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Confucius - confucianisme
 

L’Éveillé est doté des trois vertus de souverain, de maître et de parents pour tous les êtres. Celui qui piétinerait son père compatissant aux grandes vertus bienfaisantes serait un grand sot commettant la faute cardinale d’impiété filiale, un mauvais homme. Ce genre d’homme est rejeté par les livres de Confucius, à plus forte raison le sont-ils par le bon Dharma de l’Ainsi-Venu.
Renjo sho ou Zenshu mondo sho - Dialogue avec les écoles du Zen (1255)

De grands hommes tels que l’Empereur Jaune [Huang Di] et Confucius ont établi les cinq vertus comme base de gouvernement pour un pays. Cependant, des rois ignorants ont transgressé le principe de bienséance prêché par des sages comme Confucius, causant ainsi les catastrophes qui détruisirent leurs royaumes.
[...] Avant que le bouddhisme ne soit introduit en Chine, de sages souverains comme l’Empereur Jaune gouvernèrent leurs royaumes sur la base des cinq vertus. Après l’introduction du bouddhisme, nous pouvons observer que ces cinq vertus sont les mêmes que les cinq préceptes du bouddhisme qui proscrivent le meurtre, le vol, l’inconduite sexuelle, l’usage de stupéfiants. Les anciens sages chinois comme Lao-zi et Confucius sont parmi les Trois sages que le Bouddha envoya en Chine pour préparer le pays à la future adoption du bouddhisme. Par conséquent, le manquement aux cinq vertus de Jie de la dynastie Xia, de l'empereur Shang Zhou de la dynastie Yin (Shang), et de l'empererur You de la dynastie Zhou qui causa la ruine de leurs royaumes, équivaut au manquement aux cinq préceptes.
Dans le Maka Shikan Bugyoden Guketsu le Grand-maître Zhanlan* déclare : "Des enseignements universels, comme la bienséance et la musique, se propagent d’abord, ouvrant la voie au Bouddha", et le Koshaku d'Annen dit ceci:  "Le Bouddha envoya trois sages [Laozi, Confucius et Yen-Hui ] en Chine pour enseigner les cinq préceptes, par le biais des cinq vertus. Dans le passé, quand le premier ministre de la cour des Song demanda à Confucius si les Trois Augustes et les Cinq empereurs de la Chine ancienne étaient sages, Confucius répondit qu’ils ne l’étaient pas. Le premier ministre lui demanda alors s’il y avait quelqu’un que l’on pouvait considérer comme un sage. Confucius répondit qu’il avait entendu parler d’un sage appelé Shakyamuni, qui vivait dans les contrées de l’ouest."
Sainan Koki Yurai - La cause des désastres (Kamakura, février 1260)

On rapporte que Confucius réfléchissaient neuf ou trois fois avant de prononcer un seul mot. Et Dan, le duc de Zhou, était si désireux de recevoir ses visiteurs qu'il recrachait sa nourriture trois fois au cours d'un repas, et se rattachait les cheveux trois fois avant d'avoir pu les laver. Si même des personnages mentionnés dans des écrits non bouddhiques sans profondeur se conduisaient avec tant de précautions et d'égards, combien plus attentionnés encore devraient être ceux qui étudient les principes profonds des écrits bouddhiques ! [...] En Inde, Shakyamuni, seigneur du Dharma, exposa le principe de la piété filiale et celui de s'acquitter de ses obligations, et, en Chine, Confucius définit la manière de servir loyalement son souverain et de respecter ses parents selon les règles de la piété filiale. Une personne décidée à s'acquitter de sa dette de reconnaissance envers son maître ne devait pas hésiter à s'amputer d'un morceau de sa propre chair, ou à sacrifier son corps.
[...] Prenez le temps de réfléchir et écoutez bien ce que je dis ! Dans les cinq ou sept mille volumes de sutra représentant la totalité des enseignements exposés par le Bouddha de son vivant, ou dans les trois mille volumes ou plus des écrits confucéens et taoïstes, trouve-t-on, où que ce soit, un passage établissant clairement que le Sutra du Lotus est une "théorie puérile" ou qu'il se place deux rangs en dessous du Sutra Vairocana* , en étant également inférieur au Sutra Kegon*, ou que le Bouddha Shakyamuni est égaré dans le domaine de l'obscurité et n'est pas même digne de conduire les boeufs du bouddha Vairocana*  ? Et, même si l'on trouvait un passage de ce genre, il faudrait l'examiner avec le plus grand soin ! [...] Par conséquent, en laissant de côté la question de savoir quels enseignements conduiront en un lieu paradisiaque ou infernal dans la vie prochaine, et sans tenter d'établir quels enseignements sont justes et lesquels sont faux, nous voyons que les cinq mille ou sept mille volumes d'écritures bouddhiques, et les trois mille volumes ou plus d'écrits taoïstes ou confucéens, soulignent tous l'importance d'obéir aux ordres du souverain et de se plier aux désirs de ses parents.
[...] Et parmi ceux qui furent profondément désireux d'exprimer leur reconnaissance à leurs parents, Ding Lan fit une sculpture en bois à l'image de sa mère défunte, et Han Bo-yu pleura lorsque sa mère le battit à coups de canne. Bien que confucianisme, brahmanisme et bouddhisme diffèrent par leurs doctrines, ils enseignent tous qu'il faut donner en retour à ceux qui ont agi envers vous avec bonté, et remercier des faveurs reçues." Ainsi si j'étais le premier à avoir foi en une doctrine à laquelle ni le souverain, ni mon maître, ni mes parents, n'adhèrent, je me rendrais très certainement coupable de manquement envers eux, ne croyez-vous pas  ? Conversation entre un sage et un ignorant (1265   ? à un samouraï   ? )

Il y a trois types de doctrines qu'il faut étudier. Ce sont le confucianisme, le brahmanisme et le bouddhisme. Le confucianisme décrit les Trois Augustes [Fu Xi, Shennong, et Huangdi], les Cinq empereurs [Shao-Hao, Zhuang-Xin, Di-Kao, Tang-Yao et Yu-Shun], et les Trois rois [Yu, de la dynastie Xia, Tang de la dynastie Yin (Shang) et Zhou Wen ], qu'il appelle les Honorés du Ciel. Ces hommes sont dépeints comme la tête et les yeux du gouvernement et les piliers et les poutres du peuple. Avant l'époque des Trois Augustes, les êtres humains vivaient comme des animaux et ne reconnaissaient même pas leur propre père. Mais à partir de l'époque des Cinq Empereurs, ils apprirent à reconnaître leur père et leur mère et à obéir aux règles de la piété filiale. Ainsi, Yin Shou, le dernier des Cinq Empereurs, servit son père avec respect, bien que ce dernier fut borné et entêté. De même, le gouverneur de Pei, une fois devenu le premier empereur de la dynastie Han, continua à respecter profondément son père, le sire vénérable. Le roi Zhou Wu fit graver sur bois un portrait de son père, le comte de l'Ouest, et Ding Lan fit sculpter une statue de sa mère. Tous sont des modèles de piété filiale. Pour le présent, les confucianistes affirment qu'il faut suivre les principes de bienveillance et de droiture pour assurer ainsi sa propre sécurité aussi bien que la paix et l'ordre dans l'Etat. Selon eux, ceux qui s'écartent de ces principes verront la disparition de leur famille et la ruine de leur maison. Mais même si les savants vertueux qui prônent ces principes sont célébrés comme des sages, ils sont aussi incapables de connaître le passé qu'une personne ordinaire de voir son propre dos, aussi incapables de voir l'avenir qu'un aveugle, ce qui se trouve devant lui. [Selon ces sages du confucianisme] si une personne, de son vivant, maintient l'ordre dans sa famille, satisfait aux exigences de la piété filiale, et pratique avec constance les cinq vertus, alors, elle sera respectée de ses contemporains et son nom sera connu dans tout le pays. S'il y avait un souverain sage sur le trône, il inviterait une telle personne à devenir son ministre ou son conseiller, voire même lui céderait la place. Le ciel même viendrait le protéger. Ce fut le cas de ceux qu'on appela les cinq Aînés, qui se rassemblèrent pour soutenir le roi Zhou Wen et le roi Zhou Wu ou des vingt-huit généraux de l'empereur Guang-wu à la fin de la dynastie Han, que l'on comparait aux vingt-huit constellations du Ciel. Mais puisque de telles personnes ne savent rien du passé ou de l'avenir, elles ne peuvent aider leurs parents, leur souverain ou leur maître dans leurs vies prochaines, et de ce fait, ils ne peuvent s'acquitter de leur dette de reconnaissance. De telles personnes ne sont pas véritablement sages ou vertueuses. Confucius déclara qu'il n'y avait pas d'hommes vertueux ou de sages dans son pays, mais que sur la terre de l'ouest il y avait une personne appelée le Bouddha qui était un [véritable] sage. Cela indique que les enseignements non bouddhiques doivent être considérés comme la première étape vers la doctrine bouddhique. Les confucianistes enseignèrent tout d'abord les principes de bienséance et de musique (note) de sorte que, quand les écrits bouddhiques furent introduits en Chine, les concepts de préceptes, méditation et sagesse-prajna (note) furent plus aisément compris.
[...] Yin Shou fut le maître de l'empereur Yao, Wu Zheng celui de l'empereur Shun, Taigong fut le maître du roi Zhou Wen, et Lao Zi celui de Confucius. Ces maîtres sont appelés les "quatre sages". Même les Honorés du Ciel inclinent la tête devant eux en signe de respect, et tous les hommes joignent les mains en signe de vénération. De tels sages ont laissé derrière eux des écrits qui couvrent plus de trois mille volumes, au nombre desquels les Trois Registres, les Cinq Canons et les Trois Histoires. Mais tous ces écrits ne vont pas au-delà de l'explication des Trois Mystères. Le premier des Trois Mystères est l'Etre. C'est le principe enseigné par le Duc de Zhou et quelques autres. Le second mystère est le non-être, exposé par Lao-Zi. Le troisième est la Double Qualité de 1'être et du non-être, mystère énoncé par Zhuang-Zi.
[...] Confucius déclara qu'il n'y avait pas d'hommes vertueux ou de sages dans son pays, mais que sur la terre de l'ouest il y avait une personne appelée le Bouddha qui était un [véritable] sage. Cela indique que les enseignements non bouddhiques doivent être considérés comme la première étape vers la doctrine bouddhique. Les confucianistes enseignèrent tout d'abord les principes de bienséance et de musique (note) de sorte que, quand les écrits bouddhiques furent introduits en Chine, les concepts de préceptes, méditation et sagesse-prajna (note) furent plus aisément compris.
[...] Dans le Guketsu, commentaire de Zhanlan* sur le Maka Shikan, on lit : "Le Sutra Shojohogyo établit que le bodhisattva Gakko apparut là-bas sous le nom de Yen Hui, le bodhisattva Kojo y apparut sous la forme de Confucius, et le bodhisattva Kasho sous celle de Lao-Zi. Puisque le sutra se place du point de vue de l'Inde, il désigne la Chine par les mots "là-bas".
[...] Ultérieurement, à l'époque du Bouddha, il y eut les six maîtres non bouddhiques qui étudièrent et transmirent ces divers écrits non bouddhiques et furent les conseillers des rois des cinq régions de l'Inde. Leurs enseignements se divisèrent en quatre-vingt-quinze ou quatre-vingt-seize branches différentes, formant quantité d'écoles. L'étendard de leur orgueil s'élevait plus haut que le faîte des cieux, et leurs dogmes étaient plus rigides que le métal ou la pierre. Mais par leur habilité et la profondeur de leur compréhension, ils étaient incomparablement supérieurs aux confucianistes.
[...] Les quatre sages et les trois ascètes des écrits et enseignements confucianistes et brahmaniques sont considérés comme des sages, mais en fait ils ne sont que de simples mortels qui n'ont pas encore dissipé les Trois illusions. Ils passent pour des sages, mais ils ne sont en fait que des enfants incapables de comprendre les principes de cause et d'effet. Avec leurs enseignements pour vaisseau, comment pourrait-on traverser le grand océan de la naissance et de la mort  ?
[...] [Nous avons déjà constaté que] les paroles des hommes sages et vertueux conservées dans les écrits du confucianisme et du brahmanisme sont exemptes d'erreurs et ont été transcrites avec fidélité. Plus véridiques encore sont les paroles du Bouddha.
[...] Avant l'introduction du bouddhisme, le confucianisme et le taoïsme étaient flous et puérils. Mais sous la dynastie des Han postérieurs, le bouddhisme fut introduit en Chine et lança un défi aux doctrines du pays. Avec le temps, le bouddhisme se répandit et certains moines bouddhistes choisirent de revenir aux croyances autochtones ou furent contraints de retourner à la vie profane parce qu'ils avaient enfreint les préceptes. Par leur intermédiaire, les principes bouddhiques furent usurpés par les écoles confucianiste et taoïste. [...] sous la dynastie des Han postérieurs, le bouddhisme remplaça peu à peu, comme doctrine officielle du pays, les enseignements confucianistes et taoïstes
[...] De même, [depuis l'introduction du bouddhisme en Chine] à la fin de la dynastie Han, les notions et les écrits non bouddhiques sont devenus encore plus incorrects et trompeurs que les écrits pré-bouddhiques du confucianisme qui traitent des Trois Souverains et des Cinq Empereurs.
[...] Le confucianisme enseigne la piété filiale et la reconnaissance due aux parents, mais il se limite à la vie présente. Il ne donne aucun moyen d'aider ses parents dans leur vie future par conséquent, les sages et les hommes vertueux du confucianisme ne sont des sages et des hommes vertueux qu'en théorie et non en réalité. [De même, ] tout en reconnaissant les vies passées et futures, le brahmanisme n'offre aucun moyen d'aider ses parents dans l'avenir. Seul le bouddhisme a le pouvoir de les aider dans leurs vies futures, c'est donc la Véritable voie des sages et des hommes vertueux.
[...] Et lorsqu'il fut révélé que même un homme mauvais comme Devadatta pouvait atteindre la bodhéité, il devint évident que tous les pères du monde pouvaient devenir bouddha. [Le Classique de la piété filiale est un texte de base du confucianisme, mais] le Sutra du Lotus est le Classique de la piété filiale du bouddhisme.
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

A une époque où la société accepte le Dharma correct, suit les préceptes et condamne ceux qui les transgressent ou les ignorent, il faut fidèlement les observer tous. A une époque où l'on se sert du confucianisme et du taoïsme pour attaquer le bouddhisme, il faut en débattre avec l'empereur, à l'exemple des maîtres Daoan, Huiyan et Fadao qui le firent au péril même de leur vie.
La Lettre de Sado (Sado, 20 mars 1272, à Toki Jonin)

En Chine, avant l'arrivée du bouddhisme, certains étaient parvenus à la vision correcte grâce au taoïsme et au confucianisme. Beaucoup de bodhisattva et de personnes ordinaires d'une grande sagesse perçurent que le Bouddha avait planté en eux la graine de la bodhéité dans le lointain passé avant qu'ils aient entendu le Sutra du Lotus.
Le véritable objet de vénération (Sado, avril 1273 à Toki Jonin)

Un brahmane d'Inde dit un jour  : "Cent ans après ma mort, le Bouddha apparaîtra en ce monde." Et un lettré confucéen fit cette prédiction  : "D'ici mille ans, le bouddhisme sera introduit en Chine."(note) Même de telles prédictions, émanant de personnes ordinaires, coïncident avec la vérité comme les deux moitiés d'un même sceau.
Réponse au seigneur Hakiri Saburo (Sado, 3 août 1273 à Hakiri Sanenaga)

Il existe deux textes exhortant à la piété filiale. L'un est un ouvrage non bouddhique, c'est le Classique de la piété filiale, par le sage Confucius. Le second est un texte bouddhique, c'est celui que nous appelons maintenant le Sutra du Lotus. Malgré la différence entre les enseignements bouddhique et non bouddhique, ils se rejoignent sur ce point.
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

En Inde, Shakyamuni, seigneur du Dharma, exposa le principe de la piété filiale et celui de s'acquitter de ses obligations, et, en Chine, Confucius définit la manière de servir loyalement son souverain et de respecter ses parents selon les règles de la piété filiale. Une personne décidée à s'acquitter de sa dette de reconnaissance envers son maître ne devait pas hésiter à s'amputer d'un morceau de sa propre chair, ou à sacrifier son corps.
[...] Zhanlan* s'exclama : "Cela ne signifie-t-il pas que dans le pays d'origine du bouddhisme [en Inde], le Dharma est déjà perdu et qu'il doit être recherché aux quatre coins du monde  ? Mais même en Chine rares sont ceux qui reconnaissent la grandeur de l'enseignement de Zhiyi. Ils sont comparables aux habitants de l'état de Lu qui ignoraient la grandeur de Confucius."
[...] On rapporte que Confucius réfléchissait neuf fois avant de prononcer un seul mot et que Dan, le Duc de Zhou, s'y reprenait à trois fois pour se laver les cheveux et reposait trois fois sur la table des aliments qu'il était sur le point de porter à sa bouche. Des sages décrits dans les enseignements non bouddhiques, qui étudient le monde profane et éphémère, procédaient déjà ainsi, avec une extrême circonspection.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Avant l'introduction du bouddhisme en Chine, les écrits des Trois Augustes et des Cinq Empereurs, des Trois rois, de Taigong, du Duc de Zhou, de Lao-Zi et de Confucius étaient appelés Classiques ou Canons. Ces écrits enseignaient aux hommes le comportement correct et l'importance de la gratitude envers les parents. Une distinction claire fut établie entre supérieurs et subordonnés afin que le pays soit gouverné avec sagesse. Les sujets ont obéi aux souverains [qui suivaient ces préceptes] et le ciel a répondu à leurs prières. Un enfant qui les transgressait était sanctionné pour manquement à la piété filiale et un sujet qui désobéissait était puni comme traître.
La suprématie du Dharma (Minobu, 4 août 1275, à Oto, fille de Nichimyo)

Confucius était pour le principe de "Neuf pensées pour un mot", ce qui signifie qu'il réfléchissait par neuf fois avant de parler.
Les trois sortes de trésor (Minobu, le 11 septembre 1277, à Shijo Kingo)

Lorsque itai doshin [un même coeur dans des corps différents] prévaut parmi les hommes, ils sont assurés d'atteindre leur but ; en revanche, s'ils agissent en dotai ishin [un même corps mais des coeurs différents], ils ne peuvent rien réaliser de remarquable. Les littératures confucéenne et taoïste comportent plus de trois mille volumes qui illustrent bien ce principe. Le roi Shang Zhou, à la tête d'une armée de 700 000 soldats, affronta le roi Zhou Wu qui, lui, ne disposait que de 800 hommes. Or, grâce à leur parfaite unité et en dépit de leur infériorité numérique, les hommes du roi Zhou Wu remportèrent la victoire sur les troupes divisées du roi Shang Zhou.
Sur Itai Doshin (Minobu, septembre 1275 à 1280, à Takahashi nyudo)

De même, dans le monde, si vos parents conspirent contre l'ordre social, il convient de ne pas les suivre. C'est ce que l'on peut lire dans le Classique de la piété filiale de Confucius. Quand le Grand-maître Zhiyi commença à méditer sur le Sutra du Lotus, ses parents décédés lui apparurent, s'assirent sur ses genoux et tentèrent d'entraver sa pratique du bouddhisme. C'était l'oeuvre du Démon du sixième Ciel qui s'était incarné en ses parents pour lui faire obstacle.
[...] En Chine, la recherche des pouvoirs occultes était liée au confucianisme, et en Inde, elle fait partie des enseignements brahmaniques. Cependant, l'occultisme n'est même pas du niveau des premiers enseignements Agon du bouddhisme Hinayana, et encore moins des enseignements commun (tsugyo), spécifique (bekkyo) ou parfait (engyo). Comment pourrait-il donc soutenir la moindre comparaison avec le Sutra du Lotus  ? Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

L’empereur ne connaît pas la cause de ces événements, car il ne s’agit pas de désastres terrestres ordinaires. De même, les ministres ne réfléchissent pas à la cause de ces calamités, car ils ne sont versés dans le confucianisme. Ils ont en outre foi en la capacité des prêtres du Shingon à vaincre les désastres et font des offrandes aux prêtres du Ritsu dans l’espoir de faire échapper le pays aux calamités. C’est là une grave erreur : cela équivaut à jeter de l’huile sur un feu dans l’espoir de l’éteindre ou verser de l’eau afin de faire fondre la glace alors que cela ne fait qu’en augmenter le volume.
Réponse à Gonin (Minobu, le 26 décembre 1275)

Un sage est celui qui perçoit clairement les trois phases de la vie. Les trois souverains et les cinq empereurs auxquels le confucianisme se réfère, tout comme les Trois Sages [de la Chine ancienne], n'appréhendaient que le présent ; ils ne connaissaient ni le passé, ni l'avenir.
Un Sage Perçoit les Trois Phases de la Vie (Minobu, 1275, à Toki Jonin)

Il se trouve que l'on peut lire, dans un des classiques du confucianisme : "Ceux qui ont des choses une compréhension innée sont les plus éminents." Eminent ici, veut dire sage. "Ceux qui étudient, et qui, par l'étude, parviennent à la même compréhension, les suivent Ceux qui... désigne les justes. Et dans l'un des sutras bouddhiques, on lit  : "Dans ma pratique religieuse, je ne suis aidé par aucun maître."(réf.)
[...] Shakyamuni, seigneur du Dharma, est le plus grand sage en ce monde Saha. Zhiyi et Saicho furent tous deux des sages, en même temps que des justes. Ashvaghosha, Nagarjuna, Asanga, Vasubandhu, Lao-Zi et Confucius furent à la fois des sages et des justes, soit des enseignements du Hinayana, soit du Mahayana provisoire* ou des enseignements non bouddhiques ; toutefois, aucun d'eux ne fut un sage ou un juste du Sutra du Lotus.
[...] Lorsque je pense à cela, j'ai l'impression d'être l'égal des sages Zhiyi et Saicho, et d'être supérieur à Lao-Zi et Confucius. Dans le Japon entier, je suis la seule personne à avoir récité Namu Myoho Renge Kyo. Je suis comme le premier grain de poussière à l'origine du Mont Sumeru, ou la seule goutte de rosée au départ du grand océan.
Lettre à Myomitsu Shonin (Minobu, le 5ème jour du 3ème mois intercalaire 1276, à Myomitsu)

En Chine, dans la septième année de Yungping [64 av. notre ère], le deuxième empereur de la dynastie des Han postérieurs, Ming, vit en rêve un personnage doré. Après quoi il envoya en Inde dix-huit émissaires, parmi lesquels les lettrés Cai-Yin et Wang-Zun, pour y rechercher le bouddhisme. Pour cette raison, dans la dixième année de Yungping, deux sages du centre de l'Inde, Kashyapa Matanga et Chu Fa-lan furent invités en Chine et traités avec le plus grand respect. Des milliers d'adeptes du confucianisme et du taoïsme, qui avaient jusqu'alors présidé aux cérémonies impériales en Chine, les jalousèrent et se plaignirent auprès de l'empereur. Ce dernier décréta qu'un débat public aurait lieu le quinzième jour du premier mois de la quatorzième année de Yungping.
Le guide suprême du monde (Minobu, le 25 juin 1277, à Shijo Kingo)

Après la mort du Bouddha, pendant les deux mille ans des époques du Dharma correct et du Dharma formel, le terme "Gohonzon de l'enseignement essentiel*" ne fut jamais mentionné, et l'objet lui-même pouvait donc d'autant moins être concrétisé. Personne n'avait non plus la capacité de l'inscrire. Zhiyi, Zhanlan* et Saicho le perçurent dans leur coeur mais, pour une raison ou une autre, ne le divulguèrent jamais, de même que Yen-huei comprit le vrai sens de l'enseignement de Confucius mais le garda secret.
[...] Avoir la foi, c'est la base du bouddhisme. C'est pourquoi il est dit dans le quatrième volume du Maka Shikan : "Le bouddhisme est un vaste océan mais seuls ceux qui ont la foi peuvent y accéder." Dans le quatrième volume du Guketsu, Zhanlan* interprète ce passage ainsi : "Même Confucius enseigne que la foi vient en premier. Ceci s'applique encore plus aux principes profonds du bouddhisme !
Le Véritable Aspect du Gohonzon (Minobu, 23 août 1277, à Dame Nichinyo)

L'apparition d'un animal légendaire appelé Kirin fit comprendre à ses contemporains que Confucius était un sage et il ne fait aucun doute qu'un écho résonnant dans le sanctuaire d'un village est l'annonce de la venue d'un sage.
Plus la source est lointaine, plus le courant est long (Minobu, le 15 septembre 1278, à Shijo Kingo)

L’objet le plus sublime doit être montré comme objet de culte. Par exemple, l’objet de culte du confucianisme, ce sont les Trois Augustes et cinq Empereurs. L’objet de culte pour le bouddhisme devrait être le Bouddha Shakyamuni.
[...] Un millier d’années après le trépas de Shakyamuni, a commencé la période du Dharma formel (Zoho). La quinzième année de cette période, le bouddhisme fut pour la première fois introduit en Chine. Aux étapes initiales, il y eut des controverses entre confucianisme et bouddhisme sur la question de savoir quelle était la religion supérieure, et cela n’aboutit à aucune conclusion positive.
Honzonmondosho  (Minobu,  septembre 1278 à Joken-bo)

Des cinq saveurs ainsi obtenues, celle du ghee est, de toutes, la meilleure.
En poursuivant cette analogie entre les cinq saveurs et les divers enseignements bouddhiques, nous pourrions comparer les trois mille écrits confucianistes et les dix-huit principaux écrits du brahmanisme à une saveur ordinaire. Par rapport à eux, même les sutras Agama* ont la saveur du ghee.
[...] Sous le règne de l'empereur Kimmei, trentième souverain de forme humaine, les vertus liées à l'observance des préceptes dans des vies antérieures avaient presque entièrement disparu du pays. Et un nombre toujours croissant de personnes, à l'esprit entièrement dominé par le mal, apparurent. Les esprits bienveillants, de plus en plus faibles, étaient de moins en moins capables de résister aux esprits malveillants. Les enseignements confucéens étaient trop légers pour contrebalancer les fautes des gens, devenues très lourdes. Si bien que les textes confucéens furent abandonnés et que l'on se tourna vers les écrits bouddhiques. Par exemple [lorsque le bouddhisme fut introduit au Japon], Moriya rendait un culte aux nombreuses divinités apparues au cours des sept règnes des divinités célestes et des cinq règnes des divinités terrestres. Il pria pour faire obstacle à la propagation du bouddhisme et pour que les textes confucianistes soient respectés comme auparavant.
Le roi Rinda (Minobu, le 17 août 1279 à Soya Doso)

L'interdiction de tuer les êtres vivants est un précepte primordial. Le premier des cinq préceptes interdit d'ôter la vie et les huit préceptes, les dix préceptes, les deux cent cinquante préceptes, les dix principaux préceptes du Sutra du filet de Brahma*, les dix préceptes insondables du Sutra Kegon* et les dix préceptes du Sutra du collier de bodhisattva*, tous commencent par le précepte proscrivant l'acte de tuer. Et parmi les trois mille sanctions codifiées par le confucianisme, la première est la peine capitale.
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280, à Akimoto)

Puisque le Régent n'a pas voulu goûter aux mets délicieux du vrai bouddhisme, je n'ai rien pu faire de plus et me suis donc retiré dans la forêt. Je suis un homme ordinaire (bompu) et trouve le froid de l'hiver ou la chaleur de l'été difficiles à supporter. Je n'ai pas non plus suffisamment à manger. Jamais je ne pourrais égaler l'exploit de cet homme dont on dit qu'il parcourut dix mille kilomètres en ne prenant qu'un seul repas, ou celui de Confucius et de son petit-fils qui ne mangèrent que neuf fois en cent jours. Sans nourriture, je ne pourrais pas continuer longtemps à réciter le Sutra ni me concentrer sur la méditation.
Le don de riz (Minobu, date   ? destinataire   ? )

Pendant les mille ans de l'époque du Dharma formel, le bouddhisme fut introduit en Chine. Mais dès le début, la controverse avec les confucéens ne laissa pas le temps de débattre, au sein même du bouddhisme, des différences entre Mahayana et Hinayana, et entre enseignements provisoires et définitifs.
Le corps et l'esprit des simples mortels (Minobu, à un disciple. Fraguement)

 

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