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Extraits de gosho sur

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DICTIONNAIRE
 
paramita - patience
 

Par exemple Shariputra, bien qu'il soit parvenu à l'étape d'arhat, se laissait parfois emporter par la colère. Pilindavasta, bien que s'étant libéré des illusions de la pensée et du désir, faisait encore preuve d'arrogance, et Nanda, bien que s'étant libéré des désirs sexuels, continuait à rechercher le contact des femmes. Même ces disciples du Bouddha dans l'état d'auditeurs-shravakas, ayant éliminé les désirs, en conservaient des vestiges. Pourrait-il en être autrement lorsqu'il s'agit de simples mortels  ? Pourtant, le Bouddha Shakyamuni fit sa venue dans notre monde saha paré du titre de Nonin [le Persévérant]. On l'appelle ainsi parce qu'il ne réprimande pas les simples mortels pour leurs offenses au Dharma, mais fait preuve de patience à leur égard.
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

Alors même que j'attendais de vos nouvelles avec impatience, le messager que vous vous êtes donné la peine de m'envoyer est arrivé. Dans ma situation actuelle, votre don d'argent est bien plus précieux que n'importe quel trésor existant sur terre ou dans la mer.
Réponse à Kyo'o (Sado, août 1273, à Kyo'o, fille de Shijo Kingo)

Il est préférable d'éviter les troubles imprévisibles et de faire preuve d'endurance et de patience. Au cours des cent jours qui suivront la lecture de cette lettre, ne sortez pas imprudemment la nuit pour boire, avec vos collègues ou d'autres, en dehors de chez vous. Si votre seigneur vous convoque dans la journée, allez-le voir immédiatement. Si c'est à la nuit tombée, faites-lui dire à trois reprises que vous êtes malade. S'il persiste et vous appelle encore, demandez à vos serviteurs ou à quelqu'un d'autre de s'assurer que la route est sûre avant de répondre à cette convocation [de votre seigneur]. Si vous vous comportez avec une telle prudence et si, au même moment, les Mongols attaquent notre pays, les sentiments des autres à votre égard changeront et ils ne vous manifesteront plus d'hostilité.
La consécration d'une statue du bouddha (Minobu, le 15 juillet 1276 à Shijo Kingo)

Dans l'histoire du Japon, deux empereurs furent assassinés. L'un d'eux était le trente-troisième empereur, Sushun. Il était le fils de l'empereur Kimmei et l'oncle du prince Shotoku. Il convoqua un jour le prince Shotoku et lui dit : "On vous prête un sagesse sans égale. Examinez Notre physionomie et dites-Nous ce que vous y voyez  ! " Le prince se récusa à trois reprises, mais l'empereur insista. Alors, ne pouvant plus refuser, le prince examina avec respect la physionomie de Sushun et déclara : "Il est inscrit sur le visage de Votre Majesté que quelqu'un va L'assassiner." L'empereur changea de couleur. "Sur quels indices vous appuyez-vous pour affirmer cela  ? " demandai-t-il. Le prince répondit : "Je vois des veines rouges dans vos yeux. C'est le signe que vous provoquerez l'hostilité des autres." Sur ce, l'empereur demanda : "Comment Notre Majesté peut-elle échapper à ce destin  ? " Le prince répondit : "Il est difficile d'y échapper. Mais il y a des guerriers que l'on appelle les cinq grands principes d'humanité. Tant que vous garderez ces guerriers à vos côtés, vous ne courrez aucun danger. Les écrits bouddhiques désignent ces guerriers du nom de "patience" l'une des six paramitas." Pendant un certain temps, l'empereur Sushun observa fidèlement la pratique de la patience. Mais, de nature irascible, il viola un jour ce précepte quand un de ses sujets lui fit cadeau d'un jeune sanglier sauvage. Il décrocha la boucle qui retenait son sabre au fourreau, et le plongea dans les yeux du sanglier en disant : "Voilà un jour ce que Nous ferons à cet homme que Nous haïssons  ! " Le prince Shotoku, qui était présent, s'exclama : "Ah  ! C'est effroyable, effroyable  ! Votre Majesté va sûrement éveiller la haine des autres. Ces mots mêmes que vous venez de prononcer seront le sabre qui va vous frapper." Le prince se fit sur l'instant apporter des objets précieux qu'il partagea entre ceux qui avaient entendu la remarque de l'empereur [dans l'espoir d'acheter leur silence]. L'un d'eux, néanmoins rapporta l'épisode au ministre Soga no Umako. Umako, croyant que c'était à lui que l'empereur vouait cette haine, persuada Atai Goma, fils d'Azumanoaya no Atai Iwai, de tuer l'empereur. Ainsi, même un souverain sur le trône doit veiller à ne pas exprimer sans retenue ses pensées. Confucius était pour le principe de "Neuf pensées pour un mot", ce qui signifie qu'il réfléchissait par neuf fois avant de parler. Dan, duc de Zhou, était si soucieux de bien recevoir ceux qui lui rendaient visite qu'il s'interrompait trois fois en se lavant les cheveux, ou reposait trois fois ce qu'il allait mettre à la bouche au cours du repas, [afin de ne pas les faire attendre].
Les trois sortes de trésor (Minobu, le 11 septembre 1277, à Shijo Kingo)

Si vous êtes impatient de me voir, priez en vous tournant vers le soleil, et au même moment vous y verrez mon reflet.
Lettre à Niike (Minobu, février 1280 à Niike Saemon no jo)

J'ai bien reçu le kimono blanc et les dix ryo de coton que vous avez eu la bonté de me faire parvenir. La fin de l'année approche et, ici, sur cette montagne où je me trouve, le vent souffle très fort et ma petite demeure est aussi trouée qu'un panier tressé. Le sol est un tapis d'herbes, mes vêtements sont en papier (note), mon corps est froid comme de la pierre, et ce que je mange est glacé. Aussi, dès que j'ai reçu ce kimono, j'ai voulu le mettre pour me réchauffer. Mais, comme vous aviez écrit qu'il fallait le porter le premier jour de l'année prochaine, j'attends le Jour de l'An avec autant d'impatience que le vénérable Mahakashyapa, retiré sur le Mont Kukkutapadai, attendit l'apparition du bodhisattva Maitreya pendant 5 670 millions d'années.
Sur le Bodhisattva Hachiman (Minobu, décembre 1280, à Nichigen-nyo, l'épouse de Shijo Kingo)

Cela fait longtemps que je ne vous y ai pas vu. Venez donc me rendre visite dès que possible. Je vous attends avec une grande impatience.
La personne et le Dharma (Minobu, 11 septembre 1281 à Nanjo Tokimitsu)

 

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