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atteinte de la bodhéité des femmes (nyonin jobutsu )
 

Les vingt-six chapitres restants sont comme les ombres accompagnant un corps, ou comme la valeur contenue dans un joyau. Lorsque vous récitez les chapitres Juryo* (XVI) et Hoben* (II), les chapitres restants sont naturellement inclus, même si vous ne les récitez pas. Il est vrai que les chapitres Yakuo (XXIII) et Daibadatta* (XII) traitent tout particulièrement de l'atteinte de la bodhéité par les femmes ou de leur renaissance sur la Terre pure. Mais le chapitre Daibadatta* (XII) est une branche et une feuille du chapitre Hoben* (II), et le chapitre Yakuo* (XXIII) est une branche et une feuille des chapitres Hoben* (II) et Juryo* (XVI).
Sur la récitation des chapitres Hoben et Juryo (Kamakura - 1264, à la femme de Hiki Daigaku Saburo Yoshimoto)

Et pourtant, dans le Sutra du Lotus lui-même, on lit : "Parmi ceux qui entendent ce Dharma, il n'en est pas un seul qui n'atteindra pas la bodhéité."(réf.) Cela indique que, s'ils entendent ce Sutra, tous les êtres dans les Dix états, en même temps que leur environnement, entreront dans la Voie du Bouddha. Ainsi, le Sutra prédit que Devadatta, bien qu'il ait commis les cinq forfaits, deviendra à l'avenir un bouddha appelé "Roi céleste", et relate la manière dont la fille du Roi-Dragon, bien que femme, prisonnière des cinq entraves et considérée comme incapable de parvenir à la bodhéité, obtint immédiatement l'Éveil dans un royaume du Sud. Ainsi, même un bousier peut s'élever par les six étapes de la pratique, et n'est en aucune manière incapable de parvenir à la bodhéité."
[...] Si nous étudions le commentaire du Grand-maître Zhiyi, nous lisons : "Les autres sutras nous disent que les bodhisattvas peuvent devenir bouddha, mais que les personnes des deux véhicules ne le pourront jamais. Les personnes bonnes peuvent devenir bouddha, nous disent-ils, mais rien n'indique que les personnes mauvaises puissent y parvenir. Et, selon eux, les hommes peuvent devenir bouddha, mais les femmes sont condamnées comme des émissaires de l'enfer. Les personnes dans les états d'Humanité ou du Ciel peuvent atteindre la bodhéité, mais nulle part on ne lit que les créatures non humaines le peuvent aussi. Pourtant, dans ce Sutra, il est dit que "tous ces êtres peuvent parvenir à la bodhéité."(réf.) [...] Il devrait être encore beaucoup plus facile, pour des personnes comme nous, qui n'avons commis aucun crime, d'atteindre la bodhéité ! Et la fille du Roi-Dragon, âgée de huit ans, sans quitter son apparence reptilienne, obtint le fruit merveilleux de la bodhéité dans le royaume du Sud. Cela rend donc encore plus vraisemblable la possibilité, pour les femmes, nées dans le monde des humains, de l'obtenir aussi !
Conversation entre un sage et un ignorant (1265   ? à un samouraï   ? )

Concernant la renaissance sur la Terre pure et l'atteinte de la bodhéité par les femmes, il est dit dans le Sutra : "Si, au cours de la cinquième période de cinq cents ans après la disparition de l'Ainsi-Venu, il se trouve une femme qui entend ce Sutra et le pratique tel qu'il est enseigné, quand sa vie actuelle sur terre parviendra à son terme, elle renaîtra immédiatement dans le monde de paix et de délices où réside le bouddha Amida, entouré d'une assemblée de grands bodhisattvas, et elle prendra place sur un trône précieux au cœur d'une fleur de lotus." (réf.)
[...] On pourrait donc croire que, quelle que soit l'époque, il est vain pour une femme d'espérer atteindre la bodhéité. Il faudrait admettre, dans ce cas, qu'une personne née en tant que femme, put devenir impératrice, épouse de l'empereur retiré, ou encore mère ou grand-mère d'un empereur, sans que cela n'y changeât rien, et que même si elle accomplissait des actes méritoires et pratiquait les enseignements du bouddhisme, cela ne lui vaudrait aucun bien. Pourtant, dans le chapitre Yakuo* (XXIII) du Sutra du Lotus, le Bouddha déclare que les femmes pourront renaître sur la Terre pure. Voilà qui est difficilement concevable ! Serait-ce donc l'autre sutra qui ment  ? Ou bien est-ce celui-ci  ? Il faut nécessairement que, d'un côté ou de l'autre, quelqu'un ne dise pas la vérité. Et dans ce cas, cela voudrait dire que le Bouddha tient des propos contradictoires, ce qui est difficilement concevable. Mais dans le Sutra Muryogi, le Bouddha déclare  : "En plus de quarante années, je n'ai pas encore révélé la vérité."(réf.)
[...] A la lumière de ces passages, il semblerait que le Bouddha n'ait pas dit la vérité en déclarant que les femmes ne pouvaient pas atteindre la Terre pure et parvenir à la bodhéité. Et au vu des passages du Sutra du Lotus "L'Honoré du monde expose depuis longtemps ses enseignements et doit maintenant révéler la vérité"(réf.) et "Tout ce que vous avez dit dans le Sutra du Lotus est véridique"(réf.), nous pouvons conclure qu'est véridique l'affirmation que les femmes peuvent immanquablement renaître sur la Terre pure et atteindre la bodhéité, et que cette assertion ne transgresse aucunement la règle interdisant au Bouddha tout mensonge.
L'essentiel du chapitre Yakuo (1265-  ? peut-être à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Quant aux textes bouddhiques, on lit dans le Sutra Kegon*, premier enseignement important exposé par le Bouddha après son Éveil : "Les femmes sont des messagers de l'enfer, capables de détruire les graines de la bodhéité. Elles peuvent prendre l'apparence de bodhisattva, mais, dans leur coeur, elles sont comme des démons yaksha." Et dans le Sutra du Nirvana, le dernier enseignement du Bouddha qu'il exposa dans le bosquet de shala, il est dit : "Tous les fleuves et les ruisseaux sont inévitablement sinueux et tortueux et toutes les femmes sont inévitablement inconstantes et fourbes." Il y est dit encore : "Les désirs et les illusions de tous les hommes d'un système de mondes majeur ne pèsent pas plus lourd que l'entrave karmique d'une seule femme."
Quand on lit dans le Sutra Kegon* que les femmes sont "capables de détruire la graine de la bodhéité", cela veut dire qu'elles dessèchent et brûlent les graines qui pourraient leur permettre d'atteindre la bodhéité. Quand des nuages s'amoncellent dans le ciel, après une période de grande sécheresse et qu'une forte pluie tombe sur le sol, partout, d'innombrables plantes et arbres assoiffés vont bourgeonner et donner des fruits. Mais cela n'est pas vrai des graines que l'on a brûlées. Elles ne germeront jamais. Au contraire, une pluie abondante les fera pourrir. Le Bouddha est comparé à l'amoncellement des nuages, ses enseignements, aux pluies abondantes, et les plantes et arbres assoiffés, à tous les êtres vivants. Quand ces derniers sont arrosés par la pluie des enseignements bouddhiques et quand ils observent les Cinq préceptes, les Dix préceptes de bien, et les pratiques de méditation, ce qui est source de bienfaits, ils fleurissent et portent des fruits. Mais les graines brûlées ne germeront jamais, même si elles sont exposées à la pluie. Au contraire, elles pourriront. Les femmes sont comparées à ces graines. Même après avoir rencontré les enseignements bouddhiques, elles ne parviennent pas à se libérer des souffrances de la naissance et de la mort et, tournant le dos à la vérité bouddhique, elles tombent dans les voies mauvaises. Voilà ce que veut dire "capables de détruire la graine de la bodhéité".
[...] Les femmes sont gênées par les cinq entraves et soumises aux Trois types d'obéissance. C'est pourquoi il est dit dans le Sutra Gonjikinyo : "Même si les yeux de tous les bouddhas du passé, du présent et du futur devaient tomber à terre, une femme ne pourrait toujours pas devenir bouddha." Et on lit dans le Daichido Ron* : "Il est plus facile d'attraper le vent que de saisir l'esprit d'une femme." Bien que tous les êtres féminins soient ainsi décriés dans divers sutras, le bodhisattva Manjushri n'eut pas plutôt prononcé le seul caractère Myo qu'une femme devint instantanément bouddha.
[...] De même, les personnes des deux véhicules, celles d'une incroyance incorrigible et les femmes, sont décrites dans les sutras qui précèdent le Sutra du Lotus comme ayant brûlé et détruit les graines qui leur permettraient d'atteindre la bodhéité. Mais, en gardant le seul caractère Myo, elles peuvent rendre la vie aux graines brûlées de la bodhéité.
[...] Les femmes, qu'elles aient vécu à l'époque du Bouddha, celle du Dharma correct, à l'époque du Dharma formel ou qu'elles vivent à l'époque des Derniers jours du Dharma, ne peuvent atteindre la bodhéité par aucun autre enseignement que le Sutra du Lotus.
[...] Le Grand-maître Zhiyi, qui entendit l'enseignement du Bouddha sur le Pic du Vautour (note) et qui par la suite connut l'Éveil dans un lieu de méditation en Chine, déclara sans équivoque  : "Les autres sutras ne promettent la bodhéité qu'aux hommes, pas aux femmes. Seul ce Sutra prédit que les uns comme les autres atteindront la bodhéité."(réf.)
[...] "Pendant plus de cinquante années d'enseignement, dit le Bouddha, j'ai exposé diverses doctrines sacrées, ayant toutes pour but de procurer des bienfaits aux êtres vivants. Dans les sutras des quarante-deux premières années, j'ai enseigné qu'il n'était pas possible aux femmes d'atteindre la bodhéité. Mais maintenant, dans le Sutra du Lotus, je déclare que les femmes peuvent devenir bouddha."
[...] Quelque mille cinq cents ans après la mort du Bouddha, apparut en ce pays un messager du Bouddha, le Grand-maître Zhiyi, qui déclara que les femmes ne pourraient jamais atteindre la bodhéité par un autre enseignement que le Sutra du Lotus.
[...] Il semble parfois difficile, pour les femmes de notre époque, d'atteindre la bodhéité sans changer d'apparence. Mais, si elles font confiance au Sutra du Lotus, il ne fait aucun doute qu'après leur mort elles renaîtront dans la Terre pure de la béatitude parfaite.
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme à Amatsu)

En bouddhisme, il faut considérer comme suprême le sutra qui permet à tous les êtres humains, qu'ils soient bons ou mauvais, d'atteindre la bodhéité. Un critère aussi raisonnable peut certainement être compris par tous. En le prenant pour base, nous pouvons comparer les divers sutras et établir lequel d'entre eux est le plus élevé. Le Sutra du Lotus révèle que même les personnes des deux véhicules peuvent atteindre la bodhéité, mais les sutras du Shingon ne l'enseignent pas. Au contraire, ils nient catégoriquement ce principe. Le Sutra du Lotus enseigne que les femmes peuvent atteindre la bodhéité, mais pas la moindre mention de ce principe ne peut se trouver dans les sutras du Shingon. Dans le Sutra du Lotus, on lit bien que les personnes mauvaises peuvent parvenir à la bodhéité, mais rien de tel n'est écrit dans les sutras du Shingon. Comment peut-on prétendre alors que les sutras du Shingon sont supérieurs au Sutra du Lotus  ? Réponse à Hoshina Goro Taro (5 décembre 1267 à Hoshina )

L'atteinte de la bodhéité par la fille du Roi-Dragon n'implique pas qu'elle est la seule à y être parvenue. Elle symbolise le fait que toutes les femmes atteindront la bodhéité. Dans les divers sutras du Hinayana, antérieurs au Sutra du Lotus, on dénie aux femmes toute possibilité d'atteindre un jour la bodhéité. Dans les sutras du Mahayana autres que le Sutra du Lotus, il semblerait que les femmes puissent atteindre la bodhéité. Mais elles ne pourraient le faire qu'après avoir changé d'apparence. Il ne s'agit donc pas de l'atteinte immédiate de la bodhéité qu'implique le principe d'ichinen sanzen. C'est une possibilité théorique, non concrétisée. La fille du Roi-Dragon est, comme le dit le texte, "un exemple qui vaut pour toutes les autres."(réf.) La fille du Roi-Dragon, en devenant bouddha, rendit possible l'atteinte de la bodhéité par toutes les femmes aux époques ultérieures. [...] Ce n'est qu'avec l'enseignement du Sutra du Lotus, qui décrit l'atteinte de la bodhéité par la fille du Roi-Dragon, qu'est donnée la preuve que toutes les mères du monde peuvent devenir bouddha.
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Lors de l'Assemblée du Pic du Vautour, la fille du Roi-Dragon atteignit la bodhéité sans changer d'apparence. Les sutras du Hinayana rejetaient les femmes sur qui planaient les épais nuages des cinq entraves, et qui étaient ligotées par les cordes indestructibles des Trois obéissances ; et les sutras du Mahayana, exposés au cours des plus de quarante premières années d'enseignement du Bouddha, les disaient inaptes à la pratique religieuse pendant de nombreux kalpas. Même le principe de "l'atteinte de la bodheité dès que l'on en conçoit pour la première fois le désir"(réf.), restait purement théorique et n'était pas concrètement prouvé. Si bien que, dans les faits, on déniait aux femmes la possibilité d'atteindre la bodhéité. Un être féminin, qu'il soit humain ou céleste, n'avait aucun espoir d'entrer sur la voie qui mène à la bodhéité. Un tel espoir était encore plus lointain pour cette créature féminine [décrite dans le Sutra du Lotus], appartenant à la plus basse catégorie des créatures connues, celle des dragons, et qui, n'étant âgée que de huit ans, n'avait pas encore atteint la maturité. Et pourtant, contre toute attente, grâce à l'enseignement de Manjushri, dans le bref intervalle qui sépare les chapitres Hosshi* (X) et Daibadatta* (XII), lorsque le Bouddha enseigna le chapitre Hoto* (XI), elle atteignit la bodhéité au milieu de l'océan. Ce fut un événement des plus extraordinaires ! Sans le pouvoir du Sutra du Lotus, qui dépasse tous les enseignements exposés par le Bouddha de son vivant, comment pareil phénomène aurait-il pu se produire   ? [...] Le roi-dragon Sagara, bien qu'appartenant à l'espèce des dragons, éprouvait pour sa fille une affection profonde. Il lui confia donc le plus précieux trésor contenu dans le grand océan, le joyau exauçant tous les voeux, afin qu'elle l'offre au Bouddha, pour le remercier de lui avoir permis d'atteindre la bodhéité sans changer d'apparence.
Sur la prière (Sado, 1272 à Sairen-bo)

Je vous fais don du Gohonzon de Myoho Renge Kyo. Le Titre de ce mandala ne s'écrit qu'en cinq ou sept caractères mais il est le maître de tous les bouddhas dans les trois phases de la vie et la garantie, pour toutes les femmes, d'atteindre la bodhéité.
Le don du mandala du Dharma Merveilleux ( Sado, 1273 à Sennichi-ama)

Seul le Sutra du Lotus promet la bodhéité aux personnes des deux véhicules et permet à la fille du Roi-Dragon de devenir bouddha sans changer d'apparence. Où, dans les sutras Kegon* ou Hannya*, dans quel autre sutra du Mahayana trouve-t-on des principes aussi merveilleux  ? La possibilité pour les personnes des deux véhicules d'atteindre la bodhéité a été révélée pour la première fois dans le Sutra du Lotus.
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274   ? à Sammi-bo)

Quand moi, Nichiren, je lis les sutras autres que le Sutra du Lotus, je n'ai pas le moindre désir de devenir une femme. Un sutra condamne les femmes comme des émissaires de l'enfer. Un autre les décrit comme de grands serpents. Un autre encore les compare à des arbres courbés et tordus. Et il y a même un sutra qui les décrit comme des personnes ayant brûlé les graines de la bodhéité.
Les écrits bouddhiques ne sont pas les seuls à tenir ce langage ; les écrits non bouddhiques également dénigrent les femmes. Un certain Rong Qiqi, par exemple, fait l'éloge de trois plaisirs, l'un d'eux étant celui de ne pas être né femme en ce monde. On accepte généralement l'idée que le désastre [en Chine] eut pour origine trois femmes. C'est seulement dans le Sutra du Lotus que nous lisons qu'une femme qui pratique ce sutra, non seulement surpasse toutes les autres femmes, mais dépasse également tous les hommes.
L'unité de mari et femme (Minobu, le 27 janvier 1275, à Nichigen-nyo)

Il est clair que n'importe quel malfaiteur ou n'importe quelle femme, en faisant des dons ou en rendant hommage au Bouddha, ne serait-ce qu'une seule fois, peuvent sans aucun doute parvenir à la bodhéité et atteindre la Voie.
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

Mais lorsque Shakyamuni enseigna le Sutra du Lotus à l'Assemblée réunie au Pic du Vautour, le roi Ajatashatru, le plus mauvais fils du monde, était présent, invité à s'asseoir parmi les auditeurs. A Devadatta, qui toute sa vie s'était opposé au Dharma, il fut prédit qu'il deviendrait à l'avenir l'Ainsi-Venu Roi du ciel, et à la fille du Roi-Dragon le Bouddha promit que, malgré les cinq entraves, elle deviendrait bouddha, sans changer d'apparence.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 à Yui)

Pourquoi nous lamenter, quand nous savons de façon certaine que nous atteindrons la bodhéité  ? A quoi sert, en définitive, de naître impératrice, ou de renaître dans un monde céleste  ? Vous emprunterez plutôt la même voie que la fille du roi-dragon et serez au même rang que la nonne Mahaprajapati.
L'arc et la flèche (Minobu, 27 mars 1276 à Toki-ama-Gozen)

Le Sutra du Lotus est le seul dans lequel il est dit que même ces personnes des deux véhicules ayant laissé pourrir les graines de la bodhéité, Devadatta qui avait commis trois des cinq forfaits, et les femmes, généralement considérées comme prisonnières des cinq entraves, pouvaient sans exception devenir bouddha.
[...] Les femmes sont dénigrées, dans les écrits bouddhiques aussi bien que non bouddhiques. Pourtant, même si elles ne lisent ou ne copient pas le texte de ce Sutra [le Sutra du Lotus], les femmes qui le gardent dans leur coeur, dans leurs paroles et leurs actions, en particulier celles qui récitent à haute voix Namu Myoho Renge Kyo, pourront rapidement atteindre la bodhéité, comme la fille du Roi-dragon ou Gautami et Yashodhara qui vécurent à la même époque que le Bouddha.
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, mars 1277   ? à Myoho-ama)

Dans cette lettre elle [Sennichi-ama] dit qu'elle s'était auparavant préoccupée des fautes et des entraves interdisant la bodhéité aux femmes (note) mais que, puisque Nichiren enseigne que le Sutra du Lotus accorde la plus haute importance à l'atteinte de la bodhéité par les femmes, elle fait pleinement confiance à ce Sutra.
[...] Le Grand-maître Zhiyi, le premier à enseigner le véritable sens du Sutra du Lotus dans son pays, la Chine, fit remarquer : "Les autres sutras prédisent que les hommes peuvent parvenir à la bodhéité mais pas les femmes. Seul ce Sutra prédit que tous les êtres humains atteindront la bodhéité."(réf.)
[...] Ainsi, parmi tous les enseignements exposés par Shakyamuni de son vivant, n'est-il pas évident que ce Sutra du Lotus est le plus important  ? Et que, [parmi tous les principes exposés] dans le Sutra du Lotus, l'atteinte de la bodhéité par les femmes est un principe capital  ? C'est pourquoi, même si tous les autres sutras, à l'exception du Sutra du Lotus, rejetaient les femmes du Japon en les déclarant à jamais incapables d'atteindre la bodhéité, puisque le Sutra du Lotus enseigne qu'elles obtiendront l'Éveil, quelle raison ont-elles encore de s'alarmer  ?
[...] Quant aux écrits bouddhiques, puisque dans les plus de cinq mille ou sept mille volumes des sutras du Hinayana ou du Mahayana il est dit que les femmes ne peuvent pas atteindre la bodhéité, ils ne permettent pas de s'acquitter de sa dette envers une mère bienveillante. Les enseignements du Hinayana affirment nettement qu'il est impossible à une femme d'atteindre la bodhéité. Certains sutras du Mahayana disent bien qu'il est possible à une femme d'y parvenir ou de renaître sur une Terre pure mais ce n'est qu'une éventualité évoquée par le Bouddha, sans aucune preuve concrète donnée à l'appui. Le Sutra du Lotus étant le seul à révéler que les femmes peuvent atteindre la bodhéité, j'en ai conclu qu'il est précisément le Sutra qui permet de répondre concrètement à la bienveillance d'une mère. Pour m'acquitter de cette dette de reconnaissance, j'ai fait le voeu de rendre accessible à toutes les femmes la récitation du Titre de ce Sutra. [...] Mais parce que [dans le Nembutsu] ne se trouve pas la graine qui permet l'atteinte de la bodhéité, en le récitant, on ne pourra jamais devenir bouddha.
Le sutra permettant véritablement d'honorer sa dette (Minobu, le 28 juillet 1278 à Sennichi-ama)

La tante de Shakyamuni, la nonne Mahaprajapati, bien que femme elle aussi, parvint au stade d'arhat et acquit le nom d'auditeur-shravaka. Elle s'engagea ainsi sur une voie qui ne pourrait jamais conduire à la bodhéité (note). Elle transforma son apparence féminine en devenant nonne, abandonna les privilèges d'une épouse royale et obéit aux injonctions du Bouddha. Pendant plus de quarante ans, elle observa les Cinq cents préceptes. Dans la journée elle restait au bord des routes [dans l'attente d'aumônes], et la nuit elle demeurait assise sous un arbre [en méditation], aspirant au salut dans la vie prochaine. Pourtant, la voie qui mène à la bodhéité lui était interdite et son nom fut cité comme celui d'une personne à jamais incapable de devenir bouddha - ce qui fut sans doute pour elle désespérant. En tant que femme, par le passé, pendant d'interminables kalpas elle avait probablement fait l'objet, avec ou sans raison, de rumeurs insultantes et en avait certainement éprouvé de la honte et un sentiment d'injustice. En refusant son corps de femme, elle l'avait dissimulé en se faisant nonne, dans l'espoir de se libérer de cette souffrance. En apprenant de même que, comme toutes les personnes des deux véhicules, elle ne pourrait jamais atteindre la bodhéité, on peut imaginer son désespoir ! Mais le Sutra du Lotus leva la condamnation portée sur elle par tous les bouddhas des trois phases de la vie. Et lorsqu'elle devint le "bouddha dont la vue emplit de joie tous les êtres vivants"(réf.), quel immense bonheur dut être le sien  ! [...] Pour cette raison, je pensais les femmes capables de risquer leur réputation ou de sacrifier leur vie pour des détails insignifiants du monde profane, mais je les croyais en revanche bien faibles lorsqu'il fallait persévérer sur la voie qui mène à la bodhéité.
Réponse à Myoho Bikuni Gozen (Minobu, 1281, à Myoho ama)

 
Voir également : -bodhéité
-étapes de la bodhéité
-bodhéité dès cette vie
-bodhéité des deux véhicules
-bodhéité des êtres malafaisants
-bodhéité des plantes
-bodhéité sans changer d'apparence
Lire également l'article sur la misogynie du bouddhisme japonais
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