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Extraits de gosho sur

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dix modalités d'expression de la vie - dix nyoze

Si un sage éveillé au Sutra du Lotus effectue la cérémonie d'offrande aux reliques d’un défunt, celui-ci devient le Corps du Dharma*. C’est ce que l’on appelle "dès ce corps" (shojin). Le sage fait revenir dans les reliques son aspect spirituel disparu et transforme cet esprit en cœur du bouddha. C’est ce que l’on appelle jobutsu (devenir bouddha). Les mots "dès ce corps" (shojin) se rapportent à l'élément "nom et forme" (myo shiki, nama rupa), "jobutsu (devenir bouddha) se rapporte à l'élément "esprit". La forme et l’esprit du défunt, transformés, deviennent sagesse mystique et objet mystique de la sagesse. Autrement dit, c'est l'atteinte de la bodhéité dès ce corps" (sokushin jobutsu). Pour cette raison, dans le Sutra du Lotus, il est dit : "pour les multiples dharmas ainsi est leur aspect (nyoze so), ainsi est leur nature (nyoze sho), ainsi est leur entiereté (nyoze tai) [chapitre II]
L’ouverture des yeux des images sculptées ou peintes (Kamakura 1264)

Les sutras antérieurs au Sutra du Lotus ont deux défauts. Premièrement "en enseignant que les dix mondes-états sont séparés les uns des autres, ils ne dépassent pas le stade des enseignements provisoires."(réf.) Autrement dit, ils ne révèlent pas le principe d'ichinen sanzen, ni le principe de "rejeter le provisoire pour révéler le définitif", ni la possibilité, pour les personnes des deux véhicules d'atteindre la bodhéité, principes qui découlent tous de la définition des dix modalités (nyoze) donnée dans le chapitre Hoben (II) de l'enseignement théorique*.
[...] C'est le principe de la cause fondamentale (honnin-myo) et de l'effet fondamental. Il enseigne que les neuf autres états sont tous présents dans l'état de bouddha depuis le temps sans commencement et que l'état de Bouddha est éternellement inhérent aux neuf autres états. C'est le véritable sens de l'inclusion mutuelle des dix mondes-états, des cent mondes et mille modalités, le vrai principe d'ichinen sanzen.
Le coeur du chapitre Juryo
(17 avril 1271 ou 1272)

Question. - Il est dit au chapitre Hoben* (II), dans le premier volume du Sutra du Lotus  : "l'aspect réel de tous les phénomènes ne peut être compris et partagée que par des bouddhas. Cette réalité consiste en l'apparence, la nature... et leur cohérence* de 1'origine jusqu'à la fin."(réf.) Quel est le sens de ce passage  ?
Réponse. - Il signifie que tous les êtres et leur environnement dans chacun des dix mondes-états - du plus bas, l'état d'enfer, au plus élevé, l'état de bouddha - sont tous sans exception les manifestations de Myoho Renge Kyo. S'il y a environnement, un sujet s'y trouve nécessairement. Zhanlan* déclare  : "Le sujet (shoho) aussi bien que son environnement (eho) sont toujours des manifestations de Myoho Renge Kyo."(réf.) Il dit encore  : "L'aspect réel se révèle immanquablement dans tous les phénomènes, et tous les phénomènes possèdent immanquablement les dix modalités d'expression de la vie (nyoze). Les dix modalités opèrent immanquablement dans les dix mondes-états et les dix mondes-états caractérisent immanquablement à la fois le sujet et son environnement."(réf.) Et  : "Le sujet et l'environnement de l'enfer sont contenus tous deux dans la vie du bouddha. Par ailleurs, la vie et l'environnement du Bouddha ne transcendent pas la vie des personnes ordinaires."(réf.) Des explications aussi précises ne permettent aucun doute. Ainsi, toute vie dans l'univers est clairement Myoho Renge Kyo. Même les deux bouddhas, Shakyamuni et Taho, sont les fonctions de Myoho Renge Kyo qui apparurent pour dispenser à l'humanité les bienfaits de ce Dharma. Ils prirent la forme des deux bouddhas et, assis côte à côte dans la Tour aux Trésors, marquèrent leur accord en hochant la tête.
La véritable réalité de la vie (Sado - Ichinosawa, mai 1273 à Sairen-bo)

Mais qu'entend-on par "la sagesse" de tous les bouddhas  ? C'est le principe de shoho jisso [l'aspet réel est tous les phénomènes] que Shakyamuni expliqua par les dix modalités (dix nyoze) d'expression de la vie. En quoi consiste ce principe  ? C'est Namu Myoho Renge Kyo... Zhiyi* écrivit : "Le profond principe de jisso (aspect réel) est le Dharma primordial (atemporel) de Myoho Renge Kyo". La véritable réalité manifestée dans tous les phénomènes est représentée par les deux bouddhas Shakyamuni et Taho. Taho représente tous les phénomènes et Shakyamuni, l'aspect réel. Les deux bouddhas symbolisent également kyo [l'objet] et chi [le sujet]. Le bouddha Taho représente l'objet et Shakyamuni, le sujet. Bien qu'ils soient deux, ils ne font qu'un dans l'Éveil du Bouddha.
Les désirs mènent à l'Éveil (Sado, le 2 mai 1272 ; à Shijo Kingo)

Les textes bouddhiques et non bouddhiques admettent l'utilisation d'images sculptées dans le bois, ou peintes, comme objets de vénération, mais Zhiyi* et ses disciples furent les premiers à clarifier le principe qui sous-tend cet usage. Si un morceau de bois ou de papier n'était pas doté à la fois d'une nature non-matérielle et d'une nature matérielle, ou s'il était privé de la "cause latente" [nyoze in] qui peut lui permettre de manifester une caractéristique spirituelle, il serait vain d'en faire un objet de vénération.
Question - Sur quel texte vous appuyez-vous pour affirmer qu'une plante, un arbre ou un pays manifestent la cause et l'effet ou les dix modalités  ?
Réponse - Il est dit dans le cinquième volume du Maka Shikan  : "Un pays de ce monde possède aussi les dix modalités. Ainsi les mauvais pays possèdent apparence [nyoze so], nature [nyoze sho], entité [nyoze tai], pouvoir [nyoze riki], etc." On trouve dans le volume six du Shakusen : "L'apparence [nyoze so] n'existe que dans le matériel, la nature [nyoze sho], n'existe que dans le non-matériel. L'entierté [nyoze tai], le pouvoir [nyoze riki], la production [nyoze sa] et la condition [nyoze en] combinent à la fois le matériel et le spirituel ; la cause interne [nyoze in] et l'effet latent [nyoze ka] n'ont d'existence que non-matérielle ; la rétribution [nyoze ho] n'existe que dans ce qui est matériel." Il est dit dans le Kongobei Ron : "Une plante, un arbre, un galet, un grain de poussière - tout cela possède la nature de bouddha à l'état latent, en même temps que les autres causes et conditions nécessaires pour atteindre la bodhéité."
[...] Il est vrai que l'atteinte immédiate de la bodhéité est révélée dans les enseignements antérieurs au Sutra du Lotus, mais ils ne mentionnent pas le fait que le Bouddha Shakyamuni ait enseigné à ses disciples dans le lointain passé de sanzen jintengo* et de gohyaku jintengo*. Par conséquent, ils n'indiquent pas quand l'enseignement du Bouddha commença ni quand il finit. A première vue, le Sutra Kegon* semble appartenir aux deux plus élevés des quatre enseignements [bekkyo et engyo] et le Sutra Vairocana* à tous les quatre à la fois. Mais ces sutras entrent en fait dans la catégorie des enseignements tripitaka (zogyo) [destinés aux auditeurs et aux pratyakabuddhas] et de l'enseignement commun (tsugyo) [hinayana et du Mahayana provisoire* destiné aux disciples des trois véhicules], les deux catégories les moins élevées, parce qu'ils n'exposent pas les trois conditions requises pour atteindre la bodhéité : la nature de bouddha innée [nyoze sho], le potentiel [nyoze riki] pour la réaliser et la cause externe [nyoze en] qui lui permet de se développer. Comment peut-on alors définir ces sutras comme la graine de la bodhéité  ?
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Question. S'il en est ainsi, peut-on dire que tous les êtres vivants sont, y compris nous-mêmes, simples mortels, des ainsités du Dharma Merveilleux dans son intégralité  ?
Réponse : Absolument. Il est dit dans le Sutra : "La réalité de tous les phénomènes consiste en l'apparence (so), la nature (sho)... et leur cohérence* de 1'origine jusqu'à la fin."(réf.)
Le Grand-maître Zhanlan commente cela de la manière suivante  : "La véritable ainsité se révèle immanquablement dans tous les phénomènes, et tous les phénomènes possèdent immanquablement les dix modalités d'expression de la vie. Les dix modalités (nyoze) sont immanquablement en jeu dans les dix mondes-états et les dix mondes-états comprennent, immanquablement, à la fois le sujet et son environnement." Zhiyi fait ce commentaire : "Tous les phénomènes comportant les dix modalités, les dix mondes-états et les trois mille mondes sont les ainsités du Sutra du Lotus."(réf.)
L'ainsité du Dharma Merveilleux (Sado, 1273   ? à Sairen-bo)

Zhanlan* déclara  : "Comment serait-il possible de trouver la Terre de la lumière éternelle ailleurs qu'à Bodh-Gaya  ? Notre monde saha n'existe pas en dehors de la Terre de Bouddha."(réf.) Il dit aussi  : "L'aspect réel se révèle immanquablement dans tous les phénomènes, et tous les phénomènes possèdent immanquablement les dix modalités. Les dix modalités opèrent immanquablement dans les dix mondes-états, et les dix mondes-états caractérisent immanquablement à la fois le sujet et son environnement."(réf.) On lit dans le Sutra du Lotus  : "L'aspect réel de tous les phénomènes ne peut être compris et partagée que par les bouddhas. Ses modalités sont l'apparence [nyoze so], la nature [nyoze sho].., et leur cohérence* de 1'origine jusqu'à la fin". Dans le chapitre Juryo* (XVI), il est dit  : "Le temps est sans limite ni borne... depuis que j'ai réellement atteint la bodhéité." Ici, "je" représente tous les êtres humains dans les dix mondes-états. Tous les êtres humains dans les dix mondes-états possèdent de manière inhérente, l'état de bouddha. ils habitent donc dans la Terre pure. Il est dit dans le chapitre Hoben* (II) : "les phénomènes sont des manifestations du Dharma et les aspects changeants du monde sont par essence éternels." Les vies et morts sont les manifestations constantes de la vie éternelle qui se poursuit à travers les trois phases de l'existence. Il n'y a aucune raison ni de s'en plaindre, ni de s'en étonner. So [l'aspect apparent] équivaut à hatchi so [les Huit époques de l'existence d'un bouddha]. Et les Huit époques de l'existence d'un bouddha elles-mêmes sont soumises au Dharma de la naissance et de la mort. S'éveiller à cette vérité, c'est cela atteindre la bodhéité par la pratique du Sutra du Lotus.
Enfer et bodhéité (Minobu, le 11 juillet 1274 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Pourtant, ce n'est pas moi Nichiren, qui fis ces trois déclarations importantes. Ce fut plutôt, à chaque fois, l'esprit du Bouddha Shakyamuni qui s'empara de moi pour me faire agir ainsi. Et, pour avoir personnellement connu cette expérience, je suis transporté de joie. C'est là le principe primordial d'ichinen sanzen enseigné dans le Sutra du Lotus. Quelle est la signification du passage du Sutra dans lequel il est dit : "Les aspects [de la réalité de tous les phénomènes] sont l'apparence  ? "(réf.) Parmi les dix modalités d'expression de la vie, nyoze so [l'apparence] est la plus importante. C'est pourquoi le Bouddha apparaît en ce monde. Les sages peuvent lire les présages et ce qu'ils annoncent, comme les serpents connaissent les moeurs des serpents."
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Cela est expliqué dans le premier volume du Sutra du Lotus où il est dit : "Le véritable aspect de tous les phénomènes [shoho jisso] ne peut être compris et partagé qu'entre bouddhas."(réf.) Dans l'expression "ainsi est 1'égalite totale de 1'origine et de la fin" (hon maku kyo to), "l'origine" désigne la racine du mal comme du bien, et "la fin" désigne le fruit, bénéfique ou nuisible. On appelle bouddha ceux qui sont pleinement éveillés à la nature du bien et du mal, depuis la racine jusqu'aux branches et aux feuilles. Zhiyi* indique  : "La vie à chaque instant est dotée des dix mondes-états."(réf.) Guanding* affirme  : "Le Bouddha considérait cette doctrine comme la raison ultime [de sa venue en ce monde].
Le kalpa de déclin (Minobu, peu après 1276, à un membre du clan du défunt nyudo Takahashi Rokuro Hyoe)

Il est dit dans le chapitre Hoto* (XI) : "Toute l'Assemblée s'éleva et se retrouva dans les Airs." Tous les bouddhas, bodhisattvas et grands sages, ainsi que les huit groupes d'êtres sensibles des deux mondes cités dans le premier chapitre du Sutra du Lotus, tous sans exception résident dans ce Gohonzon. Illuminés par les cinq caractères du Dharma Merveilleux, ils révèlent la nature de bouddha qu'ils possèdent de manière inhérente. C'est là l'objet fondamental de vénération. Le Sutra définit ce principe par la phrase  : "Tous les phénomènes révèlent la véritable réalité"(réf.) (shoho jisso). Zhanlan* déclare  : "L'aspect réel est immanquablement présent dans tous les phénomènes ; dans tous les phénomènes sont immanquablement en jeu les dix modalités d'expression de la vie (nyoze). Ces dix modalités opèrent immanquablement dans les dix mondes-états et les dix mondes-états caractérisent immanquablement à la fois le sujet et son environnement."(réf.) Zhiyi* déclare  : "Le principe profond de l'"aspect réel" est le Dharma originel de Myoho Renge Kyo." Le Grand-maître* Saicho* écrivit  : "La réalité d'ichinen sanzen est le Bouddha qui a obtenu l'Éveil par lui-même et ce Bouddha n'est doté d'aucun attribut extraordinaire."(réf.) Par conséquent, ce Gohonzon est le mandala suprême sans précédent, car pendant plus de deux mille deux cent vingt ans après la mort du Bouddha, il ne fut jamais révélé.
Le Véritable Aspect du Gohonzon (Minobu, 23 août 1277, à Dame Nichinyo)

Question : Quels sont les passages scripturaires qui sont à la base de la doctrine ichinen sanzen (Une pensée contient trois mille conditions possibles de vie)  ?
Réponse : Comme je vais le montrer, il y a deux sortes de textes. Il est écrit dans le chapitre des Moyens salvifiques : "La véritable réalité de chaque chose réside dans les dix modalités d'expression de la vie" (nyoze)", et plus loin, un autre autre passage : "Tous les bouddhas et les Vénérables sont venus dans ce monde parce qu’ils voulaient faire connaître la sagesse du Bouddha à tous les êtres vivants."
Trois grands Dharmas cachés (Minobu, le 27  ? avril 1281 à Ota Kingo)

 

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