Le trésor d'un enfant dévoué à ses parents

(Le trésor d'un enfant fidèle à la piété filiale)

Lettres et traités de Nichiren Daishonin. ACEP - vol. 6, p. 323 ; SG* p. 1051.
Gosho Zenshu p. 1318 - Sennichi-ama gohenji; Teihon no. 371, 2:1761

Minobu, été 1280 à Sennichi-ama

Je suis très peiné par les mauvaises nouvelles concernant Ama-Gozen l'épouse de Ko Nyudo. S'il vous plaît, dites-lui que je pense souvent à elle.

J'ai bien reçu vos divers dons, un kan et cinq cents mon de pièces de monnaie, les deux sortes d'algues comestibles, nori et wakame, ainsi que le riz cuit et séché, et je les ai très respectueusement présentés au Sutra du Lotus.

Il est dit dans le Sutra du Lotus : "Parmi tous ceux qui entendront ce Dharma, il n'en est pas un seul qui ne puisse atteindre la bodhéité."(réf.) Ce passage ne s'écrit qu'en dix caractères, mais lire ne serait-ce qu'une seule strophe du Sutra du Lotus équivaut à lire la totalité des enseignements sacrés exposés de son vivant par le Bouddha Shakyamuni. C'est pourquoi le Grand-maître* Zhanlan* écrivit : "Si, en propageant le Sutra du Lotus, on doit en commenter ne serait-ce qu'un passage, il faut le replacer dans l'ensemble des enseignements exposés par le Bouddha tout au long de sa vie, et bien comprendre [l'ordre dans lequel ils ont été exposés] du début jusqu'à la fin."(réf.)

"Début" désigne ici le Sutra Kegon* et "fin", le Sutra du Nirvana. Le Sutra Kegon*, enseigné peu après que le Bouddha fut parvenu à l'Éveil, pour répondre à la demande des grands bodhisattvas Hoe [Sagesse du Dharma] et Kudokurin [Forêt de Mérites] et d'autres, fut exposé, en présence du Bouddha, par un bodhisattva nommé Lune de l'émancipation. Je ne sais sous quelle forme ce sutra peut se trouver en Inde, dans le palais du roi-dragon ou dans le Ciel Tushita mais au Japon, il en existe une version, en soixante volumes, une en quatre-vingts volumes et une en quarante volumes. Quant à l'enseignement de la fin, le Sutra du Nirvana je ne sais pas non plus sous quelle forme il se présente en Inde ou dans le palais du roi-dragon mais dans notre pays, il en existe une version en quarante volumes, une version en trente-six volumes, une version en six volumes et une version en deux volumes.

De plus, il y a les sutras Agama*, Hodo* et Hannya*, au total pas moins de cinq ou sept mille volumes. Mais même si l'on n'a jamais vu ou entendu aucun de ces sutras, lire ne serait-ce qu'un seul mot, ou un seul vers du Sutra du Lotus équivaut à lire tous ces sutras dans leur intégralité.

Cela est comparable aux deux caractères qui composent Gasshi [le nom de l'Inde], ou Nihon [le nom du Japon]. Les deux caractères avec lesquels on écrit "Gasshi" recouvrent les cinq régions de l'Inde, les seize royaumes principaux, les cinq cents royaumes moyens, les dix mille petits royaumes ainsi que d'innombrables contrées aussi petites que des graines de millet éparpillées ; ces deux seuls caractères englobent la totalité des vastes plaines, des hautes montagnes, des plantes, des arbres, des êtres humains aussi bien que des animaux domestiques qui s'y trouvent. Cela pourrait aussi se comparer à un miroir qui, même s'il ne mesure qu'un, deux, trois, quatre ou cinq pouces, reflète néanmoins l'image d'une personne d'une taille d'un ou cinq pieds, ou celle d'une montagne haute de dix, vingt, cent ou mille pieds.

Ce passage du Sutra du Lotus nous affirme donc que, sans la moindre exception, tous ceux qui entendent ce Sutra pourront atteindre la bodhéité.

Chaque être humain dans les neuf mondes-états et les six voies possède une nature différente. Deux personnes, trois personnes, cent ou mille personnes peuvent avoir toutes un visage sensiblement de la même taille, mais on ne trouve pas deux visages exactement semblables. Les esprits sont différents, les visages le sont donc aussi. Les différences de nature entre deux personnes, dix personnes, entre tous les êtres vivants dans les Six voies et les neuf mondes-états sont encore plus grandes  ! Ainsi, certains aiment le spectacle des fleurs de cerisier et d'autres, celui de la lune ; certains préfèrent ce qui est acide, d'autres ce qui est amer ; ce qui est petit plaît aux uns, d'autres aiment mieux ce qui est grand. Il y a, parmi les gens, quantité de goûts différents. Certains sont attirés par le bien, d'autres par le mal. La nature humaine est d'une variété infinie.

Mais si différents que soient les êtres humains les uns des autres, au contact du Sutra du Lotus, ils acquièrent tous le même corps et le même esprit. Cela pourrait se comparer à la diversité des fleuves qui, en se jetant dans le grand océan, acquièrent tous la même saveur salée, ou aux différentes sortes d'oiseaux dont la couleur, à l'approche du Mont Sumeru, se confond dans une même teinte dorée.

Ainsi, Devadatta avait commis trois des cinq forfaits, et Rahula avait observé l'intégralité des 250 Préceptes, mais tous deux devinrent également bouddha. Au roi Myoshogon, attaché à des conceptions erronées, aussi bien qu'à Shariputra dont la compréhension était correcte, il fut prédit en toute impartialité qu'ils atteindraient la bodhéité. Car comme il est dit dans le passage cité précédemment : "Il n'en est pas un seul qui ne puisse atteindre la bodhéité."

Dans le Sutra Amida ainsi que dans d'autres sutras exposés par le Bouddha au cours des quarante et quelques premières années de son enseignement, il est dit que Shariputra acquit un grand mérite en récitant un million de fois le nom du bouddha Amida en l'espace de sept jours (note). Mais puisque ces sutras furent réfutés par la phrase : "Pendant quarante et quelques années le Bouddha n'a pas encore révélé la vérité"(réf.), cette pratique est devenue aussi inutile que de faire bouillir de l'eau pendant sept jours pour la jeter ensuite dans l'océan.

En lisant le Sutra Kammuryoju, dame Vaidehi parvint au stade où l'on comprend qu'il n'y a ni naissance ni mort. Mais puisque ce sutra fut réfuté par l'engagement du Bouddha à "rejeter honnêtement et sincèrement les enseignements provisoires"(réf.), si dame Vaidehi n'adopta pas la foi du Sutra du Lotus, elle revint sans doute au stade de femme ordinaire.

Il ne sert à rien d'accumuler les actions de grande bonté. Si l'on ne parvient pas à rencontrer le Sutra du Lotus, quelle peut bien être leur utilité  ? Il est également inutile, si l'on a commis des mauvaises actions d'une grande gravité, d'en conserver éternellement des regrets. Car il suffit de pratiquer l'enseignement du Véhicule unique pour marcher sur les traces de Devadatta [et atteindre la bodhéité]. Tout cela est possible parce que le passage du Sutra : "il n'en est pas un seul qui ne puisse atteindre la bodhéité" n'est pas mensonger.

Certains se demandent peut-être où se trouve désormais l'esprit du défunt Abutsu-bo. Mais en cherchant le reflet de son image dans le clair miroir du Sutra du Lotus, moi, Nichiren, je le vois dans l'Assemblée du Pic du Vautour, assis et tourné vers l'est (note), à l'intérieur de la Tour aux Trésors du bouddha Taho.

Si cela était faux, ce n'est pas moi qui serais coupable d'erreur. Ce sont plutôt la langue du Bouddha Shakyamuni qui déclara  : "L'Honoré du monde expose depuis longtemps le Dharma et doit maintenant révéler la vérité"(réf.), et la langue du bouddha Taho qui déclara  : "Excellent, excellent, Bouddha, Shakyamuni  ! Ce Sutra du Lotus, vous l'avez parfaitement exposé"(réf.), ainsi que la langue des multiples bouddhas assis côte à côte dans quatre cents milliards nayuta de pays, aussi serrés que des tiges de chanvre ou des pousses de riz, des étoiles ou des tiges de bambou, alignées l'une contre l'autre et qui, tous sans exception, tirèrent leur langue jusqu'au Séjour de Brahma. Toutes ces langues [si c'était faux] pourriraient instantanément, comme le corps de baleines mortes ou un amas de sardines en décomposition. Tous les bouddhas des mondes des dix directions seraient coupables du crime d'avoir proféré de grands mensonges ; la Terre pure de la lumière éternellement paisible, recouverte d'or et de lapis-lazuli, s'ouvrirait soudain sous leurs pieds et tous ces bouddhas, à l'instar de Devadatta, seraient directement précipités dans la grande citadelle de l'enfer avici. Ou, comme il arriva à la nonne Horenko ; des flammes furieuses jailliraient de leur corps, en rétribution des grands mensonges qu'ils auraient prononcés, et les fleurs du jardin du monde du Trésor du lotus, Terre de la véritable récompense (note), en un instant ne deviendraient plus qu'un tas de cendres. Comment de telles choses seraient-elles possibles  ?

Si le seul défunt Abutsu-bo ne pouvait accéder à la Terre pure de la lumière paisible, tous ces bouddhas seraient condamnés à subir de très grandes souffrances. Toute autre considération est vaine. Réfléchissez-y avec bon sens. C'est ainsi que vous pourrez savoir si les paroles du Bouddha sont véridiques ou mensongères.

On pourrait comparer l'homme à un pilier et la femme à une poutre ; l'homme aux jambes, et la femme au tronc d'une personne ; ou encore, l'homme aux ailes, et la femme au corps d'un oiseau. Si les ailes se séparent du corps, comment l'oiseau pourrait-il voler  ? Si le pilier s'effondre, comment la poutre pourrait-elle ne pas s'écrouler sur le sol ?

Un foyer sans mari est comme une personne sans âme. A qui pouvez-vous parler de ce qui vous préoccupe, et à qui offrirez-vous de bons plats  ? Un jour ou deux de séparation entre époux suffisent à leur faire ressentir la solitude. Or vous avez été séparée de votre mari le 20e jour du 3e mois de l'année dernière, et, tout au long de l'année écoulée, il aurait été vain d'espérer son retour. Nous sommes déjà dans le 7e mois de l'année. Même s'il ne lui est pas possible de revenir en personne, pourquoi ne peut-il pas au moins vous donner de ses nouvelles ?

Les fleurs de cerisier se sont éparpillées, mais d'autres sont revenues fleurir à leur place. Les fruits sont tombés, mais il s'en est reformé de nouveaux dans les arbres. La brise du printemps est toujours la même, et le spectacle de l'automne est semblable à celui de l'année dernière. Pourquoi cela seul a-t-il changé  ? Pourquoi les disparus ne reviendront-ils jamais plus ?

La lune se couche mais, le lendemain, se relève. Les nuages se dissipent mais pour se reformer de nouveau. Même le ciel et la terre partagent avec vous ce regret : votre mari est parti pour ne plus revenir. Hâtez-vous  ! Avec le Sutra du Lotus pour guide et pour provisions de route, partez vers la Terre pure du Pic du Vautour où vous pourrez le retrouver.

Un passage de sutra décrit les enfants comme les ennemis de leurs parents. "Les gens commettent en ce monde de nombreuses fautes à cause de leurs enfants"(réf.), est-il écrit. Chez des oiseaux comme le faucon ou l'aigle, les parents ont beau élever leurs petits avec bienveillance, leur progéniture, en retour, les mange. Et le hibou, une fois sorti de l'oeuf, ne manque jamais de dévorer sa mère. Voilà ce qui s'observe au niveau inférieur du monde animal.

Cela se voit aussi chez les êtres humains. Le roi Virudhaka arracha le trône à son père qu'il haïssait, et le roi Ajatashatru assassina le sien. An Lushan tua sa mère nourricière, et An Zhingsi tua son père An Lushan. An Zhingsi fut tué par Shi-Shi-ming [qu'il avait traité comme son fils] et Shi-Shi-ming, à son tour, fut tué par son propre fils, Shi-Tao-yi. Il y a là quelques raisons de considérer les enfants comme des ennemis.

Le moine Sunakshatra était un fils du Maître du Dharma, le Bouddha Shakyamuni. Mais il conspira avec un maître non bouddhique appelé Nirgrantha Jnataputra, et tenta plusieurs fois de tuer le Bouddha, son père. Mais un autre sutra décrit les enfants comme un trésor. On y lit  : "Par leur pratique, fils et filles font jaillir une grande clarté qui illumine l'enfer [dont ils sont prisonniers] et éveille le désir de croire chez leur parents." Même si ce n'était pas un enseignement du Bouddha, c'est un fait que l'on peut observer de ses propres yeux.

Il y eut autrefois en Inde le souverain d'un pays appelé Parthia. La passion de ce roi pour le dressage des chevaux était si grande qu'on le disait capable non seulement de faire d'un cheval médiocre un fin coursier, mais encore de changer un boeuf en cheval. Pour finir, il était même parvenu à transformer des êtres humains en chevaux et à les prendre pour monture. Les habitants de son propre royaume accueillirent ce dernier exploit avec une telle horreur qu'il résolut de ne plus transformer en cheval que des étrangers. Quand, un jour, un marchand itinérant arriva de l'étranger dans son royaume, il lui donna donc à boire une décoction de feuilles qui le transforma en cheval, et le fit attacher dans ses écuries.

Déjà, en temps normal, le marchand avait la nostalgie de son pays natal et il lui tardait de retrouver sa femme et son fils. Ce sort lui était donc particulièrement insupportable. Mais le roi ne le libérant pas, il ne pouvait rentrer chez lui. Et même si cela avait été possible, qu'aurait-il fait sous cette nouvelle apparence  ? Il ne faisait que désespérer de son sort, du matin au soir.

Cet homme avait un fils unique qui, voyant que son père ne rentrait pas à la date prévue, se demanda s'il n' avait pas été tué ou si, peut-être, il n'était pas tombé malade. Estimant qu'il était du devoir d'un fils de découvrir ce qu'il était advenu de son père, il décida de partir à sa recherche. En vain sa mère se lamenta-t-elle en disant : "Mon mari est déjà parti à l'étranger dans un pays dont il n'est toujours pas revenu. Et voilà maintenant que mon fils unique m'abandonne à son tour et me laisse seule. Que vais-je devenir  ? " Malgré cela le fils, très inquiet du sort de son père, se mit en route pour Parthia.

A son arrivée, il prit pension pour la nuit chez un habitant. Son hôte lui dit : "Quelle tristesse  ! Vous êtes encore si jeune  ! Votre visage et votre allure sont d'une telle beauté  ! Moi aussi, j'ai eu un fils autrefois, mais il est parti à l'étranger. Peut-être est-il mort... J'ignore ce qu'il est devenu. Quand je pense à lui, j'ose à peine vous regarder. Car j'ai quelque raison de vous parler ainsi. Ce pays est frappé d'un grand malheur. Notre roi est possédé d'une passion si extraordinaire pour les chevaux qu'il n'hésite pas à utiliser une plante dotée de propriétés bien étranges. L'homme qui mange l'une de ses feuilles fines se change en cheval. Et le cheval qui mange l'une de ses feuilles larges se change en homme. Récemment, un marchand est arrivé de l'étranger. Le roi lui a fait manger une feuille fine, l'a transformé en cheval, et le garde au secret dans la première des écuries royales."

En entendant cela, le fils pensa immédiatement que c'était son père qui avait été ainsi métamorphosé, et il demandai : "De quelle couleur est le pelage de ce cheval  ? "

L'hôte lui répondit : "C'est un cheval bai avec des taches blanches sur l'encolure."

Fort de ce qu'il avait appris, le fils parvint à s'introduire dans le palais royal et déroba une des larges feuilles de la plante dotée du pouvoir étrange. Il la donna à manger au cheval sous la forme duquel son père était prisonnier et, se transformant de nouveau, ce dernier retrouva forme humaine. Le roi l'apprit et s'en émerveilla. Il rendit son père au fils qui offrait un si bel exemple de piété filiale, et résolut dès lors de ne plus jamais opérer de telles métamorphoses. (réf.)

Qui d'autre qu'un fils aurait pu faire pareil voyage pour retrouver son père  ? Le vénérable Maudgalyayana libéra sa mère de l'enfer des esprits faméliques*, et Jozo et Jogen persuadèrent leur père de rejeter ses croyance erronées. Voilà l'exemple de bons enfants, qui furent un trésor pour leurs parents.

Le défunt Abutsu-bo était l'habitant d'une île sauvage de la mer du Nord, au Japon. Mais craignant pour sa vie future, il se fit moine et pria pour son bonheur dans la vie prochaine. En me rencontrant, moi, Nichiren, exilé [sur l'île de Sado], il adopta la pratique du Sutra du Lotus et, au printemps dernier, il est devenu bouddha. Après avoir rencontré le Dharma bouddhique, le renard du Mont Shita (note) n'éprouva plus aucun goût pour la vie et souhaita mourir. Il renaquit par la suite sous la forme du dieu Taishaku. De même, Abutsu Shonin se lassa de vivre en cette époque impure et ainsi devint bouddha.

Son fils, Tokuro Moritsuna, a suivi les traces de son père. Il est devenu un pratiquant sincère du Sutra du Lotus. L'année dernière, le 2e jour du 7e mois, je l'ai vu arriver ici, au Mont Minobu, à Hakiri, dans la province de Kai. Il avait parcouru mille ri (note) par-delà mers et montagnes. Il portait les cendres de son père attachées autour du cou et les a déposées dans la salle consacrée à la pratique du Sutra du Lotus. Cette année encore, le 1er jour du 7e mois, il est revenu au Mont Minobu pour s'incliner sur la tombe de son père bienveillant. Indubitablement, il n'y a pas de plus grand trésor qu'un enfant, pas de plus grand trésor qu'un enfant !

Namu Myoho Renge Kyo,
Namu Myoho Renge Kyo.

Nichiren.

Le 2e jour du 7e mois.

Post-scriptum. Je vous envoie une robe de moine de soie teinte. S'il vous plaît, transmettez ce qui suit à Bungo-bo. Cet enseignement [du Sutra du Lotus] se répand déjà partout au Japon. Bungo-bo devrait entreprendre de le propager dans la région d'Hokuriku, mais cela lui sera impossible s'il n'a pas suffisamment étudié. Dites-lui de venir ici sans tarder avant le 15e jour du 9e mois.

S'il vous plaît, faites-moi parvenir les divers textes bouddhiques dès que possible par l'intermédiaire de Tamba-bo comme vous l'avez fait pour le journal. Et, comme je vous l'ai demandé précédemment, dites à Yamabushi-bo de venir me retrouver ici. Je suis très heureux d'apprendre que vous l'avez traité avec tant de bonté.

ARRIERE-PLAN - Nichiren Daishonin envoya ce gosho au cours de l'été 1280 à sa disciple Sennichi-ama sur l'île de Sado. Le mari de Sennichi-ama, Abutsu-bo Nittoku, était décédé l'année précédente, et dans cette lettre Nichiren Daishonin lui exprime son profond soutien devant cette perte, ainsi que sa conviction procure des bienfaits illimités que la pratique du Sutra du Lotus.
A l'origine fervent adepte du Nembutsu, le défunt Abutsu-bo avait été parmi les premiers convertis sur l'île de Sado. Selon la tradition, peu de temps après l'arrivée en exil de Nichiren Daishonin il s'était rendu à Tsukahara où il résidait dans l'intention de le contredire ouvertement dans un débat, mais c'est finalement lui et sa femme Sennichi-ama qui s'étaient convertis aux enseignements de Nichiren Daishonin. Ce couple âgé lui procura nourriture et moyens de subsistance, s'efforçant de le protéger au cours de son séjour à Sado, au risque d'encourir la réprobation des autorités.
Lorsque Nichiren Daishonin, gracié, fut rentré d'exil et se fut retiré au Mont Minobu, Abutsu-bo, en dépit de son âge avancé, fit trois fois le voyage pour lui rendre visite. On rapporte qu'il mourut le 21e jour du 3e mois de 1279, à l'âge de 91 ans. Plus tard dans l'année, son fils Tokuro Moritsuna fit un pèlerinage à Minobu pour y déposer les cendres d'Abutsu-bo. Sennichi-ama et Tokuro continuèrent à pratiquer les enseignements de Nichiren Daishonin à Sado.
Sennichi-ama s'inquiétait de privations que devait subir Nichiren Daishonin à Minobu, et l'année suivante, elle lui envoya Tokuro avec diverses offrandes. Ce dernier parvint à Minobu le 1er jour du 7e mois de 1280. C'est à cette occasion que Nichiren Daishonin par reconnaissance pour ses offrandes sincères envoya cette lettre à Sennichi-ama par l'intermédiaire de son fils. (Commentaire ACEP)

En anglais : The Treasure of a Filial Child

- http : //www.sgilibrary.org/view.php?page=1041&m=1&q=Filial%20Child
- commentaires : http : //nichiren.info/gosho/bk_TreasureFilialChild.htm

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