Transmission orale sur l’Éveil des végétaux

Somoku jobutsu kuketsu

Lettres et traités de Nichiren Daishonin. Réponse à Sairenbo

20 février 1272 à Sairenbo
version Nichiren Shoshu

 

Question : L’Éveil des végétaux relève-t-il du sensitif (ujo) ou du non-sensitif (hijo) ?

Réponse : L’Éveil des végétaux est l’Éveil du non-sensitif.

Question : le sensitif comme le non-sensitif deviennent-ils bouddhas dans ce Sutra ?

Réponse : Effectivement.

Question : Quelle en est l’attestation scripturaire ?

Réponse : C’est Myohorengekyo. Myoho est l’Éveil du sensitif. Renge est l’Éveil du non-sensitif. Le sensitif est l’Éveil de la vie et le non-sensitif est l’Éveil de la mort. L’Éveil de la vie et de la mort désigne la bodhéité du sensitif et du non-sensitif. C’est la raison pour laquelle lorsque nous, les êtres, mourrons, ériger un toba et faire l’offrande de l’ouverture des yeux, c’est l’Éveil de la mort, donc l’Éveil des végétaux. Dans le premier volume du Maka Shikan, il est dit : “Il n’est pas une couleur, pas une odeur qui ne soit dans la voie de la médianeté”. Zhanlan* commente : “Et, de plus, la couleur et l’odeur permettent la Voie du milieu. La nature de bouddha chez le non-sensitif étonne l’oreille et trouble le cœur”. Cette couleur, quelle est-elle, parmi les cinq couleurs  ? Ces dernières - le bleu, le jaune, le rouge, le blanc et le noir - sont traduites par “une couleur”. “Une” exprime la nature des dharmas. C’est en ce sens que Zhanlan traduit par “la couleur et l’odeur permettent la voie du milieu”. Le Grand-maître* Zhiyi* traduit lui aussi par “qui ne soit dans la voie de la médianeté”. Le “Un” de “Une couleur, une odeur” n’est pas le chiffre “un” par rapport à “deux” ou “trois”. Ce “un” désigne la nature des dharmas de la voie du milieu. En fait, il ne peut pas ne pas comporter dix mondes-états, trois mille, le sujet et environnement. Cette couleur et cette odeur désignent la bodhéité des végétaux, c’est-à-dire la bodhéité de la fleur du lotus. Couleur et odeur, fleur du Lotus ; bien que les mots soient différents, ils désignent le fait que les herbes et les arbres deviennent Bouddha.

La transmission orale indique : “Le Bouddha devient même une herbe, même un arbre”. Le sens de cette phrase est que le vénéré Shakyamuni du chapitre “Durée de la vie” peut devenir un végétal. Dans le sutra, il est affirmé : “Les pouvoirs transcendantaux sublimes, mystérieux et secrets de l’Ainsi-Venu”. Il ne peut se faire que le monde des dharma ne soit pas le corps de l’Ainsi-Venu Shakyamuni. La révélation principielle de l’originel exprime la mort et se manifeste sous la forme du Dharma Merveilleux. La révélation factuelle de l’originel exprime la vie et se manifeste sous la forme de la fleur du lotus. La révélation principielle de l’originel régit les êtres sensitifs tout en étant la mort. La révélation factuelle de l’originel régit les êtres non -sensitifs tout en étant la vie. Pour nous les êtres, la fleur du lotus, non-sensitive, constitue un appui, un recours. Lorsque nous sommes vivants et faisons entendre notre voix et des sons, le Dharma Merveilleux est le sensitif. Notre corps possède à la fois le sensitif et le non-sensitif. Les ongles et les cheveux font partie du non-sensitif. Même lorsqu'on les coupe, c’est indolore. Le reste est sensitif. Si l’on se coupe, on ressent de la douleur, cela fait mal. Ce sont le sensitif et le non-sensitif du corps. Le sensitif et le non-sensitif possèdent les deux lois de la cause et de l’effet des dix ainsi. Le domaine des êtres, le domaine des cinq ombres, le domaine du territoire ; ces trois domaines relèvent du sensitif et du non-sensitif. Ce grand mandala est établi en agitant la doctrine d'ichinen sanzen (Une pensée trois mille). Il s’agit d’une doctrine que les faux érudits de notre époque ne peuvent pas connaître même en rêve. Zhiyi*, Zhanlan*, Saicho* la connaissaient intérieurement mais ne l’ont pas propagé. Ils clamaient “une couleur, un parfum” et murmuraient que cela trouble les oreilles et stupéfie les cœurs. Ils nommaient maka shikan parfait et soudain ce qu’ils auraient dû appeler Myohorenge. Ainsi, l’Éveil des végétaux est l’Éveil des morts. Peu de personnes connaissent cette doctrine. C’est une doctrine sur laquelle l’on se méprend parce que l’on ignore Myohorenge. Ne l’oubliez surtout pas.

Avec respect.

Le vingt du deuxième mois (20 février de la neuvième année de l’ère Bun’nei -1272).

Nichiren.

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