| Il y eut autrefois des hommes comme Saicho*, Gishin*, Ennin* et Enchin qui parcoururent dix 
          mille lieues sur les océans à la recherche des enseignements 
          sacrés,  ou qui franchirent toutes les montagnes et rivières 
          du Japon pour contempler les statues du Bouddha qu'ils vénéraient. 
          Dans certains cas,  ils bâtirent des temples au sommet de hautes 
          montagnes pour y préserver ces écritures et ces statues ; dans d'autres cas,  ils construisirent,  au fond de vallées encaissées,  
          des lieux de culte où l'on pouvait vénérer et honorer 
          de tels objets.Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu, 
          juillet 1260)
 Le Japon est un pays auquel convient exclusivement le Mahayana,  
          et,  plus particulièrement dans le Mahayana,  
          il devrait se consacrer uniquement au Sutra du Lotus. On trouve 
          confirmation de cela dans le Yuga 
          Ron,  dans 
          les écrits de Seng-zhao,  
          dans les écrits du prince Shotoku,  
          du Grand-maître* Saicho* et d'Annen. Comprendre cela,  
          c'est comprendre le pays.[...] Sous le 
          règne de l'empereur Kammu,  
          le Grand-maître* Saicho* apparut. Il révéla le véritable sens du Sutra 
          du Lotus en réfutant les enseignements du Hinayana et du Mahayana provisoire*. 
          A dater de ce jour,  les opinions divergentes cessèrent de prévaloir 
          et,  dans le pays entier,  chacun accorda pleinement foi au Sutra 
        du Lotus.
 L'enseignement, 
          les capacités, le temps et le pays (Izu, 
          10 février 1262  ? )
 L'opinion que le Sutra du Lotus fut enseigné pour 
          le bien des personnes des deux véhicules [auditeurs-shravakas et pratyekabuddhas],  
          et non pour les personnes dans l'état de bodhisattva,  
          et que les mots "je n'ai pas encore révélé 
          la vérité"(réf.)  ne concernent que ces personnes des deux 
          véhicules,  était celle du Grand-maître* Tokuichi,  
          un moine de l'école Hosso. 
          Cette opinion fut réfutée par le Grand-maître* Saicho* qui écrivit  : "De nos jours,  un amateur d'aliments 
          de saveur inférieure a 
          composé plusieurs volumes d'écrits falsifiés, offensant 
          le Dharma et calomniant les personnes. Comment pourrait-il ne pas 
          tomber en enfer  ? "(réf.)  Ces critiques 
      sévères eurent pour effet que la langue de Tokuichi se fendit en huit morceaux et qu'il mourut.[...] Lorsque le Grand-maître* Saicho* enseigna le Sutra du Lotus,  le Grand Bodhisattva Hachiman lui fit don d'une robe pourpre,  et quand le moine Kuya récita le Sutra du Lotus,  la grande divinité 
          du sanctuaire Matsuo fut protégée 
          du vent froid.
 Questions et 
      réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura ? mars 1263 ? à Nichiji ?)
 Mais,  en pensant que toutes les bonnes actions se valent,  
          les gens accomplissent des gestes de petite bonté sans comprendre 
          qu'ils commettent du même coup un grand mal. Aussi,  lorsqu'ils 
          voient se délabrer des sanctuaires associés à Saicho*,  
          à Ennin* et à d'autres Grands-maîtres,  ils les laissent tomber 
          en ruines sous prétexte que ces petits temples ne sont pas consacrés 
      au Nembutsu. Encouragements 
          à une personne malade (décembre 
      1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)
 Nous voyons 
        là qu'il faudrait accepter ce qui est clairement établi 
        dans le texte des sutras,  mais rejeter tout ce qui ne peut être 
        soutenu par le texte. Le Grand-maître* Saicho* dit  : "Fiez-vous aux enseignements du Bouddha,  et non aux enseignements 
        transmis oralement"(réf.),  
        ce qui exprime la même idée que le passage du commentaire 
        de Zhiyi*. 
        Et le bodhisattva Nagarjuna dit  : "Fiez-vous aux traités qui sont fidèles au sutra  ; ne vous fiez pas aux traités qui déforment le sutra."(réf.)  Une signification possible de ce passage est que,  parmi les divers sutras,  
        il faut rejeter les enseignements 
        provisoires énoncés avant le Sutra du Lotus,  
        et accorder sa foi à ce Sutra. Ainsi,  les sutras aussi 
        bien que les traités rendent parfaitement clair qu'il faut rejeter 
      tout sutra autre que le Sutra du Lotus.[...] Ainsi,  il 
        advint que cette traduction,  en particulier,  du Sutra du Lotus par le Savant-maître* Kumarajiva se répandit 
        sans difficulté à travers toute la Chine. Et c'est pourquoi,  
        quand le Grand-maître* Saicho* du temple Enryaku-ji attaqua les 
        enseignements des autres écoles,  il les réfuta en disant : "Nous avons la preuve,  parce que la langue du Savant-maître* Kumarajiva,  le traducteur du Sutra du Lotus,  n'a pas été consumée par 
        les flammes. Les sutras sur lesquels vous vous appuyez sont tous dans 
        l'erreur  ! "
 [...] 2 Le Grand-maître* Saicho* déclare : "Ni les maîtres ni les disciples,  pour atteindre 
        la bodhéité,  n'ont besoin de poursuivre des pratiques austères 
        pendant d'innombrables kalpas. Grâce 
        au pouvoir du Sutra du Lotus,  ils peuvent y parvenir sans changer 
        d'apparence." Cela signifie que le maître qui expose les principes 
        du Sutra du Lotus,  aussi bien que le disciple qui reçoit 
        ses enseignements,  sans avoir à attendre longtemps,  parviendront 
        ensemble à la bodhéité grâce au pouvoir du Sutra du Lotus.
 Conversation 
          entre un sage et un ignorant (1265 
      ? à un samouraï ? )
  Le Grand-maître* Kompon, plus connu sous 
          le nom de Grand-maître Saicho*, 
          le commente en disant  : "Les époques du Dharma 
          correct et du Dharma formel arrivent 
          à leur terme, et les Derniers 
          jours du Dharma sont tout proches. Le temps est maintenant venu où le Véhicule 
          unique du Sutra du Lotus prouvera qu'il est bien celui 
          qui convient parfaitement aux capacités de tous les êtres 
      humains."(réf.)L'essentiel du chapitre 
          Yakuo (1265-  ? peut-être 
      à la mère de Nanjo Tokimitsu)
  A 3.000 ri à l'est 
          de la Chine se trouve un pays qu'on appelle le Japon. Quelque deux cents 
          ans après sa mort,  le Grand-maître* Zhiyi* renaquit dans ce pays sous le nom de Grand-maître* Saicho*. 
          Il écrivit un ouvrage intitulé Hokke 
            Shuku dans lequel il déclara : "Ni les maîtres 
          ni les disciples n'ont besoin de passer par d'innombrables kalpas de pratique des austérités pour atteindre la bodhéité. 
          Grâce au pouvoir du Sutra du Lotus,  ils peuvent y parvenir 
          sans changer d'apparence." Ainsi,  il expliqua clairement pourquoi 
          la fille du Roi-Dragon avait pu 
          devenir bouddha. Il semble parfois difficile,  pour les femmes de notre 
          époque,  d'atteindre la bodhéité sans 
            changer d'apparence. Mais,  si elles font confiance au Sutra 
              du Lotus,  il ne fait aucun doute qu'après leur mort elles 
          renaîtront dans la Terre 
            pure de la béatitude parfaite. Elles l'atteindront plus facilement 
          encore que les rivières et les ruisseaux ne rejoignent le grand 
      océan,  plus rapidement encore que la pluie ne tombe du ciel.Le Daimoku du Sutra 
          du Lotus (1266 
      à une femme d'Amatsu) Gosho signé Nichiren,  disciple du Grand-maître* Saicho*
 Dans notre propre pays,  le Grand-maître* Saicho*,  
          [fondateur de l'école Tendai] 
          sur le Mont Hiei,  tint un débat 
          avec les lettrés de la capitale du Sud [Nara] et de la capitale 
          du Nord [Kyoto] et établit ce qui était correct et ce 
          qui était erroné en bouddhisme. Dans les deux cas,  [Zhiyi* aussi bien que Saicho*] 
      leur démonstration s'appuya sur les sutras.Réponse à 
          Hoshina Goro Taro (5 
      décembre 1267 à Hoshina)
 Sous le 
          règne de l'empereur Kammu,  
          vivait un jeune moine du nom de Saicho*,  
          disciple du moine Gyoho du temple 
          Yamashina. On le connut par la suite sous le nom de Grand-maître*  Dengyo. Il étudia 
          en profondeur l'enseignement des six 
          écoles précédemment introduites au Japon ainsi 
          que celui de l'école Zen,  
          mais aucune de ces doctrines ne parut le satisfaire. Quelque quarante 
          ans plus tot,  sous le règne de l'empereur Shomu,  
          un moine chinois du nom de Ganjin était venu au Japon,  apportant avec lui les commentaires du Grand-maître* Zhiyi*. 
          Quand Saicho* les lut,  c'est lui qui le premier parvint à saisir le véritable 
          sens du bouddhisme. 
Dans la quatrième année de l'ère Enryaku [785], Saicho* fonda un temple au Mont Hiei afin 
          d'assurer une paix perpétuelle au ciel et sur terre. L'empereur Kammu honora ce nouveau bâtiment 
          en le désignant comme un lieu de culte où des prières 
      devaient être offertes à l'étoile qui guide le souverain. Il n'accorda 
        plus aucun crédit aux enseignements des six 
          écoles et adhéra totalement aux doctrines parfaites 
      de l'école Tendai. Au cours 
          de la treizième année de l'ère Enryaku [794],  l'empereur 
          déplaça la capitale,  de Nagaoka à 
          Heian [Kyoto]. Dans la vingt-et-unième 
          année de la même ère [802],  le dix-neuvième 
          jour du premier mois,  l'empereur convoqua,  au temple Takao-dera,  quatorze 
          maîtres des six écoles des sept grands temples de Nara,  
          parmi lesquels des moines tels que Gonso et Choyo,  et leur ordonna d'engager un débat avec Saicho*. 
          Ces maîtres éclairés des six 
          écoles,  incapables de répondre,  même à 
          une seule question de Saicho*,  
          gardèrent les lèvres si étroitement serrées 
          qu'on aurait pu croire que leur bouche était soudée à 
          leur nez. Les "cinq enseignements" 
          de l'école Kegon,  les "trois 
          périodes" de l'école Hosso,  
          les "deux resserres" 
          et "trois ères" 
          professées par l'école Sanron,  
tous ces principes furent totalement démontés par Saicho*. [...] Moi, Nichiren, 
          je sais quelles sont les mesures à prendre pour remédier 
          à la situation. A l'exception du sage du Mont Hiei [Saicho*], 
          je suis le seul à le savoir.
 Genèse 
          du Rissho Ankoku Ron (Kamakura, 
      le 5 avril 1268, à Hokan-bo)
 De même,  au Japon,  sous le règne de l'empereur Kammu,  apparut un simple moine 
          du nom de Saicho*,  
          qui reçut par la suite le titre honorifique de Grand-maître* Dengyo. Il réfuta 
          les principes des écoles établies depuis deux cents ans,  
          depuis [l'introduction du bouddhisme sous] le règne de l'empereur Kimmei. Au début,  il suscita 
          beaucoup de colère,  mais par la suite,  tous finirent par devenir 
      ses disciples.[...] Ceux qui critiquaient Zhiyi* et Saicho disaient  : "Les fondateurs de notre école appartenaient 
          aux Quatre rangs de saints,  étaient 
          des sages vertueux des temps anciens alors que vous n'êtes qu'un simple mortel ignorant de la fin de l'époque 
          du Dharma formel." La question,  toutefois,  n'est pas de savoir 
          si une personne vit à l'époque du Dharma 
          correct,  du Dharma formel ou des Derniers 
          jours du Dharma,  mais si elle s'appuie ou non sur le texte 
          du Sutra véridique. Une fois de plus,  la question n'est pas de 
          savoir quelle est la personne qui enseigne mais si l'enseignement est 
          oui ou non vérifiable.
 [...] J'ai pensé : "Comment pourrais-je arrêter la propagation du Nembutsu alors même que les réfutations des temples 
          de Nara et du Mont Hiei et les puissantes interdictions des empereurs n'y sont 
          pas parvenues  ? Mais,  en utilisant les sutras comme un clair miroir 
          et en conservant comme outil de divination les principes de Zhiyi* et de Saicho*,  
          j'ai réfuté ces enseignements pendant ces dix-sept dernières 
          années,  depuis la cinquième année de l'ère Kencho (1253) (note) jusqu'à maintenant,  
          la septième année de l'ère Bun'ei (1270).
 Le savant maître 
          Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à 
      Joken-bo et Gijo-bo)
 Au cours des plus de 2200 ans écoulés depuis la 
          disparition du Bouddha,  dans toute l'Inde,  la Chine,  le Japon et le 
          monde entier [comme le Grand-maître* Zhiyi*  l'a déclaré]  : "Vasubandhu et Nagarjuna avaient clairement 
          perçu la vérité dans leur coeur,  mais ils ne l'enseignèrent 
          pas. A sa place,  ils exposèrent les enseignements 
          du Mahayana provisoire*,  
          qui étaient adaptés à leur époque."(réf.)  Zhiyi* et Saicho*  en donnèrent une indication générale,  mais 
          laissèrent aux générations futures la tâche 
          de la propager. Ce Dharma caché,  l'unique grande raison pour 
          laquelle les bouddhas viennent en ce monde,  sera propagée pour 
          la première fois dans ce pays. Et Nichiren n'est-il pas précisément 
    la personne qui la propage ?[...] Le 
          Grand-maître* Saicho* déclare  : "Quand le soleil se lève,  les étoiles 
          se cachent."(réf.).
 L'aspiration 
          à la Terre de Bouddha (Sado, 
          le 23 novembre 1271 à Toki Jonin)
 Ce grand mandala est établi en agitant la doctrine d'ichinen 
        sanzen (Une pensée trois mille). Il s’agit d’une 
        doctrine que les faux érudits de notre époque ne peuvent 
        pas connaître même en rêve. Zhiyi*, Zhanlan*, Saicho* la connaissaient intérieurement mais ne l’ont pas propagé. 
        Ils clamaient “une couleur,  un parfum” et murmuraient que 
        cela trouble les oreilles et stupéfie les cœurs. Ils nommaient maka shikan parfait et soudain ce 
      qu’ils auraient dû appeler Myohorenge.Transmission 
          orale sur l’éveil des végétaux (20 février 
      1272 à Sairenbo)
  Quand le Grand-maître* Saicho* apparut au Japon,  il ne se contenta pas d'exposer les erreurs des six 
        écoles de Nara mais établit clairement que l'école Shingon avait volé les principes 
        du Sutra du Lotus exposés par Zhiyi* pour en faire l'essentiel de sa propre doctrine. Le Grand-maître Saicho exhorta les maîtres des autres écoles à renoncer à 
        leurs conceptions et interprétations arbitraires pour n'examiner 
        les choses qu'à la seule lumière des écrits eux-mêmes. 
        En conséquence,  il parvint à vaincre en débat huit 
        moines éminents des six écoles de Nara,  puis douze moines,  puis quatorze,  puis plus de trois cents,  parmi 
        lesquels Kukai*  (note). 
        Il n'y eut bientôt plus une seule personne dans tout le Japon qui 
        ne reconnut pas la supériorité de l'école Tendai,  
        et les grands temples de Nara,  le 
        temple du Shingon To-ji à Kyoto,  et d'autres temples de toutes les provinces furent rattachés 
        au temple principal de l'école Tendai au Mont Hiei. Le Grand-maître Saicho établit aussi,  clairement,  
          que les fondateurs des diverses autres écoles bouddhiques en Chine,  
          grâce à leur respect de la doctrine du Grand-maître Zhiyi,  
          ne commirent pas l'erreur de s'opposer aux véritables enseignements 
          du bouddhisme.[...] Moi, Nichiren, 
          je dis  ceci : le bouddhisme a été introduit au Japon 
          depuis maintenant plus de sept cents ans (note). Pendant cette période,  
          seul le Grand-maître*  Saicho* a vraiment compris le Sutra du Lotus,  mais personne ne veut tenir 
          compte de ce fait.
 [...] Par ailleurs,  
          les écoles Kegon et Shingon sont d'un niveau incomparablement plus élevé que les écoles Hosso et Sanron. 
          Elles affirment que : "Les concepts de nijo jobutsu*   et celui de kuon 
            jitsujo* ne sont pas limités au seul Sutra du Lotus mais sont également présents dans les sutras  Kegon* et Vairocana*.Les patriarches du Kegon, Dushun, Zhiyan, Fa-zang et Cheng-guan ainsi que les maîtres du Shingon, Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* étaient supérieurs à Zhiyi* ou Saicho*."
 [...]  Le Grand-maître Saicho* écrivit dans son Kenkai 
          Ron  (note) : "Les supérieurs des moines* à Nara,  
            ont soumis au trône un réquisitoire disant : "Il y eut dans l'Ouest*,  un mauvais 
            brahmane que l'on appelait 'Démon 
              d'Eloquence',  qui égarait les hommes ; de même,  de nos 
            jours,  dans ce pays de l'Est*,  se trouve un moine au crâne 
            rasé (note)  qui profère des paroles habiles. Les personnes 
            de ce genre jettent l'obscurité sur toute chose et égarent le monde." J'*ai répondu à 
            cela : "Nous connaissons l'histoire de Huiguang qui fut vaincu dans un débat et essaya d'empoisonner le Grand-maitre Bodhidharma en  en Chine. Maintenant nous voyons les six 
              moines arrogants vaincus dans un débat, essayer de persécuter Saicho. Comme elle est juste la prédiction du Bouddha 
              selon laquelle,  après sa mort,  ses disciples rencontreraient haine et jalousie ! " Dans le Hokke 
                Shuku,  le Grand-maître* Saicho* dit aussi : "La propagation de l'enseignement correct commencera à 
                  la fin de l'époque du Dharma formel et au début des Derniers 
                    jours du Dharma,  
                  dans un pays à l'est de Tang (note) et à l'ouest de Katsu (note),  
                  parmi des hommes en proie aux cinq 
                    impuretés et vivant à une époque 
                      de conflits. Le Sutra dit  : "Ce Sutra,  alors même que l'Ainsi-Venu 
                  est présent en personne,  est déjà en butte aux haines et jalousies ; à plus forte raison alors après son passage 
                  en parinirvana."(réf.
 [...]  A la fin de l'époque du Dharma formel,  seul le Grand-maître Saicho* sut faire comprendre le Sutra du Lotus et les autres sutras en 
                      accord avec les enseignements du Bouddha. Les moines des Sept 
                        grands temples de Nara se soulevèrent contre lui et protestèrent   
                      mais deux souverains sages,  l'empereur Kammu et l'empereur Saga,  lui donnèrent raison et les choses n'allèrent pas plus loin.
 [...]  Ma capacité 
                      à comprendre le Sutra du Lotus est infime,  comparée 
                      à celle de Zhiyi* et de Saicho*. 
                          Mais par ma persévérance face aux persécutions et 
                          par la profondeur de mon désir d'aider les autres,  je crois que 
                          je les dépasse. Je pense mériter la protection du ciel mais je n'en vois pour l'instant aucun indice.
 [...]   Mais si Nichiren n'avait pas été banni maintes et maintes 
                              fois pour la cause du Sutra du Lotus,  qu'auraient pu signifier 
                              les mots "encore et encore"  ? Si Zhiyi* et Saicho* eux-mêmes n'ont pas concrétisé cette prédiction 
                              d'être bannis "encore et encore",  comment les autres l'auraient-ils 
                              pu ?
 [...]  Le Grand-maître* Saicho* commente : "Depuis les temps anciens, 
                                  nous avons souvent entendu les Vénérés du Monde"  indique qu'ils avaient 
                  entendu exposer les grands principes du Sutra 
                    Kegon* et d'autres sutras antérieurs au Sutra du Lotus. "Jamais encore nous n'avons entendu un tel 
                      Dharma supérieur,  profond et sublime" indique 
                  qu'ils n'avaient jamais entendu le principe du Véhicule 
                    unique et suprême contenu dans le Sutra du Lotus."(réf.) C'est-à-dire qu'ils comprirent qu'aucun des sutras du Mahayana antérieur - tels que les sutras Kegon*, Hodo*, Hannya*, Jimmitsu* et Sutra Vairocana* - aussi nombreux que les grains de sable du Gange,  n'avaient jamais 
                      clarifié le grand principe d'ichinen 
                        sanzen,  qui est le coeur de tous les enseignements donnés par 
                      le Bouddha de son vivant,  ou l'os et la moelle de ces enseignements,  ni 
                      les principes de l'atteinte de la bodhéité par les personnes 
                      des deux véhicules,  et de l'Éveil 
                      du Bouddha dans le passé atemporel.
 [...] 2 Le Grand-maître*  Saicho* fut le fondateur du bouddhisme ésotérique aussi bien que 
                  du bouddhisme exotérique au Japon (note). 
                  Dans son Hokke Shuku,  il 
                écrit  : "Les sutras sur lesquels sont basés les autres 
                écoles expriment la qualité maternelle du bouddha. Mais 
                  ils ne véhiculent que cette forme d'amour et la rigueur paternelle 
                  leur fait défaut. Seule l'école Tendai,  
                  basée sur le Sutra du Lotus,  allie l'amour et la rigueur. 
                  Le Sutra est un père pour tous les hommes vertueux,  les 
                  sages,  ceux qui étudient et ceux qui n'ont plus rien à étudier,  
                  ainsi que ceux qui ont éveillé en eux-mêmes l'esprit 
      du bodhisattva."
 [...] 2 C'est pourquoi 
        le Grand-maître* Saicho* écrivit  : "L'école Shingon récemment implantée au Japon,  déforme les écrits 
        sur lesquels elle est fondée [pour justifier sa propre supériorité (note)  ] alors que l'école Kegon,  
        introduite antérieurement,  dissimule le fait qu'elle a été 
        influencée par les principes de Zhiyi*."(réf.)
 [...] 2 Kukai* offre un exemple similaire. Sans miroir,  on ne peut voir son propre visage,  
        et sans opposants,  on ne peut connaître ses propres erreurs. Les 
        maîtres de l'école Shingon et des diverses autres écoles n'étaient pas conscients de 
        leurs erreurs. Mais,  après avoir eu la chance de rencontrer le 
        Grand-maître* Saicho*,  
        ils prirent conscience des erreurs de leurs propres écoles.
 [...] 2 En outre,  les bouddhas 
        des six directions et les vingt-cinq bodhisattva de l'école Jodo,  les 1 200 vénérables (note) de l'école Shingon,  
        et les divers êtres vénérables et divinités 
        protectrices et bienveillantes des sept 
        écoles protègent aussi Nichiren. Il en était 
        de même pour le Grand-maître* Saicho* protégé par les divinités gardiennes des Sept écoles.
 [...] 2  Ce Dharma 
        [dont je parle] a fait deux fois son apparition sur la terre du Japon. 
        Il faut savoir qu'il est apparu [une première fois] avec le Grand-maître* Saicho* et [de nouveau] avec Nichiren. Mais les aveugles en doutent et n'ont pas 
        la force de croire.
 [...] 2 Le Grand-maître* Saicho* dit  : "Appuyez-vous sur les enseignements du Bouddha et n'ayez 
        pas foi dans les traditions transmises oralement."(réf.) Chisho,  le Grand-maître* Enchin,  
        dit  : "Pour transmettre les enseignements,  appuyez-vous sur 
        les écrits."(réf.)
 [...] 2 Et moi,  Nichiren,  suis plus apte à juger des mérites 
        respectifs des sutras que Cheng-guan de l'école Kegon, Jizang de l'école Sanron,  Cien de l'école Hosso,  et Kukai* de l'école Shingon. Cela 
        parce que je suis rigoureusement les traces des maîtres Zhiyi* et Saicho*. 
        Par contre Cheng-guan et les autres,  qui n'ont pas totalement pris en 
        compte les enseignements de Zhiyi* et Saicho*,  
        n'ont pu éviter de commettre la faute d'opposition au Dharma.
 [...] 2 Et Saicho* affirme  : "A la fin de la période du Dharma formel, les 
        maîtres des six écoles de Nara sont les ennemis du Sutra du Lotus."(réf.)
 [...] 2 A l'époque 
        de Zhiyi* et de Saicho*,  
        les trois sortes d'ennemis [dont il était question plus tôt] 
        n'étaient pas encore apparus.
 [...] 2 De même,  
        le Grand-maître* Saicho* déclare : "Les périodes du Dharma 
          correct et du Dharma formel sont 
        presque terminées,  et l'époque des Derniers 
          jours du Dharma est proche. En vérité,  le temps est maintenant venu où 
        le Véhicule unique exposé 
        dans le Sutra du Lotus prouvera qu'il convient parfaitement aux 
        capacités de tous les hommes."(réf.)  Comment le 
        savons-nous  ? Parce que le chapitre Anrakugyo* (XIV) affirme  : "dans la dernière période,  
        quand le Dharma sera sur le point de disparaître" [le Sutra 
          du Lotus sera exposé très largement]."(réf.) Et Genshin* déclare  : "Tous les habitants du Japon,  sans exception,  
        ont la même capacité d'atteindre la bodhéité 
        grâce aux enseignements 
          parfaits* [du Sutra du Lotus]."(réf.) A quelle 
        opinion faut-il se fier,  à celle de Daochuo et de Honen ou à celle de Saicho* et de Genshin*  ? Aucun sutra ne confirme la première alors que la seconde s'appuie 
        rigoureusement sur le Sutra du Lotus. [...] 2 De plus,  
        le Grand-maître* Saicho* du Mont Hiei est honoré par 
        les moines de tout le Japon comme le maître qui fait recevoir les préceptes [l'ordination]. 
        Comment des moines peuvent-ils être attirés par un homme 
        comme Honen,  possédé 
        par le Démon du sixième 
          Ciel,  et rejeter le Grand-maître* Saicho*,  
        qui instaura jusqu'à la tonsure qui leur a été conférée  ? Si Honen était vraiment un 
        sage,  pourquoi n'a-t-il pas mentionné dans son Senchaku 
          Shu,  les commentaires de Saicho* et Genshin* que je viens de citer,  afin de résoudre ainsi la question  ? [Il ne l'a pas fait,  parce qu'] il est de ceux qui cachent les enseignements 
        des autres. [Ce que le Sutra du Lotus appelle] la seconde sorte 
        d'ennemis,  "les moines de cette époque mauvaise",  sont 
        précisément ceux qui,  comme Honen,  
        transgressent les préceptes et ont des conceptions erronées.
 [...] 2 Par le passé,  
        vers la fin des Jours du Dharma formel, Gomyo, Shuen et d'autres moines présentèrent 
        des pétitions au gouvernement dans lesquelles ils calomniaient 
        le Grand-maître* Saicho*.
 [...] 2 Le Grand-maître* Saicho* fut dénigré par les moines de Nara qui disaient  : "Ce Saicho* n'a jamais vu la capitale des  Tang  ! "(réf.) Mais toutes ces insultes furent suscitées par la fidélité 
        au Sutra du Lotus,  et n'ont rien de honteux pour ceux qui les 
        ont subies. Il n'y a pas de plus grande honte que d'être complimenté 
        par des insensés.
 [...] 2 Shakyamuni apparut en ce monde Saha,  Kumarajiva voyagea 
        jusqu'en Chine sous la dynastie 
        des Qin,  et Saicho* se rendit lui aussi en Chine. [Tous voyagèrent ainsi pour enseigner 
        et propager le Sutra du Lotus.]
 Traité pour 
          ouvrir les yeux (Sado, 
              février 1272 à Shijo Kingo)
 Le Grand-maître* Saicho* déclara  : "La naissance et la mort sont l'oeuvre mystérieuse 
          de l'essence de la vie. La réalité 
          ultime de la vie se trouve dans l'existence et la non-existence." 
          Aucun phénomène,  ciel ou terre, Yin ou Yang,  soleil ou lune,  ni les cinq 
          planètes,  ni aucune des conditions de vie,  du monde-état 
          d'enfer au monde-état de bouddha,  rien n'échappe 
      à la naissance et à la mort.L'héritage 
      du Dharma ultime de la vie (février 1272, à Sairen-bo Nichiji)
  Lorsque les gens 
          confondent totalement les enseignements du Hinayana et du Mahayana,  les enseignements 
          provisoires et définitifs,  
          les doctrines ésotériques et exotériques,  aussi 
          incapables de faire la différence entre eux que de distinguer 
          les pierres précieuses des cailloux,  ou le lait de vache du lait 
          d'ânesse (note),  
          il faut faire une nette distinction entre eux,  à l'instar des 
      Grands-maîtres Zhiyi* et Saicho*.La Lettre de Sado (Sado, 20 
          mars 1272,  à Toki 
      Jonin)
 Zhiyi* et Saicho* ont subi des persécutions et suscité haine et jalousie,  
          rien que pour avoir propagé "Une pensée - trois mille" 
          (ichinen sanzen) théorique 
          de l'enseignement provisoire. 
          Au Japon,  cet enseignement fut propagé et transmis successivement 
      par Saicho*, Gishin*, Encho*, Ennin* et d'autres.[...] L'enseignement 
          que Nichiren propage maintenant peut paraître limité,  mais 
          il est en fait extrêmement profond. Il est plus profond encore 
          que les doctrines de Zhiyi* et de Saicho*. 
          Il révèle les trois points importants contenus dans le 
          chapitre Juryo*  (XVI). Pratiquer seulement les sept caractères Na Mu Myo Ho Ren Ge Kyo peut sembler limité  ; mais,  puisque 
          ce Dharma est le maître 
          de tous les bouddhas des trois phases de la vie [passé,  présent,  futur],  puisqu'il instruit 
          tous les bodhisattvas de l'univers,  et puisqu'il est le guide qui 
          permet à tous les êtres 
          humains d'atteindre la bodhéité,  sa pratique est 
          d'une profondeur sans égale.
 Les 
          désirs mènent à l'Éveil (Sado, 
      le 2 mai 1272 ; à Shijo Kingo)
 L'école Hosso est une branche du Mahayana,  
          mais elle enseigne un principe,  celui des cinq 
          natures distinctes,  qui est un grand fléau du bouddhisme. 
          C'est un principe pernicieux,  pire que le plus fallacieux des principes 
          enseignés par des religions non bouddhiques,  et il n'aurait jamais 
          dû être accepté par quiconque,  dans aucun des trois 
          pays,  Inde,  Chine et Japon. Pour finir,  il fut réfuté 
          au Japon par le Grand-maître*  Saicho*. 
      Et pourtant,  malgré la gravité des erreurs de l'école Hosso,  l'empereur Taizong eut foi en sa doctrine,  et tous suivirent cet exemple,  sans le contester.[...] Mais plus de six cents ans se 
          sont écoulés depuis que le Shingon fut introduit en Chine,  et plus de quatre cents ans depuis qu'il s'est 
          répandu au Japon,  et j'ai pris connaissance de l'ensemble des 
          attaques ou réfutations qu'il a suscitées de la part des 
          maîtres pendant cette période. Le Grand-maître* Saicho* fut le seul à saisir les points essentiels de la doctrine de 
          cette école. C'est pourtant celle qui,  de nos jours,  au Japon,  
          commet les plus graves oppositions 
          au Dharma.
 La voix pure et 
          portant loin (Sado, 
      septembre 1272, à Shijo Kingo)
 Parlons d'abord 
        du premier temple du Mont Hiei. Il 
        fut fondé par le Grand-maître* Saicho* sous le règne de l'empereur Kammu,  
        deux cent et quelques années après l'introduction du bouddhisme 
        dans ce pays. Déjà auparavant,  le prince Shotoku avait vu dans Kyoto,  la future capitale,  un lieu parfait pour y établir 
        la résidence royale. Mais ce ne fut qu'après l'introduction 
        de l'école Tendai au Japon 
        que la capitale y fut véritablement installée. Dans les Annales du prince Jogu (Shotoku),  
        on lit : "Deux cents ans ou plus après mon trépas,  le 
        Dharma bouddhique se répandra à travers le Japon tout entier."(réf.) Par la suite,  
        à l'ère Enryaku,  le Grand-maître* Saicho* fonda le temple du Mont Hiei,  et l'empereur Kammu établit Heian-kyo [la 
        capitale de la Paix]. De cette manière,  la prédiction du 
      prince Shotoku fut réalisée.[...] De plus,  après son retour de Chine,  le Grand-maître* Ennin*,  
        trahissant les principes de son premier maître,  le Grand-maître* Saicho*,  
        entreprit de propager la doctrine du Shingon au Mont Hiei. Il prétendit 
        que ses prières dans ce but avaient eu pour résultat un 
        rêve dans lequel il transperçait le soleil d'une flèche,  
        et le faisait ainsi tomber.
 Sur la prière (Sado, 
      1272 à Sairen-bo)
 Le Grand-maître* Guanding* commente cela ainsi  : "Le Bouddha a voulu donner là 
          son enseignement ultime. Comment pourrait-il être facile à 
          comprendre  ? "(réf.) Le Grand-maître* Saicho* déclare  : "Le Sutra du Lotus est le plus difficile 
          à croire et à comprendre parce que le Bouddha y révéla 
      explicitement l'état qu'il avait atteint."[...] Le Grand-maître* Saicho* écrit  : "Le Sutra du Lotus est le plus difficile 
          à croire et à comprendre parce que le Bouddha y révéla 
      explicitement l'état qu'il avait atteint." Plus de 
        mille huit cents ans ont passé dans les trois pays depuis l'accession 
        du Bouddha au parinirvana et 
        seulement trois personnes ont perçu le Dharma correct. Ce sont 
        le Bouddha Shakyamuni en Inde,  le Grand-maître* Zhiyi* en Chine et le Grand-maître* Saicho* au Japon. Tous trois sont les sages du bouddhisme orthodoxe.
 [...] Après 
          la venue de Zhiyi* et de Saicho*,  
          de nombreux bouddhistes connurent le principe d'ichinen 
          sanzen grâce à l'enseignement de ces deux sages. 
          Parmi eux se trouvaient Jiaxiang de l'école Sanron ; plus 
          de cent moines des trois écoles 
          du Sud et des sept écoles du Nord, Fazang et Qingliang de l'école Kegon, Xuanzang et  Cien de l'école Hosso ; Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra* de l'école Shingon ; et Dao-xuan  de l'école Ritsu. D'abord,  
          tous s'opposèrent à Zhiyi*,  
          mais plus tard,  ils acceptèrent totalement ses enseignements.
 [...] Zhiyi* dit : "C'est par ce paragraphe que débute la troisième 
          partie du chapitre où le Bouddha transmet l'essence de ses enseignements 
          aux bodhisattvas Surgis de Terre."(réf.) Saicho* déclare : "Il est dit dans le chapitre Jinriki*  (XXI)  : "J'ai brièvement 
          décrit dans ce Sutra tous les dharmas du Bouddha..."
 [...] Le Grand-maître* Saicho* déclare  : "Les jours du Dharma 
          correct et du Dharma formel sont 
          presque terminés et les Derniers 
          jours sont proches."(réf.)  Il exprimait ainsi son regret de ne pas être né 
          à la bonne époque pour la propagation. Né au Japon, 
          il prévoyait le début des Derniers 
          jours du Dharma, 
          en disant : "La propagation de l'enseignement orthodoxe commencera 
          à la fin des Jours du Dharma formel et au début des Derniers 
          jours du Dharma, 
          dans un pays à l'est de Tang (note) et à l'ouest de Katsu (note), 
          au sein d'un peuple souillé par les cinq 
          impuretés qui vivra à une époque de conflits. 
          Le Sutra dit  : " Puisque haine et jalousie abondent 
          déjà du vivant du Bouddha, ne seront-elles pas pires encore 
          après son trépas  ? "(réf.) "Il y a une bonne raison pour déclarer cela."(réf.)
 [...] Le Grand-maître* Saicho* révéla presque la vérité du Sutra,  
          mais parce que l'époque n'était pas encore venue,  il érigea 
          une statue du bouddha Yakushi*,  
          qui réside dans une région orientale de l'univers,  mais 
          il ne représenta pas les Quatre Bodhisattva Surgis de Terre sous 
          quelque forme que ce soit.
 Le 
            véritable objet de vénération (Sado,  
        avril 1273 à Toki Jonin)
 Comme vous le savez,  le Grand-maître* Zhiyi* a défini le mot Myo [de Namu 
            Myoho Renge Kyo] comme ce qui est mystérieux. Le Sutra prône une grande diversité de pratiques,  mais seuls Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho* ont su en comprendre le sens profond. Le Grand-maître Saicho*,  
      en particulier,  fut la réincarnation de Zhiyi*.[...] L'enseignement du chapitre Juryo*  (XVI)  revêt pour moi, Nichiren, une signification particulière. Zhiyi* et Saicho* le comprirent presque entièrement mais ne le révélèrent 
            pas explicitement, et c'est également vrai de Nagarjuna et Vasubandhu. Le Jigage indique : "N'ayant à l'esprit qu'un seul désir, 
            celui de voir le Bouddha, il ne donne pas sa vie à contrecoeur." 
            Moi, Nichiren, j'ai fait surgir la bodhéité du plus profond de ma vie en vivant selon cette phrase. C'est ainsi 
            que j'ai révélé les Trois 
            grands Dharmas cachés, en concrétisant le principe 
            d'ichinen sanzen contenu dans le chapitre Juryo*  (XVI). C'est une vérité précieuse 
      que nous devons garder ! Le 
        Grand-maître*  du Mont Hiei [Saicho*],  
        se rendit en Chine pour y apprendre le sens profond de cette phrase 
        du Sutra. "Seul" dans "n'ayant à l'esprit qu'un 
        seul désir" désigne l'unique voie pure*  et "l'esprit" 
        indique tous les phénomènes.
 Pour propager ces cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo,  il faut être prêt à donner sa vie. "N'ayant 
            à l'esprit qu'un seul désir,  celui de [...] Voir le Bouddha" 
            implique aussi voir le Bouddha dans son propre coeur,  penser uniquement 
            à voir le Bouddha,  et réaliser que voir son propre coeur 
            équivaut à voir le Bouddha. J'ai atteint la bodhéité,  
            les Trois Corps en vivant cette 
            phrase. En enseignant cela,  je dépasse sans doute Zhiyi* et Saicho*, Nagarjuna et Mahakashyapa. Progressez sans cesse,  sans relâche dans votre 
            foi. Le Bouddha enseigne qu'il faut devenir maître de son coeur 
            et non laisser son coeur devenir le maître (réf.).
 Lettre à Gijo-bo (Sado, mai 1273, à Gijo-bo)
 D'une certaine 
        façon,  je trouve regrettable que plus de deux mille deux cent vingt 
        ans se soient déjà écoulés depuis la mort 
        du Bouddha. Quel mauvais karma m'a 
        empêché de naître de son vivant  ? Pourquoi n'ai-je 
        pas pu voir les quatre rangs de saints à l'époque du Dharma correct,  
      ou Zhiyi* et Saicho* à l'époque du Dharma formel ?[...] Cela ne décrit-il 
        pas l'époque de kosen-rufu  ? Le Grand-maître* Saicho* a dit : "Les périodes du Dharma 
        correct et du Dharma formel sont 
        presque terminées,  et celle des Derniers 
        jours du Dharma est proche."(réf.)  Ces mots indiquent son grand désir de vivre au commencement de 
        l'époque des Derniers jours du 
        Dharma. 
        Lorsque l'on compare les bienfaits de vivre aux trois époques différentes,  
        il est clair que les miens dépassent non seulement ceux de Nagarjuna et de Vasubandhu,  mais aussi 
        ceux de Zhiyi* et de Saicho*.
 [...] De même,  ce Sutra brise les attachements aux 
        Cinq Véhicules et établit l'enseignement 
        suprême et unique. Il montre leurs erreurs aux personnes ordinaires,  
        et critique les saints,  corrige le Mahayana et réfute le Hinayana. 
        Tous ceux qui sont réfutés persécutent les croyants 
        du Sutra du Lotus."(réf.) Le Grand-maître* Saicho* a dit  : "La propagation de l'enseignement correct commencera 
        à la fin de l'époque du Dharma formel et au début 
        de celle des Derniers jours du Dharma,  
        dans une terre à l'est de Tang (note) et à l'ouest de Katsu (note),  
        parmi des gens souillés par les cinq 
        impurtés et vivant dans une période de conflits. Le 
        Sutra dit  : "Puisque jalousie et haine abondent déjà 
        du vivant du Bouddha,  cela ne sera-t-il pas pire encore dans le monde 
        après son trépas  ? "(réf.) Il y a de bonnes raisons pour dire cela. (réf.) Le Grand-maître* Saicho* écrivait comme s'il 
        s'était agi de sa propre époque mais,  en fait,  il se référait 
        à l'époque actuelle. C'est ce qui donne une signification 
        si profonde à ses mots : "Les époques du Dharma 
        correct et du Dharma formel sont 
        presque terminées et celle des Derniers 
        jours du Dharma est proche."
 [...]  Le Grand-maître* Saicho* déclara : "Shakyamuni a enseigné qu'il est facile d'adhérer 
        à ce qui est superficiel,  mais difficile de croire à ce 
        qui est profond. Rejeter le superficiel pour rechercher ce qui est profond 
      demande du courage."(réf.) Le Grand-maître* Zhiyi* pratiqua en accord avec la doctrine de Shakyamuni et fit rayonner l'école 
        du Sutra du Lotus à travers toute la Chine. Saicho* et ses disciples reçurent l'enseignement transmis par Zhiyi* et le propagèrent partout au Japon. Nichiren,  de la province d'Awa,  
          a hérité du bouddhisme dans la lignée de ces trois 
          maîtres et propagé le Sutra du Lotus dans les Derniers 
            jours du Dharma. 
          A ces trois maîtres du bouddhisme s'en ajoute donc un autre. Ensemble,  
          il faudrait les appeler "les Quatre Maîtres des Trois pays 
      [Inde,  Chine,  Japon]".
 Sur les prédictions 
          du Bouddha (Sado, 
              11 mai 1273 aux croyants)
  Le Grand-maître* Zhiyi* fut en butte à l'hostilité des trois 
            écoles du Sud et des sept écoles du Nord. Quant 
            au Grand-maître Saicho*,  
            il fut dénigré par les six 
            écoles de l'ancienne capitale Nara. 
            Le Bouddha,  ces bodhisattvas et grands sains étaient tous des 
            adeptes du Sutra du Lotus,  et malgré cela,  ils subirent 
            de grandes persécutions. Si vous niez qu'ils aient pratiqué 
            comme le Bouddha l'enseigne,  où donc trouverez-vous des personnes 
            qui l'aient fait  ? Nous sommes à l'époque des conflits,  
      celle où le Dharma pur a disparu. [...] Le véritable 
            Maître,  le Bouddha Shakyamuni,  pratiqua shakubuku pendant les huit dernières années de sa vie,  le Grand-maître* Zhiyi* pendant plus de trente ans,  et le Grand-maître* Saicho* pendant plus de vingt ans. Nichiren réfute les enseignements 
            provisoires depuis plus de vingt ans,  et les grandes persécutions 
            qu'il a subies pendant cette période sont innombrables. Je 
            ne sais pas si elles sont égales aux neuf 
            grandes persécutions subies par le Bouddha,  mais il est 
            certain que ni Zhiyi* ni Saicho* ne rencontrèrent jamais des persécutions aussi graves 
            que celles subies par Nichiren pour la cause du Sutra du Lotus. 
            Ils ne suscitèrent que jalousie et calomnies,  alors que j'ai 
            été à deux reprises exilé par le Régent,  
            cette fois dans une province lointaine. Qui plus est,  je fus bien 
            près d'être décapité à Tatsunokuchi,  
            je fus blessé au front à Komatsubara,  
            et constamment calomnié. Mes disciples ont également 
            été exilés et jetés en prison,  tandis 
            que les croyants laïcs qui me suivent ont été expulsés 
            et leurs biens confisqués. Comment les persécutions 
            endurées par Nagarjuna, Zhiyi* ou Saicho* pourraient-elles être comparables  ? Comprenez donc que 
            la personne qui pratique le Sutra du Lotus,  exactement comme 
            le Bouddha l'enseigne,  sera immanquablement attaquée par les 
            Trois grands ennemis. Shakyamuni lui-même, Zhiyi* et Saicho* furent les trois seuls à pratiquer en parfait accord avec l'enseignement 
            du Bouddha,  en plus de deux mille ans. Maintenant,  à l'époque 
            des Derniers jours du Dharma,  
            les seuls pratiquants de 
            cette sorte sont Nichiren et ses disciples. Si nous ne pouvons être 
            considérés comme des pratiquants fidèles aux 
            enseignements du Bouddha,  alors Shakyamuni, Zhiyi* et Saicho* ne peuvent pas l'être non plus. Pourrait-on appeler pratiquants 
            du Sutra du Lotus Devadatta, Kokalika, Sunakshatra, Kukai*, Ennin*, Enchin, Shandao, Honen, Ryokan et leurs semblables  ? Le Bouddha Shakyamuni, Zhiyi*, Saicho,  ou Nichiren et ses disciples 
            pourraient-ils être des adeptes des écoles Nembutsu, Shingon, Zen, Ritsu ou autres  ?
 La Pratique telle 
          que le Bouddha l'Enseigne (mai 
          1273 à 
      plusieurs de ses disciples)
 Nichiren 
          est le seul à avoir jamais enseigné une telle doctrine. Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho* la connaissaient dans leur coeur mais ils ne la proclamèrent 
          pas à voix haute. Il y avait des raisons à leur silence : le Bouddha ne leur avait pas confié cette mission,  le temps n'était 
          pas encore venu et ils n'avaient pas été les disciples 
      du Bouddha dans le passé illimité. La 
          véritable réalité de la vie (Sado - Ichinosawa, 
      mai 1273 à Sairen-bo)
 Zhu 
          Daosheng fut banni sur les montagnes de Su-thou,  le moine Fa-zu fut assassiné,  le Maître 
          du tripitaka, Fadao,  eut le 
          visage marqué au fer rouge et le Maître 
          du Dharma Hui-yuan fut réprimandé 
          et inculpé. Le Grand-maître* Zhiyi* dut affronter en débat les dix 
          maîtres de la Chine du Sud et du Nord,  et le Grand-maître* Saicho* réfuta les conceptions erronées des six 
      écoles de Nara.[...] Ensuite,  mille huit cents ans après la mort du Bouddha,  le Grand-maître* Saicho* apparut au Japon et réfuta les doctrines erronées des six écoles bouddhiques 
          répandues pendant deux cents ans ou plus,  depuis l'époque 
          de l'empereur Kimmei. De plus,  
          il énonça les préceptes menant à l'Éveil 
          immédiat et parfait [que Zhiyi* n'avait pas révélés]. Ce furent les préceptes 
          d'ordination selon l'enseignement 
          parfait* conférés au sanctuaire du Mont Hiei.
 [...] Quant au Grand-maître* Saicho*,  
          il écrivit  : "Les époques du Dharma 
          correct et du Dharma formel sont 
          presque terminées,  et celle des Derniers 
          jours du Dharma est toute proche. C'est maintenant le moment où le Véhicule 
          unique exposé dans le Sutra du Lotus se révélera 
          parfaitement adapté aux capacités de tous."(réf.)
 [...] Un brahmane d'Inde dit un jour  : "Cent ans après ma mort,  le Bouddha 
          apparaîtra en ce monde." Et un lettré confucéen fit cette prédiction  : "D'ici mille ans,  le bouddhisme 
          sera introduit en Chine."(note) Même de telles prédictions,  émanant de personnes 
          ordinaires,  coïncident avec la vérité comme les deux 
          moitiés d'un même sceau. Comment,  dans ce cas,  les 
          affirmations de Saicho* et de Zhiyi* [considérés comme les bouddhas de l'époque du Dharma 
          formel],  ou les claires prédictions sorties de la bouche d'or 
          des bouddhas Shakyamuni et Taho pourraient-elles être fausses ?
 Réponse au seigneur 
          Hakiri Saburo (Sado, 
      3 août 1273 à Hakiri Sanenaga)
  Le Grand-maître* Saicho* écrivit  : "Les époques du Dharma 
          correct et du Dharma formel sont 
          presque terminées et celle des Derniers 
          jours du Dharma est maintenant très proche."(réf.)  Ainsi,  il établissait lui-même à son grand 
          regret que,  à la fin de l'époque du Dharma formel,  le 
      moment n'était pas encore venu de propager l'enseignement du Sutra du Lotus.[...] A peine le supérieur Xing-man eut-il posé les 
          yeux sur le Grand-maître* Saicho* qu'il s'exclama : "Les ouvrages sacrés ne disparaîtront 
          jamais,  maintenant que j'ai rencontré cet homme  ! Tous les 
          principes que j'ai appris,  je les transmettrai à cet acarya venu du Japon."
 Réfuter l'opposition 
          au Dharma bouddhique pour se libérer de ses fautes passées (Sado, 1273 
      à Shijo Kingo)
 Ainsi,  le 
        Grand-maître* Saicho* écrit : "Un seul esprit,  l'essence réelle de Myoho Renge,  
        amène simultanément à maturité à la 
        fois le bourgeon de la cause et la corolle de l'effet. Les trois formes 
        d'enseignement utilisées par le Bouddha contiennent toutes les 
        trois à la fois le lotus-ainsité et le lotus-métaphore. L'ensemble du Sutra du Lotus est 
        à la fois ainsité et métaphore : dans les sept 
        paraboles,  les trois non-dualités et les dix points de supériorité 
        de ce Sutra,  le lotus qui est désigné est celui 
        de l'essence [du Dharma]. Et on appelle Myoho Renge Kyo [Sutra du Lotus] 
      l'enseignement qui expose pleinement ce principe."[...] Et dans 
        son commentaire,  le Grand-maître Saicho* écrit lui aussi  : "Question  : Quelle est l'essence 
        du Sutra du Lotus  ? Réponse. C'est "le véritable 
        aspect tous les phénomènes."(réf.) Ce commentaire 
        élucide la question. (Les maîtres de l'époque ont 
        conservé ce commentaire secret et n'ont pas révélé 
        le nom de l'essence,  mais ce passage fait clairement allusion à 
        Myoho Renge.)
 [...] On lit encore,  
        dans le Daichido Ron*  du bodhisattva Nagarjuna  : "Le lotus représente à la fois le Dharma lui-même 
        et une métaphore pour l'exprimer." Pour expliquer ces passages 
        des traités de Vasubandhu et de Nagarjuna,  le Grand-maître* Saicho* écrivit : "Le Hokke 
        Ron donne deux explications à l'emploi du lotus dans Myoho 
        Renge Kyo. Il ne dit pas que le mot désignant un lotus ordinaire 
        a deux sens différents. Ce qu'il y a d'admirable ici,  en définitive,  
        c'est que le Dharma et l'image qui la symbolise se ressemblent. Si elles 
        ne se ressemblaient pas,  en quoi l'image aiderait-elle à comprendre  ? C'est pourquoi il est dit,  dans le Daichido Ron* ,  que le lotus est à la fois le Dharma lui-même 
        et sa représentation. L'unité fondamentale,  l'essence réelle 
        de Myoho Renge,  fait s'épanouir simultanément le bourgeon 
        de la cause et la corolle de l'effet. Grâce à l'image,  ce 
        concept difficile à comprendre,  devient accessible. Le sutra qui 
        énonce pleinement ce principe a pour nom Myoho Renge Kyo."(réf.)
 [...] En dernière 
        analyse,  le sens du Sutra du Lotus est que l'image équivaut 
        à l'essence réelle du Dharma,  et que l'essence réelle 
        du Dharma équivaut à l'image. C'est pourquoi le Grand-maître* Saicho* fait le commentaire suivant : "Il y a de nombreuses métaphores 
        et paraboles dans le Sutra du Lotus,  mais les principales paraboles 
        sont au nombre de sept. Ces sept paraboles expriment le Dharma,  et le 
        Dharma équivaut à ces métaphores et paraboles. Il 
        n'y a pas d'essence réelle du Dharma en dehors des images et des 
        paraboles,  et il n'y a pas d'images et de paraboles en dehors de l'essence 
        réelle du Dharma. En d'autres termes,  on appelle "essence 
        réelle du Dharma" le principe de la nature réelle des 
        phénomènes,  tandis que les images et paraboles représentent 
        l'essence réelle du Dharma Merveilleux telle qu'elle se manifeste dans les phénomènes concrets. 
        Les manifestations équivalent à la véritable réalité,  
        et la véritable essence réelle équivaut à 
        ses manifestations. Ainsi,  le Dharma et ses métaphores ne font 
        qu'un. Les passages des traités ainsi que leurs commentaires par 
        l'école Tendai voient 
        tous dans le lotus à la fois le Dharma lui-même et l'image 
        la désignant."
 [...] Le Grand-maître* Saicho* explique  : "C'est une voie directe mais ce n'est pas la Grande 
        Voie directe."(réf.) Il dit encore  : "Parce qu'ils ignorent encore la Grande Voie 
        directe qui conduit à l'Éveil."(réf.)
 [...] À 
        propos du lotus de "la grande raison unique" [pour laquelle 
        le Bouddha apparut en ce monde] le Grand-maître* Saicho* écrivit : "Le grand sujet unique",  coeur et essence même 
        du Sutra du Lotus,  est la révélation du lotus. 
        "Unique" signifie qu'il s'agit de la réalité fondamentale 
        [l'essence réelle]. "Grand" indique qu'elle est vaste 
        et intrinsèquement capable de tout inclure. Et "sujet" 
        renvoie à l'aspect réel 
        des phénomènes. Cette grande raison unique,  ou "sujet 
        ultime",  est la vérité,  l'enseignement,  la sagesse 
        et la pratique de l'enseignement 
        parfait*,  
        autrement dit le Corps du Dharma*,  
        le Corps de Sagesse* et le Corps de Manifestation* de l'enseignement parfait*. 
        Grâce à cette révélation,  les personnes du 
        Véhicule unique,  des trois 
        véhicules,  des groupes prédestinés,  du groupe 
        non prédestiné,  ceux qui croient aux enseignements bouddhiques,  
        ceux qui croient aux enseignements non bouddhiques,  ceux qui n'ont aucun 
        désir de devenir bouddha,  comme ceux qui sont incapables de croire 
        aux enseignements corrects - tous ces êtres,  sans la moindre exception,  
        ont accès au domaine de la sagesse imprégnant tous les phénomènes ; ainsi cette "grande raison unique" ouvre la porte de la sagesse 
        du Bouddha à tous les êtres vivants [kai],  la révèle 
        [ji],  les incite à s'y éveiller [go] et les fait accéder 
        [nyu] à la bodhéité."(réf.)
 [...] Et le document [allusion au Shuzen-ji ketsu] mentionnant le voeu exprimé 
        par le Grand-maître* Saicho* sur son lit de mort,  contient les mots Namu 
        Myoho Renge Kyo.
 [...] Les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo sont le Grand Dharma pur qui doit 
        se répandre largement à l'époque des Derniers 
        jours du Dharma. 
        Il fut transmis aux grands bodhisattvas Surgis 
        de Terre aussi nombreux que les particules de mille mondes réduits 
        en poussière, afin qu'ils le répandent largement. C'est 
        pourquoi Huisi, Zhiyi et Saicho*, 
        bien que connaissant parfaitement la vérité au fond de leur 
        coeur, ont laissé la tâche de la propagation au guide et 
        au maître de l'époque des Derniers 
        jours du Dharma, 
        en s'abstenant de l'accomplir eux-mêmes.
 L'ainsité 
          du Dharma Merveilleux (Sado, 1273 
      ? à Sairen-bo)
 Nagarjuna et Vasubandhu furent tous deux des Maîtres,  auteurs de mille ouvrages. Cependant,  
        ils n'exposèrent que les enseignements du Mahayana 
      provisoire*. Dans leur 
        cœur,  ils avaient compris le sens du Sutra du Lotus,  mais 
        ils ne l'exposèrent pas précisément. Une transmission 
        orale existe à ce sujet. Zhiyi* et Saicho* enseignèrent bien le Sutra du Lotus mais ils ne révélèrent 
        pas l'objet de vénération [Gohonzon] de l'enseignement essentiel*,  
        les quatre bodhisattvas,  
        le Grand sanctuaire et les sept 
        caractères Na Mu Myo Ho Ren Ge Kyo. [...] Tokuichi dit encore : 
        « Il [Zhiyi*] 
        doit être assurément un pervers et un fou." Plus de 
        trois cents moines des sept temples principaux de Nara, dont certains hautement respectés, tels le Supérieur 
        des moines Gomyo et le maître 
        des préceptes Keishin, calomnièrent violemment le Grand-maître* Saicho* en disant : "De même qu'il y eut autrefois, à l'ouest, 
        dans le pays de Sia, en Asie Centrale, un mauvais brahmane appelé Kiben dont les propos mensongers 
        abusaient les gens, maintenant, dans ce pays de l'est, le Japon, il y 
        a un crâne tondu qui égrène des paroles habiles. Les 
        démons de ce genre attirent toujours à eux des gens qui 
        leur ressemblent et c'est ainsi qu'ils trompent et égarent le monde."(réf.)
 [...] Pourtant,  
        il est dit,  dans le Hokke Shuku [de Saicho*]  : "Shakyamuni a enseigné qu'il était facile de croire 
        au superficiel mais difficile de croire en ce qui est profond. Écarter 
        le superficiel pour rechercher ce qui est profond exige du courage. Le 
        Grand-maître* Zhiyi* eut confiance en Shakyamuni,  suivit fidèlement son enseignement,  
        défendit les principes de l'école Hokke et les propagea à travers toute la Chine. Nous autres,  qui avons 
        hérité de la doctrine de Zhiyi*,  
        représentons l'école Hokke du Mont Hiei et travaillons à 
        répandre ses enseignements partout au Japon."
 [...] Du vivant 
        du Bouddha,  ainsi que pendant les deux mille ans des époques du Dharma correct et du Dharma 
        formel [qui suivirent sa disparition],  il n'y eut que trois pratiquants du Sutra du Lotus. Le Bouddha Shakyamuni lui-même, Zhiyi* et Saicho*. 
        [Les autres, ] Shubhakarasimha (Shan-wu-wei) et Amoghavajra* de l'école Shingon, Dushun et Zhiyan de l'école Kegon,  
        ainsi que les maîtres des écoles Sanron et Hosso interprétèrent 
        tous les phrases du Sutra du Vrai Dharma pour les concilier avec 
        le sens des sutras provisoires. Les maîtres Nagarjuna et Vasubandhu appréhendèrent 
        intérieurement le sens du Sutra du Lotus mais ne le révélèrent 
        pas explicitement. Même les quatre 
        rangs de saints de l'époque du Dharma 
        correct sont inférieurs à Zhiyi* et Saicho* pour ce qui est de la propagation de l'enseignement du Sutra du Lotus tel qu'il est exposé dans le Sutra.
 [...] Si l'on s'en 
        tient à la prédiction du Sutra ["haines et jalousies 
        seront pires encore après son trépas"], Zhiyi* et Saicho* n'ont pas accompli la prophétie du Bouddha. Cela veut dire que 
        le Pratiquant du Sutra du Lotus doit apparaître au début 
        de l'époque des Derniers jours 
        du Dharma,  
        en parfait accord avec la prédiction du Bouddha.
 [...] Toutes ces 
        épreuves ont été pour moi plus graves que celles 
        du Bouddha de son vivant. Ce sont des difficultés telles que Zhiyi* et Saicho* n'en ont jamais rencontrées. Il faut que vous le sachiez  : en ajoutant 
        Nichiren aux trois autres,  il y a maintenant un quatrième Pratiquant 
        du Sutra du Lotus,  apparu à l'époque des Derniers 
        jours du Dharma
 Le pratiquant 
          du Sutra du Lotus rencontrera des persécutions (Sado, 14 
      janvier 1274 à Toki Jonin, Shijo Kingo, Kawanobe et Yamato Ajari)
 Selon Zhiyi faisant allusion (note)  aux temps actuels : « La dernière période de cinq cents ans recevra pleinement les bienfaits de la Voie merveilleuse». Saicho,  parlant des temps actuels, a  dit : «Les périodes du Dharma Correct et du Dharma Formel se sont progressivement écoulées, celle des Derniers jours du Dharma s'approche rapidement. » Ces  derniers mots signifient que son temps  n'était pas celui où le Sutra du Lotus devait se répandre.[...]  Question. — Quelles sont les lois ésotériques  qu'au cours de plus de deux  mille ans qui se sont écoulés depuis la mort de l'Ainsi-Venu, Nagarjuna, Vasubandhu, Zhiyi, Saicho,  ont laissées de côté ? Réponse. — L'objet fondamental de la vénération (gohonzon), l'estrade d'ordination (kaidan) (note)  et les cinq  caractères du titre (daimoku), qui relèvent de  la doctrine de l'état originel (honnu). Question. — Pourquoi n'ont-ils pas été propagés au  cours des périodes du Dharma  Correct et du Dharma Formel? Réponse. — S'ils avaient été propagés dans les  périodes du Dharma  Correct et du Dharma Formel, les  doctrines du Hinayana, du Mahayana provisoire, des états terrestres* (du Lotus) se seraient éteintes du  coup.
 Traité sur l'essentiel du Lotus (Minobu, le 29 juin 1274, à Toki Jonin)
 Durant le 
        règne du 50e souverain,  l’empereur Kammu,  
        un sage nommé Saicho* fonda la Hokkeshu,  supérieure 
        aux autres écoles bouddhiques,  et défia au cours d’un 
      débat les six écoles de Nara  : Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso, Sanron et Kegon. Le Grand-maître* Saicho* apprit l’existence de l’école bouddhique Shingon en Chine. Il s’y rendit en 804 (la 23e année de la ère 
        Enryaku) pour étudier et transmettre quatre écoles bouddhiques. 
        Il étudia les écoles mahayana Tiantai, Zhenyan, Chan et Ly-zong. 
        Après quoi,  il s’en retourna au Japon,  pour n’y propager 
        que les doctrines mahayana Hokke et Ritsu,  sans mentionner le Zen. 
        En effet, Saicho* ne reconnu pas l’indépendance de cette dernière école,  
        tout comme pour celle du Shingon,  
        se contentant de permettre aux moines des sept 
        grands temples de Nara d’accomplir le rite ésotérique        nommé "cérémonie 
        d'ondoiement". Ne connaissant pas la véritable intention 
        du Grand-maître*,  le peuple supposa alors 
        qu’il n’avait approfondi que l’école de Tendai-Hokke,  
      en délaissant la doctrine de l’ésotérisme du Shingon.[...] Au Japon,  le Grand-maître* Saicho* jouissait de la profonde confiance de trois empereurs Kammu, Heizei et Saga,  
        si bien que ses pires ennemis ne pouvaient rien contre lui. Mais moi,  
        Nichiren,  je suis non seulement haï des prêtres des 171 037 
        temples du Japon mais je ne suis pas en grâce auprès des 
        dirigeants nationaux,  de sorte que tous les Japonais me méprisent 
        plus que leurs vieux adversaires ou leurs ennemis héréditaires.
 Souverains de notre 
          pays (Minobu, 
      février, 1275)
 Le Grand-maître* Saicho* apprit l’existence de l’école bouddhique Shingon en Chine. Il s’y rendit en 804 (la 23e année de la ère 
        Enryaku) pour étudier et transmettre quatre écoles bouddhiques. 
        Il étudia les écoles mahayana Tiantai, Zhenyan, Chan et Ly-zong. 
        Après quoi,  il s’en retourna au Japon,  pour n’y propager 
        que les doctrines mahayana Hokke et Ritsu,  sans mentionner le Zen. 
        En effet, Saicho* ne reconnu pas l’indépendance de cette dernière école,  
        tout comme pour celle du Shingon,  
        se contentant de permettre aux moines des sept 
          grands temples de Nara d’accomplir le rite ésotérique        nommé "cérémonie 
          d'ondoiement". Ne connaissant pas la véritable intention 
        du Grand-maître*,  le peuple supposa alors 
        qu’il n’avait approfondi que l’école de Tendai-Hokke,  
        en délaissant la doctrine de l’ésotérisme du Shingon. Le Grand-maître* Saicho* dit  : “La fille du Roi-Dragon 
          qui enseigna,  n’avait pas pratiqué pendant des kalpas ; les êtres à qui elle enseigna n’avaient pas pratiqué 
          non plus pendant des kalpas. L’enseignante 
          comme les enseignés n’ont pas pratiqué pendant des kalpas. Le pouvoir du Sutra 
          du Dharma Merveilleux est de permettre de devenir bouddha dès 
      ce corps”.[...] Cela fait désormais plus de deux cents ans que le temps de la 
          propagation de la doctrine éphémère est révolu. Seuls Zhiyi* et Saicho* étaient capables de la propager. Or,  tous deux sont entrés 
          dans le parinirvana. Nichiren 
          a compris le temps. Ne doit-il pas propager la doctrine primordiale 
          dont il a reçu la transmission  ? La prédisposition,  
          l’enseignement et le temps de l’éphémère 
          et ceux de l’originel sont très différents.
 [...] Vasubandhu, Nagarjuna voyaient clairement à l’intérieur d’eux-mêmes”. 
          Le Grand-maître* Zhiyi* disait  : “la dernière période          de cinq cents ans sera largement humectée par la voie merveilleuse”. (réf.) Le Grand-maître* Saicho* disait  : “Les période du Dharma 
          correct et du Dharma formel sont 
          déjà passées et terminées. La fin 
          du Dharma est extrêmement proche. C’est véritablement 
          le temps,  à présent,  de la prédisposition au Véhicule 
          unique de la Fleur du Dharma. Comment peut-on le savoir  ? Le 
          chapitre Pratiques 
          paisibles indique  : "Dans l’ère finale,  lorsque le Dharma disparaîtra…"(réf.)  Ces maîtres des traités,  ces maîtres hommes 
          savaient que la période de luttes et de controverses que sera 
          la période de la fin du Dharma,  sera le temps où le bodhisattva 
          sortira de terre pour propager Namu 
          Myoho Renge Kyo,  cœur essentiel de la doctrine primordiale. 
          Ils en soupiraient (note),  c’est pourquoi,  ils 
          faisaient de tels commentaires.
 Réponse à 
      Dame Myoichi (Minobu, mai 1275 à Myoichi)
 Le Grand-maître* Saicho* a dit  : "Les époques des jours du Dharma 
      correct et des jours du Dharma formel sont presque terminées 
      et l'époque des Derniers jours 
        du Dharma est proche. C'est maintenant le temps où le Véhicule 
          unique du Sutra du Lotus se révélera totalement 
      adapté aux capacités des hommes. Comment le savons-nous  ? Parce qu'il est dit dans le chapitre Anrakugyo* (XIV) : "A l'époque des Derniers 
        jours du Dharma,  
      quand le Dharma est sur le point de disparaître le Sutra du 
        Lotus sera largement répandu."(réf.) Saicho* dit encore  : "La propagation l'enseignement correct commencera à 
      la fin de l'époque du Dharma formel et au début des Derniers 
        jours du Dharma dans un pays à l'est de Tang (note) et à l'ouest de Katsu (note),  parmi des gens imprégnés des cinq 
          impuretés qui vivront à une époque de conflits. 
      Il est dit dans le Sutra : "Puisque haine et jalousie 
      abondent déjà du vivant du Bouddha,  cela ne sera-t-il 
      pas pire encore en ce monde après son trépas  ? " 
      Ces paroles ont un sens profond."(réf.)[...] Le Grand-maître Saicho (Dengyo) étudia les enseignements Tendai 
        et Shingon pendant quinze ans au 
        Japon,  par lui-même. Il possédait de manière innée 
        des capacités de compréhension merveilleuses,  et,  sans l'aide 
        d'un maître,  s'éveilla à la vérité. 
        Mais,  pour dissiper les doutes des autres,  il se rendit en Chine où 
        il reçut l'enseignement des écoles Tendai 
        et Shingon. Les maîtres,  
        en Chine,  avaient à cet égard diverses opinions mais,  dans 
        son coeur,  Dengyo était certain que l'enseignement du Sutra 
          du Lotus était supérieur au Shingon. 
        C'est pourquoi il n'utilisa jamais le terme "école" pour 
        se référer au Shingon,  
        parlant seulement des "pratiques shikan (concentration et intuition)* 
        et Shingon (paroles véritables 
        ou mantra dharani*) 
        de l'école Tendai" 
        Il décida que,  chaque année,  seraient ordonnés deux 
        novices qui devraient étudier pendant douze ans [au Mont Hiei]. 
        De plus,  il obtint que fut promulgué un édit impérial 
        désignant le Sutra du Lotus,  le Sutra Konkomyo* et le Sutra Ninno* comme les trois sutras destinés à assurer la protection 
        et la prospérité du pays,  et décrétant qu'ils 
        devaient être lus et récités au Shikan-in. Cet édit poursuivait en les comparant aux trois trésors 
          de la maison impériale,  de toute éternité les trésors 
          les plus précieux du Japon,  les bijoux sacrés,  le sabre 
          sacré et le miroir sacré. Après la mort de Saicho,  
          le premier patriarche au Mont Hiei,  
          Gishin*,  
          et le deuxième patriarche, Encho*,  
          prolongèrent cet enseignement sans le dénaturer.[...] Au cours de ces périodes,  le Sutra du Lotus devait se 
          propager à deux reprises  : pendant les huit dernières 
          années de la vie de Shakyamuni lorsqu'il enseigna le Sutra 
            du Lotus et,  après sa disparition,  dans les premiers cinq 
          cents ans de l'époque des Derniers 
            jours du Dharma. Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho* n'ont pas vécu en ce monde au temps de Shakyamuni,  lorsqu'il 
          enseigna le Sutra du Lotus ; et ils ne naquirent pas non plus 
          assez longtemps après sa disparition pour vivre à l'époque 
          des Derniers jours du Dharma. 
          Ils regrettèrent d'être nés dans la période 
          intermédiaire entre ces deux époques,  et leurs écrits 
          montrent qu'ils auraient aimé connaître les Derniers 
          jours du Dharma.
 [...] Puis,  sous 
          le règne du cinquantième souverain,  l'empereur Kammu,  
          huit cents ans après le début de l'époque du Dharma 
          formel,  apparut un jeune moine appelé Saicho*,  
          qui serait connu plus tard sous le nom de Grand-maître* Dengyo. Il étudia 
          tout d'abord les enseignements des six écoles Sanron, Hosso, Kegon, Kusha, Jojitsu, Ritsu,  ainsi que le Zen sous la direction du moine Gyoho et d'autres. Par la suite,  il fit construire le temple Kokucho-ji,  appelé 
          plus tard Hiei-san. Là,  il 
          fit une étude comparative rigoureuse des principaux sutras de 
          ces six écoles ainsi que 
          des traités et des commentaires de leurs maîtres. Il découvrit 
          de nombreuses différences entre les commentaires des maîtres 
          de ces écoles et les sutras et traités sur lesquels ils 
          s'appuyaient,  ainsi que quantité d'interprétations arbitraires. 
          Il devint clair à ses yeux que ceux qui croiraient de tels enseignements 
          tomberaient tous dans les voies mauvaises. 
          De plus,  bien que chacun des maîtres de ces écoles prétende 
          avoir saisi le véritable sens du Sutra du Lotus et s'enorgueillisse 
          de sa propre interprétation,  aucun d'eux ne l'avait correctement 
          compris. Saicho* sentit que,  s'il déclarait cela ouvertement,  il créerait 
          inévitablement des conflits mais que,  s'il se taisait,  il trahirait 
          le voeu du Bouddha. Cette pensée lui était désagréable 
          et il hésita longtemps. Finalement,  craignant d'aller à 
          l'encontre des injonctions du Bouddha,  il présenta des remontrances 
        à l'empereur Kammu. L'empereur,  
            stupéfait,  convoqua les maîtres de ces six 
              écoles et leur ordonna d'organiser un débat. Au début,  
            l'orgueil de ces maîtres était comme un étendard 
            brandi aussi haut que le sommet des montagnes et leurs pensées 
            mauvaises étaient aussi empoisonnées que la morsure d'un 
            serpent venimeux. Mais,  finalement,  ils furent contraints de s'incliner 
            et d'avouer leur défaite en présence de l'empereur ; et 
            tous les adeptes des six écoles et des sept temples principaux de Nara devinrent les disciples de Saicho*.
 [...] Ce fut 
        comme ce qui s'était passé en Chine,  lorsque les maîtres 
        des écoles bouddhiques du Sud et du Nord,  après avoir 
        été vaincus dans un débat,  au palais de la dynastie Chen,  par le Grand-maître* Zhiyi*,  
          devinrent ses disciples. Mais des trois 
            disciplines Zhiyi* n'avait utilisé que la méditation parfaite et la sagesse 
          parfaite. Le Grand-maître* Saicho* fit plus. Il réfuta les principes spécifiques du Hinayana pour la réception des préceptes [que Zhiyi* avait omis de contester],  et conféra,  à huit maîtres 
          de ces six écoles  (note), l'ordination 
            spécifique du Mahayana telle qu'elle est décrite dans le Sutra 
              Bonmo. De plus,  il fit construire au Mont Hiei un kaidan pour l'ordination selon les préceptes 
  à l'Éveil complet et immédiat du Sutra du Lotus.
 [...] Par conséquent 
        si nous voulons comparer leurs mérites,  nous pouvons dire que 
        le Grand-maître* Saicho*,  
        par l'ampleur de la tâche qu'il accomplit,  surpassa Nagarjuna et Vasubandhu,  et fut plus 
        sage encore que Zhiyi* et Zhanlan*. 
        S'il en est ainsi,  comment,  à notre époque au Japon,  les 
        moines des temples To-ji,  Onjo-ji ou des sept grands temples et les 
        adeptes des huit écoles et du Shingon, Zen ou Ritsu,  peuvent-ils transgresser 
        les préceptes parfaits du Grand-maître* Saicho*  ? Les moines des neuf régions de Chine devinrent les disciples 
        de Zhiyi*,  et adoptèrent les principes 
          de méditation parfaite et de sagesse parfaite qu'il enseignait. 
        Mais puisque aucun kaidan pour conférer universellement l'ordination 
        qui mène à l'Éveil parfait 
          et immédiat n'avait été construit en Chine,  
        certains auraient pu ne pas le suivre dans ce domaine des préceptes. 
        Par contre,  au Japon,  puisque Saicho* établit un tel sanctuaire,  ceux qui ne suivent pas le Grand-maître* Saicho* ne peuvent être considérés que comme des non bouddhistes 
        et des personnes mauvaises. Le Grand-maître* [Saicho*] 
          savait parfaitement laquelle des deux écoles nouvellement introduites 
          de Chine au Japon, Tendai ou Shingon,  était supérieure 
        à l'autre. Mais il ne le démontra pas au cours d'un débat 
          public comme il l'avait fait pour établir la supériorité 
        du Tendai sur les six 
          écoles plus anciennes. Pour cette raison peut-être,  
          après la disparition du Grand-maître* Saicho*,  
          les moines du To-ji,  des sept temples 
          de Nara,  du Onjo-ji aussi bien 
          que des autres temples du Japon tout entier proclamèrent l'école Shingon supérieure à 
        l'école Tendai,  et tous,  
          des personnes du plus haut rang jusqu'à celles dont la condition 
        était la plus modeste,  en furent persuadés. Ainsi le 
          véritable esprit de l'école Tendai-Hokke ne fleurit véritablement que du vivant du Grand-maître* Saicho*. Saicho* vécut à la fin de l'époque du Dharma formel,  dans 
          la période qui correspond à ce que le Sutra 
            Daijuku appelle l'ère 
          de la construction des temples et des stupas. Le temps n'était 
          pas encore arrivé où "parmi les adeptes de mes enseignements,  
          il y aura des conflits et des disputes et le Dharma pur sera obscurci 
  "
 [...] N'est-ce pas celui-là que le Sutra désigne comme "le Pratiquant du Sutra du Lotus"  ? S'il faut en croire ces passages du Sutra,  en plus de sept 
        cents ans,  depuis l'introduction du bouddhisme au Japon,  à l'exception 
        du Grand-maître* Saicho* et de moi Nichiren,  il n'y a pas eu un seul pratiquant du Sutra 
          du Lotus.
 [...] Si nous 
        nous intéressons maintenant à l'époque du Dharma 
        formel qui suivit,  nous voyons que le Grand-maître* Zhiyi* apparut en Chine vers le milieu de cette période et écrivit 
        le Hokke Gengi,  le Hokke 
          Mongu* et le Maka Shikan en trente volumes,  ouvrages dans lesquels il étudia en profondeur 
            le Sutra du Lotus. A la fin de l'époque du Dharma formel,  
            le Grand-maître* Saicho* apparut au Japon.
 [...] Pour ce qui est des traducteurs qui vécurent après lui,  
        si leur langue a brûlé lors de leur incinération,  
        c'est la preuve qu'ils avaient commis des erreurs. Ainsi,  l'école Hosso fut un temps florissante 
        au Japon. Mais le Grand-maître* Saicho* l'a réfutée en faisant remarquer que,  si la langue de Kumarajiva n'avait pas brûlé,  
        celle de Xuanzang et celle de  Cien avaient été 
        réduites en cendres avec le reste de leur corps. Impressionné 
        par cet argument,  l'empereur Kammu se convertit à l'école Tendai-Hokke.
 [...] Question 
        : Le Grand-maître* Saicho* naquit au Japon et vécut sous le règne de l'empereur Kammu. 
        Il réfuta les enseignements erronés acceptés au 
        Japon pendant quelque deux cents ans,  depuis le règne de l'empereur Kimmei. Il restaura les principes 
        de la sagesse et de la méditation parfaites enseignés 
        par le Grand-maître* Zhiyi*,  
        et,  de plus,  déclara sans valeur les trois sanctuaires pour l'ordination 
          selon les préceptes du Hinayana,  
        introduits au Japon par le moine Ganjin,  
        faisant construire à leur place,  sur le Mont Hiei,  le kaidan pour l'ordination selon les préceptes 
        du Mahayana menant à 
        l'Éveil parfait et immédiat.
 Mais,  
      à l'époque mauvaise qui suivra la disparition du Bouddha,  
      savoir enseigner ce Sutra,  voilà ce qui est véritablement 
      difficile  ! "(réf.) [...] Saicho* commente ainsi  : "Shakyamuni enseigna que "le superficiel 
        est facile à saisir mais le profond,  difficile." Abandonner 
        le superficiel pour rechercher ce qui est profond demande du courage,  
        c'est l'esprit de "rechercher le Bouddha" (jobu). Le Grand-maître* Zhiyi*,  
        en suivant fidèlement Shakyamuni,  a contribué à 
        la propagation de l'école Hokke en Chine. Nous,  la famille du Mont Hiei,  
        en succédant à Zhiyi*,  
        contribuons à la propagation de l'école Hokke au Japon."
 [...] Mais même 
        s'il y a peu de chances de rencontrer une personne capable de tels exploits 
        il serait beaucoup plus rare encore de trouver,  à l'époque 
        des Derniers jours du Dharma une personne capable d'enseigner le Sutra du Lotus comme l'a 
        enseigné le Bouddha. Et pourtant le Grand-maître* Zhiyi et le Grand-maître* Saicho* furent précisément des personnes de ce genre,  qui transmirent 
        la pratique telle que le Bouddha l'enseigna.
 [...] Quant à [des 
        personnages des époques ultérieures tels que]  Cien, Fazang et Shubhakarasimha*  étaient 
          capables de prétendre que l'est était l'ouest,  et de faire 
          passer le ciel pour la terre. Et il ne s'agit pas là d'affirmations 
          présomptueuses de la part du Grand-maître* Saicho*. 
          Le dix-neuvième jour du premier mois de la vingt et unième 
          année de l'ère Enryaku (802),  l'empereur Kammu se rendit au temple du Mont Takao. Il invita plus de dix maîtres 
          des six écoles et des sept 
            grands temples de Nara : Zengi,  Shoyu,  Hoki,  Chonin,  Kengyoku,  Ampuku, Gonso*,  
          Shuen*,  
          Jikko,  Gen'yo,  Saiko, Dosho, Kosho et Kambin à 
          venir débattre avec le Maître 
              du Dharma Saicho*. 
            Mais certains furent réduits au silence dès leur première 
            réplique,  incapables d'en prononcer une deuxième ou une 
            troisième. Tous baissèrent la tête et joignirent 
            les mains en signe de respect. Les principes de l'école Sanron tels que les deux sortes d'enseignements  (note),  
            les trois périodes,  
            les trois tours de la roue du Dharma  ; les principes de l'école Hosso tels que les trois périodes et les cinq natures  ; les principes de l'école Kegon tels que les quatre enseignements et les cinq enseignements (note),  l'enseignement principal et 
            secondaire (note),  
            les six formes et les dix 
              mystères,  tous furent réfutés. [...] Sur le 
                moment,  l'empereur fut stupéfait et,  le vingt-neuvième 
                jour du même mois,  il dépêcha [Wake no] Hiroyo et 
                [Otomo no] Kunimichi (note)   auprès 
                  des maîtres des sept temples et des six 
                  écoles pour les interroger longuement. Tous,  l'un après 
                  l'autre,  envoyèrent une lettre reconnaissant qu'ils avaient été 
                vaincus lors du débat et convaincus par les arguments de Saicho*.
 [...] En Chine 
        par le passé, Jizang rassembla 
        une centaine d'autres moines qui,  ensemble,  reconnurent au Grand-maître* Zhiyi* la qualité de véritable sage. 
        Plus tard,  au Japon,  deux cents et quelques moines des sept 
          temples de Nara ont conféré au Grand-maître* Saicho* le titre de sage. Ainsi,  au cours des deux mille et quelques années 
        écoulées depuis la disparition du Bouddha,  ces deux sages 
        sont apparus dans les deux pays,  l'un en Chine et l'autre au Japon. 
        De plus, Saicho* fit construire au Mont Hiei le Grand 
        Kaidan pour l'ordination selon les préceptes qui mènent 
        à l'Éveil parfait et immédiat,  préceptes que le 
        Grand-maître* Zhiyi* lui-même n'avait pas enseignés. N'est-ce pas l'indication 
        qu'une vaste propagation du Sutra du Lotus s'est accomplie 
        à la fin de l'époque du Dharma formel ?
 [...] Comme je l'ai déjà expliqué,  il 
        y eut aussi un Grand Dharma qui ne fut pas totalement transmis à 
        la postérité par Nagarjuna et Vasubandhuet d'autres,  
        mais qui fut propagé par le Grand-maître* Zhiyi*. 
        Comme je l'ai démontré,  il appartint au Grand-maître* Saicho* d'établir le kaidan pour l'ordination selon les préceptes 
        qui mènent à l'Éveil parfait et immédiat,  alors 
        que le Grand-maître* Zhiyi* ne l'avait pas fait. [...] Aussi étonnant 
          que cela puisse paraître,  le Bouddha exprima totalement,  dans 
          le texte du Sutra du Lotus,  le Dharma 
            correct le plus profond et le plus secret,  Dharma qui,  après 
          sa disparition,  ne fut jamais propagé par Mahakashyapa, Ananda, Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga ou Vasubandhu,  ni même 
          par Zhiyi* ou Saicho*.
 [...] 2 Quand le 
        Grand-maître* Zhiyi* réfuta publiquement les maîtres des autres écoles 
        du Sud et du Nord,  ces enseignements du Shingon n'avaient pas encore été introduits en Chine ; et,  lorsque 
        le Grand-maître* Saicho* vainquit les maîtres des Six Écoles au Japon,  il ne fut plus question 
        de la doctrine Shingon. A plusieurs 
        reprises le Shingon évita 
        la confrontation avec ses puissants ennemis,  et réussit à 
        supplanter et mettre en danger le Grand Dharma du Sutra du Lotus. 
        De plus, Ennin*,  
        disciple du Grand-maître* Saicho*,  
        alla jusqu'à adopter l'enseignement de cette école [Shingon],  
        et à l'introduire au Mont Hiei,  
        obscurcissant ainsi les principes du Tendai et livrant l'école tout entière à l'influence du Shingon. Mais qui pouvait s'opposer 
        ouvertement à un personnage aussi écouté que Ennin* ?
 [...] 2 Avec le 
        passage des années,  la racine frauduleuse de ces enseignements 
        erronés de l'école Shingon aurait pu rester bien cachée. Le Grand-maître* Saicho*,  
        après s'être rendu du Japon en Chine,  en revint avec les 
        textes de l'école Tiantai, mais aussi avec ceux de l'école Shingon. 
        Il recommanda l'enseignement de l'école Tendai à l'empereur du Japon et fit étudier celui de l'école Shingon aux maîtres des 
        Six Écoles. Il avait déjà clairement mis en évidence 
        la supériorité de l'enseignement du Tendai sur celui des Six Écoles avant son voyage en Chine. Après être 
        rentré de Chine,  il décida de faire construire le kaidan pour l'ordination selon les préceptes menant à l'Éveil parfait et immédiat,  mais cela suscita de nombreuses controverses. 
        Peut-être pensa-t-il qu'il avait déjà beaucoup d'ennemis,  
        et que la réalisation de ce Grand Sanctuaire serait suffisamment 
        difficile même s'il y consacrait tous ses efforts. Ou peut-être 
        a-t-il pensé que ce serait à l'époque des Derniers 
          jours du Dharma qu'il faudrait réfuter l'école Shingon. 
        Quoi qu'il en soit,  il ne mentionna pas le Shingon en présence de l'empereur et n'en parla pas non plus de manière 
        décisive à ses disciples. Toutefois il laissa bel et bien 
        un ouvrage secret en un volume intitulé Ebyo Shu  (note) dans lequel il décrit de quelle manière divers moines 
        des Sept Écoles furent convaincus par l'enseignement du Tendai. 
        Dans la préface de ce texte,  il mentionne le caractère 
        frauduleux des enseignements du Shingon.
 [...] 2 Au Japon,  
        le moine Tokuichi offre un exemple 
        similaire. Il critiqua sévèrement le Grand-maître* Zhiyi* pour avoir rejeté la classification des enseignements en trois 
          périodes énoncée dans le Sutra Jimmitsu*,  
        en disant que Zhiyi* s'était servi d'une langue de trois pouces (sun) pour détruire 
        le corps [du Bouddha] de cinq pieds (shaku). Le Grand-maître* Saicho* [à son tour] rétorqua à Tokuichi que le Sutra Jimmitsu* avait été introduit en Chine par Xuanzang dans les premières décennies de la dynastie 
           Tang. Et que le Sutra Jimmitsu* était donc arrivé en Chine plusieurs années après 
        la mort de Zhiyi* qui vécut sous les dynasties Chen  et Shui. Comment aurait-il pu réfuter un sutra qui ne fut introduit en 
          Chine qu'après sa mort  ? Tokuichi fut non seulement réduit au silence mais sa langue se fendit 
          en huit morceaux,  et il mourut.
 [...] 2 Il y a pourtant 
        encore beaucoup plus pernicieux que ces trois enseignements,  un fait 
        d'autant plus nuisible qu'il est infiniment plus difficile à 
        admettre. Bien que Ennin* fut le troisième successeur du Grand-maître* Saicho*,  
        tous au Japon,  du souverain jusqu'au plus humble de ses sujets,  en vinrent 
        à le considérer comme supérieur au Grand-maître* Saicho* lui-même. Il étudia de manière approfondie l'enseignement 
        des écoles Shingon et 
        du Sutra du Lotus,  et affirma dans ses écrits que la 
        doctrine du Shingon est supérieure 
        à celle du Sutra du Lotus. Cela conduisit les trois 
        mille moines des monastères du Mont Hiei et tous les maîtres du Japon à accepter son opinion 
        en la matière.
 [...] 2 Le Grand-maître* Saicho* étudia les enseignements Tendai et Shingon pendant quinze ans au Japon,  par lui-même. Il possédait 
        de manière innée des capacités de compréhension 
        merveilleuses,  et,  sans l'aide d'un maître,  s'éveilla à 
        la vérité. Mais,  pour dissiper les doutes des autres,  
        il se rendit en Chine où il reçut l'enseignement des écoles Tiantai  et Shingon. 
        Les maîtres,  en Chine,  avaient à cet égard diverses 
        opinions mais,  dans son coeur, Saicho* était certain que 
          l'enseignement du Sutra du Lotus était supérieur 
          au Shingon. C'est pourquoi il 
          n'utilisa jamais le terme "école" pour se référer 
          au Shingon,  parlant seulement 
          des "pratiques shikan et 
        "paroles véritables" de l'école Tendai". 
          Il décida que,  chaque année,  seraient ordonnés 
          deux novices qui devraient étudier pendant douze ans au Mont Hiei. De plus,  il obtint que fut promulgué un édit 
          impérial désignant le Sutra du Lotus,  le Sutra Konkomyo* et 
          le Sutra Ninno* comme 
          les trois sutras destinés à assurer la protection et la 
          prospérité du pays,  et décrétant qu'ils 
          devaient être lus et récités au Shikan-in. Cet édit 
          poursuivait en les comparant aux trois trésors de la maison impériale,  
          de toute éternité les trésors les plus précieux 
          du Japon,  les bijoux sacrés,  le sabre sacré et le miroir 
          sacré. Après la mort de Saicho*,  
          le premier patriarche de l'école Tendai au Mont Hiei, Gishin*,  
          et le deuxième patriarche, Encho*,  
          prolongèrent cet enseignement sans le dénaturer.
 [...] 2 Saicho* incorpora à la fois des pratiques shikan et shingon en considérant la pratique Shingon comme une pratique parmi d'autres,  dans l'ensemble des pratiques de 
        l'école Tendai et Wei-Juan. 
        Mais,  dans son coeur,  il [Ennin] croyait le Shingon supérieur au Tendai. 
        Il estimait que le Grand-maître* Saicho* n'avait pas étudié le sujet à fond,  n'était 
        pas resté suffisamment longtemps en Chine et n'avait pris connaissance 
        que superficiellement de l'enseignement Shingon.
 [...] 2 Au Japon, Ennin* étudia en profondeur l'enseignement de Saicho* et celui de Kukai*,  
        puis,  sous la direction des huit 
          maîtres éminents y compris celle du Maître 
            du tripitaka Baoyue,  d'Inde du Sud,  il passa dix ans en Chine à 
        étudier les enseignements les plus secrets et les plus profonds.
 [...] 2 Par conséquent,  
        de tous les temples et sanctuaires construits par l'empereur Kammu et par le Grand-maître* Saicho* au Japon,  il n'en est plus un seul qui ne propage la doctrine Shingon. 
        Les aristocrates comme les samouraïs invitent les maîtres du Shingon à conduire leurs cérémonies,  les considèrent 
        comme des maîtres,  leur confèrent des fonctions et leur 
        confient des temples.
 [...] 2 Le Grand-maître* Saicho* a dit  : "Il faut s'appuyer sur les enseignements du Bouddha et 
        ne pas prêter foi aux traditions transmises de manière 
        orale."(réf.)
 [...] 2 Si l'on en croit ces exemples,  le rêve d'Ennin* signifie qu'il se servit de ses deux commentaires comme de flèches 
        dirigées contre Tensho Daijin*,  contre le Grand-maître* Saicho*,  
        contre le Bouddha Shakyamuni et contre le Sutra du Lotus.
 [...] 2 Dans ses 
        écrits,  le Grand-maître* Saicho* appelle les Grands-maîtres des écoles Sanron, Hosso et Kegon au Japon "les 
        six parasites."(réf.)  Moi,  Nichiren,  j'appellerais volontiers les fondateurs des écoles Shingon, Zen et Jodo "les trois parasites" 
        et Ennin*, Annen et Genshin*,  
        de l'école Tendai,  "les 
        trois parasites" ayant rongé le corps de lion du Sutra 
          du Lotus et du Grand-maître* Saicho* !
 [...] 2 Les plus 
        de trois cents moines des sept temples principaux de Nara au Japon affirmèrent 
        que le moine Saicho* était une réincarnation de Mahadeva ou du Brahmane-au-ventre-de-fer. 
        Pourtant,  le ciel ne l'a pas puni. Au contraire,  il l'a protégée 
        de multiples manières et la terre ne s'est pas ouverte,  restant 
        sous ses pieds aussi solide qu'un diamant. Le Grand-maître* Saicho* fit construire le temple du Mont Hiei et devint les yeux du peuple entier. Pour finir,  les moines des sept 
        temples principaux reconnurent leur erreur et devinrent ses disciples,  
        et les habitants des diverses provinces devinrent ses adeptes laïcs. 
        Ainsi,  faire ouvertement l'éloge de ce qui est véritablement 
        supérieur ressemble à un acte d'arrogance,  mais,  en réalité,  
        cela entraîne de grands bienfaits parce que cela revient à 
        faire l'éloge du Grand Dharma auquel on adhère. Le Grand-maître* Saicho* déclara  : "L'école Tendai-Hokke est supérieure à toutes les autres écoles,  en raison 
          du Sutra sur lequel elle s'appuie. Par conséquent,  lorsqu'elle 
          se dit supérieure,  ce n'est pas pour chanter ses propres louanges 
          ni pour dénigrer les autres écoles."(réf.)
 [...] 2 Le Grand-maître* Saicho* a déclaré  : "Il faut savoir que les sutras sur lesquels 
        s'appuient les autres écoles ne sont pas les plus élevés. 
        Par conséquent,  ceux qui croient dans ces sutras ne sont pas 
        non plus les meilleurs. Mais,  puisque l'école Tendai-Hokke croit dans le sutra le plus élevé,  ceux qui croient dans 
        le Sutra du Lotus sont les premiers parmi la multitude. Ce 
        sont là les mots mêmes du Bouddha. Comment cela pourrait-il 
        être un simple éloge de soi-même  ? "(réf.)
 [...] 2 Le Grand-maître* Saicho* a dit  : "Ceux qui adressent des éloges au Grand-maître* Zhiyi* recevront des bienfaits qui s'accumuleront aussi haut que le Mont Sumeru,  
      tandis que ceux qui le calomnient commettent un crime qui les précipitera 
      dans l'enfer avici."(réf.) Et on lit dans le Sutra du Lotus : "Ils mépriseront,  
      haïront,  envieront et éprouveront de la rancune à 
      l'égard de ceux qui lisent,  récitent,  transcrivent ce Sutra et y adhèrent,  et,  après leur mort,  ils 
      tomberont dans l'enfer avici."(réf.)
 [...] 2 Lorsque je ne faisais que débuter dans la voie bouddhique,  
        je pensais que la phrase "sans ménager sa vie" signifiait 
        voyager jusqu'en Chine sur l'ordre de l'empereur comme le firent Saicho*, Kukai*, Ennin* et Enchin. Ou aller de Chine jusqu'en 
        Inde,  comme le fit Xuanzang en mourant six fois.
 Le choix en fonction 
            du temps (Minobu,  10 juin 1275 à 
      Yui)
  Masakado et Sadato se rebellèrent 
          contre l'empereur et le Grand-maître* Saicho* fut détesté par les moines des sept 
          temples de Nara,  mais il ne fut pas en butte à la haine des 
          moines,  des nonnes,  des croyants et croyantes laïques du Japon 
      tout entier. Lettre à 
          Ko-no ama Gozen (Minobu 
      le 16 juin 1275 à Ko-no ama Gozen)
 Au Japon,  
          au printemps de la 9e année de l'ère Konin,  survint aussi 
          une grande sécheresse. L'empereur 
          Saga ordonna à Fujiwara 
          no Fuyutsugu d'envoyer un fonctionnaire à son service,  Wake 
          no Matsuna auprès du Grand-maître* Saicho* afin de lui demander d'offrir des prières pour faire tomber la 
          pluie. Le Grand-maître* Saicho* pria pour la pluie en récitant le Sutra du Lotus et 
          les sutras Konkomyo* et Ninno*,  et,  le 
          troisième jour,  de légers nuages apparurent et une pluie 
          douce se mit à tomber lentement. L'empereur en fut si heureux 
          qu'il donna l'autorisation de construire le sanctuaire pour l'ordination 
          (kaidan) selon les préceptes 
          du Mahayana,  qu'il avait été 
      si difficile d'établir au Japon (note). Gomyo,  
        qui instruisit le Grand-maître* Saicho*,  
        était un sage,  le moine le plus important de [Nara] la capitale 
        du Sud. Avec quarante de ses disciples,  ils récitèrent 
        ensemble le Sutra Ninno*  pour faire tomber la pluie ; cinq jours plus tard,  il plut. Il est certainement 
        merveilleux que la pluie soit tombée le cinquième jour,  
        mais c'est moins impressionnant que si elle était tombée 
        dès le troisième jour. De plus,  la pluie fut très 
        violente,  ce qui marque l'infériorité de Gomyo. D'après 
        ces exemples,  il est clair que les efforts de Kukai* pour faire tomber la pluie eurent des résultats encore inférieurs.La prière pour 
          la pluie des trois maîtres du Tripitaka (Minobu, 
      22 juin 1275 au nyudo Nishiyama)
 Le Savant-maître*  Xuanzang se rendit en Inde,  
          la terre sacrée,  pour trouver la vérité,  le Savant-maître* Amoghavajra* entreprit le même voyage pour dissiper ses doutes (note) et le Grand-maître*  Saicho*  alla chercher des confirmations 
          en Chine. Tous ces hommes n'agirent-ils pas comme ils le firent pour 
      protéger le véritable sens des sutras et des traités  ?La question 
          à approfondir jour et nuit (Minobu, 
      28 août 1275 ? , Toki Jonin)
 Renforcez 
            votre foi,  plus que jamais. Quiconque enseigne les vérités 
            du bouddhisme aux autres encourt inévitablement la haine des 
            laïcs,  hommes et femmes,  ainsi que celle des religieux et religieuses. 
            Peu importe c e qu'ils disent. L'essentiel est de confier votre vie 
            aux enseignements d'or du Sutra du Lotus,  du Bouddha Shakyamuni,  
            de Zhiyi*, Zhanlan*, Saicho*,  
      et Guanding*. Les Remparts de 
          la Foi (Minobu, 
          3 septembre 1275,  à 
      Sennichi-ama)
 Le Sutra 
        du Lotus, Véhicule suprême,  
        est l'enseignement d'or des Trois sages. 
        Comme un joyau sans pareil,  il occupe le rang le plus élevé 
        parmi tous les enseignements du passé,  du présent et du 
        futur. Il est dit dans le Sutra du Lotus : "ce Sutra est 
        supérieur à tous les autres sutras",  et "le Sutra 
        du Lotus est le plus élevé de tous les enseignements." 
        Le Grand-maître* Saicho* déclara que [de toutes les écoles au Japon],  l'école Hokke est la seule et unique "qui ait été fondée par 
      le Bouddha Shakyamuni lui-même."La Guérison 
          des Maladies Karmiques (Minobu, 
      3 novembre 1275, à Ota Jomyo)
 Le Grand-maître*  Cien fut le disciple du moine Xuan-zang et le précepteur de l'empereur Taizong. 
            Ce fut un saint,  non seulement familier des textes sanscrits et chinois,  
            mais qui avait également appris par coeur l'intégralité 
            des sutras du Bouddha. On dit que les cendres du Bouddha tombaient 
            de son pinceau et que des rayons de lumière filtraient entre 
            ses dents. Ses contemporains le respectaient comme le soleil ou la 
            lune,  et les hommes des époques suivantes recherchèrent 
            avec ferveur ses enseignements pour guider leur vie. Et pourtant,  
            le Grand-maître* Saicho* le critiqua,  en écrivant : "Tout en faisant l'éloge 
            du Sutra du Lotus,  il en détruit le coeur." Cette 
            citation indique que,  tout en voulant honorer le Sutra du Lotus,  
      en fait,  il le détruisait.Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux 
      frères Ikegami)
 Permettez-moi d’examiner ce qui a amené 
        notre pays au bord de la ruine,  en écartant pour le moment la question 
        du vrai ou faux dans les enseignements bouddhiques en Inde et en Chine. 
        Les Grands-maîtres Kukai*,  
        fondateur de l’école Shingon au Japon,  et Ennin*,  
        troisième Grand-patriarche du Enryaku-ji sur le Mont Hiei,  ont dénaturé 
        l’enseignement correct du Grand-maître* Saicho,  
        qui était le plus grand sage du Japon. Car,  dans la comparaison 
        entre de Sutra du Lotus et le Sutra Vairocana* la supériorité du premier était pour eux trop embarrassante. 
        Les temples du Mont Hiei ont depuis 
        lors pris parti pour la fourberie d'Ennin*,  
        tandis que le temple Jigo-ji à Takao et les sept 
      grands temples de Nara ont tous suivis le faux enseignement de Kukai*. Réponse à 
          Gonin (Minobu, le 26 décembre 
      1275)
 On respecte le Bouddha pour sa capacité 
          à connaître le passé et à discerner le futur. 
          Il perçoit les trois phases de la vie avec une sagesse inégalée. Sans être 
          bouddha,  des sages et des personnes 
          de mérite tels que Nagarjuna, Vasubandhu, Zhiyi* et Saicho*,  
          malgré une sagesse inférieure à celle du Bouddha,  
          eurent une perception d'ensemble des trois 
      phases,  et leurs noms pour cela passèrent à la postérité.Emissaires mongols (Minobu, 
      1275, au nyudo Nishiyama)
 Sous le 
          règne du cinquantième souverain,  l'empereur Kammu,  
          vécut un jeune moine du nom de Saicho*,  
          que l'on connaîtrait ensuite sous le nom de Grand-maître* Dengyo. Avant de se rendre 
          en Chine,  il passa quinze ans à étudier seul les écrits 
          et les commentaires des écoles Shingon et Tendai. Puis,  le septième 
          mois de la vingt-troisième année de l'ère Enryaku (804),  il fit voile vers la Chine. Il revint au Japon au cours 
          du sixième mois de l'année suivante,  et,  dès lors,  
          enseigna,  à plusieurs douzaines de moines érudits des sept temples principaux de Nara,  
      les doctrines des écoles Tendai et Shingon.[...] Pour finir,  
          comme le dit le Grand-maître*  Saicho*  : "Même en faisant l'éloge du Sutra du Lotus,  
          il est possible d'en détruire le coeur."(réf.)
 [...] On appelle 
          juste celui qui suit la doctrine d'un bon maître. Et on appelle 
          sage celui qui parvient à la vérité par lui-même,  
          sans l'aide d'un maître. En Inde,  en Chine et au Japon,  depuis 
          la disparition du Bouddha,  il y eut deux sages  : Zhiyi* et Saicho*. 
          Ces deux hommes méritent pleinement le titre de sages. On peut 
          également les appeler des justes,  car le Grand-maître* Zhiyi* pratiqua les principes enseignés par Huisi ; en ce sens,  il fut un juste. Mais il appréhenda aussi,  par lui-même,  
          sur le lieu de méditation,  le Véhicule 
      suprême qui mène à la bodhéité ; en ce sens,  il fut un sage. De même,  
        le Grand-maître* Saicho* reçut,  de ses maîtres Dao-sui  et Xing-man,  
          les principes de la méditation 
            shikan,  et les grands préceptes de l'Éveil 
              parfait. Cela fait de lui un juste.
 [...] Shakyamuni,  
          seigneur du Dharma,  est le plus grand sage en ce monde Saha. Zhiyi* et Saicho* furent tous deux des sages,  en même temps que des justes.
 [...] Si moi,  
          Nichiren,  je n'étais pas né sur la terre du Japon,  ces 
          passages du Sutra n'auraient été que de vaines 
          paroles dans la bouche du Bouddha - des mots vides de toute signification. 
          Ils auraient été comme des bourgeons fleurissant sans 
          donner de fruit,  ou des coups de tonnerre jamais suivis de pluie. Ces 
          paroles d'or du Bouddha auraient été prononcées 
          en vain,  et le Sutra du Lotus,  dont chaque mot est véridique,  
          aurait été extrêmement mensonger. Lorsque je pense 
          à cela,  j'ai l'impression d'être l'égal des sages Zhiyi* et Saicho,  et d'être supérieur 
          à Lao-Zi et Confucius.
 Lettre à 
          Myomitsu Shonin (Minobu, 
              le 5ème jour du 3ème mois intercalaire 1276 à Myomitsu)
 On peut admettre que certains,  
      autrefois,  se soient trompés sur le sens de ces passages,  mais 
      maintenant que de Grands Maîtres comme Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho* en ont clarifié la signification,  tous ceux qui ont des yeux 
      devraient pouvoir le comprendre. Pourtant,  alors que Ennin* et Enchin,  de l'école Tendai,  
      ont été eux-mêmes incapables d'en donner une interprétation 
      correcte,  comment les tenants des autres écoles pourraient-ils 
      ne pas se tromper sur ce point ? Sous le règne de 
        l'empereur Kammu,  un jeune moine 
        du nom de Saicho*,  
        disciple de Gyoho, administrateur des moines du temple Yamashina-dera,  étudia en profondeur les 
        enseignements de l'école Hosso et des cinq autres mentionnées plus haut. Mais il sentit qu'aucune 
        d'elles n'avait acquis une compréhension correcte du bouddhisme. 
        Il découvrit alors un commentaire du Maître du Dharma Fazang,  
        de l'école Kegon,  sur le Kishin Ron dans lequel il trouva 
        des citations d'ouvrages du Grand-maître* Zhiyi*. 
        Ces ouvrages lui parurent d'un très grand intérêt,  
        mais Saicho* ne savait même pas s'ils avaient été introduits 
        au Japon. Lorsqu'il demanda où 
        les trouver,  on lui répondit qu'un moine du nom de Ganjin,  
          du temple Long-xing-si au Yang-Zhou en Chine,  avait étudié 
        les enseignements de Zhiyi* et qu'il avait été le disciple du maître des préceptes Daoxian. Il vint au Japon à 
        la fin de l'ère Tempyo-Shoho 
          (753) et s'employa à transmettre les règles de vie monastique 
          du Hinayana. Il avait apporté 
        avec lui divers ouvrages de Zhiyi* mais n'avait pas essayé de les faire connaître. Tout cela 
          [répondit-on à Saicho*, ] 
          s'était produit au cours du règne du quarante-cinquième 
          souverain,  l'empereur Shomu. Lorsque Saicho* demanda à voir ces textes,  on les lui présenta. Dès 
            la première lecture,  il eut l'impression de sortir de l'ivresse 
            des illusions concernant la vie et la mort. Et lorsqu'il se 
            mit à examiner les doctrines de base des six 
              écoles à la lumière de ces écrits,  il 
            lui apparut clairement que toutes commettaient des erreurs doctrinales.Les adeptes des six 
          écoles et des sept temples 
          principaux ressentaient [à l'égard de Saicho*] 
          une haine de plus en plus intense. Mais,  le dix-neuvième jour 
          du premier mois de la vingt et unième année de l'ère 
          Enryaku (802),  l'empereur Kammu se rendit au temple Takao-dera et invita quatorze moines éminents 
          - Zengi,  Shoyu,  Hoki,  Chonin,  Kengyoku,  Ampuku, Gonso,  
          Chuen,  Jiko,  Gen'yo,  Saiko, Dosho, Kosho et Kambin - à venir débattre [dans ce temple] avec Saicho*.
 [...] Les adeptes des six 
          écoles et des sept temples 
          principaux ressentaient [à l'égard de Saicho*] 
          une haine de plus en plus intense. Mais,  le dix-neuvième jour 
          du premier mois de la vingt et unième année de l'ère        Enryaku (802),  l'empereur Kammu se rendit au temple Takao-dera et invita quatorze moines éminents 
          - Zengi,  Shoyu,  Hoki,  Chonin,  Kengyoku,  Ampuku, Gonso,  
      Chuen,  Jiko,  Gen'yo,  Saiko, Dosho, Kosho et Kambin - à venir débattre [dans ce temple] avec Saicho*. Ces représentants 
        des écoles Kegon, Sanron, Hosso et autres exposèrent 
        la doctrine des fondateurs de leur école respective [telle qu'elle 
        leur avait été enseignée]. Mais Saicho* prit des notes sur chaque point énoncé et en fit la critique 
        à la lumière du Sutra du Lotus,  des ouvrages 
        de Zhiyi* et d'autres sutras et traités. Ses opposants furent incapables 
        de répondre un seul mot,  comme si leur bouche n'était 
        plus que le prolongement de leur nez. Stupéfait,  l'empereur 
        questionna Saicho* en détail sur divers points. Après quoi,  il promulgua 
        un édit critiquant les quatorze hommes qui s'étaient opposés 
        à Saicho*. 
        Ces derniers,  à leur tour,  rédigèrent des lettres 
        dans lesquelles ils reconnaissaient leur défaite et s'excusaient 
        en ces termes : "Nous,  disciples des Sept temples principaux et 
        des six écoles... avons 
        compris pour la première fois l'enseignement suprême."
 [...] Saicho*,  
          pour évaluer les enseignements de ses quatorze opposants,  écrivit : "Chacun de vous ne s'appuie que sur le seul écrit de sa 
          propre école et,  bien que vous battiez les tambours du Dharma 
          dans les vallées profondes,  les maîtres aussi bien que 
          leurs auditeurs continuent à s'égarer dans les voies des trois véhicules. Vous 
          brandissez,  du haut des sommets les plus élevés,  la bannière 
          de la doctrine qui veut que maîtres et disciples soient libérés 
          des entraves du monde des trois plans,  
          mais vous persistez à emprunter la voie selon laquelle il faut 
          des kalpas pour atteindre la bodhéité. 
          Vous confondez les trois sortes de chariots [les enseignements 
          provisoires] avec le chariot tiré par un grand boeuf blanc qui 
          se trouve devant la porte (note). 
          Comment pourriez-vous atteindre la première étape 
          de sécurité et parvenir à l'Éveil en ce monde 
      semblable à une maison en feu  ? "(réf.)
 [...] Mais,  en se convertissant 
          à la doctrine du Sutra du Lotus telle que l'avait enseignée Saicho*,  
          le Grand-maître* Dengyo*,  
          ils abandonnèrent les doctrines erronées qu'ils avaient 
          soutenues jusqu'alors. Comment peut-on alors,  des années plus 
      tard,  affirmer que les sutras Kegon*, Hannya* ou  Jimmitsu* sont supérieurs au Sutra du Lotus  ?
 [...]  Le Grand-maître* Saicho* étudia ces ouvrages 
          mais il eut des doutes sur leur évaluation des mérites 
          relatifs du Sutra du Lotus et du Sutra Vairocana*. C'est 
          pourquoi,  le septième mois de la vingt-troisième année 
          de l'ère Enryaku (804),  il se rendit en Chine ; il y rencontra 
          les moines Daosui du temple Xi-ming-si et Xingman,  du temple Folong-si,  et reçut 
          les enseignements shikan ainsi 
          que les grands préceptes pour l'Éveil parfait et immédiat. 
          Il rencontra également le moine Shun-xiao,  
          du temple Ling-gang-si,  et étudia sous sa direction le Shingon. 
          Il revint au Japon le sixième mois de la vingt-quatrième 
          année de l'ère Enryaku (805). L'empereur Kammu lui accorda une audience et fit publier un décret recommandant 
          aux étudiants des six écoles la pratique de shikan [la méditation 
          du Tiantai ] et de shingon [la récitation de mantra dharani* ésotériques],  et incitant à les adopter dans les 
      Sept temples principaux [de Nara].
 [...]  Si seulement le Grand-maître* Saicho* avait encore été en vie,  il aurait certainement réfuté 
          ces erreurs. Mais d'où vient que ses disciples Gishin*, Encho*, Ennin* et Enchin n'aient jamais remis 
      en question la doctrine de Kukai  ? Ce fut là un grand malheur pour le monde   !
 [...] Mais la question 
          de savoir s'il fallait ou non établir un kaidan pour l'ordination 
          selon les préceptes menant à l'Éveil 
          parfait et immédiat,  élément d'une grande importance 
          pour le Mahayana,  suscitait 
          à l'époque de vives polémiques au Japon. C'est 
          peut-être pour cela que le Grand-maître* Saicho* ne laissa pas à ses disciples d'instructions claires quant à 
      la supériorité relative des enseignements Shingon et Tendai.
 [...] Cette histoire fut rapportée au Grand-maître*  par Hanguang,  
          disciple d'Amoghavajra*,  
          et elle est relatée par Zhanlan* à la fin du dixième volume du Hokke 
          Mongu Ki*,  
          ainsi que dans le Ebyo Shu du Grand-maître* Saicho*. 
          De ce passage,  il ressort clairement que le Grand-maître* Saicho* estimait le Sutra Vairocana* inférieur 
      au Sutra du Lotus.Il apparaît donc 
          que le Bouddha Shakyamuni,  ainsi que les Grands-maîtres Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho* sont unanimes pour considérer le Sutra du Lotus comme 
      le plus élevé de tous les sutras y compris le Sutra Vairocana*.
 [...] Le Grand-maître* Saicho* décéda le quatrième jour du sixième mois 
          de la treizième année de Konin (822),  sous le règne 
          de l'empereur Saga. A partir de la quatorzième année de 
      la même ère (823), Kukai* prodigua officiellement ses enseignements au souverain.
 [...] De nouveau,  au troisième 
          jour du sixième mois [de la même année],  un édit 
          proclama : "Depuis que,  par le passé,  le Grand-maître* Saicho* a établi les deux disciplines (note)  comme la 
          voie correcte de l'école Tendai,  
          les patriarches successifs de cette école les ont reçues 
          et transmises toutes deux,  de génération en génération. 
          Pourquoi leurs disciples,  par la suite,  devraient-ils s'écarter 
          de cette ancienne tradition ? "Pourtant,  nous apprenons 
          que les moines du Mont Hiei ne cessent 
          de s'opposer aux enseignements de leur patriarche Saicho* pour suivre des interprétations personnelles erronées. 
          Ils semblent se consacrer presque exclusivement à la propagation 
          des doctrines d'autres écoles,  sans garder ni transmettre les 
          traditions de l'école Tendai. 
          Si les disciples veulent suivre la voie héritée du maître,  
          ils ne peuvent ignorer aucune des deux pratiques [de shikan et de shingon]. 
          Si l'on désire transmettre et propager la doctrine,  ne doit-on 
          pas maîtriser ces deux formes d'enseignements  ? Désormais,  
          la fonction de Grand-patriarche du temple Enrakyu-ji [de l'école Tendai] 
          ne sera confiée qu'à une personne les ayant parfaitement 
          comprises toutes deux et il en ira toujours de même à l'avenir."
 [...]  Ennin* et Enchin furent tous deux les 
          disciples de Saicho* et de Gishin*. 
          De plus,  ils se rendirent en Chine et y rencontrèrent des maîtres 
        éminents du Tiantai  et 
          du Shingon. Mais peut-être 
          avaient-ils des doutes concernant les mérites relatifs de ces 
          deux écoles. Tantôt,  ils déclaraient le Shingon supérieur,  tantot le Sutra du Lotus ; parfois encore,  
          ils les disaient équivalents en théorie,  bien que le Shingon soit supérieur en pratique. C'est alors qu'un édit proclama 
          que quiconque débattrait des mérites comparés de 
          ces deux écoles se rendrait coupable de désobéissance 
      aux ordres impériaux.  Les déclarations 
        d'Ennin* et Enchin étaient de toute 
        évidence contradictoires et les adeptes des autres écoles 
        ne leur accordaient pas la moindre confiance. Pourtant,  l'édit 
        impérial établissait que les deux écoles étaient 
        équivalentes,  prétendant que c'était là 
        l'opinion du patriarche fondateur [de l'école Tendai],  
        le Grand-maître* Saicho*. 
        Mais dans lequel de ses écrits trouve-t-on une telle affirmation  ? C'est là un point qu'il faut examiner avec le plus grand soin. On peut penser que Nichiren,  
        s'il met en doute l'interprétation faite par Ennin* et Enchin de l'enseignement du 
        Grand-maître* Saicho*,  
        est comme un enfant qui se prétendrait plus vieux que ses parents,  
        ou comme quelqu'un qui regarderait le soleil en affirmant que ses propres 
        yeux sont plus brillants. Pourtant,  ceux qui voudraient défendre 
        les vues d'Ennin* et de Enchin doivent produire 
        une preuve écrite s'ils veulent que l'on accorde un crédit 
        quelconque à ce qu'ils avancent.
 [...] De même, Ennin* rencontra bien le Grand-maître* Saicho* et étudia sous sa direction,  et Enchin reçut bien l'enseignement de la bouche du moine Gishin*. 
        Mais s'ils avancent des théories contraires aux principes exposés 
        dans les authentiques écrits de Saicho* et de Gishin*,  
        comment pourraient-ils ne pas susciter de doutes ? Le plus secret des écrits 
        de Saicho* est un ouvrage intitulé Ebyo Shu. Dans sa préface,  
        on lit : "L'école Shingon,  
        récemment introduite [au Japon],  déforme délibérément 
        ses enseignements pour les plier à ses buts (note),  tandis que l'école Kegon,  introduite plus tôt,  
        tente de dissimuler qu'elle a été influencée par 
        les principes de Zhiyi*.
 [...] Si le Grand-maître* Saicho* avait considéré les écoles Tendai et Shingon comme de valeur équivalente,  
          pourquoi aurait-il critiqué cette dernière  ? De plus,  
          il compara le patriarche Amoghavajra* et les autres au peuple ignorant de l'Etat de Lu. S'il avait réellement 
          approuvé les enseignements Shingon formulés par Shubhakarasimha*, Vajrabodhi* et Amoghavajra*,  
      pourquoi les aurait-il ainsi comparés au peuple de Lu  ? De toute évidence, Ennin* et Enchin se proclamèrent 
          tous deux disciples du Grand-maître* Saicho*,  
          mais ne l'étaient pas du tout dans leur coeur. C'est pourquoi Saicho* écrivit dans la préface de son ouvrage  : "A présent,  
          avec la plus grande attention,  j'ai écrit cet ouvrage intitulé Ebyo Shu en un volume pour le léguer aux sages des temps 
          futurs qui partageront mes convictions." Les mots "qui partageront 
          mes convictions" désignent en réalité "ceux 
      qui partageront ma conviction que l'école Shingon est inférieure à l'école Tendai."
 [...] Mais dans le décret 
          impérial édicté à la demande d'Ennin* lui-même,  on lit : "Ils ne cessent de s'opposer aux enseignements 
          du patriarche Saicho* pour suivre des interprétations personnelles erronées." 
          Il y est dit par ailleurs : "Si les disciples veulent suivre la 
          voie héritée du maître,  ils ne peuvent ignorer aucune 
      des deux pratiques [de shikan et de shingon]."
 [...] [Parce qu'ils s'étaient eux-mêmes trompés, ] il est 
          normal que ces deux hommes, Ennin* aussi bien que Enchin n'aient 
          pas osé accuser Kukai* d'erreurs doctrinales. Au lieu de gaspiller le coût de leur voyage 
          et de donner du travail aux autres en voulant à tout prix se 
          rendre en Chine,  ils auraient dû étudier plus à 
      fond l'enseignement de leur propre maître,  le Grand-maître* Saicho* !
 [...] Le Dharma correct ne fut 
          enseignée au Mont Hiei que 
          du temps des trois premiers maîtres de l'école Tendai : le Grand-maître* Saicho*,  
          le moine Gishin* et le Grand-maître* Encho*. 
          Après eux,  les patriarches de l'école Tendai devinrent des maîtres du Shingon. 
          Le lieu continua (note)  à être appelé 
          le Mont du Tendai,  mais il 
      fut dirigé par un maître du Shingon.
 [...] Le Grand-maître* Saicho* dans son Hokke Shuku écrit : "Ce Sutra est de même nature... il est le plus élevé 
        de tous les sutras. Celui qui parvient à accepter et à 
        observer ce Sutra sera semblable à lui - il sera le premier parmi 
      la multitude des êtres vivants."  Après avoir cité 
        ce passage du Sutra du Lotus, Saicho* note un passage du Hokke Gengi de Zhiyi*,  
        qui,  interprétant ce même passage,  en donne l'explication 
        suivante : "Il faut savoir que les sutras sur lesquels s'appuient 
        les autres écoles ne sont pas les plus élevés. 
        Par conséquent,  ceux qui croient dans ces sutras ne sont pas 
        non plus les meilleurs. Mais,  puisque l'école Tiantai  croit dans le sutra le plus élevé,  ceux 
        qui croient dans le Sutra du Lotus sont les premiers parmi 
        la multitude. Ce sont là les mots mêmes du Bouddha. Comment 
        pourrait-il s'agir là d'une simple glorification de soi-même  ? "
        Plus loin,  dans l'ouvrage précédemment cité [Hokke 
          Shuku], Saicho* déclare : "Des explications détaillées concernant 
        les textes sur lesquels les autres écoles basent leurs enseignements 
      sont données dans un autre ouvrage."
 [...] A la lumière des enseignements du Sutra du Lotus et 
          des commentaires de Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho*,  
          dans le Japon d'aujourd'hui,  il n'y a pas un seul pratiquant du Sutra 
      du Lotus  !
 [...] En Chine,  au temps de l'empereur Chen,  le Grand-maître* Zhiyi* remporta la victoire au cours d'un débat l'opposant aux maîtres 
        des écoles du Nord et du 
        Sud,  et il fut honoré du titre de Grand-maître de son vivant. Ainsi, Saicho* dit de lui qu'il fut "très au-dessus de tous les autres 
      maîtres ; dans toute la Chine,  il n'eut pas son pareil". Au Japon,  le Grand-maître* Saicho* remporta un débat l'opposant aux maîtres des six 
        écoles et devint le fondateur et le premier patriarche de 
        l'école japonaise du Tendai. En Inde,  en Chine et au Japon,  seules ces trois personnes - Shakyamuni, Zhiyi* et Saicho* - furent ce que le Sutra de lotus appelle "les premiers 
        parmi la multitude des êtres vivants". Ainsi,  dans le Hokke 
        Shuku, Saicho* écrit : "Shakyamuni enseigna que "le superficiel est 
        facile [à saisir] mais le profond,  difficile". Abandonner 
        le superficiel pour rechercher ce qui est profond [demande du courage],  
        c'est l'esprit de "rechercher le Bouddha". Le Grand-maître* Zhiyi*,  
        en suivant fidèlement le Bouddha Shakyamuni,  a contribué 
        à la propagation de l'école Tiantai  en Chine. [Nous, ] la famille du Mont Hiei,  
        en succédant à Zhiyi*,  
        contribuons à la propagation de l'école Hokke au Japon."
 [...] Au Japon [comme nous l'avons 
        vu] sur le Mont Hiei,  et seulement 
        du vivant du Grand-maître* Saicho*,  
        il y eut un pratiquant du Sutra du Lotus. Gishin* et Encho* lui succédèrent,  respectivement premier et deuxième 
        patriarches de cette école. Mais,  seul le premier patriarche Gishin* suivit la voie du Grand-maître* Saicho*. 
        Le deuxième patriarche, Encho*,  
        fut à moitié disciple de Saicho* et à moitié disciple de Kukai*. Le troisième patriarche, Ennin*,  
        se comporta d'abord comme un disciple du Grand-maître* Saicho*. 
        Mais,  après son voyage en Chine,  à l'âge de quarante 
        ans,  tout en continuant à se dire disciple de Saicho* et en agissant en apparence comme un continuateur de sa doctrine,  il 
        enseigna une forme de bouddhisme totalement indigne d'un véritable 
        disciple. Il ne joua le rôle d'un disciple fidèle de Saicho* qu'en administrant les préceptes pour l'Éveil parfait et immédiat 
        tels que les avaient établis Saicho*.
 [...] Par conséquent,  les moines du temple To-ji ne sont ni les disciples de Ganjin,  ni ceux de Kukai*. 
          Par rapport aux préceptes,  ils sont disciples de Saicho*. 
      Mais ils ne se conduisent pas en vrais disciples de Saicho* car ils rejettent le Sutra du Lotus que Saicho* considère comme l'enseignement suprême.
 [...] D'autres encore que [pour répondre à 
          ses prières] le soleil était apparu en pleine nuit ; qu'il 
          [Kukai] était la réincarnation du bouddha Vairocana*,  
          ou encore qu'il avait initié le Grand-maître* Saicho* aux dix-huit voies (note) du bouddhisme ésotérique. 
          Ils espéraient ainsi,  en attribuant à leur maître 
          quantité de mérites et de prodiges inventés,  le 
          faire passer pour un sage,  accréditer ses principes erronés 
      et tromper le souverain et ses ministres.
 [...]  De même,  le Grand-maître*  Cien écrivit un ouvrage en dix volumes,  le Hokke 
          Genzan,  dans lequel il fit l'éloge du Sutra du Lotus,  
      mais le Grand-maître* Saicho* le critiqua en disant  : "Bien qu'il fasse l'éloge du Sutra du Lotus,  il en détruit le coeur."(réf.)
 [...] Lorsque le Grand-maître* Zhiyi* récita le Sutra du Lotus,  une pluie légère 
          se mit [instantanément] à tomber,  et le Grand-maître* Saicho* fit tomber une pluie d'amrita trois jours après [l'avoir enseigné]. Pourtant,  ils ne 
          considérèrent pas ces phénomènes comme la 
          preuve que leur compréhension de la vérité coïncidait 
      avec celle du Bouddha.
 [...] Plus loin,  on lit encore : "Dosho,  de l'école Sanron, Gennin,  
          de l'école Hosso, Doo,  
          de l'école Kegon,  et Encho*,  
          de l'école Tendai..." (note)  Encho,  
          connu,  à titre posthume,  sous le nom de Jakko Daishi,  fut le 
          deuxième Grand-patriarche de l'école Tendai. 
          Pourquoi donc,  à cette époque, Gishin*,  
          le premier Grand-patriarche  ou le Grand-maître* Saicho*,  
          fondateur de l'école,  ne furent-ils pas invités [à 
          participer à la cérémonie ainsi décrite 
      au cours de laquelle fut fondée l'école Shingon]  ?
 [...] On lit dans le Kujakukyo no Ongi : "Dès lors,  l'école Shingon ou Yuga,  avec sa doctrine des mandala secrets,  fut solidement établie." Cela semble désigner 
          une époque où Saicho* et Gishin* étaient tous deux 
          encore vivants. Depuis la deuxième année de Daido (807),  
          sous le règne de l'empereur Heizei,  jusqu'à la treizième 
      année de Konin (822) [l'année où mourut Saicho*], Kukai* s'employa à propager les principes du Shingon et,  durant cette même période, Saicho* et Gishin* étaient encore vivants.
 [...] Mais vous deux,  Joken-bo 
          et Gijo-bo,  vous avez été mes maîtres dans ma jeunesse. 
          Vous êtes semblables à Gonso et Gyohyo,  précepteurs du Grand-maître*  Saicho* mais qui,  par la suite,  devinrent à leur tour ses disciples. 
          Lorsque, Tojo Kagenobu me poursuivant 
          de sa haine,  j'ai décidé de quitter le Mont Kiyosumi,  
          vous m'avez aidé à m'enfuir secrètement. Vous avez 
          rendu un service incomparable au Sutra du Lotus. Il est certain 
          que vous n'avez pas la moindre inquiétude à vous faire 
      pour votre sort dans la prochaine vie.
 [...] Au Japon,  le Grand-maître* Saicho* apparut mille huit cents ans après la disparition du Bouddha. 
        Après avoir étudié les commentaires de Zhiyi*,  
        il commença à critiquer les six 
          écoles bouddhistes qui étaient apparues au Japon depuis 
        plus de deux cent soixante ans,  depuis l'époque de l'empereur Kimmei. Il fut calomnié 
      à son tour,  ses détracteurs disant que l'un des brahmanes contemporains du Bouddha ou l'un des taoïstes de Chine venaient de renaître au Japon. Saicho* proposa également de créer un lieu d'ordination pour administrer 
        les préceptes menant à l'Éveil 
          parfait et immédiat,  comme il n'en avait jamais existé 
        ni en Inde ni en Chine ni au Japon,  dans les mille huit cents ans écoulés 
        depuis la disparition du Bouddha. Il alla même plus loin en affirmant 
        que les sanctuaires d'ordination du temple Kannon-ji,  du temple Ono-dera (note)  et du temple Todai-ji (note)  répandaient tous l'odeur fétide des préceptes 
        du Hinayana  (note),  et ne valaient pas plus que 
        des cailloux ou des débris de tuiles. Et,  selon lui,  les moines 
        qui faisaient observer de tels préceptes ne valaient guère 
      mieux que des renards et des singes.
 [...] Les adversaires [de Saicho*] 
        ont continué à le rabaisser en disant : "A l'époque 
        du Bouddha,  il y eut deux kaidan pour l'ordination,  celui du Bouddha 
        et celui de Devadatta,  et de 
        nombreuses personnes trouvèrent la mort dans le conflit qui s'ensuivit. 
        Cet homme peut bien défier les autres écoles,  mais il 
        affirme qu'il doit établir un kaidan pour l'ordination afin 
        de conférer les préceptes menant à l'Éveil parfait        et immédiat que son maître lui-même,  le Grand-maître* Zhiyi*,  
      n'a pas réussi à construire. Comme c'est étrange  ! Et comme c'est effrayant,  comme c'est effrayant  ! " Mais Saicho* pouvait citer des textes à l'appui de ses thèses et le 
        kaidan pour l'ordination selon les préceptes du Mahayana a finalement été construit,  il se trouve depuis longtemps 
        déjà sur le Mont Hiei.
 [...]  Question : Existe-t-il alors un Dharma correct qui n'ait encore jamais été 
        propagée même par Zhiyi* et Saicho* ?Réponse : Oui. Question : De quelle sorte d'enseignement s'agit-il ? Réponse  : Il se compose de trois éléments. Le Bouddha l'a 
        légué à tous ceux qui vivraient à l'époque 
        des Derniers jours du Dharma. 
        C'est le Dharma correct qui n'a jamais été propagée 
        par Mahakashyapa ou Ananda, Ashvaghosha ou Nagarjuna, Zhiyi* ou Saicho*.
 Traité 
        sur la dette de reconnaissance (Minobu, 
      le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)
  En arrivant dans l'avenue Wakamiya (note),  je regardai la foule des soldats 
          qui m'entouraient et leur dis : "Ne craignez rien,  je n'ai pas l'intention 
          de vous créer des ennuis. Je veux seulement dire mes derniers 
          mots au bodhisattva Hachiman." 
          Je descendis de cheval et m'écriai : "Bodhisattva Hachiman,  
          es-tu donc vraiment une divinité  ? Quand Wake 
          no Kiyomoro allait être décapité,  tu as pris 
          la forme d'une lune de dix pieds de large. Quand le Grand-maître* Saicho* exposait le Sutra du Lotus,  tu lui as fait don d'un surplis 
          pourpre. Moi,  Nichiren,  je suis le plus grand Pratiquant 
          du Sutra du Lotus au Japon et je ne suis coupable d'aucun 
          crime. J'ai exposé le Dharma pour éviter à tous 
          les êtres de tomber dans l'enfer avici auquel les condamne leur opposition au Sutra du Lotus. D'ailleurs,  
          si le grand empire mongol attaque ce pays,  comment les divinités 
      bouddhiques comme Tensho Daijin* et Hachiman pourraient-elles êtres épargnées  ?Sur le comportement 
          du Bouddha (Minobu, 
      1276, à Konichi-ama)
 Ainsi on 
        lit,  dans un commentaire du Grand-maître* Saicho*  : "L'école Hokke [dont Zhiyi* clarifia l'enseignement] est celle qui fut fondée par Shakyamuni,  
        l'Honoré du monde."(réf.)  Le Sutra du Lotus est le seul dans lequel on trouve un 
        passage concernant tous les autres sutras que le Bouddha "a enseignés,  
        enseigne maintenant et enseignera". Ici,  "a enseignés" 
        désigne les divers sutras exposés par le Bouddha pendant 
        les quarante et quelques années précédant l'enseignement 
        du Sutra du Lotus. "Enseigne maintenant" désigne 
        le Sutra Muryogi. 
        "Enseignera" désigne le Sutra 
      du Nirvana. (note)[...] On lit aussi 
        dans un commentaire du Grand-maître* Saicho*  : "L'époque [de la propagation du véritable enseignement] 
        sera,  après l'époque du Dharma formel,  au début de 
        celle des Derniers jours du Dharma. 
        Quant au pays,  il sera situé à l'est de Tang (note et à l'ouest de Katsu (note). 
        Quant aux personnes [parmi lesquelles il sera propagé],  elles seront 
        en proie aux cinq impuretés qui sévissent dans une époque 
        de conflits. Il est dit dans le Sutra : "Puisque haines et jalousies 
        abondent déjà du vivant du Bouddha,  ne seront-elles pas 
        pires encore dans le monde après son trépas  ! "(réf.)  Une telle affirmation est parfaitement véridique."(réf.)
 [...] Il y eut,  par le passé,  un homme appelé le Grand-maître* Tokuichi qui enseigna ce principe aux autres et le crut lui-même totalement,  
        lisant le Sutra du Lotus dans ce même esprit. Mais le Grand-maître* Saicho* le réfuta en disant : " Même en faisant l'éloge 
        du Sutra du Lotus,  il en détruit le cœur."(réf.)  Après quoi,  on dit que lorsqu'il mourut,  la langue du Grand-maître* Tokuichi se fendit en huit morceaux.
 [...] De même,  l'empereur de 
        la dynastie Chen,  qui écarta les trois écoles 
        du Sud et des sept écoles du Nord,  et s'appuya sur le Maître 
        du Dharma Zhiyi*,  
        et l'empereur Kammu,  qui préféra 
        le Maître du Dharma Saicho* aux moines éminents des six écoles,  
        sont,  de nos jours encore,  respectés pour leur sagesse. Le Maître 
        du Dharma Zhiyi* fut par la suite honoré du titre de Grand-maître*  Tiantai, et le Maître 
        du Dharma Saicho* reçut par la suite le nom de Grand-maître* Dengyo.
 [...] "Dans le Sutra du Lotus il est 
        dit que,  indépendamment des capacités des gens,  à 
        l'époque des Derniers jours du 
        Dharma il faut enseigner à tout prix le Sutra du Lotus." 
        Puis demandez à votre contradicteur comment il interprète 
        cette exhortation. Appellera-t-il le Bouddha Shakyamuni,  le bodhisattva Fukyo, Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho* "des personnes aux vues 
        erronées" ou des non bouddhistes ?
 Parvenir directement 
          à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, 
      mars 1277 ? à Myoho-ama)
 Le Grand-maître* Saicho* déclara  : "J'ai immédiatement rejeté 
          les deux cent cinquante préceptes  ! "(réf.)  Et le Grand-maître* Saicho* ne fut pas le seul à agir ainsi. Joho et Dochu,  disciples de Ganjin,  
          ainsi que les moines des sept temples 
          principaux de Nara  (note),  
          tous les rejetèrent de la même façon. De plus,  le 
          Grand-maître* Saicho* laissa cette mise en garde pour les époques à venir  : "S'il y avait,  à l'époque des Derniers 
          jours du Dharma,  
          des personnes observant les préceptes,  ce serait un phénomène 
          extrêmement rare,  aussi étrange que l'apparition d'un tigre 
      sur la place d'un marché. Qui pourrait le croire  ? "(réf.)  [...] Le bouddhisme 
          fut pour la première fois introduit au Japon sous le règne 
          du trentième souverain,  l'empereur Kimmei. 
          Au cours des vingt règnes qui suivirent,  et pendant les plus 
          de deux cents ans qui s'écoulèrent jusqu'au règne 
          de l'empereur Kammu,  il y eut bien 
          ce que l'on appelle les six écoles bouddhiques au Japon,  mais la supériorité relative des 
          divers enseignements bouddhiques ne fut pas clairement établie. 
          Puis,  durant l'ère Enryaku [782-805],  un sage apparut dans ce 
          pays,  qui fut connu sous le nom de Grand-maître* Dengyo (Saicho). 
          Il réfuta les enseignements des six 
          écoles,  déjà propagés avant lui,  et 
          tous les moines des Sept Temples principaux de Nara devinrent ses disciples. Avec le temps,  il établit un 
          temple sur le Mont Hiei qui devint 
          Temple principal,  et les autres temples du pays y furent rattachés. 
          C'est ainsi que les enseignements bouddhiques du Japon furent unifiés 
          en une seule école. La société,  de même,  
          ne fut plus divisée,  et le gouvernement appliquant des règles 
          claires,  le mal disparut d'un pays purifié. Si nous voulions 
          évaluer les mérites de Saicho*,  
          nous devrions dire qu'ils découlent tous de sa fidélité 
          au passage [déclarant que le Sutra du Lotus est le plus 
          élevé de tous les sutras] "que j'ai enseignés,  
          que j'enseigne maintenant et que j'enseignerai à l' avenir."(réf.) Dans la 
          période qui suivit,  les trois Grands-maîtres Kukai*, Ennin* et Enchin,  en prétendant 
          s'appuyer sur des enseignements faisant autorité en Chine,  soutinrent 
          l'idée que le Sutra Vairocana* et les deux autres principaux sutras 
          du Shingon étaient 
          supérieurs au Sutra du Lotus. De plus,  ils qualifièrent 
          d'"école" les enseignements Shingon,  
          terme que le Grand-maître* Saicho* n'avait délibérément jamais utilisé.
 Les 
          Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 (  ? ) 
      à Toki Jonin)
  C'est seulement lorsqu'une personne 
          a affronté de grandes épreuves que l'on peut estimer qu'elle 
          a maîtrisé le Sutra du Lotus. On pourrait croire 
          que les Grands-Maîtres Zhiyi* et Saicho* ont été des pratiquants du Sutra du Lotus,  mais 
          ils n'ont pas subi des persécutions aussi sévères 
          que le Bouddha de son vivant. Ils n'ont rencontré que de petites 
          oppositions,  [Zhiyi*] 
          de la part des trois écoles 
          du Sud et des sept écoles du Nord,  et [Saicho*] 
          de la part des sept temples principaux 
          de Nara. Ni l'un ni l'autre n'ont subi l'hostilité du gouvernement,  
          n'ont été attaqués par des gens du peuple à 
          coups de sabre ou calomniés par le pays entier. [D'après 
          le Sutra du Lotus] ceux qui croient au Sutra du Lotus après la disparition du Bouddha connaîtront des persécutions 
          plus grandes encore que celles que le Bouddha a subies de son vivant. 
          Pourtant personne [ni Zhiyi* ni Saicho*] 
          n'a connu de persécutions comparables et,  moins encore,  des persécutions 
      plus graves ou plus nombreuses.La protection 
          de Bonten et de Taishaku (Minobu, 
      15 mai 1277 à Nanjo Tokimitsu)
 Dans les 
          temps anciens,  en de nombreuses occasions,  des prières pour la 
          pluie ont servi à déterminer la supériorité 
          d'un enseignement sur un autre,  comme dans les défis que se lancèrent Gomyo et le Grand-maître* Saicho*,  
      ou Shubin et Kukai*."[...] Le Grand-maître* Saicho* écrivit  : "En règle générale,  s'il 
          le voit agir avec injustice,  un fils doit en faire reproche à 
          son père,  et un ministre présenter des remontrances à 
          son seigneur. En vérité,  il faut savoir cela  : ce qui 
          vaut dans la relation d'un seigneur et de son ministre,  ou dans celle 
          d'un père et de son fils,  est également valable dans la 
          relation du maître et du disciple. Un disciple doit parler haut 
          et clair si son maître s'écarte de la voie."(réf.)
 [...]  Plus de 
          quatre cents ans se sont maintenant écoulés depuis que 
          cet enseignement nuisible qu'on appelle Shingon a été introduit au Japon. Le Grand-maître* Saicho* le rapporta de Chine dans la vingt-quatrième année de 
          l'ère Enryaku (805),  mais il le considéra comme peu souhaitable 
          pour ce pays,  et ne lui accorda donc pas le statut d'une école 
          à part entière,  le désignant seulement comme un 
          enseignement provisoire de l'école Tendai-Hokke. 
          Plus tard,  après la mort du Grand-maître* Saicho*,  
          le Grand-maître* Kukai*,  
          pour ne pas être considéré comme moins important 
          que lui,  s'empressa de présenter le Shingon comme une école indépendante ; mais le temple Enrakyu-jidu Mont Hiei refusa de l'admettre. 
          Toutefois, Ennin* et Enchin (Chisho) n'avaient qu'une 
          clairvoyance limitée,  et,  bien que résidant au Mont Hiei,  leur cœur penchait vers le temple To-ji de Kukai*. 
          C'est peut-être la raison pour laquelle ils contredirent leur 
          maître [Saicho*] 
          et,  les premiers,  introduisirent l'école Shingon au temple Enrakyu-ji. Ce jour-là 
          commença la destruction de notre pays.
 [...] Le Grand-maître* Saicho* les qualifia de lait d'ânesse et les compara à un crapaud. (note) Les disciples tardifs de Ganjin  (note)  accusèrent le Grand-maître* Saicho* de calomnie,  et firent directement appel à l'empereur Saga ; mais,  parce que les propos de Saicho* étaient clairement fondés sur les sutras,  leurs efforts 
          [pour lui nuire] furent vains. La pétition présentée 
          à l'empereur par les écoles 
          de Nara se révéla sans objet,  et le grand kaidan          d'ordination [pour conférer les préceptes du Mahayana] 
          fut construit au temple Enrakyu-ji du Mont Hiei ; les préceptes du Hinayana sont donc depuis longtemps discrédités.
 Lettre de pétition 
          de Yorimoto (Minobu, 
      le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)
 Après la mort du Bouddha, pendant les deux mille ans des époques 
          du Dharma correct et du Dharma 
          formel, le terme "gohonzon de l'enseignement essentiel*" 
          ne fut jamais mentionné, et l'objet lui-même pouvait donc 
          d'autant moins être concrétisé. Personne n'avait 
          non plus la capacité de l'inscrire. Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho* le perçurent dans leur coeur mais, pour une raison ou une autre, 
          ne le divulguèrent jamais, de même que Yen-houei comprit 
      le vrai sens de l'enseignement de Confucius mais le garda secret.[...] Le Grand-maître*  Saicho* écrivit  : "La réalité d'ichinen 
          sanzen est le Bouddha qui a obtenu l'Éveil par lui-même et ce Bouddha n'est doté d'aucun attribut 
          extraordinaire."(réf.)
 [...] Ceux qui 
          croient au Sutra du Lotus et récitent Namu 
          Myoho Renge Kyo accomplissent les Cinq Sortes de pratiques qui furent 
          personnellement transmises au Grand-maître* Saicho* par le moine Dao-sui lorsqu'il 
          se rendit en Chine. C'est l'enseignement primordial pour les disciples 
          de Nichiren et les croyants. Telle est la pratique décrite dans 
          le chapitre Jinriki*  (XXI).
 Le Véritable 
          Aspect du Gohonzon (Minobu, 
      23 août 1277, à Dame Nichinyo)
 Quant à 
          l'enseignement dont je parle : après la mort de l'Ainsi-venu,  
          en Inde,  pendant plus de mille cinq cents ans,  elle était connue 
          par les vingt-quatre successeurs du 
          Bouddha - parmi lesquels Nagarjuna et Vasubandhu - mais ils ne 
          l'ont pas révélée. En Chine,  pendant plus de mille 
      ans,  la plupart des gens l'ignoraient ; seuls Zhiyi* même pour le Grand-maître* Saicho*. [...] L'enseignement de Nichiren représente le troisième. Le 
          premier et le deuxième ont déjà été 
          évoqués,  même si cela a toujours été 
          en termes aussi vagues que la description d'un rêve. Mais le troisième 
          n'a jamais été clairement énoncé. Zhiyi*,  
          Zhalan et Saicho* y ont fait allusion,  mais sans le révéler pleinement. 
          Ils ont laissé ce soin à notre époque,  celle des Derniers jours du Dharma.
 Le troisième 
          enseignement (Minobu, 
      1er octobre 1277, à Toki Jonin)
 Myoho 
          Renge Kyo est non seulement le coeur de tous les enseignements 
          sacrés exposés par Shakyamuni de son vivant, mais 
          aussi le coeur et le corps du Sutra du Lotus, l'enseignement 
          suprême. Pourtant, si merveilleux que soit cet enseignement, 
          pendant les plus de deux mille deux cent vingt ans qui se sont écoulés 
          depuis la disparition du Bouddha, personne ne l'a propagé. Les vingt-quatre successeurs du Bouddha 
          ne l'ont pas propagé en Inde, pas plus que Zhiyi* et Zhanlan* en Chine. Au Japon, ni le prince Shotoku ni le Grand-maître* Saicho* ne l'ont propagé. Par conséquent, quand je l'expose, les 
          gens refusent de le croire pensant qu'il s'agit d'un enseignement faux. 
          C'est bien compréhensible. Par exemple, si un simple soldat avait 
          prétendu avoir séduit Wang 
          Zhao-gun, personne ne l'aurait cru. Puisque Zhiyi* et Saicho*, 
          d'un rang aussi élevé que celui de ministre et d'aristocrate, 
          n'ont pas propagé Namu 
          Myoho Renge Kyo, le coeur du Sutra, comment, se 
          demandent les gens, un moine d'une position aussi basse que la mienne 
      pourrait-il le faire  ?"Ainsi ai-je 
          entendu" (Minobu, 28 novembre 
      1277, à Soya Kyoshin)
 Au Japon,  les doctrines 
          des six écoles de Nara 
          furent réfutées après avoir été acceptées 
      pendant plus de deux cent soixante ans ; en fait,  le Grand-maître* Saicho* réfute certaines d'entre elles dans quelques-uns de ses écrit.[...] Le Grand-maître* Saicho* reçut l'enseignement des deux écoles, Tendai et Shingon [en Chine],  et les 
          rapporta au temple Enryaku-ji,  
          sur le Mont Hiei. Mais,  en voulant 
          créer un sanctuaire pour conférer les préceptes (kaidan), Saicho* aspirait à la méditation parfaite,  à la sagesse 
          parfaite et aux préceptes parfaits menant à l'Éveil 
          parfait sans supérieur et immédiat selon l'école Tendai. Il semble bien qu'il 
          jugea incorrecte l'utilisation du terme "école" pour 
          désigner le Shingon comme 
          une doctrine distincte de l'école Tendai. 
          Dans le mémorandum qu'il adressa à la cour impériale,  
          il mentionne les pratiques shikan (concentration et intuition) et shingon (la discipline de Vairocana) 
          de l'école Tendai-Hokke. 
          Et le serment concernant les préceptes transmis par Saicho* à son disciple Ennin* parle,  en fait,  des "shikan et shingon de l'école Tendai-Hokke",  
          en évitant clairement l'emploi du terme "école Shingon".
 Lettre à 
        Shomitsu-bo (Minobu, 
      1277 à Shomitsu-bo)
 Mais dans 
          la nuit du douzième jour du neuvième mois de la huitième 
          année de Bun'ei [1271],  j'ai failli être décapité à Tatsunokuchi. 
          Depuis lors,  j'ai regretté de n'avoir encore révélé 
          la vérité à aucun de ceux qui me suivent. [Pour 
          cette raison, ] j'ai secrètement partagé cet enseignement 
          avec mes disciples sur l'île de Sado. 
          Après la disparition du Bouddha,  de Grands-maîtres et lettrés 
          [du bouddhisme] comme Mahakashyapa, Ananda, Nagarjuna, Vasubandhu Zhiyi*, Zhanlan*, Saicho* et Gishin*,  
          connaissaient cette doctrine,  mais l'ont gardée en leur coeur 
          et ne l'ont pas propagée de manière explicite. Car le 
          Bouddha leur avait interdit de le faire en disant qu'après sa 
          disparition,  ce Grand Dharma ne devra pas être divulgué 
          jusqu'au début de l'époque des Derniers 
      jours du Dharma.Lettre à Misawa (Minobu, 
      le 23 février 1278 à Misawa)
 Le Bouddha a clairement établi cette séparation 
          mais,  au cours de plus de deux mille ans écoulés depuis 
          sa disparition,  personne,  dans les Trois pays,  ou ailleurs dans le monde,  
          n'a parfaitement compris la différence. Seuls les Grands-maîtres Zhiyi* en Chine et Saicho* au Japon ont plus ou moins tenu compte de cette distinction. Mais le 
          précepte de l'Éveil parfait 
          sans supérieur [par la pratique] du Sutra du Lotus [qui se trouve dans l'enseignement 
          essentiel* et non dans l'enseignement théorique*] 
          n'était pas encore révélé. Zhiyi* et Saicho* le connaissaient dans leur coeur mais ne le dévoilèrent 
          pas pour trois raisons : d'abord le temps propice n'était pas 
          encore venu ; ensuite,  les gens n'avaient pas la capacité de le 
          comprendre ; enfin,  ni l'un ni l'autre n'avaient reçu la mission 
      de le transmettre.[...] Le 
          précepte de l'Éveil parfait 
          sans supérieur [par la pratique] du Sutra du Lotus [qui se trouve dans l'enseignement 
          essentiel* et non dans l'enseignement théorique*] 
          n'était pas encore révélé. Zhiyi* et Saicho* le connaissaient dans leur coeur mais ne le dévoilèrent 
          pas pour trois raisons : d'abord le temps propice n'était pas 
          encore venu ; ensuite,  les gens n'avaient pas la capacité de le 
          comprendre ; enfin,  ni l'un ni l'autre n'avaient reçu la mission 
          de le transmettre. C'est maintenant,  à l'époque des Derniers 
          jours du Dharma,  
          que les bodhisattvas Surgis de Terre apparaîtront pour le propager.
 [...]A l'époque 
          de Zhanlan* et de Saicho*,  
          certaines personnes les ont un peu pratiquées mais sans rencontrer 
          de grandes difficultés parce qu'elles n'ont pas suscité 
          d'adversaires puissants. Les trois 
          obstacles et les quatre démons mentionnés dans le Maka Shikan ne viennent pas faire obstacle à la pratique 
          des enseignements provisoires. 
          Mais maintenant tous,  sans exception,  apparaissent pour me barrer la 
          route. Ils sont encore plus redoutables que les trois 
          obstacles et les quatre démons auxquels Zhiyi*, Saicho* et d'autres furent confrontés.
 [...] Il 
          y a deux manières de percevoir le principe d'ichinen 
          sanzen. L'une est théorique 
          et l'autre concrète. Ichinen 
          sanzen,  comme l'enseignaient Zhiyi* et Saicho*,  
          était un principe théorique,  mais ichinen 
          sanzen comme je l'enseigne 
          maintenant est un principe concret. Parce que la voie que je pratique 
          est supérieure,  les difficultés qui l'accompagnent sont 
          plus grandes. Ichinen 
          sanzen,  dans la pratique 
          de Zhiyi* et de Saicho*,  
          se rattache à l'enseignement 
          théorique* tandis qu'ichinen sanzen,  
          dans la pratique de Nichiren,  fait partie de l'enseignement 
          essentiel*. 
          C'est aussi différent que le ciel de la terre.
 Le traitement 
          de la maladie (Minobu, 
      26 juin 1278 (ou 1282) à Toki Jonin)
  Le Grand-maître* Saicho* a déclaré que le pouvoir du Sutra du Lotus permet 
          à tous les êtres humains de manifester la bodhéité. 
          Il affirma cela parce que même la fille 
          du Roi-dragon réussit à atteindre la bodhéité 
          grâce au pouvoir du Sutra du Lotus. N'ayez aucun doute 
          à ce sujet. Dites à votre mari que je lui expliquerai 
      cela en détail quand je le verrai.La phrase 
          unique et essentielle (Minobu, 
      le 3 juillet 1278, à Myoho-ama)
 Le Grand-maître* Saicho*,  
          fondateur du temple Enrakyu-ji du Mont Hiei,  le premier à 
          répandre les véritables enseignements du Sutra du 
          Lotus au Japon,  commente ce point en ces termes : "Ni maîtres 
          ni disciples n'ont besoin de persévérer dans la pratique 
          des austérités [vie après vie] pendant d'innombrables kalpas pour atteindre la bodhéité.        Le Sutra du Dharma Merveilleux a le pouvoir de faire atteindre 
      la bodhéité sans changer d'apparence."(réf.)Le sutra permettant 
          véritablement d'honorer sa dette (Minobu, 
      le 28 juillet 1278 à Sennichi-ama)
 Beaucoup se sont décrits eux-mêmes comme des sages et des hommes de vertu,  mais aucun d'eux n'a jamais vécu la prédiction 
          du Sutra  : "[Puisque haine et jalousie abondent déjà 
          du vivant du Bouddha, ] ne seront-elles pas pires encore après 
          son trépas  ? "(réf.) Le bodhisattva Nagarjuna, Zhiyi* et Saicho furent persécutés 
          en raison de leur foi bouddhique,  mais aucune des persécutions 
          qu'ils subirent ne furent aussi graves que celles que décrit 
          le Sutra. C'est parce qu'ils naquirent avant l'époque où 
      le Sutra du Lotus devait se propager.[...] Nous sommes 
          maintenant déjà entrés dans "la dernière 
          période de cinq cents ans",  c'est-à-dire au début 
          de l'époque des Derniers jours 
          du Dharma. 
          C'est un moment comparable au soleil le quinzième jour du cinquième 
          mois [du calendrier lunaire],  ou à la lune des moissons,  le quinzième 
          jour du huitième mois. Zhiyi* et Saicho* sont nés trop tôt pour connaître ce moment et ceux 
          qui naîtront après regretteront d'avoir vécu trop 
          tard.
 Plus la 
          source est lointaine, plus le courant est long (Minobu, 
      le 15 septembre 1278, à Shijo Kingo)
 Ennin*,  
        originaire de Shimotsuke,  et troisième Supérieur du temple Enraku-ji,  était un disciple 
        de Kochi,  qui fut moine du temple Ono-ji,  à Shimotsuke. Kochi 
        étudia le bouddhisme auprès de Dochu,  
        un disciple de Ganjin,  et reçut 
        ultérieurement la transmission directe de l’enseignement 
        de Saicho*. 
        Après avoir terminé ses études,  Kochi prêcha 
        les enseignements de l’école Tendai dans toute la région du Kanto. En 803, Ennin*,  
        à l’âge de 13 ans,  entra au Mont Hiei,  où il passa 15 ans à acquérir la connaissance 
        de six écoles,  y compris 
        l’école Hosso et l’école Sanron,  et,  en plus,  les enseignements 
      du Sutra du Lotus et la doctrine de l’école Shingon. [...] Enchin (Chisho Daishi),  originaire de Sanuki,  entra au Mont Hiei en 828,  à l’âge de 14 ans,  et devint un disciple 
        de Maître Gishin*,  
        un disciple de Saicho* qui était originaire de Sagami. Enchin avait 
        aussi voyagé en Chine avec son maître. Au Japon, Enchin étudia les enseignements de six 
        écoles,  y compris les écoles Sanron et Hosso,  en plus des enseignements 
        de l’école du Sutra du Lotus (Hokkeshu) 
        et de l’école Shingon auprès de Maître Gishin*,  d'Ennin*,  
        d’Encho* et de Kojo*,  
        disciple de Saicho*.
 [...] En juillet 
        804,  le Grand-maître* Saicho* sur instruction de l’empereur Kammu,  
        partit en Chine,  où il rencontra le moine Daosui (Dosui) et le Grand-maître* Xingman (Gyoman),  qui étaient tous les deux des disciples du Grand-maître* Zhanlan*. 
        Sous leur supervision,  le Grand-maître* Saicho* étudia l’enseignement du Maka 
        Shikan  de l’école Hokke et apprit aussi les Règles de conduite des bodhisattvas,  qui avaient 
        été enseignées par le Grand-maître* Daoxuan,  
        fondateur de la branche Nanchan de l'école Lu (Ritsu) 
        en Chine. Le Grand-maître* Saicho* reçut également,  du moine Shunxiao,  
        l’initiation ésotérique de l’école Shingon. 
        Après être retourné au Japon,  le Grand-maître* Saicho* ne propagea pas les enseignements de l’école Shingon. 
        A la place,  il rechercha les enseignements du Sutra Vairocana* et du Sutra du Lotus pour déterminer quel sutra était 
        supérieur. Il s’était aperçu,  en effet,  que 
        les lettrés chinois ne lui fourniraient pas la réponse. 
        Le Grand-maître* Saicho* en vint à la conclusion que le Sutra Vairocana* de l’école Shingon était inférieur 
        au Sutra du Lotus,  et aussi que certaines idées de l’école Tendai étaient incorporées 
        dans le Commentaire sur le Sutra Vairocana*,  en 
        particulier,  par Yixing.
 [...] Les Grands maîtres Ennin* et Enchin ne reconnaissaient pas 
        les sutras de l’école Kegon comme supérieurs au Sutra du Lotus. Cependant,  ils apportèrent 
        leur soutien à l’affirmation du Grand-maître* Kukai* selon laquelle le Sutra Vairocana* de l’école Shingon était supérieur 
        au Sutra du Lotus,  bien qu’ils appartinssent à l’école Tendai. Ainsi,  sans le savoir,  
        ils devinrent l’ennemi du Grand-maître* Saicho* qui avait fondé l’école Tendai au Japon.
 [...] L’école Ritsu a initialement enseigné 
        les enseignements du Hinayana et a exposé plus tard les enseignements du Mahayana 
        provisoire*. 
        Maintenant,  ils croient qu’ils exposent les enseignements véritables 
      du Mahayana. Une autre 
        école Ritsu,  qui fut transmise 
        au Grand-maître* Saicho* par le moine Daosui (Dosui) n’est 
      pas identique à l’école Ritsu mentionnée ci-dessus.
 [...] Cela fait 
        environ 2 200 ans depuis que le Bouddha Shakyamuni a prêché,  
        mais pas une seule personne dans ce monde n’a diffusé ce Gohonzon et les enseignements 
        du Bouddha Shakyamuni. Le Grand-maître* Zhiyi*,  
        de Chine,  et le Grand-maître* Saicho*,  
        du Japon,  sont au courant de ce Gohonzon,  
        mais il n’ont fait aucun effort pour le diffuser.
 Questions 
          - réponses concernant l’objet de vénération (Minobu, 
           septembre 1278 à 
      Joken-bo)
 Il fallut au Bouddha un peu plus de quarante ans pour réaliser 
          la tâche qu'il avait à accomplir en ce monde ; il fallut 
          à Zhiyi* environ trente ans et à Saicho* quelque vingt ans. J'ai souvent mentionné les indescriptibles 
          persécutions qu'ils subirent pendant ces années. Pour 
          moi,  il a fallu vingt-sept ans,  et les persécutions dont j'ai 
          été l'objet pendant cette période sont bien connues 
      de vous.[...] Dans les 
          deux mille ans et plus qui s'écoulèrent "après 
          sa mort",  personne,  pas même Nagarjuna, Vasubandhu, Zhiyi* ou Saicho*,  
          ne subit aucune des persécutions,  encore plus grandes,  qui étaient 
          prédites. Ils furent indéniablement des pratiquants du Sutra du Lotus,  mais puisque tel est le cas,  d'où 
          vient qu'aucun d'eux ne versa la moindre goutte de sang,  à l'instar 
          du Bouddha,  ou n'endura des épreuves encore plus grandes  ? Les prédictions du Sutra pourraient-elles être 
          fausses et les paroles du Bouddha,  de grands mensonges ?
 [...] Ce que Nagarjuna, Vasubandhu, Zhiyi* et Saicho eurent à subir 
          n'est rien comparé à cela. Sans la venue de Nichiren dans 
          les Derniers jours du Dharma,  
          le Bouddha aurait été un grand menteur et les témoignages 
          apportés par Taho et tous 
          les autres bouddhas auraient été faux.
 Sur les persécutions 
          subies par le Bouddha (Minobu, 
      le 1 février ou 1er octobre 1279 Shijo Kingo)
 Le Grand-maître* Saicho* énuméra dix principes remarquables qui placent le Sutra 
          du Lotus au-dessus de tous les autres. L'un d'eux est l'atteinte 
          de la bodhéité sans changer d'apparence [en tant que simple mortel]. C'est le principe le plus important de la doctrine de 
          l'école Tendai,  et une 
          partie du Hokke Mongu* a pour titre  : "Le principe suprême de l'atteinte 
      de la bodhéité sans changer d'apparence".Le bodhisattva Fukyo fut attaqué 
          à coups de cannes,  comme il est dit dans le Sutra : "Ils 
          le frapperont à coups de cannes et de bâtons,  et lui jetteront 
          des pierres et des tuiles." Mais il ne connut pas la persécution 
          par le sabre. Zhiyi*, Zhanlan*, Saicho* et d'autres n'ont pas connu cela,  [en accord avec la phrase : ] "Il 
        sera épargné par le sabre et le bâton."(réf.) Cependant,  moi,  Nichiren,  j'ai subi coups de bâtons et de sabres.
 La persécution 
          par le sabre et le bâton (Minobu, 
      20 avril 1279 à Nanjo Tokimitsu)
 Le Grand-maître* Saicho* fit construire l'Enryaku-ji,        mais il fit enchâsser dans le bâtiment principal une image 
          du bouddha Yakushi* du royaume 
          de l'Est comme objet de culte. Il ne prit pas pour objet de vénération 
          le Bouddha Éveillé depuis un passé illimité et 
          ceux qui n'ont jamais cessé depuis lors d'être auprès 
      de lui.[...] Voilà pourquoi aussi le Grand-maître* Saicho* parlait de cette période avec envie en disant : "Les époques 
          du Dharma correct et du Dharma 
          formel sont presque terminées et celle des Derniers 
          jours du Dharma est proche. C'est à ce moment-là que le Véhicule 
          unique enseigné dans le Sutra du Lotus se propagera 
          et prouvera qu'il convient parfaitement aux capacités de tous 
      les hommes."(réf.)  D'un point 
        de vue profane,  moi,  Nichiren,  je suis l'être le plus misérable 
        du Japon,  mais à la lumière du bouddhisme,  je suis la 
        personne la plus fortunée du monde. Cela est dû au temps. 
        Et,  en le comprenant,  je suis empli d'une telle joie que et ne peux 
        retenir mes larmes. Il m'est impossible de m'acquitter de ma dette de 
        reconnaissance envers Shakyamuni. Même les vingt-quatre 
          successeurs de Shakyamuni me semblent avoir moins de chance que 
        moi,  et les bienfaits obtenus par Zhiyi* et Saicho* me paraissent inférieurs aux miens. Car maintenant,  le temps 
        est venu d'établir l'objet de vénération représentant 
      les quatre bodhisattvas.
 Sur l'établissement 
          des Quatre Bodhisattvas (Minobu, 
      17 mai 1279 à Toki Jonin)
 C'est alors que,  sous le règne 
          de l'empereur Kammu,  apparut un 
          sage appelé le Grand-maître* Saicho*. 
          Ayant réfléchi à ce problème,  il déclara : "Les divinités ont été vaincues et le Bouddha 
          a été victorieux. Le Bouddha est considéré 
          comme souverain et les divinités comme subalternes ; cette hiérarchie 
          a été correctement établie,  par conséquent 
          le pays devrait être en paix. Or,  le pays est en proie à 
      de nombreux troubles  ! [...] Saicho* affirma que telle était la raison de la colère du ciel 
          et de l'affaiblissement des divinités 
          protectrices du pays. Et il déclara que même ceux qui 
          faisaient l'éloge du Sutra du Lotus en détruisaient 
      le cœur. En entendant 
        cela,  les moines des Sept temples principaux 
          de Nara,  des quinze grands temples,  et de tous les temples et monastères 
        de montagne du Japon,  devinrent furieux. Ils s'écrièrent : "Mahadeva,  de l'Inde,  
        et les moines taoïstes de la 
        Chine se sont réincarnés dans notre pays  ! Ils ont 
        pris la forme de ce petit moine appelé Saicho*  ! Si quelqu'un le rencontre,  qu'il lui brise la tête en deux,  qu'il 
        lui coupe les bras,  qu'il le frappe et l'insulte  ! "
 [...] Ainsi,  en même temps que le Grand-maître*  Saicho* apparut un sage désigné sous le nom de Grand-maître*  Kukai*. 
          Il alla jusqu'en Chine pour y étudier le Sutra Vairocana* et les 
          enseignements du Shingon,  et 
          puis revint au Japon. Tant que 
        le Grand-maître* Saicho* était encore vivant, Kukai* ne proclama pas ouvertement la supériorité du Sutra Vairocana* sur 
          le Sutra du Lotus. Mais après la mort du Grand-maître* Saicho*,  
          le 4e jour du 6e mois de la 13e année de l'ère Konin (822),  
          il pensa sans doute que le temps était venu de le faire.
 [...] Dans la 
          période qui suivit,  tous les habitants du Japon devinrent des 
          adeptes de l'école Shingon. 
          De plus,  un disciple du Grand-maître* Saicho*, Ennin*,  
          se rendit jusqu'en Chine où il fit une étude approfondie 
          des enseignements secrets du Tendai et du Shingon avant de rentrer 
          au Japon.
 [...] De plus,  
          le soutien que lui accordèrent l'empereur et ses ministres fut 
          encore plus grand que celui dont avaient bénéficié 
          en leur temps Saicho* et Kukai*. 
          Si bien que les moines du Mont Hiei,  
          les Sept temples de Nara et,  en fait,  tous les habitants du Japon,  s'entendirent 
          sur ce point que le Sutra du Lotus était inférieur 
          au Sutra Vairocana*.
 Le roi Rinda (Minobu, 
          le 17 août 1279 à Soya Doso, fils de Soya Kyoshin)
 Ainsi,  l'homme est doté de cinq 
            organes vitaux. Qu'un seul d'entre eux fonctionne mal,  il entraînera 
            la maladie de tous les autres,  parfois jusqu'à causer la mort. 
            Le Grand-maître* Saicho* a écrit  : "Même en faisant l'éloge du Sutra du Lotus,  on peut en détruire le coeur."(réf.) Il voulait dire que même en gardant,  en lisant et en faisant 
            l'éloge du Sutra du Lotus,  si l'on en trahit le coeur,  
            c'est comme si l'on tuait,  non seulement le révéré 
      Shakyamuni,  mais tous les bouddhas de l'univers. [...] C'est pourquoi le Grand-maître* Saicho* dit que les laïcs,  hommes et femmes,  qui croient en ce Sutra,  
            même s'ils manquent de connaissances ou transgressent les préceptes,  
            doivent avoir la préséance sur les moines du Hinayana qui observent strictement chacun des deux 
            cent cinquante préceptes.
 [...] Nombreux 
            sont ceux qui ont exposé les différents enseignements 
            de Shakyamuni,  mais jusqu'à présent personne,  pas même Zhiyi* ou Saicho*,  
            n'a enseigné le plus important de tous. Il devait en être 
            ainsi,  car cet enseignement n'apparaît et ne se répand 
            qu'avec l'avènement du bodhisattva Jogyo pendant les premiers cinq cents ans des Derniers jours du Dharma.
 [...] A cet 
            égard,  le Grand-maître* Saicho* écrivit que la loutre manifeste son respect en offrant le poisson 
            qu'elle a pris,  que le corbeau dans la forêt rapporte de la 
            nourriture à ses parents et grands-parents,  que la colombe 
            prend soin de se percher trois branches plus bas que son père,  
            que les oies sauvages restent en ordre parfait quand elles volent 
            ensemble et que l'agneau s'agenouille pour boire le lait de sa mère. 
            Puisque des animaux inférieurs observent tant de convenances,  
            il se demande comment des êtres humains peuvent manquer à 
            ce point de courtoisie. Si l'on en juge d'après les mots de Saicho*,  
            il est bien naturel que les moines Zen soient dans la plus grande confusion concernant le bouddhisme puisqu'ils 
            ignorent même les règles du comportement humain.
 Lettre à Niike (Minobu, 
      février 1280 à Niike Saemon no jo)
 Si rien ne fait obstacle,  la rosée 
          s'évapore vers le ciel et la pluie tombe sur la terre. Mais un 
          vent contraire peut renvoyer la pluie vers le ciel et,  lorsque le soleil 
          se lève,  la rosée peut retomber à terre. De même,  
          avant l'apparition de Saicho*,  
          les six écoles,  dont fait 
          partie l'école Kegon,  étaient 
          comparables à de la rosée s'élevant vers le ciel. 
      Il en va de même pour l'école Shingon. [...] Au cours 
          des plus de 2200 ans écoulés depuis la disparition du 
          Bouddha,  personne n'a encore totalement exposé et propagé 
          l'enseignement du Sutra du Lotus,  exactement tel qu'il est 
          énoncé dans le Sutra. Cela ne veut pas dire que Zhiyi* et Saicho* en ignoraient la véritable signification. Mais parce que le temps 
          propice n'était pas encore venu,  et parce que les capacités 
          des gens n'étaient pas adéquates,  ils sont morts sans 
          avoir tout élucidé par écrit. Toutefois,  ceux qui 
          deviennent aujourd'hui les disciples de Nichiren peuvent sans difficulté 
          comprendre le sens profond du Sutra.
 La bonne fortune 
          inégalée (Minobu, 
      1l mai 1280, au seigneur Nishiyama)
 Après 
          la disparition du Bouddha,  trois personnes seulement ont véritablement 
          lu ce passage du Sutra du Lotus. Le bodhisattva Nagarjuna,  
          en Inde,  dit dans son Daichido Ron*   : "Le Sutra du Lotus est comme un grand 
          médecin qui change le poison 
          en remède". (note) C'est de cette manière qu'il expliqua le sens du passage "le 
          plus difficile à croire,  le plus difficile à comprendre". 
          En Chine,  le Grand-maître* Zhiyi* interpréta cette phrase en la replaçant dans son contexte 
           : "De tous ceux que j'ai enseignés,  que j'enseigne et que 
          j'enseignerai le Sutra du Lotus est le plus difficile à 
        croire et le plus difficile à comprendre."(réf.) Et,  au Japon,  le Grand-maître* Saicho* commenta ainsi cette phrase  : "Tous les sutras des quatre 
          premières des cinq périodes enseignés auparavant,  le Sutra 
          Muryogi qui fut enseigné en même temps,  et le Sutra du Nirvana qui fut enseigné plus tard,  sont tous des enseignements faciles 
        à croire et faciles à comprendre. C'est parce que tous 
          ces sutras furent exposés en fonction 
          des capacités de ceux à qui le Bouddha s'adressait. 
          Le Sutra du Lotus est le plus difficile à croire et 
        à comprendre,  parce que l'enseignement 
          définitif (jikkyo) y est révélé directement,  
          indépendamment de la capacité de ses auditeurs à 
      le comprendre."(réf.)[...] Maintenant,  
          au commencement de l'époque des Derniers jours du Dharma,  moi,  Nichiren,  suis le premier à entreprendre 
          la propagation des cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo dans le monde entier. Ces cinq caractères sont 
          le coeur du Sutra du Lotus et la source de l'Éveil de tous les bouddhas. Plus de deux mille deux cent vingt ans se 
          sont écoulés depuis l'entrée dans le nirvana du Bouddha Shakyamuni,  mais personne n'a jamais entrepris cette mission,  
          pas même les plus grands de ses disciples Mahakashyapa, Ananda, Ashvaghosha, Nagarjuna, Huisi ou Zhiyi*, Zhanlan* ou Saicho*  ! formez vos rangs,  mes disciples,  et suivez-moi  ! Vous dépasserez 
          même Mahakashyapa ou Ananda, Zhiyi* ou Saicho*. 
          Si vous fléchissez devant les menaces des dirigeants de cette 
          petite île qu'est le Japon et abandonnez votre foi,  comment pourrez-vous 
          résister à la colère tellement plus terrible de Yama,  le roi de l'enfer  ? Vous 
          vous dites les messagers du Bouddha ; mais si vous perdez courage,  personne 
          ne sera plus méprisable que vous.
 Comparaison 
          du Sutra du Lotus avec les autres sutras (Minobu, 
      le 26 mai 1280 à Toki Jonin)
 De plus,  le Grand-maître* Zhanlan* écrivit des commentaires en dix volumes intitulés Hokke 
          gengi shakusen. Dans cet ouvrage,  il déclara que tous 
          les sutras introduits en Chine après l'époque de Zhiyi* - y compris les sutras portant l'appellation de "nouvelles 
          traductions" - étaient tous des serviteurs et des seconds 
          du Sutra du Lotus. Au Japon,  pareillement,  le Grand-maître* Saicho* établit que le Sutra 
          Vairocana et les autres sutras de l'école Shingon - qui font partie des "nouvelles traductions" - étaient 
          tous des serviteurs et des seconds du Sutra du Lotus. Toutefois, Kukai*, Ennin*, Enchin  et d'autres,  avancèrent des opinions aussi différentes 
      de ce principe que le feu de l'eau. [...] Le Grand-maître* Saicho* écrivit  : "Quand le soleil se lève,  les étoiles 
          se cachent,  et quand le talent se manifeste,  l'absence de talent devient 
          évidente."(réf.)
 [...] Le Grand-maître* Saicho* entreprit donc de voyager jusqu'en Chine et se livra,  là-bas,  
          à une comparaison rigoureuse de tous les enseignements 
          sacrés du Japon,  de Chine et d'Inde. Il rejeta ceux qui étaient 
          inférieurs et choisit ceux qui étaient valables,  les examinant 
          un par un,  sans préjugé ni parti-pris. Pour finir,  il 
          choisit le Sutra du Lotus et deux autres sutras,  les désignant 
          comme les trois sutras qui assureraient la protection du pays.
 Chevaux blancs et 
          cygnes blancs (Minobu, 
      14 août.1280, à la dame d'Utsubusa)
 Sans préjuger 
          de ma sagesse,  parce que ma fidélité au Sutra du Lotus m'a valu de subir persécutions et blessures,  je surpasse même 
          le Grand-maître*  Zhiyi* de Chine et le Grand-maître* Saicho* du Japon. C'est le temps [l'époque des Derniers 
          jours du Dharma] 
          qui l'a voulu ainsi. Si je suis bien le Pratiquant du Sutra du Lotus,  alors Shakyamuni,  qui enseigna la doctrine 
          au Pic du Vautour,  le bouddha Taho,  du Monde du trésor 
          de pureté,  les bouddhas des dix 
          directions, émanations de Shakyamuni,  les grands 
          bodhisattvas de l'enseignement essentiel et de l'enseignement 
          théorique, Bonten, Taishaku,  les rois 
          dragons et les dix Filles-démones,  
      tous sont très certainement présents en ce lieu.Réponse au 
          seigneur Shijo Kingo (Minobu, 
      le 8 octobre 1280 à Shijo Kingo)
 Question - Au Japon,  le bouddhisme se divise en six 
          écoles, sept écoles ou huit écoles. Parmi elles,  
          quelle est celle qui enseigne le principe de sokushin jobutsu,  l'atteinte 
      de la bodhéité sans changer d'apparence ? Réponse 
        - Selon le Grand-maître* Saicho*,  
          ce principe se trouve uniquement dans le Sutra du Lotus. Alors 
          que,  d'après le Grand-maître* Kukai*,  
          il se trouve seulement que dans l'enseignement du Shingon.  Question - Quelle preuve pouvez-vous en donner  ? Réponse 
        - On lit dans le Hokke 
          Shuku du Grand-maître* Saicho*  : "Sachez que,  parmi les sutras sur lesquels s'appuient les autres 
          écoles,  aucun ne contient le principe de l'atteinte de la bodhéité 
          sans changer d'apparence. Même si certains d'entre eux semblent 
          y faire vaguement allusion,  cela ne concerne que des personnes parvenues 
          à la huitième*  des dix 
            étapes de développement* ou au-dessus. Ces sutras ne reconnaissent pas la possibilité 
          d'atteindre la bodhéité sous la forme d'un simple mortel*. 
          Seule l'école Tendai-Hokke énonce clairement ce principe de l'atteinte de la bodhéité 
          sans changer d'apparence."[...] Ces deux Grands-maîtres étaient tous deux des sages éminents. 
          Ils partirent en Chine la même année et y étudièrent 
          l'un et l'autre les enseignements ésotériques du Shingon. 
          Le Grand-maître* Saicho* eut pour maître,  dans l'étude des deux 
          mandala,  le Savant-maître* Shunxiao. Le Grand-maître Kukai*,  
          quant à lui,  étudia les deux 
      mandala avec pour maître le Savant-maître* Huiguo. Shunxiao 
        et Huiguo étaient 
          tous deux des disciples d'Amoghavajra*. 
          Et le Maître du tripitaka, Amoghavajra* était le sixième disciple d'une lignée 
            directement reliée au bouddha Vairocana*. 
          Ainsi,  tant pour la transmission qu'ils avaient reçue que pour 
          leurs propres réalisations,  les Grands-maîtres Saicho* et Kukai* étaient considérés par les personnes de leur temps 
          comme le soleil et la lune. Ils étaient aussi respectés 
        que les ministres de la Gauche et de la Droite.
 [...] "Le 
          Grand-maître*  Ennin* était un disciple de Saicho* et Gishin*  ; le Grand-maître* Enchin,  
          un disciple de Gishin* et de Ennin*  ; et le Savant-maître*Annen,  
          un disciple du Savant-maître* An'ne*. 
          Ces trois hommes ont déclaré que l'école Tendai-Hokke n'enseigne que la partie théorique du principe ésotérique        de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence,  
          alors que l'école Shingon enseigne à la fois la partie théorique et pratique de 
          ce même principe (note). 
          Les Grands-maîtres Saicho* et Kukai* n'étaient ni l'un ni l'autre stupides. De plus,  les sages font 
          preuve d'impartialité. Ces trois maîtres, Ennin*, Enchin et Annen,  
          vivaient bien dans "le temple de la montagne" [Enriyaku-ji] 
          fondé par Saicho*,  
          mais leur esprit était celui de l'enseignement de Kukai* du temple To-ji. Si bien que,  au 
          cours des quatre cents dernières années,  au Japon,  personne 
          n'a contredit leur opinion. Comment donc une personne d'aussi basse 
          condition que vous ôse-t-elle soutenir des raisonnements aussi 
          néfastes  ? (C'est leur deuxième point.) Réponse : [...] Pour ce 
        qui est de Ennin*, Enchin et Annen,  
        les Grands-maîtres Ennin* et Enchin,  tant qu'ils étaient 
        encore au Japon,  ont d'abord adhéré aux principes du Grand-maître* Saicho*. 
        Mais,  après leur voyage en Chine,  ils ont adopté l'enseignement 
        de maîtres tels que Yuan-zheng et Faxian,  
          et,  dans leur coeur,  ils ont abandonné l'enseignement du Grand-maître* Saicho*. 
          Alors même qu'ils vivaient physiquement dans "le temple de 
          la montagne" fondé par Saicho*,  
          ils s'y trouvaient superficiellement,  mais,  en réalité,  
          ils trahissaient son esprit.
 [...] Pour ce 
          qui est de Ennin*, Enchin et Annen,  
          les Grands-maîtres Ennin* et Enchin,  tant qu'ils étaient 
          encore au Japon,  ont d'abord adhéré aux principes du Grand-maître* Saicho*. 
          Mais,  après leur voyage en Chine,  ils ont adopté l'enseignement 
          de maîtres tels que Yuan-zheng et Faxian,  
          et,  dans leur coeur,  ils ont abandonné l'enseignement du Grand-maître* Saicho*. 
          Alors même qu'ils vivaient physiquement dans "le temple de 
          la montagne" fondé par Saicho*,  
          ils s'y trouvaient superficiellement,  mais,  en réalité,  
          ils trahissaient son esprit.
 [...] On lit,  dans les 
          commentaires du Grand-maître* Saicho*  : "Il faut bien comprendre que la question,  de savoir si certains 
          ont atteint ou non la bodhéité,  a pour but de montrer 
          le grand pouvoir et l'autorité de ce Sutra." Cette citation 
          renvoie à un autre passage,  mentionné plus tôt dans 
          ce commentaire,  du chapitre Daibadatta*  (XII) du Sutra du Lotus. [Manjushri dit] : "Quand j'étais dans l'océan,  [j'ai sans relâche 
          enseigné uniquement le Sutra du Lotus]." Ce commentaire 
          de Saicho* souligne essentiellement que,  même lorsque certains parlent d'atteinte 
          de la bodhéité sans changer d'apparence,  s'ils ne donnent 
          pas d'exemples de personnes y étant réellement parvenues,  
          il ne faut pas suivre leurs principes. Il est évident que,  tant 
          que l'on ne s'appuie pas sur le Sutra de la vérité unique,  
          pur et parfait,  il ne peut y avoir d'atteinte de la bodhéité 
          sans changer d'apparence.
 [...] D'après 
          le Grand-maître* Saicho*,  
          grâce au Sutra du Lotus,  il est possible d'atteindre 
          la bodhéité sans changer d'apparence,  que l'on ait ou 
          non rejeté le corps sujet à la transmigration à 
          travers les illusions,  les différences et les limitations dans 
          les six première voies.
 [...] Question - Le Grand-maître* Ennin* rencontra personnellement le Grand-maître* Saicho*,  
          étudia directement sous sa direction et hérita de ses 
          enseignements. Mais,  en ce qui vous concerne,  plus de quatre siècles 
          vous séparent [de Saicho*],  
        n'est-ce pas ? Réponse [...]  Les commentaires 
        écrits du Grand-maître* Saicho* sont-ils seulement bons à jeter,  alors que la tradition orale 
          transmise depuis le Grand-maître* Ennin* serait seule guide vers la vérité ? Le Grand-maître* Saicho* énumère dans 
        le Hokke Shuku les dix 
        points qui ne se trouvent dans aucun autre sutra [que le Sutra du 
          Lotus]. Le huitième point est "la supériorité 
        de permettre l'atteinte de la bodhéité sans changer d' 
        apparence". Plus loin,  dans ces mêmes commentaires,  on lit : "Il faut bien comprendre que ce passage,  en posant la question 
        de savoir s'il existe des personnes parvenues à la bodhéité 
        sans changer d'apparence,  démontre le grand pouvoir et l'autorité 
        de ce sutra (...) Et il faut bien comprendre aussi que les sutras sur 
        lesquels s'appuient les autres écoles ne contiennent pas ce principe 
        de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence."
 [...] Question - Parmi les commentaires du Grand-maître* Saicho*,  
          y en a-t-il qui mettent en doute la validité du mot "seul" 
        dans le Bodaishin Ron [dans l'expression "seul le Shingon permet d'atteindre la bodhéité sans changer d'apparence"] ? Réponse 
        - On lit dans le Hokke 
          Shuku  : "Ni le maître ni les disciples n'ont 
          besoin de pratiquer les austérités pendant d'innombrables kalpas afin d'atteindre la bodhéité. 
          Grâce au pouvoir du Sutra du Lotus,  ils peuvent y parvenir 
          sans changer d'apparence [en cette vie-ci]. Ici,  le Grand-maître* Saicho* ne semble pas accorder de crédit au mot "seul" du Bodaishin 
            Ron. Dans ce 
        même Hokke Shuku,  
        il est dit encore : "Ni le maître ni les disciples n'ont besoin 
        de pratiquer des austérités pendant d'innombrables kalpas avant d'atteindre la bodhéité. 
        Grâce au pouvoir du Sutra du Lotus,  ils peuvent y parvenir 
    sans changer d'apparence."
 Le principe de l'atteinte 
          de la bodhéité sans changer d'apparence (Minobu, 
      en 1280? , à Myoichinyo)
 A partir 
          du moment où la charge de zasu fut pour la première fois établie au Hieizan,  
          les troisième et quatrième spérieurs des moines,  
          Jitaku et Chigo,  sans aucune raison,  agirent contrairement aux enseignements 
          du Grand Maître Saicho* et de son disciple Gishin*,  
          et déclarèrent que les doctrines conceptuelles du Shingon et du Sutra du Lotus avaient la même valeur,  mais que,  
          dans les conditions concrètes,  le Shingon était supérieur au Sutra du Lotus. Ainsi apportèrent 
          ils la disgrâce sur notre montagne (Hiei),  
          et ridiculisèrent-ils le Sutra du Lotus et,  sans raison,  
      transformèrent-ils en boue les excellents préceptes qui étaient la Voie du milieu pure et sans tache jadis professée au Enryaku-ji.Trois 
          grands Dharmas cachés (Minobu, le 27 ? avril 1281 
      à Ota Kingo)
 Sous le 
          règne de l'empereur Kammu vécut un Maître du Dharma, Saicho*,  
          qui devint par la suite le Grand-maître* Dengyo. Avant de se rendre 
          en Chine,  il étudia en profondeur les doctrines des six 
          écoles. De plus,  pendant quinze ans,  retiré dans la 
          montagne [le Mont Hiei],  il compara 
          les doctrines des écoles Tendai et Shingon. Par conséquent,  
          avant même son départ pour la Chine,  en s'appuyant sur 
          l'enseignement du Tendai,  il 
          parvint à réfuter celui des six premières écoles ; si bien que,  reconnaissant leur défaite,  les supérieurs 
          des sept temples principaux de Nara 
          devinrent ses disciples. Ainsi,  les principes de ces six 
          écoles furent invalidés. 
Par la suite,  dans la 23e année de l'ère Enryaku [804], Saicho* partit en Chine,  et il revint au Japon dans la 24e année de la 
          même ère [805]. Il propagea alors au Japon les enseignements 
          du Tendai et du Shingon. 
          Mais s'il semble bien qu'il ait discerné dans son coeur la supériorité 
          des uns par rapport aux autres,  il ne s'est pas exprimé publiquement 
      à ce sujet. [...] Il [Enchin] déclara 
        que les mérites relatifs des écoles Tendai et Shingon lui apparaissaient 
        aussi clairement que dans un miroir mais que,  parce que ce point susciterait 
        probablement des polémiques à l'avenir,  il désirait 
        résoudre définitivement la question. A son avis,  les deux 
        écoles, Tendai et Shingon étaient comparables 
          aux deux yeux d'une personne ou aux deux ailes d'un oiseau. Ceux qui 
          donneraient des interprétations différentes trahiraient 
          l'enseignement du fondateur de la doctrine,  le Grand-maître* Saicho*,  
          et n'auraient plus le droit de résider sur le Mont Hiei. Un nouveau décret impérial fit largement connaître 
          cette position d'Enchin à travers tout le 
          pays.
 [...] Le Grand-maître* Saicho* eut un disciple du nom d'Ennin*,  
          plus tard connu sous le nom de Grand-maître* Jikaku Daishi. 
          Ce dernier se rendit en Chine dans la 5e année de l'ère 
          Jowa [838] et revint au Japon dans la 14e année de la même 
          ère [847]. Pendant cette décennie,  il étudia à 
          la fois les doctrines du Shingon et du Tendai. Au Japon,  il 
          avait étudié en profondeur les doctrines Tendai et Shingon sous la direction 
          des Grands-maîtres Saicho*, Gishin* et Encho*. 
          De plus,  durant les dix années de son séjour en Chine,  
          il étudia le Shingon sous 
          la direction de huit maîtres 
          éminents et le Tendai sous la direction de Zongjui,   Zhi-yuan et d'autres. De retour 
          au Japon,  il déclara que les écoles Tendai et Shingon correspondaient toutes 
          deux à la saveur du ghee,  
          et que les sutras de ces deux écoles étaient également 
          profonds et ésotériques. Cette déclaration fut 
officialisée par un édit impérial.
 [...] Ceux qui,  
          par leurs dons,  soutiennent le Pratiquant du Sutra du Lotus recevront les mêmes bienfaits qu'ils auraient obtenu en faisant des offrandes au Sutra lui-même. Le Grand-maître* Saicho* écrivit dans un commentaire : "Ceux qui feront son éloge accumuleront une bonne 
          fortune aussi haute que le Mont Sumeru,  et ceux qui le calomnieront tomberont dans l'enfer avici." (note)
 Le corps et 
          l'esprit des simples mortels (Minobu, 
      à un disciple)
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