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Brahmane Grand-Arrogance - Daiman baramon
 

Les adeptes du Zen se sont laissé égarer par une ou deux maximes ou phrases de ce genre, en omettant de se demander si elles représentent le Mahayana ou le Hinayana, les enseignements provisoires ou définitifs, des doctrines qui révèlent la vérité ou des doctrines qui la dissimulent. Ils se contentent de mettre en avant le principe de la non-dualité sans comprendre le principe de la dualité [bouddha éveillé à la vérité ultime, et le commun des mortels encore dans l'illusion], et font preuve d'une grande arrogance en prétendant qu'ils sont eux-mêmes les égaux du Bouddha. Ils suivent les traces du Brahmane-Grand-Arrogance de l'Inde, et ils imitent les anciennes manières du maître de méditation San-jie de Chine. Mais nous ne devrions pas oublier que le Brahmane-Grand-Arrogance tomba encore vivant dans l'enfer avici et que San-jie, après sa mort, se changea en un énorme serpent.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265  ? à un samouraï   ? )

Quant à la pire de leurs [moines Shingon] distorsions, demandez-leur : "Existe-t-il un seul passage, dans l'enseignement de quelque bouddha que ce soit, parmi tous ceux qui apparurent dans les trois phases de la vie, qui autorise à piétiner le front des bouddhas (note)  ? " S'ils vous répondent d'une manière ou d'une autre, parlez-leur du Brahmane-Grand-Arrogance qui, autrefois, en Inde, avait fait sculpter sur les pieds de sa chaire l'image des quatre vénérés (note).
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274   ? à Sammi-bo)

En Inde, vécut une personne connue sous le nom de Brahmane-Grand-Arrogance. Il possédait une sagesse innée et avait beaucoup lu. Il avait emmagasiné dans sa mémoire les enseignements du bouddhisme ésotérique et exotérique et maîtrisait les écrits bouddhiques aussi bien que non bouddhiques. Même le roi et ses ministres s'inclinaient devant lui, et tous les gens du peuple le respectaient comme un guide et un maître. Il alla jusqu'à se faire fabriquer une chaire sur laquelle il s'asseyait pour enseigner, soutenue par quatre pieds sculptés à l'effigie des quatre sages Maheshvara, Vishnu, Narayana et l'Honoré du monde, ces sages les plus respectés du monde. C'est comparable aux maîtres du Shingon, à notre époque, déployant leur mandala sur des tissus ornés d'images de Shakyamuni et de divers autres bouddhas, pour procéder à leurs cérémonies d'onction [kancho], ou aux maîtres de l'école Zen disant que leur école est le Grand Enseignement qui piétine le front du Bouddha.
A la même époque vivait un Maître de doctrine*, humble moine du nom de Bhadraruchi qui déclara qu'il fallait réfuter les erreurs du Brahmane-Grand-Arrogance, mais ni le roi, ni les ministres, ni le peuple ne tinrent compte de cette suggestion. Finalement le Brahmane-Grand-Arrogance demanda à ses disciples et à ses bienfaiteurs de répandre à son sujet quantité de fausses rumeurs et de calomnies, de maltraiter et de battre Bhadraruchi. Mais Bhadraruchi, sans craindre pour sa vie, continua à dénoncer ses erreurs, jusqu'à ce que le roi, qui en était venu à détester Bhadraruchi, organise un débat avec le Brahmane-Grand-Arrogance. Mais contrairement aux prévisions du roi ce fut Bhadraruchi qui l'emporta sur le brahmane dans le débat.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; à Yui)

Pourtant, des hommes réputés pour leur sagesse, considérés comme de grands maîtres, et des lettrés éminents tels que Cheng-guan, de l'école Kegon, ou Shubhakarasimha*, Vajrabodhi*, Amoghavajra*, Kukai*, Ennin* et Enchin*, de l'école Shingon, proclament que les sutras Kegon* et Vairocana* sont supérieurs au Sutra du Lotus. Il ne m'appartient pas d'être juge en ce domaine mais, à la lumière des principes les plus élevés du bouddhisme, de tels hommes ne semblent-ils pas les ennemis jurés du Bouddha  ? Ils sont plus malfaisants encore que Devadatta et Kokalika. Leurs crimes sont encore plus graves que ceux de Mahadeva et du Brahmane-Grand-Arrogance.
[...] Mais les déclarations de Kukai* sont certainement encore plus fausses [...] Cela rappelle le Brahmane-Grand-Arrogance qui, en Inde, s'était fait construire une chaire dont les quatre pieds étaient sculptés à l'image des divinités Maheshvara, Narayana, Vishnu, et du Bouddha Shakyamuni, et qui, juché sur cette chaire, prêchait des doctrines erronées.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Par exemple, il [Le Sutra Vairocana*] est comparé à Ryuso, un guerrier de bas niveau de la dynastie Han, qui força l'empereur Qin (Guan-zi) à s'enfuir à cheval quand la dynastie Qin fut écrasée. Il est aussi comparé à Choko, un autre guerrier de bas niveau ourdissant un complot et accédant au trône, et au Brahmane-Grand-Arrogance (Daiman), utilisant la statue du Bouddha Shakyamuni pour fabriquer un siège et s’asseyant dessus.
Honzonmondosho ( Minobu,  septembre 1278 à Joken-bo)

Lorsque l'on étudie le Sutra du Lotus, il y a trois points qu'il faut comprendre. Le premier concerne ceux qui s'opposent au Dharma. Les moines Agramati* et Kugan, le savant maître Vimalamitra* et le Brahmane-Grand-Arrogance en sont des exemples. Ils n'avaient, pour vêtir leur corps, que la triple robe, n'élevaient qu'un seul bol à aumônes à hauteur de leurs yeux, et observaient scrupuleusement les deux cent cinquante préceptes. Mais ils étaient en fait des ennemis du Mahayana et, pour finir, tombèrent dans la grande citadelle de l'enfer avici.
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 du 1er mois de 1280, adressé à Akimoto)

 

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