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Nanjo Tokimitsu

Les mots du Sutra du Lotus sont également brillants et lumineux, radieux et éclatants comme le reflet d'un visage dans un miroir poli, ou l'image de la lune se reflétant à la surface d'un étang d'eau pure. Puisqu'il en est ainsi, comment le décret du Bouddha "Il obtiendra en rétribution la bonne fortune dès cette vie même", ou son édit, "En vérité, il obtiendra des rétributions visibles en sa vie présente"(réf.), pourraient-ils se révéler faux uniquement pour vous, Nanjo Shichiro Jiro* ? Le Bouddha a déclaré que, quand bien même le soleil se lèverait à l'Ouest, quand bien même la lune sortirait du sol, on ne pourrait jamais trouver de mensonge dans ses propos. Par conséquent, l'esprit de votre défunt père est, sans aucun doute, maintenant en présence du vénérable Shakyamuni, et vous-même recevrez de grands bienfaits en cette vie. Comme c'est merveilleux, comme c'est magnifique !
La bonne fortune en cette vie (Minobu, le 19 janvier 1276, à Nanjo Tokimitsu)

Je ne sais comment vous remercier de la sincérité dont vous avez fait preuve en m'envoyant tout cela. En fin de compte, cela démontre quelle foi profonde dans le Sutra du Lotus avait le défunt seigneur Nanjo [votre père]. Car comme le dit le proverbe, c'est par ses ministres que s'exprime la volonté du souverain, et c'est aux actions du fils que l'on reconnaît la sincérité du père. Le défunt seigneur Nanjo doit s'en réjouir, j'en suis certain.
[...] En voyant les offrandes sincères que vous m'avez fait parvenir, je pense que si grande qu'ait pu être l'affection paternelle du défunt seigneur Nanjo à votre égard, il n'aurait sans doute jamais pu imaginer que grâce à votre foi dans le Sutra du Lotus, vous feriez preuve d'une telle loyauté filiale. Même si de son vivant il s'est rendu coupable de quelque faute, et quel que soit le lieu où il se trouve maintenant, votre piété filiale est connue du roi Yama lui-même, aussi bien que de Bonten et de Taishaku. Et comment, désormais, le Bouddha Shakyamuni et le Sutra du Lotus pourraient-ils abandonner votre père  ? Votre dévouement à son égard n'est en rien inférieur à celui du jeune garçon qui libéra son père de ses propres mains.
L'histoire d'Ohashi no Taro (Minobu, le 24e jour du 3e mois intercalaire de 1276 à Nanjo Tokimitsu)

J'étais persuadé que, même si j'étais épargné par la maladie, je mourrais très certainement de faim, et voilà que le blé que vous avez envoyé m'est parvenu. Dans ces conditions, il est encore plus précieux que de l'or et des bijoux. Le millet de Rida se transforma en un homme d'or. Comment alors le blé que vous, Tokimitsu, m'avez offert pourrait-il ne pas se métamorphoser en caractères du Sutra du Lotus  ? Ces caractères du Sutra du Lotus se changeront en Bouddha Shakyamuni puis en une paire d'ailes qui permettront à votre père défunt [Nanjo Hyoe Shichiro] de s'envoler vers la Terre pure du Pic du Vautour. Ils reviendront vers vous pour vous protéger et vous guider.
Réponse à Tokimitsu (Minobu, le 8 juillet 1278, à Nanjo Tokimitsu)

J'ai bien reçu vos dons pour la cérémonie du 49e jour après le décès de votre fils Nanjo Shichiro Goro. Ils comportaient, comme indiqué sur votre liste, deux rouleaux de cent pièces de monnaie, un sac de riz blanc, un sac d'ignames, du tofu et du konnyaku, un panier de kakis, cinquante citrons, et d'autres choses encore. Pour le repos de votre fils défunt, j'ai récité la totalité du Sutra du Lotus une fois, plusieurs fois la partie Jigage, et des centaines ou des milliers de fois daimoku.
[...] Ces mots du Sutra Muryogi "Au cours des plus de quarante ans écoulés..", sont le sabre et la corde du roi Fudo ou l'arc et les flèches du roi Aizen. Quand le défunt Nanjo Goro a traversé la montagne de la mort et la rivière aux Trois Passages, il fut escorté par des soldats qui repoussèrent les bandits de la montagne des désirs terrestres et les pirates de l'océan des mauvaises actions passées, lui permettant ainsi d'arriver sain et sauf au Pic du Vautour. Ces soldats correspondaient aux mots  : "Au cours des plus de quarante ans écoulés, je n'ai pas encore révélé la vérité."(réf.)
[...] Le défunt Shichiro Goro ne ressemblait en rien aux Japonais d'aujourd'hui. Bien que très jeune encore, il assumait la succession de son père très sage. Il n'avait pas encore vingt ans lorsqu'il commença à réciter Namu Myoho Renge Kyo, et ainsi, il est devenu bouddha. Voilà le sens du passage du Sutra  : "Pas une seule personne ne manquera d'atteindre la bodhéité."(réf.) Si vous souffrez en pensant à ce cher enfant qui vous manque, récitez Namu Myoho Renge Kyo en priant pour renaître au même endroit que Shichiro Goro et que votre défunt mari Nanjo.
[...] En ce Sutra si extraordinaire, le défunt Shichiro Goro avait foi et c'est ce qui lui permit d'atteindre la bodhéité. Aujourd'hui, le 49e jour après son trépas, tous les bouddhas se sont très certainement rassemblés autour de lui sur la Terre pure du Pic du Vautour. Ils l'ont pris dans la paume de leur main pour l'y faire asseoir, lui ont caressé les cheveux ou l'ont serré dans leurs bras, se réjouissant et lui prodiguant mille marques d'affection. Ils l'ont accueilli avec autant de plaisir qu'on en ressent à la vue de la lune qui se lève ou d'un bourgeon qui vient tout juste de fleurir.
[...] Quarante-neuf jours se sont maintenant écoulés depuis la mort de votre fils Shichiro Goro. On a beau savoir que l'impermanence est la règle de toute chose, même une personne qui ne fait qu'apprendre la nouvelle du décès d'un autre a toujours quelque mal à la supporter. Combien plus profond encore doit être le chagrin d'une mère ou d'une épouse  ! Je crois pouvoir imaginer un peu ce que vous ressentez. Que leurs enfants soient encore petits ou plus âgés, même s'ils sont parfois laids ou handicapés, leurs parents les chérissent. Dans votre cas, Goro était un fils, doté, de plus, de toutes les qualités, et il avait un cœur affectueux. Lorsque votre époux, le seigneur d'Ueno, vous a précédé dans la mort, encore dans la force de l'âge, votre peine n'a pas été légère. Si vous n'aviez pas été enceinte de cet enfant, vous auriez peut-être décidé de le suivre à travers feu et eau. Mais lorsque cet enfant naquit, en bonne santé, vous avez senti qu'il était impossible de mettre fin à vos jours et de confier à quelqu'un d'autre la tâche de l'élever. Ainsi, vous avez repris courage et vous avez passé les quatorze ou quinze années suivantes à élever vos enfants. Qu'allez-vous pouvoir faire dans la situation présente  ? Vous pensiez sûrement que vous auriez, à l'avenir, deux fils sur qui compter. Et pourtant, le 5e jour du 9e mois de cette année, le plus jeune de vos fils a disparu, comme la lune cachée par les nuages, comme une fleur emportée par le vent. Vous vous êtes sans doute demandé si c'était un rêve ou une réalité, et vous avez souffert de voir ce rêve durer ; puis vous avez peut-être pressenti que ce rêve était réalité, et quarante-neuf jours déjà se sont écoulés. Et si c'est bel et bien la réalité, comment allez-vous pouvoir la supporter  ?
[...] Détournez-vous de ce monde cruel, quittez-le, confiez-vous maintenant au Sutra du Lotus dans lequel le défunt Shichiro Goro avait foi, et rendez-vous rapidement sur la Terre éternelle et indestructible du Pic du Vautour. Le père de votre fils se trouve au Pic du Vautour tandis que sa mère demeure en ce monde Saha. J'imagine la souffrance que ressent Shichiro Goro dont le cœur se trouve partagé entre vous deux.
Réponse à la mère du seigneur d'Ueno (Minobu, octobre 1280 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Je ne peux m'empêcher de penser à votre fils Goro. Les fleurs tombées hier sont prêtes à refleurir aujourd'hui. Et les herbes séchées sont sur le point de repousser. Pourquoi le regretté Goro ne revient-il pas lui aussi  ? Ah Si Goro pouvait revenir avec les fleurs ou les herbes éphémères, même sans être le poète Hitomaro, nous l'attendrions auprès de ces fleurs  ! Même sans être des chevaux attachés à un piquet, nous ne quitterions plus la prairie !
Le don de saké clair (Minobu, le 13 janvier 1281à Ueno-ama Gozen)

Pour revenir à vous, Ueno Shichiro Jiro, vous êtes un simple mortel, à l'époque des Derniers jours du Dharma, et vous êtes né dans une famille de samuuraïs  ; on pourrait vous considérer comme un homme mauvais, et pourtant votre coeur est celui d'un homme bon. Parce que tous, du plus puissant au plus humble, refusent d'avoir foi en mes enseignements. Ils harcèlent le petit nombre des croyants, leur imposent de lourdes taxes ou confisquent leurs domaines, leurs rizières et leurs champs, et même, dans certains cas, les mettent à mort. Il est donc difficile de croire en mes enseignements, et pourtant votre mère et votre défunt père ont eu le courage d'y adhérer. Maintenant, étant son héritier, vous avez succédé à votre père, et, sans les conseils de quiconque, vous avez également adhéré de tout coeur à ces enseignements. De nombreuses personnes, de haut rang et de basse condition, vous ont fait des remontrances ou vous ont menacé, mais vous avez refusé d'abandonner votre foi.
La preuve du Sutra du Lotus (Minobu, 28 février 1282 à Nanjo Tokimitsu)

 

 

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