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Extraits de gosho sur

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DICTIONNAIRE
 
Senchaku Shu Senchaku Shu et Dan Senchaku
 

Il y a environ cinquante ans, un moine retors [Honen] écrivit un livre intitulé Senchaku shu, dans lequel il dénigra les doctrines de toutes les écoles bouddhistes, en préconisant aux personnes ignorantes, des Derniers jours du Dharma (mappo), de pratiquer uniquement le Nembutsu, c’est à dire d’invoquer le nom du bouddha Amida.
[...] Beaucoup de livres ont été écrits afin de réfuter cette doctrine nuisible : le Jodo ketsugi-sho (Critique de la Signification de la Terre Pure) de Koin, le Dan Senjaku (Réfutation du Senchaku Shu) de Josho, ainsi que le Saijarin (Réfutation du Mauvais Enseignement) de Myoe-bo Koben. Bien que les auteurs de ces ouvrages soient des moines bouddhistes reconnus et de grande vertu, ils n’ont pas complètement mis en évidence la raison fondamentale pour laquelle le Senjaku-shu discrédite le Dharma correct. C’est pourquoi, contrairement à leurs intentions, ils ont seulement contribué à faire connaître ce livre.
Traité sur la protection de la nation (Kamakura, 1259)

Sous le règne de l'empereur Go-Toba vécut un moine du nom de Honen, auteur d'un ouvrage intitulé le Senchaku Shu. Il contredit les enseignements sacrés de Shakyamuni et sema la confusion parmi les hommes, dans les dix directions. On lit dans le Senchaku Shu  : "Le moine chinois Daochuo établit une distinction entre Shodo et Jodo, exhortant les hommes à abandonner les premiers pour se consacrer aux seconds (note). Tout d'abord, il existe deux sortes d'enseignements de la Voie sacrée [le Mahayana et le Hinayana]. De ce point de vue, on peut considérer que les enseignements du Mahayana ésotérique [Shingon] et les enseignements du Mahayana définitif* [ceux du Sutra du Lotus], font partie de la Voie sacrée. Dans ce cas, les écoles actuelles - Shingon, Zen, Tendai, Kegon, Sanron, Hosso, Jiron et Shoron - sont incluses toutes les huit dans la Voie sacrée.
[...] Mais, à cause de cet ouvrage de Honen, le Senchaku Shu, le Bouddha Shakyamuni est oublié et l'on vénère Amida, bouddha de la terre de l'Ouest. On ignore la transmission du Dharma du Vénérable Bouddha et l'on néglige Yakushi*, bouddha de la région de l'Est. On se concentre exclusivement sur les trois sutras en quatre volumes des écrits de la Terre pure, et l'ensemble des autres enseignements merveilleux exposés par Shakyamuni durant les cinq périodes de son enseignement est rejeté.
[...] Malgré cela, personne ne pense un instant à protéger le Dharma ou à restaurer les temples. C'est pourquoi les moines sages qui administraient autrefois ces temples les quittent pour ne plus revenir, et les divinités bienveillantes qui gardaient les enseignements bouddhiques s'en vont. Tout cela est dû au Senchaku Shu de Honen. Quelle tristesse de penser que, en l'espace de quelques décennies, des centaines, des milliers, des dizaines de milliers de personnes se sont laissé égarer par ces enseignements démoniaques et ont si souvent méconnu les véritables enseignements du bouddhisme !
[...] Cependant, tous les hommes, sans exception, croient en ses mensonges et vénèrent, son Senchaku Shu. Par conséquent, ils révèrent les trois sutras de la Terre pure et rejettent tous les autres sutras. Ils ne respectent qu'un bouddha, Amida, de la Terre de la béatitude parfaite, et oublient les autres bouddhas. En réalité, un homme tel que Honen est le pire ennemi des bouddhas et des sutras, ainsi que l'adversaire des moines sages comme des hommes et des femmes ordinaires.
[...] Il y a longtemps, à l'ère Gennin [1224], les deux temples Enryaku-ji sur le Mont Hiei et Kofuku-ji à Nara soumirent à maintes reprises des pétitions au trône qui conduisirent à la rédaction d'un édit impérial et d'un décret du shogunat ordonnant que les planches d'impression du Senchaku Shu de Honen soient confisquées et amenées dans la grande salle de conférence du temple Enrakyu-ji. Là, elles furent brûlées en signe de reconnaissance à l'égard des bouddhas des trois phases de l'existence. De plus, on ordonna aux serviteurs attachés au temple de Gion de détruire la tombe de Honen à Kyoto. Par la suite, des disciples de Honen comme Ryukan, Shoko, Jokaku, Sassho et d'autres furent condamnés par le gouvernement à l'exil dans des régions lointaines et ne furent jamais graciés. Aussi comment pouvez-vous dire que personne ne s'est jamais plaint à ce sujet aux autorités  ? [...] Cependant, vous affirmez que tous les désastres récents doivent être attribués au Senchaku Shu de Honen, développant largement ce point pour étayer votre affirmation. Il est indéniable que la paix du monde et la stabilité du pays sont voulues aujourd'hui aussi bien par le souverain que par ses sujets, et souhaitées par tous les habitants.
[...] Le Sutra du Lotus et le Sutra du Nirvana représentent le coeur même des doctrines enseignées par Shakyamuni durant les cinq périodes de sa vie. Les avertissements qu'ils contiennent sont d'une extrême gravité. Qui pourrait ne pas en tenir compte  ? Et pourtant, ceux qui oublient la voie correcte et calomnient le Dharma accordent leur croyance au Senchaku Shu de Honen et s'enfoncent de plus en plus dans l'aveuglement et l'ignorance.
[...] En fait, les opposants au Dharma et leurs complices sont si nombreux qu'on ne peut les compter. Ne sont-ils pas des destructeurs du Bouddha   ? Ne sont-ils pas des destructeurs du Dharma  ? Ne sont-ils pas des destructeurs du Sangha  ? Et tous leurs enseignements hérétiques découlent du Senchaku Shu !
Rissho Ankoku ron (Kamakura, juillet 1260)

Ceux qui pratiquent le Nembutsu à notre époque, moines aussi bien que laïcs, hommes comme femmes, non seulement s'opposent aux mots mêmes des sutras, mais vont également à l'encontre des déclarations de leurs propres maîtres. Shandao écrivit un commentaire énumérant cinq sortes de pratiques incorrectes que les pratiquants du Nembutsu devraient rejeter. A propos de ces pratiques incorrectes, il est dit dans le Senchaku Shu En ce qui concerne la première des cinq pratiques incorrectes, celle de lire et de réciter, il Shandao] déclare que, à l'exception de la récitation du Sutra Kammuryoju et des autres sutras de la Terre pure, adhérer à tout autre sutra, qu'il soit mahayana ou hinayana, exotérique ou ésotérique, tout comme le lire et le réciter, doit être considéré comme une pratique incorrecte. Dans le passage concernant la cinquième des pratiques incorrectes, celle des éloges et des offrandes, les croyants du Nembutsu sont invités à faire des offrandes au bouddha Amida et aux deux bodhisattvas qui l'assistent. Mais s'ils offrent, ne serait-ce qu'un peu d'encens ou quelques fleurs aux bouddhas, bodhisattvas, dieux célestes et divinités bienveillantes, si louables que soient les mérites acquis par leur pratique du Nembutsu, en raison de l'erreur qu'ils auront commise, ils seront condamnés au même sort que ceux dont la pratique est incorrecte. Pourtant, quand je regarde autour de moi, je vois les croyants du Nembutsu rendre visite aux divers sanctuaires, offrir des banderoles de papier ou de tissu, ou pénétrer dans divers temples bouddhiques et s'incliner avec respect. En cela également ils vont à l'encontre des instructions de leurs maîtres. Si vous doutez de ce que j'affirme, examinez le texte du Senchaku Shu. Il est très clair sur ces points.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265   ? à un samouraï   ? )

De plus, le Grand-maître Saicho du Mont Hiei est honoré par les moines de tout le Japon comme le maître qui fait recevoir les préceptes [l'ordination]. Comment des moines peuvent-ils être attirés par un homme comme Honen, possédé par le Démon du sixième Ciel, et rejeter le Grand-maître Saicho, qui instaura jusqu'à la tonsure qui leur a été conférée  ? Si Honen était vraiment un sage, pourquoi n'a-t-il pas mentionné dans son Senchaku Shu, les commentaires de Saicho et Genshin* que je viens de citer, afin de résoudre ainsi la question  ?
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Question : à propos du grand tremblement de terre de l'ère Shoka [1257], le 16e jour du 7e mois de la 1re année de l'ère Bun'o [1260], vous avez fait parvenir au nyudo du Saimyo-ji, par l'intermédiaire du défunt seigneur Yadoya un traité de remontrances intitulé Rissho Ankoku ron. Dans ce traité, vous expliquez que, parce qu'il s'attache au Senchaku Shu de Honen, le peuple japonais détruit le Dharma bouddhique et que, pour cette raison, le ciel et la terre se sont mis en colère. Et vous prédisez que, inévitablement, le pays connaîtra des dissensions internes et une invasion étrangère. Or vous considérez maintenant ce tremblement de terre comme un présage favorable annonçant la propagation du Sutra du Lotus. N'y a-t-il pas contradiction entre ce que vous écriviez alors et ce que vous dites maintenant  ? Réponse : votre question est très pertinente. Il est dit dans le quatrième volume du Sutra du Lotus : "Puisque haines et jalousies [envers ce sutra] abondent déjà du vivant du Bouddha, ne seront-elles pas pires encore dans le monde après son trépas ! "(réf.) Et dans le septième volume, évoquant de nouveau l'époque d'"après sa disparition", quand la situation sera "pire encore", le Bouddha déclare : "Dans la cinquième période de cinq cents ans après ma disparition, propagez largement [le Sutra du Lotus] à travers tout le Jambudvipa."(réf.) Ces écrits indiquent donc que le moment où les haines se déchaîneront, après la mort du Bouddha, se situe dans la cinquième période de cinq cents ans, au moment où Myoho Renge Kyo se propagera.
Réfuter l'opposition au Dharma bouddhique pour se libérer de ses fautes passées (Sado, 1273 à Shijo Kingo)

Cette pratique du Nembutsu fut propagée par Genshin* dans son ouvrage le Ojo yoshu (L'Essentiel pour renaître dans la Terre pure), après quoi un tiers de la population du Japon se mit à pratiquer le Nembutsu. Quand Yokkan écrivit le Ojo Juin [Dix Raisons d'accéder à la Terre pure] et le Ojoko Shiki, les deux tiers de la population de ce pays sont devenus des pratiquants du Nembutsu. Et quand Honen écrivit le Senchaku Shu, tous les Japonais sans exception sont devenus adeptes du Nembutsu. Ainsi, ceux qui récitent le nom du bouddha Amida aujourd'hui ne sont aucunement les disciples d'une seule personne.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

voir également : Honen

 

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