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Extraits de gosho sur

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comparaison des sutras
 

Enfin, Honen conclut  : "Si l'on veut échapper rapidement aux souffrances de la vie et de la mort, après avoir comparé ces deux enseignements supérieurs, il faut laisser de côté les enseignements de la Voie sacrée et choisir ceux de la Terre pure. Et si l'on veut suivre les enseignements de la Terre pure, il faut distinguer entre les pratiques correctes et incorrectes, et abandonner toutes celles qui sont incorrectes pour se consacrer entièrement à celles qui sont correctes."
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu, juillet 1260)

En vertu de toutes ces caractéristiques, on compare le Sutra du Lotus à l'océan. De même que l'océan "devient de plus en plus profond", le Sutra du Lotus permet à tous, aux simples mortels ignorants aussi bien qu'aux sages ayant acquis une grande compréhension, d'accéder graduellement à la bodhéité. De même que l'océan est "trop profond pour qu'on puisse en toucher le fond", la sagesse du Sutra du Lotus "ne peut être comprise et partagée que par les bouddhas"(réf.) ; les bodhisattvas, même parvenus à l'étape de togaku, ne peuvent pas l'appréhender. On compare le Sutra du Lotus à "l'eau de l'océan" qui "conserve partout la même saveur salée" pour illustrer le fait qu'il permet à tous les êtres humains d'atteindre la bodhéité ; et on compare les autres sutras, qui ne permettent pas d'atteindre la bodhéité, à l'eau des rivières, qui n'est pas salée. De même que l'eau des rivières peut acquérir la saveur salée lorsqu'elle se déverse dans le grand océan, des personnes de diverses capacités, ayant pratiqué des enseignements provisoires, peuvent trouver le chemin qui mène à la bodhéité lorsqu'elles rencontrent le Sutra du Lotus. L'image de l'océan "régulièrement soumis au flux et au reflux des marées" illustre le fait que ceux qui pratiquent le Dharma Merveilleux parviendront [naturellement] à l'étape de non-régression, même s'ils devaient [accidentellement] perdre la vie. La métaphore du grand océan qui "recèle divers trésors" indique que toutes les pratiques et actions vertueuses de tous les bouddhas et bodhisattva, ainsi que tous les bienfaits obtenus par la pratique des six paramitas sont inclus dans la pratique du Dharma Merveilleux.
La même saveur salée (1261 ? )

Ignorer la suprématie [du Sutra du Lotus] et prétendre que d'autres sutras le valent, c'est commettre la pire de toutes les offenses au Dharma un crime majeur, de la plus grande gravité. Aucune comparaison ne peut en donner une juste image. Les bouddhas, en dépit de tous leurs pouvoirs magiques de transformation, ne finiraient jamais d'en décrire les conséquences, et toute la sagesse des bodhisattvas serait incapable d'en évaluer l'énormité. Ainsi, il est écrit dans le chapitre Hiyu* (III)  du Sutra du Lotus  : "Un kalpa ne suffirait pas pour expier toute la gravité de cette faute." Ce passage signifie que l'on pourrait s'efforcer de décrire pendant tout un kalpa la faute d'une personne s'opposant, ne serait-ce qu'une fois, au Sutra du Lotus, sans jamais parvenir à en mesurer l'importance.
Questions et réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura ? mars 1263 ? à Nichiji ?)

Le Sutra Vairocana* représente l'enseignement caché du bouddha Vairocana*, le roi de l'illumination. Il a été transmis, dans une lignée ininterrompue du bouddha Vairocana* à Shubhakarasimha* et Amoghavajra*. Et au Japon le Grand-maître* Kukai* répandit les enseignements concernant les mandala du Monde de diamant et du Monde de la matrice. Ce sont des enseignements secrets et ésotériques concernant les trente-sept honorés. Par conséquent, les plus profonds principes des enseignements exotériques ne sont pas même comparables aux stades élémentaires des enseignements ésotériques. C'est pourquoi le Grand-maître* Enchin, du second temple Toin (note), dit dans ses commentaires  : "Même le Sutra du Lotus ne soutient pas la comparaison avec le Sutra Vairocana*, et moins encore les autres doctrines."(réf.) Quelle est votre opinion à ce sujet ? Le sage répondit  : "Au début, j'ai accordé ma confiance au bouddha Vairocana*, et souhaité pratiquer assidument l'enseignement de l'école bouddhique du Shingon ésotérique. Mais, lorsque j'ai étudié les principes essentiels de cette école, j'ai découvert qu'ils s'appuyaient sur des conceptions qui constituent, en réalité, une offense au Dharma !
[...] Qui plus est, dans le volume sept, au chapitre Yakuo* (XXIII), on trouve dix comparaisons exprimant l'excellence du Sutra du Lotus. La première comparaison concerne l'eau. Les ruisseaux et les rivières sont comparés aux divers autres sutras, et le grand océan au Sutra du Lotus. Ainsi, si quelqu'un voulait affirmer que le Sutra Vairocana* est supérieur et le Sutra du Lotus inférieur, cela reviendrait à dire que le grand océan contient moins d'eau que n'en contient un petit ruisseau  ! De nos jours dans le monde chacun sait que la taille de l'océan dépasse celle des diverses rivières, mais sans comprendre pour autant que le Sutra du Lotus est le plus élevé de tous les sutras. Lire la suite :
Conversation entre un sage et un ignorant (1265 ? à un samouraï ? )

C'est pourquoi, dans son commentaire sur le Sutra du Lotus, Zhiyi*, le Grand-maître* de sagesse qui avait mémorisé tous les enseignements sacrés exposés par le Bouddha de son vivant, déclare : "Les autres sutras prédisent que seuls les bodhisattvas parviendront à l'Éveil, mais pas les personnes des deux véhicules. Ils annoncent que seules les personnes bonnes atteindront la bodhéité mais pas les personnes mauvaises... Ce Sutra [du lotus], lui, prédit que tous les êtres vivants parviendront à la bodhéité." (réf.) Je n'irai pas plus loin dans l'explication des dix vertus de l'océan.
L'essentiel du chapitre Yakuo (1265-  ? peut-être à la mère de Nanjo Tokimitsu)

En deuxième lieu vient la comparaison avec les montagnes. Le Sutra dit que parmi les dix montagnes aux trésors et parmi toutes les montagnes, le Mont Sumeru est le plus élevé. Les dix montagnes aux trésors sont : premièrement, Sessen [Montagne neigeuse]  ; deuxièmement, Kosen [Montagne aux parfums] ; troisièmement, le Mont Khadira  ; quatrièmement, Sen sho sen [Mont des immortels et des sages] ; cinquièmement, le Mont Yugamdhara [Yukenda-sen]  ; sixièmement, le Mont Meni [Meni-sen] ; septièmement, le Mont Nimindhara [Nimindara-sen]  ; huitièmement, le Mont Chakravada [Shakara-sen] ; neuvièmement, le Mont Shukue-sen [Sagesse du passé]  ; et dixièmement, le Mont Sumeru.

Ainsi, dans le chapitre Yakuo* (XXIII), le Bouddha s'adresse au bodhisattva Shukuoke, en lui disant : "Le Sutra du Lotus est comparable à l'océan, plus grand que tous les cours d'eau, rivières et ruisseaux ; il est comparable au Mont Sumeru, la plus haute de toutes les montagnes, ou semblable à la déesse de la Lune, plus large et plus brillante que toutes les étoiles." Le Grand-maître* Zhanlan* commente cela en disant : "C'est le plus important de tous les sutras que le Bouddha ait enseigné, enseigne et enseignera."(réf.)
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

Les sutras du Shingon sont inférieurs même aux sutras Hannya*. Comment pourraient-ils donc soutenir la comparaison avec le Sutra du Lotus  ? Malgré cela, dans le Hizo Hoyaku Kukai* prétend que tous les sutras enseignés du vivant de Shakyamuni sont contenus dans l'enseignement du Shingon. Non seulement il relègue le Sutra du Lotus au troisième rang [par ordre d'importance] mais il le qualifie d'"enseignement puéril". Pourtant, lorsque je lis avec respect le Sutra du Lotus, je vois qu'il se définit lui-même comme le plus élevé de tous les enseignements du Bouddha, ainsi que comme le sutra suprême, "parmi tous ceux que j'[Shakyamuni] ai enseigné, que j'enseigne et que j'enseignerai."(réf.) Dans les dix métaphores du chapitre Yakuo* (XXIII), le Sutra du Lotus est comparé à l'océan, au soleil, au Mont Sumeru. Dans ce cas, peut-il y avoir quelque chose de plus profond que le grand océan, de plus éclatant que le soleil ou de plus haut que le Mont Sumeru  ? De telles comparaisons devraient permettre de comprendre. Sur quels arguments Kukai* peut-il fonder l'allégation que les sutras du Shingon sont supérieurs au Sutra du Lotus  ? De tels passages ne se trouvent nulle part dans le Sutra Vairocana*. Aveuglé par une interprétation personnelle, il s'est opposé aux intentions du Bouddha formulées depuis longtemps.
Réponse à Hoshina Goro Taro (5 décembre 1267 à Hoshina)

Les Maîtres de doctrine* surpassent les simples maîtres et les sutras du Mahayana définitif* est supérieur aux sutras du Mahayana provisoire*. Par conséquent le Sutra Vairocana* de l'école Shingon ne peut pas égaler le Sutra Kegon*, et moins encore le Sutra du Nirvana et le Sutra du Lotus. Pourtant, lorsque le Savant-maître* Shubhakarasimha* évalua les qualités relatives des sutras Kegon*, Lotus, Vairocana*, etc., il avança une interprétation erronée en disant que, d'un point de vue théorique, tous ces sutras sont de même valeur, mais que, d'un point de vue pratique, le Sutra Vairocana* est supérieur aux autres. Depuis lors, les tenants de cette école n'ont cessé de prétendre avec arrogance que le Sutra du Lotus ne soutient pas la comparaison avec le Sutra Kegon*, et moins encore avec les sutras de l'école Shingon ou que, parce qu'il ne contient ni mudra ni mantra dharani* , le Sutra du Lotus n'est même pas comparable au Sutra Vairocana*. Ou ils soulignent le fait que de nombreux maîtres et patriarches de l'école Tendai ont reconnu la supériorité de l'école Shingon, et que c'est une opinion généralement admise que l'école Shingon est supérieure aux autres.
[...] Shubhakarasimha* développa une théorie fausse lorsqu'il prétendit que les deux sutra sont identiques d'un point de vue doctrinal, et son affirmation que les mudra et les mantra dharani* sont des éléments qui rendent le Sutra Vairocana* supérieur au Sutra du Lotus est également erronée.
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

Si on les compare aux écrits et enseignements non bouddhiques, toutes les doctrines qu'il exposa pendant cinquante ans représentent le Mahayana, les paroles véridiques d'une personne parvenue à l'humanité suprême. Tout ce qu'il a enseigné, depuis l'aube de son Éveil jusqu'au crépuscule de son nirvana, est pure vérité.
[...] En comparant les sutras antérieurs aux seuls enseignements théoriques* du Sutra du Lotus on pourrait croire que ces sutras lui sont supérieurs. Mais cela reviendrait à admettre que les personnes des deux véhicules, comme Shariputra, ne pourraient jamais atteindre la bodhéité. Comme ce serait déplorable !
[...] Les sutras Agama*, Hodo*, Hannya* et Vairocana*, enseignements du Bouddha, sont des oeuvres splendides, et pourtant ils sont loin d'être comparables au Sutra Kegon*. Comment des principes encore cachés même dans le Sutra Kegon* pourraient-ils être révélés dans ces sutras ? Ainsi le Sutra Zo-Agon (note) dit que le Bouddha Shakyamuni "atteignit l'Éveil pour la première fois en Inde."(note) On lit dans le Sutra Daijuku* : "L'Ainsi-Venu réalisa l'Éveil et seize ans après..."(note) Et dans le Sutra Vimalakirti il est dit que pour la première fois, le Bouddha s'assit sous l'arbre et par sa détermination triompha du démon. De même, dans le Sutra Vairocana, le Bouddha décrit son Éveil en disant : "Il y a quelques années, lorsque je m'assis sur le lieu de méditation", et le Sutra Ninno* situe cet événement "vingt-neuf ans plus tôt".
[...] Même l'atteinte de la bodhéité par les deux vehicules (nijo jobutsu) ne suffit pas à empêcher l'attraction que les sutras antérieurs exercent sur les hommes. Même l'atteinte de la bodhéité dans un passé sans commencement (kuon jitsujo) ne peut lutter contre ce penchant. En effet, quand on compare le Sutra du Lotus et les sutras antérieurs, les premiers dominent ; de plus, les quatorze premiers chapitres du Sutra du Lotus - ou enseignement théorique*- vont dans le sens des sutras antérieurs. Et même les chapitres du Sutra du Lotus qui constituent l'enseignement essentiel*, à l'exception des chapitres Yujutsu* (XV) et Juryo* (XVI), s'appuient tous sur l'idée que le Bouddha Shakyamuni atteignit l'Éveil pour la première fois en ce monde.
[...] Par ailleurs, les écoles Kegon et Shingon sont d'un niveau incomparablement plus élevé que les écoles Hosso et Sanron.
[...] 2 Et en comparant les mérites respectifs du Sutra du Lotus et du Sutra Vairocana*, il [Shubhakarasimha] déclara que si tous deux sont égaux d'un point de vue théorique, le dernier est supérieur du point de vue de la pratique. Les mandala des deux mondes symbolisent l'atteinte de la bodhéité par les personnes des deux véhicules ainsi que l'implication mutuelle des dix mondes-états, mais peut-on trouver ces principes où que ce soit dans le Sutra Vairocana*  ? Ceux qui l'affirment sont coupables de la plus grossière tromperie !
[...] 2 Cheng-guan, de l'école Kegon, écrivit un commentaire sur le Sutra Kegon* dans lequel, comparant le Sutra Kegon et le Sutra du Lotus, il déclara que le Sutra du Lotus ne semblait être qu'une doctrine intermédiaire. Mais il écrivit ailleurs : "Je crois que les enseignements de l'école Tiantai représentent la vérité. Sur la doctrine et le principe, ils s'accordent parfaitement avec ma propre école." Il semble bien, par conséquent, qu'il regretta sa déclaration antérieure.
[...] 2 Il est dit dans le Sutra du Nirvana : "Même si la croyance dans les divers sutras du Mahayana entraîne un bienfait inestimable, incomparablement plus grand est le bienfait obtenu par la foi en ce sutra. Il est cent fois, mille fois, un milliard de fois plus grand, impossible à évaluer ou à décrire.
[...] 2 Quand nous comparons à ces sutras [précédemment cités] le Sutra du Lotus, le plus grand Sutra du "passé, du présent et du futur" et sa description des "Six actions difficiles et Neuf actes aisés ", il est aussi différent d'eux que la lune des étoiles, ou le Mont Sumeru, [la plus haute de toutes les montagnes] des huit autres montagnes [qui l'entourent]. Et pourtant, Cheng-guan de l'école Kegon, Cien de l'école Hosso, Jizang de l'école Sanron, et Kukai* de l'école Shingon, que l'on croyait tous dotés des yeux de la sagesse du Bouddha, n'ont pas compris ces passages du Sutra du Lotus.
[...] 2 Ce que les enseignements non bouddhiques considèrent comme bon, aussi bien que ce qu'ils considèrent comme mauvais, est une voie mauvaise comparé aux sutras du Hinayana. Les bonnes voies [enseignées dans les sutras] du Hinayana, aussi bien que dans les sutras des quatre saveurs inférieures et des trois sortes d'enseignements [antérieurs au Sutra du Lotus], sont toutes erronées et nuisibles comparés au Sutra du Lotus. Seul le Sutra du Lotus est véridique et bénéfique. La perfection des sutras antérieurs au Sutra du Lotus est une perfection relative. Par rapport à la perfection absolue, il faut encore la considérer comme mauvaise. S'accrocher aux trois sortes d'enseignements antérieurs au Sutra du Lotus revient encore à suivre une mauvaise voie. Même celui qui pratique les sutras les plus élevés enseignés dans cette période emprunte encore une mauvaise voie. A plus forte raison celui qui prend pour base une oeuvre dont la doctrine est aussi élémentaire que le Sutra Kammuryoju, que l'on ne peut même pas comparer aux sutras Kegon* et Hannya*
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Et on lit dans le sixième volume du Sutra du Lotus : "Tout ce qui concerne la vie ou le travail n'est en rien différent de la réalité ultime (note)." Commentant la signification sous-jacente de ces citations, Zhanlan* enseigna que, bien que profonds, les deux premiers sutras restent superficiels comparés au Sutra du Lotus. Alors que ces sutras traitent des affaires du monde en termes bouddhiques, le Sutra du Lotus explique que les affaires du monde sont en fin de compte le bouddhisme.
[...] Les sutras provisoires comparent un esprit paisible à la lune et un coeur pur à une fleur, mais le Sutra du Lotus indique que la fleur et la lune sont en elles-mêmes le coeur et l'esprit. Il est donc évident que le riz n'est pas seulement du riz, mais la vie elle-même.
Le don de riz (Minobu, date   1273 ? destinataire   ? )

Le Dazhidu lun* dit que la vertu de sagesse prime tout, le Sutra du Nirvana: «Aujourd'hui, comprendre le principe profond du nirvana... ». Tous ces passages ressemblent à l'affirmation des trois mots du Sutra du Lotus «Jadis, maintenant, dans l'avenir... ». Or, les uns disent : «Si l'on compare [ce sutra-ci] à tout ce que prêchaient Brahma, Indra, les Quatre Rois du ciel, il est le roi de tous ces sutras ». D'autres disent : «Si l'on compare [ce sutra-ci] à tous les sutras du Hinayana, il est le roi de tous ces sutras ». D'autres encore disent : «Si on compare [ce sutra-ci] au Kegonkyo*, au Sho­mangyo, il est supérieur à tous ces sutras». Mais si on fait la comparaison avec tous les sutras du Mahayana et du Hinayana, provisoires et définitifs, exotériques et ésotériques, chacun de ces sutras n'est nullement le grand roi des rois des autres sutras. En résumé, c'est par une confrontation [générale] que l'on décide de la valeur des différents sutras.
Traité sur l'essentiel du Lotus (Minobu, le 29 juin 1274, à Toki Jonin)

Répondez clairement à vos interlocuteurs, point par point, en utilisant à chaque fois la citation qui convient. Demandez-leur : "Peut-on trouver la plus petite allusion à un principe de ce genre dans le Sutra Vairocana* ? " Dans les trois sutras de l'école Jodo le bouddha Amida déclare : "Dix kalpas se sont écoulés depuis que j'ai atteint la bodhéité." Est-ce vraiment comparable à la révélation, dans le Sutra du Lotus, que Shakyamuni parvint à l'Éveil dans le passé de gohyaku jintengo*?"
[...] De plus, en répondant aux six questions difficiles posées par Ryokan dans sa pétition, souvenez-vous, comme je l'ai enseigné depuis longtemps, que les disciples de Nichiren n'accompliront jamais rien s'ils sont lâches. Lorsque, pour déterminer quel est le sutra le plus élevé et le plus profond, vous comparez le Sutra du Lotus aux autres sutras, ou quand vous vous demandez quels sont ceux qui permettent d'atteindre la bodhéité, rappelez-vous que le Shakyamuni des enseignements antérieurs au Sutra du Lotus, et même des enseignements provisoires du Sutra du Lotus, est facile à vaincre ; les bodhisattvas parvenus à l'étape de togaku [étape juste avant l'Éveil parfait] sont encore moins redoutables, et vous n'aurez guère à vous préoccuper des adeptes des enseignements provisoires.
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274 ? à Sammi-bo)

Ainsi, chacune de ces écoles défendit ses propres principes et développa des notions en apparence aussi différentes que l'eau du feu. Pourtant, essentiellement, leur perspective était la même. Parmi les enseignements sacrés exposés par Shakyamuni de son vivant, elles plaçaient le Sutra Kegon* au premier rang, le Sutra du Nirvana, au deuxième, et au troisième, le Sutra du Lotus. Toutes ces écoles admettaient que par rapport au sutras Agama*, Hannya*, Vimalakirti et Shiyaku, le Sutra du Lotus était l'expression de la vérité, un "enseignement complet" énonçant des principes corrects. Mais elles maintenaient que, comparé au Sutra du Nirvana, il représentait un enseignement dont la vérité n'est pas éternelle, un sutra incomplet contenant certains principes erronés.
[...] Zhiyi* écrivit : "Il est vain de comparer le Chu Ron* avec les enseignements du Sutra du Lotus."(réf.) Et ailleurs encore : "Vasubandhu et Nagarjuna perçurent clairement la vérité dans leur coeur mais ne l'enseignèrent pas. Exposant plutôt les enseignements du Mahayana provisoire*, ils agirent en fonction du temps."(réf.) Zhanlan* fit remarquer  : "Pour réfuter les conceptions erronées et pour établir la vérité le Chu Ron* n'est en rien comparable au Sutra du Lotus."(réf.) Et Zongyi* déclara  : "Nagarjuna et Vasubandhu ne soutiennent pas la comparaison avec Zhiyi*."
[...] Dans les vingt volumes que constituent ses deux ouvrages Hokke Gengi et Hokke Mongu*, Zhiyi* a comparé tous les autres sutras à des rivières et le Sutra du Lotus au grand océan. Il a démontré que l'eau de tous les enseignements bouddhiques de tous les mondes des dix directions, sans qu'une seule goutte en soit perdue, coule dans cette mer immense de Myoho Renge Kyo.
[...] 2 L'école Tian tai était une forteresse imprenable, et, bien que toutes les autres écoles bouddhiques aient tenté de réfuter sa doctrine, aucune n'y était jamais parvenue pour une seule et bonne raison. Parce que l'on trouve, dans le Sutra Muryogi qui sert d'introduction au Sutra du Lotus, une affirmation qui rend caducs tous les sutras enseignés pendant les quarante et quelques années précédentes [l'affirmation par le Bouddha qu'il n'avait pas encore révélé la vérité]. Et, dans les chapitres Hosshi* (X) et Jinriki* (XXI) (note) du Sutra du Lotus, le Bouddha déclara qu'aucun sutra enseigné par la suite ne pourrait supplanter le Sutra du Lotus. Dans le passage du chapitre chapitre Hosshi* (X) où le Sutra du Lotus est comparé à d'autres sutras exposés à la même époque, la supériorité du Sutra du Lotus est aussi établie. Yixing demanda donc à Shubhakarasimha* dans quelle catégorie il fallait placer le Sutra Vairocana* : dans celle des sutras enseignés avant le Sutra du Lotus, à la même époque ou après ?
[...] 2 J'ai été moi-même stupéfait en lisant ces commentaires et j'ai donc fait des recherches dans tous les sutras, y compris dans les trois attribués au bouddha Vairocana*. Mais je ne trouve pas un seul mot ou passage dans les sutras indiquant que le Sutra du Lotus, comparé aux sutras Kegon* ou Vairocana* est un enseignement puéril  ; que, par rapport au Sutra Rokuharamitsu, Zhiyi* agit comme un voleur, ou que le Sutra Shugo décrit Shakyamuni "à l'étape de l'obscurité"(note). Ce sont là des affirmations totalement absurdes et pourtant, depuis trois ou quatre cents ans, au Japon, un certain nombre de personnes sensées les ayant acceptées, on en est maintenant venu à penser qu'elles sont raisonnables et fondées. J'aimerais souligner quelques erreurs de Kukai* particulièrement flagrantes afin que l'on comprenne qu'il en va de même pour le reste.
[...] 2 Ce fut sous les dynasties de Chen (557 - 589) et Shui (581 - 618) que le Grand-maître* Zhiyi* compara le Sutra du Lotus au ghee. Et deux siècles plus tard, vers le milieu de la dynastie des Tang, le Savant-maître* Prajna traduisit et introduisit le Sutra Rokuharamitsu en Chine. Il aurait fallu que le Sutra Rokuharamitsu qui range l'enseignement des dharani dans la cinquième catégorie, la plus élevée, le comparant au beurre clarifié ait été déjà transmis aux époques de Chen et Shui pour que le Grand-maître* Zhiyi* puisse "voler le beurre clarifié de l'enseignement Shingon".
[...] 2 De plus, comparer le Sutra du Lotus au beurre clarifié n'est en rien une invention personnelle de Zhiyi*. Le Bouddha lui-même, dans le Sutra du Nirvana, a comparé le Sutra du Lotus au beurre clarifié et, par la suite, le bodhisattva Vasubandhu compara de même le Sutra du Lotus et le Sutra du Nirvana au beurre clarifié. (réf.) Le bodhisattva Nagarjuna qualifie le Sutra du Lotus de "remède merveilleux". (réf.) Si tous ceux qui ont comparé le Sutra du Lotus au ghee sont des voleurs, faut-il également traiter de voleurs les bouddhas Shakyamuni, Taho, les bouddhas des dix directions, Nagarjuna et Vasubandhu ?
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Et Kukai*, le Grand-maître* Kukai*, fit remarquer  : "Chaque véhicule proposé se proclame le véhicule véritable, mais lorsqu'on les considère d'un point de vue plus large, on voit bien qu'ils ne sont que théories puériles."(réf.) Ainsi, chacun de ces Grands-maîtres affirma que le Sutra du Lotus, bien que le plus élevé de tous les sutras que le Bouddha Shakyamuni ait enseignés, enseigne et enseignera à l'avenir (note) comparé au Sutra Vairocana* exposé par le bouddha Vairocana* , est une doctrine puérile. Une personne de bon sens devrait-elle accorder le moindre crédit à cette assertion   ?
La question à approfondir jour et nuit (Minobu, 28 août 1275 ? , Toki Jonin)

Les Grands-maîtres Kukai*, fondateur de l’école Shingon au Japon, et Ennin*, troisième Grand-patriarche du Enryaku-ji sur le Mont Hiei, ont dénaturé l’enseignement correct du Grand-maître* Saicho, qui était le plus grand sage du Japon. Car, dans la comparaison entre de Sutra du Lotus et le Sutra Vairocana* la supériorité du premier était pour eux trop embarrassante. Les temples du Mont Hiei ont depuis lors pris parti pour la fourberie d'Ennin*, tandis que le temple Jigo-ji à Takao et les sept grands temples de Nara ont tous suivis le faux enseignement de Kukai*.
Réponse à Gonin (Minobu, le 26 décembre 1275)

Chaque sutra, par l'excellence de son contenu, prétendait être le plus élevé de tous ces enseignements. Cependant, la comparaison révèle que le Sutra du Lotus domine tous les autres sutras, comme le ciel la terre. Il s'élève au-dessus d'eux comme un nuage au-dessus du sol. Si l'on compare les autres sutras aux étoiles, le Sutra du Lotus est semblable à la lune. S'ils étaient des torches, des étoiles ou la lune, le Sutra du Lotus serait alors aussi brillant que le soleil.
[...] En Chine, la recherche des pouvoirs occultes était liée au confucianisme, et en Inde, elle fait partie des enseignements brahmaniques. Cependant, l'occultisme n'est même pas du niveau des premiers enseignements Agon du bouddhisme hinayana, et encore moins des enseignements commun (tsugyo), spécifique (bekkyo) ou parfait (engyo). Comment pourrait-il donc soutenir la moindre comparaison avec le Sutra du Lotus  ? Les quatre démons s'opposent férocement même à la maîtrise des pouvoirs occultes. Par conséquent, les épreuves que rencontreront les disciples du Pratiquant du Sutra du Lotus seront encore bien plus grandes, car il est le premier, au Japon, à pratiquer et à propager Namu Myoho Renge Kyo, le principe ultime du Sutra du Lotus. C'est un phénomène que l'on ne peut concevoir et encore moins exprimer par les mots.
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

Les maîtres du Shingon disent : "Le Sutra Vairocana* est le premier de tous les sutras ; les autres sutras sont comparables à une multitude de petites étoiles." Les tenants du Zen déclarent : "Le Sutra Ryoga est le premier de tous les sutras." Et il en va de même pour les adeptes des diverses écoles. Les gens de notre époque accordent autant de respect aux nombreux maîtres bouddhistes mentionnés plus haut que les divinités célestes en manifestent à l'égard de Taishaku ; ils les suivent comme les nuées d'étoiles font une traîne au soleil et à la lune.
[...] Seul le Sutra du Nirvana contient des passages ressemblant au Sutra du Lotus. C'est ce qui incita les maîtres bouddhistes précédant Zhiyi*, aussi bien en Chine du nord qu'en Chine du sud, à déclarer à tort que le Sutra du Lotus était inférieur au Sutra du Nirvana. Mais si nous examinons le texte même du Sutra du Nirvana, nous voyons que, comme dans le cas du Sutra Muryogi, le Sutra du Nirvana est comparé aux sutras des périodes Kegon, Agon, Hodo et Hannya, exposés par le Bouddha pendant les premières quarante et quelques années de son enseignement. C'est par rapport à ces sutras précédents que le Sutra du Nirvana se déclare supérieur.
[...] Fayun avait divisé les enseignements exposés par le Bouddha de son vivant en cinq périodes. Parmi les enseignements de ces cinq périodes, il avait choisi trois sutras : le Sutra Kegon*, le Sutra du Nirvana et le Sutra du Lotus [et les avait classés par ordre de supériorité et de profondeur.] Selon lui, entre tous, le Sutra Kegon* occupait la première place, ce qui le rendait comparable au souverain d'un royaume. Le Sutra du Nirvana venait en deuxième position, semblable à un régent ou à un Premier ministre, et le Sutra du Lotus était troisième, au même rang que les nobles de la cour. Il considérait que tous les autres sutras leur étaient inférieurs, comparables à de simples sujets.
[...] "Quel passage de sutra vous autorise à affirmer que le Sutra du Nirvana est supérieur au Sutra du Lotus  ? Dans le quatorzième volume du Sutra du Nirvana, les mérites du Sutra du Nirvana sont comparés à ceux des sutras des périodes Kegon, Agon, Hodo et Hannya, mais on ne trouve nulle part mentionné qu'il est supérieur au Sutra du Lotus. "Précédemment, par contre, dans le neuvième volume de ce même sutra, les mérites relatifs des sutras du Nirvana et du Lotus sont très clairement énoncés : "Au moment où ce Sutra [du Nirvana] est exposé... il a déjà été prédit dans le Sutra du Lotus que les huit mille auditeurs-shravakas atteindront la bodhéité, prédiction annonçant une grande récolte. Ainsi la récolte d'automne est terminée et a été engrangée pour l'hiver. [Maintenant], il ne reste plus que quelques glanes à récolter."
[...] Voici comment Kukai* évaluait les mérites respectifs des enseignements exposés par le Bouddha Shakyamuni de son vivant : "Le Sutra Vairocana* de l'école Shingon vient en premier, le Sutra Kegon* en deuxième, et la troisième place revient au Sutra du Lotus et au Sutra du Nirvana."Comparé aux sutras Agon, Hodo* et Hannya*, le Sutra du Lotus est un sutra véridique mais, comparé aux sutras Kegon* et Vairocana*, il n'offre que des théories puériles.
[...] Les déclarations de Kukai sont certainement encore plus fausses que les théories des moines du nord et du sud de la Chine, qui prétendaient que, comparé au Sutra du Nirvana, le Sutra du Lotus était erroné. Elles sont plus outrancières que les assertions des adeptes du Kegon affirmant que, comparé au Sutra Kegon*, le Sutra du Lotus représente les "branches".
[...] Dans son commentaire du Sutra Vairocana*, le Dainichikyo Shiiki, Enchin déclare  : "Le Sutra du Lotus lui-même ne soutient pas la comparaison [avec le Sutra Vairocana*], et les autres sutras encore moins." Autrement dit, il prétend dans cet écrit que le Sutra du Lotus est inférieur au Sutra Vairocana*. Par ailleurs, dans un autre traité, le Juketsu Shu, il déclare : "Les doctrines [des écoles] Shingon et Zen peuvent tout au plus servir d'introduction aux sutras Kegon*, Lotus et Nirvana." Et il reprend cette affirmation dans ses traités Fugenkyo Ki et Hokke Ron Ki.
[...] Kukai* déclara que, comparé aux sutras Kegon* et Sutra Vairocana*, le Sutra du Lotus n'était que "théorie puérile". Et ce même homme, nous dit-on, apparut sous la forme d'un bouddha. Ce doit être le démon qui, comme il est dit dans le Sutra du Nirvana, bien que toujours prisonnier de l'illusion, prend l'apparence d'un bouddha pour tenter de détruire le Dharma correct de Shakyamuni.
[...] Une petite rivière peut contenir l'eau provenant de la rosée, des rigoles, des puits, des fossés et des petits ruisseaux, mais elle ne peut recevoir l'eau d'un grand fleuve. Un grand fleuve peut recevoir l'eau d'une petite rivière avec sa rosée, ses ruisseaux, et ainsi de suite, mais il ne peut contenir l'eau du grand océan. Les sutras Agama* sont comparables à une petite rivière contenant l'eau des puits, des rigoles, des ruisseaux et de la rosée, tandis que les sutras Hodo*, les sutras Amida, Vairocana* et Kegon* sont semblables à un grand fleuve recueillant l'eau d'une petite rivière. Mais le Sutra du Lotus est comparable au grand océan qui peut recevoir en son sein toute l'eau de la rosée, des rigoles, des puits, des ruisseaux, des petites rivières, des grands fleuves et des pluies du ciel, sans en perdre une seule goutte.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

"Or le Grand-maître* Kukai*, fondateur de l'école Shingon au Japon, a déclaré : "Le Sutra du Lotus, lorsqu'on le compare aux sutras Kegon* et Vairocana*, non seulement constitue une voie différente, mais n'est que théorie puérile, et le bouddha qui l'a exposé réside encore dans le domaine de l'obscurité." Il a aussi affirmé : "Le Grand-maître* Zhiyi*, de l'école Hokke, et d'autres n'ont eu de cesse de voler le ghee." Le Grand-maître* Cien, fondateur de l'école Hosso, a déclaré : "Le Sutra du Lotus n'est qu'un moyen tandis que le Sutra Jimmitsu* est véridique ; les êtres sensitifs, qui, par nature, ne sont pas prédestinés à l'illumination, ne pourront jamais, de toute éternité, atteindre la bodhéité (voir Hosso shu)."
Lettre de pétition de Yorimoto (Minobu, le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)

Chaque école clame la supériorité de son propre sutra, exhorte à abandonner tous les autres sutras considérés comme inférieurs, et prétend être elle-même la seule école correcte. Mais ces polémiques ne s'appuient que sur les propos des Maîtres de doctrine*, et non sur les paroles mêmes du Bouddha. Seul le Sutra du Lotus fut proclamé supérieur par le Bouddha lui-même lorsqu'il établit la comparaison avec les cinq saveurs, chacune correspondant à cinq périodes distinctes d'enseignement. Il déclara aussi que, parmi tous les sutras qu'il "avait enseignés, qu'il enseignait maintenant et qu'il enseignerait", pour atteindre la bodhéité, aucun sutra n'était comparable au Sutra du Lotus. Voilà les paroles d'or sorties de la bouche même du Bouddha.
[...] Ces passages font l'éloge du Sutra du Lotus en affirmant que, bien que ses auditeurs-shravakas aient entendu le Bouddha enseigner bien des fois en plus de quarante-deux ans, ils n'avaient jamais entendu un enseignement comparable au Sutra du Lotus, que jamais auparavant le Bouddha n'avait enseigné semblable doctrine.
[...] Ceux qui s'interrogent sérieusement sur ce sujet devraient se servir du simple bon sens. En période de sécheresse, est-ce le grand océan qui s'assèche d'abord ou un simple petit cours d'eau  ? Le Bouddha lui-même a comparé le Sutra du Lotus au grand océan, et les sutras Kammuryoju, Amida et autres textes semblables, à de petits ruisseaux.
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, mars 1277 ? à Myoho-ama)

Pour ce qui est du Sutra Vairocana*, Shubhakarasimha*, Amoghavajra* et Vajrabodhi* ont déclaré que, sur le plan des principes, le Sutra Vairocana* et le Sutra du Lotus étaient identiques, mais que, par rapport aux mudra et aux mantra dharani*, le Sutra du Lotus est inférieur. Par contre, les moines chinois Liangxu, Guanxiu et Weijuan ont déclaré que le Sutra Vairocana* ne pouvait pas soutenir la comparaison avec le Sutra Kegon*, le Sutra du Lotus ou le Sutra du Nirvana, mais n'était qu'un sutra entrant dans la catégorie Hodo.
[...] Le Grand-maître* Kukai*, au Japon, a déclaré : "Le Sutra du Lotus étant inférieur même au Sutra Kegon*, il n'est donc pas comparable au Sutra Vairocana*."(réf.) Il a affirmé aussi  : "Le Sutra du Lotus fut enseigné par Shakyamuni, tandis que le Sutra Vairocana fut enseigné par le bouddha Vairocana*.
[...] Shubhakarasimha* prétend plus loin que le Sutra Vairocana* est supérieur du point de vue de la pratique parce que, dans le Sutra du Lotus, ne sont mentionnés ni mudra ni mantra dharani*. Dans ce cas, compare-t-il les mérites du Sutra du Lotus et du Sutra Vairocana* dans leurs textes en sanskrit  ? Ou parle-t-il des mérites relatifs de leurs traductions en chinois ?
[...] Quant aux écoles Kegon et Shingon, si nous voulions être indulgents avec elles, nous pourrions dire qu'elles représentent la doctrine de la Voie du milieu (note) [qui échappe au dilemme de l'existence ou de la non-existence], mais, si nous voulons être vraiment rigoureux, nous devons dire qu'elles sont au même niveau que les deux conceptions des phénomènes Mahayana mentionnées plus tôt. Par son contenu, le Sutra Vairocana* n'est plus même pas comparable aux sutras Kegon* ou Hannya*. Mais, parce que tant de personnes de haut rang ont foi en ce Sutra Vairocana*, la situation ressemble à celle d'un roi amoureux d'une femme d'humble condition. Le Sutra Vairocana* est comparable à une femme d'origine modeste, parce que ses principes ne vont pas au-delà de la notion de la Voie du milieu, [considérant la vraie nature de toute chose comme] indépendante de la non-substantialité (kutai) et de l'existence temporaire (ketai). Quant aux lettrés et aux maîtres qui adhèrent au Sutra Vairocana*, ils sont comparables à un roi parce qu'ils commandent le respect et exercent une grande influence sur le peuple.
Lettre à Shomitsu-bo (Minobu, 1277 à Shomitsu-bo)

Comment, alors, de simples mortels comme nous pourraient-ils comprendre le véritable sens des enseignements bouddhiques ? Cela n'est possible qu'en lisant attentivement et en comparant le texte des divers sutras. Ces sutras sont tous différents les uns des autres, mais celui qu'on appelle le Sutra du Lotus comporte huit volumes, auxquels il faut ajouter le Sutra Fugen qui [en épilogue] exhorte à la propagation du Sutra du Lotus, et le Sutra Muryogi qui sert d'introduction, consistant en un volume chacun. Ouvrir le Sutra du Lotus et l'étudier, c'est comme découvrir le reflet de son propre visage dans un miroir sans défaut, ou distinguer parfaitement la couleur des plantes et des arbres, une fois le soleil levé.
[...] De plus, les sutras antérieurs ou postérieurs au Sutra du Lotus sont comparés à des étoiles, des ruisseaux et des rivières, des roitelets ou des collines, alors que le Sutra du Lotus est comparé à la lune, au soleil, au grand océan, à une grande montagne ou à un grand roi.
[...] Le Sutra du Lotus est supérieur à tous les autres sutras. Il est comparable au lion, roi de tous les animaux courant sur la terre, et à l'aigle, roi de toutes les créatures volant dans les airs. Le Sutra Namu Amida Butsu (note) et les autres sutras ne peuvent être comparés qu'à des faisans ou des lièvres, qui glapissent de douleur lorsqu'un aigle les saisit, ou dont le ventre se noue de terreur lorsqu'un lion les poursuit. Il en va de même pour les adeptes du Nembutsu, les moines du Ritsu et du Zen, et les maîtres du Shingon. Confrontés au Pratiquant du Sutra du Lotus, ils blêmissent et perdent l'esprit.
Le sutra permettant véritablement d'honorer sa dette (Minobu, le 28 juillet 1278 à Sennichi-ama)

Plus loin il interprète : "Yakuo, il y a beaucoup de sutras qui ont été prêchés, mais le Sutra du Lotus occupe la troisième place parmi eux" (alors qu'en fait, il [le sutra] déclare qu’" il occupe la première place parmi eux"). Ennin* et Enchin ont aussi mal interprété le Sutra du Lotus, en affirmant qu’" il occupe la seconde place". En comparaison avec les autres sutras, cependant, le Bouddha Shakyamuni, le Bouddha Taho et le bouddha Vairocana* déclarent tous que "le Sutra du Lotus est le plus excellent sutra"(réf.), et "le Sutra du Lotus est supérieur à tous les autres sutras". Puisque tel est bien le cas, quelle base choisiriez vous pour votre objet de culte  ? Est-ce que ce seraient les enseignements du Bouddha Shakyamuni et des autres bouddhas des dix directions, ou les enseignements des trois maîtres, Ennin*, Enchin ou Kukai*  ? Voulez-vous céder aux opinions des trois Grands-maîtres et agir à l’encontre des enseignements du Bouddha Shakyamuni et des autres bouddhas des dix directions, en ignorant ce qu’affirme Nichiren ?
Questions - réponses concernant l’objet de vénération (Minobu,  septembre 1278 à Joken-bo)

Par conséquent, le Sutra Fugen, l'épilogue du Sutra du Lotus (note), dit  : "Les Trois Corps illuminés de la vie du Bouddha naissent de hodo." Le terme hodo vient d'un mot ancien de l'Inde et fut traduit en Chine par "grand véhicule". Mahayana [Grand Véhicule] désigne le Sutra du Lotus. Les sutras Agama*, quand on les compare aux écrits non bouddhiques, sont considérés comme des sutras du Mahayana (note). De même, les sutras Kegon*, Hannya*, Vairocana* et autres, comparés aux sutras Agama*, sont considérés comme des sutras du Mahayana  ; mais ils tombent à leur tour dans la catégorie des sutras du Hinayana, celle des sutras d'un véhicule de moindre importance, lorsqu'on les compare au Sutra du Lotus. Parce que nul sutra ne dépasse le Sutra du Lotus, il est le seul et l'unique sutra du Mahayana.
Le tambour à la porte du Tonnerre (Minobu, 19e jour du 10 mois (intercalaire) 1278, à Sennichi-ama)

Je considère que les enseignements non bouddhiques sont plus faciles à croire et à comprendre que les sutras du Hinayana ; les sutras du Hinayana sont plus faciles à croire et à comprendre que le Sutra Vairocana* et d'autres sutras Hodo*  ; le Sutra Vairocana* est plus facile à croire et à comprendre que les sutras Hannya*  ; les sutras Hannya* sont plus faciles que le Sutra Kegon ; le Sutra Kegon* est plus facile que le Sutra du Nirvana  ; le Sutra du Nirvana est plus facile que le Sutra du Lotus, et l'enseignement théorique* est plus facile que l'enseignement essentiel* du Sutra du Lotus. Il y a ainsi différents niveaux de difficulté ou de facilité relative [à croire et à comprendre]. Question : A quoi servent ces comparaisons ? Réponse : Aucune autre doctrine ne surpasse cet enseignement [du Sutra du Lotus], grande lanterne qui illumine la longue nuit des souffrances de la vie et de la mort, épée acérée qui tranche la racine de l'obscurité fondamentale inhérente à la vie. Les enseignements des écoles Shingon et Kegon entrent dans la catégorie de zuitai. Ils sont par conséquent faciles à croire et faciles à comprendre puisque le Bouddha les exposa en tenant compte des capacités ou des désirs des personnes dans les neuf états, tout comme un père sage instruirait son enfant ignorant [de la manière la mieux adaptée à ses facultés de compréhension]. Par ailleurs, on appelle zuiriki l'enseignement que le Bouddha exposa en puisant directement dans son état de bouddha, de la même manière qu'un père sage guide son enfant ignorant vers la compréhension à laquelle il est lui-même parvenu. Voir la suite
Comparaison du Sutra du Lotus avec les autres sutras (Minobu, le 26 mai 1280 à Toki Jonin)

[A la lumière de ces principes de zuijii et de zuitai, ] j'ai sérieusement analysé les sutras Vairocana, Kegon*, le Sutra du Nirvana et d'autres sutras provisoires et j'ai finalement découvert que tous ces sutras font partie de l'enseignement zuitai.

C'est à la même époque que vécut Kukai*, connu parla suite sous le nom de Grand-maître* Kobo. Il se rendit lui aussi en Chine, dans la 23e année de l'ère Enryaku [804], et revint au Japon dans la 3e année de l'ère Daido [808] (note). Il étudia exclusivement la doctrine Shingon et la propagea au Japon. Selon lui, le Sutra du Lotus ne pouvait même pas être comparé au Sutra Kegon*, et encore moins aux enseignements du Shingon.
Le corps et l'esprit des simples mortels (Minobu, à un disciple)

voir également les huit comparaisons

 

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