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Extraits de gosho sur

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statue
 

En entendant cela, rougissant de colère le visiteur répondit : "L'empereur Ming de la dynastie des Han postérieurs, ayant saisi le sens du rêve où lui était apparu un homme doré, fit bon accueil aux enseignements du bouddhisme amenés de Chine par des missionnaires montant des chevaux blancs (note). Après avoir puni Mononobe no Moriya pour son opposition au bouddhisme, le prince Shotoku entreprit de construire des temples et des pagodes au Japon. Depuis cette époque, du souverain suprême aux masses innombrables, tous ont vénéré les statues du Bouddha et ont attentivement étudié les écrits bouddhiques. Il en a résulté que dans les monastères du Mont Hiei et de Nara, la capitale du Sud, dans les grands temples Onjo-ji et To-ji, dans tout le pays à l'intérieur des quatre mers, dans les cinq provinces autour de la capitale (note) et dans les sept marches, les écrits bouddhiques ont été classés, comme des étoiles dans le ciel, et le pays s'est couvert d'une nuée de temples.
[...] Il y eut autrefois des hommes comme Saicho*, Gishin*, Ennin* et Enchin qui parcoururent dix mille lieues sur les océans à la recherche des enseignements sacrés, ou qui franchirent toutes les montagnes et rivières du Japon pour contempler les statues du Bouddha qu'ils vénéraient. Dans certains cas, ils bâtirent des temples au sommet de hautes montagnes pour y préserver ces écritures et ces statues ; dans d'autres cas, ils construisirent, au fond de vallées encaissées, des lieux de culte où l'on pouvait vénérer et honorer de tels objets. Si bien que les bouddhas Shakyamuni et Yakushi* (note) répandirent la lumière côte à côte, exerçant leur influence sur le présent et l'avenir, tandis que les bodhisattvas Kokuzo et Jizo apportaient des bienfaits pour la vie présente et la vie future.
[...] Il en résulte qu'on voit des gens briser les doigts des statues de Shakyamuni pour les remodeler selon le geste (mudra) attribué à Amida, ou rénover des temples à l'origine consacrés à Yakushi*, et y placer des statues d'Amida, seigneur de la Terre de l'Ouest.
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu, juillet 1260)

C'est pourquoi j'ai fait appel au Sutra du Lotus, à Shakyamuni, à Taho et à tous les bouddhas de l'univers, ainsi qu'à la déesse du Soleil, à Hachiman et aux autres divinités majeures ou mineures. J'étais certain que ma requête serait entendue et que le résultat apparaîtrait. J'étais convaincu qu'ils ne resteraient jamais sourds aux prières de Nichiren, et les exauceraient aussi naturellement que l'on soigne une plaie ou que l'on soulage une démangeaison. Et en effet, le seigneur retrouva la santé. Par gratitude, il m'offrit une statue du Bouddha qu'on avait trouvée dans la mer en pêchant du poisson. Il le fit parce que sa maladie était enfin guérie, et que cette guérison était due aux Jurasetsu. Les bienfaits de son offrande rejailliront sur vous et sur votre femme.
[...] Comme le dit un sutra, [même si nous ne pouvons pas les voir], il existe des repères dans le ciel pour les oiseaux et dans la mer pour les poissons. Une statue de bois représentant le Bouddha peut être prise pour une statue d'or, et une statue d'or pour une statue de bois. L'or d'Aniruddha lui apparut d'abord sous la forme d'un lièvre puis sous celle d'un cadavre. Le sable que Mahanama tenait dans le creux de la main se changea en or. Ces phénomènes dépassent l'entendement humain. Un simple mortel est un bouddha, et un bouddha est un simple mortel. C'est exactement le sens d'ichinen sanzen et celui de la phrase "le temps est sans limite ni borne depuis que j'ai en fait atteint la bodhéité." (note)
L'Exil d'Izu (juin 1261 à Funamori Yasaburo)

Après quoi, pendant les mille ans de l'époque du Dharma correct, ces divers sutras se répandirent à travers les cinq régions de l'Inde mais ne parvinrent pas jusqu'en Chine. Ce fut seulement dans la quinzième année de l'époque du Dharma formel, seulement 1015 ans après la mort du Bouddha, que des statues et des sutras bouddhiques furent introduits en Chine.
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

J’ai entendu dire que vous venez d’installer une statue du Bouddha Shakyamuni. Vous avez créé cette image du Bouddha qui n’avait jamais apparu au cours des innombrables kalpas d’un temps sans commencement, en vous conformant au principe d’ichinen sanzen (une pensée – 3000 mondes) contenu dans votre cœur. Je forme le souhait d’être rapidement en mesure de venir pour lui rende hommage.
[...] Il est question là d’un temps illimité et incommensurable : muryō muhen. Ces citations décrivent un aspect du Bouddha qui est aussi celui de la statue que vous avez fait ériger. Hâtez-vous de faire accomplir par Iyo-bo (Nitcho Shonin) la cérémonie d’Ouverture des Yeux. Dites-lui de lire un passage du Sutra du Lotus et de transférer les six sens Éveillés du Bouddha à la statue. Elle deviendra ainsi le corps vivant du Maître du Dharma de tout le bouddhisme, l’Honoré du Monde Shakyamuni. Ensuite, s’il vous plaît, enchâssez-la et vénérez-la.
[...] Dans le passé, vous avez fait l’offrande (gokuyo) d’une statue de Daikoku. Est-ce que depuis vous avez eu à subir des ennuis de la part de la société ? Les mérites pour l’installation dela statue du Bouddha sera aussi abondants que les marées sans fin de l'immense océan et la bonne fortune accumulée sera aussi parfaite que la pleine lune. Vous aurez une longue vie et renaîtrez, sans le moindre doute, sur le Mont Ryojusen dans vos existances futures.
Offrande d’une statue du Bouddha Shakyamuni au temple à Mama, (Kamakura, le 26 septembre 1270 à Toki Jonin)

Le Bouddha Shakyamuni est le père et la mère de tous les êtres humains de ce monde Saha. Il convient de respecter d'abord ses propres père et mère, et ensuite seulement de manifester un respect semblable aux parents des autres. [Dans les temps anciens, en Chine, ] nous avons l'exemple de (Zhou Wu wang, qui fit sculpter, à l'image de son propre père, une statue en bois qu'il plaça sur un char et désigna comme le général qui conduirait ses troupes à la bataille. En agissant ainsi, il s'acquit la protection du ciel et remporta la victoire contre Shang Zhou wang.
[...] Parce que les gens de notre époque, en particulier, ont pris les principes erronés de Shandao et de Honen pour l'enseignement correct, et les trois sutras de la Terre pure comme guide, sur dix temples qu'ils font construire, huit ou neuf ont comme objet de vénération des statues du bouddha Amida. Et le lieu de culte attaché à la résidence de dizaines, de centaines, de milliers de croyants laïques aussi bien que de moines est consacré au bouddha Amida. De plus, parmi les milliers ou dizaines de milliers d'images sculptées ou peintes du Bouddha que l'on trouve dans les demeures de nos jours, la plupart représentent le bouddha Amida.
[...] Néanmoins, le quatorzième jour du onzième mois de la première de l'ère Bun'ei (1264), j'ai eu une entrevue avec lui, au monastère de Saijo à Hanabusa (note). Il m'a dit alors : "Je n'ai ni sagesse ni espoir de promotion. Je suis un vieil homme, qui ne revendique aucun moine célèbre du Nembutsu pour maître. C'est simplement parce que cette pratique à notre époque est devenue partout si répandue que je me contente de réciter Namu Amida Butsu. De plus, sans l'avoir véritablement décidé, j'ai eu l'occasion de faire sculpter cinq statues du bouddha Amida. Peut-être cela est-il dû à un karma formé par le passé. Tomberai-je en enfer en raison de ces fautes  ? "
[...] Je lui ai dit que, pour avoir fait sculpter cinq statues du bouddha Amida, il s'était condamné lui-même à tomber cinq fois dans l'enfer avici. Et cela, lui ai-je expliqué, parce qu'il est dit dans le Sutra du Lotus, dans lequel le Bouddha s'engage désormais à "rejeter sincèrement les enseignements provisoires"(réf.) que le Bouddha Shakyamuni est notre père et le bouddha Amida, notre oncle. Faire exécuter cinq statues de l'oncle et leur faire des offrandes sans en avoir fait sculpter une seule à l'image de son propre père, n'est-ce pas là manquer à la piété filiale  ?
[...] J'ai expliqué cela en détail à Dozen-bo mais il n'a pas eu l'air de bien comprendre ce que je lui disais. Et les personnes qui se trouvaient près de lui ne semblaient pas moins perplexes. J'ai entendu dire que, par la suite, Dozen-bo s'est converti à l'enseignement du Sutra du Lotus. J'en déduis qu'il a fini par abandonner ses conceptions erronées pour devenir une personne dont la croyance est juste et cette pensée me remplit de joie. Quand j'ai appris, de plus, qu'il avait fait enchâsser une statue du Bouddha Shakyamuni, mon émotion fut indescriptible.
[...] Lorsque que je dis que les pratiquants du Nembutsu tomberont dans l'enfer avici et que les écoles Zen et Shingon professent des enseignements erronés, mes paroles peuvent sembler brutales, mais en réalité elles sont justes et douces. Je pourrais en donner pour preuve le fait que c'est grâce au discours sévère que je lui ai tenu que Dozen-bo s'est converti à la croyance du Sutra du Lotus, et qu'il a fait enchâsser une statue du Bouddha Shakyamuni.
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

De même, le Duc de Pei, une fois devenu le premier empereur de la dynastie Han*, continua à respecter profondément son père*, le sire vénérable. Le roi Zhou Wu, fit graver sur bois un portrait de son père (note), le gouverneur des Marches de l'Ouest, et Ding Lan fit sculpter une statue de sa mère*. Tous sont des modèles de piété filiale.
[...] Sans le Sutra du Lotus, qui aurait jamais entendu parler des mille deux cents auditeurs-shravakas (note) et de leurs innombrables pareils, et qui aurait écouté leur voix  ? Et les mille auditeurs-shravakas auraient eu beau rassembler tous les sutras personne ne les aurait lu (note). Comment aurait-on pu exécuter des tableaux et des statues les représentant et les vénérer comme des objets de culte ? C'est grâce au Sutra du Lotus que ces arhats sont révérés. Sans ce Sutra, ces auditeurs-shravakas seraient comme poissons sans eau, singes sans arbre, nourrisson privé du sein, ou un peuple sans dirigeant. Pourquoi, alors abandonnent-ils le pratiquant du Sutra du Lotus ?
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Il y eut par le passé, un mauvais souverain en Chine qui s'appelait l'empereur Hui-zong. Sous l'influence de prêtres taoïstes, il détruisit les statues du Bouddha et les sutras et contraignit tous les moines et toutes les nonnes à reprendre la vie séculière jusqu'à ce qu'il ne reste plus un seul religieux. Parmi les moines il s'en trouva un, du nom de Fadao, qui refusa de se laisser intimider par l'édit impérial. Cela lui valut d'avoir le visage marqué au fer rouge et d'être exilé au sud du fleuve Yangzi.
La Loi de Causalité de la Vie (Sado, avril 1272 à Nichigennyo)

Certains érudits de l'école de Zhiyi* furent simplement heureux que d'autres écoles exposent les mêmes doctrines qu'eux, tandis que d'autres vantèrent le bouddhisme venu de loin [d'Inde] et dénigrèrent celui qui était proche d'eux [en Chine], ou bien encore rejetèrent leurs doctrines anciennes pour en adopter de nouvelles. Ces érudits succombèrent à leur nature démoniaque et à leur ignorance. Toutefois, sans ichinen sanzen, graine de la bodhéité, les êtres sensitifs ne peuvent pas atteindre la bodhéité, et toute statue ou image prise comme objet de culte est vénérée en vain.
[...] Pendant les deux millénaires du Dharma correct et du Dharma formel, on fit des statues de Mahakashyapa et d'Ananda aux côtés du Bouddha Shakyamuni quand il prêchait le Hinayana, et de Manjushri et de Fugen tandis qu'il prêchait le Mahayana provisoire*, le Sutra du Nirvana et l'enseignement théorique* du Sutra du Lotus.
[...] Même si pendant ces deux millénaires, on a ainsi représenté le Bouddha par des peintures ou des statues, aucune image ou statue n'a jamais représenté le bouddha du chapitre Juryo* (XVI). La représentation de ce bouddha n'apparaîtra qu'à l'époque des Derniers jours du Dharma. Question - Pendant les deux millénaires du Dharma correct et du Dharma formel, les grands bodhisattvas et les maîtres bouddhistes ont élevé des statues du Bouddha Shakyamuni prêchant les enseignements du Hinayana, du Mahayana provisoire* ou l'enseignement théorique* du Sutra du Lotus et lui ont construit des temples.
[...] Le temps n'était pas venu, quand le prince Shotoku, au Japon, construisit le temple Shitenno-ji, de sorte qu'il ne put prendre, comme objet de vénération, qu'une statue d'Amida, un bouddha d'un autre monde. Quand l'empereur Shomu construisit le temple Todai-ji, il prit pour objet de vénération une statue du bouddha Vairochana mais ne parvint pas à pénétrer le véritable sens du Sutra du Lotus. Le Grand-maître* Saicho* révéla presque la vérité du Sutra, mais parce que l'époque n'était pas encore venue, il érigea une statue du bouddha Yakushi*, qui réside dans une région orientale de l'univers, mais il ne représenta pas les Quatre Bodhisattva Surgis de Terre sous quelque forme que ce soit.
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Même quand Jakusho et d'autres moines quittèrent le Japon en emmenant quelques sutras en Chine, ils ne trouvèrent là-bas personne à qui les enseigner. Leurs efforts furent aussi vains que s'ils avaient tenté d'enseigner le bouddhisme à des statues de bois ou de pierre portant la robe de moine et la sébile.
Sur les prédictions du Bouddha (Sado, 11 mai 1273 aux croyants)

Je vous prie de transmettre ceci à Ben Dono : ce que j’ai besoin d’écrire est un peu compliqué, mais je serai bref. La conférence de daishi-ko devrait être tenue. Je vous ai envoyé la statue du Grand-maître du Dharma.
Ben Dono et Ama Gozen (Sado, le 19 septembre1274)

Le 30e souverain était l’empereur Kimmei, le fils aîné du 27e empereur Keitai. Il régna 32 ans, et en 552 (le 30e jour du 10e mois durant sa 30e année de règne), le roi Song-myong de Paekche offrit à l’empereur du Japon une statue en cuivre doré représentant le Bouddha Shakyamuni, perçu aujourd’hui par tout le peuple japonais, de l’empereur jusqu’aux petites gens, comme le Bouddha de la Vie Éternelle (Amida). La lettre d'introduction du roi de Paekche spécifiait : "Moi, sujet de Votre Altesse Impériale, ai ouïe dire que le bouddhisme est le meilleur de tous les enseignements et le plus élevé de tous les chemins en ce monde. Pour que Votre Altesse Impériale puisse le pratiquer, je vous offre avec tout mon respect cette statue, ces écrits et ces moines bouddhistes, par l'intermédiaire de mon émissaire. Je prie pour que Votre Altesse Impériale aie la foi en ce bouddhisme et le pratique."
[...] Le Bouddha est à la fois souverain, maître et parent de divers rois du monde des trois plans, tels que le roi du Ciel de Brahma, le Roi-démon du sixième Ciel, Taishaku, Nitten, Gatten, les quatre Grands rois du Ciel, du Roi faisant tourner la roue du Dharma et bien d’autres encore. Ces rois du monde des trois plans ont reçu des terres octroyées par le Bouddha Shakyamuni, afin de devenir les dirigeants de diverses provinces et territoires spécifiques. C’est la raison pour laquelle Bonten, Taishaku et les autres rois vénèrent les statues en bois et les portraits du Bouddha Shakyamuni.
[...] Au Japon, Mononobe no Moriya qui détruisit la statue de bronze du Bouddha Shakyamuni doré a été anéanti par les flèches des quatre qrands Rois du Ciel ; le nyudo Taira no Kiyomori qui incendia les temples Todai-ji et Kofuku-ji de Nara souffrit d'une fièvre comme brûlé vif. Il est certain que c'étaient chaque fois de graves offenses.
[...] De plus, les hommes du shogun ont détruit les écritures bouddhistes et mon ermitage consacré au honzon (objet de vénération), le Bouddha Shakyamuni. Ils ont bafoué la statue du Bouddha et les rouleaux des sutras et les jetant dans la fange et les excréments. Ils m'ont arraché le Sutra du Lotus et m'en ont frappé la tête sans pitié.
Souverains de notre pays (Minobu, février, 1275)

Le Bouddha ne manifesta pas la moindre rancune, même envers de tels ennemis. Comment, alors, pourrait-il abandonner une personne ayant cru en son enseignement, ne serait-ce qu'une fois ? Telle était la grandeur du Bouddha. On le représenta par des statues de bois ou des peintures, et son image alla partout, comme la statue sculptée en bois par le roi Udayana, ou servit à enseigner les divers sutras, comme la peinture faite par Matanga.
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

Quatre cents ans environ après le commencement de l'époque du Dharma formel, les sutras bouddhiques arrivèrent au Japon, en provenance du royaume de Paekche, ainsi qu'une statue en bois du Bouddha Shakyamuni, apportés par des moines et des nonnes. Cela correspond en Chine à la fin de la dynastie des Han postérieurs et au début de la dynastie Chen, époque où, au Japon, régnait l'empereur Kimmei, trentième souverain depuis l'empereur Jimmu.
[...] Sous le règne de l'empereur Shomu, le quarante-cinquième souverain, l'école Kegon fut introduite, en provenance du royaume coréen de Silla par un moine de grande vertu appelé le Précepteur Shinjo. Le supérieur des moines, Ryoben, les transmit à l'empereur Shomu. Il contribua aussi à faire ériger la grande statue de bouddha [Vairocana] du temple Todai-ji.
[...] 2 Toujours est-il que dans la biographie d'Ennin*, on lit : "Lorsque le Grand-maître* eut fini d'écrire ses commentaires sur les deux sutra [et ainsi accompli son but], il se demanda si ces deux ouvrages correspondaient bien à la volonté du Bouddha. Car, dans le cas contraire, il sentait bien qu'il ne fallait pas les propager largement dans le monde. C'est pourquoi il plaça ses commentaires devant une statue du Bouddha et décida de passer sept jours et sept nuits à prier avec sincérité pour s'assurer du bien-fondé de son entreprise.
[...] 2 Par conséquent, de tous les temples et sanctuaires construits par l'empereur Kammu et par le Grand-maître* Saicho* au Japon, il n'en est plus un seul qui ne propage la doctrine Shingon. Les aristocrates comme les samouraïs invitent les maîtres du Shingon à conduire leurs cérémonies, les considèrent comme des maîtres, leur confèrent des fonctions et leur confient des temples. Et, pour procéder à la cérémonie de consécration des statues ou images du Bouddha, les huit écoles ont toutes recours aux mudra et mantra dharani* se référant au bouddha Vairocana* !
[...] 2 Quant à l'affirmation que, sans mudra ni mantra dharani*, il est impossible de consacrer une statue ou une image du Bouddha, elle est absurde et puérile. Avant l'apparition de l'école Shingon, n'y avait-il donc pas de consécration des statues ou des images du Bouddha  ? Avant l'apparition du Shingon on rapporte que, en Inde, en Chine et au Japon, des statues ou des peintures du Bouddha ont marché, enseigné le Dharma ou parlé à haute voix. (note) C'est depuis que l'on a commencé à utiliser mudra et mantra dharani* pour consacrer les images du Bouddha que ces cérémonies ont perdu tout pouvoir bénéfique !
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Il est dit dans le Sutra du Lotus que le Bouddha portera sur ses épaules ou sur son dos les hommes et les femmes dont la croyance en ce Sutra est forte. Quand le Savant-maître* Kumarayana voyageait [vers Kucha], la nuit, une statue de Shakyamuni en bois le portait sur son dos. Au moment où j'allais être décapité, l'Honoré du monde [le Bouddha Shakyamuni] a mis sa tête à la place de la mienne. Ce qui se produisit par le passé se produit de même à présent. Puisque vous êtes tous des disciples de Nichiren, comment pourriez-vous manquer d'atteindre la bodhéité ?
La suprématie du Dharma (Minobu, 4 août 1275, à Oto, fille de Nichimyo)

J'ai formulé par écrit un engagement solennel : "Si les deux temples, Kiyosumi [Seicho-ji] et Futama tombent aux mains de Tojo, je rejetterai le Sutra du Lotus  ! " Puis, j'ai fixé [cette promesse] à la main de l'objet de culte [statue de Shakyamuni] et j'ai prié. En moins d'un an, les deux temples se sont libérés de l'emprise de Tojo.
[...] Faites, je vous prie, que cette lettre soit lue à haute voix par les moines Sado-ko Niko dono et Suke Ajari Go-bo devant la statue du bodhisattva Kokuzo pour que tous les moines du Seicho-ji l’entendent.
Moines du temple Seicho-ji (Minobu, le 11 janvier 1276 aux moines du temple Seicho-ji)

Pour ce qui est des débuts du bouddhisme au Japon, après sept générations de divinités célestes et cinq générations de divinités terrestres, commencèrent les cent règnes des souverains humains, dont le premier fut l'empereur Jimmu. Sous le règne du trentième souverain à partir de Jimmu, l'empereur Kimmei, les écrits bouddhiques furent introduits au Japon, en provenance du royaume de Paekche, ainsi qu'une statue de Shakyamuni, Maître de la doctrine, apportés par des moines et des nonnes.
Lettre à Myomitsu Shonin (Minobu, le 5ème jour du 3ème mois intercalaire 1276 à Myomitsu)

Dans votre journal (note), vous écrivez  : "J'ai fait faire une statue en bois du Bouddha Shakyamuni." A propos de la cérémonie d'ouverture des yeux [convenant à une telle statue], dans le Sutra Fugen, il est dit  : "Ce sutra du Mahayana est la resserre aux trésors de tous les bouddhas, l'œil de tous les bouddhas des dix directions dans les trois phases de la vie." Il y est dit aussi  : "Ce sutra du Mahayana est l'œil de tous les bouddhas car c'est grâce à son enseignement qu'ils acquièrent les cinq sortes de vision du Bouddha.
[...] Ces trois domaines de l'existence sont  : un, le domaine des êtres vivants  ; deux, le domaine des cinq agrégats  ; trois, le domaine de l'environnement. Nous laisserons les deux premiers de côté pour l'instant. Le troisième, le domaine de l'environnement, est celui des plantes et des arbres. À ce domaine des plantes et des arbres appartiennent les substances à partir desquelles sont fabriquées les cinq couleurs utilisées en peinture. Avec ces pigments, les images sont peintes, et avec les arbres sont faites les statues de bois.
[...] Toutefois, ce bouddha qui est le vôtre est un bouddha vivant. Il ne le cède en rien à la statue du Bouddha du roi Udayana, ou à celle façonnée par le roi Bimbisara. Il est certain que Bonten, Taishaku, les divinités Nitten, Gatten et les quatre Rois du Ciel vous assisteront comme l'ombre accompagne le corps et vous protégeront toujours. C'est le premier point que je voulais établir.
La consécration d'une statue du bouddha (Minobu, le 15 juillet 1276 à Shijo Kingo)

Au cours du règne du trentième souverain, l'empereur Kimmei, le treizième jour du dixième mois de la treizième année de son règne (552), signe cyclique mizunoe-saru, un exemplaire des écrits bouddhiques et une statue du Bouddha Shakyamuni furent apportés au Japon en provenance de Paekche.
[...] Ainsi, lorsque le Dharma bouddhique fut introduite pour la première fois au Japon, aucun événement extraordinaire ne se produisit. Mais, par la suite, quand Mononobe no Moriya entreprit de brûler les statues du Bouddha, d'arrêter des moines et d'incendier temples et pagodes bouddhiques, le feu s'est déversé du ciel, la variole s'est répandue dans le pays et les guerres se sont succédé.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

On me conduisit dans un ermitage construit dans un champ, derrière la demeure de Homma Rokuro Zaemon, en un lieu appelé Tsukahara. Cette masure d'à peine deux mètres carrés se trouvait sur un terrain vague où l'on abandonnait les cadavres, l'équivalent de Rendaino, à Kyoto. Pas la moindre statue de Bouddha n'était enchâssée, les quatre murs étaient disjoints, et la toiture percée de toutes parts.
[...] YuiAmidabutsu, qui dirigeait les moines du Nembutsu, ainsi que Dokan, un disciple de Ryokan et Shoyu-bo, dirigeants du Ritsu, se rendirent en toute hâte à Kamakura ; arrivés là, ils se rendirent à la résidence de Hojo Nobutoki, seigneur de la province de Musashi. Ils lui dirent : "Si vous autorisez ce moine à rester sur notre île, il n'y aura bientôt plus un seul temple ou stupa debout, pas un seul moine ne sera épargné. Il prend les statues du bouddha Amida et les jette au feu ou dans la rivière. De jour comme de nuit, il grimpe au sommet des collines, fulmine contre le Soleil et la Lune, et maudit le Régent. Sa voix retentit jusque dans les moindres recoins de la province."
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

A l'ouest du Japon se trouvait ce qu'on appelait alors la province de Paekche. Elle était placée sous la suzeraineté de l'empereur japonais et était gouvernée par un roi du nom de Songmyong. Quand ce roi envoya son tribut annuel au Japon, le treizième jour du dixième mois de la treizième année du règne de l'empereur Kimmei [552], il y joignit une statue en bronze doré du Bouddha Shakyamuni, plusieurs sutras, et fit accompagner ces dons par des moines et des nonnes. L'empereur en fut très heureux et demanda conseil à ses ministres sur l'opportunité de vénérer le Bouddha venu des pays de l'Ouest.
[...] L'un de ses ministres les plus haut placés, Soga no Iname, déclara : "Tous les pays de l'Ouest vénèrent ce Bouddha. Pourquoi le Japon seul refuserait-il de le faire  ? " Mais Mononobe no Okoshi, un autre ministre de haut rang, du clan Mononobe, ainsi que Nakatomi no Kamako et d'autres, donnèrent le conseil inverse : "Traditionnellement, les empereurs qui règnent sur notre pays ont toujours, au printemps comme en été, à l'automne comme en hiver, honoré par des rituels les divinités du ciel et de la terre, les dieux des champs et de l'agriculture, et de nombreuses autres divinités. Si nous nous mettons maintenant à vénérer le dieu venu de l'Ouest, les divinités de notre pays se mettront en colère." Ne sachant trop que décider, l'empereur finit par décréter, à titre d'essai, que seul Soga no Iname aurait le droit de vénérer le Bouddha, interdisant à tout autre de le faire. Le ministre Soga no Iname fut très heureux de recevoir cet ordre. Il prit la statue du Bouddha Shakyamuni et l'enchâssa dans sa résidence d'Ohada, suscitant ainsi la colère de Mononobe no Okoshi qui déclara le fait inacceptable. A la même époque, une terrible épidémie se déclara au Japon, emportant dans la mort plus de la moitié des habitants du pays. Puisqu'il semblait que la population tout entière allait disparaître, Mononobe no Okoshi saisit l'occasion pour exhorter l'empereur à détruire la statue du Bouddha. L'empereur ordonna que le bouddhisme, religion venue de l'étranger, soit immédiatement abandonné. Mononobe no Okoshi, agissant au nom de l'empereur, confisqua la statue du Bouddha, la fit fondre sur du charbon de bois et écraser à coups de marteau. Il fit raser le temple dans lequel la statue du Bouddha avait été était enchâssée et fit fouetter les moines et les nonnes bouddhistes. Alors, sans aucun nuage annonciateur dans le ciel, un ouragan s'éleva et la pluie se mit à tomber.
[...] [Exécutant l'ordre impérial] Moriya, en compagnie de Nakatomi no Katsumi, attaqua le temple. Ils rasèrent la salle de pratique et la pagode, brûlèrent et détruisirent les statues du Bouddha et incendièrent le temple. Ils dépouillèrent de leur robe les moines et les nonnes et les firent fouetter. Après cet incident, l'empereur ainsi que Mononobe no Moriya et Soga no Umako furent touchés par l'épidémie, éprouvant les mêmes souffrances que si leur corps était brûlé vif ou coupé en morceaux.
[...] Avant la quatrième bataille, le prince Shotoku fit le voeu d'élever un stupa pour y conserver les reliques du Bouddha Shakyamuni, et de construire le temple Shitenno-ji. Soga no Umako fit un voeu lui aussi, celui de construire un temple pour y enchâsser la statue du Bouddha Shakyamuni envoyée de Paekche.
[...] Après que Sushun fut devenu le trente-troisième empereur, le prince Shotoku fit construire le temple Shitenno-ji dans lequel il déposa les reliques du Bouddha Shakyamuni. Umako fit construire un temple appelé Gango-ji dans lequel fut vénérée la statue du Bouddha Shakyamuni envoyée de Paekche. Il n'y a pas de plus grande tromperie au monde que la statue du Bouddha Amida enchâssée de nos jours au temple Zenko-ji et que l'on fait passer pour l'objet de vénération primordial. C'est parce qu'ils s'étaient opposés au Bouddha Shakyamuni que les trois empereurs et le clan des Mononobe périrent. Le prince Shotoku fit sculpter et enchâsser une statue du Bouddha Shakyamuni au temple Gango-ji. C'est l'objet de vénération maintenant enchâssé au temple Tachibanadera. Ce fut la première statue du Bouddha Shakyamuni jamais faite au Japon.
[...] D'après les documents de ce temple, la statue qui y était enchâssée était celle que le roi Songmyong avait envoyée à l'empereur Kimmei. Les documents prétendent que cette statue fut transportée à Nagano par Honda Zenko et enchâssée en 642 dans un temple qui devait devenir le Zenko-ji. Toutefois, d'après le Nihon Shoki (Chroniques du Japon), la statue envoyée par le roi était celle de Shakyamuni. Il est concevable que, avec l'émergence de l'école Jodo, la statue d'origine ait été remplacée par une statue du bouddha Amida.
[...] Après quoi l'impératrice Kogyoku, sur le conseil de Nakatomi no Kamako, fit sculpter une statue du Bouddha Shakyamuni et lui adressa des prières ferventes. Cela eut pour effet que Soga no Iruka, son père, leurs serviteurs et tous les membres de leur clan périrent aussitôt.
Le guide suprême du monde (Minobu, le 25 juin 1277, à Shijo Kingo)

Et que dire alors des moines du Japon, qui, tous sans exception, ont reçu la tonsure en tant que disciples du Bouddha Shakyamuni  ! La robe qu'ils portent, ils ne l'ont pas revêtue en tant que disciples du bouddha Amida. Pourtant, on ne trouve pas une seule salle consacrée dans leurs temples au Bouddha Shakyamuni, pas une où la méditation du Sutra du Lotus soit pratiquée, où une image peinte ou sculptée de Shakyamuni soit enchâssée. Ils ne possèdent pas un seul exemplaire du Sutra du Lotus et négligent le Bouddha Shakyamuni pourtant doté des trois vertus. Mais dans tout le pays, dans chaque district, chaque village et chaque foyer, ils érigent plus de statues qu'il n'y a d'habitants, à l'image du bouddha Amida qui ne possède pourtant aucune de ces trois vertus ; et tous psalmodient le nom du bouddha Amida, à l'exclusion de tout autre, soixante mille ou quatre-vingt mille fois par jour.
Réponse à Yasaburo (Minobu, le 4 août 1277 à Saito Yasaburo )

Vous pensez peut-être que ceux qui croient en Ryoka-bo sont prospères, mais voyez plutôt ce qu'il est advenu au clan Nagoe, qui finança la construction des temples Zenko-ji, Choraku-ji, et d'un temple destiné à abriter une immense statue du Bouddha  ! De plus, Hojo Tokimune est le souverain du Japon, [mais par sa conduite] il a fait apparaître un ennemi [les Mongols] aussi redoutable que [si le Japon avait contre lui] le monde entier.
Les Trois Obstacles et les Quatre Démons (Minobu, le 20 novembre 1277 à Hyoe no Sakan Munenaga)

Sous le règne du trentième souverain, l'empereur Kimmei, furent envoyés au Japon de l'État de Paekche des sutras, des traités et des moines bouddhistes, ainsi qu'une statue de Shakyamuni en bronze doré. Soga no Iname était d'avis qu'il fallait vénérer cette statue. Par contre, Mononobe no Okoshi, et d'autres ministres, ainsi que les gens du peuple, se sont ligués pour s'opposer à ce qu'on rende un culte au Bouddha, disant que, s'il était vénéré, les divinités du pays, folles de colère, feraient disparaître le Japon. L'empereur ne savait toujours pas quelle décision adopter lorsque les trois calamités et les sept désastres frappèrent avec une violence sans précédent, et une grande partie de la population fut emportée par la maladie. Mononobe no Okoshi profita de cette occasion pour se plaindre auprès de l'empereur, après quoi, non seulement les moines et les nonnes furent déshonorés, mais la statue du Bouddha Shakyamuni en bronze doré fut placée sur un bûcher et détruite, et les temples furent incendiés. [A la même époque] Mononobe no Okoshi contracta une maladie et mourut, et l'empereur décéda lui aussi. Soga no Iname, qui avait adressé des prières à la statue du Bouddha, fut emporté par la maladie.


Le traitement de la maladie (Minobu, 26 juin 1278 (ou 1282) à Toki Jonin)

Si nous voulons savoir qui étaient ces deux personnages dans leurs vies passées, nous découvrons que l'un, pour avoir offert un bol de blé cuit à un pratyekabuddha, était né par la suite sous la forme du vénérable Mahakashyapa ; et que l'autre était une femme pauvre ayant fait don d'une pièce d'or qu'elle possédait à un sculpteur façonnant des images de bouddha pour qu'il la fonde dans une statue du bouddha Vipashyin ; ce qui lui valut de devenir dans une vie suivante l'épouse de Mahakashyapa.
Réponse à Tokimitsu (Minobu, le 8 juillet 1278, à Nanjo Tokimitsu)

Question : L'ouvrage de Zhiyi*, intitulé Maka Shikan décrit le pratiquant marchant autour d’une statue du Bouddha Amida comme objet de vénération lorsqu’il pratique la deuxième des quatre méditations (shishu-sanmai, chaturdhyana). La traduction d'Amoghavajra* du Manuel Rituel au moyen de la Sagesse et du Discernement du Sutra du Lotus déclare : "Le Bouddha Shakyamuni et le Bouddha Taho sont les objets de vénération." Pourquoi rejetez vous leurs opinions et maintenez vous que le Titre du Sutra du Lotus est l’objet de vénération ? Réponse : Cela n’est absolument pas fondé sur ma réflexion personnelle. C’est fondé sur les enseignements du Sutra du Lotus, mentionnés plus haut, et sur l’interprétation de Zhiyi*. Quant au point douteux selon lequel le bouddha Amida est l’objet de vénération lorsqu'on on pratique les quatre niveaux de méditation d’après le Maka Shikan, c’est parce que le bouddha Amida est regardé comme l’objet de vénération seulement quand on pratique la joza-sanmai", "la méditation active continuelle pendant une période de 90 jours", pendant laquelle le pratiquant marche autour de la statue du bouddha Amida en invocant son nom (nembutsu) et en se le remémorant (jogyo-sanmai), et "la méditation sur la réalité" (higyo-hiza-sanmai) dans une posture non spécifiée pour une période de temps non spécifiée. Ce sont trois des quatre niveaux de méditation concentrée (samadhi) de l’école Tendai.
[...] D’autres écoles montrent la statue du Bouddha comme leur objet de culte, mais l’école Hokke a sa propres raisons significatives de vénérer le Sutra du Lotus comme son objet sacré.
[...] Par exemple, il est comparé à Ryuso, un guerrier de bas niveau de la dynastie Han, qui força l'empereur des Qin (Ziying) à s'enfuir à cheval quand la dynastie Qin fut écrasée. Il est aussi comparé à Choko, un autre guerrier de bas niveau ourdissant un complot et accédant au trône, et au Brahmane-Grand-Arrogance (Daiman), utilisant la statue du Bouddha Shakyamuni pour fabriquer un siège et s’asseyant dessus.
Questions - réponses concernant l’objet de vénération (Minobu,  septembre 1278 à Joken-bo)

Au cours des 1000 ans qui suivirent la disparition du Bouddha, pendant la période que l'on appelle époque du Dharma correct, le bouddhisme resta confiné en Inde et ne fut transmis dans aucun autre pays. Mais, au terme des 1000 ans du Dharma correct, alors que le monde était entré depuis 15 ans dans l'époque du Dharma formel, le bouddhisme fut introduit en Chine. Trois cents ans plus tard, il fut transmis au pays de Paekche [sur la péninsule de Corée]. Et, après être resté 100 ans à Paekche, 1415 ans après la disparition du Bouddha, sous le règne du 30e souverain humain, l'empereur Kimmei, une statue en bronze doré du Bouddha Shakyamuni et la copie de divers textes bouddhiques furent pour la première fois introduites au Japon.
Enseignement correspondant à l'esprit du Bouddha (Minobu, le 2 mai 1279, à Niike Saemon-no-jo)

Sous le règne du trentième empereur, un grand souverain nommé Kimmei le roi Songmyong de Peakche, un État au nord-ouest du Japon, envoya dans ce pays une statue en bronze doré du Bouddha Shakyamuni, un ensemble de sutra exposés par le Bouddha, et plusieurs moines chargés de les lire aux gens. Toutefois, le Bouddha était une statue, et non une personne vivante, et les sutras ne ressemblaient en rien aux écrits non bouddhiques. Les moines parlaient, mais personne ne comprenait ce qu'ils enseignaient. Leur apparence ne permettait même pas de dire s'il s'agissait d'hommes ou de femmes. Pour toutes ces raisons, les gens avaient des doutes et restaient perplexes. Les ministres de la Gauche et de la Droite se rencontrèrent en présence de l'empereur, et discutèrent de la question sous différents angles. L'opinion qui prévalut fut que le bouddhisme ne devrait pas être adopté, si bien que la statue du Bouddha fut reléguée quelque part et les moines furent emprisonnés.

Un homme qui avait envie de voir le Bouddha, pris du bois pour en faire une sculpture, mais il fut incapable en la taillant de faire qu’elle lui ressemble, pas même l'une des trente-deux marques. A cette époque le grand roi Udayâna fit mander Viśvakarman, le charpentier du ciel Trâyastrimśa, ciel qui avait une statue sculptée dans le bois de santal rouge. Cette statue put rencontrer le Bouddha Originel dans le ciel de Trâyastrimśa, de par la foi profonde du roi Udayâna. Ce fut la première statue du Bouddha sculpté dans Jambudvipa.
La lettre du Mont Minobu (21aout 1281)

 

 

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