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Extraits de gosho sur

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DICTIONNAIRE
 
nature des dharmas - nature du Dharma

Deuxièmement, « ainsi est l’aspect » (nyo ze so), l'aspect par lequel se manifestent la couleur et la forme conditionnées de notre corps. L’aspect (so), la nature (sho), l'entierté (tai), l’énergie (riki) et les autres éléments des dix ainsi, indiquent que tous les dix mondes-états (jikkai) sont conditionnés, ce qui exprime la vérité de la conditionnalité (ketai). En lisant nyo ze so et le contemplant de la sorte, notre corps devient le Corps de Manifestation de l’Ainsi-Venu (ojin, nirmanakaya). On l’appelle également délivrance (gedatsu). Troisièmement, « l’aspect ainsi est » (so nyo ze) indique la Voie du milieu (chutai), la forme du Corps du Dharma* (hoshin, Dharmakaya). En lisant so nyo ze et le contemplant de la sorte, notre corps devient le Corps du Dharma* de l’Ainsi-Venu. On l’appelle également Voie du milieu (chutai) ou nature du dharma du paranirvana (extinction suprême), jakumetsu (extinction sereine). Ces trois permutations expriment aussi bien les Trois Corps (sanjin, trikaya*), que la triple vérité (santai*) ou que les trois propriétés du Corps de Bouddha*.
[...] Si on applique la triple contemplation de l'unité, ichinen sanzen, au Sutra du Lotus, on s’éveille au fait que son propre corps est l’Ainsi-Venu de l’Éveil originel. A cet instant, les nuages de l’ignorance se dissipent, dévoilant la lune de la nature du Dharma ; les rêves illusoires s’évaporent, remplacés par la pleine lune de l’Éveil originel. Alors, le corps physique des parents procréateurs, bien qu'entravé par les mauvaises passions,  devient l’Ainsi-Venu existant à l’origine et présent en permanence. C’est ce que l’on nomme devenir bouddha dès ce corps (sokushin jobutsu), identité des désirs terrestres et de la bodhéité (bonno soku bodai), identité des vies/morts et du nirvana (shoji soku nehan). A ce moment, les mondes des dharmas, éclairés, apparaissent. Chacun d’entre eux,  montre le principe unique de la Voie du milieu (chutai), selon lequel l’Éveillé et les êtres son Un.
La doctrine d’Ichinen Sanzen, 1258

Si une personne adhère ainsi au Sutra du Lotus, elle contraindra les divinités, les dragons, toutes les autres sortes d'êtres non humains, aussi bien que les grands bodhisattvas, à lui obéir. Et cela n'est pas tout : son corps physique, avant d'être parvenu à la bodhéité, obtiendra l'oeil du bouddha comme une personne arrivée au terme de cette recherche ; et sa chair commune, existant dans le domaine du conditionné, se revêtira de la parure sacrée libre de tout conditionnement. Alors, cette personne n'aura plus besoin de craindre les trois voies (note) ou de trembler devant les huit difficultés. Elle montera au sommet de la montagne des sept expédients et chassera les nuages des neuf mondes-états. Dans un jardin dont le sol est sans souillure, les fleurs s'épanouiront, et, dans le ciel de la nature du Dharma, la lune répandra sa lumière brillante.
Questions et réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura ? mars 1263 ? à Nichiji ?)

Mais puisque vous avez beaucoup de mal à comprendre, laissez-moi vous donner un exemple. Myoho Renge Kyo est l'état de bouddha de tous les êtres vivants. L'état de bouddha est la nature du Dharma, et la nature du Dharma est la bodhéité. L'état de bouddha de Shakyamuni, de Taho et de tous les bouddhas des dix directions ; de Jogyo, de Muhengyo et des autres bodhisattvas Surgis de Terre ; de Fugen, de Manjushri, de Shariputra, de Maudgalyayana et des autres ; de Bonten et de Taishaku ; des divinités Nitten et Gatten  ; des sept étoiles de la Grande Ourse au Nord dans le ciel, des vingt-huit constellations, et des innombrables autres étoiles ; des divinités du Ciel et de celles de la Terre, des dieux-dragons et des huit groupes d'êtres non humains, ainsi que des êtres dans les mondes d'humanité et du ciel, qui se réunirent dans la Grande assemblée pour entendre l'enseignement du Bouddha ; du roi Yama - en bref, l'état de Bouddha que possèdent tous les êtres vivants du domaine où il n'y a plus ni pensée ni absence de pensée, au-delà des nuages, et jusqu'aux régions les plus profondes de l'enfer -, l'état de Bouddha que tous ces êtres possèdent a pour nom Myoho Renge Kyo.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265 ? à un samouraï ? )

Myoho est l’Éveil du sensitif. Renge est l’Éveil du non-sensitif. Le sensitif est l’Éveil de la vie et le non-sensitif est l’Éveil de la mort. L’Éveil de la vie et de la mort désigne la bodhéité du sensitif et du non-sensitif. C’est la raison pour laquelle lorsque nous, les êtres, mourrons, ériger un toba et faire l’offrande de l’ouverture des yeux, c’est l’Éveil de la mort, donc l’Éveil des végétaux. Dans le premier volume du Maka Shikan, il est dit : “Il n’est pas une couleur, pas une odeur qui ne soit dans la voie de la médianeté”. Zhanlan* commente : “Et, de plus, la couleur et l’odeur permettent la Voie du milieu. La nature de bouddha chez le non-sensitif étonne l’oreille et trouble le cœur”. Cette couleur, quelle est-elle, parmi les cinq couleurs  ? Ces dernières - le bleu, le jaune, le rouge, le blanc et le noir - sont traduites par “une couleur”. “Une” exprime la nature des dharmas. C’est en ce sens que Zhanlan traduit par “la couleur et l’odeur permettent la Voie du milieu”. Le Grand-maître* Zhiyi* traduit lui aussi par “qui ne soit dans la voie de la médianeté”. Le “Un” de “Une couleur, une odeur” n’est pas le chiffre “un” par rapport à “deux” ou “trois”. Ce “un” désigne la nature des dharmas de la voie du milieu. En fait, il ne peut pas ne pas comporter dix mondes-états, trois mille, le sujet et environnement. Cette couleur et cette odeur désignent la bodhéité des végétaux, c’est-à-dire la bodhéité de la fleur du lotus. Couleur et odeur, fleur du Lotus ; bien que les mots soient différents, ils désignent le fait que les herbes et les arbres deviennent Bouddha.
Transmission orale sur l’éveil des végétaux (20 février 1272 à Sairenbo)

Par exemple, au début, l’œuf d’un oiseau est liquide. Sans que personne n’intervienne, voilà qu’apparaît un bec, voilà des yeux et, enfin, il peut s’envoler dans le ciel. Nous-mêmes sommes des œufs, plongés dans l’obscurité et dotés de corps vils. Cependant, couvés par notre mère, la récitation de Namu Myohorengekyo, le bec des trente-deux traits apparaît et les plumes des quatre-vingt marques distinctives poussent, nous permettant alors de voler dans le ciel de l'aspect de la pure ainsité. A ce sujet, le Sutra du Nirvana énonce : “L’ensemble des êtres demeure dans l’œuf de l’obscurité et est dénué du bec de la sagesse. L’Éveillé, comme la mère revenant au nid de la cohabitation et des naissances délimitées, brise en le frappant l’œuf de l’obscurité, permettant ainsi à tous les êtres de quitter le nid et de s’envoler dans le ciel de l’ainsité de la nature du Dharma”.
Niike Gosho (Minobu, février 1280 à Niike Saemon no jo)

 

 

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