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sagesse en construction

Le Sutra du Lotus est le roi des sutras, parfait du point de vue scripturaire comme du point de vue théorique. Ses caractères sont la réalité de la vie, et la réalité de la vie est myoho, le Dharma Merveilleux. On l'appelle Dharma Merveilleux parce qu'il élucide la relation d'inclusion mutuelle entre une vie et tous les phénomènes. C'est ce qui fait de ce sutra la sagesse de tous les bouddhas.
Sur l'atteinte de la bodhéité (1255, à Toki Jonin)

Les écoles actuelles du Zen sont toutes un ramassis de grands hérétiques. En particulier parce qu’elles utilisent les recueils de paroles d’hommes ordinaires n’ayant pas interrompu les trois illusions et négligent les paroles de l’Ainsi-Venu doté des quatre sagesses claires et parfaites. Je le répète, véritablement, ils sont dans l’erreur.
Dialogue avec les écoles du Zen (1255)

Dans le troisième fascicule du Maka Shikan il est écrit : “Les rouleaux du Sutra (contenant) la sagesse sans entrave de l’Ainsi-Venu sont tous présents dans le corps des êtres. Perturbés, ils la recouvrent et n’y croient pas, ne la voient pas”.
Les douze liens causaux (1256 )

Premièrement, « l’aspect est ainsi » (ze so nyo) ; l’aspect (so), la nature (sho), l'entierté (tai), l’énergie (riki) et les autres éléments des dix modalités d'expression de la vie, sont « ainsi » (nyo). Ici, ainsi exprime la vacuité (kutai). En lisant ze so nyo et le contemplant de la sorte, notre corps devient le Corps de Rétribution* (hoshin, sambhogakaya) de l’Ainsi-Venu. On l’appelle également quatre vingt quatre mille, ou encore la sagesse (ho).
[...] Alors que l’Éveillé état enfant, sa sagesse était déjà supérieure et il manifestait l’Éveil. Ses parents étaient des hommes ordinaires (bompu). Dans leur ignorance, ils ne sont simplement pas encore éveillés.
[...] Réaliser l’obtention de la triple contemplation de l'unité est appelé, dans le Sutra Kegon* :  « les trois mondes sont le cœur/esprit ». La nature primordiale de l’Éveillé et de tous les êtres est unique, sans différence entre eux. Ce principe est appelé « grande sagesse de l’égalité ». (note) On écrit ''égalité'', mais on lit ''universel''.
[...] Le Sutra ne discrimine ni les mauvais hommes, ni les femmes, ni les deux véhicules ni les icchantika. Pour cette raison, il représente vraiment la Voie de la bodhéité proposée à tous. Pour cette raison encore, on qualifie ce sutra de Grande sagesse équanime.
La doctrine d’Ichinen Sanzen, 1258

De grands hommes tels que l’Empereur Jaune [Huang Di] et Confucius ont établi les cinq vertus [humanité, justice, bienséance, sagesse et sincérité] comme base de gouvernement pour un pays. Cependant, des rois ignorants ont transgressé le principe de bienséance (note) prêché par des sages comme Confucius, causant ainsi les catastrophes qui détruisirent leurs royaumes.
Sainan Koki Yurai - La cause des désastres (Kamakura, février 1260)

Dans le Sutra Daijuku il est dit  : "Même si le souverain d'un État a observé la pratique du don pendant d'innombrables existences passées, en obéissant aux préceptes et aux principes de la sagesse, s'il voit que mon Dharma, le Dharma du Bouddha, est menacée de périr et reste passif, sans rien faire pour la protéger, l'accumulation inestimable de toutes les bonnes causes dues à ses pratiques passées sera entièrement annulée et son pays deviendra le théâtre de trois événements malencontreux.
[...] Ainsi, il est dit dans le Sutra Daijuku  : "Même si le souverain d'un État a pratiqué le don d'offrandes pendant d'innombrables existences passées, en observant les préceptes et en obéissant aux principes de la sagesse, s'il voit ma Loi, le Dharma du Bouddha menacé de périr et reste passif, sans rien faire pour la protéger, l'accumulation inestimable de toutes les bonnes causes créées par ses pratiques passées sera entièrement effacée. (...) Peu après, le souverain tombera gravement malade, perdra la vie et renaîtra dans l'un des enfers majeurs. (...)
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu, juillet 1260)

Nous, simples mortels, résidons tous dans l'océan des souffrances de la vie et de la mort depuis le temps sans commencement. Mais maintenant que nous sommes devenus pratiquants du Sutra du Lotus, nous ne manquerons pas de devenir des bouddhas éveillés à la réalité corps-esprit qui existe depuis le passé sans commencement. Nous révélerons la nature immuable inhérente en nous-mêmes, ainsi que la sagesse mystérieuse nous permettant de prendre conscience du Dharma Merveilleux.
L'Exil d'Izu (juin 1261 à Funamori Yasaburo)

Si même Shariputra, considéré comme le premier en sagesse, ne parvenait pas à comprendre les capacités des personnes à qui il enseignait, combien plus difficile encore doit être cette compréhension pour les maîtres ordinaires en cette époque des Derniers jours du Dharma  !
L'enseignement, les capacités, le temps et le pays (Izu, 10 février 1262  ? )

Parmi tous les sutras exposés par le Bouddha de son vivant, seul le Sutra du Lotus occupe une position de priorité absolue. Il est le guide sur la voie qui mène à l'atteinte immédiate de la sagesse parfaite, le chariot qui conduit instantanément au lieu de l'Éveil.
[...] Il n'est pas rare, de nos jours, d'entendre affirmer que seule une personne dotée d'une sagesse supérieure, et s'exerçant sans relâche à la pratique de la méditation, a la capacité de recevoir des bienfaits du Sutra du Lotus, et de voir dissuader des personnes dont la sagesse est limitée de même essayer. Mais c'est le fait d'une grande ignorance, une idée tout à fait erronée. Le Sutra du Lotus enseigne que tous les êtres humains, quels qu'ils soient, peuvent entrer dans la Voie du Bouddha. Par conséquent, les personnes de facultés et de capacités supérieures devraient naturellement se consacrer à la méditation sur l'esprit et les dharmas. Mais pour les personnes de facultés et de capacités moindres, l'important est seulement d'avoir une foi sincère.
[...] Ignorer la suprématie [du Sutra du Lotus] et prétendre que d'autres sutras le valent, c'est commettre la pire de toutes les offenses au Dharma un crime majeur, de la plus grande gravité. Aucune comparaison ne peut en donner une juste image. Les bouddhas, en dépit de tous leurs pouvoirs magiques de transformation, ne finiraient jamais d'en décrire les conséquences, et toute la sagesse des bodhisattvas serait incapable d'en évaluer l'énormité.
[...] Comme la vie ne dure qu'un moment, le Bouddha a enseigné les bienfaits qui découlent du fait de se réjouir ne serait-ce qu'un instant [d'entendre le Sutra du Lotus]. Si deux ou trois instants étaient nécessaires, on ne pourrait plus parler du voeu originel du Bouddha, de la grande sagesse impartiale, du Véhicule unique du principe de l'atteinte immédiate de l'Éveil qui permet à tous les êtres humains de parvenir à la bodhéité.
Questions et réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura ? mars 1263 ? à Nichiji ?)

Dans ce dernier cas, naturellement, l'intensité de la foi est moindre et la joie a considérablement diminué ; elle n'est plus comparable qu'aux vagues notions qui peuvent se former dans l'esprit d'un enfant de deux ou trois ans, ou aux perceptions d'une vache ou d'un cheval, incapables de distinguer ce qui précède de ce qui suit. Et pourtant, les bienfaits obtenus par cette cinquantième personne sont cent, mille, dix mille, cent mille fois supérieurs à ceux que peuvent obtenir, en étudiant d'autres sutras, des personnes naturellement dotées d'excellentes capacités et d'une sagesse supérieure, comme Shariputra, Maudgalyayana, Manjushri, capables de réciter par cœur l'intégralité du texte des divers sutras.
[...] Nous lisons dans le Sutra  : "Même la sagesse du Bouddha ne saurait trouver de limites à de tels bienfaits."(réf.) La sagesse du Bouddha elle-même est incapable d'évaluer les bienfaits que procure cette pratique. La sagesse du Bouddha est si merveilleuse qu'elle permet de déterminer jusqu'au nombre de gouttes de pluie tombant dans notre système de mondes majeur pendant sept jours ou deux fois sept jours. Mais nous lisons que l'immensité des bienfaits obtenus en récitant ne serait-ce qu'un seul mot du Sutra du Lotus est telle que c'est la seule chose que la sagesse du Bouddha ne puisse sonder. Comment, alors, de simples mortels comme nous, ayant commis de si nombreuses offenses au Dharma, seraient-ils en mesure d'évaluer de tels bienfaits  ?
Sur la récitation des chapitres Hoben et Juryo (Kamakura - 1264, à la femme de Hiki Daigaku Saburo Yoshimoto)

Pour cette raison, Zhiyi*, dans son commentaire [Hokke gengi] dit : "Lorsque, accédant à la prière réitérée de ses auditeurs, le Bouddha prêcha, il exposa l'essence même de sa doctrine. L'essence de la doctrine est le coeur du Bouddha et le coeur du Bouddha est la Sagesse de l'Éveillé. La Sagesse de l'Éveillé est incommensurablement profonde. C'est pourquoi il avait récusé trois fois les quatre demandes.
[...] Si un sage éveillé au Sutra du Lotus effectue la cérémonie d'offrande aux reliques d’un défunt, celui-ci devient le Corps du Dharma*. C’est ce que l’on appelle "dès ce corps" (shojin). Le sage fait revenir dans les reliques son aspect spirituel disparu et transforme cet esprit en cœur du bouddha. C’est ce que l’on appelle jobutsu (devenir bouddha). Les mots "dès ce corps" (shojin) se rapportent à l'élément "nom et forme" (myo shiki, nama rupa), "jobutsu (devenir bouddha) se rapporte à l'élément "esprit". La forme et l’esprit du défunt, transformés, deviennent sagesse mystique et objet mystique de la sagesse. Autrement dit, c'est l'atteinte de la bodhéité dès ce corps" (sokushin jobutsu).
L’ouverture des yeux des images sculptées ou peintes (Kamakura 1264)

Le Bouddha Shakyamuni, qui avait le pouvoir de comprendre les trois phases de l'existence, à la lumière de la claire sagesse de la lune de l'Éveil parfait et de la rétribution complète, eut une vision du futur et, dans le Sutra Zobo Ketsugi, fit cette prédiction : "Parmi les mauvais moines, il y en aura qui pratiqueront la méditation et qui, au lieu de s'appuyer sur les sutras et les traités, ne tiendront compte que de leur vision personnelle des choses, déclarant mauvais ce qui est bon. Incapables de distinguer ce qui est correct de ce qui est erroné, ils se borneront à s'adresser aux moines et aux croyants laïques, en disant : "Je peux comprendre ce qui est juste, je peux voir ce qui est juste." Vous devriez comprendre que ce sont des personnes de ce genre qui détruiront mon enseignement très rapidement."
[...] Alors, l'ignorant dit : "En écoutant les instructions et les mises en garde d'un sage tel que vous, j'ai l'impression que les erreurs dans lesquelles je me débattais, récemment encore, sont soudain toutes dissipées. C'est comme si une sagesse profonde avait toujours été en moi. Quand ce qui est juste et ce qui est faux apparaît aussi clairement, comment pourrait-on ne pas avoir la foi ?
[...] A ce moment-là, les trois propriétés du Dharma en vous - les propriétés du Dharma, de la sagesse et de l'action - jailliront et deviendront manifestes. C'est ce que l'on appelle atteindre la bodhéité.
[...] le Bouddha félicite Kishimojin et ses dix filles d'avoir fait voeu de protéger les pratiquants du Sutra du Lotus. Il leur dit : "Vous avez fait le voeu de protéger ceux qui pratiquent le Titre du Sutra du Lotus. Les bienfaits qui en résulteront sont si grands que même la sagesse du Bouddha qui perçoit clairement les trois phases de l'existence est incapable de les évaluer." Alors que, en principe, rien ne devrait pouvoir échapper à la sagesse du Bouddha, ici, le Bouddha déclare que les bienfaits acquis en recevant et en pratiquant le Titre du Sutra du Lotus sont la seule chose qu'il ne puisse mesurer.
[...] Dans le chapitre Hiyu* (III)  du Sutra du Lotus, le Bouddha déclare  : "Même toi, Shariputra, c'est par la foi que tu as pu gagner l'accès à ce Sutra. C'est encore plus vrai des autres auditeurs-shravakas  ! " Ce passage indique que même Shariputra, connu pour sa grande sagesse, pour ce qui est du Sutra du Lotus, fut capable d'y accéder par la foi et non par le pouvoir de sa sagesse ou de sa compréhension.Conversation entre un sage et un ignorant 2 (1265 ? à un samouraï ? )

Question : Comment pouvons-nous savoir si nous commettons la faute d'avoir des conceptions erronées  ? Bien que de médiocres capacités, je crains le sort qui m'est réservé dans la vie prochaine et je suis bien résolu à rechercher le Dharma bouddhique. Par conséquent j'aimerais beaucoup être éclairé sur ce point. S'il s'avère que mes conceptions sont fausses, j'entreprendrai de me corriger et m'efforcerai d'acquérir une vision correcte. Réponse : Cela ne peut être discerné ni par les yeux des simples mortels ni par une sagesse superficielle. Pour cela, il faut utiliser la vision des sutras et laisser parler avant tout la sagesse du Bouddha. Mais, très certainement, si ce point est clarifié, certains enrageront et d'autres nourriront de la rancune. Cela m'importe peu. L'important est seulement de respecter le voeu du Bouddha.
Réponse à Hoshina Goro Taro (5 décembre 1267 à Hoshina)

Ou elles ont été trompées par de faux passages de sutra, inventés et ajoutés aux sutra à des dates ultérieures comme s'il s'agissait des paroles du Bouddha. Ceux qui n'avaient pas la sagesse de distinguer le vrai du faux ont donc cru que ces paroles avaient été réellement prononcées par le Bouddha.
[...] Le roi Yu-Shun, se désolant du fait que son père était devenu aveugle, versa des larmes. Mais lorsqu'il toucha de ses mains mouillées de larmes les yeux de son père, celui-ci recouvra la vue. Le Bouddha Shakyamuni se comporte de la même manière à notre égard, nous ouvrant les yeux pour nous éveiller à la sagesse du bouddha que nous, simples mortels, possédons tous de manière inhérente. Jamais aucun autre bouddha ne nous a ainsi ouvert les yeux.
[...] Moi, Nichiren, j'ai vécu au temple Seicho-ji sur le Mont Kiyosumi, dans le village Tojo de la province d'Awa. Dans mon enfance, j'ai adressé au bodhisattva Kokuzo la prière de devenir la personne la plus sage du Japon. Le bodhisattva Kokuzo s'est changé sous mes yeux en un vénérable moine qui m'a confié un joyau de sagesse aussi étincelant que l'étoile du matin. Sans doute est-ce pourquoi maintenant je comprends, pour l'essentiel, les enseignements des huit écoles ainsi que ceux du Zen et du Nembutsu.
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

le Sutra Vimalakirti dans lequel est écrit  : "Pour la première fois le Bouddha s'assit sous l'arbre de la sagesse"  ; le Sutra Daijuku dans lequel il est dit  : "Seize ans se sont écoulés [depuis que le Bouddha parvint pour la première fois à l'Éveil]"  ; le passage du Sutra Vairocana* qui décrit l'Éveil du Bouddha comme s'étant produit "il y a quelques années, lorsque je m'assis sur le lieu de méditation"  ; le Sutra Ninno* [qui se réfère à l'Éveil du Bouddha comme à un événement s'étant produit] "il y a vingt-neuf ans"  ; le Sutra Muryogi [dans lequel le Bouddha déclare]  : "Au préalable, je suis resté assis sur le lieu de méditation"  ; et le chapitre Hoben* (II) du Sutra du Lotus dans lequel on peut lire : "Je m'assis d'abord sur le lieu de méditation".
Le coeur du chapitre Juryo (17 avril 1271 ou 1272)

Il est dit dans le sutra : "La sagesse de tous les bouddhas est infiniment profonde et incommensurable."(réf.) "Tous les bouddhas" désigne chaque bouddha dans l'univers et dans les trois phases de l'existence y compris le bouddha Vairocana* de l'école Shingon et le bouddha Amida de l'école Jodo. Cela désigne tous les bouddhas et tous les bodhisattvas sans exception de tous les sutras ou toutes les écoles, du passé, du présent et du futur, y compris le Bouddha Shakyamuni. Il est question de sagesse. Mais qu'entend-on par "la sagesse" de tous les bouddhas  ? C'est le principe de shoho jisso [l'aspet réel est tous les phénomènes] que Shakyamuni expliqua par les dix modalités (dix nyoze) d'expression de la vie. En quoi consiste ce principe  ? C'est Namu Myoho Renge Kyo... Zhiyi* écrivit : "Le profond principe de jisso (aspect réel) est le Dharma primordial (atemporel) de Myoho Renge Kyo". La véritable réalité manifestée dans tous les phénomènes est représentée par les deux bouddhas Shakyamuni et Taho. Taho représente tous les phénomènes et Shakyamuni, l'aspect réel. Les deux bouddhas symbolisent également kyo [l'objet] et chi [le sujet]. Le bouddha Taho représente l'objet et Shakyamuni, le sujet. Bien qu'ils soient deux, ils ne font qu'un dans l'Éveil du Bouddha.
Les désirs mènent à l'Éveil (Sado, le 2 mai 1272 ; à Shijo Kingo)

Les confucianistes enseignèrent tout d'abord les principes de bienséance* et de musique (note) de sorte que, quand les écrits bouddhiques furent introduits en Chine, les concepts de préceptes, méditation et sagesse-prajna (note) furent plus aisément compris. Ils décrivirent des modèles idéaux de souverain et de ministre afin d'établir clairement la distinction entre supérieur et subordonné ; ils enseignèrent un idéal de gratitude envers les parents pour faire comprendre l'importance de la piété filiale ; ils définirent un modèle de maître pour faire comprendre l'intérêt de suivre [un maître]. [...] Par la suite, cependant, les conditions du monde se détériorèrent et la sagesse des hommes devint de plus en plus superficielle.
[...] On lit dans le Sutra Kegon* : "Il n'y a que deux lieux au monde où l'arbre de Yakushi* grand roi-médecin, qui symbolise la sagesse du Bouddha, ne pourra ni pousser ni apporter de bienfaits : le vide immense (note), puits profond où tombent les personnes des deux véhicules, ou les eaux agitées par les désirs et les conceptions erronées dans lesquelles se noient les icchantika* détruisant en elles-mêmes les racines de la bonté."
[...] La Tour aux Trésors s'éleva dans le ciel, ne touchant ni la terre ni le faîte des cieux, mais resta suspendue au milieu des airs, et, venue de l'intérieur de la tour, une voix pure et sonore se fit entendre, portant témoignage. ''Alors, de l'intérieur de la Tour sortit une grande voix qui fit ces louanges: "C'est bien, c'est fort bien! Le Vénéré du monde* Shakyamuni a fort bien exposé à une vaste multitude le Sutra du Lotus du Dharma Merveilleux, grande sagesse équanime, Dharma enseigné aux bodhisattvas, gardé en mémoire par les bouddhas. C'est comme cela, c'est bien comme cela ! Tout ce que prêche le Vénéré du monde Shakyamuni est authentique et réel."
[...] Le Sutra Muryogi considère les pratiques enseignées dans les sutras antérieurs comme "les pratiques de bodhisattvas dites de kotis de kalpas"(note). Dans ce sutra, il est dit : "j'ai pu réaliser l'Éveil parfait et complet sans supérieur*, au bout de six ans, m'étant assis bien droit sur le trône de la sagesse sous l'arbre bodhi", utilisant ainsi le même langage que le Sutra Kegon dans lequel on lit que le Bouddha Shakyamuni "atteignit l'Éveil pour la première fois en Inde".
[...] Les quarante volumes du Sutra du Nirvana, enseignement donné par le Bouddha à la fin de sa vie dans le bosquet de shala, ainsi que les autres sutras du Mahayana à l'exception du Sutra du Lotus, ne font pas la moindre allusion au fait que le Bouddha atteignit l'Éveil dans un passé sans commencement. Ils définissent le Corps du Dharma du Bouddha* (hosshin), comme étant sans commencement ni fin, mais ne révèlent pas toute la vérité sur les deux autres corps, Corps de Sagesse* (hojin) et Corps Manifesté* (ojin), qui pourtant ne sont pas des entités distinctes du Corps du Dharma*.
[...] Dans les sutras antérieurs au Sutra du Lotus, ces auditeurs-shravakas sont décrits comme dotés de l'oeil divin et de l'oeil de la sagesse, en plus de leurs yeux physiques. Dans le Sutra du Lotus, il est dit qu'ils sont aussi dotés de l'oeil du Dharma et de l'oeil du Bouddha. Leur vue peut pénétrer tous les dix mondes-états dans les dix directions. Comment, alors, pourraient-ils ne pas voir le pratiquant du Sutra du Lotus, présent ici dans le monde Saha ?
[...] Selon le chapitre Hoben* (II), le Bouddha répondit à Shariputra qu'il souhaitait ouvrir à tous les êtres la porte de la sagesse de bouddha. "Tous les êtres" comprend les hommes des deux véhicules comme Shariputra, les icchantika aussi bien que les personnes dans les neuf mondes-états, en accord avec le voeu de tous les bouddhas de sauver "tous les êtres innombrables."
[...]2 Dans le monde du Trésor du lotus que décrit le Sutra Kegon*, les bouddhas, sous l'aspect de leur Corps de sagesse*, séjournent tous sur leur terre respective. Les bouddhas des autres mondes ne viennent pas dans ce monde-ci, en tant qu'émanations de Shakyamuni, comme c'est le cas dans le Sutra du Lotus, et les bouddhas de ce monde-ci ne vont pas non plus dans les autres mondes. Seuls Hoe et les autres des quatre bodhisattvas (note) vont et viennent de leur monde au nôtre.
[...] Il est dit dans le Sutra Daihannya : "En écoutant et en suivant les enseignements profanes aussi bien que bouddhiques, tous les êtres peuvent, par ces moyens efficaces, parvenir à comprendre et à accepter les profonds principes de la prajna [sagesse]. Et ils en viendront ainsi à comprendre et à accepter la vérité selon laquelle, grâce à la prajna, toutes les actions accomplies dans le monde de la vie quotidienne sont en accord avec le Dharma bouddhique, et qu'il n'existe absolument rien qui ne soit régi par ce Dharma."
[...] On lit dans le Maka Shikan : "Une personne ayant peu de foi dans le Sutra du Lotus dira qu'il est du domaine exclusif des sages, bien au-delà de ses propres capacités de compréhension et de sagesse. Une personne ayant peu de sagesse sera bouffie d'orgueil et prétendra son Éveil égal à celui du Bouddha."
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Grâce à leur observance des préceptes, les personnes des deux véhicules ont acquis plus de mérites et une sagesse plus pénétrante que les personnes ordinaires dans les six voies. Comment pourraient-elles donc jamais abandonner le Sutra du Lotus, ce Sutra qui leur a permis d'atteindre la bodhéité   ?
Sur la prière (Sado, 1272 à Sairen-bo)

Le chapitre Hoben* (II), du Sutra du Lotus affirme que les bouddhas apparaissent en ce monde "pour ouvrir à tous les êtres la porte de la sagesse de bouddha." Cela implique que les neuf états possèdent tous l'état de bouddha.
[...] On lit dans un passage du Sutra Ninno* : "Il est possible de remonter jusqu'à la source ultime de l'illusion et d'en extirper la nature mauvaise jusqu'à ce que seule la sagesse parfaite demeure."
[...] Le bodhisattva Vasubandhu fit remarquer, dans son Yuishiki Ron : "Quand un bodhisattva parvient à une étape ultime de la pratique, par une concentration pareille au diamant, il élimine tout ce qui reste des graines du désir, rejette toute sagesse imparfaite et développe ainsi la conscience ultime, la pureté et la perfection totales."
[...] Mais quand on examine le Sutra de plus près, il devient clair que l'inclusion mutuelle des dix états (jikkaigogu) y est expliquée. Car, dans le même chapitre, on trouve ce passage : "Les bouddhas apparaissent en ce monde pour ouvrir à tous les êtres la porte de la sagesse de bouddha." Zhiyi* commente ce passage de la manière suivante : "Si les gens ne possédaient pas en germe la sagesse de bouddha, comment le Bouddha pourrait-il dire qu'il veut la développer  ? Il faut comprendre que la sagesse de bouddha est latente en tous les êtres humains."(réf.) Guanding* [cite une parabole pour illuster cela et] conclut  : "Si la sagesse de bouddha n'existait pas en eux, comment les gens pourraient-ils parvenir à l'Éveil  ? S'il n'y avait pas de trésor dans son grenier, comment la femme pauvre pourrait-elle l'y découvrir  ? "(réf.)
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Le bienfait du Sutra du Lotus ne peut être compris et partagé que par les bouddhas. C'est une sorte d'Éveil que même la sagesse des émanations du Bouddha Shakyamuni dans l'univers entier a grand peine à concevoir. C'est pourquoi, comme vous le savez, le Grand-maître* Zhiyi* a défini le mot Myo [de Namu Myoho Renge Kyo] comme ce qui est mystérieux.
Lettre à Gijo-bo (Sado, mai 1273, à Gijo-bo)

Aussi, avoir exilé Nichiren dans cette île lointaine est un crime impossible à expier, même au cours d'innombrables kalpas. On peut lire dans le chapitre Hiyu* (III) : "Un kalpa ne suffirait pas pour expier la gravité de ce crime." Par ailleurs, en faisant des offrandes à Nichiren et en devenant son disciple, on obtient des bienfaits que même la sagesse du Bouddha ne peut mesurer. On lit dans le chapitre Yakuo* (XXIII) : "Même la sagesse du Bouddha est incapable d'en évaluer l'étendue."
La véritable réalité de la vie (Sado - Ichinosawa, mai 1273 à Sairen-bo)

le Grand-maître* Zhiyi* apparut en Chine et réfuta les principes erronés des écoles du Nord et du Sud afin d'établir l'enseignement correct. Sur le plan de l'étude doctrinale, il élabora le principe des cinq périodes, et sur le plan des pratiques de méditation-samadhi, il forgea le concept d'ichinen sanzen. La Chine tout entière fit son éloge, en l'appelant Petit Shakyamuni. Pourtant, parmi les trois sortes de discipline, il enseigna la méditation (note) et la sagesse-prajna parfaites, mais pas les préceptes de l'enseignement parfait*.
Réponse au seigneur Hakiri Saburo (Sado, 3 août 1273 à Hakiri Sanenaga)

Question. — Pour qui étaient donc ce témoignage de Taho*, l'appui donné par les bouddhas des dix directions en tirant la langue, l'apparition des bodhisattva Surgis de Terre ? Réponse. — Le monde pense que c'était pour ceux qui vivaient à cette époque. [Mais] moi, Nichiren, je dis ceci : du temps de Shakyamuni, si l'on examine ce qu'étaient Shariputra, Maudgalyayana et autres, on voit qu'ils étaient de grands saints dont l'un était le plus grand de tous en sagesse-prajna, l'autre le plus grand en pouvoirs mystiques.
Traité sur l'essentiel du Lotus (Minobu, le 29 juin 1974, à Toki Jonin)

Pourtant, ceux qui croient au Sutra du Lotus peuvent transformer tout cela. Pour eux, l'enfer se change en Terre de la lumière éternelle, les feux dévorants de la souffrance se changent en la torche d'un bouddha doté du corps de sagesse* ; le défunt devient un bouddha doté du Corps du Dharma* ; et la fournaise devient la demeure où le Bouddha, sous l'aspect du corps de l'action*, manifeste son immense compassion.
Enfer et bodhéité (Minobu, le 11 juillet 1274 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Shakyamuni dit "En ne me servant que de noms ou de termes provisoires j'ai conduit et guidé tous les êtres vivants afin de leur révéler la sagesse du Bouddha."(réf.)
[...] Le Grand-maître* Zhiyi* est l'un des maîtres qui ont permis à le flambeau du bouddhisme de continuer à briller à travers l'Inde, la Chine et le Japon. Et il est un grand sage qui parvint à l'Éveil au monastère Puxien  ; il est aussi la réincarnation d'un bodhisattva (note) et parvint à l'Éveil par sa propre sagesse. Comment aurait-il pu formuler une interprétation personnelle qui ne soit pas fondée sur les sutras ou les traités ?
[...] Comment se pourrait-il que ces cinq caractères ne contiennent pas les bienfaits que l'on peut obtenir en observant tous les préceptes du Bouddha  ? Ceux qui ont adhéré à ce précepte merveilleux qui comprend tous les autres, même s'ils le voulaient, ne parviendraient pas à le détruire. C'est pourquoi on l'appelle le précepte du Calice de diamant. C'est seulement en observant ce précepte que les bouddhas des trois phases de la vie ont obtenu le Corps du Dharma*, le Corps de Manifestation* et le Corps de Sagesse*, et sont devenus des bouddhas dans le passé infini et dans l'avenir sans limites.
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274 ? à Sammi-bo)

Aucun sabre ne peut couper l'air, aucun feu ne peut brûler l'eau. Aucun feu ne peut non plus détruire les saints, les personnes de mérite, ni celles qui sont dotées de bonne fortune ou de sagesse.
Le Palais royal (Minobu, 12 avril 1275 à Shijo Kingo)

Une grande flamme brûle dans le coeur du bouddha. C'est la flamme de la sagesse équanime*, le feu brillant de la grande connaissance (note) et l'abîme enflammé de la méditation. Lorsque le Bouddha accède au nirvana, ce grand feu jaillit de sa poitrine et consume son corps. Quand bien même les divinités célestes, les dragons et tous les êtres des six Ciels du monde du désir et des quatre océans, par crainte de perdre le Bouddha, s'uniraient afin de faire tomber des pluies assez torrentielles pour inonder les terres de tout un système majeur de mondes et pour emporter le Mont Sumeru, ils n'auraient toujours pas le pouvoir d'éteindre cette flamme gigantesque.
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

Et si l’on en parle avec moins de rigueur, il s’agit alors de la fusion harmonieuse du factuel et du principiel* de l’identité de contemplation*, et non pas de la contemplation du principe par la sagesse*.
Réponse à Dame Myoichi (Minobu, mai 1275 à Myoichi)

Ce fut comme ce qui s'était passé en Chine, lorsque les maîtres des écoles bouddhiques du Sud et du Nord, après avoir été vaincus dans un débat, au palais de la dynastie Chen, par le Grand-maître* Zhiyi*, devinrent ses disciples. Mais des trois disciplines Zhiyi* n'avait utilisé que la méditation parfaite et la sagesse parfaite. Le Grand-maître* Saicho* fit plus. Il réfuta les principes spécifiques du Hinayana pour la réception des préceptes [que Zhiyi* avait omis de contester], et conféra, à huit maîtres de ces six écoles (note), l'ordination spécifique du Mahayana telle qu'elle est décrite dans le Sutra Bonmo. [...] Les moines des neuf régions de Chine devinrent les disciples de Zhiyi*, et adoptèrent les principes de méditation parfaite et de sagesse parfaite qu'il enseignait. Mais puisque aucun kaidan pour conférer universellement l'ordination qui mène à l'Éveil parfait et immédiat n'avait été construit en Chine, certains auraient pu ne pas le suivre dans ce domaine des préceptes. Par contre, au Japon, puisque Saicho* établit un tel sanctuaire, ceux qui ne suivent pas le Grand-maître* Saicho* ne peuvent être considérés que comme des non bouddhistes et des personnes mauvaises. [...] A la fin de l'époque du Dharma formel, le Grand-maître* Saicho* apparut au Japon. Non seulement il propagea dans notre pays la sagesse parfaite et la méditation parfaite enseignées par le Grand-maître* Zhiyi*, mais il fit également construire au Mont Hiei le grand kaidan pour l'ordination selon les préceptes ènent à l'Éveil parfait et immédiat.
[...] Par le passé Huisi, avec sa forme supérieure de sagesse, Zhiyi*, avec sa philosophie clairvoyante, ont reçu et pratiqué le Sutra du Lotus par la pensée, la parole et l'action, et, aujourd'hui, ils sont apparus à nouveau comme deux maîtres honorés.
[...] Le Grand-maître* Zhiyi* exposa et propagea en Chine une méditation parfaite et une sagesse parfaite qui dépassent l'enseignement donné par Shakyamuni de son vivant et celui de tous les maîtres apparus au cours des mille quatre cents ans écoulés depuis la disparition du Bouddha, c'est-à-dire les mille ans de l'époque du Dharma correct et les premiers quatre cents ans de l'époque du Dharma formel. Et son influence s'exerça non seulement en Chine mais même jusqu'en Inde. Cela pourrait ressembler à la vaste propagation du Sutra du Lotus[...] On utilisait les préceptes du Hinayana que l'on greffait sur la sagesse parfaite et la méditation parfaite. C'est un fait regrettable. On pourrait comparer cela à une éclipse du soleil ou à la lune avant qu'elle ne soit pleine.
[...] Le Grand-maître* Saicho* naquit au Japon et vécut sous le règne de l'empereur Kammu. Il réfuta les enseignements erronés acceptés au Japon pendant quelque deux cents ans, depuis le règne de l'empereur Kimmei. Il restaura les principes de la sagesse et de la méditation parfaites enseignés par le Grand-maître* Zhiyi*, et, de plus, déclara sans valeur les trois sanctuaires pour l'ordination selon les préceptes du Hinayana, introduits au Japon par le moine Ganjin, faisant construire à leur place, sur le Mont Hiei, le kaidan pour l'ordination selon les préceptes du Mahayana menant à l'Éveil parfait et immédiat.
[...] Mais je suis convaincu que le fait d'avoir exhorté tous les bouddhistes à croire en un seul enseignement, celui du Sutra du Lotus l'amène (Saicho) à surpasser Nagarjuna et Vasubandhu et dénote une sagesse encore plus grande que celle de Huisi et de Zhiyi*.
[2...] Le Sutra du Lotus, le Sutra Vairocana*, les doctrines des huit ou neuf écoles telles Tendai ou Shingon, tous les enseignements exposés par le Bouddha de son vivant, mahayana et hinayana, exotériques et ésotériques, provisoires ou définitifs, aussi bien que les écoles qui s'appuient sur eux, furent tous conçus pour les personnes de capacités et de sagesse supérieures qui vécurent pendant les deux mille ans des époques du Dharma correct et du Dharma formel. Depuis que nous sommes entrés dans l'époque des Derniers jours du Dharma, quels que soient les efforts fournis dans la pratique de tels enseignements, ils n'apportent plus aucun bienfait.
[2...] Mais les pratiquants du Sutra du Lotus ne devraient jamais oublier les passages du Sutra du Lotus où il est dit : "De même que, parmi toutes les étendues d'eau, affluents, rivières et fleuves, la mer est la plus vaste, la personne qui pratique le Sutra du Lotus est d'une sagesse supérieure aux autres"(réf.)  ;
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Le meilleur moyen pour parvenir à l'Éveil est donc de rencontrer un zenchishiki. Jusqu'où peut-on aller en ne s'appuyant que sur sa propre sagesse  ? Si l'on possède assez de sagesse pour distinguer le chaud du froid, on peut comprendre l'importance d'un bon ami bouddhique.
La prière pour la pluie des trois maîtres du Tripitaka (Minobu, 22 juin 1275 au nyudo Nishiyama)

Le roi expliqua à sa mère que la cause de sa maladie était de nature spirituelle et que, parce qu'elle n'était pas due à un déséquilibre des quatre éléments, les médecins ordinaires ne pourraient pas le guérir. Alors l'Honoré du monde, maître d'une compassion immense, entra dans une méditation aussi bienveillante que la lune (note) pour le bien du roi Ajatashatru. Lorsqu'il parvint au degré le plus profond de sa méditation, un éblouissant rayon de lumière émana du Bouddha et vint toucher le corps du roi. Instantanément ses pustules disparurent." On lit dans le septième volume du Sutra du Lotus, Sutra d'une sagesse universelle  : "Ce Sutra est le remède bénéfique pour les maux de toute l'humanité. Si un malade peut entendre ce Sutra, sa maladie disparaîtra aussitôt, et il ne souffrira ni de la vieillesse ni de la mort."
La Guérison des Maladies Karmiques (Minobu, 3 novembre 1275, à Ota Jomyo)

"Nichiren, à plusieurs reprises, s'est trouvé sur le point d'être tué. Par deux fois il a été exilé et en une occasion, il a failli être décapité. Il n'a pourtant commis aucun crime dans la société. [Dans sa jeunesse], il a reçu la sagesse suprême du bodhisattva Kokuzo lui-même. Il avait adressé à ce bodhisattva la prière de devenir la personne la plus sage du Japon
Lettre aux moines du Seicho-ji (Minobu, le 11 janvier 1276 aux moines du temple Seicho-ji)

Parce que l'on gagne en énergie, étant né dans les mondes-états des hommes ou du ciel, on devient une personne de mérite, influente, que de nombreuses personnes suivent. En devenant bouddha, on obtient le Corps de sagesse*, en se manifestant sous l'aspect d'un bouddha assis sur un trône en forme de lotus, aussi brillant que la pleine lune dans un ciel sans nuage un 15 août.
[...] Moi, Nichiren, je ne suis ni le fondateur d'une nouvelle école ni l'adepte moderne d'une école plus ancienne. Je suis un moine qui ignore les préceptes, je ne les observe pas plus que je ne les transgresse. Je suis une créature ordinaire, que l'on pourrait comparer à un boeuf ou à un mouton, me préoccupant aussi peu de la sagesse que du manque de sagesse.
[...] De nos jours, moi, Nichiren, je ne suis ni un sage ni un juste ; je n'observe pas plus les préceptes que je ne les transgresse ; quant à la sagesse, je ne la possède pas plus qu'elle ne me fait défaut. Mais je suis né quelque 2.220 ans après la disparition du Bouddha, dans la dernière période de cinq cents ans, au moment où le Titre du Sutra du Lotus doit être propagé. Et, avant que quiconque, dans aucune autre école - pas plus au Japon que dans ces pays lointains que sont l'Inde et la Chine - ait révélé l'invocation du Titre, j'ai commencé à réciter Namu Myoho Renge Kyo d'une voix sonore, et je continue à le faire depuis plus de vingt ans.
Lettre à Myomitsu Shonin (Minobu, le 5ème jour du 3ème mois intercalaire 1276 à Myomitsu)

Les Trois Corps sont  : un, le Corps du Dharma* de l'Ainsi-venu ; deux, le Corps de sagesse* de l'Ainsi venu  ; et trois, le Corps manifesté de l'Ainsi-venu. Tous les bouddhas possèdent naturellement ces trois sortes de Corps de l'Ainsi-venu. Prenons la lune, par exemple : on pourrait comparer la lune elle-même au Corps du Dharma*, sa lumière, au Corps de Sagesse*, et son reflet auCorps de Manifestation*. De même qu'une seule lune comporte ces trois aspects, un seul bouddha est doté de ces Trois Corps différents.
La consécration d'une statue du bouddha (Minobu, le 15 juillet 1276 à Shijo Kingo)

Si l'on veut acquérir la sagesse et maîtriser les enseignements bouddhiques, il faut y consacrer du temps. Et si l'on veut consacrer du temps à cette entreprise, il n'est plus possible de céder à tous les désirs de ses parents, de ses maîtres et de son souverain. Tant que n'est pas atteinte la route qui mène à l'Éveil, il ne faut pas se laisser guider par la volonté et l'opinion de ses parents et de ses maîtres.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Le sutra et son interprétation disent clairement que le chemin de l'Éveil est contenu dans les deux éléments de la réalité (kyo) et de la sagesse (chi). La réalité désigne l'aspect de tous les phénomènes de l'Univers, et la sagesse représente la manifestation parfaite de cet aspect dans la vie de l'individu. Quand la réalité est le lit d'une rivière infiniment large et profonde, les eaux de la sagesse s'écoulent sans fin. l'Éveil est l'adéquation de la sagesse et de la réalité (kyo chi myogo). Tous les sutras exposés avant le Sutra du Lotus sont des enseignements provisoires, qui ne peuvent conduire à l'Éveil parce qu'ils séparent sagesse et réalité. A l'inverse, le Sutra du Lotus lie les deux. Il expose le but de la venue des bouddhas en ce monde : ouvrir la porte de la sagesse du Bouddha, la révéler, la faire connaître à tous les êtres et les y faire entrer. Tout le monde peut atteindre la bodhéité en s'éveillant à cette sagesse du Bouddha. Le chapitre Hoben* (II) dit que la sagesse du Bouddha est bien au-delà de la compréhension des personnes des deux véhicules  : "Ni les hommes dans le monde-état des auditeurs-shravakas, ni les sages dans le monde-état de pratyekabuddha, ne peuvent la saisir." Que sont alors ces deux éléments de réalité et de sagesse  ? Simplement Namu Myoho Renge Kyo. Shakyamuni fit appel aux bodhisattvas Surgis de Terre, ses disciples depuis le passé illimité, pour leur transmettre ce Dharma, essence de ses enseignements. Le Sutra du Lotus dit que le bodhisattva Jogyo et les autres bodhisattvas Surgis de Terre apparaîtront pendant les cinq cents premières années des Derniers jours du Dharma pour propager le Dharma mystique, cristallisation de la réalité et de la sagesse. [...] Le bodhisattva Jogyo a reçu l'eau de la sagesse du Dharma mystique du Bouddha Shakyamuni pour la répandre sur cette terre dévastée qu'est la vie des hommes dans la période des Derniers jours du Dharma. Telle est la fonction de la sagesse. Shakyamuni a confié cet enseignement au bodhisattva Jogyo et maintenant Nichiren le propage au Japon. [...] De même, celui qui oublierait le maître originel qui, le premier, lui a apporté l'eau de la sagesse puisée dans le grand océan du Sutra du Lotus, et en suivrait un autre à la place, sombrerait à coup sur dans le cycle sans fin des souffrances de la vie et la mort.
[...] LeHokke Mongu* dit : "Un moine qui n'a pas encore atteint l'Éveil doit se faire humble devant le Dharma suprême et tous les saints bouddhiques. Alors, il a la véritable modestie. Quand il manifestera la sagesse du Bouddha, il deviendra un véritable moine."
Mise en Garde contre l'Offense au Dharma (Minobu, août 1276, au nyudo Horen)

Le bouddhisme ne peut être correctement propagé que par une personne d'une sagesse inégalée. C'est pourquoi, après avoir exposé tous les sutras, Shakyamuni confia les enseignements du Hinayana à Ananda et les enseignements du Mahayana à Manjushri, mais refusa de transmettre le principe ultime du Sutra du Lotus à aucun de ses proches disciples.
La Propagation par le Sage (Minobu, septembre 1276, à Shijo Kingo)

Dans le Sutra du Lotus, le Bouddha promet que toute personne qui croira ne serait-ce qu'en une seule phrase ou une strophe de ce Sutra deviendra bouddha. Ainsi, cela ne fait aucun doute, j'ai suivi la voie correcte qui mène à la sagesse suprême et ultime du Bouddha.
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

J'ai appris que le moine Nichigen, du temple Jisso-ji, parce qu'il s'était converti à mon enseignement, a été rejeté par ses disciples et ses bienfaiteurs et a dû quitter ses terres. Malgré cette situation très difficile, il me rend quand même visite et prend soin de mes disciples. Quel dévouement au véritable Dharma  ! Quelle remarquable sagesse  ! Sa connaissance du bouddhisme est déjà sans pareille. Pourtant, sans se préoccuper ni de gloire ni de profit, il est devenu mon disciple. Il applique lui-même les mots du Sutra "nous ne sommes pas avares de notre vie". (réf.) Pour exprimer sa gratitude envers le Bouddha, il vous instruit, vous et les autres croyants et vous entraîne, vous, Matsuno à faire ces offrandes sincères. Tout cela est véritablement merveilleux.
[...] Que vous me posiez ainsi des questions sur le bouddhisme indique que vous vous préoccupez sincèrement de votre vie future. Il est dit dans le Sutra du Lotus  : "Ceux qui écoutent ce Dharma et le pratiquent sont très rares."(réf.) Si un véritable envoyé du Bouddha n'apparaît pas, comment est-il possible de transmettre cet enseignement sans trahir l'esprit du Bouddha  ? Ils sont très rares aussi ceux qui, en posant des questions sur le sens du Sutra, parviennent à dissiper leurs doutes et à acquérir une foi indestructible. Même lorsqu'une personne est de condition modeste, si sa sagesse est, si peu que ce soit, supérieure à la vôtre, il faut l'interroger sur le Sutra.
[...] "Mettant un terme au cycle de la naissance et de la mort,
un être entre dans le bonheur du nirvana."
En entendant cela, le coeur de Sessen Doji s'emplit de joie et il ressentit pour la sagesse de ce verset un respect sans limite. Résolu à ne jamais l'oublier, même dans la vie prochaine, il se le récita sans cesse et le grava dans son coeur.
Les quatorze oppositions (Minobu, fin 1276, au nyudo Matsuno Rokuro Zaemon)

En Chine et au Japon, avant l'introduction du bouddhisme, les classiques non bouddhiques (note) des Trois Augustes et Cinq Empereurs et des Trois sages mettaient de l'ordre dans l'esprit des hommes et servaient à gouverner le monde. Mais les esprits s'écartèrent de plus en plus du bien pour se rapprocher du mal, et la sagesse des classiques non bouddhiques se révéla trop superficielle pour prévenir les fautes de personnes profondément ancrées dans le mal. Lorsqu'il fut devenu impossible, par le seul recours aux classiques non bouddhiques, de gouverner le monde, les sutras bouddhiques furent peu à peu introduits et la société recouvra la tranquillité. Car la sagesse bouddhique s'appuie sur une parfaite connaissance de l'esprit humain.
[...] Ce que l'on appelle aujourd'hui "écrits non bouddhiques" est très différent des écrits non bouddhiques d'autrefois. L'introduction du bouddhisme créa une rivalité entre les classiques non bouddhiques et les écrits bouddhiques. Mais comme, avec le temps, les écrits non bouddhiques révélèrent leur infériorité, le souverain et le peuple cessèrent de s'y référer. Les tenants des classiques non bouddhiques adhérèrent alors aux écrits bouddhiques, et la confrontation du début cessa. Bien vite cependant, les tenants des textes non bouddhiques extirpèrent le cœur des écrits bouddhiques, et pour accroître leur sagesse, l'incorporèrent dans leurs propres textes. De sorte que des dirigeants ignorants crurent que cette grande sagesse émanait des textes non bouddhiques. Ainsi la sagesse fondée sur le bien perdit peu à peu du terrain, et une sagesse fondée sur le mal finit par l'emporter dans le coeur des êtres humains. Lorsqu'on voulut gouverner en s'appuyant sur les écrits bouddhiques, la sagesse des sutras du Hinayana ne fut pas suffisante pour ramener la paix. C'est alors que furent introduits les sutras du Mahayana.
Le kalpa de déclin (Minobu, peu après 1276, à un membre du clan du défunt nyudo Takahashi Rokuro Hyoe)

Il est dit dans un sutra : "Il faut suivre le Dharma et non la personne. Il faut s'appuyer sur l'enseignement du Bouddha et non sur les paroles des maîtres. Il faut se servir de la sagesse et non des connaissances. Il faut accorder sa confiance aux sutras complets et définitifs et non aux sutras incomplets et provisoires."(réf.) Ce passage signifie qu'il ne faut pas s'appuyer sur les déclarations des bodhisattvas et des maîtres mais sur celles du Bouddha.
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, mars 1277 ? à Myoho-ama)

Pour les personnes encore dans les trois premières des cinq étapes de la pratique, le Bouddha ne préconise pas la pratique des préceptes et de la méditation. Il souligne uniquement l'importance de la sagesse. Et puisque notre sagesse est insuffisante, il nous enseigne de lui substituer la foi. Le seul mot "foi" est essentiel. L'absence de foi est la cause qui conduit à devenir un icchantika et à s'opposer au Dharma correct, tandis que la foi est la cause qui mène à la sagesse et correspond au stade de myoji-soku*.
Les Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 (  ? ) à Toki Jonin)

Une école est digne de ce nom lorsqu'elle propose trois sortes d'enseignement : préceptes, méditation et prajna-sagesse. Sans parler pour l'instant de méditation ni de prajna, nous voyons bien que, par les préceptes qu'elles énoncent, les diverses écoles se divisent clairement en Hinayana et Mahayana. Ni la branche To-ji de l'école Shingon ni les écoles Hosso, Sanronou Kegon n'ont leur propre sanctuaire pour conférer les préceptes ; c'est pourquoi elles doivent utiliser le sanctuaire du Todai-ji à Nara. Autrement dit, elles se rattachent aux préceptes énoncés par l'école Ritsu, une école du Hinayana, préceptes sans plus de valeur que du lait d'ânesse ou des immondices malodorants. Par les préceptes qu'elles observent, toutes ces écoles entrent dans la catégorie du Hinayana.
[...] Mais, en voulant créer un sanctuaire pour conférer les préceptes (kaidan), Saicho* aspirait à la méditation parfaite, à la sagesse parfaite et aux préceptes parfaits menant à l'Éveil parfait sans supérieur et immédiat selon l'école Tendai.
Lettre à Shomitsu-bo (Minobu, 1277 à Shomitsu-bo)

Puisque le Sutra du Lotus définit notre vie comme la vie du Bouddha, notre esprit comme la sagesse du Bouddha, et nos actions comme le comportement du Bouddha, tous ceux qui reçoivent et gardent, ne serait-ce qu'une phrase ou un vers de ce sutra, seront dotés de ces trois propriétés. Namu Myoho Renge Kyo n'est qu'une simple phrase, mais qui contient l'essence du Sutra tout entier. Vous demandez si l'on peut atteindre la bodhéité rien qu'en récitant Namu Myoho Renge Kyo et c'est la question primordiale. Namu Myoho Renge Kyo est le cœur-même de l'ensemble du Sutra et la substance de ses huit volumes.
[...] La vie des êtres humains est enchaînée par le mauvais karma, les désirs terrestres et les souffrances inhérentes à la vie et à la mort. Mais, grâce aux trois potentialités de la nature de bouddha - la bodhéité innée, la sagesse permettant de s'y éveiller, et l'action qui la rend manifeste - notre vie peut sans aucun doute parvenir à révéler ces trois propriétés (sanjin) du Bouddha.
La phrase unique et essentielle (Minobu, le 3 juillet 1278, à Myoho-ama)

Toutes les oppositions commises par une femme en cette vie sont comme de l'herbe sèche, et le seul caractère Myo du Sutra du Lotus est comme une petite étincelle. Une seule étincelle suffit pour mettre le feu à une vaste étendue d'herbe, et non seulement l'herbe, mais aussi les grands arbres et les grands rochers seront brûlés. Tel est le pouvoir du feu de la sagesse contenu dans le seul caractère Myo. Non seulement toutes les fautes s'effaceront, mais elles deviendront sources de bienfait. C'est ce que signifie "changer le poison en élixir" (hendoku iyaku).
Le tambour à la porte du Tonnerre (Minobu, 19e jour du 10 mois (intercalaire) 1278, à Sennichi-ama)

Les autres sutras sont bien des enseignements du Bouddha mais si l'on a foi en eux, on ne fait que suivre les conceptions des personnes ordinaires, et il est impossible d'atteindre la bodhéité. Tandis que le Sutra du Lotus est à la fois l'enseignement du Bouddha et la concrétisation de sa sagesse. En accordant une foi profonde à chacun de ses caractères, au moindre des coups de pinceau qu'il contient, on devient un bouddha tel que l'on est, sous sa forme présente.
Enseignement correspondant à l'esprit du Bouddha (Minobu, le 2 mai 1279, à Niike Saemon-no-jo)

Les plantes et les arbres ont la terre pour mère, le ciel pour père, les pluies pour nourriture. Le vent est leur âme, le soleil et la lune sont leurs nourrices. Ainsi, ils croissent jusqu'à maturité, fleurissent et portent des fruits. De même, tous les êtres vivants ont pour terre "l'aspect réel de tous les phénomènes (shoho jisso)", pour ciel, leur "nature libre de tout aspect" ; "le Véhicule unique" est la pluie qui les nourrit  ; "le grand vent" qui les pousse, l'affirmation que le Sutra du Lotus est le plus élevé de tous les sutras que le Bouddha "a enseignés, enseigne ou enseignera"(réf.) ; et, avec les mots "doté du pouvoir de méditation et de sagesse-prajna"(réf.) les éclairant comme le soleil et la lune, ils cultivent les bienfaits de l'Éveil parfait faisant s'épanouir les fleurs de la grande compassion et qui donne le fruit de la bodhéité apportant paix et joie. Telle est la façon dont le Bouddha nourrit tous les êtres vivants.
Le roi Rinda (Minobu, le 17 août 1279 à Soya Doso, fils de Soya Kyoshin)

Le quatrième défaut est l'adultération*. Si l'on ajoute au riz des immondices, des cailloux, du sable ou de la poussière, il devient alors immangeable. Le récipient symbolise notre corps et notre esprit. Notre esprit est une sorte de récipient, notre bouche et nos oreilles le sont également. Le Sutra du Lotus est l'eau du Dharma, expression de la sagesse du Bouddha. Mais quand cette eau est versée dans leur cœur, certains choisissent de la rejeter. Nous pouvons aussi y faire obstruction, en couvrant nos oreilles avec nos mains afin de ne pas l'entendre. Ou encore, la recracher pour empêcher notre bouche de réciter le Sutra. Nous sommes alors comme un récipient renversé ou clos par un couvercle.
[...] Et si le cœur de la foi est parfait, l'eau de la grande sagesse impartiale du Bouddha ne tarira jamais.
[...] Ceux qui ont mémorisé les soixante volumes (note) de l'école Tendai et qui sont tenus pour des sages par le dirigeant du pays et les autorités, est-ce parce que la sagesse leur fait défaut, ou parce que, tout en connaissant la vérité, ils redoutent les réactions du monde, qu'ils font l'éloge de l'école Shingon et s'allient aux adeptes du Nembutsu, du Zen et du Ritsu   ?
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280, à Akimoto)

Comme elle est mystérieuse la volonté de faire, ne serait-ce qu'une fois, une offrande au moine qui connaît le coeur du Sutra du Lotus  ! Celui qui fait une telle offrande, ne serait-ce qu'une fois, ne s'égarera jamais dans les mauvaises voies. A plus forte raison, si l'on renouvelle cette offrande dix fois, vingt fois, pendant cinq ans, dix ans, ou tout au long de sa vie, les bienfaits seront bien plus grands. Même la sagesse du Bouddha est incapable de les évaluer.
[...] Vous ne devriez pas davantage suivre des moines simplement parce qu'ils sont vénérés ou de haut rang. Mais une personne qui a la sagesse de comprendre l'esprit du Sutra du Lotus, de si modeste condition qu'elle soit en apparence, vous devriez la vénérer et la servir comme un bouddha vivant.
[...] Tous les être humains sont prisonniers de la coquille de l'ignorance, et privés du bec de la sagesse, dit le Sutra du Nirvana. Le Bouddha revient en ce monde comme une mère-oiseau retourne à son nid pour briser cette coquille et pour que tous les hommes, comme des oisillons, puissent prendre leur envol dans le vaste ciel de l'Éveil.
[...] Le Bouddha Shakyamuni n'est plus parmi nous maintenant ; aussi devez-vous respecter les personnes qui ont la sagesse de l'Éveil comme vous respecteriez le Bouddha lui-même. Si vous le suivez sincèrement, vos bienfaits seront abondants.
Lettre à Niike (Minobu, février 1280 à Niike Saemon no jo)

Mais quarante-deux ans après être parvenu à l'Éveil, il exposa le Sutra du Lotus et déclara : "Certains disciples [...] ayant recherché l'extinction et ayant accédé à ce qu'ils croient être le nirvana, même dans cette autre terre, rechercheront la sagesse du Bouddha et pourront entendre ce Sutra."(réf.)
Fidélité ou manquement au devoir de piété filiale (Minobu, le 8 mars 1280, à Nanjo Tokimitsu)

Le Dharma bouddhique est comme le corps, la société comme son ombre. Si le corps est déformé, son ombre l'est aussi. Quelle grande bonne fortune, pour moi et mes disciples qui obéissons au véritable voeu du Bouddha, de pouvoir pénétrer naturellement dans l'océan de la sagesse infinie !
Comparaison du Sutra du Lotus avec les autres sutras (Minobu, le 26 mai 1280 à Toki Jonin)

Au début, le pays connut le règne des empereurs célestes. Mais, à l'approche des Derniers jours, les conceptions des gens se déformèrent et l'avidité, la colère et l'ignorance se renforcèrent. La sagesse des divinités étant devenue superficielle, leur autorité et leur pouvoir diminuèrent, et elles ne réussirent même plus à protéger ceux qui leur adressaient des prières. C'est alors que ce grand enseignement, le bouddhisme, fut introduit dans le pays et s'y répandit peu à peu.
Chevaux blancs et cygnes blancs (Minobu, 14 août.1280, à la dame d'Utsubusa)

Le Bouddha est naturellement doté de la sagesse incluant tout. Ceux qui possèdent l'essence fondamentale de l'esprit, et les fonctions mentales qui lui sont liées, sont plus nombreux que les grains de poussière [de plusieurs mondes]. Chacun d'eux est doté des cinq sortes de sagesse, d'une sagesse illimitée. Quand le pouvoir de la sagesse ronde comme un miroir est pleinement utilisé, c'est la véritable sagesse de l'Éveil.
Le principe de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence (Minobu, en 1280? , à Myoichinyo)

On lit dans le chapitre Jinriki* (XXI) : "Que ce soit dans un bosquet, sous un arbre ou dans un monastère [...] les bouddhas entrent dans le nirvana." Ceux qui visitent cet endroit peuvent instantanément expier les fautes commises depuis le passé infiniment lointain. Les troubles (bonno, klesa) se transforment en sagesse (prajna), le karma en Corps du Dharma*, et les souffrances (dukkha) en délivrance (gedatsu, vimukti).
La personne et le Dharma (Minobu, 11 septembre 1281 à Nanjo Tokimitsu)

Il est écrit dans le chapitre des Moyens salvifiques : "La véritable réalité de chaque chose réside dans les dix modalités d'expression de la vie" (nyoze)", et plus loin, un autre autre passage : "Tous les bouddhas et les Vénérables sont venus dans ce monde parce qu’ils voulaient faire connaître la sagesse du Bouddha à tous les êtres vivants."
Trois grands Dharmas cachés (Minobu, le 27  ? avril 1281 à Ota Kingo)

 

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