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Agama - Agon


Sous le règne de l'empereur Kammu, le Grand-maître Saicho* apparut. Il révéla le véritable sens du Sutra du Lotus en réfutant les enseignements du Hinayana et du Mahayana provisoire (gondaijo). A dater de ce jour, les opinions divergentes cessèrent de prévaloir et, dans le pays entier, chacun accorda pleinement foi au Sutra du Lotus. Même les lettrés des Six Écoles du bouddhisme ancien qui étudiaient des enseignements du Mahayana comme du Hinayana, tels que les sutras Kegon*, Hannya*, Jimmitsu* et sutras Agama considéraient le Sutra du Lotus comme l'enseignement suprême. C'était vrai pour les lettrés des écoles Tendai et Shingon et encore plus vrai pour les laïcs sans connaissance approfondie du bouddhisme.
[...] La classification des sutras Agama parmi les enseignements du Hinayana provient de divers sutras du Mahayana tels que les sutras Hodo*, Hannya*, le Sutra du Lotus et le Sutra du Nirvana. Dans le Sutra du Lotus, le Bouddha déclare que, s'il avait seulement exposé l'enseignement du Hinayana sans enseigner le Sutra du Lotus, il aurait été coupable de vouloir conserver pour lui seul la vérité.
L'enseignement, les capacités, le temps et le pays (Izu, 10 février 1262 (  ? )

En entendant cette déclaration, le bodhisattva Daishogon et les 80000 autres bodhisattvas approuvèrent d'une seule voix, ayant compris que "[celui qui n'a jamais pu entendre enseigner ce Sutra...] en définitive, ne pourra jamais atteindre l'Éveil suprême, même au terme d'un nombre incalculable, infini, inconcevable, d'asogi kalpa. Ce passage établit que, si grand que soit le désir d'une personne d'entrer dans la Voie bouddhique, si elle récite le nom du bouddha Amida ou suit les enseignements du Zen - si elle s'appuie sur les sutras des périodes Kegon, Agon, Hodo et Hannya exposés par le Bouddha pendant les quarante et quelques années précédentes - elle ne parviendra jamais à l'Éveil suprême, même pendant un nombre incalculable, infini, inconcevable d'asogi kalpa.
Questions et réponses sur la pratique du Sutra du Lotus (Kamakura  ? mars 1263   ? à Nichiji  ? )

Au cours des quarante et quelques premières années, il [Shakyamuni] exposa successivement : le Sutra Kegon* dans lequel il est dit : "L'esprit, bouddha et tous les êtres vivants n'appartiennent pas à trois catégories distinctes" ; les sutras Agama, énonçant les principes de souffrance, non-substantialité, impermanence, et non-moi ; le Sutra Daijuku qui affirme que l'on ne peut dissocier le pur de l'impur ; le Sutra Daibon hannya qui énonce les principes d'identification mutuelle et de non-dualité ; et les sutras Muryoju, Kammuryoju et Amida, qui parlent de la renaissance sur la Terre de la béatitude parfaite.
Encouragements à une personne malade (13 décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

Si, devant les images en bois ou peintes, on pose les sutras Agama, elles deviennent égales aux auditeurs-shravakas. Si l’on pose les enseignements communs Hannya (tsukyo) exposés lors de différents assemblées des périodes Hodo et Hannya, ces images deviennent égales aux pratyekabuddhas.
L’ouverture des yeux des images sculptées ou peintes (Kamakura 1264)

Parmi des sutras antérieurs au Sutra du Lotus tels que Kegon*, Agama, Hodo*, Hannya* Jimmitsu*, Amida, Nirvana, Vairocana*, Sutra Kongocho*, Soshitsuji* et Mitsugon, parmi tous les sutras enseignés par les Bouddhas Shakyamuni, Vairocana, Amida,Yakushi*, et par les divers bouddhasdes trois phases de l'existence, le Sutra du Lotus est le plus élevé. Les autres sont donc comparables à des grands fleuves, à des rivières moyennes et petites, tandis que le Sutra du Lotus est semblable au grand océan. [...] Ainsi, même si l'on réunissait tous les divers sutras - Kegon*, Agama, Hodo*, Hannya*, Nirvana, Vairocana* et Kammuryoju - ils ne seraient même pas l'équivalent d'un seul caractère du Sutra du Lotus.
L'essentiel du chapitre Yakuo (1265-  ? peut-être à la mère de Nanjo Tokimitsu)

De plus, il y a les sutras du Hinayana, tels que les sutras Agama, et les divers sutras du Mahayana des périodes Hodo et Hannya. Parmi ces derniers, le texte sanskrit du Sutra Vairocana* consacre un total de 3.500 vers à la seule explication des cinq caractères du mantra avarahakha pour ne rien dire des vers innombrables qui décrivent les "graines", les augustes formes et les samaya des divers bouddhas.
[...] Le Bouddha enseigna le Sutra Kegon*, mais il ne donna pas l'explication qui aurait pu servir de clef pour ouvrir ce sutra. De même, pendant les quarante ans et plus qui suivirent, il enseigna d'autres sutras tels que les sutras Agama, Hodo*, Hannya* et Kammuryoju, mais il ne révéla pas leur sens. Leurs portes restèrent closes, et par conséquent personne ne parvint à comprendre ces sutras.
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

Le Bouddha dit aussi : "Maintenant, hommes de foi sincère... le temps est sans limites ni bornes, cent, mille, dix mille, cent mille nayuta asogi kalpa depuis que j'ai en fait atteint la bodhéité." Par cette seule affirmation, il réfute comme de grands mensonges les mots du Sutra Kegon* : "J'atteignis pour la première fois la bodhéité", impliquant que Shakyamuni atteignit la bodhéité pour la première fois en ce monde ; les sutras Agama dans lesquels on lit : "Je parvins pour la première fois sur la Voie" ; le Sutra Vimalakirti dans lequel est écrit : "Pour la première fois le Bouddha s'assit sous l'arbre de la sagesse" ; le Sutra Daijuku dans lequel il est dit : "Seize ans se sont écoulés [depuis que le Bouddha parvint pour la première fois à l'Éveil]" ; [...] Si l'on réfléchit à tout cela, il devient évident que le bouddha Vairochana, dépeint dans le Sutra Kegon* comme étant assis sur un trône en forme de lotus et que le Bouddha Shakyamuni décrit comme mesurant seize pieds dans les sutras Agama, aussi bien que les autres bouddhas provisoires mentionnés dans les sutras Hodo*, Hannya*, Konkomyo*, Amida et Vairocana*, ne sont que des reflets du bouddha du chapitre Juryo* .
Le coeur du chapitre Juryo (17 avril 1271 ou 1272)

Le principe d'ichinen sanzen découle de l'implication réciproque des dix mondes-états. Mais les écoles Hosso et Sanron ne parlent que de huit états, ignorant qu'il y en a dix et à plus forte raison ignorant le principe de leur implication réciproque. Les enseignements des écoles Kusha, Jojitsu et Ritsu s'appuient sur les sutras Agama. Ils ne prennent en compte que les six mondes-états, les six conditions de vie les plus basses, ignorant tout des quatre autres mondes-états. Ils affirment qu'il n'y a qu'un seul bouddha dans les dix directions et ne dévoilent pas qu'il existe un bouddha pour chaque direction. Ils ne font évidemment pas la moindre allusion au principe selon lequel "tous les êtres sensitifs possèdent l'état de bouddha." Ils refusent d'admettre que même une seule personne puisse posséder l'état de bouddha.
De plus, Shariputra, Mahakashyapa et les autres disciples, personnes des deux véhicules, observaient scrupuleusement les deux cent cinquante préceptes et les trois mille règles de conduite (note), pratiquaient les trois sortes de méditation, appliquaient les enseignements des sutras Agama, et s'étaient libérés des illusions de la pensée et du désir dans le monde des trois plans.
[...] De ce point de vue, nous comprenons que le bouddha Vairochana décrit dans le Sura Kegon*, le Bouddha Shakyamuni décrit dans les sutras Agama, et les bouddhas provisoires décrits dans les sutras Hodo* et Hannya* ainsi que dans les sutras Konkomyo*, Amida et Vairocana* ne sont que des reflets du Bouddha du chapitre Juryo* (XVI), semblables aux reflets de la lune flottant à la surface de vasques emplies d'eau, grandes et petites.
[...] Quand le Bouddha se trouvait au Parc aux Daims, il fit l'éloge des sutras Agama et prescrivit aux hommes d'observer les Deux cent cinquante préceptes, félicitant chaleureusement ceux qui agissaient ainsi ; mais, par la suite, il se rétracta et se mit à les condamner. On pourrait l'accuser d'avoir affirmé deux choses différentes et totalement contradictoires.
[...] Ce fut seulement lorsque le Bouddha exposa les quatre sortes d'enseignements dans les sutras Agama, sutras Hodo* et Hannya* qu'il acquit finalement des disciples. Et même si ces enseignements étaient énoncés par le Bouddha lui-même, ils n'étaient pas de sa création. Pourquoi  ? Parce que les enseignements bekkyo [spécifique] et engyo [parfait], les deux formes d'enseignements les plus élevées, tels qu'elles sont exposées dans les sutras Hodo* et Hannya*, n'apportent rien de nouveau par rapport aux enseignements spécifique et parfait du Sutra Kegon*.
[...] Dans le sutra Agama, il mentionne avoir "pour la première fois atteint l'Éveil".
[...] Lorsqu'il exposa les sutras Agama, il apparut sous la forme d'un bouddha qui a brisé toutes les entraves en pratiquant trente-quatre sortes de purification spirituelle.
Traité pour ouvrir les yeux
(
Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Vous devriez leur demander : "Qui, parmi les disciples de Ryokan de l'école Ritsu, observe ne serait-ce qu'un seul des préceptes énoncés dans les sutras Saiho, Shobonen et autres  ? Qui observe véritablement un seul des préceptes enseignés dans les sutras Agama et dans divers sutras du Mahayana et du Hinayana  ? Il ne fait aucun doute qu'ils sont destinés à tomber dans les trois mauvaises voies ou dans l'enfer avici. Comme c'est regrettable pour eux ! "
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274   ? à Sammi-bo)

Un bébé ne connaît pas la différence entre l'eau et le feu, ni entre un médicament et un poison. Mais quand il tète le lait maternel, il est nourri et sa vie se développe. Même sans avoir étudié les sutras Agama comme le fit Shariputra, même sans comprendre le Sutra Kegon* comme l'avait compris le bodhisattva Gedatsugatsu, et même sans avoir appris par coeur, comme l'avait fait le bodhisattva Manjushri, tous les enseignements sacrés exposés par le Bouddha de son vivant, en entendant ne serait-ce qu'un seul caractère ou une seule phrase du Sutra du Lotus, on ne peut manquer d'atteindre la bodhéité.
Lettre à Horen (Minobu, le 4e mois de 1275 à Soya Kyoshin)

Ainsi, chacune de ces écoles défendit ses propres principes et développa des notions en apparence aussi différentes que l'eau du feu. Pourtant, essentiellement, leur perspective était la même. Parmi les enseignements sacrés exposés par Shakyamuni de son vivant, elles plaçaient le Sutra Kegon* au premier rang, le Sutra du Nirvana, au deuxième, et au troisième, le Sutra du Lotus. Toutes ces écoles admettaient que par rapport au sutras Agama, Hannya*, Vimalakirti et Shiyaku, le Sutra du Lotus était l'expression de la vérité, un "enseignement complet" énonçant des principes corrects. Mais elles maintenaient que, comparé au Sutra du Nirvana, il représentait un enseignement dont la vérité n'est pas éternelle, un sutra incomplet contenant certains principes erronés.
[...] On dit que le savant maître Xuanzang mourut et renaquit six fois, avant de parvenir en Inde où il séjourna dix-neuf ans. Il affirma que le principe du Véhicule unique énoncé dans le Sutra du Lotus n'était qu'un enseignement provisoire et que les sutras Agama du bouddhisme hinayana représentaient l'enseignement définitif (jikkyo). Et lorsqu'il revint en Inde le Savant-maître Amoghavajra* annonça que le Bouddha du chapitre Juryo* (XVI) était le bouddha Amida ! C'est une erreur aussi grande que de confondre l'est avec l'ouest ou le soleil avec la lune. Ils épuisèrent leur corps en vain et exercèrent leur esprit sans effet.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

On est parvenu parfois à faire tomber la pluie même en faisant appel à des enseignements non bouddhiques, y compris le taoïsme, qui ne méritent même pas d'être réfutés ici. Par conséquent, en pratiquant des enseignements bouddhiques, même s'il ne s'agit encore que de ceux du Hinayana, comment pourrait-on ne pas faire tomber la pluie  ? A plus forte raison si l'on s'appuie sur un texte comme le Sutra Vairocana* qui, bien qu'inférieur aux sutras Kegon* et Hannya*, est quand même un peu supérieur aux sutras Agama [du Hinayana] ! La pluie tomba donc effectivement, mais le fait qu'elle ait été accompagnée de vents violents indique que les principes appliqués étaient entachés de terribles erreurs.
La prière pour la pluie des trois maîtres du Tripitaka (Minobu, 22 juin 1275 au nyudo Nishiyama)

C'est à une époque aussi reculée, dans le lointain passé de sanzen-jintengo, que les trois groupes de disciples de Shakyamuni, comprenant, Mahakashyapa, Ananda et Rahula, eurent connaissance du Sutra du Lotus par la bouche d'un bodhisattva, seizième fils du bouddha Daitsu. Pourtant, trompés par des personnes mauvaises, ils finirent par abandonner le Sutra du Lotus. Ils retombèrent dans les enseignements des sutras Sutra Kegon*, Hannya*, Daijuku ou du Nirvana ou plus bas encore, dans ceux des sutras Vairocana*, Jimmitsu* ou Kammuryoju, voire même retombèrent dans l'erreur des enseignements hinayana des sutras Agama. Poursuivant leur régression, ils traversèrent les états relativement heureux de bonheur céleste et d'humanité pour échouer finalement dans les voies mauvaises
[...] En Chine, la recherche des pouvoirs occultes était liée au confucianisme, et en Inde, elle fait partie des enseignements brahmaniques. Cependant, l'occultisme n'est même pas du niveau des premiers enseignements Agon du bouddhisme hinayana, et encore moins des enseignements commun (tsugyo), spécifique (bekkyo) ou parfait (engyo).
[...] La phrase : "Si vous tombez sous leur influence, vous serez entraînés dans les mauvaises voies" ne fait pas seulement référence aux trois voies mauvaises, mais aussi aux mondes-états des Hommes et du Ciel, et plus généralement à l'ensemble des neuf états. Par conséquents, tous les sutras, à l'exception du Sutra du Lotus - compris les sutras des périodes Kegon, Agon, Hodo et Hannyaainsi que le Sutra du Nirvana et le Sutra Vairocana* - entraîneront les êtres humains dans les mauvaises voies.
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

Les sutras Kegon*, Agama, sutras Hodo*, Hannya* et Vairocana* prétendent en théorie conférer les cinq sortes de vision mais ne les procurent pas en réalité. Le Sutra du Lotus les confère en théorie aussi bien que de manière concrète.
La consécration d'une statue du bouddha (Minobu, le 15 juillet 1276 à Shijo Kingo)

Si une personne brûlant de fièvre s'assied au bord d'un lac gelé et y demeure un certain temps, elle sentira la fraîcheur ; mais, si elle se repose auprès d'un petit étang, elle continuera à souffrir comme avant. De la même manière, si une personne d'une incroyance incorrigible, [icchantika], ayant commis les cinq forfaits et s'étant opposée au Dharma, tente de se rafraîchir auprès de ce petit étang que représentent les sutras Agama, Kegon*, Kammuryoju et Sutra Vairocana*, la fièvre ardente provoquée par ses graves offenses ne se dissipera jamais. Par contre, si cette personne s'allonge sur l'immense pic neigeux du Sutra du Lotus, la fièvre intense qui la brûle, due à ses cinq forfaits, à son opposition au Dharma correct et à son incroyance incorrigible, se dissipera instantanément.
[...]Un grand fleuve peut recevoir l'eau d'une petite rivière avec sa rosée, ses ruisseaux, et ainsi de suite, mais il ne peut contenir l'eau du grand océan. Les sutras Agama sont comparables à une petite rivière contenant l'eau des puits, des rigoles, des ruisseaux et de la rosée, tandis que les sutras Hodo*, les sutras Amida, le Sutra Vairocana* et le Sutra Kegon* sont semblables à un grand fleuve recueillant l'eau d'une petite rivière. Mais le Sutra du Lotus est comparable au grand océan qui peut recevoir en son sein toute l'eau de la rosée, des rigoles, des puits, des ruisseaux, des petites rivières, des grands fleuves et des pluies du ciel, sans en perdre une seule goutte [...] On pourrait en déduire que le daimoku [le titre] de n'importe lequel des sutras Agama contient l'enseignement de tous les bouddhas, mais en fait il ne contient que l'enseignement d'un seul bouddha, celui du Shakyamuni qui exposa les doctrines du Hinayana.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Seul le Sutra du Nirvana contient des passages ressemblant au Sutra du Lotus. C'est ce qui incita les maîtres bouddhistes précédant Zhiyi*, aussi bien en Chine du nord qu'en Chine du sud, à déclarer à tort que le Sutra du Lotus était inférieur au Sutra du Nirvana. Mais si nous examinons le texte même du Sutra du Nirvana, nous voyons que, comme dans le cas du Sutra Muryogi, le Sutra du Nirvana est comparé aux sutras des périodes Kegon, Agon, Hodo et Hannya, exposés par le Bouddha pendant les premières quarante et quelques années de son enseignement. C'est par rapport à ces sutras précédents que le Sutra du Nirvana se déclare supérieur. [...] Dans le quatorzième volume du Sutra du Nirvana, les mérites du Sutra du Nirvana sont comparés à ceux des sutras des périodes Kegon, Agon, Hodo et Hannya, mais on ne trouve nulle part mentionné qu'il est supérieur au Sutra du Lotus.
[...] Les bodhisattvas Vasubandhu et Ashvaghosha voulurent se couper la langue pour avoir [dans leur jeunesse] adhéré au Hinayana et critiqué le Mahayana. Le bodhisattva Vasubandhu déclara que les sutras Agama du Hinayana étaient sans doute les paroles du Bouddha, mais qu'il n'en prononcerait jamais plus un seul mot, même pour s'en moquer. Et le bodhisattva Ashvaghosha, pour expier sa faute, écrivit le Kishin Ron dans lequel il réfuta les enseignements du Hinayana.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Il ne faut pas s'appuyer sur les déclarations des bodhisattvas et des maîtres mais sur celles du Bouddha. [Plus précisément encore] cela veut dire qu'il ne faut pas s'appuyer sur les sutras Kegon*, Agama, Hodo* et Hannya*, qui fondent les écoles Shingon, Zen et Nembutsu, mais avoir foi dans les sutras complets et définitifs. Et s'appuyer sur les "sutra complets et définitifs" signifie avoir foi dans le Sutra du Lotus. [...] Le Bouddha voulait révéler ce principe du véhicule du Bouddha. Mais il savait que les simples mortels, sans aucun désir de rechercher cet enseignement, non seulement ne le croiraient pas mais s'y opposeraient. Aussi, afin d'élargir graduellement leurs capacités, il consacra d'abord plus de quarante années à enseigner les sutras Kegon*, Agama, Hodo* et Hannya*, pour ne révéler qu'à la fin le Sutra du Lotus. [...] Si le Sutra mentionne les dix directions, sans en préciser aucune, il y a à cela une excellente raison. Car, au terme de leur vie, ceux qui croient au Sutra du Lotus renaîtront parmi les mondes des dix directions, auprès d'un bouddha qui enseigne le Sutra du Lotus. Ils ne renaîtront jamais sur une Terre pure où sont enseignés d'autres sutras comme les sutras Kegon*, Agama, Hodo* ou Hannya*.
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutradu Lotus (Minobu,   mars  ? 1277  ?à Myoho-ama)

Les principes d'un sutra sont contenus dans son titre. Les titres des sutras Agama, par exemple, énoncent la conclusion de ces sutra, le principe que rien n'est constant. Ces titres sont cent millions de fois supérieurs aux deux caractères qui désignent l'existence et la non-existence utilisés dans les titres des textes non bouddhiques. [Les disciples de] quatre-vingt-quinze écoles non bouddhiques, après avoir entendu les titres des sutras Agama, ont abandonné leurs conceptions erronées et ont reconnu comme une vérité le principe de l'impermanence.
Ainsi ai-je entendu (Minobu, 28 novembre 1277, à Soya Kyoshin)

Les doctrines contenues dans un sutra sont exprimées dans son titre. Le titre des sutras Agama contient le principe de l’impermanence, quintessence de ces sutras. Ce principe est cent, mille, dix mille fois supérieur aux deux idéogrammes “A” et “U” faisant partie du titre des livres des voies extérieures. Entendant le titre des sutras Agama, les quatre-vingt-quinze sortes de voies extérieures rejetèrent leur attachement à l’hérésie et se dirigèrent vers la voie de l’impermanence. Entendant le titre des sutras Hannya*, on s’éveille aux doctrines de la vacuité substantielle, de la médianeté simple et de la médianeté non-simple.
Réponse à Messire Soya entré dans la voie (Minobu, 11e mois 1277 au nyudo Soya)

Et même si l'on rencontrait le Sutra du Lotus, il est encore plus rare pour un simple mortel, à l'époque des Derniers jours du Dharma, de rencontrer le véritable Pratiquant du Sutra. Car le Pratiquant du Sutra du Lotus, qui l'enseigne à l'époque des Derniers jours du Dharma, dépasse encore les bouddhas et bodhisattvas apparaissant dans les sutras des périodes Kegon, Agon, Hodo et Hannya, et les plus de mille deux cents Honorés du Sutra Vairocana* - qui n'ont pas enseigné le Sutra du Lotus.
Grandes lignes du chapitre Zokurui et d'autres (Minobu, le sixième mois de 1278, à Dame Nichinyo)

Mahayana désigne le Sutra du Lotus. Les sutras Agama, quand on les compare aux écrits non bouddhiques, sont considérés comme des sutras du Mahayana. De même, les sutras Kegon*, Hannya*, Vairocana* et autres, comparés aux sutras Agama, sont considérés comme des sutras du Mahayana ; mais ils tombent à leur tour dans la catégorie des sutras du Hinayana, celle des sutras d'un véhicule de moindre importance, lorsqu'on les compare au Sutra du Lotus.
Le tambour à la porte du Tonnerre (Minobu, 19e jour du 10 mois (intercalaire) 1278, à Sennichi-ama)

Or, le pays est en proie à de nombreux troubles ! Trouvant cela bien étrange, j'ai entrepris d'étudier tous les sutras, et j'ai compris la raison de cette situation. Au sein même des enseignements bouddhiques, une grave erreur a été commise. Parmi tous les sutras, le roi des sutras est le Sutra du Lotus, tandis que les autres sutras - Kegon*, Daibon, Jimmitsu* et Agama, doivent avoir le rang de ministre, de serviteur ou de roturier.
Le roi Rinda (Minobu, le 17 août 1279 à Soya Doso)

Quant à l'enseignement de la fin, le Sutra du Nirvana je ne sais pas non plus sous quelle forme il se présente en Inde ou dans le palais du roi-dragon mais dans notre pays, il en existe une version en quarante volumes, une version en trente-six volumes, une version en six volumes et une version en deux volumes. De plus, il y a les sutras Agama, Hodo* et Hannya*, au total pas moins de cinq ou sept mille volumes. Mais même si l'on n'a jamais vu ou entendu aucun de ces sutras, lire ne serait-ce qu'un seul mot, ou un seul vers du Sutra du Lotus équivaut à lire tous ces sutras dans leur intégralité.
Le trésor d'un enfant dévoué à ses parents (Minobu, été 1280 à Sennichi-ama)

Le très sage Grand-maître Zhiyi* commenta les cinq caractères de Myoho Renge Kyo dans les mille pages de son Hokke Gengi en dix volumes. Le point central de cet ouvrage est le suivant : les quatre-vingt, soixante, ou quarante volumes du Sutra Kegon*  ; les quelques centaines de volumes des sutras Agama  ; les nombreux volumes du Sutra Dajuku hodo  ; les quarante ou six cents volumes du Sutra Daibon hannya  ; les quarante ou trente-six volumes du Sutra du Nirvana, ainsi que les innombrables sutras en Inde, dans les palais des Rois-dragons, dans les cieux et dans les mondes des dix directions, aussi nombreux que tous les grains de poussière de la terre - tous ces sutras sont les serviteurs et les seconds du seul caractère Kyo (sutra) de Myoho Renge Kyo.
[...] Dans le cas du Japon, celui qui règne sur le pays tout entier pourrait être considéré comme un grand souverain, et les gouverneurs des diverses provinces, comme de petits souverains.
De même, les sutras des périodes Kegon, Agon, Hodo et Hannya  ; le Sutra Vairocana*, le Sutra du Nirvana et les divers autres sutras enseignés avant le Sutra du Lotus, en même temps que lui ou après lui, sont des petits souverains comparables aux gouverneurs des diverses provinces du Japon.
Chevaux blancs et cygnes blancs (Minobu le 14e j. 8e m.1280, à la dame d'Utsubusa)

C'est comparable à un grand incendie détruisant des maisons, ou bien à un grand arbre qui, en tombant, entraîne également dans sa chute les arbustes qui l'entourent. Il en va de même en bouddhisme. Les tenants des sutras Kegon*, Agama, Hoto, Hannya*, Vairocana* et Amida considèrent le sutra qui fonde leur pratique comme le meilleur, sans se préoccuper de la position de supériorité ou d'infériorité relative des sutras. Ils disent : "Notre sutra Amida est égal au Sutra du Lotus" ; ou bien : "Il lui est supérieur." Les autres adeptes d'une école particulière, en entendant ainsi faire l'éloge de leur sutra, y voient une raison de se réjouir. Mais, tout au contraire, cela constitue une faute grave, et les maîtres de ces écoles et leurs disciples tomberont, aussi rapidement qu'un jet de flèche, dans les mauvaises voies. A l'inverse, ceux qui disent que le Sutra du Lotus est supérieur à tous les autres sutras ont pleinement raison de le faire. En réalité, cela leur vaudra de grands bienfaits. Car ils disent précisément ce qui est écrit dans le Sutra.
[...] Il est dit dans ce sutra Sutra Muryogi : "Au cours des plus de quarante ans écoulés, je n'ai toujours pas révélé la vérité." Cela ressemble à ces grands arcs que portent les généraux pour lancer leurs flèches contre les ennemis du roi, ou aux sabres avec lesquels ils les tuent. C'est une déclaration royale, tranchante comme une épée, dirigée contre les adeptes du Kegon qui ne récitent que le Sutra Kegon*  ; contre les adeptes du Ritsu et leurs sutras Agama  ; contre les adeptes du Nembutsu qui n'ont foi que dans le Sutra Kammuryoju.
[...] Comme il est dit dans le Sutra : "en rejetant sincèrement les enseignements provisoires", (r�f.) ceux qui ont foi dans le Sutra du Lotus devraient d'abord abandonner et rejeter l'invocation Namu Amida Butsu fondée sur le Sutra Amida et d'autres sutras ; l'enseignement du Shingon, fondé sur le Sutra Vairocana* et d'autres sutra ; et les deux cent cinquante préceptes de l'enseignement Ritsu fondés sur les sutras Agama et d'autres sutras, afin d'avoir foi exclusivement dans le Sutra du Lotus. Lorsque l'on se prépare à construire une grande pagode, l'échafaudage est d'une grande importance. Mais une fois la grande pagode construite, on ôte l'échafaudage et on le démonte.
Réponse à la mère du seigneur d'Ueno
(
Minobu, le 10e mois 1280 à la mère de Nanjo Tokimitsu)

Il [le Démon du sixième Ciel] produit diverses émanations et, avec elles, tantôt s'empare du corps de nos parents, tantôt du corps du souverain de notre pays ; ou bien il se manifeste sous la forme d'un moine respectable nous poussant à commettre de mauvaises actions soit par la menace, soit par la flatterie. Ou encore, il se présente comme un moine éminent ou un moine de grande sagesse, respectueux des préceptes. Puis, les sutras Kegon*, sutras Agama, ou les enseignements du Nembutsu ou du Shingon à la main, il s'efforce de nous faire abandonner le Sutra du Lotus et de nous faire croire en ces autres enseignements, en rusant pour nous empêcher de devenir bouddha.
Réponse à Jibu-bo (Minobu, le 22 août 1281, à Jibu-bo Nichii)

Lorsque l'on place, devant une représentation du Bouddha sculptée ou peinte, le Sutra des cinq préceptes (note) elle devient l'équivalent d'un Roi faisant tourner la roue. Lorsque ce sont les dix préceptes de bien que l'on place devant elle, elle devient l'équivalent de Taishaku. Lorsque l'on place devant elle le Shutsu-yoku-ron (note), elle devient l'équivalent de Bonten. Mais elle ne devient en aucun cas l'équivalent d'un Bouddha. Lorsque l'on place un sutra Agama devant un Bouddha sculpté ou peint, il devient l'équivalent d'une personne dans l'état d'auditeur-shravaka. Si l'on place devant ces représentations sculptées ou peintes les sutras des enseignements communs hannya exposés dans les diverses cérémonies qui se tinrent aux périodes Hodo et Hannya, elles deviennent l'équivalent d'une personne dans l'état de pratyekabuddha.
La consécration des images sculptées ou peintes (1264 ou 1272 ou 1274 ou 1282).

Le Sutra Trapusha traite des mondes-états des Hommes et du Ciel. Les sutras Agama décrivent les personnes des deux véhicules. Le Sutra Kegon* décrit les bodhisattvas. Les sutras Hodo* et Hannya* ressemblent soit aux sutras Agama et Trapusha, soit au Sutra Kegon*.
Le corps et l'esprit des simples mortels
(Minobu, à un disciple)

La seconde catégorie est celle des maladies de l'esprit. Elles sont causées par les trois poisons et sont de 84000 sortes différentes. Même les deux divinités brahmaniques [Shiva et Vishnu], les trois ascètes, ou les six maîtres non bouddhistes sont incapables de les guérir. Et les médicaments prescrits par Shennong et Huang-di sont moins efficaces encore. Dans les maladies de l'esprit elles-mêmes, il faut distinguer entre les moins graves et les très graves. Les 84000 sortes de maladies causées par les trois poisons qui affectent les simples mortels dans les six voies peuvent être guéries par le bouddha des enseignements du Hinayana et des sutras Agama, ou par les maîtres des écoles Kusha, Jojitsu et Ritsu.
Le traitement de la maladie (Minobu, 26 juin 1278 (ou 1282) à Toki Jonin)

 

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