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DICTIONNAIRE
 
arrêt et examen - maka-shikan ou shikan - méditation tendai - shikan - vipassana

Tout le gosho Ichinen Sanzen

Quelle que soit l'importance de nos bonnes actions, même si nous lisons et copions mille ou dix mille fois l'intégralité du Sutra du Lotus, ou même si nous maîtrisons la méditation sur le principe d' ichinen sanzen, si nous nous abstenons de réfuter les ennemis du Sutra du Lotus, cela suffit pour nous rendre impossible l'atteinte de l'Éveil.
Encouragements à une personne malade (13 décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

Le Sutra Kegon* énonce le principe que la conscience seule crée le monde phénoménal ; les sutras Hannya* enseignent qu'il y a dix-huit sortes de non-substantialité ; le Sutra Vairocana* définit les cinq aspects de la méditation pour parvenir à la bodhéité, et dans le Sutra Kammuryoju se trouve le principe de la renaissance sur la Terre pure. Mais le principe de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence (sokushin jobutsu), contenu dans le Sutra du Lotus, les dépasse tous.
L'essentiel du chapitre Yakuo (1265-  ? à la mère de Nanjo Tokimitsu   ? )

Ensuite, dans le Maka Shikan, il [Zhiyi*] définit la méditation sur le domaine de l'insondable, plus précisément sur les trois mille mondes présents en une seule pensée, en se fondant sur sa compréhension profonde du Sutra du Lotus. C'est une pratique qui découle de l'Éveil primordial du Bouddha, et représente un principe de vérité inhérent chez tout être.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265   ? à un samouraï   ? )

Zhiyi*, Zhanlan*, Saicho* la connaissaient intérieurement mais ne l’ont pas propagé. Ils clamaient “une couleur, un parfum” et murmuraient que cela trouble les oreilles et stupéfie les cœurs. Ils nommaient maka shikan parfait et soudain ce qu’ils auraient dû appeler Myohorenge. Ainsi, l’Éveil des végétaux est l’Éveil des morts. Peu de personnes connaissent cette doctrine. C’est une doctrine sur laquelle l’on se méprend parce que l’on ignore Myohorenge. Ne l’oubliez surtout pas.
Transmission orale sur l’éveil des végétaux (20 février 1272 à Sairenbo)

On lit dans le premier volume du Maka Shikan : "Rien n'égale en clarté et en sérénité la méditation shikan." Dans le premier volume du Guketsu, Zhanlan* écrit  : "Depuis l'époque où l'empereur Ming de la dynastie Han postérieurs rêva (note) [du Bouddha], jusqu'à la dynastie Chen, où vécut le Grand-maître* Zhiyi*, nombreux furent ceux qui firent partie de l'école Zen et à qui furent transmis la robe et le bol à aumônes" (note).
A propos du passage : "C'est grâce aux bienfaits obtenus en protégeant le Dharma que l'on peut alléger en cette vie ses souffrances et ses rétributions", on lit dans le cinquième volume du Maka Shikan : "Les faibles bonnes causes créées par un esprit qui n'est pas totalement dirigé vers le bien ne suffisent pas à modifier [le cycle de la naissance et de la mort]. Mais si on pratique la méditation, en parvenant à une profonde intuition (shikan), en contrôlant les cinq agrégats dans sa vie, en évitant ainsi la maladie et en réfrénant les désirs terrestres, alors on peut transcender le cycle de la vie et de la mort." Il y est dit encore : "[A mesure que la pratique progresse et que la compréhension grandit, ] les trois obstacles et les quatre démons apparaissent, surgissant l'un après l'autre pour entraver son progrès."
[...] Lorsque l'on a des yeux, il faut comparer sa propre conduite avec ce qui est écrit dans les sutras.
On lit dans le premier volume du Maka Shikan : "Rien n'égale en clarté et en sérénité la méditation shikan."
[...] On lit dans le septième volume : "[J'ai établi dix critères pour comprendre et propager le Dharma.] Mais neuf de ces critères n'ont rien à voir avec la pratique des moines ordinaires de notre époque qui placent les écrits avant toute chose, ni avec celle des maîtres Zen qui donnent la priorité à la méditation. Certains maîtres Zen se consacrent entièrement à la méditation, qui est l'un des dix éléments de mon enseignement. Mais leur méditation est superficielle et fausse, et ils négligent totalement les neuf autres éléments. Je n'affirme pas cela sans preuves. Les hommes vertueux des époques à venir qui auront des yeux pour voir comprendront la vérité de mes propos."
Dans le septième volume du Guketsu, on lit ce commentaire de Zhanlan* : "Les moines qui placent les écrits avant toute chose" désignent ceux qui ne parviennent à aucune perception ou compréhension intérieure [par la méditation] et ne se préoccupent que des aspects extérieurs du Dharma. "Les maîtres Zen [qui] donnent la priorité à la méditation" se réfère aux hommes qui ne trouvent ni vérité ni sagesse par la méditation et ne se préoccupent que des techniques de contrôle de la respiration. Ils sont incapables d'éliminer les illusions fondamentales. "Certains maîtres Zen se consacrent entièrement à la méditation qui est l'un des dix éléments", indique [de la part de Zhiyi*] une certaine indulgence, mais finalement il conclut que leur méditation ne les mène jamais à aucune perception ou compréhension intérieure. Ceux qui pratiquent le Zen aujourd'hui n'accordent de valeur qu'à une méditation vide et n'approfondissent pas les enseignements doctrinaux.
[...] On lit dans le cinquième volume du Maka Shikan : "Les faibles bonnes causes créées par un esprit qui n'est pas totalement dirigé vers le bien ne suffisent pas à modifier [le cycle de la naissance et de la mort]. Mais si on pratique la méditation, en parvenant à une profonde intuition (shikan), en contrôlant les cinq agrégats dans sa vie, en évitant ainsi la maladie et en réfrénant les désirs terrestres, alors on peut transcender le cycle de la vie et de la mort."
[...] Le chemin vers la bodhéité ne peut pas se trouver dans la doctrine du Kegon qui prétend que l'esprit est la seule réalité, dans les huit négations de l'école Sanron, dans le principe du "Rien-que-Conscience" de l'école Hosso, ni dans cette sorte de méditation préconisée par le Shingon sur les cinq éléments universels. Seul le principe du Tendai, ichinen sanzen, est le chemin qui mène à la bodhéité. Et, même ce principe d'ichinen sanzen, ni notre sagesse ni notre intelligence ne nous permettent de le saisir pleinement.
[...] Ces maîtres des écoles Tendai et Shingon tomberont dans l'état d'avidité en cette vie-ci, et connaîtront l'enfer avici dans les vies suivantes. Même s'ils se retirent dans des forêts de montagne et méditent intensément sur le principe d'ichinen sanzen, ou même s'ils vont vivre en un lieu isolé pour se consacrer aux Trois mystères du corps, de la bouche et de l'esprit, s'ils ne comprennent pas l'époque ou la capacité des gens et ne perçoivent pas quelle est celle des deux méthodes, de shoju ou de shakubuk, qui convient, ils ne pourront jamais se libérer des souffrances de la naissance et de la mort.
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Zhiyi* et Saicho ont subi des persécutions et suscité haine et jalousie, rien que pour avoir propagé "Une pensée - trois mille" (ichinen sanzen) théorique de l'enseignement provisoire. [...] Parmi les nombreux disciples du Grand-maître Ryogen*, dix-huitième patriarche de l'école Tendai, les quatre principaux furent Kaku'un, Genshin*, Soga et Zenyu. A l'époque, cette école dispensait deux sortes d'enseignement : le révérend Kaku'un transmettait la doctrine, et le moine Genshin* se consacrait aux pratiques de méditation. La doctrine est comparable à la lune, et la pratique au soleil. Les études doctrinales sont superficielles, alors que les pratiques de méditation sont profondes. Les enseignements exposés par Kaku'un étaient donc étendus mais superficiels, alors que les enseignements de Genshin* étaient limités mais profonds. L'enseignement que Nichiren propage maintenant peut paraître limité, mais il est en fait extrêmement profond.
Les désirs mènent à l'éveil (Sado, le 2 mai 1272 ; à Shijo Kingo)

Le Grand-maître* Huisi fut, dit-on, une incarnation du bodhisattva Kannon, et le Grand-maître* Zhiyi*, une incarnation du bodhisattva Yakuo*. S'il en est ainsi, ils étaient présents au Pic du Vautour lorsque le Bouddha exposa le chapitre Juryo* (XVI) de l'enseignement essentiel*, et ils s'éveillèrent donc alors au lotus de l'essence réelle. Mais lorsqu'ils réapparurent en ce monde [respectivement sous la forme de Huisi et de Zhiyi*], ils savaient que le temps propice n'était pas encore venu de répandre le Dharma Merveilleux. Par conséquent, aux termes "Dharma Merveilleux" [Myoho], ils substituèrent les termes "concentration et intuition" [shikan], et s'engagèrent plutôt dans la pratique d'ichinen sanzen par la Triple contemplation de l'unité. Mais ces Grands-maîtres récitèrent Namu Myoho Renge Kyo en privé, et ils étaient intérieurement convaincus que ces mots exprimaient la vérité.
L'ainsité du Dharma Merveilleux (Sado, 1273 ? à Sairen-bo)

Quelque cinq cents ans après le début de l'époque du Dharma formel, le Grand-maître Zhiyi* apparut en Chine et réfuta les principes erronés des écoles du Nord et du Sud afin d'établir l'enseignement correct. Sur le plan de l'étude doctrinale, il élabora le principe des cinq périodes, et sur le plan des pratiques de méditation, il forgea le concept d'ichinen sanzen. La Chine tout entière fit son éloge, en l'appelant Petit Shakyamuni. Pourtant, parmi les trois sortes de discipline, il enseigna la méditation (note) et la sagesse-prajna parfaites, mais pas les préceptes de l'enseignement parfait*.
Réponse au seigneur Hakiri Saburo (Sado, 3e jour du 8e mois de 1273 à Hakiri Sanenaga)

Par exemple, l'école Kegon énonce le principe des six formes et les dix mystères, l'école Sanron, la Voie du milieu des huit négations, l'école Hosso insiste sur la perception que tous les phénomènes ne sont "Rien-que-Conscience", l'école Ritsu préconise les deux cent cinquante préceptes, l'école Jodo, l'invocation du nom du bouddha Amida, l'école Zen, la méditation sur son propre état de bouddha, l'école Shingon, la méditation sur les cinq éléments et l'école Tendai a formulé la théorie d'ichinen sanzen.
Le don du mandala du Dharma Merveilleux ( Sado, 1273 à Sennichi-ama   ? )

En ce qui concerne l’Éveil dès ce corps, la doctrine éphémère en est la porte d’entrée. La doctrine primordiale en exprime la signification véritable. Les hommes qui obtinrent la voie (tokudo) grâce à la doctrine éphémère (note) obtinrent l’Éveil par la graine (busshu) catégorielle ou la graine relative. Dans les deux cas, la signification véritable n’existe que dans le chapitre Durée de la vie de la doctrine primordiale. C’est pourquoi, constamment, vous devez faire l’observation de la pensée (shikan) en vous appuyant sur ce point. Ce sera l’observation juste.
Réponse à Dame Myoichi (Minobu, mai 1275 à Myoichi)

Le Grand-maître* Saicho* étudia les enseignements Tendai et Shingon pendant quinze ans au Japon, par lui-même. Il possédait de manière innée des capacités de compréhension merveilleuses, et, sans l'aide d'un maître, s'éveilla à la vérité. Mais, pour dissiper les doutes des autres, il se rendit en Chine où il reçut l'enseignement des écoles Tiantai et Shingon. Les maîtres, en Chine, avaient à cet égard diverses opinions mais, dans son coeur, Saicho* était certain que l'enseignement du Sutra du Lotus était supérieur au Shingon. C'est pourquoi il n'utilisa jamais le terme "école" pour se référer au Shingon, parlant seulement des "pratiques shikan et "paroles véritables" de l'école Tendai". Il décida que, chaque année, seraient ordonnés deux novices qui devraient étudier pendant douze ans au Mont Hiei.
[...] Saicho* incorpora à la fois des pratiques shikan et shingon en considérant la pratique Shingon comme une pratique parmi d'autres, dans l'ensemble des pratiques de l'école Tendai et Wei-Juan. Mais, dans son coeur, il [Ennin] croyait le Shingon supérieur au Tendai. Il estimait que le Grand-maître* Saicho* n'avait pas étudié le sujet à fond, n'était pas resté suffisamment longtemps en Chine et n'avait pris connaissance que superficiellement de l'enseignement Shingon.
[...] Ce fut comme ce qui s'était passé en Chine, lorsque les maîtres des écoles bouddhiques du Sud et du Nord, après avoir été vaincus dans un débat, au palais de la dynastie Chen, par le Grand-maître Zhiyi*, devinrent ses disciples. Mais des trois disciplines Zhiyi* n'avait utilisé que la méditation parfaite et la sagesse parfaite.
[...] Le Grand-maître Saicho, par l'ampleur de la tâche qu'il accomplit, surpassa Nagarjuna et Vasubandhu, et fut plus sage encore que Zhiyi* et Zhanlan*. S'il en est ainsi, comment, à notre époque au Japon, les moines des temples To-ji, Onjo-ji ou des sept grands temples et les adeptes des huit écoles et du Shingon, Zen ou Ritsu, peuvent-ils transgresser les préceptes parfaits du Grand-maître Saicho  ? Les moines des neuf régions de Chine devinrent les disciples de Zhiyi*, et adoptèrent les principes de méditation parfaite et de sagesse parfaite qu'il enseignait.
En plus des ouvrages mentionnés plus haut, il écrivit encore le Maka Shikan en dix volumes, ouvrage dans lequel, résumant tous les enseignements sur la méditation donnés par Shakyamuni de son vivant, il formula le principe d'ichinen, et appréhenda toutes les entités vivantes et leur environnement dans les dix mondes-états par le concept de sanzen [trois mille mondes]. Par ses qualités, cet écrit de Zhiyi* surpasse ceux de tous les Maîtres de doctrine* qui vécurent en Inde pendant les mille ans de l'époque du Dharma correct, dans un passé lointain, et il est supérieur aussi, dans un passé plus proche, aux commentaires des maîtres qui vécurent en Chine dans les cinq cents années qui précédèrent.
"Par le passé Huisi, avec sa forme supérieure de sagesse, Zhiyi*, avec sa philosophie clairvoyante, ont reçu et pratiqué le Sutra du Lotus par la pensée, la parole et l'action, et, aujourd'hui, ils sont apparus à nouveau comme deux maîtres honorés. [...] Ils possèdent une compréhension innée du Dharma Merveilleux depuis leur naissance, et leurs commentaires sur les textes sacrés n'ont pas d'équivalent depuis l'époque des dynasties Wei et Jin. C'est pourquoi je souhaite me rendre, avec plus de cent moines pratiquant la méditation auprès du Grand-maître Da-zhi* et le supplier de nous permettre de l'écouter."
Le Grand-maître Zhiyi* exposa et propagea en Chine une méditation parfaite et une sagesse parfaite qui dépassent l'enseignement donné par Shakyamuni de son vivant et celui de tous les maîtres apparus au cours des mille quatre cents ans écoulés depuis la disparition du Bouddha, c'est-à-dire les mille ans de l'époque du Dharma correct et les premiers quatre cents ans de l'époque du Dharma formel. [...] On utilisait les préceptes du Hinayana que l'on greffait sur la sagesse parfaite et la méditation parfaite. C'est un fait regrettable.
[...] Question : Le Grand-maître Saicho naquit au Japon et vécut sous le règne de l'empereur Kammu. Il réfuta les enseignements erronés acceptés au Japon pendant quelque deux cents ans, depuis le règne de l'empereur Kimmei. Il restaura les principes de la sagesse et de la méditation parfaites enseignés par le Grand-maître Zhiyi*, et, de plus, déclara sans valeur les trois sanctuaires pour l'ordination selon les préceptes du Hinayana introduits au Japon par le moine Ganjin, faisant construire à leur place, sur le Mont Hiei, le kaidan pour l'ordination selon les préceptes du Mahayana menant à l'Éveil parfait et immédiat.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; à Yui)

De même, le Grand-maître* Saicho* reçut, de ses maîtres Dao-sui et Xing-man, les principes de la méditation shikan, et les grands préceptes de l'Éveil parfait. Cela fait de lui un juste. Mais, avant même d'aller en Chine, alors qu'il était encore au Japon, il avait déjà compris et maîtrisé tous les principes de shingon et de shikan sans l'aide d'aucun maître et il avait compris que la sagesse de l'école Tendai surpassait celle des Six et Sept Écoles. Cela fait de lui un sage.
Lettre à Myomitsu Shonin (Minobu, le 5ème jour du 3ème mois intercalaire 1276 à Myomitsu)

C'est le pouvoir du Sutra du Lotus qui insuffle une "âme" (note) à ces images peintes ou sculptées. Telle fut la réalisation du Grand-maître* Zhiyi*. Pour les êtres vivants, ce principe se résume en "l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence"  ; et par rapport aux images peintes et aux sculptures en bois, c'est ce qu'on appelle "la bodhéité des plantes et des arbres". C'est pourquoi le Grand-maître* Guanding* écrivit  : "Cette méditation shikan procure une clarté et une sérénité sans pareilles, aucune autre avant elle ne lui est comparable"  ; (réf.) et voilà pourquoi il est dit par le Grand-maître* Zhanlan*  : "La révélation de l'existence de l'état de bouddha chez les êtres non-sensitifs surprend et stupéfie ceux qui en entendent pour la première fois le principe."(réf.)
La consécration d'une statue du bouddha (Minobu, le 15 juillet 1276 à Shijo Kingo)

 

Le Grand-maître* Saicho* étudia ces ouvrages mais il eut des doutes sur leur évaluation des mérites relatifs du Sutra du Lotus et du Sutra Vairocana*. C'est pourquoi, le septième mois de la vingt-troisième année de l'ère Enryaku (804), il se rendit en Chine ; il y rencontra les moines Daosui du temple Xi-ming-si et Xingman, du temple Folong-si, et reçut les enseignements shikan ainsi que les grands préceptes pour l'Éveil parfait et immédiat. Il rencontra également le moine Shun-xiao, du temple Ling-gang-si, et étudia sous sa direction le Shingon. Il revint au Japon le sixième mois de la vingt-quatrième année de l'ère Enryaku (805). L'empereur Kammu lui accorda une audience et fit publier un décret recommandant aux étudiants des six écoles la pratique de shikan [la méditation du Tiantai ] et de shingon [la récitation de mantra dharani* ésotériques], et incitant à les adopter dans les Sept temples principaux [de Nara]. Il y avait en Chine plusieurs théories sur la supériorité relative de ces deux enseignements, shikan et shingon. De plus, le Dainichikyo Gishaku affirme que, bien qu'ils soient équivalents en théorie, le shingon est supérieur en terme de pratique.
[...] Mais l'édit qui fut rendu public à sa demande déclare en réalité : "Il a été finalement établi que les principes de méditation [shikan] de l'école Tendai et la doctrine du Shingon s'harmonisent parfaitement en théorie." Ennin* avait prié pour avoir la confirmation que le Sutra du Lotus était inférieur au Sutra Vairocana* mais l'édit qui fut publié proclamait au contraire que le Sutra du Lotus et le Sutra Vairocana étaient du même niveau !
[...] "Pourtant, nous apprenons que les moines du Mont Hiei ne cessent de s'opposer aux enseignements de leur patriarche Saicho* pour suivre des interprétations personnelles erronées. Ils semblent se consacrer presque exclusivement à la propagation des doctrines d'autres écoles, sans garder ni transmettre les traditions de l'école Tendai. Si les disciples veulent suivre la voie héritée du maître, ils ne peuvent ignorer aucune des deux pratiques [de shikan et de shingon]. Si l'on désire transmettre et propager la doctrine, ne doit-on pas maîtriser ces deux formes d'enseignements  ? Désormais, la fonction de Grand-patriarche du temple Enrakyu-ji [de l'école Tendai] ne sera confiée qu'à une personne les ayant parfaitement comprises toutes deux et il en ira toujours de même à l'avenir."
[...] Mais dans le décret impérial édicté à la demande d'Ennin* lui-même, on lit : "Ils ne cessent de s'opposer aux enseignements du patriarche Saicho* pour suivre des interprétations personnelles erronées." Il y est dit par ailleurs : "Si les disciples veulent suivre la voie héritée du maître, ils ne peuvent ignorer aucune des deux pratiques [de shikan et de shingon]."
[...] Le Grand-maître Saicho se rendit en Chine ; il y rencontra les moines Daosui du temple Xi-ming-si et Xingman, du temple Fo-long-si, et reçut les enseignements shikan ainsi que les grands préceptes pour l'Éveil parfait et immédiat. Il rencontra également le moine Shun-xiao, du temple Ling-gang-si, et étudia sous sa direction le Shingon. Il revint au Japon le sixième mois de la vingt-quatrième année de l'ère Enryaku (805). L'empereur Kammu lui accorda une audience et fit publier un décret recommandant aux étudiants des six écoles la pratique de shikan [la méditation du Tiantai ] et de shingon [la récitation de mantra dharani* ésotériques], et incitant à les adopter dans les sept temples principaux de Nara. Il y avait en Chine plusieurs théories sur la supériorité relative de ces deux enseignements, shikan et shingon. De plus, le Dainichikyo Gishaku affirme que, bien qu'ils soient équivalents en théorie, le shingon est supérieur en terme de pratique. Le Grand-maître Saicho, cependant, réalisa qu'il s'agissait là d'une erreur de la part de Shubhakarasimha*, et comprit que le Sutra Vairocana* était inférieur au Sutra du Lotus. C'est pourquoi il renonça à établir une huitième école fondée sur les enseignements shingon et préféra les incorporer aux enseignements de la septième école du Japon, l'école Hokke, après leur avoir retiré le nom de Shingon-shu. Il déclara que le Sutra Vairocana* devait être considéré comme un sutra supplémentaire de l'école Hokke-Tendai, et le situa au même niveau que les sutras Kegon*, Sutra Daibon hannya (note) et du Nirvana.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Le Grand-maître Saicho reçut, de ses maîtres Dao-sui et Sing-man, les principes de la méditation shikan, et les grands préceptes de l'Éveil parfait. Cela fait de lui un juste. Mais, avant même d'aller en Chine, alors qu'il était encore au Japon, il avait déjà compris et maîtrisé tous les principes de shingon et de shikan sans l'aide d'aucun maître et il avait compris que la sagesse de l'école Tendai surpassait celle des Six et Sept Écoles. Cela fait de lui un sage.
Lettre à Myomitsu Shonin (Minobu, le 5ème jour du 3ème mois intercalaire 1276 à Myomitsu Shonin)

On lit encore, dans le neuvième volume du Hokke Mongu Ki* : "En ce qui concerne l'étape, [à laquelle un pratiquant doit être parvenu pour obtenir l'Éveil] plus l'objet de méditation est profond, plus basse est l'étape." Laissons de côté les adeptes des autres écoles. Mais d'où vient que des maîtres de l'école Tendai rejettent ce principe qui établit que "plus un enseignement est élevé, plus faible est le niveau [des personnes qu'il peut sauver] et lui préfèrent les interprétations du Supérieur des moines Genshin*  ? [...] La phrase suivante, qui décrit la quatrième [des cinq étapes] de la pratique, se poursuit ainsi : "C'est encore plus vrai de ceux qui, tout en étant capables de pratiquer ce Sutra, pratiquent simultanément le don d'aumônes et l'observance des préceptes, [patience, assiduité, méditation et sagesse] ! " Ce passage du Sutra indique clairement que les personnes aux première, deuxième et troisième étapes de la pratique sont dispensées de pratiquer le don d'aumônes, l'observance des préceptes et le reste des cinq paramitas. Ce n'est qu'à la quatrième étape de la pratique [pratiquer les six paramitas tout en adhérant au Sutra du Lotus] qu'il leur est permis de les observer. [...]
On lit, dans le neuvième volume du Hokke Mongu : "Les débutants dans la pratique peuvent parfois se laisser distraire par des préoccupations secondaires qui font obstacle à la pratique essentielle. Il est alors préférable qu'ils se consacrent totalement à la croyance dans le Sutra ; c'est la forme de don la plus élevée. Même en s'abstenant des pratiques formelles mais en persévérant dans la méditation sur le principe essentiel, les bienfaits seront nombreux et immenses." [...] "En s'abstenant des pratiques formelles, mais en persévérant dans la méditation sur le principe essentiel" signifie que l'on doit rejeter l'observance des préceptes et les autres pratiques spécifiques [des cinq paramitas] pour adhérer exclusivement au principe du daimoku.
Question : Pourquoi n'encouragez-vous pas la méditation sur le principe des trois mille mondes en un seul instant de vie (ichinen sanzen), mais uniquement la récitation du daimoku  ? Réponse : Les deux caractères qui composent le mot Nihon (Japon) représentent à eux seuls tous les êtres humains, tous les animaux et toutes les richesses des cinquante-six provinces du pays sans la moindre exception. [...] Zhanlan* écrivit  : "Lorsque, sous forme abrégée, nous mentionnons le Titre du Sutra, c'est le Sutra dans son intégralité qui est évoqué."(réf.) Et aussi : "Lorsque, par souci de concision, nous parlons des dix mondes-états ou des dix modalités, ce sont les trois mille mondes qui sont implicitement évoqués."(réf.)
Les Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277   ? à Toki Jonin).

Par la croyance dans le Sutra du Lotus, parmi ceux qui saisissent en profondeur l'essence du Sutra, qui pratiquent la méditation assise décrite dans le Maka Shikan, et se concentrent sur les principes d'ichinen sanzen, des dix objets et des dix méditations, certains atteindront peut-être effectivement la bodhéité sous leur forme présente et parviendront à l'Éveil. Quant aux autres, même sans comprendre le coeur du Sutra du Lotus et en étant ignorants du bouddhisme, s'ils ont un esprit de recherche sincère, ils renaîtront invariablement sur une Terre pure. Car il est dit dans le Sutra du Lotus : "Ils renaîtront en présence de tous les bouddhas des dix directions"
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, mars de 1277   ? ; autres dates avancées : 1271, 1276, 1281, 1282) à Myoho-ama

Vous dites que Ryosho-bo a proclamé ensuite que ceux qui pratiquent la méditation shikan sont tenus d'observer les préceptes. Pourtant, il est dit, dans le neuvième volume du Hokke Mongu*, que [après la disparition du Bouddha] aux première, deuxième et troisième des cinq étapes de pratique on peut s'abstenir d'bserver les préceptes. Cela apparaît aussi clairement dans le texte du Sutra lui-même.
Le troisième enseignement (Minobu, 1er octobre 1277, à Toki Jonin)

Le Grand-maître* Saicho* reçut l'enseignement des deux écoles, Tendai et Shingon [en Chine], et les rapporta au temple Enryaku-ji, sur le Mont Hiei. Mais, en voulant créer un sanctuaire pour conférer les préceptes (kaidan), Saicho* aspirait à la méditation parfaite, à la sagesse parfaite et aux préceptes parfaits menant à l'Éveil parfait sans supérieur et immédiat selon l'école Tendai. Il semble bien qu'il jugea incorrecte l'utilisation du terme "école" pour désigner le Shingon comme une doctrine distincte de l'école Tendai. Dans le mémorandum qu'il adressa à la cour impériale, il mentionne les pratiques shikan (concentration et intuition) et shingon (la discipline de Vairocana) de l'école Tendai-Hokke. Et le serment concernant les préceptes transmis par Saicho* à son disciple Ennin* parle, en fait, des "shikan et shingon de l'école Tendai-Hokke", en évitant clairement l'emploi du terme "école Shingon".
Lettre à Shomitsu-bo (Minobu, 1277 à Shomitsu-bo)

Cent ans ou plus après l'introduction du Sutra du Lotus en Chine, le Grand-maître Zhiyi* établit, dans le domaines des études doctrinales, la classification des cinq périodes et des quatre enseignements. Il réfuta les interprétations doctrinales avancées par les lettrés pendant les plus de cinq cents années précédentes, et, par sa pratique de la méditation, s'éveilla à la vérité d'ichinen sanzen, comprenant pour la première fois le principe du Sutra du Lotus. L'école Sanron, créée avant la naissance du Grand-maître Zhiyi*, et l'école Hosso, créée après sa mort, enseignèrent toutes deux un principe des huit mondes-états mais ne mentionnèrent jamais dix mondes-états. Par conséquent, ces deux écoles ne pouvaient en aucune manière établir le principe d'ichinen sanzen.
[...] Cette école [Kegon], dans ses interprétations doctrinales, établit les cinq enseignements, et, pour sa pratique de la méditation, énonce les principes des dix mystères et des six formes
[...] Le Grand-maître Saicho reçut l'enseignement des deux écoles, Tendai et Shingon [en Chine], et les rapporta au temple Enryaku-ji, sur le Mont Hiei. Mais, en voulant créer un sanctuaire pour conférer les préceptes (kaidan), Saicho aspirait à la méditation parfaite, à la sagesse parfaite et aux préceptes parfaits menant à l'Éveil parfait sans supérieur (myogaku) et immédiat selon l'école Tendai. Il semble bien qu'il jugea incorrecte l'utilisation du terme "école" pour désigner le Shingon comme une doctrine distincte de l'école Tendai. Dans le mémorandum qu'il adressa à la cour impériale, il mentionne les pratiques shikan (arrêt et exeman) et shingon (la discipline de Vairocana) de l'école Tendai-Hokke. Et le serment concernant les préceptes transmis par Saicho à son disciple Ennin* parle, en fait, des "shikan et shingon de l'école Tendai-Hokke", en évitant clairement l'emploi du terme "école Shingon".
Lettre à Shomitsu-bo (Minobu, 1277 à Shomitsu-bo)

Question : Pourquoi rejetez vous leurs opinions et maintenez vous que le Titre du Sutra du Lotus est l’objet de vénération  ? Réponse : Cela n’est absolument pas fondé sur ma réflexion personnelle. C’est fondé sur les enseignements du Sutra du Lotus, mentionnés plus haut, et sur l’interprétation de Zhiyi*. Quant au point douteux selon lequel le bouddha Amida est l’objet de vénération lorsqu'on on pratique les quatre niveaux de méditation d’après le Maka Shikan, c’est parce que le bouddha Amida est regardé comme l’objet de vénération seulement quand on pratique la "méditation assise continuelle pendant une période de 90 jours (joza-sanmai)", "la méditation active continuelle pendant une période de 90 jours", pendant laquelle le pratiquant marche autour de la statue du bouddha Amida en invocant son nom (nembutsu) et en se le remémorant (jogyo-sanmai), et " la méditation sur la réalité" (higyo-hiza-sanmai) dans une posture non spécifiée pour une période de temps non spécifiée. Ce sont trois des quatre niveaux de méditation concentrée (samadhi) de l’école Tendai. Cette idée de l’objet de culte est basée sur le Sutra Monjumon, le Sutra Hanjusanmai et le Sutra Kannon. Ces types de sutras existaient avant que le Sutra du Lotus fût prêché, et c’étaient des enseignements servant de moyens appropriés* pour conduire les êtres vivants à la vérité. "En quarante ans et plus, la vérité n’a pas encore été révélée", est-il écrit dans le Sutra Muryogi. En un mot, le Bouddha Shakyamuni n’a pas révélé sa véritable intention pendant plus de quarante ans.
En outre, il y a deux sortes de méditations dans hangyo-hanza-sanmai, la dernière des quatre méditations. L’une est hodo-sanmai (méditation de la période de déploiement, Hodo), qui considère les sept bouddhas et les huit bodhisattvas comme l’objet de culte. La seconde est hokke-sanmai, qui considère le Bouddha Shakyamuni et le Bouddha Taho du Sutra du Lotus comme les objets de culte. Cependant, si l’on juge d’après ce que le Hokke Sanmai Sengi énonce, la vérité est que le Sutra du Lotus devrait être l’objet de culte.
Honzonmondosho ( Minobu,  septembre 1278 à Joken-bo)

 
Voir également les dix méditations
 

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