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Extraits de gosho sur

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Maka Shikan

Zhanlan* dit  : "Si l'on n'observe pas la nature de son propre cœur, on ne peut effacer son mauvais karma." Cela signifie que la pratique de ceux qui n'observent pas leur cœur devient une austérité pénible et sans fin. Zhanlan* les condamne en citant un passage du Maka Shikan : "Bien qu'ils étudient le bouddhisme, ils en reviennent à des conceptions non bouddhiques."
Sur l'atteinte de la bodhéité (1255, à Toki Jonin)

Le Maka Shikan indique  : "Si l’on ne rencontre pas le maître, la sagesse pervertie, de jour en jour augmentera et la vie et la mort, de mois en mois, s’aggravera. Comme tirer un arbre tordu d’une forêt dense, jamais on ne pourra en sortir”.
[...] Le Maka Shikan indique : “C’est le funeste présage de la destruction du Dharma ; c’est le funeste présage de la fin d’une époque”.
Dialogue avec les écoles du Zen (1255)

Dans le troisième fascicule du Maka Shikan il est écrit : “Les rouleaux du Sutra (contenant) la sagesse sans entrave de l’Ainsi-Venu sont tous présents dans le corps des êtres. Perturbés, ils la recouvrent et n’y croient pas, ne la voient pas”.
[...] Le Maka Shikan énonce  : “Un cœur est doté des dix mondes de dharmas. S’il est doté ne serait-ce qu’un peu du cœur, alors, il possède trois mille”.
Les douze liens causaux (1256

Les trois 'ainsi' du début représentent l’Ainsi-Venu de l’Éveil originel (hongaku). En ce qui concerne le Bouddha de l'Éveil parfait et complet, sans supérieur (anokutara sammyaku sambodai), dont émerge l'Éveil hongaku d'Ainsi-Venu, nous sommes le père et la mère de l’Éveil sambodai, et le Bouddha est le fils auquel nous donnons naissance. Dans le premier fascicule du Maka Shikan, il est dit : « L’arrêt, ou concentration (samatha, samadhi*, shi, zhi) est la mère de l’Éveillé, la contemplation/introspection (vipassana, kan, guan) en est le père ».
[...] Le premier volume du Maka Shikan indique que les deux caractères « arrêt/concentration et introspection » montrent clairement l'importance de l’écoute. La globalité/inséparabilité ultime du début et de la fin de celui qui n’écoute pas est nule.
[...] Il est difficile de comprendre que la récitation du Titre (daimoku) du Sutra équivaut à la contemplation/introspection (kan). Les ignorants doivent cependant réfléchir à cette affirmation. Ainsi, le deuxième fascicule du Maka Shikan parle «de vocalisation et de silence ». La vocalisation se rapporte au Sutra (shi), le silence à la contemplation de la pensée (kan).
La doctrine d’Ichinen Sanzen (1258)

Dans le Maka Shikan du Grand-maître* Zhiyi* on peut lire : "Celui qui connaît la véritable marche du monde, connaît le Dharma bouddhique." Dans le Maka Shikan Bugyoden Guketsu le Grand-maître* Zhanlan déclare  : "Des enseignements universels, comme la bienséance et la musique, se propagent d’abord, ouvrant la voie au Bouddha".
[...] Dans le Maka Shikan du Grand-maître* Zhiyi* on peut lire : "Celui qui connaît la véritable marche du monde, connaît le Dharma bouddhique." Dans le Maka Shikan Bugyoden Guketsu le Grand-maître* Zhanlan déclare  : "Des enseignements universels, comme la bienséance et la musique, se propagent d’abord, ouvrant la voie au Bouddha", et le Koshaku de Annen dit ceci:  "Le Bouddha envoya Trois sages [Laozi, Confucius et Yan-Hui] en Chine pour enseigner les cinq préceptes, par le biais des cinq vertus. Dans le passé, quand le premier ministre de la cour des Song demanda à Confucius si les Trois Augustes et les Cinq Empereurs de la Chine ancienne étaient sages, Confucius répondit qu’ils ne l’étaient pas. Le premier ministre lui demanda alors s’il y avait quelqu’un que l’on pouvait considérer comme un sage. Confucius répondit qu’il avait entendu parler d’un sage appelé Shakyamuni, qui vivait dans les contrées de l’ouest."
[...] En examinant de manière plus approfondie les textes bouddhiques, je trouve, dans le Maka Shikan du Grand-maître* Zhiyi*  : "Moi, le Bouddha, ai envoyé les trois sages en Chine afin d’éclairer le pays" et, dans le Maka Shikan Bugyoden Guketsu du Grand-maître* Zhanlan* on peut lire  : "Le Bouddha, afin de propager le bouddhisme en Chine, y envoya trois bodhisattvas pour enseigner au peuple les cinq vertus, et ainsi le préparer au bouddhisme."
[...] Dans le Maka Shikan le Grand-maître* Zhiyi* dit  : "Le karma positif d’une personne peu avancée dans la pratique du bouddhisme est peu important ; par conséquent, même si son aspiration à la bodhéité est mûre, elle ne peut échapper aux nombreux malheurs engendrés par le karma négatif qu’elle a créé par le passé.
Sainan Koki Yurai - La cause des désastres (Kamakura, février 1260)

Le second volume du Maka Shikan cite un passage du Shi Ji [Mémoires de l'historien ] qui dit : "Dans les dernières années de la dynastie Zhou, il y eut des hommes qui portaient les cheveux longs, se promenaient nus jusqu'à la ceinture, et ne respectaient ni les coutumes ni les règles."
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu, juillet 1260)

Toutefois, il y a une cinquantaine d'années environ apparut Honen, un homme qui s'opposa ouvertement au Dharma. Il abusa tous les simples mortels en leur présentant un simple caillou comme une pierre précieuse, en les incitant à jeter le véritable joyau qu'ils possédaient déjà et à le remplacer par ce caillou-là. Cela correspond à ce que le cinquième volume du Maka Shikan appelle "prendre des bouts de tuile et des cailloux pour des joyaux brillants."
Encouragements à une personne malade (décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

C’est aussi pour cette raison que Zhiyi* disait  : "Toute chose possédant une couleur ou une odeur manifeste la Voie du milieu" [Maka Shikan]. Et Zhanlan* ajoute  : "Même si tous admettent que les choses possédant une couleur ou une odeur sont des manifestations de la Voie du milieu, ils sont néanmoins choqués et émettent des doutes lorsque, pour la première fois, ils entendent dire que les êtres non-sensitifs possèdent la nature de bouddha."
L’ouverture des yeux des images sculptées ou peintes (Kamakura 1264)

Le Grand-maître* Zhiyi* écrivit le Hokke Gengi, le Hokke Mongu* et le Maka Shikan, soit trente volumes de commentaires sur le Sutra du Lotus. Zhanlan*, pour sa part, écrivit les trente volumes du Hokke gengi shakusen, Hokke Mongu Ki*  et Maka Shikan Bugyoden Guketsu, annotations sur les ouvrages de Zhiyi*. Ensemble, ces écrits constituent ce que l'on appelle "les soixante volumes (note) de l'école Tendai".
[...] Ensuite, dans le Maka Shikan, il définit la méditation sur le domaine de l'insondable, plus précisément sur les trois mille mondes présents en un seul instant-pensée, en se fondant sur sa compréhension profonde du Sutra du Lotus. C'est une pratique qui découle de l'Éveil primordial du Bouddha, et représente un principe de vérité inhérent chez tout être. Je ne rentrerai pas dans les détails ici.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265 ? à un samouraï ? )

J’aimerai commencer la Nouvelle année par la lecture du Maka Shikan du Grand-maître* Zhiyi*, fascicule 5, qui invite à «la sérénité en cette vie et la renaissance en un monde meilleur». Ayez l’amabilité de me le prêter, même si le livre est en mauvais état. Je peux le faire réparer ici. Pardonnez-moi de vous importuner par mon besoin incessant d’un nombre important d’ouvrages.
Réponse au seigneur Ota Kingo (1269 ou 1270 à Ota Kingo (Jomyo)

Dans le premier volume du Maka Shikan, il est dit : “Il n’est pas une couleur, pas une odeur qui ne soit dans la voie de la médianeté”. Zhanlan* commente : “Et, de plus, la couleur et l’odeur permettent la Voie du milieu. La nature de bouddha chez le non-sensitif étonne l’oreille et trouble le cœur”.
Transmission orale sur l’éveil des végétaux (20 février 1272 à Sairenbo)

On lit dans le Maka Shikan : "Moi, le Bouddha, j'ai envoyé Trois sages* pour instruire le peuple de Chine." Dans le Guketsu, commentaire de Zhanlan* sur le Maka Shikan, on lit : "Le Sutra Shojohogyo établit que le bodhisattva Gakko* apparut là-bas sous le nom de Yan-Hui, le bodhisattva Kojo* y apparut sous la forme de Confucius, et le bodhisattva Kasho sous celle de Lao-Zi. Puisque le sutra se place du point de vue de l'Inde, il désigne la Chine par les mots "là-bas".
[...]  Avoir une profonde connaissance de ce monde est en soi le bouddhisme."(réf.) On lit dans le Maka Shikan : "Moi, le Bouddha, j'ai envoyé Trois sages* pour instruire le peuple de Chine." Dans le Guketsu, commentaire de Zhanlan* sur le Maka Shikan, on lit : "Le Sutra Shojohogyo établit que le bodhisattva Gakko* apparut là-bas sous le nom de Yan-Hui, le bodhisattva Kojo* y apparut sous la forme de Confucius, et le bodhisattva Kasho sous celle de Lao-Zi. Puisque le sutra se place du point de vue de l'Inde, il désigne la Chine par les mots "là-bas".
On lit dans le cinquième volume du Maka Shikan : "De nos jours, nombreux sont les moines démoniaques qui rompent leur voeu pour retourner à la vie laïque. Craignant d'être punis pour leurs actes, ils adhèrent aux principes des taoïstes. Dans l'espoir d'acquérir gloire et profit, ils vantent exagérément les mérites de Lao-Zi et de Zhuang-Zi, s'appropriant les concepts bouddhiques pour les intégrer aux écrits taoïstes. Ils dénaturent ce qui est noble pour l'incorporer à ce qui est vulgaire, ils détruisent ce qui est élevé et le ramènent vers ce qui est bas, s'efforçant de mettre les deux au même niveau."
[...] 2 Le Sutra Vairocana* de l'école Shingon ne fait aucune allusion au fait que les personnes des deux véhicules peuvent atteindre la bodhéité et que le Bouddha Shakyamuni atteignit l'Éveil dans le passé illimité, ou encore au principe d'ichinen sanzen. Mais, après son voyage en Chine, Shubhakarasimha* eut l'occasion de lire le Maka Shikan de Zhiyi* et en retira sagesse et compréhension. Il s'appropria alors le principe d'ichinen sanzen, l'utilisant pour interpréter les passages du Sutra Vairocana* sur "la réalité de l'esprit" ou celui qui dit "Je [Vairocana] suis la source et le commencement de toutes choses", pour en faire le cœur des enseignements Shingon mais en y ajoutant la pratique des mudra et des mantra dharani*.
[...] 2 On lit dans le Maka Shikan : "Une personne ayant peu de foi dans le Sutra du Lotus dira qu'il est du domaine exclusif des sages, bien au-delà de ses propres capacités de compréhension et de sagesse. Une personne ayant peu de sagesse sera bouffie d'orgueil et prétendra son Éveil égal à celui du Bouddha."
[...] 2 Il est dit dans le Sutra du Nirvana : "Nous étions des hommes aux conceptions erronées." Zhanlan* explique cela ainsi : "Le Bouddha se réfère à trois formes d'enseignement (note) [antérieurs au Sutra du Lotus] et dit qu'elles peuvent tous être considérées comme des conceptions erronées."(réf.) Et on lit dans le Maka Shikan : "Dans le Sutra du Nirvana, il est dit  : 'Jusqu'au moment où fut exposé le Sutra du Lotus, nous étions des hommes aux conceptions erronées.' Et ce qui est erroné est nuisible, n'est-il pas vrai  ? "
[...] 2 On lit dans le premier volume du Maka Shikan : "Rien n'égale en clarté et en sérénité la méditation shikan." Dans le premier volume du Guketsu, Zhanlan* écrit  : "Depuis l'époque où l'empereur Ming de la dynastie Han postérieurs rêva (note) [du Bouddha], jusqu'à la dynastie Chen, où vécut le Grand-maître* Zhiyi*, nombreux furent ceux qui firent partie de l'école Zen et à qui furent transmis la robe et le bol à aumônes" (note).
Dans le cinquième volume du Maka Shikan, Zhiyi* dit : "Il y a des gens qui pratiquent ce que l'on appelle le Zen, mais maîtres comme disciples sont aveugles [à la vérité] et boiteux [pour ce qui est de la pratique], et ensemble maîtres aussi bien que disciples tomberont en enfer." On lit dans le septième volume : "[J'ai établi dix critères pour comprendre et propager le Dharma.] Mais neuf de ces critères n'ont rien à voir avec la pratique des moines ordinaires de notre époque qui placent les écrits avant toute chose, ni avec celle des maîtres Zen qui donnent la priorité à la méditation. Certains maîtres Zen se consacrent entièrement à la méditation, qui est l'un des dix éléments de mon enseignement. Mais leur méditation est superficielle et fausse, et ils négligent totalement les neuf autres éléments. Je n'affirme pas cela sans preuves. Les hommes vertueux des époques à venir qui auront des yeux pour voir comprendront la vérité de mes propos."
[...] 2 On lit dans le septième volume du Maka Shikan  : "Par le passé, le maître Zen [Bodhidharma] de Ye et de Lo fut connu dans toute la Chine. Lorsqu'il arrivait en un lieu, de toutes parts, les gens se rassemblaient comme une nuée autour de lui, et lorsqu'il se déplaçait ailleurs, les foules le suivaient [le long des routes] comme un troupeau. Mais quel profit tirèrent-ils de tout ce tapage et ce tumulte  ? Tous éprouvèrent des regrets sur leur lit de mort." (note)
[...] 2 Le Dharma qu'il enseigne est extrêmement profonde ; nos capacités sont extrêmement superficielles." Tout comme il est dit dans le Maka Shikan "Ils objectent qu'il [ce Sutra] est du domaine exclusif des sages, bien au-delà de leurs propres capacités de compréhension et de sagesse."
[...] 2 A propos du passage : "C'est grâce aux bienfaits obtenus en protégeant le Dharma que l'on peut alléger en cette vie ses souffrances et ses rétributions", on lit dans le cinquième volume du Maka Shikan : "Les faibles bonnes causes créées par un esprit qui n'est pas totalement dirigé vers le bien ne suffisent pas à modifier [le cycle de la naissance et de la mort]. Mais si on pratique la méditation, en parvenant à une profonde intuition (shikan), en contrôlant les cinq agrégats dans sa vie, en évitant ainsi la maladie et en réfrénant les désirs terrestres, alors on peut transcender le cycle de la vie et de la mort." Il y est dit encore : "[A mesure que la pratique progresse et que la compréhension grandit, ] les trois obstacles et les quatre démons apparaissent, surgissant l'un après l'autre pour entraver son progrès."
[...] 2 Il est dit dans le Maka Shikan : "Il y a deux méthodes pour propager l'enseignement du Bouddha. La première est appelée shoju et la seconde shakubuku. Quand le chapitre Anrakugyo* (XIV) dit qu'il ne faut pas parler des qualités ou des défauts d'autrui, cela désigne la méthode de shoju. Mais quand on lit dans le Sutra du Nirvana  : "Portez des sabres et des bâtons et coupez-leur la tête  ! ", cela désigne la méthode de shakubuku. Ces méthodes différent parce que l'une est indulgente et l'autre sévère, mais toutes deux amènent des bienfaits."
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Zhiyi* dit encore, dans le Maka Shikan : "L'apparition de toute chose est la manifestation de sa nature intrinsèque, et sa disparition, le retour de cette nature à l'état de latence."(réf.)
L'héritage du Dharma ultime de la vie (février 1272, à Sairen-bo Nichiji)

On lit dans le Maka Shikan : "L'ignorance et la poussière des désirs mènent à l'Éveil et les souffrances de la naissance et de la mort mènent au nirvana". Il est dit dans le chapitre Juryo* (XVI) : "Je réfléchis sans cesse à la manière de conduire tous les hommes au chemin suprême pour qu'ils puissent atteindre la bodhéité sans délai" ; et dans le chapitre Hoben* (II) : "Tous les phénomènes sont des manifestations du Dharma et sont par essence éternels." Ce Dharma n'est autre que Namu Myoho Renge Kyo.
Les désirs mènent à l'Éveil (Sado, le 2 mai 1272 ; à Shijo Kingo)

Il est dit dans le cinquième volume du Maka Shikan  : "La vie, à chaque instant, comporte dix mondes-états. De plus, chacun des dix mondes-états est doté de tous les autres, si bien qu'une unité de vie possède en fait cent états. Chacun de ces états à son tour contient trente domaines d'existence (note) de sorte que, dans les cent états, il y a trois mille conditions existence. Ces trois mille conditions d'existence sont toutes contenues en un seul moment de vie. S'il n'y a pas de vie, inutile d'aller plus loin. Mais la plus infime parcelle de vie contient les trois mille conditions d'existence... C'est ce que l'on entend par "le royaume de l'insondable". [Voir ichinen sanzen] Note : On lit parfois à la place de "trois mille conditions d'existence" "trois mille modes d'existence" mais le total est le même. La seule différence consiste en la manière d'y parvenir (note). Dans un autre texte du Maka Shikan, on lit  : "Chaque monde-état comporte les Trois Principes de différentiation."
[...] Question - L'expression ichinen sanzen apparaît-elle dans l'un des quatre premiers volumes du Maka Shikan   ? Réponse - Non. Question - Comment peut-on le prouver  ? Réponse - Zhanlan* déclare  : "Quand, finalement, dans le Maka Shikan Zhiyi* révéla comment percevoir la véritable nature de la vie, il utilisa aussi l'expression "trois mille mondes" pour la faire comprendre. (réf.)
[...] Question. - Il est dit dans le deuxième volume du Hokke Gengi : "Chacun des dix mondes-états contient les neuf autres, et dans les cent états, se trouvent "mille modalités d'expression de la vie." Dans le premier volume du Hokke Mongu*, on lit : "Chaque faculté cognitive (note) possède les dix mondes-états, chacun d'eux comprenant encore en lui tous les dix. Puisque chacun de ces cent états comporte les Dix modalités d'expression de la vie, on arrive au total de mille." Dans le Kannon Gengi on trouve aussi la phrase : "Il y a inclusion mutuelle des dix états, ce qui constitue cent états. Toute forme de vie possède de manière inhérente mille Modalités d'expression même si elles sont invisibles." Cette expression ichinen sanzen apparaît-elle dans l'un des quatre premiers volumes du Maka Shikan  ? Réponse - Zhanlan* déclare qu'elle ne s'y trouve pas.  Question - Quels mots emploie-t-il exactement  ? Réponse - On lit dans le cinquième volume du Guketsu  : "Comparés au chapitre sept, les chapitres précédents ne décrivent pas encore la pratique dans sa totalité. Mais ils exposent les vingt-cinq exercices préparatoires (note) qui mènent à la compréhension et donnent ainsi les moyens d'arriver à la pratique correcte. Les six premiers chapitres ont donc pour fonction d'amener à comprendre." Et, dans le même volume, on lit encore : "Quand il révéla finalement dans le Maka Shikan comment percevoir la véritable nature de la vie, il utilisa l'expression "trois mille mondes" pour la faire comprendre. C'est la vérité ultime contenue dans ses enseignements. Voilà pourquoi Guanding* déclare dans son introduction : "Le Maka Shikan révèle l'enseignement que Zhiyi* lui-même pratiqua dans les profondeurs de son être. Il avait de bonnes raisons pour parler ainsi. Je souhaite que ceux qui liront le Maka Shikan, en essayant de le comprendre, ne laisseront pas distraire leur esprit par d'autres influences."
[...] Question - Sur quel texte vous appuyez-vous pour affirmer qu'une plante, un arbre ou un pays manifestent la cause et l'effet ou les Dix modalités  ? Réponse - Il est dit dans le cinquième volume du Maka Shikan  : "Un pays de ce monde possède aussi les Dix modalités. Ainsi les mauvais pays possèdent apparence [nyoze so], nature [nyoze sho], l'entité [nyoze tai], le pouvoir énergie [nyoze riki], etc." On trouve dans le volume six du Shakusen : "L'apparence [nyoze so] n'existe que dans le matériel, la nature [nyoze sho], n'existe que dans le non-matériel. L'entité [nyoze tai], le pouvoir [nyoze riki], la production [nyoze sa] et la condition [nyoze en] combinent à la fois le matériel et le spirituel ; la cause interne [nyoze in] et l'effet latent [nyoze ka] n'ont d'existence que non-matérielle ; la rétribution [nyoze ho] n'existe que dans ce qui est matériel."
[...] Kanjin signifie observer son propre esprit et découvrir en lui les dix mondes-états. Voilà ce que l'on appelle kanjin. Par exemple, bien que les six organes sensoriels soient visibles sur le visage des autres, on ne peut pas les voir sur le sien propre. Ce n'est qu'en se regardant pour la première fois dans un clair miroir qu'une personne se découvre dotée des six organes des sens. De même, bien que divers sutras se réfèrent en maints endroits aux six voies et aux quatre nobles mondes, c'est seulement dans le clair miroir du Sutra du Lotus et dans le Maka Shikan de Zhiyi* que l'on peut découvrir les trois mille conditions dans sa propre vie - les dix mondes-états, leur inclusion mutuelle, les mille modalités. Question - A quel chapitre du Sutra du Lotus vous référez-vous, et à quel passage du Maka Shikan  ?
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Le bienfait du Sutra du Lotus ne peut être compris et partagé que par les bouddhas. C'est une sorte d'Éveil que même la sagesse des émanations du Bouddha Shakyamuni dans l'univers entier a grand peine à concevoir. C'est pourquoi, comme vous le savez, le Grand-maître* Zhiyi* a défini le mot Myo [de Namu Myoho Renge Kyo] comme ce qui est mystérieux. Le Sutra prône une grande diversité de pratiques, mais seuls Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho* ont su en comprendre le sens profond. Le Grand-maître Saicho*, en particulier, fut la réincarnation de Zhiyi*. Néanmoins, il envoya des émissaires en Chine en de nombreuses occasions, pour dissiper les doutes. Les principes essentiels du Sutra du Lotus sont l'implication réciproque des dix mondes-états, cent mondes et mille modalités d'expressions de la vie, ainsi que ichinen sanzen. Ce sont des principes d'une grande importance énoncés dans le Maka Shikan.
Lettre à Gijo-bo (Sado, mai 1273, à Gijo-bo)

Les saints consacraient donc leur vie en offrant leur propre corps, tandis que les simples mortels peuvent faire de même par la sincérité de leurs dons. La paramita du don exposée dans le septième volume du Maka Shikan enseigne en effet l'esprit de l'offrande.
Le don de riz (Minobu, date   73 ? destinataire   ? )

Le Grand-maître* Zhanlan* écrivit dans le septième volume de son commentaire, le Hokke Mongu Ki*  : "A l'époque des Derniers jours du Dharma, si une personne entend l'enseignement bouddhique, même brièvement, et a foi dans le Dharma c'est que cette personne aura, dans une vie antérieure, planté la graine [du Sutra du Lotus]."(réf.) Et il écrit aussi, dans le deuxième volume du Maka Shikan Bugyoden Guketsu  : "Ce n'est pas chose ordinaire que de naître à la fin de l'époque du Dharma formel et de pouvoir lire les paroles du Sutra véridique. C'est bien rare si l'on n'a pas, dans une vie passée, créé un lien avec le Dharma Merveilleux."(réf.)
Réfuter l'opposition au Dharma bouddhique pour se libérer de ses fautes passées (Sado, 1273 à Shijo Kingo)

Le Grand-maître* Zhiyi*, dans son Maka Shikan, déclare : "L'ignorance et l'illusion ne sont pas, par essence, différentes de l'Éveil. Mais en raison de l'obscurité, c'est l'ignorance qui se manifeste plutôt que l'Éveil." Le Grand-maître* Zhanlan* commente cela de la manière suivante : "l'Éveil ne constitue pas une entité séparée, elle fait intégralement partie de l'obscurité fondamentale ; et l'obscurité fondamentale n'est pas une entité distincte, elle fait entièrement partie de l'Éveil."
L'ainsité du Dharma Merveilleux (Sado, 1273 ? à Sairen-bo)

Une personne a deux épaules, la gauche et la droite, sur lesquelles se trouvent deux divinités appelées, l'une, Domyo, et l'autre, Dosho. Ce sont deux divinités que Bonten, Taishaku, Nitten et Gatten ont envoyées à chaque personne pour la protéger. Depuis le moment où elle entre dans la matrice de sa mère jusqu'au dernier instant de sa vie, elles accompagnent cette personne comme son ombre ou comme ses yeux. Si elle commet des fautes ou de bonnes actions, Domyo et Dosho rapportent tout aux divinités du ciel, sans omettre le plus infime détail, fut-il aussi minuscule qu'une goutte de rosée ou un grain de poussière. C'est dit dans le Sutra Kegon*, et cité par le Grand-maître* Zhiyi* dans le 8e volume de son Maka Shikan.
L'unité de mari et femme (Minobu, le 27 janvier 1275, à Nichigen-nyo)

Bonten, Taishaku, le Nitten et Gatten ayant confié les hommes à ces deux divinités, celles-ci les accompagnent comme leur ombre et comme leurs yeux, dès leur conception dans le ventre maternel, jusqu’à la fin de leur vie. Qu’ils commettent mauvaises actions ou actes méritoires, elles le disent aux cieux dans les détails sans laisser échapper la moindre goutte ou la moindre poussière. Elles apparaissent dans les phrases du Sutra Kegon*, et sont citées par le Grand-maître* Zhiyi* dans le 8e volume de son Maka Shikan. Toutefois, elles abandonnent les personnes à la foi faible, même s’il s’agit d’une femme gardant le Sutra de la Fleur du Dharma.
Réponse à l’épouse de Messire Shijo Kingo ( Minobu, le 27 janvier 1275, à Nichigen-nyo)

Le Bouddha répondit : "Imaginons qu'un couple ait sept enfants et que l'un d'eux tombe malade. Même si le père et la mère portent un amour égal à tous leurs enfants, c'est pour celui qui est malade qu'ils s'inquiéteront le plus."(réf.) Zhiyi* a cité ce passage dans le Maka Shikan. Le Bouddha considère tous les hommes comme ses enfants.
A l'Hiver Succède Toujours le Printemps (Minobu, mai 1275, à Myoichi-Ama)

A son arrivée en Chine, Shubhakarasimha*, après avoir consulté les trente fascicules qui constituent les trois œuvres principales du Grand-maître* Zhiyi*, tel le Maka Shikan, resta bouche bée d’admiration et se dit : "Le Sutra Vairocana* ne parvient pas au niveau du Sutra du Lotus. Il est donc impossible d’en répandre les enseignements en Chine. Je ne peux prétendre que le Sutra Vairocana* est supérieur, car il serait alors évident que je suis un menteur. Que dois-je faire  ? "
Souverains de notre pays (Minobu, février 1275)

Le cinquième volume du Maka Shikan   indique : "Par exemple, même celui qui est dégoûté du monde se complait dans un véhicule vulgaire et s’accroche aux branches et aux feuilles. Le chien s’habitue au serviteur, on respecte un babouin comme si c’était Taishaku, on vénère un caillou pensant que c’est un joyau. Comment de tels hommes, plongés dans l’obscurité peuvent-ils enseigner la voie"  ?
Réponse à Dame Myoichi (Minobu, mai 1275 à Myoichi)

Si nous nous intéressons maintenant à l'époque du Dharma formel qui suivit, nous voyons que le Grand-maître* Zhiyi* apparut en Chine vers le milieu de cette période et écrivit le Hokke Gengi, le Hokke Mongu* et le Maka Shikan en trente volumes, ouvrages dans lesquels il étudia en profondeur le Sutra du Lotus. A la fin de l'époque du Dharma formel, le Grand-maître* Saicho* apparut au Japon. Non seulement il propagea dans notre pays la sagesse parfaite et la méditation parfaite enseignées par le Grand-maître* Zhiyi*, mais il fit également construire au Mont Hiei le grand kaidan pour l'ordination selon les préceptes qui mènent à l'Éveil parfait et immédiat. Ainsi, les préceptes parfaits ont été connus du Japon tout entier, et tous, des personnes les plus haut placées aux plus modestes, ont considéré le temple Enrakyu-ji du Mont Hiei comme leur guide et leur maître. Comment, alors, pouvez-vous dire que le Sutra du Lotus n'a pas été largement enseigné et propagé à l'étranger à l'époque du Dharma formel ?
[...] Dans les vingt volumes que constituent ses deux ouvrages Hokke Gengi et Hokke Mongu*, Zhiyi* a comparé tous les autres sutras à des rivières et le Sutra du Lotus au grand océan. Il a démontré que l'eau de tous les enseignements bouddhiques de tous les mondes des dix directions, sans qu'une seule goutte en soit perdue, coule dans cette mer immense de Myoho Renge Kyo. De plus, il étudia toutes les doctrines des grands maîtres de l'Inde sans omettre un seul point, ainsi que les doctrines des Dix Maîtres du Sud et du Nord de la Chine, en réfutant ce qu'il y avait à réfuter et en se servant de ce qui était utilisable. En plus des ouvrages mentionnés plus haut, il écrivit encore le Maka Shikan en dix volumes, ouvrage dans lequel, résumant tous les enseignements sur la méditation donnés par Shakyamuni de son vivant, il formula le principe d'ichinen, et appréhenda toutes les entités vivantes et leur environnement dans les dix mondes-états par le concept de sanzen [trois mille mondes]. Par ses qualités, cet écrit de Zhiyi* surpasse ceux de tous les Maîtres de doctrine* qui vécurent en Inde pendant les mille ans de l'époque du Dharma correct, dans un passé lointain, et il est supérieur aussi, dans un passé plus proche, aux commentaires des maîtres qui vécurent en Chine dans les cinq cents années qui précédèrent.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Le huitième volume du Maka Shikan explique ainsi que  : "A Vaishali, Vimalakirti, alité, exposa ses enseignements. L'Ainsi-Venu se servit de sa mort comme d'un moyen pour enseigner l'éternité de la vie, et de la maladie, pour illustrer le pouvoir du bouddhisme." Il y dit ainsi que "Il y a six causes de maladie  : 1. Le déséquilibre des quatre éléments. 2. La consommation immodérée de nourriture et de boisson. 3. Une mauvaise posture corporelle. 4. L'attaque d'esprits maléfiques [de l'extérieur]. 5. L'action de démons [de l'intérieur].
6. Les effets du karma."
[...] Le Maka Shikan dit que "Même ceux qui ont commis de graves fautes d'opposition peuvent recevoir une rétribution allégée en cette vie. Ainsi, la maladie se présente quand le mauvais karma est sur le point d'être résorbé." [...] Zhiyi* expliqua plus en détails cette citation en disant que "ce Sutra permet aux personnes des deux véhicules d'atteindre l'Éveil de la même manière qu'un bon médecin peut changer le poison en remède." Ainsi, dans le Daichido Ron* il est dit : "Aucun autre sutra n'est ésotérique mais le Sutra du Lotus est ésotérique." Dans le Maka Shikan, on lit : "Puisque le Sutra du Lotus a la capacité de guérir la maladie, on l'appelle aussi myo [mystique]."
La Guérison des Maladies Karmiques (Minobu, 3 novembre 1275, à Ota Jomyo)

Le Maka Shikan, chef-d'oeuvre du Grand-maître* Zhiyi*, contient l'essence de tous les sutras bouddhiques. Dans les cinq cents ans qui suivirent l'introduction du bouddhisme en Chine, il y eut sept grands maîtres au nord du fleuve Yangzi, et trois au sud. Leur sagesse était aussi resplendissante que le soleil et la lune, et leur vertu était vantée en tous lieux. Ils étaient cependant incapables de discerner quels sutras étaient profonds ou superficiels, inférieurs ou supérieurs, et l'ordre dans lequel ils avaient été enseignés. Ce fut le Grand-maître* Zhiyi* qui non seulement clarifia les enseignements du Bouddha mais aussi découvrit ichinen sanzen, le joyau qui exauce les voeux, dans les profondeurs de Myoho Renge Kyo, et en fit don à tous les hommes des Trois Pays [l'Inde, la Chine et le Japon]. Cet enseignement prit sa source en Chine. Même les grands érudits de l'Inde ne purent formuler un tel concept. C'est bien ce qu'écrivit le Grand-maître* Zhanlan*  : "Nous n'avons encore jamais entendu d'enseignement aussi lumineux que le Maka Shikan" et  : "Même les grands maîtres de l'Inde ne soutenaient pas la comparaison avec lui."(réf.) La doctrine d'ichinen sanzen, révélée dans le cinquième volume du Maka Shikan, est d'une profondeur toute particulière. Si vous la propagez, inévitablement, les démons se manifesteront. S'ils n'apparaissaient pas, il n'y aurait aucun moyen de savoir qu'il s'agit bien de l'enseignement correct.
[...] C'est bien ce qu'écrivit le Grand-maître* Zhanlan*  : "Nous n'avons encore jamais entendu d'enseignement aussi lumineux que le Maka Shikan" et  : "Même les grands maîtres de l'Inde ne soutenaient pas la comparaison avec lui."(réf.) La doctrine d'ichinen sanzen, révélée dans le cinquième volume du Maka Shikan, est d'une profondeur toute particulière.
[...] De nos jours, au Japon, y a-t-il une seule personne qui ait véritablement rencontré les trois obstacles et les quatre démons  ? Pourtant nombreux sont ceux qui prétendent avoir maîtrisé le Maka Shikan. La phrase : "Si vous tombez sous leur influence, vous serez entraînés dans les mauvaises voies" ne fait pas seulement référence aux trois Voies mauvaises, mais aussi aux mondes-états des hommes et du ciel, énéralement à l'ensemble des neuf états.
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

Apportez aussi avec vous les volumes 1 et 2 du Maka Shikan. J'apprécierais aussi le Tendai Hokke Sho Gisan (Toshun*) et le Hokke Tendai Mongu Fusho Ki* si vous pouvez vous les procurer.
Moines du temple Seicho-ji (Minobu, le 11 janvier 1276 aux moines du temple Seicho-ji)

Dans le cinquième volume du Maka Shikan on lit  : "Lorsque progressent la pratique et la compréhension, les trois obstacles et les quatre démons surgissent, rivalisant les uns avec les autres pour les entraver." Il y est dit également  : "Les efforts d'un sanglier raclant une montagne en or n'ont d'autre effet que de la faire briller  ; les rivières, en se jetant dans l'océan, ne font qu'accroître son volume ; les bûches jetées au feu le font brûler plus haut et le vent gonfle le corps du gura."
[...] Autour de l'ermitage de Tsukahara, la neige s'était accumulée, interdisant toute autre visite que celle du vent déchaîné. J'avais le Maka Shikan et le Sutra du Lotus constamment sous les yeux, et constamment aux lèvres Namu Myoho Renge Kyo. Je passais les soirées à discourir, face à la lune et aux étoiles, sur les erreurs des autres écoles et sur la profondeur du Sutra du Lotus. Puis ce fut la nouvelle année.
[...] Homma Rokuro Zaemon leur déclara  : "Le gouvernement nous a fait parvenir une lettre officielle stipulant que le condamné ne doit pas être exécuté. Il ne s'agit pas d'un exilé ordinaire et méprisable. Il est victime de calomnies. Et si par erreur on attente à sa vie, on m'en tiendra pour responsable. Plutôt que de le tuer, pourquoi ne pas débattre avec lui de la doctrine?" Obéissant à cette suggestion, les moines du Nembutsu et d'autres écoles, accompagnés de leurs acolytes portant les trois sutras du Jodo, le Maka Shikan, les sutras du Shingon ou autres textes sous le bras ou accrochés à leur cou, se réunirent à Tsukahara le seizième jour du premier mois [16 janvier]. Ils vinrent non seulement de la province de Sado, mais aussi des provinces voisines, d'Echigo, d'Etchu, de Dewa, de Mutsu et de Shinano. Plusieurs centaines de personnes se rassemblèrent dans le grand jardin devant l'ermitage et dans le champ voisin. [...] Les moines entreprirent d'exposer leurs doctrines, tirées du Maka Shikan, du Shingon et du Nembutsu. Je contre-attaquai, leur faisant confirmer leurs propos, puis leur posant à mon tour des questions précises. Ils parvinrent tout juste à répondre un ou deux mots, puis tous se turent, dans l'impasse. Ils étaient bien inférieurs à leurs collègues de Kamakura. Vous pouvez imaginer le débat  : je réfutai leurs arguments aussi facilement qu'une épée acérée tranche un melon, ou qu'un vent fort courbe les herbes. Non seulement ils connaissaient mal l'enseignement bouddhique, mais encore ils se contredisaient eux-mêmes.
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

Par la croyance dans le Sutra du Lotus, parmi ceux qui saisissent en profondeur l'essence du Sutra, qui pratiquent la méditation assise décrite dans le Maka Shikan, et se concentrent sur les principes d'ichinen sanzen, des dix objets et des dix méditations, certains atteindront peut-être effectivement la bodhéité sous leur forme présente et parviendront à l'Éveil. Quant aux autres, même sans comprendre le coeur du Sutra du Lotus et en étant ignorants du bouddhisme, s'ils ont un esprit de recherche sincère, ils renaîtront invariablement sur une Terre pure.
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, mars 1277 ? à Myoho-ama)

On lit, dans le Maka Shikan, à propos de ces divergences : "Les intentions du Bouddha sont difficiles à saisir. Il a donné des explications différentes en fonction des diverses capacités de ses auditeurs. Si nous comprenons cela, quel besoin avons-nous de nous livrer à des débats stériles  ? "(réf.)
[...] On lit dans le sixième volume du Maka Shikan : "Les enseignements dispensés avant le Sutra du Lotus sauvaient des personnes déjà parvenues à un niveau élevé, parce qu'ils n'étaient que des enseignements provisoires. L'enseignement parfait* du Sutra du Lotus sauve même des personnes du niveau le plus bas, parce que c'est l'enseignement véridique."
Les Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 (  ? ) à Toki Jonin)

Faites tous les efforts possibles pour votre vie future. Le plus important, c'est de réciter uniquement Namu Myoho Renge Kyo et d'atteindre la bodhéité. Tout dépend de la force de votre foi. Avoir la foi, c'est la base du bouddhisme. C'est pourquoi il est dit dans le quatrième volume du Maka Shikan : "Le bouddhisme est un vaste océan mais seuls ceux qui ont la foi peuvent y accéder."
[...]  C'est pourquoi le Sutra Kegon* définit la foi comme la base de la pratique et la mère des bienfaits." On lit encore, dans le premier volume du Maka Shikan : "Comment peut-on écouter l'enseignement parfait*, y croire, le pratiquer et atteindre l'Éveil parfait  ? "
Le Véritable Aspect du Gohonzon (Minobu, 23 août 1277, à Dame Nichinyo)

Et pour finir, si une personne pratique exclusivement l'enseignement pur et parfait, il la fera retomber dans une pratique combinant l'enseignement parfait* avec l'enseignement spécifique (bekkyo). A ce sujet, vous pouvez lire le huitième volume du Maka Shikan. Vous dites que Ryosho-bo a proclamé ensuite que ceux qui pratiquent la méditation shikan sont tenus d'observer les préceptes. Pourtant, il est dit, dans le neuvième volume du Hokke Mongu*, que [après la disparition du Bouddha] aux première, deuxième et troisième des cinq étapes de pratique on peut s'abstenir d'bserver les préceptes. Cela apparaît aussi clairement dans le texte du Sutra lui-même.Zhanlan* explique cette contradiction du Maka Shikan sous la forme d'un échange de questions et de réponses (note).
Le troisième enseignement (Minobu, 1er octobre 1277, à Toki Jonin)

Le septième obstacle est celui qu'on appelle le Démon du sixième Ciel. Quand un simple mortel à l'époque des Derniers jours du Dharma est sur le point d'atteindre la bodhéité, s'étant éveillé à la véritable signification de tous les enseignements du Bouddha et ayant compris le sens profond du Maka Shikan, le Démon du sixième Ciel est grandement surpris et se dit : "C'est insupportable  ! Si cette personne continue à vivre dans mon domaine, non seulement elle quittera elle-même les souffrances de la naissance et de la mort mais elle guidera aussi les autres [vers l'Éveil ]. Elle s'emparera de mon territoire et le changera en une Terre pure. Que pourrais-je bien faire  ? "
Lettre à Misawa (Minobu, le 23 février 1278 à Misawa)

Le Grand-maître* Zhiyi*, dans le Maka Shikan, décrivit la méditation sur les dix objets et les dix méditations, mais personne après lui ne les a pratiquées. A l'époque de Zhanlan* et de Saicho*, certaines personnes les ont un peu pratiquées mais sans rencontrer de grandes difficultés parce qu'elles n'ont pas suscité d'adversaires puissants. Les trois obstacles et les quatre démons mentionnés dans le Maka Shikan ne viennent pas faire obstacle à la pratique des enseignements provisoires.
Le traitement de la maladie (Minobu, 26 juin 1278 (ou 1282) à Toki Jonin)

Question : L'ouvrage de Zhiyi*, intitulé Maka Shikan décrit le pratiquant marchant autour d’une statue du Bouddha Amida comme objet de vénération lorsqu’il pratique la deuxième des quatre méditations (shishu-sanmai, chaturdhyana). La traduction d'Amoghavajra* du Manuel Rituel au moyen de la Sagesse et du Discernement du Sutra du Lotus déclare : "Le Bouddha Shakyamuni et le Bouddha Taho sont les objets de vénération." Pourquoi rejetez vous leurs opinions et maintenez vous que le Titre du Sutra du Lotus est l’objet de vénération ? Réponse : Cela n’est absolument pas fondé sur ma réflexion personnelle. C’est fondé sur les enseignements du Sutra du Lotus, mentionnés plus haut, et sur l’interprétation de Zhiyi*. Quant au point douteux selon lequel le bouddha Amida est l’objet de vénération lorsqu'on on pratique les quatre niveaux de méditation d’après le Maka Shikan, c’est parce que le bouddha Amida est regardé comme l’objet de vénération seulement quand on pratique la joza-sanmai", "la méditation active continuelle pendant une période de 90 jours", pendant laquelle le pratiquant marche autour de la statue du bouddha Amida en invocant son nom (nembutsu) et en se le remémorant (jogyo-sanmai), et "la méditation sur la réalité" (higyo-hiza-sanmai) dans une posture non spécifiée pour une période de temps non spécifiée. Ce sont trois des quatre niveaux de méditation concentrée (samadhi) de l’école Tendai.
[...] En juillet 804, le Grand-maître* Saicho* sur instruction de l’empereur Kammu, partit en Chine, où il rencontra le moine Daosui (Dosui) et le Grand-maître* Xingman (Gyoman), qui étaient tous les deux des disciples du Grand-maître* Zhanlan*. Sous leur supervision, le Grand-maître* Saicho* étudia l’enseignement du Maka Shikan de l’école Hokke et apprit aussi les Règles de conduite des bodhisattvas, qui avaient été enseignées par le Grand-maître* Daoxuan, fondateur de la branche Nanchan de l'école Lu (Ritsu) en Chine. Le Grand-maître* Saicho* reçut également, du moine Shunxiao, l’initiation ésotérique de l’école Shingon.
Questions - réponses concernant l’objet de vénération (Minobu,  septembre 1278 à Joken-bo)

Et dans le Maka Shikan de Zhiyi* il est dit  : "Les désirs terrestres conduisent à la bodhéité (bonno soku bodai)  ; les souffrances de la naissance et de la mort conduisent au nirvana (shoji soku nehan)."
L'octroi d'un nouveau domaine (Minobu, octobre 1278, à Shijo Kingo)

Il est écrit, dans le huitième volume du Maka Shikan et dans le huitième volume du Guketsu de Zhanlan* : "Plus la foi d'une personne est forte, plus la protection des divinités est grande." Ceci signifie que la protection des divinités dépend de la force de notre foi. Le Sutra du Lotus est une épée tranchante, mais sa puissance dépend de celui qui la manie.
Le général Tigre de pierre (Minobu, 22 octobre 1278 à Shijo Kingo)

Depuis Ennin*, les maîtres de l'école Tendai ont interprété les passages du Hokke Gengi, du Hokke Mongu*, et du Maka Shikan de multiples manières, et en ont donné des explications plausibles. Leurs interprétations nous sont cependant aussi inutiles que le calendrier de l'année dernière ou le repas d'hier.
La persécution par le sabre et le bâton (Minobu, 20 avril 1279 à Nanjo Tokimitsu)

C'est comme si le Pic du Vautour, en Inde, s'était transporté ici, ou comme si j'avais sous les yeux le Mont Tiantai en Chine. Je ne suis ni le Bouddha Shakyamuni, ni le Grand-maître* Zhiyi*, mais parce que je lis sans cesse le Sutra du Lotus, jour et nuit, et que je parle du Maka Shikan matin et soir, ce lieu ressemble à la Terre pure du Pic du Vautour et ne diffère en rien du Mont Tiantai.
[...] Comment pourrais-je continuer à vivre ? Si j'avais du mal à rester en vie, si les aliments nécessaires à ma subsistance étaient épuisés, il ne faudrait pas plus d'un à cinq jours pour que la voix qui maintenant lit et récite le Sutra du Lotus soit aussi contrainte de se taire, et pour qu'un épais rideau de mauvaises herbes vienne recouvrir la fenêtre d'où l'on entend sortir des discussions sur le Maka Shikan. Voilà les conditions dans lesquelles je vis, mais je me demande comment vous avez pu l'apprendre.
Réponse à l'épouse du seigneur Matsuno (Minobu, le 20 juin 1279, à l'épouse du seigneur Matsuno

Sous le règne du quarante-quatrième souverain, l'impératrice Gensho, un religieux venu d'Inde [Shubhakarasimha*] introduisit le Sutra Vairocana*  ; et, à l'époque du quarante-cinquième souverain, l'empereur Shomu, le moine Ganjin, venu de Chine, introduisit l'école Ritsu au Japon. Il apportait aussi avec lui des exemplaires du Hokke Gengi, du Hokke Mongu*, du Maka Shikan, du Jomyo Sho, et d'autres ouvrages de l'enseignement de Zhiyi*. Mais il ne propagea pas l'enseignement des écoles Shingon et Hokke.
Le corps et l'esprit des simples mortels (Minobu, à un disciple)

 

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