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Devadatta - Daibadatta


Pour avoir tué la nonne Utpalavarna, Devadatta suffoqua interminablement dans les flammes de l'enfer avici. Ces exemples du passé sont parfaitement clairs, et, aux époques qui suivent, c'est l'offense qu'il faut redouter plus que tout.
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu, juillet 1260)

Cependant, même à une époque où l'avidité, l'arrogance l'ignorance et les vues erronées des hommes n'étaient pas encore répandues, un groupe de brahmanes de l'"École de la tige de bambou" assassinèrent le vénérable Maudgalyayana, connu pour sa maîtrise des pouvoirs occultes ; et le roi Ajatashatru, en lâchant contre lui un éléphant furieux, menaça la vie du seul homme dans le monde des trois plans véritablement digne d'être honoré. Devadatta tua la nonne Utpalavarna qui était parvenue à l'état d'arhat ; et le vénérable Kokalika répandit de faux bruits sur Shariputra, connu pour sa sagesse sans pareille. Cela fut encore bien pis lorsque les cinq impuretés se répandirent de plus en plus dans le monde  ! Et maintenant, à l'époque des Derniers jours du Dharma, la haine et la jalousie seront encore plus terribles à l'encontre de ceux qui croient, si peu que ce soit, au Sutra du Lotus.
Les quatre sortes de reconnaissance (Izu, le 16 janvier 1262 à Kudo Yoshitaka)

Si une pratiquante du Sutra du Lotus, en rétribution de sa jalousie, de son mauvais caractère ou de son avidité, tombait un jour dans les voies mauvaises, le Bouddha Shakyamuni, le bouddha Taho et les bouddhas des dix directions seraient instantanément coupables d'avoir brisé le serment, qu'ils respectent depuis d'innombrables kalpas majeurs, de ne jamais proférer un seul mensonge. Leur crime serait encore plus grand que les incroyables inventions et tromperies de Devadatta ou les mensonges éhontés de Kokalika.
Sur la récitation des chapitres Hoben et Juryo (Kamakura - 1264, à la femme de Hiki Daigaku Saburo Yoshimoto)

Même en ayant commis les cinq forfaits, les dix mauvaises actions, ou d'innombrables autres méfaits, certaines personnes peuvent atteindre la bodhéité si elles ont des capacités supérieures. Devadatta et Angulimala en sont l'exemple. Et même des personnes de capacités médiocres peuvent parvenir à l'Éveil si elles s'abstiennent de commettre toute faute.
Encouragements à une personne malade (décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

Cela indique que, s'ils entendent ce Sutra, tous les êtres dans les dix mondes-états, en même temps que leur environnement, entreront dans la Voie du Bouddha. Ainsi, le Sutra prédit que Devadatta, bien qu'il ait commis les cinq forfaits, deviendra à l'avenir un bouddha appelé "Roi céleste", et relate la manière dont la fille du Roi-Dragon, bien que femme, prisonnière des cinq entraves et considérée comme incapable de parvenir à la bodhéité, obtint immédiatement l'Éveil dans un royaume du Sud.
[...] Bien que nés dans le monde impur des Derniers jours du Dharma, nous n'avons commis aucune des cinq ou des trois forfaits, comme le fit Devadatta. Et pourtant, il a été prédit que même Devadatta deviendrait le Tathagata Roi-céleste. Il devrait être encore beaucoup plus facile, pour des personnes comme nous, qui n'avons commis aucun crime, d'atteindre la bodhéité  ! [...] Même si les nuages des cinq forfaits planent lourdement au-dessus de ma tête, j'essaierai de suivre l'exemple de Devadatta qui atteignit quand même la bodhéité.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265  ? à un samouraï  ? )

Le moine Sunakshatra observait les deux cent cinquante préceptes, maîtrisait les quatre niveaux de méditation, avait mémorisé les douze procédés de sutra ; et Devadatta connaissait parfaitement les 60 000 enseignements non bouddhiques, les 80000 enseignements bouddhiques et pouvait manifester 18 pouvoirs surnaturels. Mais parce qu'ils avaient des connaissances et pas la foi, on dit qu'ils sont maintenant dans la grande citadelle de l'enfer avici.
[...] Devadatta était le fils aîné du roi Dronodana et le neveu du roi Shuddhodana. Il était ainsi le cousin du Bouddha Shakyamuni et également le frère aîné du vénérable Ananda. Sa position dans le Jambudvipa n'était donc en rien celle d'une personne de basse condition. Il devint disciple du moine Sudaya et entra dans la vie religieuse. Du vénérable Ananda il apprit la maîtrise des dix-huit pouvoirs surnaturels et il mémorisa les 60.000 enseignements non bouddhiques et les 80.000 enseignements bouddhiques. Il observait cinq pratiques (note) et paraissait presque plus saint que le Bouddha lui-même. Désireux de prendre la place du Bouddha, il eut l'audace de commettre le crime de perturber le Sangha en fondant son propre sanctuaire sur le Mont Gayashirsha et en invitant les disciples du Bouddha à l'y rejoindre. Il confia au prince héritier Ajatashatru  : "J'ai l'intention de tuer le Bouddha et de devenir le nouveau bouddha. Vous devriez tuer votre père le roi Bimbisara et régner à sa place  ! "
Lorsque le prince héritier Ajatashatru eut bel et bien tué son père, Devadatta guetta les déplacements du Bouddha et avec une grosse pierre réussit à le blesser et à faire couler son sang. De plus, il battit à mort la nonne Utpalavarna qui était parvenue au stade d'arhat. Il commit ainsi trois des cinq forfaits.
De plus, avec Kokalika comme disciple et le roi Ajatashatru comme protecteur, Devadatta commença à attirer des disciples de partout, jusqu'à ce que, des cinq régions de l'Inde, de ses seize grands royaumes et de ses cinq cents principautés de taille moyenne, toute personne coupable d'une, de deux, ou de trois des cinq forfaits, sans exception, soit venue rejoindre sa communauté. Tous accoururent auprès de lui comme de multiples rivières se jettent dans le vaste océan, ou comme quantité de plantes et d'arbres prolifèrent sur une grande montagne. De même que les sages se rassemblaient autour de Shariputra, et ceux qui recherchaient les pouvoirs occultes, autour de Maudgalyayana, les personnes aux tendances mauvaises s'allièrent avec Devadatta.
Cela eut pour résultat que la terre immense, épaisse de 168.000 yojana et reposant sur un cercle de vent aussi dur qu'un diamant, s'ouvrit néanmoins, et que Devadatta tomba vivant dans la grande citadelle des souffrances incessantes. Son principal disciple, Kokalika, tomba également vivant en enfer, tout comme la femme brahmane Chinchamanavika, le roi Virudhaka et le moine Sunakshatra. [...] Tous les êtres d'un système de mondes majeur et de l'univers entier furent informés de leur sort et s'accordèrent pour dire que, même s'il s'écoulait autant de kalpa qu'il y a de grains de poussière sur la terre, Devadatta et ceux qui l'accompagnaient ne seraient jamais délivrés de l'enfer avici  ; que, même s'il ne restait plus rien de la pierre dont l'usure complète indique la durée d'un kalpa, ils continueraient à souffrir dans la grande citadelle de l'enfer avici.
Comme sont donc stupéfiantes, dans le chapitre Daibadatta* (XII) du Sutra du Lotus, la révélation, par le vénéré Shakya, fondateur de la doctrine, que Devadatta était son maître dans une existence passée et la prédiction qu'il atteindrait l'Éveil à l'avenir sous le nom du bouddha Roi-céleste  ! [...] Si Devadatta, qui commit trois des cinq forfaits, et qui, de plus, se rendit coupable d'innombrables autres offenses, peut devenir le bouddha Roi-céleste, il ne fait aucun doute que les autres personnes mauvaises, qui ne commirent qu'un ou deux des Forfaits, atteindront également l'Éveil.
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

Si moi, Nichiren, n'étais pas né dans ce pays, [le Japon, ] alors le Bouddha serait un grand menteur et quatre-vingt myriades de millions de nayuta de bodhisattvas auraient été coupables des mêmes crimes que Devadatta : avoir menti et égaré les autres.
[...] Ainsi, par exemple, le Bouddha injuria son disciple Devadatta en lui disant : "Tu n'es qu'un fou qui lèche le crachat des autres  ! " Ce fut pour Devadatta comme si une flèche empoisonnée l'avait touché au coeur, et, furieux, il s'écria : "Gautama n'est pas un bouddha  ! Je suis le fils aîné du roi Dronodana, le frère aîné d'Ananda et le cousin de Gautama. Même si j'avais commis une erreur quelconque, il devrait me la reprocher en privé. Mais m'accuser publiquement de fautes devant cette grande assemblée d'êtres humains et celestes est-ce bien l'attitude qui convient à un être parvenu à l'humanité suprême, ou à un bouddha  ? Par le passé, il agit déjà comme mon ennemi en volant la femme que je voulais épouser, et il se conduit maintenant comme mon ennemi devant cette assemblée. A dater de ce jour, je fais voeu de le traiter comme mon pire ennemi, vie après vie, et pour l'éternité  ! "
[...] Ainsi, par exemple, Devadatta lança sur lui un gros rocher, le roi Ajatashatru lâcha sur lui un éléphant sauvage, et pendant une période de quatre-vingt-dix jours le roi Ajita ne donna aucune nourriture [ni à lui ni à ses disciples], de sorte qu'ils en furent réduit à manger le fourrage des chevaux. Dans une ville brahmane, on lui fit une offrande de gruau de riz puant, et une femme brahmane du nom de Chinchamanavika, dissimula un récipient sous sa robe [en prétendant être enceinte de lui].
[...] Il est bien évident que les disciples du Bouddha, eux aussi, furent souvent contraints d'endurer des épreuves. Ainsi, de nombreux disciples de Shakyamuni furent tués par le roi Virudhaka, et des proches du Bouddha furent en très grand nombre piétinés à mort par des éléphants sauvages [lâchés sur eux]. La nonne Utpalavarna fut assassinée par Devadatta
Selon le Sutra Kammuryoju, le roi Ajatashatru, abusé par Devadatta, emprisonna son père et s'apprêtait à tuer sa mère, la dame Vaidehi. Cependant, dissuadé de le faire par le médecin Jivaka et par le ministre de la cour, Chandraprabha, il lui laissa la vie sauve. Sa mère eut alors un entretien avec le Bouddha. La première question qu'elle lui posa fut : "Quelle faute ai-je commise par le passé pour avoir donné le jour à un fils aussi mauvais  ? Et, Honoré du monde, quelle cause vous a conduit à être parent d'une personne aussi mauvaise que votre cousin Devadatta  ? " Des deux questions posées ici, la seconde est la plus importante. Pourquoi le Bouddha a-t-il des liens de parenté [avec une personne mauvaise comme Devadatta]  ? On dit qu'un roi qui fait tourner la roue ne naît jamais en ce monde avec ses ennemis, de même que Taishaku ne peut jamais se retrouver en compagnie de mauvais génies. Le Bouddha se comportait avec une grande bienveillance depuis d'innombrables kalpas. Mais, le fait qu'il ait été lié à un grand malfaiteur [comme Devadatta] conduisait à se demander s'il était réellement Bouddha. Le Bouddha ne répondit cependant pas à la question [de dame Vaidehi]. Et, si l'on se contente de lire le Sutra Kammuryoju sans étudier le chapitre Daibadatta* (XII) du Sutra du Lotus, la question reste sans réponse (note).
[...] En plus des trois exhortations du chapitre Hoto* (XI), le chapitre Daibadatta* (XII) contient deux révélations surprenantes. [La première est que Devadatta atteindra la bodhéité]. Devadatta était un icchantika, et pourtant il est prédit qu'il deviendra à l'avenir le bouddha "Roi-du-ciel". Les quarante volumes du Sutra du Nirvana [qui établissent que tous les êtres, y compris les icchantika, possèdent la nature de bouddha], ne sont concrètement vérifiés que par ce chapitre du Sutra du Lotus. Il y a d'innombrables exemples de personnes ayant commis les cinq forfaits et s'étant opposées au Dharma, telles que le moine Sunakshatra ou le roi Ajatashatru, mais Devadatta est cité comme le représentant de tous les autres ; c'est lui le pire opposant, et ce qui vaut pour lui vaut nécessairement pour ceux dont les offenses sont moindres. [Ainsi, il est dit que] tous ceux qui ont commis les Cinq ou sept fautes capitales, qui s'opposent au Dharma ou qui sont d'une incroyance incorrigible deviendront eux aussi bouddha, comme l'Ainsi-Venu "Roi-du-ciel". Dans le Sutra du Lotus, le poison se change en doux élixir, doté du goût le plus délicieux.
[...] Le Bouddha et Devadatta sont comme un corps et son ombre, vie après vie, ils ne sont jamais séparés. Le prince Shotoku et [son ennemi juré] Mononobe no Moriya apparurent en même temps, comme la fleur et la graine de lotus. S'il existe un Pratiquant du Sutra du Lotus, les trois grands ennemis existent aussi, immanquablement.
[...] Le Bouddha subit Neuf grandes épreuves, telles qu'être blessé à un orteil par Devadatta, et n'était-il pas pourtant un Pratiquant du Sutra du Lotus  ?
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Pour avoir tué son père et manqué d'assassiner sa mère, le roi Ajatashatru fut acclamé par les six ministres royaux. Quand Devadatta tua un arhat et fit couler le sang du Bouddha, Kokalika et plusieurs autres en furent ravis.
La Lettre de Sado (Sado, 20 mars 1272, à Toki Jonin)

Mais le Démon du sixième Ciel, manifestation de l'obscurité fondamentale, s'est emparé de nombreuses personnes, les poussant à haïr le Bouddha et à s'opposer à son enseignement. Ainsi, le roi Virudhaka tua cinq cents personnes du clan Shakya  ; Angulimala voulut attaquer le Bouddha ; Devadatta voulut faire s'ébouler sur lui un énorme rocher ; et Chinchamanavika, la fille d'un brahmane, s'attacha un bol sur le ventre en prétendant être enceinte du Bouddha.
[...] Devadatta était le petit-fils du roi Simhahanu, le fils du roi Dronodana, oncle du Bouddha Shakyamuni, et le frère aîné du vénérable Ananda. Sa mère était une fille du riche Suprabuddha. Il était donc membre de la famille d'un roi faisant-tourner-la-roue et appartenait à la noblesse du continent du sud, le Jambudvipa. Alors qu'il vivait encore dans le monde séculier, il avait voulu épouser Yashodhara, mais elle avait été conquise par le prince Siddhartha qu'il considéra dès lors comme son ennemi juré dans une vie antérieure.
Par la suite, Devadatta abandonna la vie de famille pour entrer dans le Sangha, mais, en présence de grandes assemblées d'êtres humains et célestes, le Bouddha le réprimanda, le traitant d'insensé qui se nourrit de ce que les autres recrachent. Parce qu'il était avide de renommée et de profit personnel, il jalousait le respect accordé au Bouddha. Il se lança alors dans l'observance des cinq pratiques ascétiques afin de passer pour plus vertueux que le Bouddha.
Il fit forger une roue en fer à mille rayons, pour se la faire imprimer sur la plante des pieds (note) ; il ramassa des lucioles pour former une touffe de poils blancs (note) entre ses sourcils, et se contraignit à mémoriser soixante mille et quatre-vingt mille enseignements précieux. Il établit un kaidan d'ordination au Mont Gayashirsha et persuada de nombreux disciples du Bouddha de le rejoindre. Il s'enduisit les ongles des doigts de pieds de poison et tenta de griffer ainsi les pieds du Bouddha. Il tua, en la rouant de coups, la nonne Utpalavarna. Il fit débouler un énorme rocher sur le Bouddha et le blessa à l'orteil. Il se rendit coupable de trois des cinq forfaits, et pour finir rassembla autour de lui toutes les personnes mauvaises des cinq régions de l'Inde, en s'efforçant de nuire au Bouddha, ainsi qu'à ses disciples et bienfaiteurs laïques.
[...] On aurait pu croire, après cela, que jamais plus Devadatta ne parviendrait à sortir du grand enfer des souffrances incessantes, même au terme de kalpa aussi nombreux que les particules que l'on obtiendrait en réduisant la terre en poussière. Et pourtant, aussi stupéfiant et digne d'admiration que cela puisse paraître, il est dit dans le Sutra du Lotus qu'il deviendra un bouddha appelé Roi-céleste. Et s'il est possible à Devadatta de devenir bouddha, les innombrables personnes mauvaises qui l'ont suivi et qui, ayant planté la même cause ont obtenu la même rétribution karmique, parviendront certainement toutes à sortir del'enfer avici. Tout cela est entièrement dû au bienfait et à la protection du Sutra du Lotus. Ainsi Devadatta et les innombrables personnes qui l'accompagnaient peuvent maintenant résider dans la demeure des pratiquants du Sutra du Lotus [afin de les protéger]. Que cette pensée est réconfortante  !
[...] Pourtant, pendant les premières quarante années et plus de son enseignement, Shakyamuni voua Devadatta au malheur, admonesta ses auditeurs-shravakas et omit d'enseigner aux bodhisattvas les principes menant au fruit de l'Éveil. Bien qu'il fut le Bouddha, certains ont dû parfois se demander, en leur for intérieur, s'il n'était pas plutôt le Démon du sixième Ciel, ou Papiyas, tant était grand le trouble qu'il leur causait.
Sur la prière (Sado, 1272 à Sairen-bo)

Il est dit dans le Sutra : "Devadatta deviendra un Tathagata du nom de Devaraja."(réf.) Cela indique que le monde de l'enfer contient également le monde de la bodhéité.
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Calomnier Nichiren est une faute encore plus grave que celles commises par Devadatta ou Vimalamitra*. Mes propos peuvent paraître arrogants, mais mon seul but est de réaliser les prédictions du Bouddha et de révéler la véracité de ses enseignements.
Sur les prédictions du Bouddha (Sado, 11 mai 1273 aux croyants)

Devadatta fut le plus grand icchantika, la personne la plus malfaisante qui se puisse trouver au monde. Dans les sutras antérieurs exposés par le Bouddha de son vivant, il fut considéré comme un cas désespéré. Mais, dans le Sutra du Lotus, il fut prédit qu'il deviendrait un jour un bouddha du nom de Ainsi-Venu Roi du ciel.
Réponse au seigneur Hakiri Saburo (Sado, 3 août 1273 à Hakiri Sanenaga)

Si ces Quatre grands bodhisattvas abandonnaient une femme qui récite Namu Myoho Renge Kyo, ils provoqueraient la colère des bouddhas Shakyamuni, Taho et de tous les autres bouddhas des dix directions. Soyez bien certaine que ce crime serait plus grave que celui de Devadatta, leur fourberie plus effroyable que celle de Kokalika.
Le don du mandala du Dharma Merveilleux (Sado, 1273 à Sennichi-ama)

Devadatta fut l'ennemi du Bouddha, et les sutras exposés pendant quarante et quelques années par le Bouddha l'abandonnèrent à sa destinée. Le moment de sa mort fut terrifiant : la terre s'ouvrit sous ses pieds et il fut précipité dans l'enfer avici. Mais le Sutra du Lotus le fit revenir et il lui fut prédit qu'il deviendrait un bouddha appelé "Roi du ciel".
Réfuter l'opposition au Dharma bouddhique pour se libérer de ses fautes passées (Sado, 1273 à Shijo Kingo)

Le Bouddha partit en quête d'aumônes mais son bol resta vide ; Chinchamanavika le calomnia ; Devadatta lâcha sur lui un rocher du haut d'une montagne ; et il fut exposé à des vents si froids qu'il lui fallut chercher des vêtements pour se protéger. En outre, comme je le disais plus tôt, il fut calomnié par tous les brahmanes.
Le pratiquant du Sutra du Lotus rencontrera des persécutions (Sado, 14 janvier 1274 à Toki Jonin, Shijo Kingo, Kawanobe et Yamato Ajari)

Prendre conscience de tout cela, c'est atteindre l'Éveil sans changer d'apparence, et s'éveiller à cela, c'est ouvrir l'oeil intérieur de la sagesse du Bouddha. Devadatta changea l'enfer avici en Terre de la béatitude parfaite et de la lumière éternelle et la fille du Roi-Dragon parvint elle aussi à la bodhéité sans changer d'apparence. Car le Sutra du Lotus permet d'atteindre l'Éveil même à ceux qui se sont tout d'abord opposés à lui. C'est le bienfait contenu dans le seul caractère myo.
Enfer et bodhéité (Minobu, le 11 juillet 1274 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Le Sutra du Lotus prédit que Devadatta atteindra la bodhéité dans une terre appelée Voie céleste [tendo], mais quel autre sutra affirme qu'une personne aussi mauvaise peut obtenir le suprême bienfait  ?
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274   ? à Sammi-bo)

En ce qui concerne les autres personnes, il n'y a aucune doute que pour leur dénigrement du Vrai Dharma elles vont souffrir de graves maladies, comme la lèpre blanche ou la lèpre noire. Si cette preuve concrète n'apparaît pas, alors je ne suis pas le pratiquant du Sutra du Lotus et c'est moi qui vais, dès cette vie, contracter ces maladies et tomber dans l'enfer avici, comme le firent Devadatta et Kokalika. On dit qu'un asura qui avait essayé de tuer d'une flèche le soleil et la lune, tira cette flèche dans son propre oeil, et qu'un chien qui aboya après le roi des lions s'explosa le ventre. Le roi Virudhaka qui tua des disciples du Bouddha, mourut brûlé lors d'une beuverie à bord d'un bateau ; et Devadatta qui avait offensé le Bouddha, tomba vivant dans les flammes de l'enfer avici.
Souverains de notre pays (Minobu, février 1275)

Pendant cette période d'un kalpa, certaines personnes, manifestant de la haine envers le Bouddha, créent ainsi un karma par leurs actions, leurs paroles et leurs pensées. Devadatta fut une personne de ce genre.
Le Bouddha était le fils héritier du roi Shuddhodana, et Devadatta, un fils du roi Dronodana. Ces deux rois étant frères, Devadatta était donc un cousin du Bouddha.
De nos jours comme par le passé, chez les sages aussi bien que chez les personnes ordinaires, on trouve souvent une femme à l'origine d'un conflit. À l'époque où le Bouddha Shakyamuni portait encore le nom de prince Siddhartha, et où Devadatta était prince héritier de son père, le roi Dronodana, un haut dignitaire du nom de Yasha avait pour fille Yashodhara. C'était la femme la plus belle des cinq régions de l'Inde, une véritable apparition céleste dont la réputation de beauté s'était répandue par-delà les quatre océans. Siddhartha et Devadatta étaient tous deux ses prétendants, ce qui suscita une rivalité entre eux.
Par la suite, Siddhartha abandonna la vie séculière pour rechercher l'Éveil, et Devadatta fit comme lui. Il quitta sa famille et entra dans la vie religieuse en prenant pour maître le moine Sudaya. Parce que le Bouddha observait les deux cent cinquante préceptes et se pliait aux trois mille règles de conduite (note), il était admiré des êtres humains aussi bien que célestes, et les quatre sortes de croyants l'honoraient et le révéraient. Mais personne n'accordait autant de respect à Devadatta. Il se demanda donc de quelle façon il pourrait obtenir une notoriété encore plus grande que celle du Bouddha. Devadatta trouva cinq points qui pourraient marquer sa supériorité sur le Bouddha et lui vaudraient le respect de la société. Ils sont énumérés dans le Shibunritsu*. Ce sont : 1) ne se vêtir que de guenilles 2) se nourrir exclusivement d'aumones 3) ne prendre qu'un repas par jour 4) rester constamment dehors en position assise 5) ne jamais manger ni sel ni aucun autre des cinq goûts. Le Bouddha acceptait les vêtements qui lui étaient offerts, mais Devadatta ne se vêtait que de vieux tissus déchirés. Le Bouddha acceptait un repas si on le lui servait, mais Devadatta vivait exclusivement de la nourriture déposée en aumône dans son bol. Le Bouddha mangeait une, deux ou trois fois par jour, mais Devadatta, une fois seulement. Le Bouddha s'abritait parfois dans des cimetières ou sous des arbres, mais Devadatta restait assis toute la journée en plein air. Le Bouddha consentait occasionnellement à prendre des aliments salés ou assaisonnés d'une des cinq fortes saveurs, mais Devadatta les refusait tous. Et parce que Devadatta observait ces règles, les gens en vinrent à le considérer comme bien supérieur au Bouddha, et à penser qu'il y avait autant d'écart entre eux qu'entre des nuages et de la boue.
En agissant ainsi, Devadatta espérait priver le Bouddha du soutien des autorités. Le Bouddha avait pour bienfaiteur et adepte le roi Bimbisara. Chaque jour sans exception, et depuis de nombreuses années, le roi faisait don du chargement de cinq cents chariots au Bouddha et à ses disciples. Devadatta, jaloux d'une telle dévotion et espérant la détourner à son profit, s'allia avec le prince héritier Ajatashatru (note) et le poussa à assassiner son père, le roi Bimbisara. Devadatta en personne voulut attenter à la vie du Bouddha, et lui infligea une blessure en précipitant un rocher sur lui  : tel fut le karma créé par ses actions. De plus, il dénigra et injuria le Bouddha, le traitant de menteur et de fourbe  : tel fut le karma créé par ses paroles. Enfin, dans son coeur, il considérait le Bouddha comme son ennemi depuis des vies antérieures  : tel fut le karma créé par sa pensée. Il n'y eut jamais plus mauvais karma que celui qui résulte d'une telle conjonction de mauvaises actions, mauvaises paroles et mauvaises pensées.
Si un homme aussi terriblement mauvais que Devadatta commettait ces trois types d'actions, physique, verbale et mentale, pendant toute la durée d'un kalpa moyen, s'il maudissait et injuriait le Bouddha Shakyamuni, le frappait à coups de bâtons et manifestait à son égard jalousie et envie, il commettrait sans doute une faute bien lourde.
Notre Terre est d'une épaisseur de 168.000 yojana. Cela lui permet de supporter l'eau des quatre grands océans, la terre et les rochers des neuf montagnes, une infinité de plantes et d'arbres, et toutes les créatures vivantes, sans jamais s'effondrer, basculer ou se briser. Et pourtant, il suffit que Devadatta, un être humain guère plus haut que cinq pieds, commette trois des cinq forfaits pour que la terre immense s'ouvre sous ses pieds et pour qu'il tombe en enfer. La crevasse dans laquelle il fut précipité est encore visible en Inde. Le Maître du tripitaka Xuanzang affirme dans le Saiiki ki (Voyage dans les pays de l'ouest), que lorsqu'il se rendit de Chine en Inde pour approfondir sa connaissance du bouddhisme, il vit ce gouffre de ses propres yeux.
Or, il est dit aussi que, même si l'on ne ressent pas, intérieurement, la moindre animosité envers le Pratiquant du Sutra du Lotus à l'époque des Derniers jours du Dharma, même si l'on ne manifeste pas la moindre jalousie à son égard, seulement en se moquant de lui ou en le traitant à la légère, on encourra des rétributions encore plus graves que celles que dut subir Devadatta pour avoir commis les trois actions mauvaises ou que l'on subirait pour avoir maudit et insulté le Bouddha pendant toute la durée d'un kalpa moyen. Combien plus grave encore est la rétribution à laquelle s'exposeraient des gens de notre époque en agissant en pensée, en paroles et en action comme Devadatta, en conservant un coeur haineux pendant de nombreuses années - en maudissant et dénigrant le Pratiquant du Sutra du Lotus, en le diffamant et l'insultant, en l'enviant et en le jalousant, le rudoyant et le frappant, en le faisant condamner à mort sur la base d'accusations mensongères, et en l'assassinant  ! [...] Le peuple tout entier en vint à s'opposer au Dharma bouddhique, et les royaumes voisins entreprirent d'envahir le pays. Et tout cela, uniquement parce que le roi Ajatashatru avait choisi pour maître un homme mauvais du nom de Devadatta. Finalement, le quinzième jour du deuxième mois, tout son corps se couvrit d'horribles pustules et il fut prédit qu'il mourrait et tomberait dans l'enfer avici, le septième jour du troisième mois.
[...] Devadatta possédait trente des Traits caractéristiques mais la touffe de poils blancs entre les sourcils et les marques de la roue à mille rayons sur la plante des pieds lui manquaient encore. Il craignit que ses disciples ne le considèrent comme inférieur parce qu'il possédait deux traits distinctifs de moins que le Bouddha. Aussi ramassa-t-il des lucioles qu'il se colla entre les sourcils pour imiter une touffe de cheveux blancs. Et pour les empreintes de la Roue du Dharma aux mille rayons, il fit fabriquer par un forgeron des chrysanthèmes, en fer rougi au feu, qu'il tenta de s'appliquer sur la plante des pieds, sans autre résultat que de se brûler les pieds. Les brûlures s'infectèrent au point de devenir mortelles, si bien qu'il avoua au Bouddha ce qu'il avait fait. Le Bouddha posa alors la main sur les brûlures et toute douleur disparut.
On aurait pu croire que, dans ces conditions, Devadatta se repentirait et réformerait sa conduite, mais, au contraire, il s'en alla dire partout que Gautama utilisait des procédés de guérisseur et s'adonnait à la magie.
Le Bouddha ne manifesta pas la moindre rancune, même envers de tels ennemis. Comment, alors, pourrait-il abandonner une personne ayant cru en son enseignement, ne serait-ce qu'une fois  ?
[...] Les moines de ce pays sont tous possédés par l'esprit de Devadatta ou de Kokalika ;
A l'Hiver Succède Toujours le Printemps (Minobu, mai 1275, à Myoichi-Ama)

Mais lorsque Shakyamuni enseigna le Sutra du Lotus à l'Assemblée réunie au Pic du Vautour, le roi Ajatashatru, le plus mauvais fils du monde, était présent, invité à s'asseoir parmi les auditeurs-shravakas. A Devadatta, qui toute sa vie s'était opposé au Dharma, il fut prédit qu'il deviendrait à l'avenir l'Ainsi-Venu Roi du ciel, et à la fille du Roi-Dragon le Bouddha promit que, malgré les cinq entraves, elle deviendrait bouddha, sans changer d'apparence.
[...] Lorsqu'on se préoccupe de sa vie prochaine, il vaut mieux être une personne ordinaire à l'époque des Derniers jours du Dharma que grand roi au cours des deux mille ans des époques du Dharma correct et du Dharma formel. Pourquoi les gens n'en sont-ils pas convaincus  ? Il vaut mieux être un lépreux qui récite Namu Myoho Renge Kyo que le Grand-patriarche de l'école Tendai  ! Comme l'empereur Liang Wu Di (502 - 557) en prit l'engagement solennel (note) : "Je préférerais être Devadatta et tomber dans l'enfer avici que le sage non bouddhiste Udraka Ramaputra."
[...] Lorsque Devadatta frappa le Bouddha, la terre trembla et des flammes en sortirent. Lorsque le roi Dammira décapita le vénérable Aryashima, sa main droite qui tenait le sabre se détacha et tomba à terre. L'empereur Hui-zong fit marquer au visage le moine Fadao et l'exila au sud du fleuve Yangzi, et, moins de six mois plus tard, il fut fait prisonnier et emmené par les barbares. Aujourd'hui, les présentes attaques des Mongols se produisent pour les mêmes raisons.
[...] Les moines cruels et arrogants [décrits dans le Sutra du Lotus] s'armèrent d'abord de cannes et de bâtons pour maltraiter le bodhisattva Fukyo. Mais, par la suite, ils joignirent les mains en regrettant leur erreur. Devadatta infligea une blessure à Shakyamuni et fit couler son sang mais, au moment de sa mort, il s'écria Namu  ! S'il avait pu poursuivre et crier : Namu Butsu  ! [Dévotion au Bouddha], il aurait évité de tomber en enfer. Mais son karma était si lourd qu'il ne put dire que Namu sans pouvoir prononcer le nom du Bouddha.
[...] Serait-ce parce que je ne suis pas le Pratiquant du Sutra du Lotus  ? Si c'était le cas, j'abandonnerais immédiatement ma croyance erronée. Mais si je suis bien le Pratiquant du Sutra du Lotus, donnez-en immédiatement la preuve  ! Sinon, vous, Nitten, Gatten et toutes les autres divinités, n'êtes que de grands menteurs qui avez trompé Shakyamuni, Taho et tous les bouddhas des dix directions. Vos mensonges sont cent fois, mille fois, dix mille fois, cent millions de fois plus graves que ceux de Devadatta et de Kokalika (note)  ! "
[...] Dans ces deux passages, on retrouve deux fois les huit caractères qui signifient "ils recevront des bienfaits dans leur vie présente". Si ces seize caractères, au total, étaient faux et si, dans cette vie même, Nichiren ne recevait pas de grands bienfaits, les paroles d'or du Bouddha seraient comparables aux discours mensongers et creux de Devadatta et le témoignage du bouddha Taho, qui attesta de leur véracité, ne se distinguerait en rien des assertions frauduleuses de Kokalika.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Mais quoi que vous ayez pu faire par le passé, je suis certain que maintenant vous parviendrez à vous libérer des souffrances de la naissance et de la mort. Shuddhipanthaka (Surihandoku) ne parvenait toujours pas, au bout de trois ans, à mémoriser un enseignement de [seulement] quatorze caractères, et il atteignit quand même l'Éveil. Alors que Devadatta, qui connaissait par coeur soixante mille enseignements sacrés, tomba dans l'enfer avici.
La prière pour la pluie des trois maîtres du Tripitaka (Minobu, 22 juin 1275 au nyudo Nishiyama)

Devadatta fut la personne la plus malfaisante du monde, mais dans le Sutra du Lotus il est prédit qu'il deviendrait un bouddha appelé Roi-du-ciel.
La suprématie du Dharma (Minobu, 4 août 1275, à Oto, fille de Nichimyo)

Le Bouddha répondit : "Magnifique, magnifique, Grand Roi  ! Comme il est admirable que vous posiez cette question  ! Mais vous avez commis plusieurs Forfaits. Vous avez tué votre père et, prenant Devadatta pour maître, vous m'avez maltraité. Ce sont deux fautes très graves, voilà pourquoi de telles calamités s'abattent sur votre pays." [...] Et le Bouddha ajouta : "Après ma disparition, dans les Derniers jours du Dharma, alors que le pays regorgera de moines comparables à Devadatta, un seul moine apparaîtra qui pratiquera le Véritable Dharma. Les mauvais moines exileront ce moine qui pratique le Véritable Dharma et le condamneront à mort.
[...] Les adeptes du Nembutsu, de nos jours, correspondent exactement à la description [des mauvais moines faite dans ce sutra]. De plus, l'arrogance des adeptes du Shingon est des milliards de fois plus grande que celle de Devadatta.
Sur les présages (Minobu, 1275, à Shijo Kingo  ? )

Mais vous avez prêté serment devant Shakyamuni, Taho et les bouddhas des dix directions. Si vous ne me protégez pas, si vous abandonnez Nichiren, ne faites-vous pas du Sutra du Lotus, dans lequel est dit qu'il faut "sincèrement rejeter les enseignements provisoires"(réf.), un épouvantable mensonge  ? Vous aurez trompé tous les bouddhas des dix directions et des trois phases de la vie, commis un crime encore plus grave que les mensonges éhontés de Devadatta et plus condamnable que les fourberies de Kokalika.
[...] Le roi Ajatashatru était depuis sa naissance dominé par les trois poisons et commettait sans cesse l'une ou l'autre des dix mauvaises actions. De plus, il tua son père, tenta d'ôter aussi la vie à sa mère, et, prenant Devadatta pour maître, tua de nombreux disciples du Bouddha.
[...] De plus, le premier maître du roi Ajatashatru, Devadatta, avait mémorisé les soixante mille enseignements non bouddhiques et les quatre-vingt mille enseignements bouddhiques. Sa compréhension du monde profane et du bouddhisme était aussi brillante que le soleil et la lune, aussi limpide qu'un miroir. Il était comparable aux lettrés de l'école Tendai de nos jours qui connaissent par coeur tous les enseignements exotériques et ésotériques, et tous les sutras.
Lettre à Konichi-bo (Minobu, mars 1276 à la veuve Konichi, mère de Yashiro)

Après la naissance du Bouddha, le démon fit pleuvoir des pierres sur lui et mit du poison dans son lait. Plus tard, lorsque le Bouddha Shakyamuni eut quitté le palais [pour mener la vie d'un religieux], le démon prit la forme d'un serpent noir et venimeux qui tenta de lui barrer la route. En d'autres occasions, il s'empara du corps de personnes mauvaises comme Devadatta, Kokalika, le roi Virudhaka et le roi Ajatashatru, les incitant à faire tomber un gros rocher sur le Bouddha qui le blessa et fit couler son sang, à tuer de nombreux membres du clan des Shakya, ou à assassiner ses disciples.
[...] Quelles persécutions pourraient être plus terribles que l'énorme rocher de 3 jo de long (9 m) et de 1 jo et 6 shaku de large (4, 80 m) que Devadatta lança sur le Bouddha, ou que l'éléphant ivre que le roi Ajatashatru lâcha sur lui  ?
[...] Les adversaires [de Saicho*] ont continué à le rabaisser en disant : "A l'époque du Bouddha, il y eut deux sanctuaires pour l'ordination, celui du Bouddha et celui de Devadatta, et de nombreuses personnes trouvèrent la mort dans le conflit qui s'ensuivit.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Or le roi Ajatashatru avait tué son père, roi sage et bienfaiteur du Bouddha. Pis encore, il avait pris Devadatta pour maître. Devadatta commit trois des cinq forfaits, le pire d'entre eux étant de blesser le Bouddha et de faire couler son sang.
[...] A ce moment-là, sous l'inspiration d'un rêve, Ajatashatru, suivant les conseils de son médecin et ministre Jivaka et, finalement, ses propres doutes intérieurs, quitta Devadatta pour rejoindre le Bouddha Shakyamuni et se repentit de ses mauvaises actions. C'est ainsi qu'il fut aussitôt guéri, que les invasions cessèrent et que le pays tout entier retrouva la paix.
[...] Le Bouddha a déclaré : "Après mon trépas, dans les Derniers jours du Dharma, beaucoup observeront pieusement les cinq pratiques ascétiques comme Devadatta.
La Propagation par le Sage (Minobu, septembre 1276, à Shijo Kingo)

Hei no Saemon est pour moi ce que fut Devadatta pour Shakyamuni. Les adeptes du Nembutsu d'aujourd'hui sont comparables à Kokalika et les adeptes du Ritsu, à Sunakshatra. Shakyamuni vit aujourd'hui ; notre époque est celle du Bouddha. C'est ce que le Sutra du Lotus définit comme shoho jisso (véritable aspect de la vie) ou plus précisément la cohérence du commencement jusqu'à la fin.
[...] Devadatta contribua plus qu'aucun autre à prouver la validité des enseignements de Shakyamuni. A notre époque aussi, ce ne sont pas nos amis mais nos ennemis qui nous aident à nous développer et à nous perfectionner.
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

Le roi Bimbisara était un roi sage et le plus grand bienfaiteur du Bouddha sur tout le continent de Jambudvipa. De plus, il régnait sur le royaume du Magadha, État dans lequel le Bouddha avait l'intention d'enseigner le Sutra du Lotus. Puisque ce roi et le Bouddha étaient ainsi en accord, il semblait certain que le Sutra du Lotus serait exposé dans le royaume du Magadha. Un homme, nommé Devadatta, s'efforça par tous les moyens de rendre cela impossible, mais il n'y parvint pas. Après avoir longuement réfléchi, au bout de plusieurs années d'efforts, il gagna la confiance du fils du roi Bimbisara, le prince héritier Ajatashatru, et, petit à petit, réussit à l'abuser. Il s'ingénia à créer un conflit entre le père et le fils et persuada le prince Ajatashatru de tuer son père, le roi Bimbisara.
Dès qu'Ajatashatru, devenu roi, et Devadatta, pleinement d'accord, se furent alliés, les brahmanistes et les malfaiteurs des cinq régions de l'Inde accoururent en foule comme des nuages ou des brouillards. Ajatashatru les flatta et se les attacha en leur distribuant domaines et trésors. Voilà comment le roi de cet État devint l'ennemi juré du Bouddha.
[Voyant cela, ] le Roi-Démon du sixième Ciel, qui réside au sommet du monde du désir, en descendit avec ses innombrables courtisans et ces démons pénétrèrent le corps de Devadatta, du roi Ajatashatru et des six ministres (note) du royaume de Magadha. Ainsi, bien que conservant l'apparence d'êtres humains, ces derniers n'étaient plus que des manifestations du pouvoir du Démon du sixième Ciel. Ils étaient plus bruyants, plus effroyables et plus inquiétants qu'un grand vent arrachant les plantes et les arbres, qu'un ouragan creusant des gouffres dans l'océan, qu'un grave séisme secouant la terre, ou qu'un gigantesque incendie avalant l'une après l'autre toutes les maisons.
[...] Les gens commençaient à penser que même le pouvoir du Bouddha ne parviendrait pas à vaincre ces personnes mauvaises. Ainsi, même ceux qui croyaient au Bouddha se sont tus, fermant les yeux pour ne pas voir. Ils sont restés les bras croisés, muets et désorientés. Finalement, Devadatta roua de coups, jusqu'à ce que mort s'ensuive, la nonne Utpalavarna, belle-mère (note) de Shakyamuni, et il fit ensuite couler le sang du Bouddha. Après cela, qui aurait encore voulu rester l'allié du Bouddha  ? [...] Tout ignorant que je suis, être considéré comme un sage par le Bouddha me remplit de joie. Par contre, il y des sages qui observent les 250 préceptes et qui sont aussi unanimement respectés [par les hommes] que l'est Taishaku par tous les êtres célestes. Mais que se passera-t-il si, aux yeux du Bouddha Shakyamuni et du Sutra du Lotus, ils semblent aussi malfaisants que Devadatta  ? Ils bénéficient peut-être pour l'instant du respect des autres, mais quelles conditions effroyables ils connaîtront dans leur vie prochaine  !
La protection de Bonten et de Taishaku (Minobu, 15 mai 1277 à Nanjo Tokimitsu)

Le Sutra du Lotus est le seul dans lequel il est dit que même ces personnes des deux véhicules ayant laissé pourrir les graines de la bodhéité, Devadatta qui avait commis trois des cinq forfaits, et les femmes, généralement considérées comme prisonnières des cinq entraves, pouvaient sans exception devenir bouddha.
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, mars 1277   ? à Myoho-ama)

Quelle n'est pas ma tristesse de voir mon seigneur, envers qui ma dette est si grande, se laisser abuser par les tenants d'enseignements nuisibles, et courir le danger de tomber dans les voies mauvaises  ! Parce que le roi Ajatashatru prit pour guides Devadatta et les six maîtres non bouddhistes, et parce qu'il s'opposa à Shakyamuni, Maître de la doctrine, tous les sujets du royaume de Magadha devinrent des ennemis du bouddhisme, et les 580 000 membres du clan royal furent hostiles aux disciples du Bouddha.
Lettre de pétition de Yorimoto (Minobu, le 25 juin 1277, requête au seigneur Ema au nom de Shijo Kingo)

Moi, Nichiren, j'ai médité depuis longtemps sur ce passage et de nombreux passages de sutra décrivent de quelle manière Shakyamuni atteignit la bodhéité, et les persécutions que lui fit subir le Démon du sixième Ciel semblent absolument insupportables. Toutes les intrigues malfaisantes de Devadatta et d'Ajatashatru furent exclusivement l'oeuvre du Démon du sixième Ciel.
Lettre à Misawa (Minobu, le 23 février 1278 à Misawa)

Le cinquième volume contient le coeur du Sutra du Lotus, car il révèle que la fille du Roi-Dragon a atteint la bodhéité sans changer d'apparence. Devadatta représente l'aspect spirituel de l'Éveil, et la fille du Roi-Dragon, l'aspect physique. Nulle part ailleurs, dans les enseignements donnés par Shakyamuni de son vivant, on ne trouve de principe comparable à celui-là [l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence].
[...] Le chapitre Daibadatta* (XII) enseigne que Devadatta était le maître de Shakyamuni dans une existence passée. Celui qui était autrefois le maître est maintenant le disciple, et celui qui est aujourd'hui le disciple fut le maître. [En méditant sur ce chapitre, moi, Nichiren, j'ai réalisé qu'] il révèle un profond principe du Sutra du Lotus, celui de l'inséparabilité du maître et du disciple [éternellement liés] par le passé comme au présent. Ainsi, le bienveillant Bouddha Shakyamuni est devenu le maître du malfaisant Devadatta, et le sage Manjushri, est devenu le maître de la fille ignorante du Roi-dragon. Nichiren, ne peut pas être inférieur à Manjushri, ou au Bouddha Shakyamuni. Les hommes du Japon sont semblables à Devadatta et les femmes, semblables à la fille du Roi-Dragon. Qu'ils suivent le Sutra du Lotus ou s'y opposent, ils atteindront la bodhéité grâce à lui. Tel est le sens profond du chapitre Devadatta.
La persécution par le sabre et le bâton (Minobu, 20 avril 1279 à Nanjo Tokimitsu)

Mais, alors qu'un arbre, l'eranda, dégage une odeur nauséabonde, le bois de santal est délicatement parfumé. L'existence de Devadatta [qui s'opposa à lui] est directement liée à celle de Shakyamuni. Ainsi, en même temps que le Grand-maître* Saicho* apparut un sage désigné sous le nom de Grand-maître* Kukai*.
Le roi Rinda (Minobu, le 17 août 1279 à Soya Doso, fils de Soya Kyoshin)

Ainsi, Devadatta avait commis trois des cinq forfaits, et Rahula avait observé l'intégralité des 250 Préceptes, mais tous deux devinrent également bouddha.
[...] Il ne sert à rien d'accumuler les actions de grande bonté. Si l'on ne parvient pas à rencontrer le Sutra du Lotus, quelle peut bien être leur utilité  ? Il est également inutile, si l'on a commis des mauvaises actions d'une grande gravité, d'en conserver éternellement des regrets. Car il suffit de pratiquer l'enseignement du Véhicule unique pour marcher sur les traces de Devadatta [et atteindre la bodhéité].
Le trésor d'un enfant dévoué à ses parents (Minobu, été 1280 à Sennichi-ama)


 

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