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Extraits de gosho sur

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souffrance

 


Si vous souhaitez vous libérer des souffrances de la naissance et de la mort endurées de toute éternité et parvenir absolument à l'illumination en cette vie, vous devez vous éveiller au principe mystique inhérent à toute vie. Ce principe est Myoho Renge Kyo.
[...]Votre maîtrise du bouddhisme n'atténuera pas si peu que ce soit, vos souffrances de simple mortel tant que vous n'aurez pas perçu la nature fondamentale de votre propre vie. Si vous cherchez la bodhéité en dehors de vous-même, toutes vos pratiques et bonnes actions n'auront aucun sens.
[...] Ainsi le Sutra Jomyo révèle que l'Éveil du Bouddha se trouve dans la vie humaine, montrant que de simples mortels peuvent devenir bouddha et que les souffrances de la naissance et de la mort peuvent se changer en nirvana.
Sur l'atteinte de la bodhéité (Kamakura 1255, à Toki Jonin)

Les douze liens causaux représentent les deux catégories de relations causales dans les trois phases. Le premier, le huitième et le neuvième ont trait aux mauvaises passions. Le deuxième et le dixième se rapportent aux actes. Les sept autres, la conscience, les noms et les formes, les six entrées, le contact, la perception, la vie, la vieillesse et la mort, se rapportent tous à la souffrance. Les douze liens causauxx représentent les trois voies des mauvaises passions, des actes et de la souffrance.
Les douze liens causaux (1256)

Les rivières des difficultés se jettent dans l'océan du Sutra du Lotus, et assaillent son Pratiquant. L'océan ne rejette pas plus les rivières que le Pratiquant du Sutra du Lotus ne repousse les souffrances. Sans le flot des rivières, il n'y aurait pas d'océan. Sans épreuves, il n'y aurait pas non plus de Pratiquant du Sutra du Lotus. [...] Celui qui écoute une seule phrase ou une seule strophe de ce Sutra et parvient à la graver dans son coeur est comparable à un vaisseau voguant sur le grand océan des souffrances de la vie et de la mort.
Un vaisseau pour traverser l'océan des souffrances (Kamakura, 28 avril 1261, à Shiiji Shiro)

Nous, simples mortels, résidons tous dans l'océan des souffrances de la vie et de la mort depuis le temps sans commencement. Mais maintenant que nous sommes devenus pratiquants du Sutra du Lotus, nous ne manquerons pas de devenir des bouddhas éveillés à la réalité corps-esprit qui existe depuis le passé sans commencement. Nous révélerons la nature immuable inhérente en nous-mêmes, ainsi que la sagesse mystérieuse nous permettant de prendre conscience du Dharma Merveilleux. Nous goûterons un état de vie aussi indestructible que le diamant.
L'exil d'Izu (juin 1261 à Funamori Yasaburo)

Et si personne ne lit le Sutra du Lotus, personne ne pourra remplir la fonction de maître pour le pays. Sans maître pour enseigner, dans le pays entier, nul n'est capable de distinguer entre Mahayana et Hinayana, enseignement provisoire et définitif, enseignement exotérique et ésotérique. Pas un seul de tous les habitants du pays ne peut échapper aux souffrances de la naissance et de la mort. Pour finir, tous s'opposent au Dharma bouddhique et ceux que leur opposition au Dharma précipite dans l'enfer avici sont plus nombreux que toutes les particules de la terre réduite en poussière, tandis que ceux qui parviennent à échapper aux souffrances de la naissance et de la mort sont moins nombreux que les grains de sable qui pourraient tenir sur un ongle
L'enseignement, les capacités, le temps et le pays (Izu, 10 février 1262)

Jusqu'à ce jour, vous vous êtes contenté de subir inutilement les souffrances d'existences innombrables, depuis le plus lointain passé. Pourquoi n'essayez-vous pas, ne serait-ce qu'une fois, de planter les graines mystiques qui conduisent à l'Éveil éternel et immuable  ? Même si actuellement vous ne pouvez goûter qu'une fraction infime de la joie sans limite qui vous attend à l'avenir, vous ne devriez certainement pas passer tout votre temps à convoiter gloire et profits en ce monde, par nature aussi fugitifs qu'un éclair ou que la rosée du matin.
Questions et réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura  ? mars 1263   ? à Nichiji  ? )

Au cours des quarante et quelques premières années, il exposa successivement : le Sutra Kegon* dans lequel il est dit : "L'esprit, bouddha et tous les êtres vivants n'appartiennent pas à trois catégories distinctes" ; les sutras Agama*, énonçant les principes de souffrance, non-substantialité, impermanence, et non-moi.
[...] On peut se demander quel enseignement doit suivre le Japon pour que ses habitants se libèrent des souffrances de la naissance et de la mort. A cet égard on lit dans le Sutra du Lotus : "Après la disparition du Bouddha, je propagerai largement le Sutra à travers tout le continent de Jambudvipa, sans jamais laisser son flot tarir."(réf.)
Encouragements à une personne malade (1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

Tantôt nous suffoquons au coeur des flammes de l'enfer de la brûlure ardente ou de la grande chaleur dévorante (note)  ; tantôt nous gelons dans la glace de l'enfer du lotus rouge sang ou du grand lotus rouge sang. Tantôt nous devons endurer la torture de la faim et de la soif dans le monde-état de l'avidité, passant cinq cents vies sans même pouvoir entendre prononcer le nom d'un aliment ou d'une boisson. Tantôt nous éprouvons la souffrance d'être blessés et tués dans le monde-état de l'animalité, nous subissons les blessures et les meurtres qui sont le lot d'un monde où les petits sont avalés par les grands, où les courts sont engloutis par les longs. Tantôt nous sommes confrontés aux querelles et aux conflits du monde-état des asura ; tantôt nous naissons en tant qu'êtres humains et sommes en proie aux huit souffrances que sont naître et vieillir, tomber malade et mourir, souffrir de devoir quitter ceux que nous aimons et rencontrer ceux que nous haïssons, éprouver la douleur de ne pas obtenir ce que nous désirons, et endurer les peines engendrées par les cinq agrégats du corps et de l'esprit.
[...]
L'ignorant répondit : "J'ai vécu, toute ma vie durant, dans la poussière du monde profane, et ne sais toujours pas comment me libérer des souffrances de la naissance et de la mort. Certes, j'ai rencontré divers bons amis bouddhiques qui m'ont appris d'abord les règles de discipline [Ritsu], puis les enseignements du Nembutsu, du Shingon, et du Zen. Mais j'ai eu beau apprendre ces doctrines, je suis toujours incapable de déterminer si elles sont vraies ou fausses."
[...]
Si vous craignez véritablement le royaume de la vie et de la mort et aspirez au nirvana, si vous persévérez dans votre foi et désirez ardemment entrer dans la Voie, les souffrances du changement et de l'impermanence ne deviendront rien de plus que le rêve d'hier, et la bodhéité deviendra la réalité d'aujourd'hui.
Conversation entre un sage et un ignorant
(1265 (  ? ) à un samouraï)

Au contraire, Vimaladatta* autorisa ses fils, les deux princes, à entrer dans le Sangha et les encouragea à propager le Sutra du Lotus. De plus, la fille du Roi-Dragon fit un voeu en disant : "Je révélerai les enseignements du Mahayana et délivrerai les êtres de la souffrance."(réf.)
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

Même si, par la bouche, certains n'ont pas cessé de psalmodier le Nembutsu, je crois que, dans leur coeur, ils en sont venus à penser que ce n'est pas la voie qui leur permettra de se libérer du cycle des souffrances de la vie et de la mort.
[...] Moi, Nichiren, parmi les deux voies du bouddhisme, exotérique et ésotérique, j'étais résolu à adhérer à l'enseignement suprême, celui qui nous permet de nous libérer le plus facilement du cycle des souffrances de la vie et de la mort. Par conséquent, j'ai étudié dans ses grandes lignes l'enseignement caché du Shingon et je me suis interrogé sur ce destin de Shubhakarasimha*. Mais personne ne m'a jamais donné de réponse satisfaisante à la question que je posais plus haut.
[...]
Mais lorsqu'il récita un passage du chapitre Hiyu* (III) du deuxième volume du Sutra du Lotus "Maintenant, ce monde des trois plans tout entier est mon domaine. Tous les êtres humains qui l'habitent sont mes enfants. Pourtant, ce monde est en proie à une multitude de souffrances dont moi seul peux le délivrer", il s'est libéré des chaînes de fer qui le maintenaient prisonnier. Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

Par conséquent, même si de graves persécutions s'abattent sur moi, comme une pluie ou comme une nuée, parce que je sais qu'elles sont dues à ma foi dans le Sutra du Lotus, elles ne provoquent pas chez moi la moindre souffrance.
Urabon - L'origine de la cérémonie pour les défunts (juillet 1271 à Shijo Kingo)

Nichiren s'efforce d'éveiller tous les habitants du Japon à la foi dans le Sutra du Lotus pour qu'ils puissent eux aussi partager cet héritage et atteindre la bodhéité. Mais, au lieu de cela, ils m'ont attaqué à plusieurs reprises et finalement exilé sur cette île. Vous avez néanmoins suivi Nichiren, ce qui vous a valu bien des souffrances. Votre douleur me touche profondément. L'or ne peut être ni détruit par la flamme, ni terni ou érodé par l'eau. Tandis que le fer est vulnérable au feu comme à l'eau. Le sage est comparable à l'or et l'insensé au fer.
L'héritage du Dharma ultime de la vie (Sado, février 1272, à Sairen-bo Nichiji)

J'ai pleinement conscience que ne rien dire est un manque de bienveillance. Je me suis demandé quelle voie prendre, à la lumière des sutras du Lotus et du Nirvana. Si je me tais, je peux échapper à la souffrance en cette vie, mais, dans ma vie prochaine, je tomberai immanquablement dans l'enfer avici.
[...] Par exemple, certains bodhisattvas du Hinayana, ne s'étant pas encore libérés des illusions, choisissent volontairement de naître dans de mauvaises conditions [de manière à aider les autres.] Pour y parvenir, ils se créent un karma qui n'est pas désirable. Ainsi, s'ils voient leur mère et leur père tomber dans l'enfer et souffrir horriblement, ils créeront délibérément le karma qui leur permettra de tomber aussi en enfer et de souffrir avec eux. Partager la souffrance des autres est à leurs yeux une joie. C'est le cas pour moi. Même si maintenant je dois affronter des épreuves à la limite du supportable, je me réjouis en pensant que, grâce à elles, à l'avenir, j'éviterai de renaître dans les mauvaises voies. [...]
Dans le Sutra Hatsunaion, il est fait allusion à "toutes sortes de difficultés". A propos du passage : "C'est grâce aux bienfaits obtenus en protégeant le Dharma que l'on peut alléger en cette vie ses souffrances et ses rétributions", on lit dans le cinquième volume du Maka Shikan : "Les faibles bonnes causes créées par un esprit qui n'est pas totalement dirigé vers le bien ne suffisent pas à modifier [le cycle de la naissance et de la mort]. Mais si on pratique la méditation, en parvenant à une profonde intuition (shikan), en contrôlant les cinq agrégats dans sa vie, en évitant ainsi la maladie et en réfrénant les désirs terrestres, alors on peut transcender le cycle de la vie et de la mort." [...]
Et, même si je me suis acquitté de tout, [les effets négatifs] subsistent encore. Je ne pourrai surmonter les souffrances de la naissance et de la mort [et atteindre la bodhéité], avant de m'être complètement libéré de ces graves offenses. Mes mérites sont insignifiants, mais ces offenses sont graves. [...]
Ceux qui n'aspirent pas à l'Éveil ne pourront jamais se libérer des souffrances de la naissance et de la mort. [...]
Je suis en exil mais ce n'est qu'une souffrance bien légère à endurer dans cette vie-ci et je n'ai pas lieu de me plaindre. Dans les vies futures, je goûterai un bonheur immense, et cette pensée me remplit de joie.
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Et il est dit plus loin : "C'est grâce aux bienfaits obtenus en protégeant le Dharma que l'on peut alléger en cette vie sa souffrance et ses rétributions." Sans Nichiren, ces passages du Sutra ne feraient-ils pas du Bouddha un menteur  ? Car personne, à l'exception de Nichiren, n'a vécu dans sa chair les huit souffrances décrites dans le Sutra : 1) être méprisé ; 2) être de laide apparence ; 3) manquer de vêtements ; 4) manquer de nourriture ; 5) rechercher la richesse en vain ; 6) être né dans une famille pauvre ; 7) être né dans une famille qui pratique une religion erronée ; et 8) être persécuté par son souverain. [...] Par le passé, il [Nichiren] a méprisé les pratiquants du Sutra du Lotus et ridiculisé le Sutra lui-même, parfois en le vantant exagérément, parfois en le rabaissant. Il a rencontré ces huit terribles souffrances pour avoir ainsi offensé le Sutra du Lotus, Sutra aussi resplendissant que deux joyaux ensemble, deux lunes brillant côte à côte, deux étoiles réunies, ou deux monts Hua (note) posés l'un sur l'autre. D'ordinaire, de telles souffrances s'étalent sur de nombreuses vies, apparaissant l'une après l'autre, mais Nichiren a dénoncé les ennemis du Sutra du Lotus avec tant de vigueur que toutes les huit ont fondu sur lui immédiatement. Sa situation est comparable à celle d'un paysan lourdement endetté envers son seigneur et d'autres créanciers. Tant qu'il reste sur le domaine, ils préféreront probablement reporter sa dette d'année en année plutôt que de s'acharner impitoyablement sur lui. Mais qu'il tente seulement de partir et chacun accourra, exigeant immédiatement tout son dû. Comme le dit le sutra : "C'est grâce aux bienfaits obtenus en protégeant le Dharma que l'on peut alléger... la souffrance et les rétributions."
La Lettre de Sado (Sado, 20 mars 1272, à Toki Jonin)

C'est pourquoi, Mahakashyapa, l'ensemble des douze cents (note) et des douze mille personnes (note), et toutes les personnes des deux véhicules parvenues à la bodhéité, ne laisseront jamais sans réponse les prières de ceux qui pratiquent le Sutra du Lotus. Et ils prendront sur eux les souffrances subies par ces pratiquants.
Même si le Bouddha ne les [bodhisattva] avait pas encouragés à le faire, comment auraient-ils pu ne pas s'engager à propager les enseignements du Sutra du Lotus ou à considérer comme leurs les souffrances de ceux qui le pratiquent  ? [...] Comment pourraient-ils ne pas partager les souffrances du pratiquant du Sutra du Lotus  ? [...] Que dire alors des grands bodhisattvas originellement dotés d'une grande compassion et s'étant solennellement engagés à prendre sur eux-mêmes les souffrances des autres  ?
Sur la prière (Sado, 1272 à Sairen-bo)

C'est en tant que pratiquant du Sutra du Lotus que j'ai rencontré ces grandes persécutions et je n'en éprouve pas la moindre rancoeur. Il ne pourrait y avoir de vie plus heureuse que la mienne, même au terme d'innombrables répétitions du cycle de la naissance et de la mort. J'aurais pu rester dans les trois ou quatre mauvaises voies. Mais maintenant, à ma grande joie, je suis certain de rompre le cycle des souffrances de la vie et de la mort (shoji) pour atteindre la bodhéité.
[...]
Ces enseignements sont de la plus grande importance. Ils impliquent que les désirs [illusions, troubles] mènent à l'Éveil et que les souffrances de la vie et de la mort s'identifient au nirvana. Vivre Namu Myoho Renge Kyo, même pendant l'union sexuelle entre homme et femme, voilà le principe qui permet de changer les désirs en Éveil et les souffrances de la vie et de la mort en nirvana. Les souffrances ne deviennent le nirvana que si l'on réalise que la réalité de la vie humaine, à travers vie et mort, ne peut ni apparaître ni disparaître. Il est dit dans le Sutra Fugen  : "Même sans éteindre leurs désirs terrestres et sans supprimer les cinq désirs, ils parviennent à purifier tous leurs sens et à effacer toutes leurs mauvaises actions. On lit dans le Maka Shikan : "L'ignorance et la poussière des désirs mènent à l'Éveil et les souffrances de la naissance et de la mort mènent au nirvana".
Les désirs mènent à l'Éveil (Sado, le 2 mai 1272 ; à Shijo Kingo)

Enfin le Sutra dit : "Hommes de foi sincère, tous les sutras exposés par l'Ainsi-Venu n'ont d'autre but que de sauver les hommes de toutes leurs souffrances.
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Parce qu'ils me haïssent, les gens ne se demandent pas pour quelle raison je subis ces souffrances. Si je le dis moi-même, on pensera peut-être que j'exagère ma propre importance. Mais si je ne le dis pas, je commets la faute de rendre les paroles du Bouddha mensongères. Les sages accordent plus de poids au Dharma qu'à leur propre vie.
Réfuter l'opposition au Dharma bouddhique pour se libérer de ses fautes passées (Sado, 1273 à Shijo Kingo)

Pourtant, ceux qui croient au Sutra du Lotus peuvent transformer tout cela. Pour eux, l'enfer se change en Terre de la lumière éternelle, les feux dévorants de la souffrance se changent en la torche d'un bouddha doté du Corps de sagesse*  ; le défunt devient un bouddha doté du Corps du Dharma*  ; et la fournaise devient la demeure où le Bouddha, sous l'aspect du Corps de l'action*, manifeste son immense compassion.
Enfer et bodhéité (Minobu, 11 juillet 1274 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Vous pouvez le leur expliquer en disant : "Nous, simples mortels, immergés de toute éternité dans l'océan des souffrances de la vie et de la mort, n'imaginions pas pouvoir un jour atteindre l'autre rive et parvenir à la bodhéité. Mais le Sutra du Lotus enseigne que nous sommes en réalité des bouddha dotés des trois propriétés illuminées. Autrement dit, il enseigne le principe suprême d'ichinen sanzen.
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274   ? à Sammi-bo)

Votre mari a donné sa vie pour le Sutra du Lotus. Son seul moyen d'existence était un petit fief qui lui fut confisqué en raison de sa foi. Cela revenait surement à donner sa vie pour le Sutra du Lotus. Sessen Doji offrit la sienne rien que pour une demi-stance d'un enseignement bouddhique et le bodhisattva Yakuo se brûla les coudes afin d'en faire offrande au Bouddha. Ils étaient tous deux des saints, et ils enduraient ces austérités avec autant de facilité que l'eau éteint le feu. Mais votre mari était un simple mortel, il se trouvait donc à la merci des souffrances, comme du papier jeté au feu. Aussi recevra-t-il certainement des bienfaits aussi grands que les leurs.
A l'Hiver Succède Toujours le Printemps ( Minobu, mai 1275,
à Myoichi-Ama)

Parmi les divers enseignements du bouddha, le Sutra Daijuku ne représente rien de plus qu'une exposition des principes du Mahayana provisoire*. Pour ce qui est d'enseigner la voie qui libère des souffrances de la naissance et de la mort, il appartient à la période où le Bouddha n'a "pas encore révélé la vérité" et ne peut donc pas conduire à l'Éveil ceux qui n'ont jamais formé de lien par le passé avec le Sutra du Lotus.
[...]
Mais le défunt maître Genshin*, à qui aucun sage des écoles Tendai ou Shingon n'est supérieur à l'époque des Derniers jours du Dharma, dit de même. Il affirme, dans son ouvrage intitulé Ojo yoshu (L'Essentiel pour renaître dans la Terre pure), que les enseignements du bouddhisme, exotériques aussi bien qu'ésotériques, ne sont pas de nature à délivrer des souffrances de la vie et de la mort.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

J'apprends par votre lettre que vous souffrez d'une maladie grave. Vous savoir souffrant me désole mais, d'un autre côté, c'est aussi une cause de réjouissance. Le Sutra Vimalakirti dit : "Un jour, le riche Vimalakirti tomba volontairement malade. Alors, le Bouddha demanda au bodhisattva Manjushri de lui rendre visite et de s'informer de sa santé." Le Sutra du Nirvana dit que "A ce moment-là, l'Ainsi-venu prit l'apparence d'une personne au corps souffrant et s'étendit sur le flanc droit comme un homme malade" bien que le Sutra du Lotus dise que "[L'Ainsi-Venu ne connaît] que peu de maladies et peu de souffrances."(réf.)
[...] Cependant, en raison de votre karma passé et de la bienveillance que vous témoigne le Bouddha dans cette vie, vous m'avez rencontré et avez décidé de réformer votre conduite. Par conséquent, de plus grandes souffrances vous seront épargnées à l'avenir mais, pour l'instant, sont apparues ces pustules.
La Guérison des Maladies Karmiques (Minobu, 3 novembre 1275, à Ota Jomyo)

Le Sutra Hatsunaion dit : "Vous pouvez être mal habillé et mal nourri, chercher en vain la richesse, être né dans une famille pauvre ou aux conceptions erronées, ou même être persécuté par votre souverain. C'est grâce aux bienfaits obtenus en protégeant le Dharma que l'on peut alléger en cette vie nos souffrances et rétributions." Cela signifie que nous, qui croyons aujourd'hui dans le vrai Dharma, avons commis la faute de persécuter son Pratiquant dans le passé, et sommes pour cette raison voués à tomber dans un terrible enfer à l'avenir. Cependant, les bienfaits engendrés par la pratique du vrai Dharma sont si grands que nous pouvons changer notre karma de souffrances terribles dans l'avenir en subissant des souffrances relativement mineures en cette vie. [...] Si vous doutez d'avoir offensé le Dharma dans le passé, vous ne serez pas à même de supporter les souffrances mineures de l'existence.
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

...il est dit, dans le huitième volume du Guketsu : "Si un simple mortel n'essaie pas de sortir du cycle des souffrances de la vie et de la mort et ne désire pas devenir bouddha, les démons le protégeront comme des parents."
[...]
Un être acquiert la possibilité de naître sous forme humaine pour avoir observé les Cinq préceptes dans une vie précédente. S'il continue à les observer en ce monde, il est protégé des vingt-cinq divinités bouddhiques, et les divinités jumelles Dosho et Domyo se tiennent respectivement sur son épaule droite et sur son épaule gauche, le protégeant depuis le jour de sa naissance. Aussi longtemps qu'il ne commet aucune faute, les démons ne pourront pas lui faire le moindre mal. En réalité, pourtant, d'innombrables Japonais sont plongés dans des abîmes de souffrance.
Sur le comportement du Bouddha
(Minobu, 1276, à Konichi-ama)

Souffrez s'il faut souffrir, et goutez pleinement la joie lorsqu'elle se présente. Considérez la souffrance et la joie comme des réalités inséparables de la vie et continuez à réciter Namu Myoho Renge Kyo, quoi qu'il arrive. Vous connaîtrez alors la joie illimitée que procure le Dharma.
Le bonheur en ce monde (Minobu, 27 juin 1276, à Shijo Kingo)

En ce qui vous concerne, n'étant qu'un simple mortel, vous n'avez d'autre vision que celle des simples mortels ; vous ne pouvez pas voir dans quel monde se trouvent vos parents mais vous vous demandez si la souffrance n'est pas leur sort également. C'est la preuve de votre piété filiale.
La consécration d'une statue du bouddha (Minobu, le 15 juillet 1276 à Shijo Kingo)

Ainsi, en donnant son corps pour entendre la moitié d'un verset, Sessen Doji parvint à échapper aux souffrances de la vie et de la mort pendant douze kalpa. Ce récit se trouve dans le Sutra du Nirvana. Voilà comment Sessen Doji, par le passé, n'hésita pas à sacrifier sa vie, afin d'entendre seulement la moitié d'un verset. Combien plus grande encore devrait être la reconnaissance de ceux qui ont entendu un chapitre ou tout un volume du Sutra du Lotus !
[...]
En tant que laïc, le plus important est de réciter Namu Myoho Renge Kyo de tout coeur et de faire des offrandes au Moine. Et, comme il est dit dans le Sutra, il faut propager le Dharma au mieux de ses capacités. Si vous cédez au découragement parce que les souffrances que vous endurez en cette vie-ci vous semblent déjà très grandes, vous devriez réciter Namu Myoho Renge Kyo en pensant que les souffrances d'une vie future pourraient être plus grandes encore. Et quand vous êtes heureux, vous devriez penser que la joie en cette vie-ci n'est qu'un instant dans un rêve, alors que la joie ressentie sur la Terre pure du Pic du Vautour est le véritable bonheur. Les quatorze oppositions ( Minobu, fin 1276, au nyudo Matsuno)

Un homme véritablement sage ne se laissera emporter par aucun des huit vents : fortune, misère, disgrâce, honneurs, louange, critique, souffrance, plaisir. Il ne tire pas orgueil de la prospérité, ni ne se lamente des revers de fortune.
Les Huit Vents (Minobu, 1277 à Shijo Kingo)

On dit que si un maître a un bon disciple, tous deux atteindront la bodhéité, mais que si un maître forme un mauvais disciple, tous deux tomberont en enfer. Si le maître et le disciple n'ont pas le même esprit, ils ne pourront rien accomplir. Je reviendrai sur ce point. Il faut toujours se consulter l'un l'autre pour surmonter les souffrances de la vie et de la mort et atteindre la Terre pure du Pic du Vautour où l'on pourra, en parfait accord, parler d'un même coeur
Sur les Fleurs et les Graines (Minobu, avril 1278, à Joken-bo et Gijo-bo)

Je suivrai la voie de Sessen Doji et vivrai comme le fit le bodhisattva Fukyo. Lorsque l'on pense à des vies comme les leurs ne serait-il pas indigne et regrettable de mourir emporté par une épidémie, ou simplement, de vieillesse ! Je préférerais de beaucoup être persécuté par les gouvernants de ce pays en raison de ma foi dans le Sutra du Lotus et me libérer ainsi des souffrances de la naissance et de la mort.
Réponse à un croyant (Minobu, avril 1278 ; peut-être à Shijo Kingo)

La vie des êtres humains est enchaînée par le mauvais karma, les désirs terrestres et les souffrances inhérentes à la vie et à la mort. Mais, grâce aux trois potentialités de la nature de bouddha - la bodhéité innée, la sagesse permettant de s'y éveiller, et l'action qui la rend manifeste - notre vie peut sans aucun doute parvenir à révéler ces trois propriétés (sanjin) du Bouddha.
La phrase unique et essentielle (Minobu, le 3 juillet 1278, à Myoho-ama)

Aucune autre doctrine ne surpasse cet enseignement [du Sutra du Lotus], grande lanterne qui illumine la longue nuit des souffrances de la vie et de la mort, épée acérée qui tranche la racine de l'obscurité fondamentale inhérente à la vie. [...]  Mais les moines éminents de notre époque qui ont foi dans les sutras de zuitai [exposés en fonction des capacités de ceux à qui le Bouddha s'adressait] sont condamnés à sombrer dans l'océan des souffrances.
Comparaison du Sutra du Lotus avec les autres sutras (Minobu, le 26 mai 1280 à Toki Jonin)

Si le seul défunt Abutsu-bo ne pouvait accéder à la Terre pure de la lumière paisible, tous ces bouddhas seraient condamnés à subir de très grandes souffrances.
Le trésor d'un enfant dévoué à ses parents
Le trésor d'un enfant dévoué à ses parents (Minobu, été 1280 à Sennichi-ama)

On lit dans le chapitre Jinriki* (XXI)  : "Que ce soit dans un bosquet, sous un arbre ou dans un monastère [...] les bouddhas entrent dans le nirvana." Ceux qui visitent cet endroit peuvent instantanément expier les fautes commises depuis le passé infiniment lointain. Les troubles (bonno, klesa) se transforment en sagesse (prajna), le karma en Corps du Dharma*, et les souffrances (dukkha) en délivrance (gedatsu, vimukti).
La personne et le Dharma (Minobu, 11 septembre 1281 à Nanjo Tokimitsu)

Le sutra dit : “Aveugles, ils ne voient rien. Ils ne recherchent pas les nombreux bouddhas ni le Dharma qu’ils proposent pour interrompre la souffrance. Profondément pénétrés de vues erronées, ils tentent de se débarrasser de la souffrance par la souffrance”.
Renjo sho ( )

 

voir également : adversité ; douleur

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