en raison de ces crimes, les autorités m'ont peut-être arrêté et condamné à l'exil ou à la mort.
[...] J'ai encore une autre raison d'éprouver la plus grande reconnaissance. Au cours de ma transmigration dans les Six voies, pendant d'innombrables kalpas, j'ai peut-être rencontré quantité de souverains, devenant leur régent ou ministre favori. S'il en est ainsi, j'ai dû recevoir fiefs, richesses et prébendes. Pas une seule fois, pourtant, je n'ai encore rencontré le souverain d'un pays dans lequel le Sutra du Lotus était répandu, ni eu la possibilité de l'entendre, de le pratiquer, et, pour cette raison même, d'être calomnié par les autres et exilé par le souverain.
[...] La quatrième dette est la reconnaissance à l'égard des Trois trésors. Quand le Bouddha Shakyamuni poursuivit la pratique de bodhisattva pendant d'innombrables kalpas, il acquit peu à peu quantité de mérites et de bonne fortune. Il les divisa en soixante-quatre parts dont il ne conserva qu'une seule pour lui-même.
[...] Le second point important [que je voudrais exprimer, à propos de mon présent exil] est que je ressens une peine profonde. Il est dit, dans le quatrième volume du Sutra du Lotus : "Si une personne mauvaise, à l'esprit égaré, apparaissait devant le Bouddha et le calomniait sans cesse pendant tout un kalpa, son crime serait relativement faible. Mais ceux qui prononceraient, ne serait-ce qu'un seul mot malveillant à l'encontre d'un moine ou d'un laïc qui lit et récite le Sutra du Lotus, commettraient un crime très grave."(réf.)
[...] Ceux qui frappèrent le bodhisattva Fukyo s'en repentirent de leur vivant. Mais leur crime était si difficile à expier qu'ils tombèrent quand même dans l'enfer avici et y demeurèrent pendant mille kalpas. Ceux qui m'ont fait du tort, pour leur part, n'ont pas encore manifesté le moindre repentir.
[...] Le roi Bonten répondit : "Une personne qui verse le sang d'un seul bouddha commet un crime si grand qu'elle tombera dans l'enfer avici. Elle aura commis une faute d'une gravité incommensurable et devra rester prisonnière du grand enfer avici pendant d'innombrables kalpas.
Les quatre sortes de reconnaissance (Izu, le 16 janvier 1262 à Kudo Yoshitaka)

En entendant cette déclaration, le bodhisattva Daishogon et les 80000 autres bodhisattvas approuvèrent d'une seule voix, ayant compris que "[celui qui n'a jamais pu entendre enseigner ce Sutra...] en définitive, ne pourra jamais atteindre l'Éveil suprême, même au terme d'un nombre incalculable, infini, inconcevable, d'asogi kalpa. Ce passage établit que, si grand que soit le désir d'une personne d'entrer dans la Voie bouddhique, si elle récite le nom du bouddha Amida ou suit les enseignements du Zen - si elle s'appuie sur les sutras des périodes Kegon, Agon, Hodo et Hannya exposés par le Bouddha pendant les quarante et quelques années précédentes - elle ne parviendra jamais à l'Éveil suprême, même pendant un nombre incalculable, infini, inconcevable d'asogi kalpa.
[...] Ainsi, il est écrit dans le chapitre Hiyu* (III)  du Sutra du Lotus  : "Un kalpa ne suffirait pas pour expier toute la gravité de cette faute." Ce passage signifie que l'on pourrait s'efforcer de décrire pendant tout un kalpa la faute d'une personne s'opposant, ne serait-ce qu'une fois, au Sutra du Lotus, sans jamais parvenir à en mesurer l'importance.
[...] Quelle personne dotée de bon sens ne redouterait pas la perspective de rester, pendant d'interminables kalpas, dans l'affliction ?
Questions et réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura ? mars 1263 ? à Nichiji ?)

Comme un parent revenant sur les termes d'une lettre de donation écrite précédemment, il revint sur tous les sutras exposés pendant les quelque quarante années précédentes, notamment ceux qui promettaient la renaissance sur la Terre de la béatitude parfaite, et il déclara que "même si on les pratiquait avec ferveur pendant d'innombrables asogi kalpa, ils ne pourraient jamais conduire à l'Éveil."
[...] Il est dit  : "j'ai beau les instruire et leur enseigner, ils ne parviennent ni à croire ni à accepter mon enseignement." Quand bien même ils pratiqueraient les sutras antérieurs au Sutra du Lotus pendant cent, mille, dix mille ou cent mille kalpas, s'ils ne croient pas au Sutra du Lotus et s'ils ne récitent jamais, ne serait-ce qu'une fois, Namu Myoho Renge Kyo, ils n'accomplissent pas leur devoir de piété filiale.
Encouragements à une personne malade (décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

Si une pratiquante du Sutra du Lotus, en rétribution de sa jalousie, de son mauvais caractère ou de son avidité, tombait un jour dans les voies mauvaises, le Bouddha Shakyamuni, le bouddha Taho et les bouddhas des dix directions seraient instantanément coupables d'avoir brisé le serment, qu'ils respectent depuis d'innombrables kalpas majeurs, de ne jamais proférer un seul mensonge. Leur crime serait encore plus grand que les incroyables inventions et tromperies de Devadatta ou les mensonges éhontés de Kokalika.
Sur la récitation des chapitres Hoben et Juryo (Kamakura - 1264, à la femme de Hiki Daigaku Saburo Yoshimoto)

Pendant la durée d'un kalpa, les os que j'ai laissés derrière moi au cours de mes existences successives pourraient former une pile plus haute qu'une montagne, mais, jusqu'à ce jour, je n'ai sacrifié un seul os en faveur du Dharma du Bouddha. Et bien que, au cours de ces nombreuses vies, j'aie versé, sur ceux que j'aimais ou à qui étais redevable, plus de larmes qu'il n'y a d'eau dans l'océan, je n'ai jamais versé une seule larme en m'inquiétant de mon existence future. Je suis le plus stupide des hommes stupides, un véritable insensé parmi les insensés  !
[...] 2 C'est pourquoi le Grand-maître* Saicho* déclare : "Ni les maîtres ni les disciples, pour atteindre la bodhéité, n'ont besoin de poursuivre des pratiques austères pendant d'innombrables kalpas. Grâce au pouvoir du Sutra du Lotus, ils peuvent y parvenir sans changer d'apparence." Cela signifie que le maître qui expose les principes du Sutra du Lotus, aussi bien que le disciple qui reçoit ses enseignements, sans avoir à attendre longtemps, parviendront ensemble à la bodhéité grâce au pouvoir du Sutra du Lotus.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265 ? à un samouraï ? )

Quand il commença à pratiquer les enseignements des sutras du Mahayana, il observa les dix préceptes majeurs, le quatrième proscrivant totalement le mensonge. Il observa fidèlement ce précepte sans le violer une seule fois durant un nombre incalculable de kalpa, jusqu'à ce que finalement, grâce au mérite ainsi acquis, il obtînt le corps d'un bouddha ; et, parmi les trente-deux traits caractéristiques du corps d'un bouddha, la langue longue et large.
L'essentiel du chapitre Yakuo (1265-  ? peut-être à la mère de Nanjo Tokimitsu)

On lit dans le premier volume du Sutra du Lotus : "Pendant un nombre incalculable de kalpas, il sera difficile d'entendre ce Dharma."(réf.) Et dans le cinquième volume  : "Quant à ce Sutra du Lotus, on peut traverser d'innombrables pays sans jamais entendre son nom."(réf.) C'est donc un fait extrêmement rare que d'entendre le nom du Sutra du Lotus. Les bouddhas Shusenda et Taho apparurent en ce monde, mais ils ne prononcèrent même pas le nom du Sutra du Lotus.
[...] Ainsi la rencontre avec ce Sutra est-elle aussi rare que l'éclosion de l'udumbara, une fleur qui ne fleurit qu'une fois tous les 3000 ans, ou que la découverte, par une tortue borgne, d'un morceau innombrables kalpas.
De plus, tous les sutras exposés par les sept bouddha du passé, les mille bouddhas, ou les bouddhas d'innombrables kalpas passés, aussi bien que ceux qui sont exposés par des bouddhas vivant actuellement dans les dix directions, découlent du seul caractère Kyo du Sutra du Lotus.
[...] Tous les êtres d'un système de mondes majeur et de l'univers entier furent informés de leur sort et s'accordèrent pour dire que, même s'il s'écoulait autant de kalpa qu'il y a de grains de poussière sur la terre, Devadatta et ceux qui l'accompagnaient ne seraient jamais délivrés de l'enfer avici  ; que, même s'il ne restait plus rien de la pierre dont l'usure complète ée d'un kalpa, ils continueraient à souffrir dans la grande citadelle de l'enfer avici.
[...] Il est dit : "Tous les fleuves et les ruisseaux sont inévitablement sinueux et tortueux et toutes les femmes sont inévitablement inconstantes et fourbes." Il y est dit encore : "Les désirs et les illusions de tous les hommes d'un kalpa majeur ne pèsent pas plus lourd que l'entrave karmique d'une seule femme."
[...] Il [Saicho] écrivit un ouvrage intitulé Hokke Shuku dans lequel il déclara : "Ni les maîtres ni les disciples n'ont besoin de passer par d'innombrables kalpas de pratique des austérités pour atteindre la bodhéité. Grâce au pouvoir du Sutra du Lotus, ils peuvent y parvenir sans changer d'apparence."
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

Si l'on doit en croire ce passage, inévitablement, Kukai* tombera dans la grande citadelle de l'enfer avici et en subira les tourments pendant d'innombrables kalpas. Si l'on en croit cet exemple, le sort de Shandao et de Honen ne devrait-il pas être semblable  ? Qui, parmi les personnes dotées de sagesse, voudra plonger dans le courant d'enseignements aussi erronés pour être consumé avec eux dans les flammes de l'enfer avici  ?
Réponse à Hoshina Goro Taro (5 décembre 1267 à Hoshina)

J’ai entendu dire que vous venez d’installer une statue du Bouddha Shakyamuni. Vous avez créé cette image du Bouddha qui n’avait jamais apparu au cours des innombrables kalpas d’un temps sans commencement, en vous conformant au principe d’ichinen sanzen (une pensée – 3000 mondes) contenu dans votre cœur. Je forme le souhait d’être rapidement en mesure de venir pour lui rende hommage.
Offrande d’une statue du Bouddha Shakyamuni au temple à Mama, (Kamakura, le 26 septembre 1270 à Toki Jonin)

Les brahmanistes ont critiqué le Bouddha en disant : "Vous n'êtes qu'un ignorant vivant à la fin du kalpa de formation et au début du kalpa de continuité, alors que les fondateurs de nos doctrines furent des sages des temps anciens, les deux divinités brahmaniques [Shiva et Vishnu] et les trois ascètes." Néanmoins, pour finir, les 95 écoles non bouddhiques furent réfutées. En étudiant les huit écoles du bouddhisme, moi, Nichiren, j'ai découvert ceci : les écoles Hosso, Kegon et Sanron, s'appuyant sur des sutras de l'enseignement provisoire, prétendent qu'ils sont identiques au Sutra de l'enseignement véridique, ou même que ce Sutra de l'enseignement véridique est inférieur aux sutra des enseignements provisoires. Ces erreurs flagrantes ont leur origine chez les maîtres et les fondateurs de leurs doctrines. Les écoles Kusha et Jojitsu sont des cas à part (note) et l'école Ritsu représente le niveau le plus bas de l'enseignement du Hinayana.
[...] La troisième raison est que ce Bouddha Shakyamuni est le maître originel de tous les êtres humains de ce monde Saha. Il est né en Inde centrale, en tant que fils du roi Shuddhodana, au cours du neuvième kalpa de décroissance dans l'actuel kalpa de sagesse, à une époque où la longévité moyenne de l'homme était de cent ans. Il quitta sa famille à l'âge de dix-neuf ans, atteignit l'Éveil à l'âge de trente ans, et passa les plus de cinquante ans qu'il lui restait à vivre à exposer les enseignements sacrés. Il mourut à l'âge de quatre-vingts ans, léguant ses reliques (note) comme moyen de salut pour tous les êtres humains aux époques du Dharma correct, du Dharma formel et des Derniers jours du Dharma. Les bouddhas Amida, Yakushi*, Vairocana et les autres sont les bouddhas d'autres terres ; ils ne sont pas l'Honoré de notre monde Saha.
[...] Même si nous nous arrachions les deux yeux pour les lui offrir, et même si les yeux ainsi présentés en offrande au Bouddha étaient plus nombreux que les étoiles dans le ciel... même si nous nous arrachions la peau, et même si nos peaux, ainsi étalées côte à côte par dizaines et par centaines de milliers, étaient assez nombreuses pour couvrir le ciel comme un plafond... même si, en guise d'eau, nous lui donnions nos larmes et même si nous lui offrions des fleurs pendant cent milliards kalpas... même si nous offrions au Bouddha notre chair et notre sang pendant un nombre incalculable de kalpa... même si nos corps empilés s'élevaient aussi haut qu'une montagne et même si nous avions répandu plus de sang qu'il n'y a d'eau dans l'océan, nous ne nous serions pas acquittés, si peu que ce soit, de la reconnaissance que nous àce bouddha  !
[...] Il faut ajouter à tout cela que les enseignements ésotériques du Shingon sont différents des autres enseignements bouddhiques. Ils affirment que si l'on a formé avec les mains ne serait-ce qu'un seul mudra, si l'on a prononcé de sa bouche ne serait-ce qu'un seul mantra dharani*, même les crimes les plus graves accumulés dans les trois phases de la vie seront expiés. Ils ajoutent qu'il suffit de poser les yeux sur un mandala ésotérique pour que toutes les fautes et entraves karmiques accumulées pendant d'innombrables koti de kalpa s'effacent immédiatement. Cela aurait dû être d'autant plus vrai dans le cas de ce Savant-maître*, qui avait mémorisé tous les mudra et les mantra dharani* des plus de mille deux cents Honorés, qui avait compris aussi clairement que si elle avait été reflétée dans un miroir la pratique de la contemplation qui permet d'atteindre la bodhéité sans changer d'apparence, et qui, pendant la cérémonie d'onction dans le Monde du Diamant* et dans le Monde de la Matrice*, s'était métamorphosé en roi illuminé Vairocana ou en bouddha Vairocana* lui-même  !
[...] Deuxièmement, bien que le bouddha Vairocana* soit une émanation du Bouddha Shakyamuni, Shubhakarasimha* s'est forgé la croyance erronée que le bouddha Vairocana* est supérieur au Bouddha Shakyamuni. Le crime que représentent ces formes d'opposition au Dharma est si grave qu'une personne qui s'en est rendue coupable ne pourra jamais éviter de sombrer dans les mauvaises voies, même si elle accomplissait les pratiques des plus de és pendant d'innombrables kalpas.
[...] Quant à ceux qui ont foi dans l'enseignement erroné de Shandao, de Honen et des lettrés bouddhistes de notre époque, considérant le bouddha Amida comme leur objet de culte et se consacrant exclusivement à l'invocation de son nom, il ne me semble pas que, même au terme de nombreuses vies, au cours d'innombrables kalpas, ils puissent corriger leurs conceptions erronées et se convertir à l'enseignement du Bouddha Shakyamuni et du Sutra du Lotus. Ainsi, le Sutra du Nirvana, enseigné par Shakyamuni aux derniers instants de sa vie dans le bosquet de shala, prédit l'apparition de personnes effrayantes qui commettront des fautes plus graves que les dix mauvaises actions ou les cinq forfaits, ceux que l'on appelle des icchantika qui s'opposent au Dharma. Nous y lisons aussi que ces personnes ne se trouveront nulle part ailleurs que parmi les sages qui observent les deux cent cinquante préceptes, ceux qui revêtent la triple robe du moine bouddhiste et portent le bol à aumônes.
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

Le Bouddha dit aussi : "Maintenant, hommes de foi sincère... le temps est sans limites ni bornes, cent, mille, dix mille, cent mille nayuta asogi kalpa depuis que j'ai en fait atteint la bodhéité."(réf.) Par cette seule affirmation, il réfute comme de grands mensonges les mots du Sutra Kegon*  : "J'atteignis pour la première fois la bodhéité", impliquant que Shakyamuni atteignit la bodhéité pour la première fois en ce monde.
Le coeur du chapitre Juryo (17 avril 1271 ou 1272)  

Ultérieurement, à l'époque du Bouddha, il y eut les six maîtres non bouddhistes qui étudièrent et transmirent ces divers écrits non bouddhiques et furent les conseillers des rois des cinq régions de l'Inde. Leurs enseignements se divisèrent en quatre-vingt-quinze ou quatre-vingt-seize branches différentes, formant quantité d'écoles. L'étendard de leur orgueil s'élevait plus haut que le faîte des cieux*, et leurs dogmes étaient plus rigides que le métal ou la pierre. Mais par leur habilité et la profondeur de leur compréhension, ils étaient incomparablement supérieurs aux confucianistes. Ils étaient capables de voir dans le passé, de percevoir deux, trois, ou même sept existences antérieures, de savoir ce qui s'était passé quatre-vingt mille kalpas plus tôt, aussi bien que ce qui se passerait quatre-vingt mille kalpas plus tard.
[[...] Chacun de ses mots, chacune de ses phrases sont des paroles de vérité ; pas un seul mot, pas un seul vers ne sont entachés d'erreur. [Nous avons déjà constaté que] les paroles des hommes sages et vertueux conservées dans les écrits du confucianisme et du brahmanisme sont exemptes d'erreurs et ont été transcrites avec fidélité. Plus véridiques encore sont les paroles du Bouddha qui n'a jamais prononcé un seul mensonge depuis d'innombrables kalpas.
[...] J'en viens maintenant au second point important du Sutra du Lotus (note). Le Bouddha Shakyamuni naquit dans le kalpa de continuité* , dans le neuvième kalpa mineur*, à une époque où la durée de la vie humaine, diminuant graduellement, était encore de cent ans. Il était le petit fils du roi Shimhahanu et le fils héritier du roi Shuddhodana.
[...] L'étonnement vient de ce que Shakyamuni déclare : "En quarante ans et plus la vérité n'a pas encore été révélée."(note) ou que le Sutra Muryogi considère les pratiques enseignées dans les sutras antérieurs comme "les pratiques de bodhisattvas dites de kotis de kalpas"(note). Dans ce sutra, il est dit : "j'ai pu réaliser l'Éveil parfait et complet sans supérieur*, au bout de six ans, m'étant assis bien droit sur le trône de la sagesse sous l'arbre bodhi", utilisant ainsi le même langage que le Sutra Kegon dans lequel on lit que le Bouddha Shakyamuni "atteignit l'Éveil pour la première fois en Inde".
[...] De plus, le bouddha Taho approuve les huit chapitres (note) de l'enseignement théorique*, en déclarant  : "Tout ce que prêche le Vénéré du monde Shakyamuni est authentique et réel." Nous pourrions donc penser qu'il n'y a rien en eux de caché ou de secret. Toutefois, le Bouddha ne révèle pas le fait qu'il a atteint l'Éveil d'innombrables kalpas auparavant, car il dit "quand je me suis assis sur le lieu de la méditation, j'ai contemplé l'arbre et j'ai déambulé... "(réf.) C'est certainement éconcertant.
[...] Il [Maitreya] dit : Dans tous les mondes, des devas* jusqu'aux asuras* tous croient que le Bouddha Shakyamuni a quitté la résidence des Shakya  et partit non loin de la ville de Gaya et s'assit au lieu de la Voie pour obtenir l'Éveil complet, parfait sans supérieur. Pourtant, fils de foi sincère, depuis que je suis vraiment devenu Bouddha (note) un temps incommensurable et infini de centaines de milliers de millions de milliards de myriades de kalpas s'est écoulé. (note) et il ajoute : "...le temps écoulé depuis que j'ai atteint la bodhéité surpasse ceci de cent, mille, dix mille, cent mille, nayuta, asogi kalpas." Les enseignements provisoires tels que les sutras Kegon*, Hannya* et Vairocana*, non seulement cachent le fait que les personnes des deux véhicules peuvent atteindre la bodhéité, mais ne révèlent pas non plus que le Bouddha atteignit l'Éveil d'innombrables kalpas auparavant.
[...] Le Sutra Kegon dit : "Certains perçoivent qu'un nombre incalculable de kalpa s'est écoulé depuis que le Bouddha Shakyamuni atteignit l'Éveil "
[...] A d'autres périodes j'ai étudié les sutras du Hinayana et du Mahayana, en commençant comme un pratiquant ordinaire* ou un pratiquant avancé* et en m'élevant graduellement jusqu'au stade de bodhisattva-mahasattva. Pendant un kalpa, deux kalpas, d'innombrables kalpas, je me suis consacré aux pratiques de bodhisattva et suis presque arrivé jusqu'à l'étape de non-régression*.
[...] J'hésitais ainsi quand je me suis rappelé les enseignements du chapitre Hoto* (XI) sur les six actions difficiles et les neufs actes aisés. Il y est dit qu'il serait relativement facile à des personnes telles que moi, de forces infimes, de soulever le Mont Sumeru et de le lancer à travers l'univers ; à des personnes comme moi dénuées de pouvoirs occultes de traverser les flammes avec sur le dos un fagot d'herbe sèche sans être consumées par le feu qui anéantit tout à la fin d'un kalpa de déclin, et à des personnes comme moi, dépourvues de sagesse, de lire et de mémoriser autant de sutras qu'il y a de grains de sable dans le Gange.
[...] Même si j'étais un homme mauvais, ayant prononcé un ou deux propos médisants à leur égard, ou même si j'avais maudit et injurié les auditeurs-shravakas pendant un an ou deux, un kalpa ou deux, ou un nombre incalculable de kalpa, et même si j'avais été jusqu'à les menacer de coups d'épées et de bâtons, aussi longtemps que je conserve ma foi dans le Sutra du Lotus et me comporte comme son Pratiquant, elles ne devraient jamais m'abandonner.
[...] 2 Le Bouddha Shakyamuni, dont on croyait qu'il avait atteint pour la première fois l'Éveil seulement une quarantaine d'années plus tôt, rassemble les bouddhas ayant atteint l'Éveil dans un passé illimité, un ou même dix kalpas plus tôt, et déclare qu'ils sont des émanations de lui-même. Cela diffère radicalement des enseignements habituels du Bouddha sur l'égalité de tous les bouddhas, et de fait, cela suscite un grand étonnement.
[...] 2 Le Bouddha avait dissipé leurs doutes pour le bien de tous les êtres humains. Mais ce doute [concernant les bodhisattvas Surgis de Terre] était de tous le plus grand. Il était même encore plus fort que le doute éprouvé par Daishogon et les quatre-vingt mille autres grands hommes décrits dans le Sutra Muryogi lorsque le Bouddha, après avoir enseigné pendant une quarantaine d'années qu'il fallait d'innombrables kalpas pour atteindre l'Éveil, déclara que l'on pouvait y parvenir en un temps très court.
[...] 2 On dit qu'un roi qui fait tourner la roue ne naît jamais en ce monde avec ses ennemis, de même que Taishaku ne peut jamais se retrouver en compagnie de mauvais génies. Le Bouddha se comportait avec une grande bienveillance depuis d'innombrables kalpas
[...] 2 Ce passage exprime ce que pensèrent tous les grands bodhisattvas, depuis le moment où Shakyamuni atteignit l'Éveil jusqu'à ce qu'il enseigne le chapitre Anrakugyo* (XIV) du Sutra du Lotus (note). "Pourtant, hommes de foi sincère, poursuivit le Bouddha, le temps est sans limite ni borne - cent, mille, dix mille, cent mille, myriades kalpas - depuis que j'ai en fait atteint la bodhéité."
[...] 2 Zhanlan* commente  : "Même si certains sutras se disent le roi de tous les sutras, aucun autre ne se présente comme le plus élevé de tous les sutras passés, présents, ou à venir."(réf.) II dit aussi  : "Devant ce merveilleux sutra qui surpasse tous ceux du passé, du présent et de l'avenir, certains persistent à faire fausse route. Ils commettent la faute grave d'opposition au Dharma et se condamnent à l'enfer pour de nombreux kalpas."(réf.)
[...] 2 "Prendre un système de mondes majeur et le garder en équilibre sur son front sans bouger pendant la durée d'un kalpa est relativement facile. Mais avoir foi dans les principes de ce sutra est d'une difficulté extrême. Offrir, pendant la durée d'un kalpa, des instruments de musique à tous les êtres sensibles, aussi innombrables que les particules de poussière d'un système de mondes majeur, n'entraînera que peu de bienfaits. Mais avoir foi dans les principes de ce sutra apportera quantité de bienfaits. Il est relativement facile de tenir dix Terres de bouddha dans la paume de sa main, en restant immobile dans les airs, pendant la durée d'un kalpa. Mais il est extrêmement difficile de croire les principes [exposés dans ce sutra]. Offrir, pendant un kalpa, des instruments de musique à tous les êtres sensibles, aussi nombreux que les particules de dix Terres de bouddha réduites en poussière, n'entraînera que peu de bienfaits. Mais avoir foi dans les principes de ce sutra vous vaudra quantité de bienfaits. Vous pouvez, pendant la durée d'un kalpa, rendre hommage et faire des offrandes aux divers bouddhas, aussi innombrables que les grains de poussière de ces Terres de bouddha. Mais si vous parvenez à accepter les principes de ce chapitre et à leur rester fidèle, vous obtiendrez des bienfaits infiniment plus grands."
[...] 2 Durant un kalpa impur, à une époque mauvaise, bon nombre de phénomènes terrifiants se produiront ; les démons s'empareront des autres et se serviront d'eux pour nous dénigrer, nous insulter et nous couvrir d'opprobre... Les mauvais moines de cette époque impure, incapables de comprendre les moyens salvifiques [utilisés par le Bouddha], la façon dont il enseigne le Dharma [aux hommes] en fonction de leurs capacités, s'opposeront à nous en nous insultant et en nous montrant des visages furieux. Nous serons bannis encore et encore."(réf.)
[...] 2 Je le déclare ici : Que les divinités m'abandonnent, que toutes les persécutions m'assaillent, je continuerai à donner ma vie pour le Dharma. Shariputra pratiqua la voie du bodhisattva pendant soixante kalpa, mais il l'abandonna [malgré le stade élevé auquel il était parvenu] parce qu'il ne put endurer les railleries d'un brahmane qui l'avait supplié de lui donner son oeil (note).
[...] 2 C'est le propre des insensés que d'oublier les promesses faites lorsque vient le moment crucial. [Confrontés aux persécutions], certains craignent pour leurs femmes et leurs enfants et se lamentent à la pensée d'être séparés d'eux dans cette vie. Au cours de nombreuses vies et durant d'innombrables kalpas, ils ont quitté des femmes et des enfants qu'ils aimaient.
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Les bouddhas Shakyamuni et Taho représentent également les deux phases de la vie et de la mort. Shakyamuni qui atteignit l'Éveil il y a d'innombrables kalpas, le Sutra du Lotus qui conduit tous les êtres humains à l'Éveil et nous, personnes ordinaires, ne sommes en rien différents ou séparés les uns des autres. Par conséquent, réciter Myoho Renge Kyo en s'éveillant à ce fait, c'est hériter du Dharma ultime à travers vie et mort. Poursuivre cette transmission, telle est la tâche principale des disciples de Nichiren, et c'est précisément ce que signifie garder le Sutra du Lotus.
L'héritage du Dharma ultime de la vie (février 1272, à Sairen-bo Nichiji)

Les gens de notre époque refusent totalement de se repentir. Comme il est dit dans le chapitre Hiyu* (III), ils devront donc souffrir pendant d'interminables kalpas, peut-être pendant une période aussi longue que gohyaku jintengo* ou sanzen jintengo*.
[...] A la lumière de ces passages du Sutra et de commentaires, je me demande si, depuis un nombre incalculable de kalpa passés, nous ne sommes pas liés par l'engagement de maître et disciple.
[...] Bien que cinquante kalpa mineurs se soient écoulés, les pouvoirs supranaturels du Bouddha donnèrent aux membres de la Grande assemblée l'impression qu'il ne s'était pas passé plus d'une demi-journée (réf.).
[...] Depuis le commencement de notre kalpa, parmi tous ceux qui ont encouru la disgrâce de leurs parents ou de leur souverain et qui ont été bannis sur des îles lointaines, personne n'a jamais ressenti une joie pareille à la nôtre. Ainsi, l'endroit où nous résidons et pratiquons l'enseignement du Véhicule unique, quel qu'il soit, devient la cité de la lumière éternellement paisible.
Réponse à Sairen-bo (Sado, le 13 avril 1272, à Sairenbo Nichijo)

Le Bouddha Shakyamuni est le seigneur de tous les enseignements bouddhiques, le guide et le maître de tous les êtres humains. Les quatre-vingt mille enseignements qu'il exposa sont tous des paroles d'or  ; les douze catégories de sutras sont véridiques, toutes sans exception. L'interdiction de proférer des mensonges, observée par le Bouddha pendant d'innombrables millions de kalpa, a produit la totalité des sutras. Il ne peut y avoir de doute concernant la véracité d'aucun d'eux.
[...] Les joyaux exauçant tous les voeux sont les reliques du Bouddha Shakyamuni. Les Rois-dragons les ont reçus et les ont portés sur la tête, et Taishaku les a tenus en main, faisant pleuvoir des trésors. La raison pour laquelle le corps et les os du Bouddha peuvent devenir des joyaux exauçant les voeux est que les grands préceptes (note), qu'il observa pendant d'innombrables kalpas, ont imprégné son corps de leur parfum et pénétré ses os, jusqu'à en faire des joyaux capables de sauver tous les êtres.
La voix pure et portant loin (Sado, septembre 1272, à Shijo Kingo)

Les personnes des deux véhicules, même en pratiquant les sutras des quatre premières saveurs pendant un nombre de kalpa égal à celui des grains de poussière que l'on obtiendrait en pulvérisant la terre entière, n'avaient jamais pu atteindre la bodhéité. Mais en entendant le Sutra du Lotus, en un instant, elles sont devenues bouddhas. C'est pourquoi, Mahakashyapa, l'ensemble des douze cents (note) et des douze mille personnes (note), et toutes les personnes des deux véhicules parvenues à la bodhéité, ne laisseront jamais sans réponse les prières de ceux qui pratiquent le Sutra du Lotus. Et ils prendront sur eux les souffrances subies par ces pratiquants.
[...] C'est pourquoi il est dit dans le chapitre Shinge* (IV)  : "L'Honoré du monde dans sa grande bienveillance fait usage d'une chose rare, avec bonté et compassion, il enseigne et convertit, nous permettant d'obtenir des bienfaits. Même pendant d'incalculables millions de kalpa, qui pourrait s'acquitter un jour de sa dette envers lui  ? Même en mettant nos mains et nos pieds à son service, même en courbant respectueusement la tête devant lui, même en lui faisant toutes sortes de dons. Aucun de nous ne pourra jamais être quitte envers lui. Nous pourrions bien le hisser à bout de bras au-dessus de nos têtes, le porter sur nos propres épaules, pendant autant de kalpa qu'il y a de grains de sable dans le Gange, le vénérer de tout notre coeur, lui offrir les mets les plus raffinés, et quantité de vêtements en étoffes précieuses, toutes sortes de lits et de linges de literie, des potions et médicaments variés ; du bois de santal du Mont Gozu, et toutes sortes de joyaux rares ; nous pourrions bien ériger des stupas à sa mémoire et recouvrir le sol de vêtements brodés de pierres précieuses, même en lui présentant tout cela en offrande pendant des kalpas aussi nombreux que les grains de sable du Gange, nous ne pourrions toujours pas nous acquitter de notre dette envers lui."
[...] Qui plus est, même en pratiquant pendant d'innombrables kalpas les divers sutras enseignés pendant quarante et quelques années avant le Sutra du Lotus, aucun des bodhisattvas ni aucun des simples mortels n'avait jamais pu parvenir à la bodhéité.
[...] Les sutras du Hinayana rejetaient les femmes sur qui planaient les épais nuages des cinq entraves, et qui étaient ligotées par les cordes indestructibles des trois obéissances ; et les sutras du Mahayana, exposés au cours des plus de quarante premières années d'enseignement du Bouddha, les disaient inaptes à la pratique religieuse pendant de nombreux kalpas.
[...] On aurait pu croire, après cela, que jamais plus Devadatta ne parviendrait à sortir du grand enfer des souffrances incessantes, même au terme de kalpa aussi nombreux que les particules que l'on obtiendrait en réduisant la terre en poussière. Et pourtant, aussi stupéfiant et digne d'admiration que cela puisse paraître, il est dit dans le Sutra du Lotus qu'il deviendra un bouddha appelé Roi-céleste.
Sur la prière (Sado, 1272 à Sairen-bo)

Le chapitre Hoben* (II), du Sutra du Lotus affirme que les bouddhas apparaissent en ce monde "pour ouvrir à tous les êtres la porte de la sagesse de bouddha." Cela implique que les neuf états possèdent tous l'état de bouddha. Dans le chapitre Juryo* (XVI), il est écrit : "Depuis que j'ai atteint la bodhéité, une période d'une durée inimaginable s'est écoulée. Ma vie se poursuit depuis d'innombrables kalpas. Elle a toujours existé et n'aura jamais de fin. Hommes de foi sincère, j'ai aussi jadis pratiqué les austérités de bodhisattva et la vie que j'ai acquise alors n'est pas encore épuisée. Cette vie durera encore deux fois plus de kalpa." Ici, le Sutra se réfère à l'état de bouddha qui inclut les neuf autres états.
[...] On peut lire dans le chapitre Juryo* (XVI) : "C'est depuis un temps incommensurable, sans limites - cent, mille, dix mille, cent mille nayuta de kalpa - que j'ai atteint la bodhéité." Au coeur de notre vie se trouve le vénérable Shakyamuni qui obtint les Trois Corps du Bouddha avant gohyaku jintengo*, le Bouddha Originel depuis le temps sans commencement. Dans le chapitre Juryo* (XVI), le Bouddha Shakyamuni déclare : "J'ai aussi jadis pratiqué les austérités de bodhisattva et la vie que j'ai acquise épuisée. Ma vie durera encore deuxkalpa."
[...] Le monde Saha que Shakyamuni révéla dans le chapitre Juryo* (XVI) est la terre éternelle et pure, épargnée par les trois calamités et non soumise aux quatre cycles de kalpa. En ce monde, le Bouddha est éternel, il transcende la naissance et la mort ; et ses disciples, tout comme lui, sont éternels. Car les trois mille mondes et les trois domaines de différenciation (san seken) se trouvent à l'intérieur de nos propres vies.
[...] Même si j'utilisais tous ces pouvoirs pendant un nombre infini de kalpa pour démontrer les grands bienfaits de ce Sutra et en assurer la propagation, je ne pourrais jamais les expliquer pleinement.
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Aussi, avoir exilé Nichiren dans cette île lointaine est un crime impossible à expier, même au cours d'innombrables kalpas. On peut lire dans le chapitre Hiyu* (III) : "Un kalpa ne suffirait pas pour expier la gravité de ce crime." Par ailleurs, en faisant des offrandes à Nichiren et en devenant son disciple, on obtient des bienfaits que même la sagesse du Bouddha ne peut mesurer. On lit dans le chapitre Yakuo* (XXIII) : "Même la sagesse du Bouddha est incapable d'en évaluer l'étendue."
La véritable réalité de la vie (Sado - Ichinosawa, mai 1273 à Sairen-bo)

Ils exprimèrent leur compréhension en déclarant que personne ne peut atteindre l'Éveil suprême en adhérant à l'un ou l'autre des sutras provisoires qui préconisent la pratique des austérités de bodhisattva pendant des millions de kalpa.
La Pratique telle que le Bouddha l'Enseigne (mai 1273 à plusieurs de ses disciples)

Il se pourrait que l'accumulation de toutes ces fautes, depuis le passé illimité, dépasse encore le plus haut sommet de montagne, et creuse un abîme encore plus profond que le grand océan. Un seul des cinq forfaits condamne déjà ceux qui le commettent à demeurer dans l'enfer avici pendant toute la durée d'un kalpa. Un kalpa correspond au temps nécessaire pour que la durée de la vie humaine passe de quatre-vingt mille ans à dix ans, en diminuant d'une année tous les cent ans, puis au temps qu'il faut, en augmentant d'une année tous les cent ans, pour que la longévité humaine aille de dix ans à quatre-vingt mille ans. Voilà ce que l'on appelle un kalpa. C'est la durée des terribles souffrances que subissent, sans un instant de répit, ceux qui, pour avoir tué l'un de leurs parents, sont tombés dans l'enfer avici.
[...] Quant à ceux qui s'opposent au Sutra du Lotus, même si intérieurement leur opposition n'est pas très sérieuse, s'ils manifestent, même superficiellement, de l'hostilité, ou s'ils dénigrent le Sutra, même sous forme de plaisanterie, ou encore s'ils prennent à la légère, non le Sutra lui-même mais ceux qui agissent en suivant son enseignement, le Sutra prédit qu'ils tomberont dans l'enfer avici pendant d'innombrables kalpas de la durée écrire.
[...] Ceux qui insultèrent et frappèrent le bodhisattva Fukyo lui manifestèrent d'abord de l'hostilité mais, par la suite, ils se convertirent et eurent foi dans le Sutra du Lotus. Ils témoignèrent alors de leur admiration envers Fukyo et le traitèrent avec le plus grand respect, l'honorant comme les divinités célestes honorent Taishaku, et l'admirant comme nous admirons le soleil et la lune. Mais ce fut insuffisant pour effacer la grande faute de leur opposition initiale, et ils furent condamnés à séjourner pendant mille kalpas dans l'enfer avici ; et pendant deux cents millions de kalpa ils furent és par les Trois trésors.
[...] Le souverain du pays, allié des moines qui s'opposent au Dharma, ne manquerait pas de me haïr, tenterait de me faire décapiter ou me condamnerait à l'exil. Et si cela se reproduisait encore et encore, les graves fautes que j'ai accumulées depuis d'innombrables kalpas pourraient être effacées en l'espace d'une seule vie. Tel est bien le grand plan que j'ai conçu et il se réalise à présent dans les moindres détails. J'ai été condamné à l'exil. Cela renforce ma certitude que mes œux seront exaucés.
Moi, Nichiren, j'ai été calomnié et insulté par Ryokan qui passe pour le moine le plus rigoureux dans l'observance des préceptes. Les moines qui avaient tout d'abord calomnié Fukyo se convertirent ensuite à son enseignement. Ils durent néanmoins subir les souffrances de l'enfer avici pendant mille kalpas. Ryokan, quant à lui, n'a encore jamais manifesté le moindre désir de rechercher mon enseignement. Je ne peux donc évaluer la durée des souffrances qui seront les siennes. Peut-être est-il destiné à souffrir en enfer pendant d'innombrables kalpas.
Réfuter l'opposition au Dharma bouddhique pour se libérer de ses fautes passées (Sado, 1273 à Shijo Kingo)

Comme preuve [littérale] nous pouvons citer le passage suivant du Sutra Muryogi : " Puis j'ai exposé les douze catégories de sutras Hodo*, le Sutra Makahannya et l'enseignement Kegon de 'la méditation du reflet sur l'océan' décrivant les nombreux kalpas de la pratique de bodhisattva."
[...] Par rapport au lotus correspondant à l'essence de Myoho Renge, on trouve dans le 7e volume du Hokke Gengi l'explication suivante : "renge" n'est pas un symbole ; c'est le nom réel de l'ainsité. Par exemple, au début du kalpa de continuité, rien dans le monde ne possédait encore de nom. Le sage observa les principes qui gouvernaient toutes choses et attribua à chacune le nom qui convenait." Dans le même texte, on lit aussi : "Maintenant, le mot renge n'est pas utilisé dans un quelconque sens symbolique. Il désigne l'enseignement exposé dans le Sutra du Lotus.
[...] Au commencement du kalpa de continuité se trouvait une plante. Le sage en observa le principe, auquel il donna le nom de renge, le lotus. La plante qu'est le lotus a ceci de semblable au principe de Myoho Renge qu'elle contient simultanément la cause [le bourgeon] et l'effet [la graine]. Par conséquent la plante en est venue à porter le même nom que le principe. Le lotus qui pousse dans l'eau est une plante à deux variétés, l'une rose et l'autre blanche. Au sens figuré, on utilise le lotus comme une métaphore.
[...] Question. Depuis le début du kalpa de continuité, quelqu'un s'est-il éveillé au lotus en tant que "Dharma Merveilleux" ?Réponse. Le Bouddha Shakyamuni du passé encore plus lointain que gohyaku-jintengo s'éveilla au lotus essence du Dharma Merveilleux. Par la suite, époque après époque et vie après vie, il déclara qu'il avait atteint la voie et révéla le principe fondamental de sagesse et réalité.
[...] Dans ce passage, le Bouddha Shakyamuni annonce qu'il va confier à ses disciples primordiaux, les bodhisattvas Surgis-de-Terre, les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo, qui sont l'essence du Sutra du Lotus (note). Shakyamuni, parvenu à l'Éveil il y a d'innombrables kalpas par le passé, dit ailleurs : "Maintenant, mes voeux sont exaucés. J'ai converti tous les êtres vivants et leur ai permis d'accéder à la Voie du bouddha."
[...] Un passage (note) du chapitre Yujutsu* (XV) mentionne une période de cinquante kalpa mineurs qui, en raison des pouvoirs supranaturels du Bouddha, ne parut pas plus longue qu'une demi-journée aux membres de l'Assemblée ; à ce propos le Grand-maître* Zhiyi* fait le commentaire suivant : "Ce laps de temps en apparence très court, les éveillés le perçurent comme la longue période de cinquante kalpa mineurs ; mais à ceux qui étaient encore dans l'illusion, cette longue période parut aussi courte qu'une demi journée."(réf.)
[...] En examinant le passage du chapitre Yujutsu* (XV), nous voyons qu'il y est dit que les bodhisattvas Surgis-de-Terre ont fait l'éloge de l'Ainsi-venu pendant une période de cinquante kalpa mineurs, mais que les membres de l'Assemblée du Pic du Vautour, ayant reçu l'enseignement du Bouddha sous une forme provisoire, eurent l'impression que cela ne durait qu'une demi-journée. Dans son commentaire, Zhiyi* introduit les termes "personnes éveillées" et "personnes dans l'illusion". Selon lui, les membres de l'Assemblée ayant reçu l'enseignement du Bouddha sous une forme transitoire étaient dans l'illusion, et croyaient donc que le temps écoulé n'excédait pas une demi-journée, alors que c'était une impression fausse. Tandis que les bodhisattvas Surgis-de-Terre, étant, pour leur part, des "éveillés", considéraient ce laps de temps comme une durée de cinquante kalpa mineurs, ce qui était une juste compréhension des faits.
L'ainsité du Dharma Merveilleux (Sado, 1273 ? à Sairen-bo)

Il y a plus de vingt points (note) sur lesquels le Sutra du Lotus dépasse tous les [autres] sutras prêchés au cours de sa vie. Deux d'entre eux sont extrêmement importants : ce sont les enseignements dits des «trois» et des «cinq». Par «trois» on veut dire : trois mille kalpas dits de grains de poussière (note). Lorsque les sutras [autres que le Lotus] parlent de la durée de la période des pratiques du Vénéré Shakyamuni avant l'Éveil, les uns parlent de trois incalculables [kalpas]* , d'autres, de périodes plus longues que les kalpas de poussière*, d'autres de kalpas innombrables. Brahma a dit : « Cette terre est le fief que je régente depuis vingt-neuf kalpas».
[...] Si l'on examine pour tous les autres bouddhas et pour le Vénéré Shakyamuni la durée de leurs périodes de pratiques avant la réalisation de la bodhéité, on voit que pour tous les autres bouddhas elle a été soit de trois incalculables [kalpas]* , soit de cinq [cents] kalpas [dits de grains de poussière]*, tandis que pour le Vénéré Shakyamuni cette durée a été telle que, depuis trois mille kalpa dits de grains de poussière*, il a été le grand Héros qui a établi des liens avec tous les êtres vivants du monde Saha.
[...] Maintenant, si l'on examine le temps écoulé depuis l'accession des divers ainsi-venus à l'état de buddha comme résultat des pratiques (kwai, ), on voit que, pour les buddhas du passé, il a été tantôt de dix kalpas, tantôt de cent kalpas, tantôt de mille kalpas, tandis que le Vénéré Shakyamuni, Fondateur de la Doctrine, jouit depuis cinq cents kalpas dits de grains de poussière de la plénitude du fruit () de l'Éveil subtil (). L'Ainsi-Venu Vairocana, l'Ainsi-Venu Amida, l'Ainsi-Venu Yakuo*, tous les bouddhas des dix directions sans exception sont subordonnés au Vénéré Shakya, Fondateur de la Doctrine, notre Maître originel.
Traité sur l'essentiel du Lotus (Minobu, le 29 juin 1274, à Toki Jonin)

Même si l'on pratique les enseignements provisoires depuis d'innombrables kalpas, si l'on s'écarte du Sutra du Lotus, on ne pourra que tomber en enfer. Ce n'est pas moi, Nichiren, qui le dis ; c'est ce qu'affirme le Bouddha Shakyamuni, et que confirmèrent le bouddha Taho et toutes les émanations de Shakyamuni dans l'univers entier.
[...] Comment pourraient-ils échapper aux souffrances  ? Inévitablement, ils devront endurer l'effroyable chaleur des enfers tokatsu, kokujo et mugen* et l'insupportable froid des enfers guren et daiguren*. On lit dans le Sutra du Lotus : "Après sa mort, il tombera dans l'enfer avici. [Il ne renaîtra au bout d'un kalpa que pour retomber en enfer, et] il répétera ce cycle pendant d'innombrables kalpas."(réf.)
Enfer et bodhéité (Minobu, le 11 juillet 1274 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

S'ils sont incapables de produire un passage qui justifie leurs dires, rappelez-leur que, comme il est écrit dans le chapitre Hiyu* (III)  du Sutra du Lotus, la grave offense qu'ils commettent en calomniant l'enseignement définitif (jikkyo) et en restant attachés à des enseignements provisoires leur vaudra de tomber dans la grande citadelle de l'enfer avici où ils souffriront, vie après vie, pendant d'innombrables kalpas.
[...] Ce sutra est la resserre du trésor essentiel et secret des bouddhas"  ? Le Sutra Muryogi n'établit-il pas clairement que Shakyamuni enseigna la pratique des austérités bouddhiques pendant des myriades de kalpa avant de déclarer  : "En plus de quarante ans, je n'ai pas encore révélé la vérité"(réf.)  ? Ces passages n'ont d'autre objet que d'établir la supériorité et l'infériorité relative des sutras exposés [par ées.
[...] " Dans les trois sutras de l'école Jodo le bouddha Amida déclare : "Dix kalpas se sont écoulés depuis que j'ai atteint la bodhéité." Est-ce vraiment comparable à la révélation, dans le Sutra du Lotus, que Shakyamuni parvint à l'Éveil dans le passé gohyaku jintengo* ?
[...] "Ne suivez-vous pas vous-mêmes ceux qui "ne peuvent manquer de tomber dans les voies mauvaises"  ? Ne serez-vous pas au nombre des personnes qui devront subir les souffrances de l'enfer à l'avenir pendant d'innombrables kalpas  ?
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274 ? à Sammi-bo)

"Durant les Derniers jours du Dharma, après mon parinirvana, les enseignements erronés et les personnes démoniaques ne parviendront pas, malgré leurs efforts, à détruire le pays et le véritable enseignement bouddhique. Même si l’on essaie d’incendier le Mont Sumeru avec de l’herbe et du bois et une immense quantité de combustible, la montagne ne brûlera pas. Néanmoins, quand viendra le feu du kalpa de déclin à la fin de ce monde, un feu aussi petit que celui qui se sera allumé au pied du Mont Sumeru consumera tout jusqu’à la cendre.
Souverains de notre pays (Minobu, février, 1275)

Il est dit, dans le quatrième volume du Sutra du Lotus, au chapitre chapitre Hosshi* (X) : "Même si une personne mauvaise, à l'esprit dépourvu de toute bonté, apparaissait devant le Bouddha pendant la durée d'un kalpa, et le maudissait et l'injuriait sans cesse, sa faute serait encore légère. Tandis que la personne qui prononcerait ne serait-ce qu'un seul mot de médisance ou d'insulte à l'égard des laïcs, des moines ou des nonnes qui lisent et récitent le Sutra du Lotus, commettrait une faute très grave."
[...] Pour éclairer le sens de ce passage de Sutra, voici la définition que l'on peut donner d'un kalpa. Supposons que la durée de la vie humaine soit de quatre-vingt mille ans et qu'elle diminue d'un an tous les cent ans, autrement dit, de dix ans tous les mille ans. Supposons encore que la longévité continue à diminuer au même rythme jusqu'à ce que la durée de la vie humaine ne soit plus que de dix ans. A ce point, les dix ans d'une personne équivaudraient aux quatre-vingts ans d'un vieillard d'aujourd'hui. Puis le processus s'inverserait : au bout de cent ans, la durée de la vie, augmentant d'un an, deviendrait de onze ans et, cent ans plus tard, de douze ans. Mille ans plus tard, la longévité serait de vingt ans, et elle continuerait ainsi à s'allonger de siècle en siècle jusqu'à atteindre de nouveau quatre-vingt mille ans. On appelle kalpa le temps requis pour achever ce double processus de décroissance et de croissance. Il y a diverses autres définitions d'un kalpa mais, pour le moment, j'utiliserai le mot dans le sens que je viens d'expliquer. Pendant cette période d'un kalpa, certaines personnes, manifestant de la haine envers le Bouddha, créent ainsi un karma par leurs actions, ées. Devadatta fut une personne de ce genre.
[...] Si un homme aussi terriblement mauvais que Devadatta commettait ces trois types d'actions, physique, verbale et mentale, pendant toute la durée d'un kalpa moyen, s'il maudissait et injuriait le Bouddha Shakyamuni, le frappait à coups de bâtons et manifestait à son égard jalousie et envie, il commettrait sans doute une faute bien lourde.
[...] Il est dit aussi que, même si l'on ne ressent pas, intérieurement, la moindre animosité envers le Pratiquant du Sutra du Lotus à l'époque des Derniers jours du Dharma, même si l'on ne manifeste pas la moindre jalousie à son égard, seulement en se moquant de lui ou en le traitant à la légère, on encourra des rétributions encore plus graves que celles que dut subir Devadatta pour avoir commis les trois actions mauvaises ou que l'on subirait pour avoir maudit et insulté le Bouddha pendant toute la durée d'un kalpa moyen.
[...] Il est dit, dans le deuxième volume du Sutra du Lotus : "Si une personne [calomniait un sutra tel que celui-ci ou] en voyant certains lire, réciter, copier et pratiquer ce sutra, les méprisait, les détestait, les enviait ou éprouvait de la rancune à leur égard, [la sanction encourue par cette personne écoutez, je vais maintenant vous la dire : ] Quand sa vie parviendra à son terme, elle entrera dans l'enfer avici, en restera prisonnière pendant toute la durée d'un kalpa, et à la fin de ce kalpa, mourra de nouveau au même endroit. Elle continuera à répéter kalpas."(réf.)
[...] Il est dit encore, au chapitre chapitre Hosshi* (X), dans le quatrième volume du Sutra du Lotus: "Si une personne recherche la voie du Bouddha / et pendant toute la durée d'un kalpa / [joint les mains en (sa) présence et récite d'innombrables vers élogieux / ces éloges du Bouddha lui vaudront d'incommensurables bienfaits.] Et ceux qui font l'éloge et défendent les pratiquants de ce Sutra obtiendront une bonne encore plus grande."
[...] Lorsque l'on entre dans un kalpa de déclin, un vent violent se lève, appelé samghata, capable de déraciner le Mont Sumeru et de le soulever jusqu'au sommet du monde de la forme (note) avant de le réduire en poussière. Mais ce vent n'a même pas le pouvoir de faire bouger un seul poil du corps d'un bouddha.
[...] Trois semaines plus tard, le 7e jour du 3e mois, la terre aurait dû s'ouvrir sous ses pieds et le précipiter dans l'enfer avici pour un kalpa entier. Or, parce qu'il se rendit auprès du Bouddha, non seulement ses plaies purulentes guérirent totalement, mais il échappa aux douleurs de avici et prolongea sa vie
[...] C'est dire à quel point ce personnage appelé Bouddha Shakyamuni, Maître de la doctrine, est respectable. Pourtant, les bienfaits obtenus en lui rendant hommage non pas une heure ou deux, non pas un jour ou deux, mais pendant toute la durée d'un kalpa, - en joignant les mains, en levant les yeux vers le visage du Bouddha, en inclinant la tête, en abandonnant toute autre préoccupation, avec autant de sérieux que si l'on voulait éteindre un feu allumé sur sa propre tête, trouver de l'eau quand on a soif, ou de la nourriture quand on a faim - les bienfaits obtenus en faisant des dons au Bouddha et en lui rendant de cette façon constamment hommage, sont encore bien moindres que ceux que procurent les dons au Pratiquant du Sutra du Lotus à l'époque des Derniers jours du Dharma et le fait d'avoir prononcé son éloge, même sous forme de plaisanterie, ou avec aussi peu de conviction qu'une belle-mère
[...] Il est dit que les bienfaits ainsi obtenus [en honorant le pratiquant du Sutra du Lotus] sont cent, mille, dix mille, cent mille fois supérieurs à ceux que procure une croyance manifestée par l'action, la parole et la pensée, et des dons au corps vivant du Bouddha pendant la totalité d'un kalpa. C'est ce que veut dire le Grand-maître* Zhanlan* lorsqu'il écrit : "On goûtera une bonne fortune plus grande que celle d'un bouddha doté des dix honorables."(réf.)
[...] De plus, le Bouddha fit cette prédiction à Shariputra : "À l'avenir, au terme d'un nombre infini de kalpa, tu deviendras un bouddha appelé Keko [Fleur de lumière ou Éclat-Fleuri]"(réf.) Et, à l'intention de Mahakashyapa, il prédit  : "Dans une existence future [...] Et dans ère éclatante]."
[...] Pourquoi Shakyamuni s'entraîna-t-il dans la pratique religieuse pendant autant de kalpa qu'il y a [dans un monde] de grains de poussière, en s'efforçant d'atteindre la bodhéité  ? Dans l'unique désir de concrétiser l'idéal de la piété filiale. Car tous les êtres vivants des Six voies, venus àl'existence par les quatre formes de naissance, sont nos parents.
[...] En entendant cela, les prisonniers de l'enfer avici se dirent : "Quand nous vivions dans le monde Saha, nous aussi, nous avions des enfants, une épouse et des proches. Nous nous sommes demandé pourquoi aucun d'eux ne priait pour notre repos. Et nous avons pensé que, même s'ils le faisaient, leurs prières n'avaient peut-être pas assez de force pour qu'un effet bénéfique parvienne jusqu'à nous. Nos constantes lamentations n'y ont rien changé. Un jour, deux jours, une année, deux années, un demi kalpa, un kalpa entier se sont écoulés jusqu'à ce que nous rencontrions enfin un bon bouddhique et maintenant nous sommes sauvés  ! "
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

Si, depuis d'innombrables kalpas, les êtres humains ne cessent de transmigrer dans les Six voies sans jamais atteindre la bodhéité, c'est parce qu'ils sont avares de leur propre vie et ne la consacrent pas au Sutra du Lotus. Pendant 1200 ans, un bodhisattva nommé Kiken brûla son propre corps pour l'offrir au bouddha Nichigatsu Jomyotoku, et, pendant 72 000 mille ans, se brûla les bras en offrande au Sutra du Lotus, et renaquit par la suite sous la forme du bodhisattva Yakuo. Pendant de nombreux kalpas, le bodhisattva Fukyo fut calomnié, ridiculisé, attaqué à coups de canne et de bâton, de tuiles et de pierres, uniquement parce qu'il pratiquait le Sutra du Lotus. Mais par la suite, il renaquit sous la forme du Bouddha Shakyamuni. Ainsi la voie qui mène à la bodhéité requiert des formes de pratique différentes en fonction du temps.
[...] Si, par exemple, mille frères s'unissent pour tuer l'un de leurs parents, la rétribution de leur crime ne sera pas divisée par mille. Chacun d'eux sans exception devra tomber dans la grande citadelle de l'enfer et y endurer les mêmes souffrances pendant la durée d'un kalpa. Il en va de même
[...] Ainsi on dit que, au début du kalpa de formation, le dieu Brahma est descendu du ciel pour donner naissance aux divers êtres qui résident dans les Six voies. Cela fait de Brahma le parent de tous ces êtres. Pareillement, le Bouddha Shakyamuni est le parent de tous les êtres vivant en ce monde. Le Bouddha Shakyamuni est aussi le maître éclairé de tous les êtres vivants en ce pays. C'est grâce à ce maître que nous avons appris à reconnaître nos parents, c'est lui qui nous a permis de distinguer le blanc du noir.
Lettre au nyudo d'Ichinosawa (Minobu, le 8 mai 1275, à l'épouse du nyudo d'Ichinosawa)

En premier lieu, la doctrine sokushin jobutsu (devenir bouddha dès ce corps) selon le Sutra du Lotus est attestée par la fille du Roi-Dragon. Le chapitre Daibadatta* (XII) dit : “En l’espace d’un instant réaliser l’Éveil correct”. Il dit encore : “Elle se transforma et devint un homme”. Il énonce encore “elle se dirigea vers le monde immaculé en direction du sud”. Le Grand-maître* Saicho* dit : “La fille du Roi-Dragon qui enseigna, n’avait pas pratiqué pendant des kalpas ; les êtres à qui elle enseigna n’avaient pas pratiqué non plus pendant des kalpas.
Réponse à Dame Myoichi (Minobu, mai 1275 à Myoichi)

Celui qui veut s'engager dans la voie bouddhique doit, avant tout, tenir compte du temps. Par le passé, lorsque apparut le bouddha Daitsuchisho, il resta pendant une période de dix kalpas mineurs sans enseigner un seul sutra. A son propos, il est dit dans le Sutra du Lotus : "Il demeura en méditation, immobile, pendant plus de dix kalpas mineurs." Et on lit encore : "Le Bouddha, sachant que le temps n'était pas encore venu, bien qu'on lui demandât d'enseigner, resta assis en silence."
[...] Shakyamuni apparut en ce monde dans le kalpa de continuité, dans le neuvième kalpa de décroissance, à une époque où la longévité moyenne des hommes était de cent ans. L'époque où la durée de vie humaine diminue de cent ans à dix ans se divise elle-même en trois périodes : les cinquante ans du vivant de Shakyamuni pendant lesquels il enseigna, les deux mille ans des périodes du Dharma correct et du Dharma formel qui suivirent sa disparition, et enfin les dix mille ans de l'époque des Derniers jours du Dharma.
[...] Le Bouddha Shakyamuni déclara qu'à l'époque mauvaise des Derniers jours du Dharma, si quelqu'un maltraitait ou insultait les personnes qui propagent le Sutra du Lotus, il commettrait un crime cent, mille, dix mille, cent millions de fois plus grave que celui qui hait le Bouddha pendant la durée d'un kalpa.
[...] Abandonner le superficiel pour rechercher ce qui est profond demande du courage, c'est l'esprit de "rechercher le Bouddha" (jobu). Le Grand-maître* Zhiyi*, en suivant fidèlement Shakyamuni, a contribué à la propagation de l'école Hokke en Chine. Nous, la famille du Mont Hiei, en succédant à Zhiyi*, contribuons à la propagation de l'école Hokke au Japon." Le sens de ce commentaire est le suivant : depuis l'époque de la venue du Bouddha, dans le kalpa de sagesse et le neuvième kalpa de décroissance, à une époque où la longévité de la vie humaine, ayant diminué, n'était plus que de cent ans, au cours des cinquante années pendant lesquelles Shakyamuni exposa son enseignement, aussi bien que pendant les mille huit cents ans écoulés depuis sa disparition, il serait peut-être possible de trouver une personne, tout juste haute de cinq pieds, capable de soulever une montagne d'or d'une hauteur de 168.000 yojana et d'une largeur de 6.620.000 ri et de la faire passer par-dessus la Montagne de la Roue de fer plus rapidement qu'un vol de moineaux, ou aussi facilement qu'on saisirait un bout de tuile de quelques centimètres et le projetterait à une distance d'un ou deux cho.
[...] 2 Nous avons eu la chance de naître à l'époque des Derniers jours du Dharma, et nous pouvons progresser dans la foi sans faire un seul faux pas. Nous n'avons pas besoin pour cela de pratiquer comme les bodhisattvas pendant trois asogi kalpa (note), ni de donner notre corps en pâture aux tigres (note), afin d'obtenir la couronne invisible qui orne la tête du Bouddha.
[...] 2 Puisque le sabre précieux avait sombré dans la mer de l'ouest, (note) on a cru que les cinq grands Honorés avaient le pouvoir de vaincre les ennemis du Japon. Ces croyances semblent si profondément enracinées que la pierre dont l'usure correspond à un kalpa (note) pourrait être totalement érodée et la terre immense
[...] 2 Les école Jodo et Zen pouvaient prospérer dans d'autres pays mais, au Japon, il leur aurait été impossible de se développer, même en d'innombrables kalpas, sans l'acceptation du temple Enrakyu-ji [du Mont Hiei]. Mais un moine considéré comme le plus respectable du Mont Hiei, Annen, établit, dans son ouvrage intitulé Kyojijo Ron, une classification des neuf écoles donnant la première place au Shingon, la deuxième au Zen, la troisième à l'école Tendai-Hokke, la quatrième au Kegon, etc.
[...] 2 Même si l'on ramassait la totalité des plantes et des arbres de tout un système de mondes majeur, pour en faire du combustible, et si on les brûlait interminablement, on ne pourrait pas détruire, si peu que ce soit, le Mont Sumeru. Mais quand le grand incendie qui marque la fin d'un kalpa se produit, le feu surgit de l'intérieur de la montagne même et elle se trouve en un instant détruite par les flammes, et totalement réduite en cendres."
[...] 2 Le Bouddha dit à Ananda : " C'est comparable au lion lorsqu'il est mort. Aucun animal vivant dans l'air, sous terre, dans l'eau, ou sur la terre n'osera manger le cadavre d'un lion. Seuls les parasites nés dans les entrailles mêmes du lion se nourriront de sa chair. Ananda, il en va de même pour le Dharma du Bouddha. Elle ne peut pas être détruite de l'extérieur. Mais les mauvais moines qui se trouvent dans le corps de mon Dharma - ce sont eux qui détruiront ce Dharma que le Bouddha n'a pu établir qu'au terme de trois grands asogi kalpa."
[...] 2 C'est comparable au Mont Sumeru, la montagne dorée. Même en accumulant toutes les herbes et tout le bois contenus dans tout un système de mondes majeur et en les empilant jusqu'au ciel des quatre Rois célestes, et jusqu'aux autres cieux du Monde du désir, même en les brûlant pendant un an, deux ans, ou des dizaines de milliards d'années, il serait impossible de le détruire si peu que ce soit. Mais quand vient le temps de l'incendie qui marque la fin d'un kalpa, une flamme s'allume au pied même du Mont Sumeru, pas plus grande qu'une fève, qui détruit non seulement le Mont Sumeru mais l'ensemble ème de mondes majeur.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Il est dit, dans le quatrième volume du Sutra du Lotus, au chapitre Hosshi* (X) : "La personne qui cherche la Voie du Bouddha et qui, pendant un kalpa, joignant les mains devant moi, récitera d'innombrables stances à ma louange, parce qu'elle aura ainsi fait l'éloge du Bouddha, obtiendra des bienfaits incommensurables. Mais la bonne fortune qu'obtiendront ceux qui louent et honorent les pratiquants de ce Sutra sera plus grande encore."
[...] Cela signifie que le bienfait obtenu en faisant des offrandes à un Pratiquant du Sutra du Lotus, à l'époque des Derniers jours du Dharma, est encore supérieur à celui qui résulte de servir de tout son coeur un Bouddha aussi noble que Shakyamuni, par la parole, par la pensée et par l'action, pendant toute la durée d'un kalpa moyen. Cela semble invraisemblable mais comme ce sont les paroles d'or du Bouddha, rien n'autorise à en douter.
Lettre à Ko-no ama Gozen (Minobu le 16 juin 1275 à Ko-no ama Gozen)

Dans le deuxième volume du Myoho Renge Kyo* il est dit  : "Celui qui refuse d'avoir foi en ce sutra et au contraire s'y oppose détruit immédiatement les graines qui permettent de devenir bouddha en ce monde. [...] Que ce soit du vivant du Bouddha ou après sa disparition, certains s'opposeront à un sutra tel que celui-ci. Ils éprouveront mépris, haine, envie et rancune à l'égard de ceux qui lisent, récitent, transcrivent ce sutra et y croient [...] Après leur mort, ils tomberont dans l'enfer avici [...] A la fin d'un kalpa, ils y renaîtront, répétant ce cycle pendant d'incalculables kalpas."(réf.) Dans le septième volume, il est écrit  : "Pendant mille kalpas, dans l'enfer avici ils endurèrent grands supplices et tourments. Dans le troisième volume, on lit  : "Ceux qui ont erré dans les mauvaises voies pendant la durée de sanzen jintengo* "(note)  ; et le sixième volume fait allusion à "Ceux qui restèrent submergés par la souffrance pour la durée de gohyaku jintengo*". (réf.) Il est dit dans le Sutra du Nirvana  : "Si vous êtes tué par un éléphant sauvage, vous ne tomberez pas dans les trois mauvaises voies, mais, si de mauvais sont cause de votre mort, vous tomberez inévitablement trois mauvaises voies."
[...] Ce qu'il devrait craindre est l'offense au grand Dharma, ainsi que la compagnie des opposants au Dharma, car ils le feront inéluctablement sombrer dans l'effroyable enfer avici. On peut se lier avec de mauvais amis et, dans le désir de lui nuire, verser le sang du Bouddha, tuer ses propres père et mère, ôter la vie à quantité de sages, troubler l'unité du Sangha, et détruire en soi toutes les racines de bonté  ; mais, si l'on fixe son esprit sur le véritable Dharma, il reste possible de se libérer de cet enfer avici. Tandis qu'un autre, en s'opposant au Dharma d'une profondeur insondable, ne parviendra pas à s'en délivrer pendant d'innombrables kalpas. Au contraire, si une personne permet aux autres de s'éveiller à un tel enseignement et d'avoir foi en lui, il est leur père et leur mère, ainsi qu'un bon ami bouddhique. C'est une personne de sagesse. Après la disparition du Bouddha, en corrigeant les conceptions erronées et les théories nuisibles, elle permet aux autres d'entrer dans la Véritable voie, manifestant elle-même une foi pure dans les Trois trésors, et commettant des actes méritoires qui conduisent àl'Éveil."
La question à approfondir jour et nuit (Minobu, 28 août 1275 ? , Toki Jonin)

Supposez que quelqu'un réduise une galaxie en poussière ; il emporte alors cette poussière avec lui, parcourant mille galaxies vers l'est, pour y laisser tomber une première particule. Il poursuit sa route vers l'est et mille galaxies plus loin, lâche une deuxième particule. Il continue de cette manière, lâchant une particule après l'autre, jusqu'à ce qu'il ait épuisé toute la galaxie réduite en poussière ; puis il rassemble alors toutes les galaxies rencontrées en chemin, qu'elles aient reçu une particule ou non, et les réduit elles aussi en poussière. Il place ces particules côte à côte, en laissant s'écouler un kalpa entier entre le dépôt de chacune d'elles. Une fois le premier kalpa passé, il place la seconde particule, puis la troisième, jusqu'à ce que se soient écoulés autant de kalpas qu'il y a de particules de poussière. On appelle sanzen-jintengo la durée équivalente à la totalité de ces kalpas.
[...] Quelquefois, ils se trouvèrent dans les sept enfers principaux, ou moins fréquemment dans les cent et quelques autres enfers. En de très rares occasions, ils obtinrent des vies dominées par l'avidité, l'animalité ou asura, et durent attendre des myriades de kalpa pour pouvoir renaître en tant qu'êtres humains dans des vies dominées par les états des hommes et du ciel. Le troisième chapitre du Sutra du Lotus dit : "Ils résident en enfer si longtemps qu'ils en viennent à trouver aussi naturel d'y vivre que de jouer dans un jardin, et ils se sentent à l'aise dans les autres mauvaises voies."
[...] Ceux qui commettent les dix mauvaises actions tombent dans l'enfer de tokatsu ou kojujo, et ils doivent y passer cinq cents vies ou mille "années-enfer". Ceux qui commettent les cinq forfaits tombent dans l'enfer avici et, après y être restés pendant un kalpa , renaissent en ce monde.
[...] Comment se fait-il, alors, que ceux qui abandonnent le Sutra du Lotus tombent dans l'enfer avici et doivent y demeurer pendant un nombre incalculable de kalpa  ? La faute d'abandonner sa foi dans le Sutra ne paraît pas, sur le moment, aussi terrible que de tuer ses parents. Pourtant, même si quelqu'un tuait ses parents dans une, deux, dix, cent, mille, dix mille, cent mille, un million, ou même un milliard de vies, il n'aurait pas à rester en enfer aussi longtemps que sanzen-jintengo. Et si quelqu'un tuait un, deux, dix, cent, mille, dix mille ou jusqu'à un milliard de bouddha, devrait-il demeurer en enfer aussi longtemps que gohyaku-jintengo  ? Pourtant, ces trois groupes d'auditeurs-shravakas durent souffrir pendant une période égale à sanzen-jintengo, et les grands bodhisattvas pendant une période égale à gohyaku-jintengo, abandonner le Sutra du Lotus.
[...] Dans un lointain passé, Shariputra commença sa pratique des austérités de bodhisattva à l'époque des Derniers jours du Dharma d'un bouddha nommé Sendara. Il avait déjà pratiqué pendant soixante kalpa quand le Roi-Démon du sixième Ciel réalisa avec inquiétude qu'il ne restait plus à Shariputra que quarante kalpa pour achever sa pratique de bodhisattva. Le démon se déguisa en brahmane, et supplia de lui donner un de ses yeux. Shariputra lui donna un oeil, mais, dès lors il perdit toute volonté de pratiquer et abandonna, tombant de ce fait dans l'enfer avici pendant d'innombrables kalpas. Soixante-huit millions de croyants dans les Derniers jours du Dharma du bouddha Daishogon furent trompés par le moine Kugan et trois autres moines, à tel point qu'ils dénoncèrent Fuji-biku (note), et pour cela, tombèrent dans le même enfer pour autant de kalpa qu'il y a de particules de poussière sur la terre. Les hommes et les femmes des Derniers jours du Dharma du Bouddha Shishionno* suivirent le moine Agramati* qui observait les préceptes, mais se moquèrent de Kikon et demeurèrent aussi en enfer pendant d'innombrables kalpas. Soixante-huit millions de croyants dans les Derniers jours du Dharma du bouddha Daishogon furent trompés par le moine Kugan et trois autres moines, à tel point qu'ils dénoncèrent Fuji-biku (note), et pour cela, tombèrent dans le même enfer pour autant de kalpa qu'il y a de particules de poussière sur la terre. Les hommes et les femmes des Derniers jours du Dharma du Bouddha Shishionno* suivirent le moine Agramati* qui observait les préceptes, mais se moquèrent de Kikon et demeurèrent aussi en enfer pendant d'innombrables kalpas.
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

Un sage est celui qui perçoit clairement les trois phases de la vie. Les Trois Augustes et Cinq Empereurs auxquels le confucianisme se réfère, tout comme les Trois Sages [de la Chine ancienne], n'appréhendaient que le présent ; ils ne connaissaient ni le passé, ni l'avenir. Les brahmanes, capables de percevoir quatre-vingt mille kalpas dans le passé et l'avenir, étaient, dans une infime mesure, des sages. Les personnes des deux véhicules du Hinayana, connaissant le Dharma de cause et d'effet pour le passé et le futur, étaient des sages supérieurs aux brahmanes.
[...] Les bodhisattvas du Hinayana percevaient le passé sur une période de trois asogi kalpa, alors que les bodhisattvas de l'enseignement commun (tsugyo) pratiquaient le bouddhisme pendant autant de kalpa qu'il y a de grains de poussière dans un monde, et les bodhisattvas de l'ensignement spécifique (bekkyo) connaissaient le passé dans chacune des cinquante deux étapes [qui mènent à l'Éveil ]. Dans shakumon, le Bouddha Shakyamuni mentionne la période de sanzen-jintengo et c'est pourquoi le Sutra du Lotus est supérieur aux enseignements précédents. Dans honmon, Shakyamuni révèle un passé infiniment lointain appelé gohyaku-jintengo, et prédit des événements devant se produire dans d'innombrables kalpas à l'avenir.
Un Sage Perçoit les Trois Phases de la Vie (Minobu, 1275, à Toki Jonin)

De plus, à l'époque des Derniers jours du Dharma du Bouddha Shakyamuni - lorsque le monde est dans le chaos, et quand le souverain, ses ministres et le peuple, vouent tous la même haine au Pratiquant du Sutra du Lotus, au point qu'il est contraint de vivre comme un poisson dans une mare en période de sécheresse, ou comme un daim poursuivi par des chasseurs - celui qui rend visite au Pratiquant obtiendra des bienfaits bien plus grands que tous ceux qu'il aurait pu acquérir en servant par l'esprit, la parole et l'action, durant tout un kalpa, le Bouddha Shakyamuni de son vivant. Tout cela ressort clairement des paroles d'or du Bouddha. Le soleil est brillant et la lune lumineuse. Les mots du Sutra du Lotus sont également brillants et lumineux, radieux et éclatants comme le reflet d'un visage dans un miroir poli, ou l'image de la lune se reflétant à la surface d'un étang d'eau pure.
La bonne fortune en cette vie (Minobu, le 19 janvier 1276, à Nanjo Tokimitsu)

Mais si vous proférez maintenant ce grand mensonge qu'il existe un sutra supérieur au Sutra du Lotus, j'en suis persuadé, avant même que n'arrive le kalpa de déclin, vous viendrez vous écraser sur la terre. Pire, la terre s'ouvrira et vous tomberez jusqu'au fin fond de la grande citadelle de l'enfer avici entourée de murailles de fer (note)  ! Si vous dites pareils mensonges, rien ne vous autorise à briller un seul instant de plus au ciel, ni à tourner autour de la terre et de ses quatre continents ! "
[...] Vous brandissez, du haut des sommets les plus élevés, la bannière de la doctrine qui veut que maîtres et disciples soient libérés des entraves du monde des trois plans, mais vous persistez à emprunter la voie selon laquelle il faut des kalpas pour atteindre la bodhéité. Vous confondez les trois sortes de chariots [les enseignements provisoires] avec le chariot tiré par un grand boeuf blanc qui se trouve devant la porte (note). Comment pourriez-vous atteindre la première étape de sécurité et parvenir à l'Éveil en ce monde àune maison en feu  ? "(réf.) 
[...] A l'époque des Derniers jours du Dharma du bouddha Ionno, même ceux qui se repentirent de leurs mauvaises actions durent endurer pendant mille kalpas les souffrances d' avici (note).
[...] Que dire alors de la situation actuelle, quand les moines du Shingon, les adeptes du Zen et les disciples du Nembutsu n'éprouvent pas le moindre repentir  ? [Comment pourraient-ils ne pas vérifier la prédiction du Sutra  : ] "Ils renaîtront ainsi [en enfer] pendant d'innombrables kalpas"  ? (réf.)
[...] On peut, comme Jizang, cesser d'enseigner, disperser ses disciples, [devenir disciple de Zhiyi*] et même faire de son propre corps un pont [pour son maître]. Mais je crains que cela ne suffise pas pour effacer le crime de s'être auparavant opposé au Sutra du Lotus. Ceux qui, en grand nombre, méprisèrent et attaquèrent le bodhisattva Fukyo, même si par la suite ils crurent en ses enseignements et devinrent ses disciples, ne purent effacer le grave crime qu'ils avaient commis et résidèrent, avici pendantd'innombrables kalpas"  ? (réf.)
[...] Ennin* prétendit avoir fait un rêve dans lequel il avait transpercé le soleil d'une flèche. Et Kukai* proféra un mensonge éhonté en prétendant qu'au printemps de la neuvième année de l'ère Konin (818), alors qu'il priait pour que cesse la grande épidémie, le soleil était apparu au milieu de la nuit. Depuis le kalpa de formation [durant lequel la terre prit forme], jusqu'au neuvième kalpa du déclin dans le kalpa de continuité, vingt-neuf kalpa se sont écoulés. Mais, durant toute cette période, on n'a jamais entendu dire que le soleil soit apparu en pleine nuit  ! De même, en ce qui concerne le rêve d'Ennin*  : dans les cinq mille ou sept mille volumes des écrits bouddhiques, aussi bien que dans plus de trois mille volumes de littérature non bouddhique, où est-il écrit que le rêve de transpercer èche est un rêve de bon augure  ?
[...] Même si un tel phénomène avait été noté, il serait difficile de croire à sa réalité. Au cours des vingt kalpa écoulés depuis le kalpa de formation, comme au cours des neuf kalpa du kalpa de continuité, vingt-neuf kalpa,
[...] Dans les sutras bouddhiques, il est dit que, au cours du kalpa du déclin, deux soleils, trois soleils, ou même sept soleils brilleront ensemble, mais ils doivent apparaître dans la journée [pas dans la nuit]. Et si le soleil apparaissait la nuit dans notre propre région [le continent de Jambudvipa au Sud] que se passerait-il alors dans les trois autres régions de l'Est, de l'Ouest et du Nord ?
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Il est dit dans le quatrième volume du Sutra du Lotus : "Le crime qui consiste à prononcer ne serait-ce qu'un mot de critique à l'égard de ceux qui croient au Sutra du Lotus et l'enseignent, qu'ils soient laïcs ou moines, est plus lourd que le crime d'insulter ouvertement le Bouddha Shakyamuni pendant tout un kalpa."
[...] Il est dit dans le chapitre chapitre Hosshi* (X) : "Les bienfaits obtenus en faisant des offrandes à un moine qui enseigne le Sutra du Lotus sont encore plus grands que ceux que l'on obtient en offrant d'innombrables trésors au Bouddha pendant huit milliards kalpas. Et celui qui peut entendre le Bouddha enseigner ce Sutra, ne serait-ce qu'un instant, ressentira la joie intense que procure un immense bienfait."
[...] Alors, tous les êtres humains et célestes se rassemblèrent autour de Sessen Doji en disant : "Quelle merveille, quelle merveille, c'est un véritable bodhisattva  ! " Ainsi, en donnant son corps pour entendre la moitié d'un verset, Sessen Doji parvint à échapper aux souffrances de la vie et de la mort pendant douze kalpa.
Les quatorze oppositions (Minobu, fin 1276, au nyudo Matsuno Rokuro Zaemon)

On lit dans le chapitre Anrakugyo* (XIV)  : "Dans cette époque à venir des Derniers jours, lorsque le Dharma sera sur le point de disparaître, ceux qui écouteront, croiront, liront et réciteront ce Sutra". Et dans le chapitre Jinriki* (XXI) : "A ce moment-là, le Bouddha s'adressa à Jogyo et à la multitude des bodhisattvas rassemblés, et leur dit : "Même si [en employant les pouvoirs surnaturels des bouddhas pendant un nombre incalculable, illimité de centaines de milliards de kalpa] je devais énumérer tous les bienfaits que procure ce Sutra pour le transmettre, je ne pourrais jamais totalement y parvenir.
[...] De plus, les mots "terre de paix et de félicité", sont l'expression employée pour désigner les diverses Terres pures. Et le bouddha Amida dont il est question ici [dans le Sutra du Lotus] n'est pas le bouddha Amida mentionné dans le Sutra Kammuryoju. Ce dernier était à l'origine un moine nommé Hozo, ayant formulé quarante-huit voeux et un bouddha parvenu à l'illumination il y a de cela dix kalpas.
Question : dans un sutra [le Sutra Muryogi] on lit : "Depuis quarante et quelques années, je n'ai toujours pas révélé la vérité." Et encore : "[Celui qui ne parvient pas à entendre ce sutra] n'atteindra jamais à l'Éveil suprême, même au terme d'un nombre incalculable, illimité, inconcevable d'asogi kalpa." Que veulent dire ces passages ? Réponse : ces passages signifient que parmi les diverses doctrines qu'il exposa pendant cinquante ans, le Bouddha Shakyamuni n'exposa la vérité ni dans le Sutra Kegon*, qui représente le début de son enseignement, ni dans les sutras Hodo* et Hannya* enseignés par la suite. Voilà pourquoi ceux qui pratiquent l'enseignement des écoles Zen, Nembutsu ou Ritsu, même s'ils pratiquent pendant un nombre incalculable et infini de kalpa, n'atteindront jamais la bodhéité.
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, mars 1277 ? à Myoho-ama)

Ils se sont détournés du Sutra du Lotus pour aller vers les enseignements provisoires liés au culte d'Amida. Ils font partie de ceux qui "préfèrent ce qui est petit à ce qui est grand." (note) A en juger par les exemples du passé, ils tomberont probablement dans les trois mauvaises voies pour y souffrir à l'avenir pendant d'innombrables kalpas. Ce sont des personnes de ce genre que décrit le passage d'un écrit de Zhiyi* : "La rencontre d'un mauvais ami leur fait perdre leur véritable esprit de recherche."
[...] Habitants de ce pays, je vous en conjure, ne méprisez pas mes disciples  ! Si l'on s'interroge sur leur passé, [on verra que] ce sont de grands bodhisattvas qui ont fait des offrandes aux bouddhas pendant quatre-vingt myriades de millions de kalpa et qui ont pratiqué sous la direction de bouddha aussi nombreux que les grains de sable du Hiranyavati et du Gange. Et à l'avenir, ils obtiendront les bienfaits se transmettant jusqu'à la cinquantième personne, supérieurs à ceux que peuvent procurer des dons à tous les êtres vivants pendant une période de quatre-vingts ans.
Les Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 (  ? ) à Toki Jonin)

Tous les habitants du Japon, à l'heure actuelle, rejettent le Bouddha Shakyamuni et invoquent le nom du bouddha Amida ; ils ignorent le Sutra du Lotus, et ont foi dans le Sutra Kammuryoju et dans d'autres sutras. Il n'y a parmi eux que des laïcs, hommes ou femmes, faisant des offrandes à ceux qui s'opposent au Dharma, ou des moines renommés, et même le dirigeant du pays, qui respectent comme des sages des hommes commettant en réalité les cinq ou sept Fautes capitales ou les Huit offenses. A leur propos, il est dit dans le Sutra : "En agissant ainsi, ils renaîtront encore et encore dans l'enfer avici pendant un nombre incalculable de kalpa."(réf.)
Lettre de pétition de Yorimoto (Minobu, le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)

L'atteinte de la bodhéité est [en vérité difficile, ] plus difficile que l'exploit qui consiste à placer une aiguille au sommet du Mont Sumeru de ce monde et à lancer un fil du sommet du Mont Sumeru d'un autre monde directement dans le chas de cette aiguille. Exploit d'autant plus difficile qu'il doit être accompli face à un vent contraire. Il est dit dans le Sutra du Lotus : "Au cours d'innombrables millions de kalpa d'une durée inconcevable, ce Sutra du Lotus a rarement été entendu. Au cours d'innombrables millions de kalpa d'une durée inconcevable, les bouddhas, Honorés du monde, ont rarement enseigné ce Sutra. Par conséquent, ceux qui le pratiqueront après la disparition du Bouddha ne devront éprouver aucun doute en entendant un Sutra tel que celui-ci."
[...] Dans le Sutra du Nirvana il est dit : "Les êtres humains souffrent depuis d'innombrables kalpas. [Au cours de ses multiples vies] les os d'une personne, en un seul kalpa, s'accumulent aussi haut que le Mont Vipula, à Rajagriha, ête autant de lait qu'il y a d'eau dans les quatre océans (note)."
[...] Ce sont des mots que vous devriez graver dans votre coeur. Ils signifient que des baguettes de quatre pouces taillées dans les arbustes et les arbres de tout l'univers ne suffiraient pas pour compter les parents qui vous ont donné naissance depuis d'innombrables kalpas. Vous avez donc eu un nombre incalculable de parents dans vos existences passées, sans avoir jamais encore rencontré le Sutra du Lotus. Si vous désobéissez maintenant aux paroles d'un père ou d'une mère, personnes que l'on rencontre aisément, pour suivre un ami du Sutra du Lotus, personne que l'on rencontre rarement, vous pourrez non seulement atteindre la bodhéité mais aussi conduire à l'Éveil le père ère à qui vous avez désobéi.
Les Trois Obstacles et les Quatre Démons (Minobu, le 20 novembre 1277 à Hyoe no Sakan Munenaga)

Le Sutra du Lotus ne mentionne ni mudra ni mantra dharani*, mais il a le mérite de déclarer que les personnes des deux véhicules pourront atteindre la bodhéité ; il donne même le nom des kalpas au cours desquels cela se produira, les terres où cela aura lieu et le nom que les divers auditeurs-shravakas porteront lorsqu'ils deviendront bouddha. On y lit aussi que le Bouddha atteignit l'Éveil dans un passé illimité. Le Sutra Vairocana* a beau décrire des mudra et des mantra dharani*, il ne dit rien de l'atteinte de la bodhéité par les personnes des deux véhicules ou de l'Éveil primordial du Bouddha illimité.
[...] Mais si la bouche appartient à une personne incapable de devenir bouddha, comment les mantra dharani* prononcés par la bouche pourraient-ils la conduire à la bodhéité  ? Si elle ne rencontre pas le Sutra du Lotus, une personne des deux véhicules peut bien pratiquer les mudra et les mantra dharani* de plus de mille deux cents Honorés pendant d'innombrables kalpas, elle n'atteindra jamais la bodhéité, par le corps, la bouche
Lettre à Shomitsu-bo (Minobu, 1277 à Shomitsu-bo)

Il est dit dans le Sutra du Lotus que ceux qui haïssent le Pratiquant de ce Sutra tomberont dans l'enfer avici. Dans le quatrième volume, on lit (réf.) que manifester de l'hostilité envers un Pratiquant du Sutra du Lotus aux époques ultérieures est une faute plus grave que d'insulter le Bouddha pendant la totalité d'un kalpa moyen. Il est écrit, dans le 7e volume, que ceux qui dénigrent le pratiquant subiront les souffrances de l'enfer avici pendant mille kalpas. Dans le 5e volume, nous lisons que, après la disparition du Bouddha, quand viendra l'époque des Derniers jours du Dharma, apparaîtra immanquablement un Pratiquant du Sutra du Lotus ; il y est dit que, à cette époque, dans le pays où il vivra, d'innombrables moines, observant ou violant les préceptes, se rassembleront et dénonceront le pratiquant auprès du souverain du pays, le feront condamner à l'exil et tenteront de l'éliminer.
Pas de sécurité dans le Monde des trois plans (Minobu, 13 février 1278 à Matsuno)

On dit que l'eau du fleuve Jaune devient claire une fois tous les mille ans, et que, de même, un sage apparaît en ce monde une fois tous les mille ans. Un bouddha n'apparaît en ce monde qu'au terme d'innombrables kalpas. Pourtant, il est encore plus difficile de rencontrer le Sutra du Lotus que de rencontrer un bouddha. Et même si l'on rencontrait le Sutra du Lotus, il est encore plus rare pour un simple mortel, à l'époque des Derniers jours du Dharma, de rencontrer le véritable Pratiquant du Sutra.
Grandes lignes du chapitre Zokurui et d'autres (Minobu, juin 1278, à Dame Nichinyo)

"Le chasseur lui répondit  : "Je l'ai déposé dans le récipient impur d'un simple profane, et je l'ai déjà souillé en commençant à manger." Mais le sage insista  : "Donnez-le moi quand même. Si je ne mange pas immédiatement quelque chose, je ne survivrai pas." Bien que gêné du peu de valeur de ce qu'il offrait, le chasseur lui fit don de sa nourriture. Lorsque le sage lui rendit le bol, il n'y avait laissé qu'un seul grain de millet. Mais ce grain se changea en sanglier. Le sanglier se changea en or, et l'or se transforma en cadavre. Puis le cadavre se transforma en un homme en or massif. Chaque fois que le chasseur coupait l'un des doigts de l'homme d'or pour le vendre, un nouveau doigt d'or repoussait. Si bien que pendant quatre-vingt-onze kalpa, le chasseur renaquit immensément riche, jusqu'à ce qu'il apparaisse sous sa forme présente, celle d'Aniruddha, et devienne disciple du Bouddha. Ce n'était, certes, qu'une maigre portion de millet, mais parce qu'elle avait sauvé la vie d'un sage dans un pays où régnait la famine, il obtint un merveilleux
Réponse à Tokimitsu (Minobu, le 8 juillet 1278, à Nanjo Tokimitsu)

Le Grand-maître* Saicho*, fondateur du temple Enrakyu-ji du Mont Hiei, le premier à répandre les véritables enseignements du Sutra du Lotus au Japon, commente ce point en ces termes : "Ni maîtres ni disciples n'ont besoin de persévérer dans la pratique des austérités [vie après vie] pendant d'innombrables kalpas pour atteindre la bodhéité. Le Sutra du Dharma Merveilleux a le pouvoir de faire atteindre la bodhéité sans changer d'apparence."(réf.) Le Grand-maître* Zhiyi*, le premier à enseigner le véritable sens du Sutra du Lotus dans son pays, la Chine, fit remarquer  : "Les autres sutras prédisent que les hommes peuvent parvenir à la bodhéité mais pas les femmes. Seul ce Sutra prédit que tous les êtres humains atteindront la bodhéité."(réf.)
Le sutra permettant véritablement d'honorer sa dette (Minobu, le 28 juillet 1278 à Sennichi-ama)

On lit dans le Sutra que les bienfaits obtenus en persévérant dans la pratique malgré les persécutions sont plus grands que ceux que l'on obtient en faisant des offrandes au Bouddha pendant un kalpa tout entier.
Plus la source est lointaine, plus le courant est long (Minobu, le 15 septembre 1278, à Shijo Kingo)

Les bouddhas des trois phases de la vie sont les mille bouddhas du kalpa de gloire passée, les mille bouddhas de l'actuel kalpa de sagesse, et les mille bouddhas du futur kalpa de constellation, ainsi que tous les autres bouddhas dépeints dans les sutras du Mahayana et du Hinayana, provisoires et définitifs, exotériques et ésotériques, y compris les sutras Kegon*, du Lotus et du Nirvana. Ces bouddhas, tout comme les bodhisattvas des mondes des dix directions aussi nombreux que des grains de poussière, ont tous leur origine dans le seul caractère Myo [mystique ou merveilleux] du Sutra du Lotus.
Le tambour à la porte du Tonnerre (Minobu, 19e jour du 10 mois (intercalaire) 1278, à Sennichi-ama)

C'est ainsi que le Bouddha Shakyamuni expliqua la difficulté, même pendant la durée infinie d'un kalpa, pour une tortue borgne de rencontrer un morceau de bois de santal flottant percé d'un trou à la taille convenable.
[...] Le fait qu'elle n'ait ni pattes ni nageoires est l'indication que nous n'avons créé la cause d'aucune bonne fortune ; que son ventre soit brûlant évoque les huit enfers brûlants auxquels nous mènent la colère et la rancune ; que son dos soit glacé est un rappel des huit enfers glaciaux dans lesquels nous précipitent l'avidité et la convoitise* ; qu'elle vive pendant mille ans au fond du grand océan illustre la très grande difficulté qu'ont les êtres humains à sortir, une fois qu'ils y sont tombés, des trois voies mauvaises ; qu'elle remonte à la surface de la mer une fois tous les mille ans symbolise la difficulté qu'il y a, ne serait-ce qu'une fois tout au long d'innombrables kalpas, à sortir des trois voies mauvaises et à naître sous forme humaine à la même époque que celle où le Bouddha Shakyamuni apparut en ce monde.
La tortue borgne et le bois de santal flottant (Minobu le 26 mars 1279 à la femme de Matsuno)

Les fondateurs de doctrine et les maîtres qui sont apparus aux époques du Dharma correct et du Dharma formel n'ont pas établi cet objet de vénération parce qu'ils respectaient l'interdiction du Bouddha. Prendre pour objet de vénération Shakyamuni qui atteignit la bodhéité il y a d'innombrables kalpas ainsi que ses compagnons aurait été aussi inconcevable que l'apparition du soleil en pleine nuit ou celle de la lune en plein jour. Les quatre rangs de saints aux époques du Dharma correct et du Dharma formel ne l'ont pas même mentionné, parce que c'est le bodhisattva Jogyo qui doit apparaître pour l'établir, dans la première période de cinq cents ans de l'époque des Derniers jours du Dharma. Nagarjuna et Vasubandhu le connaissaient dans leur coeur mais ne le révélèrent pas aux autres.
Sur l'établissement des Quatre Bodhisattvas (Minobu, 17 mai 1279 à Toki Jonin)

Maudgalyayana suivit précisément les instructions du Bouddha, et il en résulta que sa mère fut libérée du monde des esprits faméliques* dans lequel elle était condamnée à souffrir pendant un kalpa. Tel est le récit que l'on trouve dans l'écrit appelé Sutra Urabon. Voilà pourquoi, après la disparition du Bouddha, et de nos jours encore, en cette époque des Derniers jours du Dharma, les gens célèbrent cette cérémonie le 15e jour du 7e mois, et cette pratique est maintenant devenue coutumière.
Sur les cérémonies d'urabon (Minobu, le 13 juillet 1279  ? (1277 ou 1280)

La situation dans le monde d'aujourd'hui n'est en rien différente. On pourrait comparer la période qui couvre les sept générations des divinités célestes et les cinq générations des divinités terrestres, autrement dit les douze premiers règnes de l'histoire japonaise, à un kalpa de formation. Grâce à l'accumulation de bonne fortune liée à l'observance des préceptes dans des vies antérieures, même si le peuple, à l'époque, ne fit que peu d'efforts en direction de la bonté, le pays fut encore bien gouverné et les gens bénéficièrent d'une grande longévité.
[...] Dans un kalpa de déclin, trois calamités majeures se produisent : les calamités du feu, de l'eau et du vent. Et dans le kalpa de décroissance, trois calamités de moindre importance : la famine, les épidémies et la guerre. La famine est provoquée par l'avidité, les épidémies par l'ignorance, et la guerre par la colère.
Le roi Rinda (Minobu, le 17 août 1279 à Soya Doso, fils de Soya Kyoshin)

Ainsi, pour atteindre la bodhéité, Shariputra pratiqua les austérités de bodhisattva pendant soixante kalpa, mais il finit par céder devant les obstacles et retomba dans les voies des deux véhicules. Même ceux qui reçurent l'enseignement de Shakyamuni, alors qu'il était le seizième fils du bouddha Daitsu, sombrèrent dans le monde des souffrances pendant la durée de sanzen-jintenngo. D'autres, qui avaient reçu son enseignement dans le passé encore plus lointain où il atteignit pour la première fois l'Éveil, souffrirent pendant la durée de gohyaku-jintengo. Toutes ces personnes pratiquaient le Sutra du Lotus, mais lorsque le Démon du sixième Ciel prit la forme de leur souverain ou d'autorités diverses pour les persécuter, elles abandonnèrent leur foi et se mirent donc à errer à travers les six voies, pendant d'innombrables kalpas.
La porte du dragon (Minobu, 6 novembre 1279 à Nanjo Tokimitsu)

Le septième volume du Sutra du Lotus affirme : "Ce sutra est un excellent médicament pour les maux de toute l'humanité."(réf.) On ne trouve ces mots dans aucun autre sutra. Tous les enseignements du Bouddha sont des paroles d'or pleines de vérité : depuis d'innombrables kalpas, elles n'ont jamais contenu la moindre erreur. Le Sutra du Lotus est la vérité parmi toutes les vérités enseignées par le Bouddha, car ce dernier y déclare désormais "rejeter sincèrement les enseignements provisoiresé. (réf.)
Sur la possibilité de prolonger sa vie (Minobu, 1279 à Myojo, femme de Toki Jonin)

La raison pour laquelle une personne, pendant d'innombrables kalpas, depuis le plus lointain passé jusqu'à présent, n'est jamais parvenue à atteindre la bodhéité, est celle-ci   : en pareille situation, par peur, elle n'a pas osé parler. Et ce principe ne sera pas moins vrai à l'avenir.
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280, à Akimo to)

Un seul don au Pratiquant du Sutra du Lotus entraîne des bienfaits cent mille myriades de fois plus importants que ceux que l'on pourrait obtenir en offrant d'innombrables trésors au Bouddha Shakyamuni pendant plus de huit milliards de kalpa. C'est ce que le Bouddha enseigne.
Lettre à Niike (Minobu, février 1280 à Niike Saemon no jo)

Quant au Bouddha Shakyamuni, il naquit dans la neuvième période du kalpa de continuité, à une époque où la longévité humaine était de cent ans. Il eut pour père le roi Shuddhodana, et pour mère, la Dame Maya. Il naquit en Inde centrale, dans l'état de Kapilavastu, en un lieu qu'on appelle les Jardins de Lumbini, le 8e jour du 4e mois d'une année placée sous le signe cyclique kinoe-tora. Il mourut à l'âge de quatre-vingts ans, au bord de la rivière Ajitavati, à Kushinagara, en Inde de l'Est, le 15e jour du 2e mois d'une année placée sous le signe cyclique mizunoe-saru.
Sur le Bodhisattva Hachiman (Minobu, décembre 1280, à Nichigen-nyo, l'épouse de Shijo Kingo)

Dans ce même Hokke Shuku, il est dit encore : "Ni le maître ni les disciples n'ont besoin de pratiquer des austérités pendant d'innombrables kalpas avant d'atteindre la bodhéité. Grâce au pouvoir du Sutra du Lotus, ils peuvent y parvenir sans changer d'apparence."
[...] On lit dans le Hokke Shuku  : "Ni le maître ni les disciples n'ont besoin de pratiquer les austérités pendant d'innombrables kalpas afin d'atteindre la bodhéité. Grâce au pouvoir du Sutra du Lotus, ils peuvent y parvenir sans changer d'apparence [en cette vie-ci]. Ici, le Grand-maître* Saicho* ne semble pas accorder de crédit au mot "seul" du Bodaishin Ron.
Le principe de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence (Minobu, en 1280? , à Myoichinyo)

Bien que vous ne puissiez donner autant d’organes tels que les innombrables grains de sable du Gange trois fois par jour, vous ne pourrez obtenir autant de satisfaction qu’avec un seul vers. Même si vous portez le Bouddha sur vos épaules pendant un billion de kalpa, cela ne pourra pas vous permettre d’obtenir la faveur du Dharma du Bouddha.
[...] En y réfléchissant il est moins difficile, à partir du palais dans les Cieux du Grand Brahma, de passer un fil par le trou d'une aiguille placée sur la grande terre en-dessous, que pour nous d'être nés en tant qu'êtres humains. Même si une période sans fin d'une inconcevable longueur de billions de kalpa devait s’écouler, il est difficile de rencontrer les enseignements sacrés du Tathagata.
La lettre du Mont Minobu (21aout 1281)

Depuis d'innombrables kalpas par le passé, dans notre désir de parvenir à la bodhéité il nous est parfois arrivé de quitter notre pays, notre femme, nos enfants, ou de sacrifier notre propre corps afin d'obtenir l'Éveil dans nos vies futures. Si bien que, lorsque nous sommes près d'atteindre la bodhéité et lorsque nous rencontrons Myoho Renge Kyo, le Sutra du Véhicule unique, le Démon du sixième Ciel, qui régit le monde des trois plans, se dit : "Si cette personne devient bouddha, je subirai une double perte. D'abord, en se libérant de ce monde des trois plans, il échappera à mon contrôle. Ensuite, s'il devient bouddha, ses parents et ses frères et sœurs quitteront également ce monde Saha. Comment pourrais-je empêcher cela  ? "
Réponse à Jibu-bo (Minobu, le 22 août 1281, à Jibu-bo Nichii)

Pourtant, le Bouddha Shakyamuni enseigne que celui qui fait, ne serait-ce qu'un seul jour, des offrandes au Pratiquant du Sutra du Lotus à l'époque des Dernier Jours du Dharma, obtiendra une bonne fortune incomparablement plus grande que s'il avait offert d'innombrables trésors au Bouddha pendant cent mille kalpas.
La personne et le Dharma (Minobu, 11 septembre 1281 à Nanjo Tokimitsu)

Pourtant, la voie qui mène à la bodhéité lui était interdite et son nom fut cité comme celui d'une personne à jamais incapable de devenir bouddha - ce qui fut sans doute pour elle désespérant. En tant que femme, par le passé, pendant d'interminables kalpas elle avait probablement fait l'objet, avec ou sans raison, de rumeurs insultantes et en avait certainement éprouvé de la honte et un sentiment d'injustice. En refusant son corps de femme, elle l'avait dissimulé en se faisant nonne, dans l'espoir de se libérer de cette souffrance.
Réponse à Myoho Bikuni Gozen (Minobu, 1281, à Myoho ama)

Pourtant, le Bouddha sentit peut-être que les simples mortels, à l'époque des Derniers jours du Dharma, ne seraient pas entièrement convaincus. Il demanda donc à tous les bouddhas des dix directions de venir se joindre à lui dans l'acte surnaturel de tirer leur large et longue langue qui n'avait jamais dit que la vérité depuis d'innombrables kalpas, pour qu'elle s'élève dans le ciel, aussi haut que le Mont Sumeru.
La preuve du Sutra du Lotus (Minobu, 28 février 1282 à Nanjo Tokimitsu)

 

 

haut de la page
retour