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Extraits de gosho sur

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DICTIONNAIRE
 
ascèse - austérités
 

Quand Shakyamuni, seigneur du monde des trois plans, parvint à l'âge de dix-neuf ans, il quitta la ville de Gaya (note) et se retira sur le Mont Dandaka (note) où il pratiqua diverses austérités difficiles et pénibles. Il atteignit la bodhéité à l'âge de trente ans, et, à ce moment-là, élimina instantanément les trois catégories d'illusion, et mit un terme à la nuit profonde de l'ignorance. [...] Il se rendit au Mont Dandaka où, pendant douze ans, il ramassa du bois mort sur les hautes pentes, puisa de l'eau dans les vallées profondes, s'imposa diverses austérités et pratiques difficiles. A l'âge de trente ans, il obtint le fruit merveilleux de l'Éveil, devenant le seul être digne de respect dans le monde des trois plans, et le seigneur de toutes les doctrines qu'il exposa sa vie durant.
[...] C'est pourquoi le Grand-maître Saicho déclare : "Ni les maîtres ni les disciples, pour atteindre la bodhéité, n'ont besoin de poursuivre des pratiques austères pendant d'innombrables kalpas. Grâce au pouvoir du Sutra du Lotus, ils peuvent y parvenir sans changer d'apparence." Cela signifie que le maître qui expose les principes du Sutra du Lotus, aussi bien que le disciple qui reçoit ses enseignements, sans avoir à attendre longtemps, parviendront ensemble à la bodhéité grâce au pouvoir du Sutra du Lotus.
Conversation entre un sage et un ignorant
(
1265 (  ? ) à un samouraï (  ? )

Le Grand-maître Saicho écrivit un ouvrage intitulé Hokke Shuku dans lequel il déclara : "Ni les maîtres ni les disciples n'ont besoin de passer par d'innombrables kalpas de pratique des austérités pour atteindre la bodhéité. Grâce au pouvoir du Sutra du Lotus, ils peuvent y parvenir sans changer d'apparence." Ainsi, il expliqua clairement pourquoi la fille du Roi-Dragon avait pu devenir bouddha.
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

Ces grands bodhisattvas, divinités, dragons, etc. qui participèrent à l'Assemblée décrite dans le Sutra Kegon* étaient des êtres qui avaient atteint le stade de l'Éveil fushigi (note) avant l'apparition de Shakyamuni. Peut-être étaient-ils des disciples de Shakyamuni quand le Bouddha pratiquait les austérités de bodhisattva dans ses vies précédentes.
[...] Par conséquent dans les sutras autres que le Sutra du Lotus, Shakyamuni n'a pas rassemblé des bouddhas qui accomplissent différentes austérités et pratiques et qui possèdent les Trois Corps d'un véritable bouddha, pas plus qu'il ne les a présentés comme des émanations de lui-même.
[...] Dans les sutras antérieurs et les chapitres de l'enseignement théorique* du Sutra du Lotus, les autres bouddhas présents étaient dépeints comme pratiquant diverses austérités et disciplines religieuses aux côtés du Bouddha Shakyamuni. C'est pourquoi ceux qui considèrent l'un ou l'autre de ces bouddhas comme objet de vénération commettent la faute de rabaisser le Bouddha Shakyamuni.
Traité pour ouvrir les yeux
(
Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Dans une autre existence passée, Shakyamuni pratiquait les austérités d'un bodhisattva à la recherche du Dharma bouddhique. Un jour, un lépreux lui dit : "Je possèdu Dharma correct, un enseignement de vingt caractères. Si vous massez mon corps lépreux, si vous le prenez dans vos bras et le léchez, et si vous me nourrissez de deux ou trois livres de votre propre chair chaque jour, je vous l'enseignerai." Shakyamuni fit exactement ce que le lépreux lui avait demandé, obtint l'enseignement en vingt caractères et atteignit ainsi la bodhéité.
Lettre à Nichimyo Shonin ( Sado, le 25 mai 1272 à Nichimyo, mère de Oto Gozen)

Dans le chapitre Juryo*, il est écrit : "Depuis que j'ai atteint la bodhéité, une période d'une durée inimaginable s'est écoulée. Ma vie se poursuit depuis d'innombrables kalpas. Elle a toujours existé et n'aura jamais de fin. Hommes de foi sincère, j'ai aussi jadis pratiqué les austérités de bodhisattva et la vie que j'ai acquise alors n'est pas encore épuisée.
[...] Question : Les enseignements qui précèdent le Sutra du Lotus, aussi bien que la première moitié du Sutra du Lotus elle-même, nous disent que le Bouddha Shakyamuni atteignit la bodhéité pour la première fois en ce monde. En cherchant dans ces passages la cause de son Éveil, nous découvrons qu'il pratiqua les austérités de bodhisattva dans des existences passées sous la forme du Prince Nose, du bodhisattva Judo, du roi Shibi et du prince Satta. Le Bouddha pratiqua les austérités de bodhisattva pendant une période d'une longueur inimaginable ; il continua à pratiquer pendant un temps aussi long que sanzen jintengo*. Pendant cette longue période, le Bouddha servit jusqu'à soixante-quinze, soixante-seize, voire soixante-dix-sept mille bouddhas (note) et au terme de ces pratiques, il vécut sous la forme du Bouddha Shakyamuni. [...] L'enseignement essentiel* dit que le Bouddha Shakyamuni atteignit la bodhéité dans le lointain passé de gohyaku jintengo* et décrit les diverses austérités qui rendirent cela possible. Depuis lors, il s'est manifesté de très nombreuses manières à travers tout l'univers et a exposé tous les enseignements bouddhiques pour conduire un nombre infini d'êtres à la bodhéité.
Le véritable objet de vénération
(
Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Les quatre-vingt mille bodhisattva, y compris le bodhisattva Daishogon, comprirent parfaitement pourquoi Shakyamuni avait exposé les enseignements provisoires, démontrèrent que ces enseignements n'étaient rien de plus que des moyens, et finalement les rejetèrent totalement. Ils exprimèrent leur compréhension en déclarant que personne ne peut atteindre l'Éveil suprême en adhérant à l'un ou l'autre des sutras provisoires qui préconisent la pratique des austérités de bodhisattva pendant des millions de kalpa.
La Pratique telle que le Bouddha l'Enseigne (
mai 1273 à plusieurs de ses disciples)

Le Sutra Muryogi n'établit-il pas clairement que Shakyamuni enseigna la pratique des austérités bouddhiques pendant des myriades de kalpa avant de déclarer : "En plus de quarante ans, je n'ai pas encore révélé la vérité"(réf.)  ? Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274   ? à Sammi-bo)

Nous parlons de la pratique du Sutra du Lotus. C'est un sutra unique, mais la façon de le pratiquer peut varier en fonction du temps. Il y a des époques où l'on devient bouddha en s'arrachant la peau pour en faire don à son maître. D'autres où l'on fait de son corps un tapis pour l'offrir à son maître, ou bien une bûche pour alimenter les flammes. D'autres encore, où les pratiquants de ce Sutra reçoivent des coups de canne et de bâton, pratiquent l'ascèse ou observent divers préceptes. Mais il peut y avoir des moments où, malgré ces pratiques, il reste impossible de devenir bouddha. Tout cela est fonction du temps et n'est pas fixé de manière immuable. C'est pourquoi le Grand-maître Zhiyi* écrivit qu'il fallait utiliser la méthode "en fonction du temps"(réf.).
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

Il existe par ailleurs deux périodes où le Sutra du Lotus se propage : l’époque du Bouddha Shakyamuni et la fin du Dharma. L’ascèse également montre deux significations : du vivant de l’Éveillé, c’était l’unique enseignement parfait*, alors que le temps présent, fin du Dharma après l’extinction [du Bouddha], est le temps où uniquement la doctrine honmon doit être propagée. Cela fait désormais plus de deux cents ans que le temps de la propagation de la doctrine shakumon est révolu.
Réponse à Dame Myoichi (Minobu, mai 1275)

Votre mari a donné sa vie pour le Sutra du Lotus. Son seul moyen d'existence était un petit fief qui lui fut confisqué en raison de sa foi. Cela revenait surement à donner sa vie pour le Sutra du Lotus. Sessen Doji offrit la sienne rien que pour une demi-stance d'un enseignement bouddhique et le bodhisattva Yakuo* se brûla les coudes afin d'en faire offrande au Bouddha. Ils étaient tous deux des saints, et ils enduraient ces austérités avec autant de facilité que l'eau éteint le feu. Mais votre mari était un simple mortel, il se trouvait donc à la merci des souffrances, comme du papier jeté au feu. Aussi recevra-t-il certainement des bienfaits aussi grands que les leurs.
A l'Hiver Succède Toujours le Printemps (Minobu, mai 1275, à Myoichi-Ama)

Dans un lointain passé, Shariputra commença sa pratique des austérités de bodhisattva à l'époque des Derniers jours du Dharma d'un bouddha nommé Sendara. Il avait déjà pratiqué pendant soixante kalpa quand le Démon du sixième Ciel réalisa avec inquiétude qu'il ne restait plus à Shariputra que quarante kalpa pour achever sa pratique de bodhisattva. Le démon se déguisa en brahmane, et supplia de lui donner un de ses yeux. Shariputra lui donna un oeil, mais, dès lors il perdit toute volonté de pratiquer et abandonna, tombant de ce fait dans l'enfer avici pendant d'innombrables kalpas.
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

En apprenant cela, je me suis réjoui, disant que je m'y attendais depuis longtemps. Par le passé, Sessen Doji fit le sacrifice de sa vie pour connaître seulement la moitié d'une stance ; le bodhisattva Jotai renonça à tout ce qu'il possédait ; Zenzai Doji se jeta dans le flammes ; Gyobo Bonji arracha un morceau de sa propre peau ; le bodhisattva Yakuo* se brûla le coude ; le bodhisattva Fukyo reçut des coups de bâtons ; Aryasimha fut décapité et le bodhisattva Kanadeva fut tué par un brahmane. Tout cela leur advint parce qu'ils propageaient le bouddhisme.
Ces événements doivent être compris en fonction de l'époque et des circonstances dans lesquelles ils se produisirent. Zhiyi a écrit que la pratique doit "être en accord avec l'époque."(réf.)
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

Si cette fois-ci vous avez l'occasion de donner votre vie pour le Sutra du Lotus, pourquoi donc le regretter  ? Le bodhisattva Yakuo* brûla son propre corps pendant mille deux cents ans et devint bouddha. Le roi Suzudan fit de son propre corps un tapis [pour son maître] pendant mille ans et renaquit sous la forme du Bouddha Shakyamuni.
La protection de Bonten et de Taishaku (Minobu, 15 mai 1277 à Nanjo Tokimitsu)

Le Grand-maître Saicho, fondateur du temple Enrakyu-ji du Mont Hiei, le premier à répandre les véritables enseignements du Sutra du Lotus au Japon, commente ce point en ces termes : "Ni maîtres ni disciples n'ont besoin de persévérer dans la pratique des austérités [vie après vie] pendant d'innombrables kalpas pour atteindre la bodhéité. Le Sutra du Dharma Merveilleux a le pouvoir de faire atteindre la bodhéité sans changer d'apparence."(réf.)
Le sutra permettant véritablement d'honorer sa dette (Minobu, le 28 juillet 1278 à Sennichi-ama)

Ainsi, pour atteindre la bodhéité, Shariputra pratiqua les austérités de bodhisattva pendant soixante kalpa, mais il finit par céder devant les obstacles et retomba dans les voies des deux véhicules. Même ceux qui reçurent l'enseignement de Shakyamuni, alors qu'il était le seizième fils du bouddha Daitsu, sombrèrent dans le monde des souffrances pendant la durée de sanzen-jintenngo.
La porte du dragon (Minobu, 6 novembre 1279 à Nanjo Tokimitsu)

Seule l'école Tendai-Hokke énonce clairement ce principe de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence." Dans ce même Hokke Shuku, il est dit encore : "Ni le maître ni les disciples n'ont besoin de pratiquer des austérités pendant d'innombrables kalpas avant d'atteindre la bodhéité. Grâce au pouvoir du Sutra du Lotus, ils peuvent y parvenir sans changer d'apparence."
[...] On lit dans le Hokke Shuku : "Ni le maître ni les disciples n'ont besoin de pratiquer les austérités pendant d'innombrables kalpas afin d'atteindre la bodhéité. Grâce au pouvoir du Sutra du Lotus, ils peuvent y parvenir sans changer d'apparence [en cette vie-ci].
Le principe de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence (Minobu, en 1280 à Myoichinyo)

Sessen Doji offrit son corps à un démon pour recevoir un enseignement composé de huit caractères. N'ayant plus d'huile, le bodhisattva Yakuo* brûla son coude pour l'offrir au Sutra du Lotus. Dans notre propre pays, le prince Shotoku s'arracha la peau de la main pour y copier le Sutra du Lotus et l'empereur Tenji brûla son troisième doigt pour l'offrir au Bouddha Shakyamuni. Des pratiques aussi austères concernent les saints et les sages, non les hommes ordinaires.
Le don de riz (Minobu, date   ? destinataire   ? )

 
Voir également : Yakuo
 

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