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Extraits de gosho sur

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atteinte de la bodhéité par les hommes des deux véhicules - nijo jobutsu
 

Dans le Sutra Kegon*, les êtres résidant en enfer sont considérés comme capables de devenir bouddha, mais cette capacité est déniée aux auditeurs-shravakas et pratyekabuddhas. Dans les sutras Hodo*, il est dit que, de la même manière que des fleurs de lotus ne peuvent pas pousser au sommet d'une montagne, les personnes dans ces deux mondes-états ne peuvent pas atteindre l'Éveil parce qu'elles ont brûlé les graines de la bodhéité. Et, dans les sutras Hannya*, nous lisons que les personnes qui ont commis les cinq forfaits peuvent atteindre la bodhéité, mais que les personnes des deux véhicules sont considérées comme en étant incapables. L'Ainsi-Venu déclare maintenant sa véritable intention - que les personnes dans ces deux mondes-états, pitoyables et abandonnées, puissent concrètement atteindre la bodhéité - démontrant ainsi la supériorité du Sutra du Lotus. [...] C'est la raison pour laquelle on appelle ce sutra Myo, mystique. Les icchantika ont néanmoins une conscience, il leur est donc possible d'atteindre la bodhéité. Mais les personnes des deux véhicules ont annihilé la conscience, si bien qu'elles ne peuvent plus faire naître dans leur coeur l'aspiration à l'Éveil. Pourtant, le Sutra du Lotus peut les guérir et c'est pourquoi on l'appelle Myo."(réf.)
[...] A cet égard, le Grand-maître Zhanlan déclare  : "Dans les divers sutras, il est enseigné que tous les autres êtres peuvent atteindre la bodhéité, mais absolument aucun espoir d'y parvenir n'est offert aux personnes des deux véhicules. Par conséquent [dans le Sutra du Lotus], les six états inférieurs rejoignent l'état de bodhisattva [en recevant l'assurance de parvenir à la bodhéité], et [le pouvoir du Sutra] est révélé à l'intention des personnes des deux mondes-états d'auditeurs-shravakas et pratyekabuddhas, celles qui ont le plus de mal à atteindre la bodhéité."(réf.) À vrai dire, Zhiyi établit que l'atteinte de la bodhéité par les personnes des deux véhicules est la preuve que tous les êtres humains sans exception peuvent devenir bouddha.
Questions et réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura  ? mars 1263   ? à Nichiji  ? )

Or, le Sutra du Lotus énonce divers principes : l'implication mutuelle des dix mondes-états, ichinen sanzen, l'unité de la Triple vérité, et l'inséparabilité des quatre sortes de Terres. De plus, l'essence même de tous les enseignements exposés par le Bouddha Shakyamuni de son vivant - les principes que les personnes des deux véhicules peuvent parvenir à la bodhéité et que le Bouddha atteignit la bodhéité dans un passé inimaginablement lointain - ne se trouvent que dans ce seul Sutra.
[...] Pour en venir maintenant au Sutra du Lotus, nous devrions prêter attention aux groupes de personnes qui en bénéficièrent lorsqu'il fut enseigné. Quand le principe des cent mondes et des mille facteurs, ou ichinen sanzen, fut exposé dans l'enseignement théorique*, les personnes des deux véhicules, qui avaient été comparées à des graines pourries, virent les graines de la bodhéité germer. Pendant les quarante-deux années précédentes de l'enseignement du Bouddha, ces personnes avaient été méprisées parce qu'on pensait que "jamais elles ne pourraient atteindre la bodhéité".
[...] Si nous étudions le commentaire du Grand-maître Zhiyi, nous lisons : "Les autres sutras nous disent que les bodhisattvas peuvent devenir bouddha, mais que les personnes des deux véhicules ne le pourront jamais. Les personnes bonnes peuvent devenir bouddha, nous disent-ils, mais rien n'indique que les personnes mauvaises puissent y parvenir. Et, selon eux, les hommes peuvent devenir bouddha, mais les femmes sont condamnées comme des émissaires de l'enfer. Les personnes dans les états d'humanité ou du ciel peuvent atteindre la bodhéité, mais nulle part on ne lit que les créatures non humaines le peuvent aussi. Pourtant, dans ce Sutra, il est dit que "tous ces êtres peuvent parvenir à la bodhéité."(réf.)
[...] Même Shariputra, connu pour sa grande sagesse, pour ce qui est du Sutra du Lotus, fut capable d'y accéder par la foi et non par le pouvoir de sa sagesse ou de sa compréhension. Par conséquent, ce doit être encore plus vrai pour les autres auditeurs-shravakas. Ainsi, lorsque fut enseigné le Sutra du Lotus, Shariputra, parce qu'il avait la foi, put se libérer de l'incapacité d'atteindre la bodhéité, et apprit qu'il deviendrait un jour le Tathagata "Fleur lumineuse".
Conversation entre un sage et un ignorant (1265   ? à un samouraï   ? )

Les huit chapitres qui vont du chapitre Hoben* (II) jusqu'au chapitre chapitre Ninki* (IX) traitent principalement de l'atteinte de la bodhéité par les personnes des deux véhicules et, accessoirement, par les bodhisattvas et les personnes ordinaires.
L'essentiel du chapitre Yakuo (1265-  ? peut-être à la mère de Nanjo Tokimitsu)

 

Quatre sortes de personnes ont d'ordinaire de grandes difficultés à atteindre la bodhéité. D'abord, celles chez qui domine la tendance aux états d'auditeurs-shravakas et de pratyekabuddhas ; en deuxième lieu, les icchantika ; troisièmement, celles qui sont attachées à la doctrine du rien (note)  ; et, quatrièmement, celles qui offensent le Dharma correct. Mais, grâce au Sutra du Lotus, toutes ces personnes sont capables d'atteindre la bodhéité. Voilà pourquoi on appelle le Sutra du Lotus Myo.
[...] Les personnes des deux véhicules, celles d'une incroyance incorrigible et les femmes, sont décrites dans les sutras qui précèdent le Sutra du Lotus comme ayant brûlé et détruit les graines qui leur permettraient d'atteindre la bodhéité. Mais, en gardant le seul caractère Myo, elles peuvent rendre la vie aux graines brûlées de la bodhéité. Zhiyi dit : "Même les icchantika ont un coeur, ils peuvent donc atteindre la bodhéité. Mais les personnes des deux véhicules ont annihilé leur conscience et ne peuvent donc pas faire surgir le coeur qui aspire à la bodhéité. Pourtant, le Sutra du Lotus peut les guérir, c'est pourquoi on l'appelle Myo."(réf.) Zhanlan commente  : "La seule raison pour laquelle on appelle les autres sutras Dai [grands] et non Myo [mystiques] est qu'il est facile de guérir ceux qui ont un coeur, mais difficile de guérir ceux qui n'en ont pas. Parce que le Sutra du Lotus peut guérir ce que l'on croit incurable, on l'appelle mystique, Myo.
[...] Maintenant que les deux mille ans des époques du Dharma correct et du Dharma formel se sont écoulés, nous sommes entrés dans l'époque des Derniers jours du Dharma. A une telle époque, il est encore dix milliards de fois plus difficile pour des personnes ordinaires d'atteindre la bodhéité que cela ne l'était pour les personnes des deux véhicules ou pour les icchantika qui vivaient à la même époque que le Bouddha.
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme à Amatsu)

En bouddhisme, il faut considérer comme suprême le sutra qui permet à tous les êtres humains, qu'ils soient bons ou mauvais, d'atteindre la bodhéité. Un critère aussi raisonnable peut certainement être compris par tous. En le prenant pour base, nous pouvons comparer les divers sutras et établir lequel d'entre eux est le plus élevé. Le Sutra du Lotus révèle que même les personnes des deux véhicules peuvent atteindre la bodhéité, mais les sutras du Shingon ne l'enseignent pas. Au contraire, ils nient catégoriquement ce principe.
[...] Dans le Daichido Ron*, Nagarjuna établit une distinction de grande importance parmi les enseignements exposés de son vivant par Shakyamuni lorsqu'il écrit : "Les sutras Hannya* ne sont pas des enseignements ésotériques, parce qu'ils ne mentionnent pas la possibilité d'atteindre la bodhéité pour les personnes des deux véhicules. Le Sutra du Lotus est l'enseignement ésotérique, car il enseigne ce principe." On y lit aussi : "Les sutras qui enseignent qu'il est possible pour les personnes des deux véhicules d'atteindre la bodhéité sont des enseignements ésotériques, et ceux qui ne l'enseignent pas sont des enseignements exotériques."
Réponse à Hoshina Goro Taro (5 décembre 1267 à Hoshina )

Les sutras antérieurs au Sutra du Lotus ont deux défauts. Premièrement "en enseignant que les dix mondes-états sont séparés les uns des autres, ils ne dépassent pas le stade des enseignements provisoires."(réf.) Autrement dit, ils ne révèlent pas le principe d'ichinen sanzen, ni le principe de "rejeter le provisoire pour révéler le définitif", ni la possibilité, pour les personnes des deux véhicules d'atteindre la bodhéité, principes qui découlent tous de la définition des dix modalités donnée dans le chapitre Hoben* (II) de l'enseignement théorique*.
[...] Dans l'enseignement théorique* du Sutra du Lotus fut énoncé le principe de l'atteinte de la bodhéité par les personnes des deux véhicules, ce qui combla l'une des lacunes des sutras enseignés pendant quarante et quelques années. Mais, comme le chapitre Juryo* (XVI) n'avait pas encore été enseigné, le véritable principe d'ichinen sanzen restait obscur et la possibilité pour les personnes des deux véhicules d'atteindre la bodhéité n'était pas clairement confirmée.
Le coeur du chapitre Juryo (17 avril 1271 ou 1272 )

Deux de ces différences sont majeures : Le Sutra du Lotus enseigne qu'il est possible aux personnes des deux véhicules d'atteindre la bodhéité (note) et que le Bouddha Shakyamuni atteignit en réalité l'Éveil dans un passé infiniment lointain.
[...] Et pourtant, dans le Sutra du Lotus qu'il exposa durant les huit dernières années de sa vie, le Bouddha revint soudain sur sa position antérieure et enseigna au contraire que les personnes des deux véhicules peuvent en réalité atteindre la bodhéité. Pouvait-on s'attendre à ce que les personnes dans les mondes-états des Hommes et du Ciel qui l'écoutaient le croient  ?
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo) [Le gosho développe amplement ce thème]

Le Sutra évoque ceux qui "vie après vie renaissent avec le même maître dans diverses Terres de bouddha", mais certaines personnes, notamment les trois catégories d'auditeurs-shravakas, après avoir reçu la graine de la bodhéité, rejettent le Mahayana, choisissent le Hinayana et retombent dans les cinq ou les six voies au cours de plusieurs renaissances successives ; pourtant, quand vient le temps d'atteindre la bodhéité, tous obtiennent l'Éveil.
Réponse à Sairen-bo (Sado, le 13 avril 1272, à Sairenbo Nichijo)

Les personnes des deux véhicules, même en pratiquant les sutras des quatre premières saveurs pendant un nombre de kalpa égal à celui des grains de poussière que l'on obtiendrait en pulvérisant la terre entière, n'avaient jamais pu atteindre la bodhéité. Mais en entendant le Sutra du Lotus, en un instant, elles sont devenues bouddhas. C'est pourquoi, Mahakashyapa, l'ensemble des douze cents (note) et des douze mille personnes (note), et toutes les personnes des deux véhicules parvenues à la bodhéité, ne laisseront jamais sans réponse les prières de ceux qui pratiquent le Sutra du Lotus. Et ils prendront sur eux les souffrances subies par ces pratiquants.
[...] Grâce à leur observance des préceptes, les personnes des deux véhicules ont acquis plus de mérites et une sagesse plus pénétrante que les personnes ordinaires dans les six voies. Comment pourraient-elles donc jamais abandonner le Sutra du Lotus, ce Sutra qui leur a permis d'atteindre la bodhéité   ?
Sur la prière (Sado, 1272 à Sairen-bo)

Les personnes ordinaires et celles des deux véhicules furent graduellement conduites vers le Sutra du Lotus par les enseignements des quatre premières périodes. Elles découvrirent alors la graine d'Éveil en elles-mêmes et purent récolter le fruit de la bodhéité.
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Seul le Sutra du Lotus promet la bodhéité aux personnes des deux véhicules et permet à la fille du Roi-Dragon de devenir bouddha sans changer d'apparence. Où, dans les sutras Kegon* ou Hannya*, dans quel autre sutra du Mahayana trouve-t-on des principes aussi merveilleux  ? La possibilité pour les personnes des deux véhicules d'atteindre la bodhéité a été révélée pour la première fois dans le Sutra du Lotus.
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274   ? à Sammi-bo)

Parmi les simples mortels dans les six voies et ceux qui ont emprunté les quatre formes de naissance, on compte aussi bien des hommes que des femmes. Et ces hommes et ces femmes furent tous, dans des vies antérieures, nos parents plus ou moins proches. Tant qu'un seul d'entre eux ne peut pas atteindre la bodhéité, nous-mêmes ne pouvons pas devenir bouddha. C'est pourquoi il fut dit pendant longtemps des personnes des deux véhicules que, parce qu'elles ne savaient pas s'acquitter de leur dette de reconnaissance, elles ne pourraient jamais atteindre la bodhéité. Car elles n'étendent pas à tout l'univers leur sens de la piété filiale.
Quant aux caractères du Sutra du Lotus, un aveugle ne les voit pas du tout. Les yeux d'un simple mortel les voient de couleur noire. Les personnes des deux véhicules y perçoivent la non-substantialité. Les bodhisattvas les voient de différentes couleurs, tandis que ceux dont les graines de la bodhéité sont arrivées à maturité les reconnaissent comme des bouddhas.
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

Au moment où Shakyamuni s'apprêtait à enseigner le Sutra Kegon*, [sur le lieu où il était parvenu à l'Éveil ] les divers bouddhas des dix directions apparurent et tous les grands bodhisattvas s'assemblèrent. Bonten, Taishaku, les quatre Rois du ciel arrivèrent, leur robe flottant au vent. Les dieux-dragons et les huit groupes d'êtres non-humains marquèrent leur respect en joignant les mains, les mortels de capacité supérieure tendirent l'oreille ; les bodhisattvas parvenus à l'étape où l'on perçoit que rien ne naît ni ne meurt [musho honin] et le bodhisattva Gedatsugatsu, tous supplièrent le Bouddha d'enseigner. Mais l'Honoré du monde ne dit pas un mot du principe de l'atteinte de la bodhéité par les personnes des deux véhicules, ni du fait qu'il avait lui-même atteint la bodhéité dans un passé atemporel. Il n'exposa pas non plus les principes, les plus vitaux de tous, de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence et d'ichinen sanzen. Et cela pour une unique raison : ils avaient la capacité de comprendre mais, parce que le temps n'était pas encore venu, il n'a rien expliqué. Comme il est dit dans le Sutra du Lotus : "Parce que le temps d'enseigner n'était pas encore venu."(réf.)
[...] Mais, bien que ces grands bodhisattvas aient utilisé les sutras du Mahayana pour réfuter les sutras du Hinayana, ils n'ont pas clairement établi la supériorité du Sutra du Lotus sur les autres sutras du Mahayana. Et lorsqu'ils y firent parfois allusion, ils ne définirent pas de manière claire les dix principes mystiques de l'enseignement essentiel* et de l'enseignement théorique*, ni la possibilité d'atteindre la bodhéité pour les personnes des deux véhicules, ni le fait que le Bouddha parvint à l'Éveil dans un passé infini, ni le fait que le Sutra du Lotus soit le plus difficile à comprendre de tous les sutras qui précèdent ou qui suivent, ni les principes des cent mondes-états et des mille modalités de la vie qui sous-tendent le principe d'ichinen sanzen.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 à Yui)

Le Sutra du Lotus est le seul dans lequel il est dit que même ces personnes des deux véhicules ayant laissé pourrir les graines de la bodhéité, Devadatta qui avait commis trois des cinq forfaits, et les femmes, généralement considérées comme prisonnières des cinq entraves, pouvaient sans exception devenir bouddha.
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, mars 1277   ? à Myoho-ama)

Le Sutra du Lotus ne mentionne ni mudra ni mantra dharani*, mais il a le mérite de déclarer que les personnes des deux véhicules pourront atteindre la bodhéité ; il donne même le nom des kalpas au cours desquels cela se produira, les terres où cela aura lieu et le nom que les divers auditeurs-shravakas porteront lorsqu'ils deviendront bouddha.
[...] Dans les divers sutras enseignés par le Bouddha pendant quarante et quelques années avant qu'il expose le Sutra du Lotus, les personnes des deux véhicules étaient décrites comme des graines pourries qui ne pourraient germer. Elles étaient condamnées non seulement une fois ou deux, mais dans d'innombrables passages, sutra après sutra. Mais, dans le Sutra du Lotus, tous ces passages sont réfutés ; et il est proclamé que les personnes des deux véhicules peuvent, en réalité, atteindre la bodhéité.
[...] Un mantra dharani* est un mouvement articulé par la bouche. Mais si la bouche appartient à une personne incapable de devenir bouddha, comment les mantra dharani* prononcés par la bouche pourraient-ils la conduire à la bodhéité  ? Si elle ne rencontre pas le Sutra du Lotus, une personne des deux véhicules peut bien pratiquer les mudra et les mantra dharani* de plus de mille deux cents Honorés pendant d'innombrables kalpas elle n'atteindra jamais la bodhéité, par le corps, la bouche ou l'esprit.
Lettre à Shomitsu-bo (Minobu, 1277 à Shomitsu-bo)


Voir également : -bodhéité
-étapes de la bodhéité
-bodhéité dès cette vie
-bodhéité des deux véhicules
-bodhéité des êtres malafaisants
-bodhéité des femmes
-bodhéité des plantes

et les deux véhicules

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