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Nagarjuna

Dans son Ojo Ron Chu, le moine Tanluan déclare : "En étudiant le Jujubibasha Ron de Nagarjuna, j'ai lu : ‘Il y a deux voies par lesquelles le bodhisattva peut atteindre l'état d'où l'on ne peut régresser. L'une est la Voie difficile à pratiquer, l'autre la Voie facile à pratiquer.’ La Voie difficile à pratiquer correspond à la Voie sacrée tandis que la Voie facile à pratiquer est la voie de la Terre pure.
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu, juillet 1260)

Le bodhisattva Nagarjuna dit  : "Fiez-vous aux traités qui sont fidèles au sutra  ; ne vous fiez pas aux traités qui déforment le sutra."(réf.) Une signification possible de ce passage est que, parmi les divers sutras, il faut rejeter les enseignements provisoires énoncés avant le Sutra du Lotus, et accorder sa foi à ce Sutra. Ainsi, les sutras aussi bien que les traités rendent parfaitement clair qu'il faut rejeter tout sutra autre que le Sutra du Lotus.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265 ? à un samouraï ? )

Le bodhisattva Nagarjuna dit dans son Daichido Ron* : "[Le Sutra du Lotus] est comme un grand médecin qui change le poison en élixir." Cette citation se trouve dans un passage du Daichido Ron* qui commente les vertus inhérentes au caractère Myo du Sutra du Lotus. Le Grand-maître* Zhanlan* commente de la manière suivante : "Parce qu'il peut guérir ce que l'on croit incurable, on l'appelle mystique (myo)."(réf.)
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

J'ai ici un exemplaire d'un ouvrage en un volume intitulé Bodaishin Ron, que l'on dit écrit par le bodhisattva Nagarjuna. On y lit : "Seuls les enseignements du Shingon permettent d'atteindre la bodhéité sans changer d'apparence. C'est pourquoi le Shingon enseigne la manière d'accéder au samadhi*. Ce principe fait défaut à tous les autres sutras et n'est mentionné nulle part ailleurs." Comme cette affirmation éveillait mes doutes, j'ai fait des recherches dans les sutras. J'ai découvert que même si l'on trouve [dans les sutras du Shingon] les termes "atteindre la bodheité sans changer d'apparence" (sokushin jobutsu) aucun exemple de personne y étant parvenue n'en apportait la preuve. Et même si c'était le cas, puisque ce principe est également enseigné dans le Sutra du Lotus, il n'est pas juste de dire "ce principe fait défaut à tous les autres sutras et n'est nulle part ailleurs mentionné". C'est une grossière erreur. En réalité, ce traité n'est pas l'oeuvre de Nagarjuna. Je reviendrai sur ce point en une autre occasion. Pourtant, même si c'était l'oeuvre du bodhisattva Nagarjuna, une erreur reste une erreur. Dans le Daichido Ron* , Nagarjuna établit une distinction de grande importance parmi les enseignements exposés de son vivant par Shakyamuni lorsqu'il écrit : "Les sutras Hannya* ne sont pas des enseignements ésotériques, parce qu'ils ne mentionnent pas la possibilité d'atteindre la bodhéité pour les personnes des deux véhicules. Le Sutra du Lotus est l'enseignement esotérique, car il enseigne ce principe." On y lit aussi : "Les sutras qui enseignent qu'il est possible pour les personnes des deux véhicules d'atteindre la bodhéité sont des enseignements ésotériques, et ceux qui ne l'enseignent pas sont des enseignements exotériques." Si l'on croit véridique le passage du Bodaishin Ron, il contredit le Daichido Ron* de Nagarjuna et, d'un point de vue plus général encore, il s'oppose à la seule grande raison (note) de la venue de tous les bouddhas en ce monde. Nagarjuna, Vasubandhu et d'autres sont tous apparus en ce monde pour propager l'enseignement du Bouddha Shakyamuni. Nagarjuna fut l'un des 24 successeurs du Bouddha. Aurait-il pu réellement être l'auteur d'une étation aussi erronée ?
Réponse à Hoshina Goro Taro (5 décembre 1267 à Hoshina)

En Inde, après la disparition du Bouddha, le bodhisattva Nagarjuna fut celui qui comprit véritablement le rapport entre le Sutra du Lotus et les autres sutras ; et la première personne à l'appréhender correctement en Chine fut le Grand-maître* sage Zhiyi*.
La lettre de Teradomari (Teradomari, le 22 octobre 1271, à Toki Jonin)

Les vingt-quatre successeurs furent tous envoyés par le Bouddha, qui avait prédit leur venue. Parmi eux, le quinzième, le bodhisattva Kanadeva*, fut tué par un brahmane et le vingt-quatrième, icchantika*, fut décapité par le roi Dammira. Buddhamitra et le bodhisattva Nagarjuna furent en butte, eux aussi, à de nombreuses persécutions, alors que d'autres, protégés par des rois dévots, purent propager le bouddhisme sans être inquiétés.
L'Allègement de la Rétribution Karmique (octobre 1271, à Ota Saemon)

Au cours des plus de 2200 ans écoulés depuis la disparition du Bouddha, dans toute l'Inde, la Chine, le Japon et le monde entier [comme le Grand-maître* Zhiyi* l'a déclaré]  : "Vasubandhu et Nagarjuna avaient clairement perçu la vérité dans leur coeur, mais ils ne l'enseignèrent pas. A sa place, ils exposèrent les enseignements du Mahayana provisoire*, qui étaient adaptés à leur époque."(réf.)
L'aspiration à la Terre de Bouddha (Sado, le 23 novembre 1271 à Toki Jonin)

Le Sutra du Lotus contient deux principes importants (note), dont les écoles Kusha, Jojitsu, Ritsu, Hosso et Sanron ne connaissent rien, pas même le nom. Par contre, les écoles Kegon et Shingon se sont sournoisement emparées de ces principes pour en faire le coeur de leurs propres enseignements. Le principe d'ichinen sanzen ne se trouve que dans l'enseignement essentiel* du Sutra du Lotus, caché dans les profondeurs du chapitre Juryo* (XVI). Les bodhisattvas Nagarjuna et Vasubandhu en avaient connaissance mais ne le révélèrent pas. Seul le Grand-maître Zhiyi l'adopta et le conserva sans cesse à l'esprit.
[...] Parmi les autres exemples [de prédictions réalisées], on trouve dans le Sutra Fuhozo ces paroles de l'Honoré du monde : "Cent ans après mon trépas apparaîtra le grand souverain Ashoka." (note) Dans le Sutra Maya, il est dit : "Six cents ans après mon trépas apparaîtra, dans le Sud de l'Inde, le bodhisattva Nagarjuna." Et dans le Sutra Daihi : "Soixante ans après mon trépas, Madhyantika s'établira dans le Palais des nagas."* Toutes ces prédictions se sont révélées exactes. D'ailleurs, dans le cas contraire, qui aurait eu foi dans les sutras bouddhiques ?
[...] Au coeur de son Daichido Ron* en mille fascicules (note), le bodhisattva Nagarjuna écrit : "Sad signifie six." Nagarjuna fut le treizième successeur* du Bouddha. Diverses écoles, parmi lesquelles Shingon et Kegon, le considèrent comme leur fondateur, un grand sage parvenu à la cinquante et unième étape de la pratique de bodhisattva dont la véritable identité était celle de l'Ainsi-Venu Houn Jizaio* .
[...] Dans son Jujubibasha Ron, le bodhisattva Nagarjuna dit  : "Ne vous appuyez pas sur les traités qui obscurcissent les sutras ; ne prenez en considération que ceux qui les suivent sans les altérer."
[...] 2 Pour juger des mérites respectifs des enseignements du Bouddha, nul n'a besoin de traverser les mers pour aller dans la lointaine Chine, de voyager pendant trois ans jusqu'au Pic du Vautour, de visiter le palais du Roi-dragon comme le fit Nagarjuna, de rencontrer le bodhisattva Maitreya à l'instar d'Asanga, ou d'être présent aux deux lieux et trois assemblées [où Shakyamuni enseigna le Sutra du Lotus.]
[...] 2 On rapporte ces paroles du Bouddha dans le Sutra Fuhozo : "Après ma disparition, pendant les mille ans de la période du Dharma correct, vingt-quatre personnes apparaîtront successivement qui propageront le Dharma correct telle que je l'ai enseignée." Nous ne parlerons pas de Mahakashyapa et d'Ananda [qui étaient des contemporains du Bouddha]. Mais cent ans plus tard, il y eut le moine Parshva, six cents ans plus tard, Ashvaghosha, et sept cents ans plus tard, le bodhisattva Nagarjuna, ainsi que d'autres, tous apparurent, exactement comme cela avait été prédit.
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Le Grand-maître* Zhiyi* commente : "En leur coeur, Vasubandhu et Nagarjuna perçurent clairement la vérité mais ne l'enseignèrent pas ; au lieu de cela, ils exposèrent les enseignements du Mahayana provisoire*, qui convenaient à leur époque. [...] Dans leur coeur, Vasubandhu, Nagarjuna, Ashvaghosha, Sthiramati et d'autres lettrés bouddhistes connaissaient le principe d'ichinen sanzen mais ils ne le révélèrent pas aux autres parce que le temps de l'exposer n'était pas encore venu.
[...] Question - Et que dire de Nagarjuna et de Vasubandhu ? Réponse - Ces sages savaient mais ils ne dirent rien. Ils exposèrent une partie de l'enseignement théorique*, mais ils n'abordèrent ni l'enseignement essentiel* ni la doctrine de la bodhéité originelle du Bouddha qu'il contient. Peut-être l'esprit des gens de leur époque était-il capable de recevoir un tel enseignement, mais le temps n'était pas mûr pour l'exposer. Ou peut-être, ni les capacités des gens ni le temps n'étaient propices.
[...] Il est dit dans le Sutra Muryogi : "[Si vous adhérez à ce sutra, ] vous obtiendrez naturellement les bienfaits des six paramitas sans avoir à les pratiquer." Le chapitre Hoben* (II) du Sutra du Lotus dit : "Ils désirent suivre la voie de la réalisation parfaite." Le Sutra du Nirvana dit : "Sad (note) représente la réalisation parfaite." Le bodhisattva Nagarjuna commente : "Sad signifie six." Le Daijo Shiron Gengi Ki indique : "Sad désigne six. En Inde, le chiffre six symbolise la réalisation parfaite."
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Le Grand-maître* Saicho* a dit : "Les périodes du Dharma correct et du Dharma formel sont presque terminées, et celle des Derniers jours du Dharma est proche."(réf.) Ces mots indiquent son grand désir de vivre au commencement de l'époque des Derniers jours du Dharma. Lorsque l'on compare les bienfaits de vivre aux trois époques différentes, il est clair que les miens dépassent non seulement ceux de Nagarjuna et de Vasubandhu, mais aussi ceux de Zhiyi* et de Saicho*.
Sur les prédictions du Bouddha (Sado, 11 mai 1273 aux croyants)

Je fus bien près d'être décapité à Tatsunokuchi, je fus blessé au front à Komatsubara, et constamment calomnié. Mes disciples ont également été exilés et jetés en prison, tandis que les croyants laïcs qui me suivent ont été expulsés et leurs biens confisqués. Comment les persécutions endurées par Nagarjuna, Zhiyi* ou Saicho* pourraient-elles être comparables  ?
La Pratique telle que le Bouddha l'Enseigne (mai 1273 à plusieurs de ses disciples)

L'enseignement du chapitre Juryo* (XVI) revêt pour moi, Nichiren, une signification particulière. Zhiyi* et Saicho* le comprirent presque entièrement mais ne le révélèrent pas explicitement, et c'est également vrai de Nagarjuna et Vasubandhu.
[...] Pour propager cescinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo, il faut être prêt à donner sa vie. "N'ayant à l'esprit qu'un seul désir, celui de voir le Bouddha" implique aussi voir le Bouddha dans son propre coeur, penser uniquement à voir le Bouddha, et réaliser que voir son propre coeur équivaut à voir le Bouddha. J'ai atteint la bodhéité, les Trois Corps en vivant cette phrase. En enseignant cela, je dépasse sans doute Zhiyi* et Saicho*, Nagarjuna et Mahakashyapa.
Lettre à Gijo-bo (Sado, mai 1273, à Gijo-bo)

Dans la lignée des successeurs de Shakyamuni, le vingtième, le bodhisattva Aryadeva, fut tué [par un non bouddhiste], et le vingt-cinquième, le vénérable Aryasimha, fut décapité. Le huitième successeur Buddhamitra, et le treizième, le bodhisattva Nagarjuna, brandirent un drapeau rouge à l'entrée du palais royal [dans l'espoir d'attirer l'attention du souverain], le premier pendant douze ans et le second pendant sept ans.
[...] Deux mille deux cent vingt-deux ans se sont maintenant écoulés depuis la mort du Bouddha. Pendant les mille ans de l'époque du Dharma correct, Nagarjuna, Vasubandhu et d'autres, en tant qu'envoyés du Bouddha, ont propagé le Dharma. Mais ils n'ont enseigné que le Hinayana et le Mahayana provisoire*, jamais le Mahayana définitif*.
Réponse au seigneur Hakiri Saburo (Sado, 3 août 1273 à Hakiri Sanenaga)

L'interprétation de Huisi est la même que celle de Zhiyi*. Les sutras n'établissent pas de façon tout à fait claire que les deux interprétations sont possibles, autrement dit que l'on peut considérer le lotus à la fois comme une essence réelle et comme une image. Mais Huisi et Zhiyi* ont pu distinguer ces deux aspects en s'appuyant sur les traités de Vasubandhu et de Nagarjuna.
[...] On lit encore, dans le Daichido Ron* du bodhisattva Nagarjuna  : "Le lotus représente à la fois le Dharma lui-même et une métaphore pour l'exprimer." Pour expliquer ces passages des traités de Vasubandhu et de Nagarjuna, le Grand-maître* Saicho* écrivit : "Le Hokke Ron donne deux explications à l'emploi du lotus dans Myoho Renge Kyo. Il ne dit pas que le mot désignant un lotus ordinaire a deux sens différents.
L'ainsité du Dharma Merveilleux (Sado, 1273 ? à Sairen-bo)

Nagarjuna et Vasubandhu furent tous deux des Maîtres, auteurs de mille ouvrages. Cependant, ils n'exposèrent que les enseignements du Mahayana provisoire*.
[...] Les maîtres Nagarjuna et Vasubandhu appréhendèrent intérieurement le sens du Sutra du Lotus mais ne le révélèrent pas explicitement. Même les quatre rangs de saints de l'époque du Dharma correct sont inférieurs à Zhiyi* et Saicho* pour ce qui est de la propagation de l'enseignement du Sutra du Lotus tel qu'il est exposé dans le Sutra.
Le pratiquant du Sutra du Lotus rencontrera des persécutions (Sado, 14 janvier 1274 à Toki Jonin, Shijo Kingo, Kawanobe et Yamato Ajari)

Question. — Quelles sont les lois ésotériques qu'au cours de plus de deux mille ans qui se sont écoulés depuis la mort de l'Ainsi-Venu, Nagarjuna, Vasubandhu, Zhiyi, Saicho, ont laissées de côté ? Réponse. — L'objet fondamental de la vénération (Gohonzon), l'estrade d'ordination (Kaidan) (note) et les cinq caractères du Titre (Daimoku), qui relèvent de la doctrine de l'état originel (honnu).
Traité sur l'essentiel du Lotus (Minobu, le 29 juin 1274, à Toki Jonin)

Le bodhisattva Nagarjuna écrivit : "Le Sutra du Lotus est comme un grand médecin qui change le poison en remède."
Enfer et bodhéité (Minobu, le 11 juillet 1274 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Rien n'est plus concluant que la preuve actuelle. Voyez l'horrible mort de Shubhakarasimha* et de Yixing, et les conditions dans lesquelles sont morts Kukai* et Ennin*. Auraient-ils pu mourir ainsi s'ils avaient été des pratiquants du Dharma correct  ? Comment comprenez-vous le Sutra Kambutsu Sokai et d'autres sutras, ou le traité de Nagarjuna  ? (note)
[...] Les adeptes des autres écoles essaieront peut-être de vous contredire en citant le passage du Daichido Ron* dans lequel il est dit : "Ceux qui dénigrent l'enseignement des autres par attachement au leur, même s'ils observent les préceptes, ne pourront manquer de tomber dans les voies mauvaises." Demandez-leur alors s'ils savent dans quel but cette phrase fut écrite [dans le Daichido Ron* de Nagarjuna]  ? Nagarjuna aurait-il pu ignorer la gravité du crime de calomnier l'enseignement définitif (jikkyo) par attachement à des enseignements provisoires, alors qu'il déclara : "Les autres sutras ne sont pas des enseignements implicites. Seul le Sutra du Lotus est implicite". Il affirma aussi que le Sutra du Lotus était le seul à planter la graine de la bodhéité, le comparant à un grand médecin. Se pourrait-il que, par la suite, il soit revenu sur cette affirmation en disant : "Ceux qui dénigrent l'enseignement des autres par attachement au leur, même s'ils observent les préceptes, ne pourront manquer de tomber dans les voies mauvaises"  ? Dans ce cas, il aurait totalement contredit les paroles mêmes du Bouddha puisqu'on lit dans le Sutra du Lotus  : "En rejetant sincèrement les enseignements provisoires, " (réf.) et... "N'acceptez jamais même une seule phrase des autres sutras."(réf.) C'est difficilement concevable. Dites-leur  : "Nagarjuna fut un grand bodhisattva dont le Bouddha avait prédit l'apparition dans le monde, et un maître dans la lignée directe des successeurs de Shakyamuni. N'aurait-il pas plutôt écrit cette phrase en prévoyant l'apparition de [moines tels que] Kukai* et Tanluan qui calomnieraient le Sutra du Lotus, l'enseignement qui convient à notre époque des Derniers jours du Dharma ? [Reprochez-leur plutôt de ne pas connaître le sens des passages qu'ils citent.]
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274 ? à Sammi-bo)

Vasubandhu, Nagarjuna voyaient clairement à l’intérieur d’eux-mêmes”. Le Grand-maître* Zhiyi* disait  : “la dernière période de cinq cents ans sera largement humectée par la voie merveilleuse”. (réf.) Le Grand-maître* Saicho* disait  : “Les période du Dharma correct et du Dharma formel sont déjà passées et terminées. La fin du Dharma est extrêmement proche. C’est véritablement le temps, à présent, de la prédisposition au Véhicule unique de la Fleur du Dharma. Comment peut-on le savoir  ? Le chapitre Pratiques paisibles indique  : "Dans l’ère finale, lorsque le Dharma disparaîtra…"(réf.)
Réponse à Dame Myoichi (Minobu, mai 1275 à Myoichi)

Honen, au Japon, donne l'interprétation suivante. Selon lui, le Sutra du Lotus, le Sutra Kegon*, le Sutra Vairocana* et divers autres sutras du Hinayana, ainsi que les enseignements des écoles Tendai, Shingon et Ritsu qui se sont répandus au Japon aujourd'hui, représentent le Dharma pur des deux mille ans des périodes du Dharma correct et du Dharma formel mentionnés dans le Sutra Daijuku. Mais, dès que le monde sera entré dans l'époque des Derniers jours du Dharma, ces enseignements perdront toute validité. Même si certains continuent à les pratiquer, aucun d'eux ne parviendra à échapper aux souffrances de la vie et de la mort. [C'est pourquoi Nagarjuna, dans] le Jujubibasha Ron et le moine Tan-luan appellent ces enseignements : "la voie de la pratique difficile" ; Daochuo déclare que pas une seule personne ne peut parvenir à l'Éveil grâce à eux.
[...] Il vaut mieux être un lépreux qui récite Namu Myoho Renge Kyo que le Grand-patriarche de l'école Tendai  ! Comme l'empereur Liang Wu Di (502 - 557) en prit l'engagement solennel (note) : "Je préférerais être Devadatta et tomber dans l'enfer avici que le sage non bouddhiste Udraka Ramaputra." Question : Les maîtres Nagarjuna et Vasubandhu ont-ils fait allusion à cela ? Réponse : Nagarjuna et Vasubandhu savaient cela dans leur coeur mais ils ne l'ont pas exprimé par les mots. Question : Pourquoi ne l'ont-ils pas fait ? Réponse : Pour de nombreuses raisons. D'une part, les gens à leur époque n'avaient pas la capacité de le comprendre. D'autre part, le temps n'était pas propice. En troisième lieu, ils étaient des bodhisattvas des enseignements théoriques, et par conséquent la transmission ne leur avait pas été confiée.
[...] Dans la seconde partie de l'époque le Dharma correct, de six cents ans jusqu'à mille ans après la disparition de Shakyamuni, apparurent des personnes telles qu'Ashvaghosha, Kapimala, Nagarjuna, Aryadeva, Rahulata, Samghanandi, Samghayashas, Kumarata, Jayata, Vasubandhu, Manorhita, Haklena et Aryasimha. Il y eut là plus de dix maîtres qui commencèrent par étudier les enseignements non bouddhiques, étudièrent ensuite en profondeur les sutras du Hinayana, et, pour finir, se tournèrent vers les sutras du Mahayana et les utilisèrent pour réfuter et détruire les principes des sutras du Hinayana.
[...] Par conséquent si nous voulons comparer leurs mérites, nous pouvons dire que le Grand-maître* Saicho*, par l'ampleur de la tâche qu'il accomplit, surpassa Nagarjuna et Vasubandhu, et fut plus sage encore que Zhiyi* et Zhanlan*. S'il en est ainsi, comment, à notre époque au Japon, les moines des temples To-ji, Onjo-ji ou des sept grands temples et les adeptes des huit écoles et du Shingon, Zen ou Ritsu, peuvent-ils transgresser les préceptes parfaits du Grand-maître* Saicho*  ?
[...] Question : Est-ce à dire que Nagarjuna, Vasubandhu et d'autres n'ont pas enseigné les véritables principes du Sutra du Lotus ?Réponse : C'est exact. Ils ne l'ont pas fait. Question : Quel enseignement ont-ils donc propagé ? Réponse : Ils ont enseigné les sutras du Mahayana provisoire*, divers enseignements ésotériques comme exotériques, tels que les sutras Kegon*, Hodo*, Hannya*, et Vairocana*, mais ils n'ont pas exposé les principes du Sutra du Lotus. Question : Sur quelles preuves vous appuyez-vous ?Réponse : Les traités écrits par le bodhisattva Nagarjuna comportent près de trois cent mille vers, mais tous n'ont pas été transmis en Chine et au Japon. Il est donc difficile de comprendre la vraie nature de son enseignement. Toutefois, en étudiant les ouvrages parvenus en Chine, comme le Jujubibasha Ron, le Chu Ron* et le Daichido Ron* , on peut penser que les traités restés en Inde sont sensiblement identiques. Question : Ne pourrait-il y avoir, parmi les commentaires restés en Inde, certains traités supérieurs à ceux qui furent transmis à l'extérieur, en Chine ? Réponse : En ce qui concerne le bodhisattva Nagarjuna, je n'ai pas besoin d'exprimer mon opinion personnelle. Car le Bouddha lui-même a prédit que, après sa disparition, un bodhisattva du nom de Nagarjuna apparaîtrait dans le sud de l'Inde et que l'essentiel de ses enseignements se trouverait dans un traité intitulé Chu Ron*. (note) Telle fut la prédiction du Bouddha. Et nous constatons que par la suite, soixante-dix maîtres poursuivirent la lignée de Nagarjuna, tous des Maîtres de doctrine*.
[...] Zhiyi* écrivit : "Il est vain de comparer le Chu Ron* avec les enseignements du Sutra du Lotus."(réf.) Et ailleurs encore : "Vasubandhu et Nagarjuna perçurent clairement la vérité dans leur coeur mais ne l'enseignèrent pas. Exposant plutôt les enseignements du Mahayana provisoire*, ils agirent en fonction du temps."(réf.) Zhanlan* fit remarquer  : "Pour réfuter les conceptions erronées et pour établir la vérité le Chu Ron* n'est en rien comparable au Sutra du Lotus."(réf.) Et Zongyi* déclara  : "Nagarjuna et Vasubandhu ne soutiennent pas la comparaison avec Zhiyi*." Question : A la fin de la dynastie Tang, le grand lettré Amoghavajra* introduisit en Chine un traité en un seul volume intitulé Bodaishin Ron qu'il présenta comme l'oeuvre du bodhisattva Nagarjuna. Le Grand-maître* Kukai* a dit à ce propos  : "Ce traité est le coeur même des mille ouvrages de Nagarjuna."(réf.) Que pensez-vous de cela ? Réponse : Ce traité comporte sept feuilles et de nombreux passages qu'il semble impossible d'attribuer à Nagarjuna. C'est pourquoi, dans les catalogues des textes bouddhiques, cet ouvrage est attribué tantôt à Nagarjuna, tantot à Amoghavajra*. L'auteur n'en a jamais été précisément déterminé. [...] Il semble bien, en examinant les faits, que ce fut Amoghavajra* lui-même qui écrivit cet ouvrage, et qu'il prétendit que Nagarjuna en était l'auteur afin que les gens de son époque lui accordent plus de sérieux.
[...] Question : Je ne sais si son Éveil intérieur [celui de Saicho] fut inférieur ou supérieur à celui de Nagarjuna ou de Zhiyi*. Mais je suis convaincu que le fait d'avoir exhorté tous les bouddhistes à croire en un seul enseignement, celui du Sutra du Lotus l'amène à surpasser Nagarjuna et Vasubandhu et dénote une sagesse encore plus grande que celle de Huisi et de Zhiyi*. [...] Réponse : Il ressort clairement de ce que je disais plus tôt que ni Mahakashyapa ni Ananda ne propagèrent le Grand Dharma à l'étranger, alors que, le temps venu, Ashvaghosha, Nagarjuna, Aryadeva et Vasubandhu le firent. Et, comme je l'ai déjà expliqué, il y eut aussi un Grand Dharma qui ne fut pas totalement transmis à la postérité par Nagarjuna et Vasubandhuet d'autres, mais qui fut propagé par le Grand-maître* Zhiyi*. Comme je l'ai démontré, il appartint au Grand-maître* Saicho* d'établir le kaidan pour l'ordination selon les préceptes qui mènent à l'Éveil parfait et immédiat, alors que le Grand-maître* Zhiyi* ne l'avait pas fait. Aussi étonnant que cela puisse paraître, le Bouddha exprima totalement, dans le texte du Sutra du Lotus, le Dharma correct le plus profond et le plus secret, Dharma qui, après sa disparition, ne fut jamais propagé par Mahakashyapa, Ananda, Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga ou Vasubandhu, ni même par Zhiyi* ou Saicho*. Et la question la plus grave et la plus difficile à résoudre est de savoir si maintenant, au début de l'époque des Derniers jours du Dharma, dans la cinquième période de cinq cents ans depuis la disparition du Bouddha, il faut ou non la propager largement dans le monde entier.
[...] 2 Considérons d'abord l'école Jodo ou Nembutsu. En Chine, sous la dynastie Qi, vécut un Maître du Dharma du nom de Tanluan. A l'origine, il était moine de l'école Sanron, mais, après avoir lu le Jujubibasha Ron de Nagarjuna, il accepta la distinction entre la Voie de la pratique difficile et Voie de la pratique facile.
[...] 2 Le bodhisattva Nagarjuna et le maître du Dharma Tanluan ont rangé tous deux ces pratiques dans la Voie de la pratique difficile. Daochuo les a rejetées en disant que jamais une seule personne n'a atteint l'Éveil grâce à elles et Shandao a affirmé qu'elles n'ont pas le pouvoir de sauver une personne sur mille.
[...] 2 Le bodhisattva Nagarjuna et le maître du Dharma Tanluan ont rangé tous deux ces pratiques dans la Voie de la pratique difficile. Daochuo les a rejetées en disant que jamais une seule personne n'a atteint l'Éveil grâce à elles et Shandao a affirmé qu'elles n'ont pas le pouvoir de sauver une personne sur mille.
[...] 2 Mais il [Kukai] comprit que, s'il se contentait de l'affirmer, comme le faisaient les maîtres de l'école Kegon, personne ne le croirait. C'est pourquoi il modifia à sa manière le raisonnement du Kegon (note) en disant  : "Je propage en réalité la véritable doctrine contenue dans le Sutra Vairocana*, dans le Bodaishin Ron du bodhisattva Nagarjuna et dans l'enseignement du maître du Shingon Shubhakarasimha*", consolidant ainsi sa position à grand renfort de mensonges absurdes. Mais, malgré cela, les moines de l'école Tendai n'ont pas su fermement le contredire.
[...] 2 De plus, comparer le Sutra du Lotus au beurre clarifié n'est en rien une invention personnelle de Zhiyi*. Le Bouddha lui-même, dans le Sutra du Nirvana, a comparé le Sutra du Lotus au beurre clarifié et, par la suite, le bodhisattva Vasubandhu compara de même le Sutra du Lotus et le Sutra du Nirvana au beurre clarifié. (réf.) Le bodhisattva Nagarjuna qualifie le Sutra du Lotus de "remède merveilleux". (réf.) Si tous ceux qui ont comparé le Sutra du Lotus au ghee sont des voleurs, faut-il également traiter de voleurs les bouddhas Shakyamuni, Taho, les bouddhas , Nagarjuna et Vasubandhu ?
[...] 2 Le Bouddha Shakyamuni a énoncé une règle valable pour l'avenir en disant : "Il faut suivre le Dharma et non la personne."(réf.) Le bodhisattva Nagarjuna a dit  : "Fiez-vous aux commentaires qui s'appuient sur les sutras mais pas sur ceux qui les dénaturent."(réf.) Le Grand-maître* Zhiyi* a dit : "Ce qui est en accord avec les sutras, il faut le croire et le mettre en pratique, mais n'accordez aucune foi à ce qui n'offre ni preuve littérale ni preuve théorique."(réf.) Le Grand-maître* Saicho* a dit : "Il faut s'appuyer sur les enseignements du Bouddha et ne pas prêter foi aux traditions transmises de manière orale."(réf.)
[...] 2 Les autres sutras ont leurs adeptes. Ainsi, le Sutra Kegon* est révéré par les bodhisattvas Fugen, Gedatsugatsu, Nagarjuna et Ashvaghosha, par le Grand-maître* Fa-zang, le maître Qingliang, l'impératrice Ze-tian (Tse-t'ien), le Précepteur Shinjo, l'administrateur de moines, Ryoben et l'empereur Shomu. Les sutras Jimmitsu* et Hannya* ont pour adeptes le bodhisattva Shogisho, le vénérable Subhuti, le Grand-maître* Jizang, l'éminent lettré Xuanzang, les empereurs Taizong et Gaozong, les moines Kanroku et Dosho et l'empereur Kotoku. Ceux qui croient dans le Sutra Vairocana*, de l'école Kegon, sont les bodhisattvas Kongosatta, Nagarjuna, Nagabodhi, le roi Satavahana, les Savant-maître* Shubhakarasimha* (Shan-wu-wei), Vajrabodhi* et Amoghavajra*, les empereurs Xuanzong et Taizong, le moine Huiguo et les Grands-maîtres Kukai* et Ennin*.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Le bodhisattva Nagarjuna déclare dans son Bodai Shiryo Ron* : "L'Honoré du monde a énuméré cinq causes [cinq forfaits] conduisant à l'enfer avici. [...] Mais si, devant le Dharma profond que l'on n'a pas encore appréhendé, on reste attaché à des enseignements inférieurs, en déclarant que ce grand Dharma n'est pas l'enseignement du Bouddha, on commet un crime encore cent fois plus grave que la totalité des fautes résultant des cinq causes mentionnées plus haut."
La question à approfondir jour et nuit (Minobu, 28 août 1275 ? , Toki Jonin)

Dans le Daichido Ron* , le bodhisattva Nagarjuna écrit : "Question : s'il en est ainsi, aucun des sutras, du Sutra Kegon* au Sutra Hannya*, n'est un enseignement ésotérique, mais le Sutra du Lotus est ésotérique. Le Sutra du Lotus est comparable à un excellent médecin qui change le poison en remède."
La Guérison des Maladies Karmiques (Minobu, 3 novembre 1275, à Ota Jomyo)

On respecte le Bouddha pour sa capacité à connaître le passé et à discerner le futur. Il perçoit les trois phases de la vie avec une sagesse inégalée. Sans être bouddha, des sages et des personnes de mérite tels que Nagarjuna, Vasubandhu, Zhiyi* et Saicho*, malgré une sagesse inférieure à celle du Bouddha, eurent une perception d'ensemble des trois phases, et leurs noms pour cela passèrent à la postérité.
Emissaires mongols (Minobu, 1275, au nyudo Nishiyama)

Mais le coeur des enseignements sacrés en quatre vingt-mille corbeilles, et l'oeil même du Sutra du Lotus, les cinq caractères de Myo Ho Ren Ge Kyo, il ne les confia pas à Mahakashyapa ou à Ananda, et ne les transmit pas non plus aux grands bodhisattvas Manjushri, Fugen, Kannon, Maitreya, Jizo ou Nagarjuna. Ces grands bodhisattvas l'auraient souhaité et lui en firent la requête, mais le Bouddha n'y consentit pas.
[...] Mais de même qu'un médecin prescrit divers médicaments en fonction de la maladie qu'il traite, pour les cinq cents premières années qui suivraient sa mort, le Bouddha recommanda à Mahakashyapa, Ananda et à d'autres disciples d'offrir comme remède à tous les êtres vivants les sutras du Hinayana. Pour les cinq cents ans qui suivraient, il confia aux bodhisattvas Manjushri, Maitreya, Nagarjuna et Vasubandhu, à l'intention de tous les êtres vivants, le remède des sutras Kegon*, Vairocana*, Hannya* et des autres sutras du Mahayana.
Réponse au nyudo Takahashi (Minobu, 1275 au nyudo Takahashi Rokuru Hyoe)

En Inde, au cours des mille ans qui suivirent la disparition du Bouddha, il y eut de grands érudits tels que Mahakashyapa, Ananda, Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga et Vasubandhu, qui entreprirent de propager le bouddhisme dans les cinq régions de l'Inde.
[...] Shakyamuni, seigneur du Dharma, est le plus grand sage en ce monde Saha. Zhiyi* et Saicho* furent tous deux des sages, en même temps que des justes. Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga, Vasubandhu, Lao-Zi et Confucius furent à la fois des sages et des justes, soit des enseignements du Hinayana, soit du Mahayana provisoire* ou des enseignements non bouddhiques ; toutefois, aucun d'eux ne fut un sage ou un juste du Sutra du Lotus.
Lettre à Myomitsu Shonin (Minobu, le 5ème jour du 3ème mois intercalaire 1276 à Myomitsu)

Les successeurs du Bouddha appartenaient aux Quatre rangs de saints ; ils étaient les envoyés du Bouddha. Pourtant, le bodhisattva Aryadeva fut tué par un brahmane, le vénérable Aryasimha fut décapité par le roi Dammira ; Buddhamitra dut se tenir pendant douze ans sous un drapeau rouge avant d'attirer l'attention de son souverain, et le bodhisattva Nagarjuna resta de même pendant sept ans sous un drapeau semblable.
[...] Il apparaît donc que le Bouddha Shakyamuni, ainsi que les Grands-maîtres Zhiyi*, Zhanlan* et Saicho* sont unanimes pour considérer le Sutra du Lotus comme le plus élevé de tous les sutras y compris le Sutra Vairocana*. De plus, si l'on étudie attentivement le Daichido Ron * , il devient évident que son auteur, le bodhisattva Nagarjuna, considéré comme le fondateur de l'école Shingon, était du même avis. Mais malheureusement, le Bodaishin Ron, ouvrage d'Amoghavajra*, est pétri d'erreurs et a égaré tous ceux qui l'ont lu, provoquant la confusion qui règne actuellement.
[...] Question : Si ce Dharma [dont vous parlez] est réellement si extraordinaire [pourquoi n'est-il pas mieux connu  ? ] pourquoi Mahakashyapa, Ananda, Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga, Vasubandhu, Huisi, Zhiyi*, Zhanlan*, Saicho* ne l'ont-ils pas propagé à l'étranger, de la même manière que Shandao propagea la pratique de la récitation de Namu Amida Butsu à travers toute la Chine, ou de la même manière que Genshin*, Yokan, et Honen la répandirent au Japon, changeant tous ses habitants en dévots du bouddha Amida ?Réponse : C'est une critique ancienne, qui n'est aucunement formulée ici pour la première fois. Les bodhisattvas Ashvaghosha et Nagarjuna furent des Grands-maîtres qui vécurent, respectivement, six cents et sept cents ans après la disparition du Bouddha. Quand ces hommes apparurent dans le monde et commencèrent à propager les principes des sutras du Mahayana, les divers adeptes du Hinayana élevèrent des objections : "Mahakashyapa et Ananda, dirent-ils, vécurent encore vingt ou quarante ans après la disparition du Bouddha, en enseignant le Dharma correct. On pourrait penser qu'ils communiquèrent le cœur de tous les sutras enseignés par Shakyamuni de son vivant. Or, nous voyons que les principes sur lesquels tous deux insistèrent furent seulement ceux de la souffrance, du vide, de l'impermanence et du non-soi. Ashvaghosha et Nagarjuna furent peut-être d'une grande sagesse, mais doit-on les croire supérieurs à Mahakashyapa et à Ananda  ? C'est un premier point. Mahakashyapa obtint l'Éveil au contact du Bouddha. Mais ces deux hommes, Ashvaghosha et Nagarjuna, n'avaient jamais rencontré le Bouddha. C'est un deuxième point [que nous aimerions éclaircir]. Des philosophies antérieures au bouddhisme enseignaient que la vie est éternelle, joyeuse, individualisée et pure. Par la suite, lorsque le Bouddha apparut en ce monde, il déclara que la vie était caractérisée par la souffrance, le vide, l'impermanence et le non-soi. Maintenant, Ashvaghosha et Nagarjuna soutiennent qu'elle est éternelle, joyeuse, individualisée et pure. Dès lors, nous sommes en droit de penser que, depuis que le Bouddha et Mahakashyapa ont disparu, le Démon du sixième Ciel s'est emparé de ces deux hommes pour détruire le bouddhisme et le changer en un enseignement non bouddhique.
[...] Voilà ce que s'écrièrent avec indignation de nombreux adeptes du Hinayana. Ashvaghosha et Nagarjuna étaient seuls, et pourtant, ils durent écouter jour et nuit ces cris injurieux, et subir, du matin au soir, coups de canne et de bâton. En fait, ces deux hommes étaient les envoyés du Bouddha. Car, dans le Sutra Maya, il est prédit qu'Ashvaghosha apparaîtrait six cents ans, et Nagarjuna sept cents ans après la disparition du Bouddha. La même prédiction est également faite dans le Sutra Ryoga, et bien évidemment dans le Sutra Fuhozo également. Mais les adeptes du Hinayana n'ont pas voulu tenir compte de ces prédictions. Au contraire, ils ont attaqué les adeptes du Mahayana aveuglément et sans raison. On peut lire dans le Sutra  : "Puisque haines et jalousies abondent déjà du vivant du Bouddha, cela ne sera-t-il pas pire encore après son trépas  ? "(réf.) En pensant à l'époque qui fut celle d'Ashvaghosha et de Nagarjuna, on commence à comprendre ce que signifie réellement ce passage du Sutra. De plus, le bodhisattva Aryadeva fut tué par un brahmane, et le vénérable Aryasimha fut décapité. Ces événements aussi donnent à réfléchir. Puis, quelque mille cinq cents ans ou plus après la mort du Bouddha, à l'est de l'Inde, dans le pays qu'on appelle la Chine, le Grand-maître* Zhiyi* apparut, sous les dynasties Chen et Shui. Il affirma que, parmi les enseignements sacrés exposés par le Bouddha, on trouvait des enseignements du Mahayana et du Hinayana, des enseignements exotériques et ésotériques, des enseignements provisoireset définitifs. Il expliqua que Mahakashyapa et Ananda avaient propagé exclusivement les enseignements du Hinayana  ; Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga et Vasubandhu, les enseignements du Mahayana provisoire*.
[...]  Ainsi, même si l'état d'Éveil auquel ils parvinrent fut le même, du point de vue de la propagation du bouddhisme, Ashvaghosha et Nagarjuna furent supérieurs à Mahakashyapa et Ananda  ; Zhiyi* fut supérieur à Ashvaghosha et Nagarjuna, et Saicho* surpassa Zhiyi*. De nos jours, la sagesse des personnes ordinaires devient superficielle alors que le bouddhisme devient plus profond. Par exemple, une maladie bénigne peut être soignée par un remède ordinaire, mais une maladie grave exige un traitement d'une efficacité exceptionnelle. Lorsque l'on est faible, on a besoin d'alliés puissants.
[...] Question : De quelle sorte d'enseignement s'agit-il ? Réponse : Il se compose de trois éléments. Le Bouddha l'a légué à tous ceux qui vivraient à l'époque des Derniers jours du Dharma. C'est le Dharma correct qui n'a jamais été propagée par Mahakashyapa ou Ananda, Ashvaghosha ou Nagarjuna, Zhiyi* ou Saicho*.
[...]  Namu Myoho Renge Kyo se propagera pendant dix mille ans et plus, pour l'éternité. Car ce Dharma a pour effet bénéfique de dessiller les yeux aveugles de tous les êtres vivants au Japon, et de barrer la route qui conduit à l'enfer avici. Les bienfaits qu'elle procure surpassent ceux de Saicho* et de Zhiyi*, ceux de Nagarjuna et de Mahakashyapa.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Plus de deux mille deux cent vingt ans se sont écoulés depuis l'entrée dans le nirvana du Bouddha Shakyamuni, mais personne n'a jamais entrepris cette mission, pas même les plus grands de ses disciples Mahakashyapa, Ananda, Ashvaghosha, Nagarjuna, Huisi ou Zhiyi*, Zhanlan* ou Saicho*  ! formez vos rangs, mes disciples, et suivez-moi  !
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

Le bodhisattva Nagarjuna déclare dans son Daichido Ron* que lever une seule fois les yeux sur une femme est une cause karmique suffisante pour tomber pendant longtemps en enfer. C'est peut-être pourquoi on rapporte, à tort ou à raison, que le moine Shandao, qui pourtant s'opposait au Dharma, passa sa vie entière sans jamais poser les yeux sur une femme. Et Narihira dans un poème comparait les femmes à des démons.
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, mars 1277 ? à Myoho-ama)

Un nourrisson ne sait pas ce qui donne son goût au lait qu'il boit, mais, lorsqu'il tête, naturellement, son corps s'en nourrit. Quelqu'un a-t-il jamais cherché à connaître la composition des merveilleux remèdes de Jivaka avant de les prendre  ? L'eau n'a pas de conscience, elle n'en a pas moins le pouvoir d'éteindre le feu. Le feu consume ce qu'il rencontre mais pouvons-nous dire qu'il le fait intentionnellement  ? Je ne fais que répéter ici les explications que donnaient déjà Nagarjuna et Zhiyi*.
Les Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 (  ? ) à Toki Jonin)

Actuellement, nous sommes entrés depuis plus de deux cents ans dans l'époque des Derniers jours du Dharma. Comme il est prodigieux que Nichiren ait, le premier, inscrit ce grand mandala, levant ainsi l'étendard de la propagation du Sutra du Lotus, alors même que de Grands-maîtres comme Nagarjuna, Vasubandhu, Zhiyi* et Zhanlan* furent incapables de le faire  ! Ce mandala n'est en rien une invention de Nichiren. C'est l'objet de vénération qui dépeint parfaitement le vénérable Shakyamuni et tous les autres bouddhas dans la Tour aux Trésors, aussi fidèlement que l'estampe correspond à la planche à graver.
Le Véritable Aspect du Gohonzon (Minobu, 23 août 1277, à Dame Nichinyo)

Quant à l'enseignement dont je parle : après la mort de l'Ainsi-venu, en Inde, pendant plus de mille cinq cents ans, elle était connue par les vingt-quatre successeurs du Bouddha - parmi lesquels Nagarjuna et Vasubandhu - mais ils ne l'ont pas révélée.
Le troisième enseignement (Minobu, 1er octobre 1277, à Toki Jonin)

Même si Nagarjuna et Zhiyi* avaient ignoré l'enseignement que je propage, s'il est clairement énoncé dans des passages du Sutra, comment est-il possible d'en douter  ? Mépriser Nichiren, et refuser de réciter Namu Myoho Renge Kyo, c'est être comparable à un bébé qui refuserait de téter ou à un malade qui, n'ayant pas confiance dans son médecin, refuse de prendre le médicament qui lui a été prescrit. Nagarjuna et Vasubandhu connaissaient cet enseignement mais ne le propagèrent pas, peut-être parce que le temps n'était pas venu et que les gens de leur époque n'avaient pas la capacité de le comprendre. D'autres ne l'ont pas propagé peut-être parce qu'ils l'ignoraient. Le bouddhisme se propage en fonction du temps et des capacités des gens. C'est pourquoi, même si je ne suis pas digne d'exposer un tel enseignement, je l'expose parce que c'est celui qui correspond au temps.
"Ainsi ai-je entendu" (Minobu, 28 novembre 1277, à Soya Kyoshin)

Après la disparition du Bouddha, de Grands-maîtres et lettrés [du bouddhisme] comme Mahakashyapa, Ananda, Nagarjuna, Vasubandhu Zhiyi*, Zhanlan*, Saicho* et Gishin*, connaissaient cette doctrine, mais l'ont gardée en leur coeur et ne l'ont pas propagée de manière explicite. Car le Bouddha leur avait interdit de le faire en disant qu'après sa disparition, ce Grand Dharma ne devra pas être divulgué jusqu'au début de l'époque des Derniers jours du Dharma.
Lettre à Misawa (Minobu, le 23 février 1278 à Misawa)

Le bodhisattva Nagarjuna, Zhiyi* et Saicho furent persécutés en raison de leur foi bouddhique, mais aucune des persécutions qu'ils subirent ne furent aussi graves que celles que décrit le Sutra. C'est parce qu'ils naquirent avant l'époque où le Sutra du Lotus devait se propager.
Plus la source est lointaine, plus le courant est long (Minobu, le 15 septembre 1278, à Shijo Kingo)

Le Yuga Ron de Maitreya et le Dai Ron du bodhisattva Nagarjuna disent que, si la maladie d'une personne est due à son karma immuable, même le meilleur médicament se transformera en poison, mais que, si cette personne croit au Sutra du Lotus, le poison se changera en élixir.
Le général Tigre de pierre (Minobu, 22 octobre 1278 à Shijo Kingo)

Dans le Daichido Ron* , commentaires destinés à prouver l'immense supériorité du Sutra du Lotus sur tous les autres enseignements exposés par le Bouddha de son vivant, le bodhisattva Nagarjuna déclare  : "[Le Sutra du Lotus est] comparable à un excellent médecin capable de changer le poison en élixir." Cela signifie que si un médecin ordinaire a la capacité de guérir une maladie commune avec un médicament, un excellent médecin a la capacité de guérir même une maladie grave avec un poison violent.
L'octroi d'un nouveau domaine (Minobu, octobre 1278, à Shijo Kingo)

Dans les deux mille ans et plus qui s'écoulèrent "après sa mort", personne, pas même Nagarjuna, Vasubandhu, Zhiyi* ou Saicho*, ne subit aucune des persécutions, encore plus grandes, qui étaient prédites. Ils furent indéniablement des pratiquants du Sutra du Lotus, mais puisque tel est le cas, d'où vient qu'aucun d'eux ne versa la moindre goutte de sang, à l'instar du Bouddha, ou n'endura des épreuves encore plus grandes  ? Les prédictions du Sutra pourraient-elles être fausses et les paroles du Bouddha, de grands mensonges ? Toutefois, au cours des vingt-sept dernières années, Nichiren fut exilé dans la province d'Izu, le douzième jour du cinquième mois de la première année de Kosho (1261)  ; il fut blessé au front, et eut la main gauche cassée, le onzième jour du onzième mois de la première année de Bun'ei (note). Il devait être exécuté le douzième jour du neuvième mois dans la huitième année de Bun'ei (1271) au lieu de quoi il fut exilé dans la province de Sado. De plus, beaucoup de ses disciples furent assassinés ou blessés, bannis ou écrasés d'impôts. Je ne sais pas si ces épreuves égalent ou surpassent celles du Bouddha. Ce que Nagarjuna, Vasubandhu, Zhiyi* et Saicho eurent à subir n'est rien comparé à cela.
Sur les persécutions subies par le Bouddha (Minobu, le 1 février ou 1er octobre 1279 Shijo Kingo)

Prendre pour objet de vénération Shakyamuni qui atteignit la bodhéité il y a d'innombrables kalpas ainsi que ses compagnons aurait été aussi inconcevable que l'apparition du soleil en pleine nuit ou celle de la lune en plein jour. Les quatre rangs de saints aux époques du Dharma correct et du Dharma formel ne l'ont pas même mentionné, parce que c'est le bodhisattva Jogyo qui doit apparaître pour l'établir, dans la première période de cinq cents ans de l'époque des Derniers jours du Dharma. Nagarjuna et Vasubandhu le connaissaient dans leur coeur mais ne le révélèrent pas aux autres. Le Grand-maître* Zhiyi* en avait connaissance, mais, parce qu'il était un bodhisattva des enseignements théoriques, il ne l'enseigna qu'en partie, sans en révéler la véritable signification.
Sur l'établissement des Quatre Bodhisattvas (Minobu, 17 mai 1279 à Toki Jonin)

Après la disparition du Bouddha, trois personnes seulement ont véritablement lu ce passage du Sutra du Lotus. Le bodhisattva Nagarjuna, en Inde, dit dans son Daichido Ron*   : "Le Sutra du Lotus est comme un grand médecin qui change le poison en remède". (note) C'est de cette manière qu'il expliqua le sens du passage "le plus difficile à croire, le plus difficile à comprendre".
Comparaison du Sutra du Lotus avec les autres sutras (Minobu, le 26 mai 1280 à Toki Jonin)

Le bodhisattva Nagarjuna déclara  : "Les propos erronés sont faciles à réfuter, et les opinions fausses, difficiles à soutenir."
Chevaux blancs et cygnes blancs (Minobu, 14 août.1280, à la dame d'Utsubusa)

Dans l'écrit appelé Sutra du Nirvana, la liste est faite de ceux qui, grâce au Sutra du Lotus, sont parvenus à la bodhéité. Elle comprend des insectes malpropres comme les bousiers, des serpents venimeux et des scorpions. Pour décrire le pouvoir merveilleux du Sutra du Lotus, le bodhisattva Nagarjuna dit que le Sutra permet même à des bousiers de parvenir à la bodhéité. (réf.)
Sur le Bodhisattva Hachiman (Minobu, décembre 1280, à Nichigen-nyo, l'épouse de Shijo Kingo)

Dans son Nikyo ron, le Grand-maître* Kukai* affirme  : "Il est dit dans le Bodaishin ron : "Seule la doctrine du Shingon permet d'atteindre la bodhéité sans changer d'apparence, car elle enseigne la pratique de samadhi*, une sorte de méditation qui n'est exposée dans aucun autre sutra. Si nous étudions le sens de ce traité, j'aimerais souligner qu'il est la resserre secrète, le coeur et le noyau des mille ouvrages écrits par le grand sage Nagarjuna. Dans la phrase précédemment citée, les mots "aucun autre sutra" désignent les divers principes exposés par le [Bouddha sous la forme du] Corps de la bienfaisance* et se manifestant par divers Corps de Transformation. Ce sont les principes des enseignements exotériques.
[...] Question - Quand le Grand-maître* Kukai* dit que le principe de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence ne se trouve que dans les enseignements Shingon, sur quels sutras ou traités s'appuie-t-il  ? Réponse - Le Grand-maître* Kukai* s'appuie sur le Bodaishin ron du bodhisattva Nagarjuna. [...] Question - Mais rejeter le Bodaishin Ron, n'est-ce pas rejeter Nagarjuna ? Réponse - Il est probable que c'est le traducteur qui a déformé le sens originel en le pliant à ses conceptions personnelles.
Le principe de l'atteinte de la bodhéité sans changer d'apparence (Minobu, en 1280? , à Myoichinyo)

Le Titre Sacré (Daimoku) est de deux sortes : le Titre Sacré des périodes du Dharma correct et du Dharma formel, et celui des Derniers jours du Dharma. Vasubundhu et Nagarjuna avaient l’habitude de réciter le Texte Sacré, mais leur récitation du mantra n’allait pas plus loin qu’une pratique personnelle ascétique. A la période du Dharma formel, Huisi, Zhiyi* et les autres récitaient aussi le Titre sacré, mais cela également était simplement fait comme une pratique ascétique personnelle, et n’était pas enseigné pour le bénéfice des autres. C’était le Titre Sacré compris comme un concept à méditer.
Trois grands Dharmas cachés (Minobu, le 27 ? avril 1281 à Ota Kingo)

Ces mille ans de l'époque du Dharma correct se divisent en deux périodes. Au cours des premiers cinq cents ans, les sutras du Hinayana furent propagés. Ceux qui les enseignèrent furent Mahakashyapa, Ananda et quelques autres. Dans la deuxième période de cinq cents ans, Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga, Vasubandhu et d'autres propagèrent les sutras du Mahayana provisoire*. Certains de ces maîtres, dans leurs écrits, firent allusion à des aspects partiels du Sutra du Lotus, et d'autres ne le mentionnèrent jamais. Parmi les maîtres apparus après les mille ans de l'époque du Dharma correct, certains donnèrent des interprétations ressemblant à l'enseignement du Bouddha lui-même, mais sur de nombreux points ils tombèrent dans l'erreur. Parmi ceux [apparus à l'époque du Dharma correct] qui n'étaient pas dans l'erreur mais dont l'enseignement restait incomplet, se trouvent Mahakashyapa, Ananda, Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga et Vasubandhu.
Le corps et l'esprit des simples mortels (Minobu, à un disciple)

 

 

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