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Extraits de gosho sur

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ichinen sanzen

Le Kanjin no Honzon Sho (Traité sur le véritable objet de vénération) est consacré à ce sujet.
Ainsi que Ichinen sanzen homon La doctrine d’Ichinen Sanzen

Chacun de nos instants-pensée (ichinen) inclut tous les phénomènes car il reflète tous les élements de l'instant-pensée (ichinen sanzen) du Dharma universel. S'éveiller à ce principe, c'est saisir en soi-même cette relation.
Sur l'atteinte de la bodhéité (1255, à Toki Jonin)

Ne pouvant être considéré en terme d’être ou de non-être, il est appelé cœur et se trouve qualifié de merveilleux (myo). La merveille suit le cœur : nommée alors dharma (ho). Le dharma du cœur ne relève pas de la cause, ni de l’effet. Si on l’observe en fonction du principe, on distingue alors la cause et l’effet. On appelle cela fleur de lotus (renge). Un cœur, par son changement né de l’observation, enseigne d’autres cœurs. On nomme cela sutra (kyo)”. Le Hokke Gengi Shakusen indique : “Si l’on dit qu’il existe, alors, aucune pensée d'ichinen sanzen n’existe. A fortiori, comment pourrait-il y avoir d’image des dix monde-états-états  ? Si on dit qu’il n’existe pas, alors trois mille pensées se manifestent. A fortiori, la pensée d’un monde-état. C’est parce que l’on ne peut pas le considérer à travers l’être ou le non-être que le cœur d’une pensée, à l’évidence, est la Voie du milieu.
Les douze liens causaux (1256 )

Hissant les voiles des "trois mille conditions de vie" (ichinen sanzen) sur le mât de la doctrine de la Voie du milieu, poussé par les bons vents de "tous les phénomènes révèlent la véritable aspect" (shoho jisso), le vaisseau s'élance, transportant tous ceux qui, par la pureté de leur croyance, peuvent parvenir à la bodhéité.
Un vaisseau pour traverser l'océan des souffrances (Kamakura, 28 avril 1261, à Shiiji Shiro)

Le vénérable Shakyamuni qui déclara : "Moi seul peux les sauver", à une époque encore plus ancienne que gohyaku-jintengo, est semblable à chacun d'entre nous. Tel est l'enseignement d'ichinen sanzen exposé dans le Sutra du Lotus. Notre comportement est une illustration des mots "Je suis toujours ici enseignant le Dharma."(réf.) Ainsi, nous sommes tous des entités concrétisant l'enseignement suprême du Sutra du Lotus et la noble vie du Bouddha Shakyamuni, même si les simples mortels n'en ont pas conscience. C'est ce que signifie le passage du chapitre Juryo* (XVI) qui dit  : "Les hommes dans l'illusion ne me voient pas, même lorsque je suis tout proche." La différence entre illusion et Éveil est comparable aux quatre visions différentes du bosquet d'arbres shala. Le bouddha d'ichinen sanzen est indéniablement celui qui, dans chacun des dix mondes-états, manifeste la nature de bouddha inhérente à sa vie.
[...] L'or d'Aniruddha lui apparut d'abord sous la forme d'un lièvre puis sous celle d'un cadavre. Le sable que Mahanama tenait dans le creux de la main se changea en or. Ces phénomènes dépassent l'entendement humain. Un simple mortel est un bouddha, et un bouddha est un simple mortel. C'est exactement le sens d'ichinen sanzen et celui de la phrase "le temps est sans limite ni borne depuis que j'ai en fait atteint la bodhéité." (note)
L'Exil d'Izu (juin 1261 à Funamori Yasaburo)

J'ai entendu dire que seule une personne capable de voir briller le soleil de la sagesse dans le grand ciel sans nuage d'ichinen sanzen, et de voir l'eau claire et totalement pure de la sagesse dans le vaste étang d'isshin sangan peut avancer dans la pratique de ce sutra. Mais je n'ai jamais entrepris l'étude des diverses écoles de la capitale du Sud [Nara]
Questions et réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura ? mars 1263 ? à Nichiji ?)

Quelle que soit l'importance de nos bonnes actions, même si nous lisons et copions mille ou dix mille fois l'intégralité du Sutra du Lotus, ou même si nous maîtrisons la méditation sur le principe d'ichinen sanzen, si nous nous abstenons de réfuter les ennemis du Sutra du Lotus, cela suffit pour nous rendre impossible l'atteinte de l'Éveil.
Encouragements à une personne malade (décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

Cheng-guan, de l'école Kegon, vola le principe d'ichinen sanzen de Zhiyi et l'incorpora à la doctrine de l'école Kegon. Après quoi, il écrivit : "Le Sutra du Lotus et le Sutra Kegon* contiennent tous deux le principe d'ichinen sanzen. Toutefois, le Sutra Kegon* est la doctrine qui mène à l'Éveil les personnes de l'enseignement soudain (tonkyo), celui que Shakyamuni exposa en premier et directement, tandis que le Sutra du Lotus est la doctrine qui mène à l'Éveil les personnes de l'enseignement graduel (zenkyo), parce qu'il fut exposé plus tard. Le Sutra Kegon* est la racine parce qu'il a précédé tous les autres enseignements de Shakyamuni. Le Sutra du Lotus ne constitue rien de plus que les branches et les feuilles." Ainsi, son orgueil s'éleva aussi haut qu'une montagne, car il pensait que lui seul avait maîtrisé le véritable enseignement. Pourtant, en réalité, il ignorait le principe de l'Éveil des végétaux qui est le coeur du principe d'ichinen sanzen.
Zhanlan se moqua de l'ignorance dont faisait preuve Cheng-guan sur ce point.
De nos jours, les lettrés de l'école Tendai prétendent qu'ils sont les seuls à avoir compris le principe d'ichinen sanzen. Pourtant, ils considèrent le Sutra du Lotus soit comme l'équivalent du Sutra Kegon*, soit comme l'équivalent du Sutra Vairocana*. Leur argumentation ne dépasse même pas celle de Cheng-guan et reste au même niveau que celle de Shubhakarasimha* ou Bu-kong. En définitive, quand une cérémonie de consécration d'une image sculptée ou peinte est conduite par des maîtres du Shingon, cette image ne devient pas un véritable bouddha mais seulement un bouddha provisoire. En profondeur, elle ne devient même pas un bouddha provisoire. Même si elle a l'apparence d'un bouddha, en réalité, elle appartient toujours au domaine des êtres non sensibles, celui de l'arbre dont elle est issue. Elle n'appartient même plus au domaine des êtres non sensibles et des végétaux ; elle devient un démon ou un ogre. Et ce, parce que l'enseignement erroné des maîtres du Shingon exprimé par leurs mudra et leurs mantra dharani* devient alors l'esprit de ces deux sortes d'images, sculptées ou peintes.
[...] De plus, dans l'expression "[éprouver] ne serait-ce qu'un instant, la foi et la compréhension" (ichinen shinge), le mot "foi" (shin) correspond à la première des quatre étapes de la foi, et le mot "compréhension" (ge) à celles qui suivent. Dans ce cas, "la foi sans compréhension" correspond à la première des quatre étapes de la foi. La deuxième étape de la foi est décrite dans le Sutra comme celle où l'on "comprend le sens général des mots" du Sutra. Et on lit dans le neuvième volume du Hokke Mongu Ki*  : "L'étape initiale diffère des autres parce qu'à ce niveau, il n'y a pas encore de compréhension."(réf.)
La consécration des images sculptées ou peintes (1264 ou 1272 ou 1274 ou 1282)

Cheng-guan de l'école Kegon s'appropria le principe d'ichinen sanzen de Zhiyi* et prétendit qu'il était implicite dans le Sutra Kegon* tout comme dans le Sutra du Lotus, mais que le Sutra Kegon* était un enseignement soudain (tonkyo) destiné à ceux qui y étaient déjà prédisposés par un enseignement antérieur, alors que le Sutra du Lotus était un enseignement graduel (zenkyo), car il fut enseigné plus tard; il affirma que le Sutra Kegon* était le tronc et le Sutra du Lotus des branches et des feuilles [Kegongyo]. Cheng Guan était bouffi d'un orgueil incommensurable, persuadé que lui seul avait compris le véritable enseignement. En réalité il ignorait tout de l'atteinte de la bodhéité par les plantes qui est au coeur de la doctrine d'ichinen sanzen ; ce qui lui a valu les sarcasmes de Zhanlan*. Les savants-maîtres* du Tendai d’aujourd’hui pensent également être les seuls à avoir maîtrisé la doctrine d'ichinen sanzen. Mais ils considèrent que le Sutra du Lotus est égal au Sutra Kegon* ou au Sutra Vairocana*. Lorsqu’ils développent leurs théories, ils ne vont pas au-delà de la vision de Cheng Guan.
L’ouverture des yeux des images sculptées ou peintes (Kamakura 1264)

Or, le Sutra du Lotus énonce divers principes : l'implication mutuelle des dix états, ichinen sanzen, l'unité de la Triple vérité, et l'inséparabilité des quatre sortes de Terres. De plus, l'essence même de tous les enseignements exposés par le Bouddha Shakyamuni de son vivant - les principes que les personnes des deux véhicules peuvent parvenir à la bodhéité et que le Bouddha atteignit la bodhéité dans un passé inimaginablement lointain - ne se trouvent que dans ce seul Sutra.
[...]2 Pour en venir maintenant au Sutra du Lotus, nous devrions prêter attention aux groupes de personnes qui en bénéficièrent lorsqu'il fut enseigné. Quand le principe des cent mondes et des mille facteurs, ou ichinen sanzen, fut exposé dans l'enseignement théorique*, les personnes des deux véhicules, qui avaient été comparées à des graines pourries, virent les graines de la bodhéité germer.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265  ? à un samouraï  ? )

J’ai entendu dire que vous venez d’installer une statue du Bouddha Shakyamuni. Vous avez créé cette image du Bouddha qui n’avait jamais apparu au cours des innombrables kalpas d’un temps sans commencement, en vous conformant au principe d’ichinen sanzen (une pensée – 3000 mondes) contenu dans votre cœur. Je forme le souhait d’être rapidement en mesure de venir pour lui rende hommage.
Offrande d’une statue du Bouddha Shakyamuni au temple à Mama, (Kamakura, le 26 septembre 1270 à Toki Jonin)

A l'origine, le profond principe d'ichinen sanzen (une pensée - 3000 mondes) n'était mentionné nulle part dans le Sutra Vairocana*. Cette notion ne se trouvait que dans le Sutra du Lotus. Mais Shubhakarasimha*, ayant lu le Sutra du Lotus, entreprit de voler ce profond principe formulé par le Grand-maître* Zhiyi* et l'incorpora dans sa propre interprétation du Sutra Vairocana*.
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

Les sutras antérieurs au Sutra du Lotus ont deux défauts. Premièrement "en enseignant que les dix mondes-états sont séparés les uns des autres, ils ne dépassent pas le stade des enseignements provisoires."(réf.) Autrement dit, ils ne révèlent pas le principe d'ichinen sanzen, ni le principe de "rejeter le provisoire pour révéler le définitif", ni la possibilité, pour les personnes des sutras Hannya d'atteindre la bodhéité, principes qui découlent tous de la définition des dix modalités donnée dans le chapitre Hoben* (II) de l'enseignement théorique*.
[...] Dans l'enseignement théorique* du Sutra du Lotus fut énoncé le principe de l'atteinte de la bodhéité par les personnes des sutras Hannya, ce qui combla l'une des lacunes des sutras enseignés pendant quarante et quelques années. Mais, comme le chapitre Juryo* (XVI) n'avait pas encore été enseigné, le véritable principe d'ichinen sanzen restait obscur et la possibilité pour les personnes des sutras Hannya d'atteindre la bodhéité n'était pas clairement confirmée.
[...] Ainsi les causes et les effets des enseignements antérieurs au Sutra du Lotus et de l'enseignement théorique* du Sutra du Lotus sont-ils entièrement réfutés, et les causes et les effets des dix mondes-états de l'enseignement essentiel* sont révélés (note). C'est le principe de la cause fondamentale et de l'effet fondamental (honga-myo). Il enseigne que les neuf autres états sont tous présents dans l'état de bouddha depuis le temps sans commencement et que l'état de Bouddha est éternellement inhérent aux neuf autres états. C'est le véritable sens de l'inclusion mutuelle des dix mondes-états, des cent mondes et mille modalités, le vrai principe d'ichinen sanzen.
Le coeur du chapitre Juryo (17 avril 1271 ou 1272)

Parmi ces divers enseignements, celui de l'école Shingon est particulièrement erroné. [Ses fondateurs] Shubhakarasimha* et Vajrabodhi* ont affirmé  : "Le concept d'ichinen sanzen est le plus essentiel des principes énoncés par Zhiyi* et le coeur même de tous les enseignements exposés par le Bouddha Shakyamuni de son vivant. Mais indépendamment du principe d'ichinen sanzen qui constitue la base des enseignements exotériques aussi bien qu'ésotériques, les mudra et les mantra dharani*, forment la partie essentielle des enseignements bouddhiques." Partant de là, les maîtres du Shingon ont affirmé par la suite que les sutras qui ne comportent ni mudra ni mantra dharani* doivent être considérés comme inférieurs, c'est-à-dire du même niveau que les enseignements non bouddhiques.
La lettre de Teradomari (Teradomari, le 22 octobre 1271, à Toki Jonin)

Le Sutra du Lotus contient deux principes importants (note), dont les écoles Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso et Sanron ne connaissent rien, pas même le nom. Par contre, les écoles Kegon et Shingon se sont sournoisement emparées de ces principes pour en faire le coeur de leurs propres enseignements. Le principe d'ichinen sanzen ne se trouve que dans l'enseignement essentiel* du Sutra du Lotus, caché dans les profondeurs du chapitre Juryo* (XVI). Les bodhisattvas Nagarjuna et Vasubandhu en avaient connaissance mais ne le révélèrent pas. Seul le Grand-maître Zhiyi l'adopta et le conserva sans cesse à l'esprit.
[...] Le principe d'ichinen sanzen découle de l'implication réciproque des dix mondes-états. Mais les écoles Hosso et Sanron ne parlent que de huit états, (note) ignorant qu'il y en a dix et à plus forte raison ignorant le principe de leur implication réciproque. Les enseignements des écoles Kusha, Jojitsu et Ritsu s'appuient sur les sutras Agama*.
[...] Dès l'origine, les écoles Kegon et Shingon furent toutes deux des écoles provisoires basées sur des sutras provisoires. Mais Shubhakarasimha* et Vajrabodhi*, qui introduisirent les enseignements ésotériques en Chine, s'approprièrent le principe d'ichinen sanzen de Zhiyi*, pour en faire le coeur des enseignements de leur école, tout en y ajoutant la pratique de mudra et de mantra dharani* et prétendirent que leurs enseignements surpassaient ceux de Zhiyi. De sorte que ceux qui étudiaient le bouddhisme, ignorant les faits réels, en vinrent à croire que le principe d'ichinen sanzen se trouvait déjà dans le Sutra Vairocana* tel qu'il était parvenu d'Inde. De même, à l'époque de Cheng-guan, patriarche de l'école Kegon, le principe d'ichinen sanzen de Zhiyi fut subrepticement incorporé et utilisé pour interpréter le passage du Sutra Kegon* qui dit : "L'esprit est semblable à un peintre habile." Les gens ignorent ces faits.
[...] Ces sutras commettent deux erreurs. D'abord, parce qu'ils enseignent que les dix mondes-états sont distincts les unes des autres, ils sont incapables d'aller plus loin que les enseignements provisoires et de révéler le principe d'ichinen sanzen tel qu'il est exposé dans les enseignements théoriques* du Sutra du Lotus.
[...] Le chapitre Hoben* (II), qui fait partie de l'enseignement théorique*, expose le principe d'ichinen sanzen, établissant que les personnes des deux véhicules peuvent atteindre la bodhéité. Il échappe ainsi à l'une des deux erreurs commises dans les sutras antérieurs. Mais il ne parvient cependant pas à révéler que le Bouddha atteignit l'Éveil dans un passé sans commencement. Ainsi, le principe concret d'ichinen sanzen reste vague et l'atteinte de la bodhéité par les personnes des deux véhicules n'est pas bien définie (note). De tels enseignements sont comme le reflet de la lune sur l'eau ou comme des herbes  sans racines flottant sur les vagues.
[...] Ainsi, l'enchaînement des causes et des effets dans les dix modalités d'expression de la vie, tels que le décrivent les premiers sutras et l'enseignement théorique* du Sutra du Lotus, est annulé, et les liens de cause et d'effet dans les dix mondes-états, tels que les définit l'enseignement essentiel*, sont révélés. C'est le principe de la cause fondamentale* et de l'effet fondamental* (note). Il implique que les neuf autres états sont tous présents dans la bodhéité depuis le temps sans commencement, et que la bodhéité est inhérente aux neuf autres états depuis le temps sans commencement. Voilà la révélation concrète de l'inclusion mutuelle des dix états, des cent mondes et des mille modalités ; voilà en quoi consiste concrètement ichinen sanzen.
[...] Dans le chapitre Hoben* (II) du Sutra du Lotus, quand le Bouddha enseigna pour la première fois qu'il fallait remplacer* les trois véhicules par le Véhicule unique, il exprima de manière concise le concept d'ichinen sanzen, révélant ainsi ce qu'il avait vraiment à l'esprit. Mais parce que c'était la première fois, il fut à peine compris.
[...] C'est-à-dire qu'ils comprirent qu'aucun des sutras du Mahayana antérieur - tels que les sutras Kegon*, Hodo*, Hannya*, Jimmitsu* et Sutra Vairocana* - aussi nombreux que les grains de sable du Gange, n'avaient jamais clarifié le grand principe d'ichinen sanzen, qui est le coeur de tous les enseignements donnés par le Bouddha de son vivant, ou l'os et la moelle de ces enseignements, ni les principes de l'atteinte de la bodhéité par les personnes des deux véhicules, et de l'Éveil du Bouddha dans le passé atemporel.
[...]2 Ainsi, le bodhisattva Vasubandhu, se référant aux graines de l'Éveil plantées par le Sutra du Lotus, les appelle "les graines sans pareilles". (réf.) Et ces graines de l'Éveil sont le principe d'ichinen sanzen tel qu'il est défini par le Grand-maître* Zhiyi*.
[...]2 La graine de l'Éveil de tous les bouddhas mentionnés dans le Sutra Kegon*, dans les divers autres sutras du Mahayana, et dans le Sutra Vairocana*, est l'unique principe d'ichinen sanzen. Et le Grand-maître* Zhiyi* fut la seule personne capable de percevoir la vérité de ce principe. Cheng-guan de l'école Kegon, s'empara du principe d'ichinen sanzen qu'il utilisa pour interpréter le passage du Sutra Kegon* qui dit : "L'esprit est semblable à un peintre de talent." Le Sutra Vairocana* de l'école Shingon ne fait aucune allusion au fait que les personnes des deux véhicules peuvent atteindre la bodhéité et que le Bouddha Shakyamuni atteignit l'Éveil dans le passé illimité, ou encore au principe d'ichinen sanzen. Mais, après son voyage en Chine, Shubhakarasimha* eut l'occasion de lire le Maka Shikan de Zhiyi* et en retira sagesse et compréhension. Il s'appropria alors le principe d'ichinen sanzen, l'utilisant pour interpréter les passages du Sutra Vairocana* sur "la réalité de l'esprit" ou celui qui dit "Je [Vairocana] suis la source et le commencement de toutes choses", pour en faire le cœur des enseignements Shingon mais en y ajoutant la pratique des mudra et des mantra dharani*.
[...]2 Dans les sutras du Mahayana autres que le Sutra du Lotus, il semblerait que les femmes puissent atteindre la bodhéité. Mais elles ne pourraient le faire qu'après avoir changé d'apparence. Il ne s'agit donc pas de l'atteinte immédiate de la bodhéité qu'implique le principe d'ichinen sanzen.
[...]2 Le chemin vers la bodhéité ne peut pas se trouver dans la doctrine du Kegon qui prétend que l'esprit est la seule réalité, dans les huit négations de l'école Sanron, dans le principe du "Rien-que-Conscience" de l'école Hosso, ni dans cette sorte de méditation préconisée par le Shingon sur les cinq éléments universels. Seul le principe du Tendai, ichinen sanzen, est le chemin qui mène à la bodhéité. Et, même ce principe d'ichinen sanzen, ni notre sagesse ni notre intelligence ne nous permettent de le saisir pleinement. Pourtant, parmi tous les sutras enseignés par le Bouddha de son vivant, seul le Sutra du Lotus contient ce joyau, le principe d'ichinen sanzen.
Ces maîtres des écoles Tendai et Shingon tomberont dans l'état d'avidité en cette vie-ci, et connaîtront l'enfer avici dans les vies suivantes. [...]2Même s'ils se retirent dans des forêts de montagne et méditent intensément sur le principe d'ichinen sanzen, ou même s'ils vont vivre en un lieu isolé pour se consacrer aux trois mystères du corps, de la bouche et de l'esprit, s'ils ne comprennent pas l'époque ou la capacité des gens et ne perçoivent pas quelle est celle des deux méthodes, de shoju ou de shakubuku, qui convient, ils ne pourront jamais se libérer des souffrances de la naissance et de la mort.
[...] Le principe d'ichinen sanzen (Une pensée - trois mille) ne se trouve que dans l'enseignement essentiel* du Sutra du Lotus, caché dans les profondeurs du chapitre Juryo* (XVI) (Nyorai juryo hon). Les bodhisattvas Nagarjuna et Vasubandhu en avaient connaissance mais ne le révélèrent pas. Seul le Grand-maître Zhiyi l'adopta et le conserva sans cesse à l'esprit.
Traité qui ouvre les yeux (Sado, février 1272)

Si l’on se coupe, on ressent de la douleur, cela fait mal. Ce sont le sensitif et le non-sensitif du corps. Le sensitif et le non-sensitif possèdent les deux lois de la cause et de l’effet des dix ainsi. Le domaine des êtres, le domaine des cinq ombres, le domaine du territoire ; ces trois domaines relèvent du sensitif et du non-sensitif. Ce grand mandala est établi en agitant la doctrine d'ichinen sanzen (Une pensée trois mille).
Transmission orale sur l’éveil des végétaux (20 février 1272 à Sairenbo)

Zhiyi* et Saicho* ont subi des persécutions et suscité haine et jalousie, rien que pour avoir propagé "Une pensée - trois mille" (ichinen sanzen) théorique de l'enseignement provisoire.
Les désirs mènent à l'Éveil (Sado, le 2 mai 1272 ; à Shijo Kingo)

Mais ils furent d'une piété filiale exemplaire et les deux rois Yao et Shun les firent appeler et leur léguèrent le trône. Ainsi des enfants du peuple, en un jour, devinrent rois. De même qu'une personne du peuple peut devenir roi, un simple mortel peut devenir bouddha en un instant. C'est le coeur du principe de ichinen sanzen.
Lettre à Nichimyo Shonin (Sado, le 25 mai 1272 à Nichimyo, mère de Oto Gozen)

Il est dit dans le cinquième volume du Maka Shikan  : "La vie, à chaque instant, comporte dix mondes-états. De plus, chacun des dix mondes-états est doté de tous les autres, si bien qu'une unité de vie possède en fait cent états. Chacun de ces états à son tour contient trente domaines d'existence (note) de sorte que, dans les cent états, il y a trois mille conditions existence. Ces trois mille conditions d'existence sont tous, contenus en un seul moment de vie. S'il n'y a pas de vie, inutile d'aller plus loin. Mais la plus infime parcelle de vie contient les trois mille conditions d'existence... C'est ce que l'on entend par "le royaume de l'insondable". [Voir ichinen sanzen]
[...] Question - Le principe d'ichinen sanzen est-il expliqué dans le Hokke Gengi  ? Réponse - Zhanlan* dit que non. Question. - Est-il donc expliqué dans le Hokke Mongu* ? Réponse - Zhanlan* dit que non. Question - Quels mots emploie-t-il exactement  ?Réponse - Il dit : "Ni l'un ni l'autre ne mentionnent ichinen sanzen". Question - L'expression ichinen sanzen apparaît-elle dans l'un des quatre premiers volumes du Maka Shikan   ? Réponse - Non. Question - Comment peut-on le prouver  ? Réponse - Zhanlan* déclare  : "Quand, finalement, dans le Maka Shikan Zhiyi* révéla comment percevoir la véritable nature de la vie, il utilisa aussi l'expression "trois mille mondes" pour la faire comprendre. (réf.) Question. - Il est dit dans le deuxième volume du Hokke Gengi : "Chacun des dix mondes-états contient les neuf autres, et dans les cent états, se trouvent "mille modalités d'expression de la vie." Dans le premier volume du Hokke Mongu*, on lit : "Chaque faculté cognitive (note) possède les dix mondes-états, chacun d'eux comprenant encore en lui tous les dix. Puisque chacun de ces cent états comporte les Dix modalités d'expression de la vie, on arrive au total de mille." Dans le Kannon Gengi on trouve aussi la phrase : "Il y a inclusion mutuelle des dix états, ce qui constitue cent états. Toute forme de vie possède de manière inhérente mille Modalités d'expression même si elles sont invisibles." Cette expression ichinen sanzen apparaît-elle dans l'un des quatre premiers volumes du Maka Shikan  ? Réponse - Zhanlan* déclare qu'elle ne s'y trouve pas.
[...] C'est la vérité ultime contenue dans ses enseignements. Voilà pourquoi Guanding* déclare dans son introduction : "Le Maka Shikan révèle l'enseignement que Zhiyi* lui-même pratiqua dans les profondeurs de son être. Il avait de bonnes raisons pour parler ainsi.
[...] Et du point de vue de l'Éveil du Bouddha, ce qui est "difficile à croire et difficile à comprendre" c'est le principe d'ichinen sanzen, qui explique que même les êtres non-sensitifs possèdent les dix Modalités d'expression de la vie, c'est-à-dire qu'ils sont dotés de caractéristiques à la fois matérielles et non-matérielles de la vie.
[...] Question : Mais où dans ce Sutra peut-on trouver un passage qui établisse de façon certaine l'inclusion mutuelle des dix mondes-états (jikkai gogu), les mille domaines d'existence et ichinen sanzen  ? Même dans le deuxième chapitre du Sutra du Lotus nous lisons  : "Le Bouddha a éliminé tous les aspects maléfiques de la vie." [...] Ainsi, la doctrine d'ichinen sanzen n'est mentionnée ni dans l'enseignement théorique* ni dans l'enseignement essentiel*. On ne la trouve dans les écrits d'aucun des Grands-maîtres indiens et aucun moine chinois ou japonais ne l'a jamais adoptée. Dans ces conditions, comment avez-vous l'audace d'y croire ?
[...] Dans leur coeur, Vasubandhu, Nagarjuna, Ashvaghosha, Sthiramati et d'autres lettrés bouddhistes connaissaient le principe d'ichinen sanzen mais ils ne le révélèrent pas aux autres parce que le temps de l'exposer n'était pas encore venu.
[...] Après la venue de Zhiyi* et de Saicho*, de nombreux bouddhistes connurent le principe d'ichinen sanzen grâce à l'enseignement de ces deux sages.
[...] Les traducteurs des versions nouvelles des sutras découvrirent le principe d'ichinen sanzen enseigné par Zhiyi* lorsqu'ils rentrèrent en Chine. En traduisant du sanskrit en chinois, certains incorporèrent le principe de Zhiyi* dans leurs traductions, et d'autres prétendirent que les originaux qu'ils avaient ramenés d'Inde le contenaient déjà. Certains érudits de l'école de Zhiyi* furent simplement heureux que d'autres écoles exposent les mêmes doctrines qu'eux, tandis que d'autres vantèrent le bouddhisme venu de loin [d'Inde] et dénigrèrent celui qui était proche d'eux [en Chine], ou bien encore rejetèrent leurs doctrines anciennes pour en adopter de nouvelles. Ces érudits succombèrent à leur nature démoniaque et à leur ignorance. Toutefois, sans ichinen sanzen, graine de la bodhéité, les êtres sensitifs ne peuvent pas atteindre la bodhéité, et toute statue ou image prise comme objet de culte est vénérée en vain.
[...] Le Grand-maître* Zhanlan* déclare  : "Sachez-le bien : notre vie et son environnement sont l'expression d'ichinen sanzen. Quand nous parvenons à l'Éveil, selon ce principe fondamental, notre vie imprègne l'univers entier à la fois physiquement et psychiquement."(réf.)
[...] Par contre, l'enseignement essentiel* révèle l'Éveil du Bouddha lui-même, il est donc difficile à croire et difficile à comprendre. Pourtant, même la différence qu'introduit la notion d'ichinen sanzen entre enseignement théorique* et essentiel* devient presque insignifiante lorsque est révélé le principe ultime caché au cœur du Sutra du Lotus.
[...] Avec une compassion profonde pour ceux qui ignorent le joyau d'ichinen sanzen, le bouddha fondamental l'enveloppa dans la seule phrase Namu Myoho Renge Kyo, et en orna le cou de ceux qui vivent à l'époque des Derniers jours du Dharma.
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Les principes essentiels du Sutra du Lotus sont l'implication réciproque des dix mondes-états, cent mondes et mille modalités d'expressions de la vie, ainsi que ichinen sanzen. Ce sont des principes d'une grande importance énoncés dans le Maka Shikan.
[...] L'enseignement du chapitre Juryo* (XVI) revêt pour moi Nichiren une signification particulière. Zhiyi et Saicho le comprirent presque entièrement mais ne le révélèrent pas explicitement, et c'est également vrai de Nagarjuna et Vasubandhu. Le Jigage indique : "N'ayant à l'esprit qu'un seul désir, celui de voir le Bouddha, il ne donne pas sa vie à contrecoeur." Moi Nichiren, j'ai fait surgir la bodhéité du plus profond de ma vie en vivant selon cette phrase. C'est ainsi que j'ai révélé les Trois grands Dharmas cachés, en concrétisant le principe d'ichinen sanzen contenu dans le cchapitre Juryo* (XVI). C'est une vérité précieuse que nous devons garder !
Lettre à Gijo-bo (mai 1273, à Gijo-bo )

Seuls Jogyo, Muhengyo, et les autres guides des bodhisattvas Surgis-de-Terre peuvent apparaître dans les cinq cents premières années des Derniers jours du Dharma pour propager les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo. Eux seuls sont qualifiés pour inscrire l'objet de vénération qui matérialise la cérémonie au cours de laquelle les deux bouddhas s'assirent côte à côte dans la Tour aux Trésors. Car ce Dharma et l'objet de vénération sont tous deux la concrétisation du principe d'ichinen sanzen révélé dans le chapitre Juryo* (XVI) de l'enseignement essentiel*
La véritable réalité de la vie (Sado - Ichinosawa, mai 1273 à Sairen-bo)

Le Grand-maître* Zhiyi* apparut en Chine et réfuta les principes erronés des écoles du Nord et du Sud afin d'établir l'enseignement correct. Sur le plan de l'étude doctrinale, il élabora le principe des cinq périodes, et sur le plan des pratiques de méditation-samadhi, il forgea le concept d'ichinen sanzen.
Réponse au seigneur Hakiri Saburo (Sado, 3 août 1273 à Hakiri Sanenaga)

Par exemple, l'école Kegon énonce le principe des six formes et les dix mystères, l'école Sanron, la Voie du milieu des huit négations, l'école Hosso insiste sur la perception que tous les phénomènes ne sont "Rien-que-Conscience", l'école Ritsu préconise les deux cent cinquante préceptes, l'école Jodo, l'invocation du nom du bouddha Amida, l'école Zen, la méditation sur son propre état de bouddha, l'école Shingon, la méditation sur les cinq éléments et l'école Tendai a formulé la théorie d'ichinen sanzen. Mais maintenant, nous sommes entrés dans l'époque des Derniers jours du Dharma et les remèdes proposés par ces écoles ne guérissent plus les maladies des hommes.
Le don du mandala du Dharma Merveilleux (Sado, 1273 à Sennichi-ama)

On trouve une autre bonne explication dans le passage suivant du 6e volume du Hokke Gengi Shakusen de Zhanlan*  : "Tant que les trois mille mondes [d'ichinen sanzen], demeurent latents [chez les êtres ordinaires], on les appelle tous "l'obscurité". Mais quand les trois mille mondes manifestent l'effet [de la bodhéité], on peut tous les appeler "bonheur éternel". Dans les deux cas, puisque le principe d'ichinen sanzen est immuable, l'obscurité fondamentale ne fait essentiellement qu'une avec l'Éveil. Puisque les trois mille mondes restent tous constants, ils sont à la fois l'ainsité et fonction."
[...] Par conséquent, aux termes "Dharma Merveilleux" [Myoho], ils substituèrent les termes "concentration et intuition" [shikan], et s'engagèrent plutôt dans la pratique d'ichinen sanzen par la Triple contemplation de l'unité. Mais ces Grands-maîtres récitèrent Namu Myoho Renge Kyo en privé, et ils étaient intérieurement convaincus que ces mots exprimaient la vérité.
L'ainsité du Dharma Merveilleux (Sado, 1273 ? à Sairen-bo)

Bien qu'il n'y ait pas, dans le Sutra Vairocana*, la plus petite allusion au principe d'ichinen sanzen, lorsque Shubhakarasimha* introduisit ce sutra en Chine, il prétendit mensongèrement qu'il s'y trouvait. Quant à la pire de leurs distorsions, demandez-leur : "Existe-t-il un seul passage, dans l'enseignement de quelque bouddha que ce soit, parmi tous ceux qui apparurent dans les trois phases de la vie, qui autorise à piétiner le front des bouddhas (note)? "
[...] Mais le Sutra du Lotus enseigne que nous sommes en réalité des bouddhas dotés des trois propriétés illuminées. Autrement dit, il enseigne le principe suprême d'ichinen sanzen.
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274 ? à Sammi-bo)

Les bodhisattvas à partir des dix développements* jusqu’à l’Éveil d’indifférenciation* ignorent les effets. Si j’en parle de façon strictement rigoureuse, avec l’esprit de l'enseignement parfait*, sokushin (sans changer d'apparence) est semblable à la Une pensée (ichinen) des identités de dénomination* et de contemplation* au sein des six identités. Et si l’on en parle avec moins de rigueur, il s’agit alors de la fusion harmonieuse du factuel et du principiel*
Réponse à Dame Myoichi (Minobu, mai 1275 à Myoichi)

Mais l'Honoré du monde ne dit pas un mot du principe de l'atteinte de la bodhéité par les personnes des deux véhicules, ni du fait qu'il avait lui-même atteint la bodhéité dans un passé atemporel. Il n'exposa pas non plus les principes, les plus vitaux de tous, de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence et d'ichinen sanzen. Et cela pour une unique raison : ils avaient la capacité de comprendre mais, parce que le temps n'était pas encore venu, il n'a rien expliqué. Comme il est dit dans le Sutra du Lotus : "Parce que le temps d'enseigner n'était pas encore venu"(réf.).
[...] Aux personnes des deux véhicules à qui [pensait-on jusqu'alors] la bodhéité était inaccessible, il fut prédit qu'elles deviendraient en fait bouddha. (note) C'était aussi surprenant que d'entendre affirmer que des graines brûlées produiraient fleurs et fruits. Et la révélation, par Shakyamuni, qu'il avait atteint l'Éveil dans un passé atemporel était aussi stupéfiante que s'il avait prétendu qu'un vieillard de cent ans était le fils d'un jeune homme de vingt-cinq ans (note). Il révéla aussi le principe d'ichinen sanzen qui indique que les neuf mondes-états incluent l'état de Bouddha et que l'état de Bouddha inclut les autres états.
[...] Mais, bien que ces grands bodhisattvas aient utilisé les sutras du Mahayana pour réfuter les sutras du Hinayana, ils n'ont pas clairement établi la supériorité du Sutra du Lotus sur les autres sutras du Mahayana. Et lorsqu'ils y firent parfois allusion, ils ne définirent pas de manière claire les dix principes mystiques de l'enseignement essentiel* et de l'enseignement théorique*, ni la possibilité d'atteindre la bodhéité pour les personnes des deux véhicules, ni le fait que le Bouddha parvint à l'Éveil dans un passé infini, ni le fait que le Sutra du Lotus soit le plus difficile à comprendre de tous les sutras qui précèdent ou qui suivent, ni les principes des cent mondes et des mille modalités de la vie qui sous-tendent le principe d'ichinen sanzen.
[...] En plus des ouvrages mentionnés plus haut, il écrivit encore le Maka Shikan en dix volumes, ouvrage dans lequel, résumant tous les enseignements sur la méditation donnés par Shakyamuni de son vivant, il formula le principe d'ichinen, et appréhenda toutes les entités vivantes et leur environnement dans les dix mondes-états par le concept de sanzen [trois mille mondes].
[...]2 Shubhakarasimha : "Quant aux mudra et mantra dharani*, on les utilise pour embellir le principe spirituel défini par les termes ichinen sanzen, ils deviennent un l'enseignement secret (zuitai, himitsu) harmonisant les trois mystères. Et, parce qu'il inclut ce principe des trois mystères, l'enseignement du Shingon se révèle supérieur à celui du Tiantai qui ne mentionne que le Mystère de la pensée. Le Shingon est comme un grand général portant casque et cuirasse, un arc et des flèches et une grande épée au côté. Alors que le Tiantai, avec seulement le Mystère de la pensée [la théorie d'ichinen sanzen], est comme un grand général sans aucune arme."
[...]2 Ce passage signifie essentiellement que, pour ce qui est de la supériorité relative du Sutra du Lotus, les trois sutras du Shingon mentionnés plus haut sont théoriquement en accord, puisqu'elle réside dans le principe d'ichinen sanzen.
[...]2 C'est là le principe primordial d'ichinen sanzen enseigné dans le Sutra du Lotus. Quelle est la signification du passage du Sutra dans lequel il est dit : "Les aspects [de la réalité de tous les phénomènes] sont l'apparence  ? "(réf.) Parmi les dix modalités d'expression de la vie, nyoze so [l'apparence] est la plus importante.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

C'est bien ce qu'écrivit le Grand-maître* Zhanlan*  : "Nous n'avons encore jamais entendu d'enseignement aussi lumineux que le Maka Shikan" et  : "Même les grands maîtres de l'Inde ne soutenaient pas la comparaison avec lui."(réf.) La doctrine d'ichinen sanzen, révélée dans le cinquième volume du Maka Shikan, est d'une profondeur toute particulière. Si vous la propagez, inévitablement, les démons se manifesteront. S'ils n'apparaissaient pas, il n'y aurait aucun moyen de savoir qu'il s'agit bien de l'enseignement correct.
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

Il n'y a pas de plus grand bonheur pour les êtres humains que de réciter Namu Myoho Renge Kyo. Le Sutra du Lotus déclare : "Là, les êtres vivent libres et heureux."(réf.) L'expression "libres et heureux" désigne la joie émanant du Dharma. Vous faites évidemment partie des "êtres" et "là" désigne le monde entier, donc aussi le Japon. "Libres et heureux" signifie réaliser que notre vie - notre corps et notre esprit, nous-même et notre environnement - est l'ainsité d'ichinen sanzen et le bouddha de la "liberté sans limites".
Le bonheur en ce monde (Minobu, juin 1276, à Shijo Kingo)

Le principe d'ichinen sanzen s'appuie sur le principe de san seken. Ces trois domaines de l'existence sont  : un, le domaine des êtres vivants  ; deux, le domaine des cinq agrégats  ; trois, le domaine de l'environnement. Nous laisserons les deux premiers de côté pour l'instant. Le troisième, le domaine de l'environnement, est celui des plantes et des arbres.
[...] Ce principe d'ichinen sanzen n'a jamais été formulé auparavant et n'a pas été non plus connu par la suite. Ou si on le trouve quelque part énoncé, on peut être certain qu'il aura été volé [à l'enseignement de Zhiyi*]. Cependant, quelque deux cents ans ou plus après l'époque de Zhiyi* Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* ont fondé l'école que l'on appelle Shingon en s'appuyant sur le Sutra Vairocana*. Et bien que ce principe n'apparaisse nulle part dans le Sutra Vairocana*, ils volèrent le principe d'ichinen sanzen dans le Sutra du Lotus, et les commentaires qu'en avait fait Zhiyi*, pour en faire le coeur de l'école Shingon.
La consécration d'une statue du bouddha (Minobu, le 15 juillet 1276 à Shijo Kingo)

On lit dans le Kongobei Ron [de Zhanlan*] : "La vie de l'enfer et son environnement se trouvent également dans l'état de Bouddha. [Inversement, ] la vie d'un bouddha et sa Terre parfaite ne se trouvent pas ailleurs que dans l'ichinen [instant pensée] d'un simple mortel."
Les quatorze oppositions (Minobu, fin 1276, au nyudo Matsuno Rokuro Zaemon)

Par la croyance dans le Sutra du Lotus, parmi ceux qui saisissent en profondeur l'essence du Sutra, qui pratiquent la méditation assise décrite dans le Maka Shikan, et se concentrent sur les principes d'ichinen sanzen, des dix objets et des dix méditations, certains atteindront peut-être effectivement la bodhéité sous leur forme présente et parviendront à l'Éveil.
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, mars 1277 ? à Myoho-ama)

Le Grand-maître* Saicho* écrivit  : "La réalité d'ichinen sanzen est le Bouddha qui a obtenu l'Éveil par lui-même et ce Bouddha n'est doté d'aucun attribut extraordinaire."(réf.) Par conséquent, ce Gohonzon est le mandala suprême sans précédent, car pendant plus de deux mille deux cent vingt ans après la mort du Bouddha, il ne fut jamais révélé.
Le Véritable Aspect du Gohonzon (Minobu, 23 août 1277, à Dame Nichinyo)

La première des Quatre étapes de la foi consiste à éprouver, ne serait-ce qu'un instant, la foi et la compréhension. Et la première des cinq étapes de la pratique consiste à se réjouir lorsqu'on entend pour la première fois le Sutra du Lotus. A elles deux, ces étapes sont le coffre qui contient ce trésor, les principes "cent mondes et mille modalités" et "trois mille mondes en un instant de vie (ichinen sanzen)" ; elles sont le portail que franchissent tous les bouddhas des dix directions et des trois phases de la vie.
[...] Question : Pourquoi n'encouragez-vous pas la méditation sur le principe des trois mille mondes en un seul instant de vie (ichinen sanzen), mais uniquement la récitation du daimoku ? Réponse : Les deux caractères qui composent le mot Nihon (Japon) représentent à eux seuls tous les êtres humains, tous les animaux et toutes les richesses des cinquante-six provinces du pays sans la moindre exception. Et les deux caractères qui forment le mot Gashi (Inde) n'évoquent-ils pas l'ensemble des soixante-dix régions de l'Inde  ? Zhanlan* écrivit  : "Lorsque, sous forme abrégée, nous mentionnons le Titre du Sutra, c'est le Sutra dans son intégralité qui est évoqué."(réf.) Et aussi : "Lorsque, par souci de concision, nous parlons des dix mondes-états ou des dix modalités, ce sont les trois mille mondes qui sont implicitement évoqués."(réf.)
Les Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 (  ? ) à Toki Jonin)

Le Grand-maître* Zhiyi* établit, dans le domaines des études doctrinales, la classification des cinq périodes et des quatre enseignements. Il réfuta les interprétations doctrinales avancées par les lettrés pendant les plus de cinq cents années précédentes, et, par sa pratique de la méditation-samadhi, s'éveilla à la vérité d'ichinen sanzen, comprenant pour la première fois le principe du Sutra du Lotus. L'école Sanron, créée avant la naissance du Grand-maître* Zhiyi*, et l'école Hosso, créée après sa mort, enseignèrent toutes deux un principe des huit mondes-états (note) mais ne mentionnèrent jamais dix mondes-états. Par conséquent, ces deux écoles ne pouvaient en aucune manière établir le principe d'ichinen sanzen.
[...] Cette école [Kegon], dans ses interprétations doctrinales, établit les cinq enseignements, et, pour sa pratique de la méditation, énonce les principes des dix mystères et des six formes, Tous ces enseignements semblent extrêmement impressionnants, et l'on pourrait penser qu'avec eux Cheng-guan aurait pu réfuter les enseignements de Zhiyi*. Mais, en fait, Cheng-guan se borna à emprunter le principe d'ichinen sanzen énoncé par Zhiyi*, et à le définir comme la véritable intention contenue dans le passage du Sutra Kegon* qui dit : "L'esprit est comparable à un peintre de talent." Par conséquent, nous pourrions dire que l'école Kegon fut en réalité vaincue par Zhiyi*, ou peut-être qu'elle fut coupable de voler le principe d'ichinen sanzen. Cheng-guan, sans aucun doute, observait très rigoureusement les préceptes. Il ne transgressa jamais, si peu que ce soit, aucune des règles du Mahayana ou du Hinayana. Et pourtant il a volé le principe d'ichinen sanzen.
[...] Quand Shubhakarasimha* entreprit d'évaluer les mérites relatifs du Sutra du Lotus et du Sutra Vairocana*, il avança cette interprétation que tous deux sont "équivalents d'un point de vue théorique, mais que le dernier est supérieur en termes de pratique." Par cela, il voulait dire que, bien que le principe d'ichinen sanzen soit le même dans le Sutra du Lotus et dans le Sutra Vairocana*, le Sutra du Lotus ne mentionne ni mudra ni mantra dharani*, et que, par conséquent, du point de vue des pratiques qu'il enseigne, il est inférieur au Sutra Vairocana*.
[...] Shubhakarasimha* déclare que le Sutra du Lotus et le Sutra Vairocana* sont égaux en principe, mais que ce dernier est supérieur du point de vue de la pratique. Il prend le principe d'ichinen sanzen, que le Grand-maître* Zhiyi* fut le premier à formuler, et prétend le trouver dans le Sutra Vairocana*, et, à partir de là, déclare arbitrairement que les deux sutras sont identiques.
[...] Or ce principe d'ichinen sanzen, pour la première fois défini par le Grand-maître* Zhiyi*, est le père et la mère des bouddhas. Pourtant, à peu près cent ans plus tard, Shubhakarasimha* vola ce principe, et affirma dans ses écrits que le Sutra Vairocana* et le Sutra du Lotus étaient égaux du point de vue théorique et qu'ils avaient en commun un principe, celui d'ichinen sanzen.
Lettre à Shomitsu-bo (Minobu, 1277 à Shomitsu-bo)

Le principe central de l'école Hokke est celui d'ichinen sanzen qui révèle que le bien et le mal restent inhérents à la vie de tous, y compris de ceux qui sont parvenus à l'étape la plus élevé, celui de l'Éveil parfait sans supérieur [myogaku]. La nature fondamentale de la bodhéité se manifeste sous la forme de divinités bouddhiques telles que Bonten et Taishaku, l'obscurité fondamentale se manifeste sous la forme du Démon du sixième Ciel.
[...] Il y a deux manières de percevoir le principe d'ichinen sanzen. L'une est théorique et l'autre concrète. Ichinen sanzen, comme l'enseignaient Zhiyi* et Saicho*, était un principe théorique, mais ichinen sanzen comme je l'enseigne maintenant est un principe concret. Parce que la voie que je pratique est supérieure, les difficultés qui l'accompagnent sont plus grandes. Ichinen sanzen, dans la pratique de Zhiyi* et de Saicho*, se rattache à l'enseignement théorique* tandis qu'ichinen sanzen, dans la pratique de Nichiren, fait partie de l'enseignement essentiel*. C'est aussi différent que le ciel de la terre.
Le traitement de la maladie (Minobu, 26 juin 1278 (ou 1282) à Toki Jonin)

Question : Quels sont les passages scripturaires qui sont à la base de la doctrine ichinen sanzen (Une pensée contient trois mille conditions possibles de vie)  ? Réponse : Comme je vais le montrer, il y a deux sortes de textes. Il est écrit dans le chapitre des Moyens salvifiques : "La véritable réalité de chaque chose réside dans les dix modalités d'expression de la vie" (nyoze)", et plus loin, un autre autre passage : "Tous les bouddhas et les Vénérables sont venus dans ce monde parce qu’ils voulaient faire connaître la sagesse du Bouddha à tous les êtres vivants." Ceci est l'enseignement théorique* d'ichinen sanzen selon lequel homme ordinaire (bompu) du niveau le plus bas possède, dans son cœur, la graine pour devenir un Bouddha. La seconde sorte de textes doit être cherchée dans le chapitre sur la Longévité de la Vie de l’Ainsi-Venu, là où il dit : "Mais, hommes de foi sincère, vraiment il y a toute une éternité qui s’est écoulée depuis que je suis devenu Bouddha, etc." Ceci est la doctrine littérale d'ichinen sanzen, la doctrine que le Grand Éveillé, le Vénérable Eternel a réalisé depuis l’éternité.
Trois grands Dharmas cachés (Minobu, le 27  ? avril 1281 à Ota Kingo)

 

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