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Extraits de gosho sur

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triple vérité (santai) : ku (non- substantialité) - ke (temporalité) - chu (médianeté)


Toutefois, les enseignements du Bouddha sont d'une grande diversité. Est-ce parce que les pensées des êtres humains sont également très diverses  ? Quoi qu'il en soit, Shakyamuni enseigna pendant cinquante ans. Au cours des quarante et quelques premières années, il exposa successivement : le Sutra Kegon* dans lequel il est dit : "L'esprit, bouddha et tous les êtres vivants n'appartiennent pas à trois catégories distinctes" ; les sutras Agama*, énonçant les principes de souffrance, non-substantialité, impermanence, et non-moi ; le Sutra Daijuku qui affirme que l'on ne peut dissocier le pur de l'impur ; le Sutra Daibon hannya qui énonce les principes d'identification mutuelle et de non-dualité ; et les sutras Muryoju, Kammuryoju et Amida, qui parlent de la renaissance sur la Terre de la béatitude parfaite. Tous ces enseignements furent très clairement exposés afin de sauver tous les êtres humains aux périodes du Dharma correct, du Dharma formel et des Derniers jours du Dharma.
Encouragements à une personne malade (13 décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro, le père de Nanjo Tokimitsu)

Le Sutra Kegon* énonce le principe que la conscience seule crée le monde phénoménal ; les sutras Hannya* enseignent qu'il y a dix-huit sortes de non-substantialité  ; le Sutra Vairocana* définit les cinq aspects de la méditation pour parvenir à la bodhéité, et dans le Sutra Kammuryoju se trouve le principe de la renaissance sur la Terre pure. Mais le principe de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence (sokushin jobutsu), contenu dans le Sutra du Lotus, les dépasse tous.
L'essentiel du chapitre Yakuo (1265-  ? peut-être à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Il est dit dans le premier volume du Sutra Vairocana : Maître des secrets (note), il existe une pratique du Mahayana qui éveille une perception détachée des phénomènes et amène à comprendre que les phénomènes n'ont pas de nature intrinsèque. Pourquoi cela  ? Parce que dans les temps passés, ceux qui pratiquaient cette Voie parvinrent à observer la conscience alaya et ce qui est emmagasiné en elle, et prirent conscience de l'aspect illusoire de la nature individuelle."
Dans le même sutra, on lit : "Maître des secrets, les hommes dans cette Voie, abandonnant la recherche du non-moi, parvinrent au stade où l'esprit est libre et réalise que son existence individuelle n'a fondamentalement jamais connu de naissance [ou de mort]."
Il y est dit encore : "Ku [la vacuité] est par nature distinct des six organes des sens et de leurs six objets. Sans forme, ni limites, il est une sorte de non-substantialité qui transcende toute théorie. Il représente l'absence ultime de nature individuelle."
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Pendant plus de cinquante ans, jusqu'à sa mort dans le bosquet de shala, le Bouddha Shakyamuni prêcha la Terre pure du bouddha Vairocana* dans le Sutra Mitsugon ; il purifia trois fois d'innombrables terres dans l'univers en révélant les enseignements provisoires du Sutra du Lotus, et définit les quatre sortes de terres dans le Sutra du Nirvana - la Terre de la résidence commune des êtres éveillés et non-éveillés ainsi que les Terres de transition, de rétribution vraie et de lumière toujours paisible. Toutes ces Terres, aussi bien que la Terre pure du bouddha Amida et la Terre émeraude du bouddha Yakushi* sont en flux constant - croissance, stabilité, déclin et vacuité (ku). Quand le vénérable Bouddha Shakyamuni entre dans le parinirvana, tous les autres bouddhas et leurs terres disparaissent également avec lui.
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Un aveugle ne peut pas voir les caractères de ce Sutra. Aux yeux du commun des mortels, ce ne sont que des mots écrits. Les personnes des deux véhicules y perçoivent la non-substantialité (ku). Les bodhisattvas y trouvent d'innombrables enseignements. Mais le Bouddha, quant à lui, reconnaît, en chacun des caractères [du Sutra], un vénérable Shakyamuni doré.
Réponse au nyudo Soya (Minobu 3ème mois 1275, à Soya Kyoshin, Horen Nichirai)

Au niveau supérieur se trouvent les auditeurs-shravakas. Les auditeurs sont ceux qui, comme Shariputra ou Mahakashyapa, non contents d'observer les deux cent cinquante préceptes et de pratiquer la méditation libre de toute illusion, ont profondément médité sur la souffrance, la non-substantialité, la non-permanence et le non-soi. Ils ont éliminé toutes les illusions de la pensée et du désir liées au monde des trois plans, et peuvent se déplacer tout à fait librement dans l'eau ou le feu. C'est pourquoi Bonten et Taishaku les assistent [...] Quant aux caractères du Sutra du Lotus, un aveugle ne les voit pas du tout. Les yeux d'un simple mortel les voient de couleur noire. Les personnes des deux véhicules y perçoivent la non-substantialité. Les bodhisattvas les voient de différentes couleurs, tandis que ceux dont les graines de la bodhéité sont arrivées à maturité les reconnaissent comme des bouddhas. C'est pourquoi il est dit dans le Sutra : "Ceux qui garderont ce Sutra garderont le corps du Bouddha."
Lettre à Horen (Minobu, le 4e mois de 1275 à Soya Kyoshin)

En examinant les textes des sutras Vairocana*, Kegon* et des autres sutras, nous ne découvrons pas un mot, pas un point qui ressemble aux passages du Sutra du Lotus cités plus haut. Certes, ils affirment parfois que les sutras du Mahayana sont supérieurs à ceux du Hinayana, ou que les doctrines bouddhiques sont plus profondes que les enseignements séculiers ; ils vantent parfois la notion de Voie du milieu [chu] en l'opposant à divers concepts tels que la non-substantialité de tous les phénomènes [ku], ou l'idée qu'ils n'ont qu'une existence temporaire [ke]. Mais en fait, ils sont comme les roitelets de petits royaumes qui, lorsqu'ils s'adressent à leurs sujets, parlent d'eux-mêmes comme de grands rois. C'est le Sutra du Lotus qui, comparé à ces divers dirigeants, mérite véritablement le titre de Grand Roi.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

L'école Hosso enseigne que tous les phénomènes naissent seulement de l'esprit, mais ont une existence réelle. D'innombrables branches différentes se rattachent aux enseignements du Mahayana, mais, dans la mesure où elles souscrivent à cette idée - que l'esprit seul donne naissance à tous les phénomènes mais que les phénomènes ont une existence réelle -, on pourrait les considérer comme une seule école. L'école Sanron enseigne que tous les phénomènes naissent uniquement de l'esprit et qu'ils sont sans existence réelle. Là encore, il y a d'innombrables écoles du Mahayana, mais, dans la mesure où elles souscrivent à cette idée - que l'esprit seul est à la source de tous les phénomènes, et que les phénomènes n'ont pas d'existence réelle -, on peut considérer qu'elles constituent une même école. Ainsi, toutes ces écoles mettent l'accent sur l'une ou l'autre des deux vérités partielles du Mahayana : que les phénomènes ont une existence réelle, ou qu'ils sont, par nature, non-substantiels (ku) [...] Par son contenu, le Sutra Vairocana* n'est plus même pas comparable aux sutras Kegon* ou Hannya*. Mais, parce que tant de personnes de haut rang ont foi en ce Sutra Vairocana*, la situation ressemble à celle d'un roi amoureux d'une femme d'humble condition. Le Sutra Vairocana* est comparable à une femme d'origine modeste, parce que ses principes ne vont pas au-delà de la notion de la Voie du milieu, [considérant la vraie nature de toute chose comme] indépendante de la non-substantialité (kutai) et de l'existence temporaire (ketai). Quant aux lettrés et aux maîtres qui adhèrent au Sutra Vairocana*, ils sont comparables à un roi parce qu'ils commandent le respect et exercent une grande influence sur le peuple.
Lettre à Shomitsu-bo ( Minobu, 1277 à Shomitsu-bo)

Ceux qui entendent le titre du Sutra Kegon* s’éveillent à la médianeté simple et à la médianeté non-simple. Ceux qui entendent le titre du Sutra Vairocana*, des sutras aux doctrines diverses et des sutras de la sagesse s’éveillent soit au principe de la vacuité analytique (shakku*), soit à celui de la vacuité substantielle (taiku*), soit à celui de la vacuité simple (tanku*), ou encore à celui de la vacuité non-simple (futanku*), ou au principe de la médianeté simple (tanchu*) ou de la médianeté non-simple (futanchu*). Ils n’ont cependant pas encore entendu les bienfaits (kudoku) de l’Éveil merveilleux de la présence mutuelle des dix mondes-états, cent mondes-états, mille ainsi, trois mille domaines. Tant que ce principe n’a pas été prêché, ils ne sont qu’hommes ordinaires au degré de l’identité de principe (ri-soku*) extérieure au Sutra du Lotus. Les bouddhas et bodhisattvas (mentionnés dans) ces sutras ne parviennent pas encore au degré de l’identité de dénomination (myoji-soku*) du Sutra du Lotus. A plus forte raison, sans en réciter le Titre, comment pourraient-ils parvenir à l’identité de contemplation (kangyo-soku*)  ?
Réponse à Messire Soya entré dans la voie (Minobu, 11e mois de la 3ème année de Kenji (1277) au nyudo Soya)

 

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