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Extraits de gosho sur

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démons affamés - esprits faméliques - gaki - preta
 

Il y [Sutra du Nirvana] est dit encore  : "Il y a trois degrés dans le meurtre : mineur, moyen et majeur. Le degré mineur correspond au meurtre des animaux, du plus petit comme la fourmi jusqu'au plus gros. Seul le meurtre d'un bodhisattva qui a délibérément choisi de naître en tant qu'animal est exclu de cette catégorie. En commettant un meurtre de ce genre, on tombe dans les voies de l'enfer, des esprits faméliques* ou des animaux, où l’on subit inévitablement les rétributions qu'entraîne ce genre d'action. Pourquoi cela  ? Parce que même les animaux possèdent les racines du bien, aussi insignifiantes soient-elles. C'est pourquoi une personne qui tue de telles créatures doit subir la pleine rétribution de son offense. Le degré moyen est constitué par le meurtre d'une personne, depuis un simple mortel jusqu'à un anagamin. Un tel meurtre aura pour conséquence d'entraîner celui qui le commet dans les voies de l'enfer, des esprits faméliques* ou des animaux où il subira inévitablement les souffrances propres au degré moyen. Le meurtre de degré majeur est celui d'un parent, d'un arhat, d'une personne ayant atteint l'état de pratyekabuddha, ou bien encore d'un bodhisattva parvenu, au terme de ses efforts, à un état d'où il ne régresse plus.
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu, juillet 1260)

Vous m'interrogez sur les dons d'aliments aux esprits faméliques*. On lit, dans le troisième volume du Sutra du Lotus  : "C'est comme si quelqu'un, venant d'un pays de famine, tombait soudain sur un festin digne d'un grand roi."(réf.) Ce passage signifie que ces quatre grands représentants du monde des auditeurs-shravakas (note), de capacités moyennes, n'avaient même pas entendu parler du mets de choix que l'on appelle ghee jusqu'à ce qu'ils rencontrent le Sutra du Lotus. Alors, pour la première fois, ils ont goûté la saveur du beurre clarifié. Ainsi, lorsque vous faites don de nourriture aux esprits faméliques*, vous devriez réciter ce passage et réciter pour leur repos Namu Myoho Renge Kyo.
Les esprits faméliques* sont de trente-six sortes différentes. Il y a des esprits faméliques* en forme de chaudron, sans yeux ni bouche. La raison en est que, de leur vivant en ce monde, ils attaquaient les autres ou les dévalisaient dans la nuit. Les esprits faméliques* dévoreurs de vomissures se nourrissent de celles des autres. C'est la rétribution de causes voisines des précédentes. C'est aussi parce qu'ils ont volé leur nourriture aux autres. Les esprits faméliques* dévorés par la soif boivent l'eau que certains, par piété filiale, ont offerte à leurs parents défunts. Les esprits faméliques* possesseurs de biens (note) sont d'une telle avidité qu'ils s'efforceraient d'extraire de l'eau même du sabot d'un cheval. De leur vivant, ils ont été avares de leurs richesses et ont dissimulé leur nourriture. Les esprits faméliques* ne possédant rien (note) n'ont même jamais entendu parler de boisson ou de nourriture depuis leur naissance. Les esprits faméliques* dévoreurs du Dharma ont renoncé au monde pour propager le bouddhisme, seulement parce qu'ils pensent que, s'ils enseignent le Dharma, les gens les respecteront. Cherchant la gloire et la fortune en ce monde, ils passent toute leur vie à s'efforcer d'être supérieurs aux autres en tout. Vivant de cette manière, ils ne cherchent pas à aider les personnes ordinaires ni même leurs propres parents. On appelle les personnes de ce genre "esprits faméliques* dévoreurs du Dharma" ou les parasites du Dharma.
Urabon - L'origine de la cérémonie pour les défunts (juillet 1271 à Shijo Kingo)

Lorsque j'y réfléchis, il m'apparaît que, si le Bouddha était mort après avoir prêché les divers sutras exposés pendant les quarante et quelques années*, sans pouvoir enseigner le Sutra du Lotus au cours de ses huit dernières années, qui aurait continué à faire des offrandes à ces shravakas ? Maintenant, ils seraient sans doute dans le monde des esprits faméliques*.
[...] Lorsque l'esprit d'un homme quitte le corps après la mort, un esprit maléfique peut s'en emparer et détruire sa descendance. C'est ce que l'on entend en parlant des esprits faméliques* qui se dévorent eux-mêmes. A l'inverse, si une personne avisée loue le Sutra du Lotus et en recouvre le défunt, alors, bien que sa dépouille demeure, son esprit devient le Corps du Dharma*.
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Le Sutra dit aussi : "Il y a dix filles-démones, dont la première s'appelle Lamba... [Le Bouddha leur dit : ] "Vous obtiendrez une bonne fortune inestimable rien qu'en protégeant ceux qui gardent le Titre du Sutra du Lotus."(réf.) Ainsi, le monde des esprits affamés contient la totalité des dix mondes-états.
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Ces Grands-patriarches du Mont Hiei sont non seulement les ennemis abjects du Bouddha Shakyamuni, du bouddha Taho et des bouddhas des dix directions, mais sont également ceux qui aveuglent les êtres vivants, bloquent l’entrée des trois mondes-états vertueux (divinités, humains, asuras), et ouvrent la voie aux trois mondes-états démoniaques (enfer, esprit faméliques, animaux). Comment les diverses divinités, protectrices du Sutra du Lotus telles que Bonten, Taishaku, Nitten, Gatten, ainsi que les quatre Rois du Ciel, pourraient-elles faire autrement que de les punir  ?
Souverains de notre pays (Minobu, février 1275)

Chaque caractère de ce Sutra [du lotus] est, sans aucune exception, un bouddha de l'Éveil parfait, mais nous, personnes ordinaires, regardant le Sutra avec les yeux du commun des mortels, n'y voyons qu'une simple suite de caractères. Le Gange est perçu par les esprits faméliques* comme une rivière de flammes, par les êtres humains comme de l'eau, et par les êtres célestes comme de l'amrita. L'eau est la même, mais elle semble différente selon les capacités liées au karma des individus.
Réponse au nyudo Soya (Minobu, mars 1275, à Soya Kyoshin)

Tous les caractères utilisés pour écrire le Sutra du Lotus sont des bouddhas vivants. Mais, avec nos yeux de simples mortels, nous ne les voyons que comme des caractères. C'est comparable à la vision du Gange. Les esprits faméliques* y voient une rivière de flammes  ; les êtres dans le monde-état des hommes d'humanité y voient de l'eau ; et les êtres dans le monde-état du ciel y voient le doux nectar d'ambroisie. L'eau est toujours la même, mais chaque être la voit de façon différente, en fonction de ses propres rétributions karmiques.
[...] Mon logis était une cabane de chaume délabrée au milieu d'un champ envahi par les mauvaises herbes, où l'on ensevelissait les morts. La pluie coulait par le toit et les murs ne protégeaient pas du vent. Jour et nuit, j'entendais seulement le son du vent sifflant jusque dans mes oreilles, et je n'avais d'autre vision chaque matin que celle de la neige recouvrant à perte de vue les chemins. J'avais l'impression d'être tombé tout vif dans le monde des esprits faméliques* et d'avoir été précipité dans l'un des enfers froids.
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

Parmi les disciples du Bouddha, il y en eut un du nom de Maudgalyayana. Son père se nommait Kissen Shishi et sa mère, Shodai-nyo. Après la mort, sa mère tomba dans le monde des esprits faméliques*. Tant que Maudgalyayana resta un simple mortel, il n'en eut pas conscience et n' avait donc aucune raison d'en souffrir. Mais lorsque, une fois devenu disciple du Bouddha, il parvint au stade d'arhat et acquit la vision divine, il aperçut sa mère dans le monde des esprits faméliques*. Voyant cela, il lui fit des dons de boisson et de nourriture mais qui tous se changeaient en flammes et ne faisaient qu'alimenter ses souffrances.
La consécration d'une statue du bouddha (Minobu, le 15 juillet 1276 à Shijo Kingo)

Maudgalyayana, disciple du Bouddha, tenta de sauver sa mère Shodai-nyo mais il n'y parvint pas et elle demeura au monde-état des esprits faméliques*. Le moine Sunakshatra était un fils de l'Honoré du Monde, et pourtant il tomba dans l'enfer avici. Ainsi, même en faisant soi-même tous les efforts possibles pour sauver les autres, il reste difficile de les sauver des graves rétributions karmiques qu'ils ont eux-même créées.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Quand le Pratiquant du Sutra du Lotus exposera les erreurs de ces moines, ils inciteront leurs adeptes à le dénoncer, à le maltraiter, à le battre ou à le faire emprisonner, à lui confisquer ses terres, à l'exiler ou à le faire décapiter. Mais, en dépit de ces persécutions, il poursuivra sans se décourager sa propagation. Dans le même temps, le dirigeant qui le persécutera devra faire face à une rébellion, ses sujets s'entre-dévoreront comme des démons affamés.
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

Le père de Maudgalyayana s'appelait Kissen Shishi, et sa mère Shodai-nyo. Parce qu'elle avait été dominée par l'avidité et l'avarice, elle était tombée, après sa mort, dans le monde des esprits faméliques*, mais le vénérable Maudgalyayana parvint à l'en libérer et c'est là l'origine des cérémonies d'urabon. Voici comment cela se passa. Sa mère étant tombée dans le monde de l'avidité, elle subissait de grandes souffrances, mais Maudgalyayana, simple mortel, n'avait aucun moyen de le savoir.
[...] Ayant acquis la vision divine, il [Maudgalyayana] pouvait voir tout ce qui se passe dans l'ensemble d'un système majeur de mondes, avec autant de clarté que si cela se reflétait dans un miroir limpide. Son œil percevait ce qui a lieu sous la terre et il pouvait voir dans les trois mauvaises voies [les états d'enfer, d'avidité et d'animalité] aussi facilement que lorsque, les yeux posés sur l'eau gelée d'un étang, nous voyons les poissons nager sous la glace, éclairés par le soleil du matin. Ainsi, en baissant les yeux, il vit que sa mère était prisonnière du monde des esprits faméliques*.
[...] Maudgalyayana suivit précisément les instructions du Bouddha, et il en résulta que sa mère fut libérée du monde des esprits faméliques* dans lequel elle était condamnée à souffrir pendant un kalpa.
Sur les cérémonies d'urabon (Minobu, le 13 juillet 1279  ? (1277 ou 1280)

De même que tous les cours d'eau se jettent dans le grand océan, tous les malheurs possibles s'abattront sur ce pays et se multiplieront comme les plantes et les arbres prolifèrent en montagne.
Les trois calamités frapperont, mois après mois, et les sept désastres apparaîtront, jour après jour. La famine se déclarera et le pays sera la proie des esprits faméliques*. Partout, les épidémies se succéderont, et le pays se changera en état d'enfer. La guerre y éclatera, et il deviendra le domaine des ashuras. Ignorant leur lien de parenté, frères et sœurs se prendront mutuellement pour mari et femme, et le pays deviendra le domaine de l'animalité. En pareil cas, ce n'est pas après la mort que l'on tombe dans les trois mauvaises voies, mais, de son vivant, on voit tomber le pays dans lequel on vit dans les quatre états les plus bas.
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280, à Akimo to)

Qui d'autre qu'un fils aurait pu faire pareil voyage pour retrouver son père  ? Le vénérable Maudgalyayana libéra sa mère de l'enfer des esprits faméliques*, et Jozo et Jogen persuadèrent leur père de rejeter ses croyance erronées. Voilà l'exemple de bons enfants, qui furent un trésor pour leurs parents.
Le trésor d'un enfant dévoué à ses parents (Minobu, été 1280 à Sennichi-ama)

Toutefois, nous, simples mortels, sommes depuis longtemps sous l'emprise du Démon du sixième Ciel. Il nous a gardés prisonniers des mondes-états d'enfer, des esprits faméliques* et des animaux, sans un instant de répit, jour et nuit, nous sommes torturés par les gardiens de l'enfer. Mais si, d'une façon ou d'une autre, nous parvenons à nous placer sous la protection du Sutra du Lotus, le Bouddha Shakyamuni et les bouddhas des dix directions nous traiteront comme leurs enfants, et même les divinités célestes Bonten et Taishaku auront peur de s'approcher de nous.
Jozo et Jogen (Minobu, 27 septembre 1280 à Matsuno ? )

Une femme du nom de Shodai-nyo, tombée par sa propre faute dans les voies de l'avarice et de l'avidité, était prisonnière du domaine des esprits faméliques*, mais elle fut sauvée par son fils Maudgalyayana et parvint grâce à lui à s'en libérer (réf.). Ainsi ce sutra a de bonnes raisons de dire que certains enfants sont ésor pour leurs parents.
Le don de saké clair (Minobu, le 13 janvier 1281à Ueno-ama Gozen)

 
voir également : l'état d'avidité, les trois mauvaises voies, les quatre mauvaises voies, samsara

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