ACCUEIL
 

LEXIQUE

Extraits de gosho sur

eau

MENU - LEXIQUE
DICTIONNAIRE
 

Alors que notre corps est tel quel, la substance du Lotus, nous, êtres, pensons que le Sutra du Lotus est un élément d’un autre pays, d’un royaume différent. Nous pensons que le ciel, la terre, l’eau et le feu sont ailleurs, dans d’autres lieux.
Les douze liens causaux (1256 )

Certains, fondés sur les enseignements des Formules incantatoires secrètes, versent de l'eau dans cinq jarres.
[...] A ce moment, d'immenses voix se feront entendre dans le ciel, la terre tremblera et tout se déplacera comme sur un cercle d'eau. Les remparts des villes se briseront et s'écrouleront. Toutes les maisons et leurs toits seront détruits.
[...]Lorsque les vingt-huit constellations perdront leur course, lorsque l'étoile de métal, les comètes, l'étoile à la roue, l'étoile de l'ogre, l'étoile du feu, l'étoile de l'eau, l'étoile du vent, l'épée d'Orion, la louche du Sud, la louche du Nord, la garnison des cinq grandes étoiles, et toutes les étoiles régissant les souverains, les étoiles des trois ministres et les étoiles des cent fonctionnaires, lorsque toutes ces étoiles se montreront de manière non naturelle, ce sera le deuxième désastre
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu, juillet 1260)

L'océan possède huit caractéristiques mystérieuses. Premièrement, il devient de plus en plus profond. Deuxièmement, il est trop profond pour qu'on puisse en toucher le fond. Troisièmement, son eau conserve partout la même saveur salée.
[...] On compare le Sutra du Lotus à "l'eau de l'océan" qui "conserve partout la même saveur salée" pour illustrer le fait qu'il permet à tous les êtres humains d'atteindre la bodhéité ; et on compare les autres sutras, qui ne permettent pas d'atteindre la bodhéité, à l'eau des rivières, qui n'est pas salée. De même que l'eau des rivières peut acquérir la saveur salée lorsqu'elle se déverse dans le grand océan, des personnes de diverses capacités, ayant pratiqué des enseignements provisoires, peuvent trouver le chemin qui mène à la bodhéité lorsqu'elles rencontrent le Sutra du Lotus.
[...] L'eau salée, dans une cuve où l'on a mis des feuilles de vigne à macérer, change de niveau tout comme la marée. Un pratiquant du Sutra du Lotus, lorsqu'il est en prison, est comparable au sel dans une cuve ou une jarre, tandis que le Bouddha Shakyamuni, qui s'est échappé de la maison en flammes, est comparable au sel du grand océan.
La même saveur salée (1261 ? )

Nous pourrions bien recueillir toute l'eau des quatre grands océans pour diluer des pierres à encre, réduire en cendres tous les arbres et toutes les plantes pour en faire de l'encre, ramasser les poils de tous les animaux pour en faire des pinceaux de calligraphie, utiliser comme papier toutes les surfaces planes du monde des dix directions, et avec tout cela exprimer par écrit notre reconnaissance, comment pourrions-nous nous acquitter de la dette de reconnaissance que nous avons envers le Bouddha ?
Les quatre sortes de reconnaissance (Izu, le 16 janvier 1262 à Kudo Yoshitaka)

Question : J'ai entendu dire que seule une personne capable de voir briller le soleil de la sagesse dans le grand Ciel sans nuage d'ichinen sanzen, et de voir l'eau claire et totalement pure de la sagesse dans le vaste étang d'isshin sangan peut avancer dans la pratique de ce sutra. Mais je n'ai jamais entrepris l'étude des diverses écoles de la capitale du Sud [Nara]
[...] Les fleurs printanières sont emportées par le vent ; les feuilles d'érable rouillent sous les averses d'automne. Cela prouve qu'aucun être vivant ne peut rester bien longtemps en ce monde. C'est pourquoi le Sutra du Lotus nous conseille  : "Rien en ce monde n'est solide ni certain ; tout est comparable à de l'écume, à des bulles sur de l'eau ou à la lueur d'une flamme.
Questions et réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura ? mars 1263 ? à Nichiji ?)

Si l'on voulait guérir des plaies purulentes par des bains d'eau chaude dans une source thermale, un traitement aussi léger n'aurait aucun effet pour un mal aussi grave. Pour nous qui vivons à l'époque corrompue des Derniers jours du Dharma, pratiquer le Nembutsu et d'autres enseignements est aussi inutile que de planter du riz en hiver  ; cela ne correspond pas au temps.
Encouragements à une personne malade (décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

Vous me demandez de vous répondre, il m'est donc impossible de garder le silence. Mais ne voyez là, s'il vous plaît, qu'une goutte d'eau versée dans l'océan, que la lueur d'une bougie allant se fondre dans l'éclat du soleil ou de la lune, dans l'espoir d'accroître, si peu que ce soit, le volume de l'eau ou l'intensité de la lumière.
Tout d'abord, lorsqu'il s'agit du Sutra du Lotus, comprenez bien que les bienfaits sont les mêmes dans tous les cas, que l'on récite la totalité des huit volumes, ou seulement un volume, un chapitre, un verset, un passage, ou uniquement le titre. C'est comparable à l'eau du grand océan dont une seule goutte est faite de l'eau d'innombrables cours d'eau et rivières. Un seul caractère du Sutra du Lotus est comparable à une goutte d'eau ou à un joyau de ce genre, et les cent millions de caractères (note) qui composent la totalité du Sutra du Lotus sont comparables à cent millions de gouttes d'eau ou de joyaux de cette nature.
Mais un caractère quelconque tiré d'autres sutras, ou le nom d'un bouddha parmi tous les autres, est comparable à une goutte d'eau provenant d'un ruisseau ou d'un fleuve particulier, ou à une pierre ramassée dans telle montagne ou telle mer précise. Une goutte d'eau de cette provenance ne contient pas l'eau d'innombrables ruisseaux ou rivières, une telle pierre n'a pas les caractéristiques d'innombrables autres sortes de minéraux.
Sur la récitation des chapitres Hoben et Juryo (Kamakura - 1264, à la femme de Hiki Daigaku Saburo Yoshimoto)

L'océan possède dix caractéristiques remarquables qui marquent sa supériorité sur les rivières. Premièrement, l'océan devient de plus en plus profond, ce qui n'est pas vrai des rivières. Deuxièmement, l'océan rejette les cadavres, ce que ne font pas les rivières. Troisièmement, les rivières et les fleuves perdent, en se jetant dans l'océan, le nom qu'ils possédaient auparavant. Quatrièmement, l'eau de l'océan a partout la même saveur, ce qui n'est pas vrai des rivières. Cinquièmement, l'océan recèle des trésors que l'on ne trouve pas dans les rivières. Sixièmement, la profondeur de l'océan est immense, mais pas celle des rivières. Septièmement, l'étendue de l'océan est si grande que l'on n'en voit pas les limites, alors que les limites des rivières sont visibles. Huitièmement, l'océan abrite des espèces vivantes de grande taille, introuvables dans les rivières. Neuvièmement, l'océan connaît le flux et le reflux des marées, ce qui n'est pas le cas des rivières. Et dixièmement, à la différence des rivières, l'océan peut absorber l'eau de pluies torrentielles ou de fleuves gigantesques sans jamais déborder.
L'essentiel du chapitre Yakuo (1265-  ? peut-être à la mère de Nanjo Tokimitsu)

En se demandant ce qui est juste ou faux dans ces enseignements, celui qui n'a pas encore sondé la profondeur du bouddhisme et demeure en contemplation devant l'eau du Dharma, peut douter de sa réelle profondeur. Celui qui s'adresse à un maître le fait avec autant d'inquiétude qu'une personne marchant sur de la glace fine. Voilà pourquoi le Bouddha nous a laissé ces paroles d'or : "Appuyez-vous sur le Dharma et non sur la personne"(réf.)
[...] L'ascète Agastya se versa toute l'eau du Gange dans l'oreille et l'y conserva pendant douze ans ; l'ascète Jinu but jusqu'à la dernière goutte de l'océan en un seul jour ; Zhang Jie exhala du brouillard et Luan Ba exhala des nuages. Mais cela ne signifie pas qu'ils savaient ce qui est correct et ce qui ne l'est pas dans les enseignements bouddhiques, ou qu'ils comprenaient le principe de cause et d'effet.
[...] Le sage déclara  : - Le coeur humain est comme l'eau empruntant la forme du récipient qui la contient, et la nature des hommes est comme le reflet de la lune ondulant sur les vagues. Pour l'instant vous affirmez que vous conserverez une foi solide, mais, un jour ou l'autre, inévitablement, vous faiblirez. Même si les ogres et les démons viennent vous tenter, vous ne devrez pas vous laisser distraire. Le Démon du sixième Ciel hait le Dharma du Bouddha, et les croyants non bouddhistes sont hostiles aux enseignements bouddhiques. Vous devrez être comme la montagne d'or qui brille d'autant plus que les sangliers la piétinent, comme la mer qui absorbe tous les courants, comme le feu qui flambe plus haut lorsqu'on y ajoute des buches, ou comme l'insecte gura qui gonfle lorsque le vent souffle. Si votre foi se renforce de manière comparable, comment le résultat pourrait-il ne pas être bon ?
Conversation entre un sage et un ignorant (1265 ? à un samouraï ? )

Certains disent que si l'on entre dans l'eau en portant sur soi la corne prise à un rhinocéros vivant, l'eau ne s'approche pas à plus de cinq pieds. Une seule feuille de santal, en s'ouvrant, parvient à dissiper l'odeur putride des arbres eranda sur une distance de quarante yojana. Dans ce cas, notre mauvais karma peut être comparé aux arbres eranda ou à l'eau, et le Sutra du Lotus à la corne du rhinocéros ou à la feuille du santal.
[...] Chaque mot et chaque caractère du Sutra du Lotus contient en lui tous les 69 384 caractères qui composent le Sutra. De même, une seule goutte du grand océan comprend les mêmes éléments que l'eau de toutes les rivières qui se déversent dans l'océan, et le "joyau qui exauce les voeux", bien qu'à peine plus grand qu'une graine de pavot, a le pouvoir de prodiguer tous les trésors qu'une personne puisse désirer.
[...] Ce passage du Sutra du Nirvana dit que, de même que toutes les rivières et les ruisseaux font des détours, toutes les femmes sont tortueuses et retorses. Parce que l'eau est liquide, lorsqu'un objet solide comme un roc ou une montagne lui barre la route, elle se divise en deux bras, passant tantôt ici, tantôt là. Le sutra dit qu' il en va de même des femmes, et les compare à l'eau. Leur esprit est malléable et indécis. Même lorsqu'elles croient qu'un certain cours est juste, si elles butent sur l'opposition déterminée d'un homme, comme l'eau bloquée par un barrage, elles prennent une direction différente.
Le Daimoku du Sutra du Lotus
(1266 à une femme d'Amatsu)

Par conséquent, nous avons la chance, même en étant né à l'époque des Derniers jours du Dharma, et en vivant dans un pays à la périphérie du monde, de pouvoir écouter l'enseignement exposé au Pic du Vautour et de saisir, en faisant une coupe de nos mains, l'eau de la grande rivière du bouddhisme.
[...] Ce que j'écris là n'est qu'une goutte d'eau du grand océan.
[...] L'ermite Agastya contint toute l'eau du Gange pendant douze ans dans son oreille (réf.). L'ermite Jinu but toute l'eau des quatre océans en un seul jour et le brahmane Uluka changea son corps en pierre et resta ainsi pendant huit cents ans. Comment les bienfaits obtenus par la pratique du Shingon pourraient-ils surpasser ces prodiges  ?
Réponse à Hoshina Goro Taro (5 décembre 1267 à Hoshina)

Même si l'on utilisait toute l'eau de l'océan pour en faire de l'encre, même si l'on changeait en pinceaux pour écrire toutes les plantes et tous les arbres d'un système de mondes majeur il serait impossible de transcrire tous les sutras. Mais si l'on examine et étudie leur contenu, il apparaît clairement que, de tous les sutras, c'est le Sutra du Lotus le plus élevé.
[...] même si, en guise d'eau, nous lui donnions nos larmes et même si nous lui offrions des fleurs pendant cent milliards kalpas... même si nous offrions au Bouddha notre chair et notre sang pendant un nombre incalculable de kalpa... même si nos corps empilés s'élevaient aussi haut qu'une montagne et même si nous avions répandu plus de sang qu'il n'y a d'eau dans l'océan, nous ne nous serions pas acquittés, si peu que ce soit, de la reconnaissance que nous devons à ce bouddha  !
[...] C'est comme si l'on voyait pousser des santals, arbres dont le bois est parfumé, au beau milieu d'une forêt d'eranda, arbres à l'odeur fétide, comme si l'on assistait à l'éclosion de lotus sortant d'une eau boueuse.
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

Très certainement, votre accouchement sera facile. Si vous prenez ce gohifu, cela ne fait aucun doute. Les ténèbres se dissipent lorsqu'on allume une lampe et même une eau boueuse s'éclaire lorsque la lune s'y reflète.
[...] Si l'eau de la foi d'une personne est claire, immanquablement, la lune des bienfaits s'y reflète et les divinités la protègent. Soyez certaine que votre accouchement sera facile
.L'accouchement facile d'un enfant de bonne fortune (Matsubagayatsu, le 7 mai 1271, à Nichigen-nyo, femme de Shijo Kingo)

A cet égard, l'enseignement théorique* est comparable au reflet de la lune dans l'eau, ou à des algues sans racines flottant au gré des vagues.
[...] les autres bouddhas provisoires mentionnés dans les sutras Hodo*, Hannya*, Konkomyo*, Amida et Vairocana*, ne sont que des reflets du bouddha du chapitre Juryo* (XVI). Ils sont comme des images flottantes de la lune se reflétant dans des vasques de différentes tailles emplies d'eau
[...] Certains d'entre eux entrent dans l'eau et essayent d'attraper l'astre brillant avec la main, tandis que d'autres tentent de s'en saisir avec une corde et un noeud coulant. A leur propos, le Grand-maître* Zhiyi* a dit : "Ils ignorent totalement la lune dans le ciel et ne font qu'admirer son reflet dans l'étang"(réf.), comparant ceux qui sont attachés aux enseignements antérieurs au Sutra du Lotus et à l'enseignement théorique* du Sutra du Lotus à des personnes qui ne verraient pas la lune dans le ciel et n'auraient conscience que de son reflet dans un étang.
[...] On lit aussi dans le Sogi Ritsu que cinq cents singes, descendant de la montagne, aperçurent le reflet de la lune dans l'eau et essayèrent de la saisir. Mais, parce que ce n'était qu'un reflet, ils n'y parvinrent pas, tombèrent dans l'eau et se noyèrent.
Le coeur du chapitre Juryo (17 avril 1271 ou 1272)

Les esprits faméliques* dévorés par la soif boivent l'eau que certains, par piété filiale, ont offerte à leurs parents défunts. Les esprits faméliques* possesseurs de biens (note) sont d'une telle avidité qu'ils s'efforceraient d'extraire de l'eau même du sabot d'un cheval.
Urabon - L'origine de la cérémonie pour les défunts (juillet 1271 à Shijo Kingo)

Nous sommes dans l'époque des Derniers jours du Dharma et les Ennemis de trois sortes sont bel et bien apparus, mais nulle part on ne voit un seul des quatre-vingts myriades de millions de nayuta de bodhisattvas. Notre monde est comparable à un lac asséché n'ayant plus une goutte d'eau, ou à une lune décroissante, incapable de redevenir pleine lune. Lorsqu'une eau est pure, elle reflète la lune et lorsque des arbres ont été plantés, les oiseaux viennent s'y nicher.
La lettre de Teradomari (Teradomari, le 22 octobre 1271, à Toki Jonin)

Leurs deux doctrines sont aussi incompatibles que le feu et l'eau (note).
[...] les autres écoles de Nara polémiquaient et débattaient entre elles, aussi antinomiques que l'eau et le feu.
[...] ce grand arbre ne poussera ni dans un puits enflammé, ni dans un tourbillon d'eau. Le puits enflammé est une comparaison utilisée pour désigner l'état d'esprit des personnes des deux véhicules, et le tourbillon d'eau (note) illustre la condition de vie des icchantika*. Le texte dit que ces deux catégories d'êtres n'atteindront jamais la bodhéité.
[...] C'est pourquoi vous croyez que le Sutra du Lotus est aussi différent des sutras antérieurs que le feu de l'eau."
[...] Sans ce Sutra, ces auditeurs-shravakas seraient comme poissons sans eau, singes sans arbre, nourrisson privé du sein, ou un peuple sans dirigeant.
[...] Si une eau est pure, la lune ne peut manquer de s'y refléter. Si le vent souffle, comment l'herbe et les arbres pourraient-ils ne pas s'incliner ?
[...] Mais ceci n'a pas de réalité plus certaine que celle de la lune que l'on voit dans l'eau et que l'on veut saisir, ou celle de l'ombre que l'on prend pour le corps qui la projette, alors qu'on a perçu seulement l'apparence.
[...] 2 Si le Bouddha n'avait pas su dissiper les doutes à ce sujet, les enseignements sacrés de toute sa vie n'auraient été en définitive que de l'écume sur de l'eau, et tous les êtres humains seraient restés prisonniers des filets du doute.
[...] si le Bouddha n'avait pas atteint l'Éveil dans le passé illimité, il ne pourrait avoir qu'un petit nombre de disciples. La lune n'est pas avare de son éclat, mais sans l'eau [qui lui sert de miroir] on ne verrait pas son reflet.
[...] Si un pratiquant du Sutra du Lotus apparaît, aussi immanquablement que le fer est attiré par l'aimant ou que le reflet de la lune apparaît dans l'eau, elles viendront instantanément [endurer les souffrances] à sa place, accomplissant ainsi le voeu fait en présence du Bouddha.
[...] Ces deux méthodes de propagation du Dharma, shoju et shakubuku, sont comme l'eau et le feu. Le feu fuit l'eau, l'eau exècre le feu. [...] Mais à une époque où abondent les personnes aux vues erronées et ceux qui s'opposent au Dharma, c'est shakubuku qui s'impose, comme il est dit dans le chapitre Fukyo* (XX). Cela revient à se servir d'eau froide quand il fait chaud, ou de feu quand il fait froid. Les plantes et les arbres qui aiment le soleil, souffrent du froid, au clair de lune. Les eaux aiment la lune ; dans la chaleur, elles perdent leur substance [et s'évaporent].
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Le Sutra du Nirvana mentionne également des personnes incapables d'atteindre la bodhéité même avec le Sutra du Lotus, les appelant icchantika, personnes d'une incroyance incorrigible, qui prennent l'apparence d'arhat ou de grands bodhisattvas. Ils sont comparables à l'eau troublée qui, bien qu'originellement pure, ne reflète pas le clair de lune.
L'héritage du Dharma ultime de la vie (février 1272, à Sairen-bo Nichiji)

Actuellement, le corps entier d'Abutsu Shonin est composé des cinq éléments universels, terre, eau, feu, air et ku. Ces cinq éléments sont aussi les cinq caractères de daimoku. Abutsu-bo est la Tour aux Trésors et la Tour aux Trésors est Abutsu-bo
La Tour aux Trésors (Sado, mars 1272 à Abutsu-bo)

La nature des hommes et des femmes diffère aussi radicalement que le feu qui est chaud diffère de l'eau qui est fraîche. Les pêcheurs de la côte savent comment attraper le poisson et les montagnards excellent dans la chasse aux chamois. Dans les sutras il est dit que les femmes ont l'instinct maternel et sont possessives, mais aucun sutra ne dit qu'elles ont un grand esprit de recherche en ce qui concerne le bouddhisme. Le coeur des femmes est comparé à la brise. Il serait plus facile de contenir le vent que de saisir le coeur d'une femme. L'esprit d'une femme est comparé à des figures tracées sur la surface de l'eau, qui ne peuvent durer qu'un instant. Les femmes sont qualifiées de trompeuses parce qu'il leur arrive parfois de dire la vérité et parfois de mentir. L'esprit d'une femme est comparé à une rivière, parce que toutes les rivières sont sinueuses.
Lettre à Nichimyo Shonin (Sado, le 25 mai 1272 à Nichimyo, mère de Oto Gozen)

Nitten, Gatten et les multitudes d'étoiles apparaissant devant nos yeux et brillant au-dessus de nos têtes ; les divinités des fleuves et des cours d'eau, et les divinités de la montagne : tous faisaient partie de l'honorable Assemblée quand fut exposé le Sutra du Lotus.
[...] Les prières d'un pratiquant du Sutra du Lotus se réaliseront immanquablement, comme un son est toujours suivi d'un écho, comme une forme est toujours accompagnée par son ombre, comme la lune se reflète dans une eau limpide, comme un miroir recueille les gouttes de rosée, comme un aimant attire le fer ou l'ambre la poussière, et comme un clair miroir reflète la couleur d'un objet.
[...] Entre le Dharma enseigné par le Bouddha et les écrits du Grand-maître* Kukai* il y a autant de différence qu'entre le feu et l'eau.
Sur la prière (Sado, 1272 à Sairen-bo)

Toutefois, nous découvrons que la première et la seconde moitié du Sutra du Lotus contredisent ces deux affirmations. Qui peut donc croire un Bouddha dont les affirmations sont aussi inconciliables que le feu et l'eau  ? Là résident "la difficulté à croire et la difficulté à comprendre" sur le plan doctrinal.
Question - Les passages du Sutra, ainsi que les explications de Zhiyi*, de Guanding* et des autres que vous avez cités ne laissent subsister aucun doute. Mais cela équivaut à appeler de l'eau du feu ou à dire du noir qu'il est blanc. Même si ce sont bien des enseignements du Bouddha, il est difficile de les accepter.
[...] L'inclusion mutuelle des dix mondes-états (jikkai gogu) est aussi difficile à croire que l'existence du feu dans une pierre ou des fleurs dans un arbre. Pourtant, lorsque les conditions s'y prêtent, de tels phénomènes se produisent et l'on parvient à y croire. Que la bodhéité existe potentiellement chez les hommes est ce qu'il y a de plus difficile à croire - c'est aussi difficile à croire que la présence du feu dans l'eau ou de l'eau dans le feu. On dit pourtant le dragon capable de faire du feu avec de l'eau et de l'eau avec du feu. Et même sans comprendre comment cela se produit, on le croit quand on le voit. Puisque vous êtes maintenant convaincu que l'état d'humanité contient bien les huit autres états, depuis l'enfer jusqu'à l'état de bodhisattva, pourquoi ne parvenez-vous toujours pas à admettre qu'il inclut aussi l'état de bouddha  ?
[...] Ceux qui atteignirent la bodhéité grâce à l'enseignement essentiel* sont incomparablement plus nombreux que ceux qui l'atteignirent grâce à l'enseignement théorique*. Les premiers sont comparables à l'océan et les seconds à une goutte d'eau, les uns à une grande montagne et les autres à un grain de poussière.
[...] Ainsi, la révélation de l'objet fondamental de dévotion ne fut confiée qu'aux bodhisattvas Surgis-de-Terre. Ils ont attendu le temps propice pour sortir de terre et pour accomplir la volonté du Vénéré Bouddha. Ils n'apparurent pas aux époques du Dharma correct et du Dharma formel. Mais s'ils n'apparaissaient pas à l'époque des Derniers jours du Dharma, leur serment ne serait que pur mensonge et les prophéties de Shakyamuni, de Taho et des autres bouddhas ne seraient que de l'écume sur de l'eau.
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Moi, Nichiren, je ne suis qu'un simple mortel et, comme tel, il m'est difficile de croire en l'enseignement du Bouddha. Mais, ce que je viens de dire, j'en suis aussi certain que de la chaleur du feu ou de la fraîcheur de l'eau lorsque j'y mets la main.
Réponse au seigneur Hakiri Saburo (Sado, 3 août 1273 à Hakiri Sanenaga)

Si troublée que puisse être l'époque à venir, je prie pour que le Sutra du Lotus et les dix Filles-démones vous protègent tous ; je prie avec autant de force que s'il s'agissait de faire du feu avec du bois humide, ou de tirer de l'eau d'une terre aride. Ma lettre devient trop longue, je l'arrêterai donc ici.
Réfuter l'opposition au Dharma bouddhique pour se libérer de ses fautes passées (Sado, 1273 à Shijo Kingo)

C'est comparable à un morceau de cristal. En plein soleil, le cristal attire les rayons et produit du feu. Mais placé sous les rayons de la lune, il produit de simples reflets comparables à de l'eau. Le cristal est une ainsité unique mais les effets qu'il produit varient selon les circonstances. Il en va de même pour le principe mystique du véritable aspect de la réalité (shoho jisso).
L'ainsité du Dharma Merveilleux (Sado, 1273 ? à Sairen-bo)

Le pratiquant du Sutra du Lotus est comme le soleil, la lune, le roi Bonten ou le Bouddha, tandis que les pratiquants du Sutra Vairocana* sont comme les étoiles, les cours d'eau et les rivières, ou le commun des mortels.
L'unité de mari et femme (Minobu, le 27 janvier 1275, à Nichigen-nyo)

Le Gange est perçu par les esprits faméliques* comme une rivière de flammes, par les êtres humains comme de l'eau, et par les êtres célestes comme de l'amrita. L'eau est la même, mais elle semble différente selon les capacités liées au karma des individus.
Réponse au nyudo Soya (Minobu, mars 1275, à Soya Kyoshin)

Une femme est comparable à l'eau. Elle prend la forme du récipient qui la contient.
L'Offrande d'un Kimono d'Eté (Minobu, 25 mai 1275, à Sakiji Nyobo)

Question : Ces deux points de vue sont aussi incompatibles que l'eau et le feu. Comment peut-on les concilier ?
[...] Ainsi, chacune de ces écoles défendit ses propres principes et développa des notions en apparence aussi différentes que l'eau du feu. Pourtant, essentiellement, leur perspective était la même.
[...] Zhiyi* a comparé tous les autres sutras à des rivières et le Sutra du Lotus au grand océan. Il a démontré que l'eau de tous les enseignements bouddhiques de tous les mondes des dix directions, sans qu'une seule goutte en soit perdue, coule dans cette mer immense de Myoho Renge Kyo.
[...] Les petites rivières se rassemblent pour former le grand océan et de minuscules grains de poussière s'accumulent pour former un Mont Sumeru. Quand moi, Nichiren, j'ai commencé à croire dans le Sutra du Lotus, je n'étais, dans tout le Japon, qu'une goutte d'eau ou un grain de poussière. Mais par la suite quand deux personnes, trois, dix, cent, mille, dix mille, et un jour dix milliards de personnes en viendront à réciter le Sutra du Lotus et à l'enseigner aux autres, elles formeront le Mont Sumeru de l'Éveil merveilleux (myogaku) et le grand océan du nirvana. Ne cherchez nulle part ailleurs la voie qui mène à la bodhéité !
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Il vous faut croire ces affirmations du Sutra du Lotus : "Ce sutra exauce les désirs. Il est l'eau pure et fraîche de l'étang qui étanche la soif."(réf.) et "Ils connaîtront paix et sécurité dans cette vie et des conditions favorables dans la prochaine.
Lettre à Ko-no ama Gozen (Minobu le 16 juin 1275 à Ko-no ama Gozen)

Il y a pour l'homme deux sortes de trésor : le vêtement et la nourriture. Un sutra dit : "Tous les êtres sensitifs vivent grâce à la nourriture." La survie de l'homme en ce monde dépend de la nourriture et des vêtements. Pour les poissons, c'est l'eau le plus grand trésor et pour les arbres, le sol dans lequel ils poussent. L'homme peut se maintenir en vie grâce à ce qu'il mange. C'est pourquoi la nourriture est son trésor (note). Néanmoins, la vie elle-même est le plus précieux de tous les trésors.
Le don de riz (Minobu, date  1273 ? destinataire ? )

Pour un roi, détruire un sujet sans le recours au rituel devrait être aussi simple que d’éteindre un petit feu avec une grosse quantité d’eau ou pour un vent fort de dissiper facilement un petit amoncellement de nuages.
Souverains de notre pays (Minobu, février, 1275)

Aucun sabre ne peut couper l'air, aucun feu ne peut brûler l'eau. Aucun feu ne peut non plus détruire les saints, les personnes de mérite, ni celles qui sont dotées de bonne fortune ou de sagesse.
Le Palais royal (Minobu, 12 avril 1275 à Shijo Kingo)

Notre Terre est d'une épaisseur de 168.000 yojana. Cela lui permet de supporter l'eau des quatre grands océans, la terre et les rochers des neuf montagnes, une infinité de plantes et d'arbres, et toutes les créatures vivantes, sans jamais s'effondrer, basculer ou se briser. Et pourtant, il suffit que Devadatta, un être humain guère plus haut que cinq pieds, commette trois des cinq forfaits pour que la terre immense s'ouvre sous ses pieds et pour qu'il tombe en enfer.
[...] Quand un roi-faisant-tourner-la-roue est sur le point d'apparaître, son apparition est précédée d'un présage, l'émergence, au beau milieu de l'océan, d'un arbre énorme, l'udumbara, portant fleurs et fruits. Les montagnes des quatre continents s'aplanissent au niveau des océans ; la terre devient aussi ouatée que du coton ; l'eau des mers devient aussi douce que de l'ambroisie, les montagnes se changent en or, et les plantes et les arbres se transforment en sept sortes de joyaux.
[...] Les auditeurs-shravakas sont ceux qui, comme Shariputra ou Mahakashyapa, non contents d'observer les deux cent cinquante préceptes et de pratiquer la méditation libre de toute illusion, ont profondément médité sur la souffrance, la non-substantialité, la non-permanence et le non-soi. Ils ont éliminé toutes les illusions de la pensée et du désir liées au monde des trois plans, et peuvent se déplacer tout à fait librement dans l'eau ou le feu.
[...] C'est dire à quel point ce personnage appelé Bouddha Shakyamuni, Maître de la doctrine, est respectable. Pourtant, les bienfaits obtenus en lui rendant hommage non pas une heure ou deux, non pas un jour ou deux, mais pendant toute la durée d'un kalpa, - en joignant les mains, en levant les yeux vers le visage du Bouddha, en inclinant la tête, en abandonnant toute autre préoccupation, avec autant de sérieux que si l'on voulait éteindre un feu allumé sur sa propre tête, trouver de l'eau quand on a soif, ou de la nourriture quand on a faim - les bienfaits obtenus en faisant des dons au Bouddha et en lui rendant de cette façon constamment hommage, sont encore bien moindres que ceux que procurent les dons au Pratiquant du Sutra du Lotus à l'époque des Derniers jours du Dharma et le fait d'avoir prononcé son éloge, même sous forme de plaisanterie, ou avec aussi peu de conviction qu'une belle-mère parlant de son gendre ou de sa belle-fille.
[...] Le métal a la vertu de découper le bois et les plantes, et l'eau a le pouvoir d'éteindre toutes sortes de feux. De même, le Sutra du Lotus est capable de conduire à l'état de bouddha tous les êtres vivants
[...] Shakyamuni, Maître de la doctrine, a pris ces bienfaits pour en faire les mots qui composent le Sutra du Lotus, afin que tous les êtres vivants puissent les porter à la bouche et les goûter. Un bébé ne connaît pas la différence entre l'eau et le feu, ni entre un médicament et un poison. Mais quand il tète le lait maternel, il est nourri et sa vie se développe.
[...] C'est comparable à la vision du Gange. Les esprits faméliques* y voient une rivière de flammes  ; les êtres dans le monde-état des hommes y voient de l'eau ; et les êtres dans le monde-état du Ciel y voient le doux nectar d'ambroisie. L'eau est toujours la même, mais chaque être la voit de façon différente, en fonction de ses propres rétributions karmiques.
[...] Ceux qui ont soif ont besoin d'eau, et non d'arcs et de flèches, d'épées ou de bâtons. Une personne nue désire des vêtements, l'eau ne lui sert à rien. Un ou deux exemples permettent de saisir un principe valable pour dix mille autres.
Lettre à Horen
(Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

Sessen Doji offrit la sienne rien que pour une demi-stance d'un enseignement bouddhique et le bodhisattva Yakuo* se brûla les coudes (réf.) afin d'en faire offrande au Bouddha. Ils étaient tous deux des saints, et ils enduraient ces austérités avec autant de facilité que l'eau éteint le feu.
A l'Hiver Succède Toujours le Printemps (Minobu, mai 1275, à Myoichi-Ama)

Il est mille fois préférable d'être une personne mauvaise qui n'étudie pas du tout [le bouddhisme] que de croire des hommes de ce genre qui font prendre le ciel pour la terre, qui confondent l'est avec l'ouest, et le feu avec l'eau, qui prétendent que les étoiles sont plus brillantes que la lune, ou qu'une fourmilière est plus haute que le Mont Sumeru.
La prière pour la pluie des trois maîtres du Tripitaka (Minobu, 22 juin 1275 au nyudo Nishiyama)

Avant le lever du soleil, la glace est aussi dure que le métal. Le feu, tant qu'il n'est pas au contact de l'eau, est aussi chaud que du fer en fusion. Mais même la glace la plus dure, comme elle fond facilement sous le soleil d'été, et comme il est facile, avec de l'eau, d'éteindre le plus brûlant des feux  !
La suprématie du Dharma (Minobu, 4 août 1275, à Oto, fille de Nichimyo)

Même lorsqu'un bateau est de construction solide, s'il fait eau, si peu que ce soit, ses passagers ne peuvent que sombrer tous ensemble. Même si les murets entre les rizières sont résistants, la plus petite fêlure suffit pour que l'eau s'en échappe. Vous devez ôter l'eau - l'opposition au Dharma et le doute - du bateau qu'est votre vie et consolider les remparts de votre foi.
Les Remparts de la Foi (Minobu, 3 septembre 1275, à Sennichi-ama)

Ils ont en outre foi en la capacité des prêtres du Shingon à vaincre les désastres et font des offrandes aux prêtres du Ritsu dans l’espoir de faire échapper le pays aux calamités. C’est là une grave erreur : cela équivaut à jeter de l’huile sur un feu dans l’espoir de l’éteindre ou verser de l’eau afin de faire fondre la glace alors que cela ne fait qu’en augmenter le volume.
Réponse à Gonin (Minobu, le 26 décembre 1275)

Le soleil est brillant et la lune lumineuse. Les mots du Sutra du Lotus sont également brillants et lumineux, radieux et éclatants comme le reflet d'un visage dans un miroir poli, ou l'image de la lune se reflétant à la surface d'un étang d'eau pure.
La bonne fortune en cette vie (Minobu, le 19 janvier 1276, à Nanjo Tokimitsu

C'est pourquoi on aurait plus facilement imaginé un énorme rocher tombé au fond de l'océan, trop pesant pour que mille personnes puissent le déplacer, remontant de lui-même à la surface de l'eau, ou la pluie tombant du ciel sans jamais toucher terre, que Nichiren ayant un jour la possibilité de revoir Kamakura.
[...] Une aiguille, posée sur l'eau, coule au fond ; et la pluie ne peut pas rester suspendue au ciel. Ceux qui tuent même une fourmi tomberont en enfer, et même ceux qui ne font que découper des corps morts ne peuvent éviter de tomber dans les mauvaises voies. Comment les conséquences d'avoir tué un être humain pourraient-elles ne pas être encore plus graves  ? Pourtant, même un énorme rocher, si on le place sur un bateau, peut flotter sur la mer ; et l'eau ne peut-elle pas éteindre même un grand incendie  ? Une faute, même légère, entraînera dans les mauvaises voies ceux qui ne s'en repentent pas. Mais même un crime grave, si l'on s'en repent avec sincérité, peut être expié.
Le roi connut des souffrances épouvantables. Il éprouvait la même douleur que s'il avait été précipité dans un grand feu ou plongé dans de [...] l'eau bouillante.
Lettre à Konichi-bo (Minobu, mars 1276 à la veuve Konichi, mère de Yashiro)

L'arbre appelé santal résiste aux flammes et dans les Ciels de pureté  ; l'eau ne peut pas éteindre le feu. Le corps du Bouddha Shakyamuni ne se consuma pas, même lorsque trente-deux hommes robustes s'efforcèrent de le brûler avec leurs torches (réf.)  ; et quand le feu jaillit du corps du Bouddha, toute la pluie que les divinités-dragons du monde des trois plans firent tomber pour tenter de l'étouffer ne parvint pas à l'éteindre.
La consécration d'une statue du bouddha (Minobu, le 15 juillet 1276 à Shijo Kingo)

Cet enseignement est aussi différent de celui de l'école de Zhiyi* que le feu de l'eau.
[...] Ces sutras étaient aussi différents que le reflet de la lune sur une eau boueuse ou sur une eau limpide. Tous deux reflétaient la lune, mais il y avait une grande différence dans la pureté de l'eau qui renvoyait ce reflet.
[...] Bien que les récipients contenant l'eau de la doctrine eussent changé de génération en génération, l'eau restait la même.
[...] Quand des allégations sont aussi différentes ou aussi éloignées de la vérité que l'eau du feu ou le ciel de la terre, les gens refusent de les croire, et les mensonges qu'elles contiennent n'ont aucune chance d'être admis.
[...] Les écrits non bouddhiques [de la Chine ancienne] affirment qu'un sage apparaît une fois tous les mille ans, et un homme de vertu, une fois tous les cinq cents ans. Là où les deux rivières, Qing et Wei, rejoignent le fleuve Jaune, le flot de ces affluents ne se mélange pas. On dit que, une fois tous les cinq cents ans, l'eau de l'un d'eux devient claire, et qu'une fois tous les mille ans, l'eau des deux devient limpide aussi. [De même, les sages et les personnes de vertu apparaissent à intervalles fixes.
[...] Ce que disent les gens d'aujourd'hui et ce que dit le Sutra est aussi différent que le feu de l'eau. Les gens, de nos jours, au Japon, disent que seul Nichiren s'oppose au Dharma. Mais le Sutra dit qu'il y aura plus d'opposants au Dharma que la terre entière ne peut en contenir.
[...] En Inde, il y eut des brahmanes capables de se verser toute l'eau du Gange dans l'oreille et de l'y conserver pendant douze ans ; de boire d'un seul trait l'océan tout entier, d'attraper de la main le soleil et la lune, et de changer en boeufs ou en moutons les disciples du Bouddha Shakyamuni.
[...] Le Roi-Démon, au Ciel, parce qu'il est désireux de détruire le Dharma bouddhique, prendra l'apparence d'un bouddha. Il aura les trente-deux traits et les Quatre-vingts caractéristiques d'un bouddha, son apparence imposera le respect, et une aura de lumière brillera tout autour de lui. Son visage sera rond et épanoui comme la plus brillante des pleines lunes, et la boucle de cheveux située entre ses sourcils sera plus blanche que neige... De son côté gauche jaillira de l'eau et de son côté droit du feu."
[...] j'ai beaucoup pensé à lui et, lorsque j'ai appris sa mort, j'ai senti que, dussé-je pour cela braver le feu et l'eau, je devais me rendre sur sa tombe au plus vite, pour la toucher et y réciter un volume du Sutra du Lotus.
[...] Une petite rivière peut contenir l'eau provenant de la rosée, des rigoles, des puits, des fossés et des petits ruisseaux, mais elle ne peut recevoir l'eau d'un grand fleuve. Un grand fleuve peut recevoir l'eau d'une petite rivière avec sa rosée, ses ruisseaux, et ainsi de suite, mais il ne peut contenir l'eau du grand océan.
[...] Un grand sabre, exposé même à une petite flamme, perd son tranchant ; on dit que le lait de vache ou d'ânesse, lorsqu'il est mélangé avec du lait de lionne, se change en eau. Toutes les ruses d'une bande de renards ne servent plus à rien lorsqu'ils rencontrent un chien ; et toute une meute de chiens tremblera de peur devant un tigre, même petit.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo

A deux reprises, j'ai été exilé, en une occasion, j'ai été condamné à mort, et les autres grandes épreuves que j'ai subies sont trop nombreuses pour être énumérées ; j'ai été comme un germe de soja plongé dans un grand chaudron d'eau bouillante ou comme un gros poisson dans une petite flaque d'eau.
Lettre à Myomitsu Shonin (Minobu, le 5ème jour du 3ème mois intercalaire 1276 à Myomitsu)

Le Bouddha parvint à guérir l'avidité en utilisant le remède de la méditation sur l'impureté du corps ; à calmer l'arrogance par la méditation de la bienveillance à l'égard de tous ; et à chasser l'ignorance par la méditation sur les douze liens causeaux sur l'origine interdépendante. Mais de nos jours, enseigner ces principes rend les êtres humains encore plus mauvais et ne fait que renforcer leur avidité, leur arrogance et leur ignorance. Ainsi le feu peut être éteint par l'eau, et le mal vaincu par le bien. Mais lorsque l'eau elle-même flambe, vouloir l'éteindre en rajoutant de l'eau, c'est comme jeter de l'huile sur les flammes, cela n'a d'autre effet que d'attiser le feu.
Le kalpa de déclin (Minobu, peu après 1276, à un membre du clan du défunt nyudo Takahashi Rokuro Hyoe

Ceux qui s'interrogent sérieusement sur ce sujet devraient se servir du simple bon sens. En période de sécheresse, est-ce le grand océan qui s'assèche d'abord ou un simple petit cours d'eau ?
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, mars 1277 ? à Myoho-ama)

Un nourrisson ne sait pas ce qui donne son goût au lait qu'il boit, mais, lorsqu'il tête, naturellement, son corps s'en nourrit. Quelqu'un a-t-il jamais cherché à connaître la composition des merveilleux remèdes de Jivaka avant de les prendre  ? L'eau n'a pas de conscience, elle n'en a pas moins le pouvoir d'éteindre le feu. Le feu consume ce qu'il rencontre mais pouvons-nous dire qu'il le fait intentionnellement  ? Je ne fais que répéter ici les explications que donnaient déjà Nagarjuna et Zhiyi*.
[...] Une eau boueuse n'a pas de conscience, mais elle peut réfléchir la lune et devenir ainsi naturellement claire. Les plantes et les arbres n'ont guère conscience de recevoir la pluie, mais cela les empêche-t-il de fleurir  ?
Les Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 (  ? ) à Toki Jonin)

Le roi Ajatashatru lâcha sur de nombreux disciples du Bouddha un troupeau d'éléphants ivres pour qu'ils les piétinent et les tuent. Il en fit tuer aussi beaucoup d'autres en postant des soldats en embuscade le long des routes, en souillant l'eau des puits avec des excréments, et en persuadant des femmes de porter contre eux des accusations fausses.
La protection de Bonten et de Taishaku (Minobu, 15 mai 1277 à Nanjo Tokimitsu)

Pourtant, le Bouddha Shakyamuni, le bouddha Taho et tous les bouddhas des dix directions, qui sont des émanations de Shakyamuni, affirment que parmi ceux qui pratiquent le Sutra du Lotus pas un seul ne manquera d'atteindre la bodhéité (réf.), et que tous avanceront jusqu'au bout sur la voie du Bouddha. Shakyamuni, Taho et tous les autres bouddhas d'une part, et, de l'autre, les moines Shandao et Honen tiennent des propos aussi différents que le feu et l'eau, ou que les nuages et la boue.
Lettre de pétition de Yorimoto (Minobu, le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)

Si furieux que paraisse un feu, avec le temps, il finit par s'éteindre. Par contre l'eau peut sembler avancer lentement mais son flot ne tarit pas facilement. Parce que vous êtes coléreux, votre caractère est comparable au feu, et les autres profiteront sans doute de cette faiblesse. Il suffira que votre seigneur vous parle avec douceur pour que vous soyez aisément amadoué, comme un feu sur lequel on jette de l'eau. L'acier non forgé fond rapidement dans un foyer brûlant, comme un morceau de glace fond dans l'eau chaude. Mais un sabre, même exposé aux flammes, résiste à la chaleur pendant un certain temps parce qu'il est en acier forgé.
Le guide suprême du monde (Minobu, le 25 juin 1277, à Shijo Kingo)

Le bodhisattva Jogyo a reçu l'eau de la sagesse du Dharma mystique du Bouddha Shakyamuni pour la répandre sur cette terre dévastée qu'est la vie des hommes dans la période des Derniers jours du Dharma. Telle est la fonction de la sagesse.
[...] pour prendre un autre exemple, si quelqu'un ramène chez lui de l'eau de l'océan, toute sa famille peut s'en servir. Il serait terriblement inopportun et même insensé de refuser absolument d'en faire usage pour aller chercher l'eau d'un autre océan. De même, celui qui oublierait le maître originel qui, le premier, lui a apporté l'eau de la sagesse puisée dans le grand océan du Sutra du Lotus, et en suivrait un autre à la place, sombrerait à coup sur dans le cycle sans fin des souffrances de la vie et la mort.
[...] Le Grand-maître* Huisi écrivit : "Ils tomberont en enfer avec les personnes mauvaises."(réf.) Rechercher l'Éveil sans rejeter l'opposition au Dharma est aussi futile qu'essayer de trouver de l'eau au milieu des flammes, ou du feu dans l'eau.
Mise en garde contre l'attachement à son domaine (Minobu, juillet 1277, à Shijo Kingo)

Moi, Nichiren, ne suis ni le bodhisattva Jogyo ni son envoyé, mais j'ai été le premier à entreprendre la propagation du Dharma mystique, et l'ai déjà enseignée largement. Le bodhisattva Jogyo a reçu l'eau de la sagesse du Dharma mystique du Bouddha Shakyamuni pour la répandre sur cette terre dévastée qu'est la vie des hommes dans la période des Derniers jours du Dharma. Telle est la fonction de la sagesse. Shakyamuni a confié cet enseignement au bodhisattva Jogyo et maintenant Nichiren le propage au Japon.
Ou, pour prendre un autre exemple, si quelqu'un ramène chez lui de l'eau de l'océan, toute sa famille peut s'en servir. Il serait terriblement inopportun et même insensé de refuser absolument d'en faire usage pour aller chercher l'eau d'un autre océan. De même, celui qui oublierait le maître originel qui, le premier, lui a apporté l'eau de la sagesse puisée dans le grand océan du Sutra du Lotus, et en suivrait un autre à la place, sombrerait à coup sur dans le cycle sans fin des souffrances de la vie et la mort.
Mise en garde contre l'attachement à son domaine (Minobu, juillet 1277, à Shijo Kingo)

Pensez à un arbuste sous la protection d'un grand arbre, ou à l'herbe au bord d'un grand fleuve. Même s'ils ne reçoivent pas directement la pluie ou l'eau, ils se développent néanmoins, en bénéficiant de la rosée du grand arbre, ou de l'humidité de la rivière.
Les trois sortes de trésor (Minobu, le 11 septembre 1277, à Shijo Kingo)

Dans le Sutra du Nirvana il est dit : "Les êtres humains souffrent depuis d'innombrables kalpas. [Au cours de ses multiples vies] les os d'une personne, en un seul kalpa, s'accumulent aussi haut que le Mont Vipula, à Rajagriha, et elle tête autant de lait qu'il y a d'eau dans les quatre océans (note)." Le sang qu'une personne verse est plus abondant que toute l'eau des quatre océans
Les Trois Obstacles et les Quatre Démons (Minobu, le 20 novembre 1277 à Hyoe no Sakan Munenaga)

Lorsque l'on entre dans une époque de déclin, les personnes de sagesse et de vertu disparaissent. Seuls demeurent dans le pays les médisants, les flatteurs, les hypocrites et les imposteurs. C'est ce que disent les sutras. De même, lorsque l'eau d'un étang s'assèche, les poissons qui s'y trouvent s'affolent, et lorsque le vent souffle, la mer est agitée.
La conversion d'un père (Minobu en 1277 à Ikegami Hyoe-no-sakan Munenaga

De nos jours, certains ont foi dans le Sutra du Lotus. La croyance des uns est comme le feu, celle des autres comme l'eau [qui coule]. Quand les premiers entendent les enseignements, ils pratiquent avec l'intensité du feu, mais le temps passant, ils ont tendance à abandonner leur foi. Avoir une foi comme l'eau [qui coule] signifie croire continuellement sans jamais régresser.
Les deux sortes de croyance (Minobu, 25 février 1278 à Nanjo Tokimitsu)

Les maladies des êtres humains peuvent être divisées en deux grandes catégories. La première est celle des maladies du corps. Ces maladies physiques consistent en : cent une maladies causées par le déséquilibre de l'élément terre ; cent une, causées par le déséquilibre de l'élément eau ; cent une, dues au déséquilibre de l'élément feu, et cent une, dues au déséquilibre de l'élément vent. Au total, quatre cent quatre maladies (note) . Les maladies de ce type peuvent être guéries par les remèdes prescrits par d'excellents médecins
Les deux sortes de maladies (Minobu, le 26 juin 1278, à Shijo Kingo

Vous écrivez que l'épidémie exerce des ravages de plus en plus graves. Les maladies qui affectent les êtres humains sont de deux sortes. La première est constituée par les maladies du corps. Ces maladies physiques comprennent cent un (note) désordres de l'élément terre, cent un désordres de l'élément eau, cent-un désordres de l'élément feu, cent un désordres de l'élément vent. Au total, quatre cent quatre maladies. Elles peuvent être guéries sans l'intervention du Bouddha.
Le traitement de la maladie (Minobu, 26 juin 1278 (ou 1282) à Toki Jonin)

On dit que l'eau du fleuve Jaune devient claire une fois tous les mille ans, et que, de même, un sage apparaît en ce monde une fois tous les mille ans
Grandes lignes du chapitre Zokurui et d'autres (Minobu, juin 1278, à Dame Nichinyo)

De même que les poissons s'agitent quand l'eau de leur étang diminue, ou que des oiseaux se battent pour se poser sur la même branche, quand souffle le vent d'automne, les membres de votre clan doivent éprouver une jalousie croissante à votre égard.
Plus la source est lointaine, plus le courant est long (Minobu, le 15 septembre 1278, à Shijo Kingo)

Les singes ont besoin des arbres, et les poissons, de l'eau. Vous, en tant que femme, vous avez besoin de votre mari.
Un remède bénéfique pour tous les maux (Minobu, 1278 à Myoshin-ama)

A tous ceux qui avaient un certain degré de croyance dans le Sutra du Lotus mais dont l'adhésion n'était pas encore totale, le cinquième volume offre le coeur même du Sutra tout entier, le principe de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence (sokushin jobutsu). C'est comme si un objet passait du noir le plus profond à un blanc éclatant, comme si de la laque noire se changeait en neige, comme si quelque chose d'impur devenait pur et immaculé, ou comme si le joyau exauçant tous les voeux était déposé dans de l'eau boueuse.
Le sutra permettant véritablement d'honorer sa dette (Minobu, le 28 juillet 1278 à Sennichi-ama)

Bien que les moines aient changé, les enseignements du Shingon ont été transmis de génération en génération comme on verse de l’eau d’un récipient dans une autre.
Questions - réponses concernant l’objet de vénération (Minobu,  septembre 1278 à Joken-bo)

Un souverain est soutenu par le peuple qui, en retour, vit sous sa protection. Les vêtements nous protègent du froid et la nourriture nous donne des forces, tout comme l'huile alimente le feu et l'eau fait vivre les poissons. Les oiseaux construisent leur nid à la cime des arbres par crainte des hommes, pourtant ils en descendent pour se nourrir et ainsi se laissent piéger. Les poissons vivant au fond d'un étang craignent qu'il ne soit pas assez profond et creusent des trous pour s'y cacher mais, attirés par l'appât, ils mordent à l'hameçon. De tous les trésors que l'homme possède, aucun n'est plus précieux que la nourriture et la boisson, les vêtements et les médicaments.

Comme on désire de la nourriture quand on a faim, de l'eau quand on a soif ; comme on attend l'être aimé quand on est amoureux, un médicament quand on est malade ; comme une femme belle utilise de la poudre et du rouge [pour rehausser sa beauté], il faut croire au Sutra du Lotus. Sinon, plus tard, vous le regretterez.
La persécution par le sabre et le bâton (Minobu, 20 avril 1279 à Nanjo Tokimitsu)

Son œil percevait ce qui a lieu sous la terre et il pouvait voir dans les trois mauvaises voies [les états d'enfer, d'avidité et d'animalité] aussi facilement que lorsque, les yeux posés sur l'eau gelée d'un étang, nous voyons les poissons nager sous la glace, éclairés par le soleil du matin. Ainsi, en baissant les yeux, il vit que sa mère était prisonnière du monde des esprits faméliques*.
Sur les cérémonies d'urabon (Minobu, le 13 juillet 1279  ? (1277 ou 1280)

C'est le fait de manger qui maintient en vie tous les êtres vivants. Il y a diverses sortes de nourriture. Certains êtres se nourrissent de terre, d'autres d'eau, certains mangent du feu, d'autres du vent. L'insecte gura se nourrit de vent, la taupe se nourrit de terre.
[...] Dans un kal pa de déclin, trois calamités majeures se produisent : les calamités du feu, de l'eau et du vent. Et dans le kalpa de décroissance, trois calamités de moindre importance : la famine, les épidémies et la guerre. La famine est provoquée par l'avidité, les épidémies par l'ignorance, et la guerre par la colère.
Le roi Rinda (Minobu, le 17 août 1279 à Soya Doso, fils de Soya Kyoshin)

Et pourtant, des gens comme Nagoe-no Ama, Shofu-bo, Noto-bo, Sammi-bo (note) et quelques autres, sont si lâches, si fermés d'esprit, si avides et si pleins de doutes que ce fut comme si j'avais versé de l'eau sur de la laque ou découpé du vide.
Sur les persécutions subies par le Bouddha (Minobu, le 1 février ou 1er octobre 1279 Shijo Kingo)

Une seule goutte d'eau dans la main d'un dragon, lorsqu'il monte au ciel, lui permet de faire tomber la pluie sur tout un Système majeur de mondes. Même un petit acte de bonté, quand il est accompli en offrande au Sutra du Lotus, produit des bienfaits d'une importance semblable.
[...] Vous avez escaladé les montagnes en baignant dans la lumière du soleil et de la lune, mais en descendant dans les ravins, vous avez sans doute eu l'impression de tomber dans un gouffre. L'eau des torrents coule avec la rapidité d'une flèche, et les énormes rochers qu'ils charrient en interdisent la traversée aux hommes et aux chevaux. Même les bateaux sont aussi dangereux que des petits bouts de papier jetés sur l'eau.
Enseignement correspondant à l'esprit du Bouddha (Minobu, le 2 mai 1279, à Niike Saemon-no-jo)

On trouve en Chine une chute d'eau nommée la Porte du Dragon. L'eau y plonge d'une hauteur de cent mètres, plus vite qu'une flèche décochée par un puissant archer. On dit que des milliers de carpes se rassemblent en bas de cette chute, dans l'espoir de la remonter, et que toutes celles qui y parviennent se changent en dragons. Pourtant, pas une seule carpe sur cent, sur mille, ni même sur dix mille n'y réussit, même au bout de dix ou vingt ans. Certaines sont emportées par des courants violents, d'autres sont la proie des aigles, des faucons, des milans ou des chouettes. D'autres encore sont prises au filet, attrapées ou même transpercées par les flèches de pêcheurs postés sur les deux rives de cette immense chute. C'est dire comme il est difficile pour une carpe de devenir dragon.
La porte du dragon (Minobu, 6 novembre 1279 à Nanjo Tokimitsu)

Ensuite, j'ai déclaré que réciter le nom du bouddha Amida comme le font les gens, avec autant de respect qu'ils en auraient pour leurs parents, le soleil et la lune, ou leur seigneur, - en croyant avoir trouvé le bateau qui permet d'effectuer la traversée, l'eau qui étanche la soif, ou la nourriture qui apaise la faim - crée en réalité un karma qui les conduira à tomber dans l'enfer où ils souffriront sans répit.
[...] Ceux qui m'ont entendu ont donc été aussi choqués et contrariés que s'ils avaient trouvé un caillou cuit dans leur nourriture, si leur cheval avait buté et trébuché sur une pierre, si une bourrasque s'était mise à souffler au moment où ils traversaient un cours d'eau, si un grand incendie s'était déclaré dans une région très peuplée, si un ennemi les avait attaqués par surprise, ou si une fille de joie était devenue impératrice.
Lettre au nyudo Nakaoki (Minobu, le 30 novembre 1279 au nyudo Nakaoki et à son épouse)

J'ai bien reçu les trente récipients en bambou et les soixante assiettes que vous avez eu la bonté de m'envoyer.
Ces récipients sont appelés utsuwa mono. Lorsque la terre est creuse, l'eau s'y dépose. Quand le ciel est pur, on y voit briller la lune. En se levant, la lune éclaire l'eau ; et grâce à l'eau de pluie, les plantes et les arbres poussent. Les récipients sont creux. L'eau y reste de la même manière que, dans un creux de la terre, se conserve l'eau d'un étang. Et, de même qu'un étang s'éclaire en reflétant la lune, notre corps s'illumine en recevant le Sutra du Lotus.
[...] Les récipients peuvent avoir quatre sortes de défauts. Le premier, c'est la fermeture*. Cela se produit lorsqu'un récipient est retourné ou fermé d'un couvercle. Le deuxième, c'est la fêlure ou le trou par lequel le liquide fuit. Le troisième, c'est la souillure* indiquant que le contenu est altéré. Même quand un récipient contient de l'eau pure, si l'on y déverse de la saleté, son contenu devient inutilisable. Le quatrième défaut est l'adultération*. Si l'on ajoute au riz des immondices, des cailloux, du sable ou de la poussière, il devient alors immangeable.
Le récipient symbolise notre corps et notre esprit. Notre esprit est une sorte de récipient, notre bouche et nos oreilles le sont également. Le Sutra du Lotus est l'eau du Dharma, expression de la sagesse du Bouddha. Mais quand cette eau est versée dans leur cœur, certains choisissent de la rejeter. Nous pouvons aussi y faire obstruction, en couvrant nos oreilles avec nos mains afin de ne pas l'entendre. Ou encore, la recracher pour empêcher notre bouche de réciter le Sutra. Nous sommes alors comme un récipient renversé ou clos par un couvercle.
[...] En pareil lieu, où des amis de longue date ne viennent plus jamais me rendre visite, où même mes propres disciples m'ont abandonné, vous m'avez envoyé ces récipients. Je les remplis de neige en imaginant qu'ils sont pleins de riz. Je les remplis d'une eau que je bois en m'imaginant boire de la soupe.
[...] De même que tous les cours d'eau se jettent dans le grand océan, tous les malheurs possibles s'abattront sur ce pays et se multiplieront comme les plantes et les arbres prolifèrent en montagne.
[...] Ou encore, ceux qui s'y opposent sont aussi nombreux que toutes les gouttes d'eau d'un gigantesque océan, alors que ceux qui le défendent représentent une goutte d'eau.
[...] Sur le Mont Tiantai, se trouve un lieu que l'on appelle la Porte du Dragon. C'est une cascade de mille pieds de haut. Au début du printemps, les poissons s'y rassemblent et tentent de remonter le courant. Pas un seul sur cent ou mille n'y parvient, mais le poisson qui y parviendrait se changerait, dit-on, en dragon. L'eau de cette cascade tombe plus rapidement encore qu'une flèche ou qu'un éclair. Non seulement le courant de cette cascade est difficile à remonter mais, en ce début de saison, les pêcheurs se réunissent sur la rive pour prendre des poissons, avec des centaines et des milliers de filets, les transperçant de leurs flèches ou les attrapant à la main.
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280, à Akimoto)

Comme beaucoup de choses dans la vie, devenir bouddha n'a rien d'extraordinaire. Cela consiste, par exemple, à donner de l'eau à une personne qui a soif en période de sécheresse, ou à procurer du feu à une personne lorsqu'il fait froid. Ou encore, c'est donner quelque chose d’irremplaçable  ou aider une personne au péril de sa vie.
Le riche Sudatta (Minobu, hiver 1280 à Nanjo Tokimitsu)

Quand le vent souffle, les arbres se balancent. L'esprit des êtres humains est comparable à l'eau. Une foi faible est semblable à une eau boueuse, mais une foi résolue est comme une eau pure. Les arbres sont comme les principes [de toutes choses], et la récitation du Sutra est comparable au vent qui les fait bouger. Vous devriez bien comprendre cela.
Réponse à Nichigon-ama (Minobu, 1280 à Nichigon-ama)

Shakyamuni enseigna les cinq préceptes pour les êtres dans l'état d'hommes, les dix préceptes de bien pour les êtres célestes ; à la divinité Bonten, les quatre bienveillances sans limites  ; au Roi-Démon, la pratique impartiale des offrandes  ; deux cent cinquante préceptes pour les moines et cinq cents pour les nonnes ; les quatre Nobles vérités aux personnes de l'état d'auditeurs-shravakas ; les douze liens de causalité aux pratyekabuddhas ; les six paramitas aux bodhisattvas. Cette méthode d'enseignement est comparable à l'eau qui prend la forme du récipient qui la contient ou à un éléphant qui se bat en utilisant seulement la force nécessaire pour vaincre son ennemi.
[...] Vous avez peut-être essayé de pratiquer ses enseignements jusqu'à un certain point dans une existence passée, mais chaque fois que vous avez été persécuté, vous avez cessé de vivre en accord avec le Sutra. C'est comme si vous n'aviez fait bouillir de l'eau que pour la verser dans de l'eau froide ; ou comme si vous faisiez des étincelles pour allumer un feu et que vous abandonniez à mi-chemin. Chacun de vous doit être absolument certain que sacrifier sa vie pour le Sutra du Lotus, c'est comme échanger des cailloux contre de l'or, ou troquer des immondices contre du riz.
Comparaison du Sutra du Lotus avec les autres sutras
(Minobu, le 26 mai 1280 à Toki Jonin)

Cela fait penser à des bandits qui, en l'absence d'un général en chef, croient que leurs raids nocturnes ou leurs actes de pillage resteront impunis ; ou à des taupes, qui, tant que le soleil ne s'est pas levé, se promènent sur le sol en se croyant en sécurité. Mais qu'apparaisse le commandant suprême ou le soleil, Namu Myoho Renge Kyo, ils disparaissent aussi rapidement que l'eau éteint des flammes furieuses, ou que des singes apeurés s'enfuient devant des chiens.
Par le passé, ces grands maîtres avaient fait apparaître des nuages et des brouillards, souffler le vent et se soulever les vagues ; ils avaient fait jaillir de leur corps de l'eau ou du feu, métamorphosé des hommes en chevaux et des chevaux en hommes, et réalisé tous leurs désirs quels qu'ils soient. Mais, pour une raison inconnue, en cette occasion, ils ne parvinrent pas à faire réapparaître les cygnes.
Chevaux blancs et cygnes blancs (Minobu, 14 août.1280, à la dame d'Utsubusa)

Là où il y a de l'eau vivent les poissons. Là où il y a des bois, les oiseaux s'assemblent. Les pierres précieuses abondent dans les montagnes de l'île Peng-lai (note) et les santals poussent sur le Mont Malaya. On trouve de l'or dans la montagne où la rivière Li-shui prend sa source.
Réponse au seigneur Shijo Kingo (Minobu, le 8 octobre 1280 à Shijo Kingo)

Les poissons ont besoin d'eau et les oiseaux d'arbres pour y construire leur nid. Il en va de même pour les bouddhas. Le Sutra du Lotus est leur source de vie, leur moyen de subsistance et leur lieu de résidence. Comme les poissons vivent dans l'eau, les bouddhas vivent dans ce sutra. Comme les oiseaux habitent dans les arbres, les bouddhas habitent dans ce sutra. Comme le reflet de la lune se loge dans l'eau, les bouddhas se logent dans ce sutra.
[...] Dans ce pays, nombreux étaient les adeptes d'enseignements non bouddhiques, comparables aux tenants du Zen, du Nembutsu, du Shingon et du Ritsu de nos jours. On trouvait aussi des disciples du Bouddha semblables aux adeptes de l'école Hokke à notre époque. Ces deux groupes étaient en très mauvais termes, aussi antagonistes que l'eau et le feu, ou aussi hostiles que les deux peuples de Hu et de Yue (note).
[...] Lorsque votre époux, le seigneur d'Ueno, vous a précédé dans la mort, encore dans la force de l'âge, votre peine n'a pas été légère. Si vous n'aviez pas été enceinte de cet enfant, vous auriez peut-être décidé de le suivre à travers feu et eau.
Réponse à la mère du seigneur d'Ueno (Minobu, octobre 1280 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

La lune se reflète dans l'eau, mais pas dans une eau boueuse. Tandis qu'elle se reflétera même sur une goutte de rosée, à la cime des arbres ou sur un brin d'herbe, si cette rosée est pure. Pareillement, le bodhisattva Hachiman ne manquera pas de venir résider sur la tête d'une personne honnête, même s'il ne s'agit pas du souverain du pays.
[...] Même une eau pure à l'origine, si elle devient boueuse, la lune ne peut plus s'y refléter. Tandis que même une eau sale et souillée, si elle s'éclaircit, la lune ne refusera pas de s'y refléter. L'eau boueuse a beau avoir été pure à l'origine, on ne verra pas sur elle l'éclat de la lune. Mais l'eau souillée, bien que de nature impure, en s'éclaircissant, reflètera les rayons de lune. L'eau troublée est comparable aux sages ou érudits qui observent les préceptes mais s'opposent au Sutra du Lotus. L'eau souillée est comparable aux ignorants qui n'observent aucun précepte. Ils sont en proie à de nombreux désirs, colériques, mais ils croient exclusivement au Sutra du Lotus.[...] Le Sutra du Nirvana mentionne également des personnes incapables d'atteindre la bodhéité même avec le Sutra du Lotus, les appelant icchantika, personnes d'une incroyance incorrigible, qui prennent l'apparence d'arhat ou de grands bodhisattvas. Ils sont comparables à l'eau troublée qui, bien qu'originellement pure, ne reflète pas le clair de lune.
Sur le Bodhisattva Hachiman (Minobu, décembre 1280, à Nichigen-nyo, l'épouse de Shijo Kingo)

Un seul caractère du Sutra du Lotus est comparable à la terre, qui donne naissance à toute chose. Un seul caractère est comparable à l'océan qui reçoit l'eau de tous les fleuves. Un seul caractère est comparable au soleil et à la lune qui illuminent les quatre continents.
Réponse à la dame Onichi (Minobu, 1280, à Onichi-nyo)

Les gouttes de rosée s'accumulent pour former un cours d'eau, et l'accumulation des cours d'eau forme le grand océan. L'amoncellement des grains de poussière finit par créer une montagne, et des montagnes accumulées forment le Mont Sumeru. De même, une accumulation de petits problèmes conduit à des problèmes graves. A plus forte raison lorsqu'il s'agit de cette question, la plus sérieuse de toutes !

Question - Les opinions avancées par ces deux Grands-maîtres sont aussi incompatibles que l'eau et le feu. Quel enseignement devons-nous croire  ?
[...] Question - Bien que ces deux courants diffèrent quelque peu, ils ne sont pas, comme le sont vos enseignements par rapport aux leurs, aussi incompatibles que le feu et l'eau. Et ils n'accusent personne d'opposition au Dharma, n'est-ce pas ?Le principe de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence (Minobu, en 1280 ? , à Myoichinyo)

De plus, il obéissait à ses parents aussi fidèlement que l'eau prend la forme du récipient qui la contient, ou que l'ombre suit le corps. Il était votre soutien, le pilier de votre maison  ; il était votre bâton de marche sur la route ; tous les trésors contenus dans vos coffres étaient pour cet enfant, ainsi que toutes les personnes à votre service.
Le don de saké clair (Minobu, le 13 janvier 1281 à Ueno-ama Gozen)

Le Sutra du Lotus est entièrement différent. La main qui le touche devient immédiatement bouddha, et la bouche qui le récite parvient immédiatement à la bodhéité, tout comme la lune, dès qu'elle s'élève au-dessus des montagnes, à l'est, se reflète immédiatement dans l'eau, ou de la même manière qu'un son est aussitôt suivi d'un écho.
Wou-long et Yi-long (Minobu, 15 novembre 1281, à Ueno-ama Gozen, mère de Nanjo Tokimitsu)

La lune du rayonnement serein de tous les bouddhas déverse ses rayons de bienfaits sur tous les êtres et illumine l'obscurité des neuf mondes mais sa lumière ne peut pas se réfléchir dans l'eau sale et boueuse des icchantika qui calomnient le Dharma correct
Trois grands Dharmas cachés (Minobu, le 27 ? avril 1281 à Ota Kingo)

Dans l'automne crépusculaire et mélancolique, la rosée s’accumule sur l’herbe autour de mon ermitage et dans les combles elle fait comme des perles sur les toiles d'araignées. Les feuilles deviennent écarlates et leur couleur se reflète dans le flot intermittent de l'eau qui coule dans les tuyaux de bambou; il n’y a aucun doute que cette vue soit comparable à celle de la partie supérieure de la rivière Tatsutakawa
La lettre du Mont Minobu (2 1 aout 1281)

En Inde centrale, un voyageur souffrant se rendit un jour au lac Munetchi pour éteindre le feu de l'angoisse qui brûlait dans son coeur. Il proclama que les eaux du lac comblèrent tous ses désirs, tout comme l'eau fraîche et claire d'un étang comble la soif.
La personne et le Dharma (Minobu, 11 septembre 1281 à Nanjo Tokimitsu)

Toute leur argumentation repose seulement sur la présence ou non, dans un sutra, des mudra et des mantra dharani*. Plutôt que de développer leurs théories en cent volumes, de faire d'incessants aller et retours entre la Chine et le Japon, de fomenter d'innombrables intrigues et d'appuyer leur opinion sur l'autorité de décrets impériaux, ils auraient mieux fait de produire un passage clair, une preuve littérale irréfutable, tirée des sutras eux-mêmes. Qui aurait pu alors douter de leurs affirmations ?
Le corps et l'esprit des simples mortels (Minobu, à un disciple)

 

 

haut de la page
retour