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Extraits de gosho sur

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abandonner [le Sutra du Lotus] - taiten
 

Il est en effet dans la nature de ce Roi-Démon du sixième Ciel de se réjouir du spectacle d'une personne prisonnière des trois mauvaises voies, et de se désoler d'en voir d'autres créer le karma qui conduit dans les trois bonnes voies. Plus encore qu'il regrette de voir certains former le karma qui les mène aux trois bonnes voies, il s'attriste d'en voir d'autres aspirer aux trois véhicules. Sa haine à l'encontre de ceux qui créent le karma de devenir bouddha est encore plus grande qu'envers ceux qui s'efforcent d'atteindre les trois véhicules, et il saisit toutes les occasions possibles de leur barrer la route. Il sait que quiconque entend ne serait-ce qu'une phrase ou une stance du Sutra du Lotus atteindra immanquablement la bodhéité. Cela le désespère et il imagine divers stratagèmes, il opprime et persécute les pratiquants, s'efforçant de leur faire abandonner leur croyance
Les quatre sortes de reconnaissance (Izu, le 16 janvier 1262 à Kudo Yoshitaka)

Toutefois, il y a une cinquantaine d'années environ apparut Honen, un homme qui s'opposa ouvertement au Dharma. Il abusa tous les simples mortels en leur présentant un simple caillou comme une pierre précieuse, en les incitant à jeter le véritable joyau qu'ils possédaient déjà et à le remplacer par ce caillou-là. Cela correspond à ce que le cinquième volume du Maka Shikan appelle "prendre des bouts de tuile et des cailloux pour des joyaux brillants." Tous serrent dans leurs mains un vulgaire caillou en pensant qu'il s'agit d'un joyau précieux. Autrement dit, ils abandonnent le Sutra du Lotus pour réciter le nom du bouddha Amida. [...] Souvenez-vous pourtant qu'abandonner le Sutra du Lotus pour la pratique du Nembutsu, c'est être comme un rocher qui, lâché du sommet d'une montagne, déboule dans la vallée. [...] Ce sont des stratagèmes du grand démon qui se déguise en moine vénérable ou pénètre dans le coeur d'un père, d'une mère ou d'un frère pour faire obstacle à notre bonheur dans la vie future. Quoi qu'ils vous disent, et quelles que soient les ruses qu'ils emploient pour vous pousser à abandonner le Sutra du Lotus, ne vous laissez pas convaincre.
Encouragements à une personne malade (décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

Ils donnent peut-être l'apparence de personnes de bien, mais je vois mal comment on pourrait nier qu'ils abandonnent leur propre parent pour s'allier à d'autres qui leur sont moins proches. Par contre, une personne entièrement mauvaise qui ne s'est jamais engagée dans la pratique du bouddhisme ne peut pas être accusée de la faute d'abandonner le Bouddha Shakyamuni. Peut-être, si les circonstances s'y prêtent, parviendra-t-elle un jour à croire en l'enseignement du Bouddha.
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270, à Joken-bo et Gijo-bo )

Ainsi, pendant d'innombrables vies, les hommes ont été trompés, plus souvent qu'il n'y a de grains de sable dans le Gange, jusqu'à abandonner leur foi dans le Sutra du Lotus pour tomber dans les enseignements du Mahayana provisoire*, puis abandonner ces derniers pour tomber dans les enseignements du Hinayana, et finalement abandonner même ceux-là pour tomber dans les enseignements et écrits non bouddhiques. [...]
Mais il y est dit aussi que de tels actes sont aisés, comparés à la grande difficulté de croire, ne serait-ce qu'en une phrase ou un vers du Sutra du Lotus, dans la période des Derniers jours du Dharma. Et cela a fait surgir en moi la décision irrévocable de parvenir à l'Éveil, sans jamais abandonner. [...]
Shariputra pratiqua la voie du bodhisattva pendant soixante kalpa, mais il l'abandonna [malgré l'étape élevée à laquelle il était parvenu] parce qu'il ne put endurer les railleries d'un brahmane qui l'avait supplié de lui donner son oeil.
[...] Que ce soit pour de bonnes ou de mauvaises raisons, si l'on abandonne le Sutra du Lotus, on se condamne à l'enfer. [Ici] j'en fais serment : même si l'on m'offrait le trône du Japon à la seule condition d'abandonner le Sutra du Lotus et d'adhérer aux enseignements du Sutra Kammuryoju en priant pour renaître sur la Terre pure de l'Ouest, même si l'on me menaçait, si je ne récite pas le Nembutsu, de décapiter mon père et ma mère, quels que soient les obstacles, tant que des hommes de sagesse ne m'auront pas prouvé que mes enseignements sont erronés, je n'accepterai jamais les pratiques des autres écoles !
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Grâce à leur observance des préceptes, les personnes des deux véhicules ont acquis plus de mérites et une sagesse plus pénétrante que les personnes ordinaires dans les six Voies. Comment pourraient-elles donc jamais abandonner le Sutra du Lotus, ce Sutra qui leur a permis d'atteindre la bodhéité  ?
Sur la prière (Sado, 1272 à Sairen-bo)

Pourtant, bien qu'ayant souvent entendu le moine Nichiren enseigner cela, certains abandonnent leur foi, lorsqu'ils me voient comme aujourd'hui confronté à de grandes difficultés. Vous, par contre, ne m'avez entendu qu'une ou deux fois, pendant une heure ou deux, mais j'observe que, sans abandonner, vous restez constant dans votre croyance. Cela ne peut s'expliquer seulement par des causes créées en cette vie-ci.
Réponse au seigneur Hakiri Saburo (Sado, 3e jour du 8e mois de 1273 à Hakiri Sanenaga)

Maintenant le temps est venu et les Quatre bodhisattva vont à coup sur apparaître. Moi, Nichiren, je suis le premier à l'avoir compris. On dit qu'un vol de rossignol présage l'apparition de la Reine-mère de l'ouest, et que le chant de la pie annonce l'arrivée d'un visiteur. De même, certains présages annoncent la venue des Quatre bodhisattva. Ceux qui veulent être mes disciples doivent bien comprendre cela. Aussi, au risque même de votre vie, n'abandonnez jamais la foi.
Le pratiquant du Sûtra du Lotus rencontrera des persécutions (Sado, 14 janvier 1274 à Toki Jonin, Shijo Kingo, Kawanobe et Yamato Ajari)

Ama Gozen, vous n’êtes pas capable de lire ne serait-ce qu’une seule phrase [du Sutra ou de mes lettres]. Et pourtant, vous avez régulièrement exprimé votre détermination de ne jamais abandonner votre foi.
Ben Dono et Ama Gozen (Sado, le 19 septembre1274)

Les maîtres des diverses écoles négligent le fait que la graine de l'Éveil a été plantée par le Bouddha lorsque fut exposé le Sutra du Lotus par le passé. Quelle ignorance est la leur ! Ne comprenant rien au lointain passé de sanzen jintengo* et gohyaku jintengo*, ils abandonnent le Sutra merveilleux de l'enseignement pur et parfait et sombrent à nouveau dans l'océan des souffrances de la vie et de la mort.
[...] De nombreuses personnes, de haut rang et de basse condition, vous ont fait des remontrances ou vous ont menacé, mais vous avez refusé d'abandonner votre foi. Maintenant qu'il semble certain que vous atteindrez la bodhéité, le Démon du sixième Ciel et les tenants des enseignements non bouddhiques essaient d'utiliser cette maladie pour vous effrayer. Mais rappelez-vous que la vie en ce monde est limitée. Ne vous laissez jamais troubler !
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274   ? à Sammi-bo)

O-ama Gozen est peu sincère et manque de sérieux. Elle est également indécise dans sa croyance, y restant fidèle à certains moments et la trahissant à d'autres. Lorsque Nichiren a encouru la disgrâce des autorités, elle a immédiatement abandonné le Sutra du Lotus. Pourtant, depuis longtemps, à chaque fois que nous nous sommes vus, je lui ai enseigné que le Sutra du Lotus est] "difficile à croire, difficile à comprendre". [...] Lorsque j'ai encouru la disgrâce du gouvernement, 999 personnes sur 1 000, à Kamakura, ont abandonné leur foi. Mais puisque le jugement du monde à mon égard s'est maintenant adouci, certaines d'entre elles semblent avoir des regrets. O-ama Gozen n'en fait pas partie.
Réponse à Nii-ama (Minobu, 16 février 1275 à Nii-ama)

Ceux qui croient dans le chapitre Juryo* (XVI) du Sutra du Lotus soutiennent la vie des bouddhas. Un bouddha pourrait-il abandonner ceux qui pratiquent précisément le Sutra qui leur a permis d'atteindre l'Éveil   ? Si c'était le cas, ce serait comme si un bouddha abandonnait son propre corps. [...] J'ai été attaqué à plusieurs reprises et, par deux fois, j'ai suscité la colère du gouvernement. Je ne suis pas seul à avoir été victime de sanctions ; certains, pour m'avoir rendu visite, ont été officiellement punis, ont eu leurs terres confisquées, ont été soit démis de leurs fonctions par leurs seigneurs, soit abandonnés par leurs parents ou leurs frères. Il en a résulté que même ceux qui m'avaient suivi à un moment donné m'ont abandonné, et maintenant, personne ne me suit.
Lettre à Horen (Minobu, le 4e mois de 1275 à Soya Kyoshin)

Les habitants de ce pays sont tous, sans aucune exception, les disciples ou les sujets du Bouddha Shakyamuni. Ainsi, ceux qui ne peignent ni ne sculptent l'image d'Amida ou d'un autre bouddha que Shakyamuni, et qui ne psalmodient pas le nom d'Amida peuvent bien être des personnes mauvaises, mais concrètement ils n'ont rien fait pour rejeter le Bouddha Shakyamuni. Tandis que vénérer exclusivement le bouddha Amida, c'est déjà clairement manifester son abandon du Bouddha Shakyamuni. Ceux qui récitent cette vaine et stérile invocation du Nembutsu, voilà les personnes véritablement mauvaises. Ce bouddha qui n'est ni leur père, ni leur mère, ni leur souverain, ni leur maître, ils le traitent avec autant de tendresse qu'une épouse bien-aimée. Dans le même temps ils abandonnent Shakyamuni, notre véritable souverain, parent et maître éveillé.
Lettre au nyudo d'Ichinosawa (Minobu, le 8 mai 1275, à l'épouse du nyudo d'Ichinosawa)

Vous posez la question à l'envers ! Quand on vous cite des commentaires, vous pouvez demander s'il y a des sutras pour les appuyer. Mais, si les passages des sutras sont clairs, il n'y à rien à rechercher dans les commentaires. Si vous trouviez des contradictions entre les sutras et les commentaires, suivriez-vous les commentaires en abandonnant les sutra  ? [...] Mais, si en réalité Nichiren n'était pas le Pratiquant du Sutra du Lotus, qui serait donc le défenseur du Véhicule unique, l'enseignement du Sutra du Lotus  ? Est-ce des personnages comme Honen, qui a déclaré qu'il fallait abandonner le Sutra du Lotus  ?
[...] Shakyamuni enseigna que "le superficiel est facile à saisir mais le profond, difficile." Abandonner le superficiel pour rechercher ce qui est profond demande du courage, c'est l'esprit de "rechercher le Bouddha" (jobu).
[...] Finalement, j'ai été traîné dans les ruelles de Kamakura et je me suis écrié : "Divinités Nitten et Gatten, vous êtes bien là, dans le Ciel mais vous laissez Nichiren subir de grandes persécutions. Serait-ce parce que je ne suis pas le Pratiquant du Sutra du Lotus  ? Si c'était le cas, j'abandonnerais immédiatement ma croyance erronée. Mais si je suis bien le Pratiquant du Sutra du Lotus, donnez-en immédiatement la preuve !
[...] Vous avez peut-être essayé de pratiquer ses enseignements jusqu'à un certain point dans une existence passée, mais chaque fois que vous avez été persécuté, vous avez cessé de vivre en accord avec le Sutra. C'est comme si vous n'aviez fait bouillir de l'eau que pour la verser dans de l'eau froide ; ou comme si vous faisiez des étincelles pour allumer un feu et que vous abandonniez à mi-chemin.
Le choix en fonction du temps
(Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

C'est à une époque aussi reculée, dans le lointain passé de sanzen-jintengo, que les trois groupes de disciples de Shakyamuni, comprenant Shariputra, Mahakashyapa, Ananda et Rahula, eurent connaissance du Sutra du Lotus par la bouche d'un bodhisattva, seizième fils du bouddha Daitsuchisho. Pourtant, trompés par des personnes mauvaises, ils finirent par abandonner le Sutra du Lotus. Ils retombèrent dans les enseignements des sutras Kegon*, Hannya*, Daijuku ou Nirvana ou plus bas encore, dans ceux des sutras Vairocana*, Jimmitsu* ou Kammuryoju, voire même retombèrent dans l'erreur des enseignements hinayana des sutras Agama*. Poursuivant leur régression, ils traversèrent les états relativement heureux de bonheur temporaire et de tranquillité pour échouer finalement dans les voies mauvaises [...] Comment se fait-il, alors, que ceux qui abandonnent le Sutra du Lotus tombent dans l'enfer des souffrances incessantes et doivent y demeurer pendant un nombre incalculable de kalpa. La faute d'abandonner sa foi dans le Sutra ne paraît pas, sur le moment, aussi terrible que de tuer ses parents. [...] Pourtant, ces trois groupes d'auditeurs durent souffrir pendant une période égale à sanzen-jintengo, et les grands bodhisattvas pendant une période égale à gohyaku-jintengo, pour avoir commis la faute d'abandonner le Sutra du Lotus. Cela montre combien cette faute est effroyable. [...] D'après le Grand-maître Zhiyi* "si quelqu'un se lie d'amitié avec une personne mauvaise, il perdra l'esprit." "Esprit" désigne ici le coeur qui croit au Sutra du Lotus, tandis que "perdre" signifie abandonner sa foi dans le Sutra du Lotus et suivre d'autres sutras. [...] Si vous doutez d'avoir offensé le Dharma dans le passé, vous ne serez pas à même de supporter les souffrances mineures de l'existence. Vous pourriez alors céder face à l'opposition de votre père, et abandonner le Sutra du Lotus sans l'avoir désiré.[...] Les femmes sont parfois craintives, et vos épouses ont probablement abandonné. Mais, en ce qui vous concerne, vous devez serrer les dents et ne jamais faiblir dans votre foi (note). [...] Vous, les deux frères, êtes comparables à l'ermite et à son disciple. Si l'un de vous abandonne à mi-chemin, vous ne parviendrez ni l'un ni l'autre à la bodhéité. [...] Parmi ceux qui furent les premiers à croire en mon enseignement, beaucoup ont par la suite abandonné leur foi, par crainte d'être rejetés par la société. [...] Du vivant de Shakyamuni, le moine Sunakshatra eut d'abord foi en l'enseignement du Bouddha. Mais par la suite, non content de l'abandonner, il s'opposa de manière si perfide au Dharma que le Bouddha lui-même ne put le sauver de l'enfer des souffrances incessantes."
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

Persévérez dans votre pratique, sans jamais l'abandonner, jusqu'au dernier instant de votre vie. Et quand viendra le temps de monter au sommet de l'Éveil merveilleux, en regardant partout autour de vous, quelle joie sera la vôtre de découvrir que l'univers entier est une Terre de Bouddha éternellement illuminée !
Les quatorze oppositions (Minobu, fin 1276, au nyudo Matsuno Rokuro Zaemon)

Quand j'ai subi des persécutions, ils en ont profité pour convaincre beaucoup de gens d'abandonner la foi. Si, vous aussi, vous vous laissez abuser, tous ceux qui, dans la province de Suruga, semblent croire au Sutra du Lotus ou qui sont sur le point d'y croire abandonneront le Sutra, sans exception. [...] Ainsi, ne vous y trompez pas. Si vous abandonnez votre foi dans le Sutra du Lotus maintenant, vous serez seulement l'objet de railleries [de la part de vos ennemis]. En se prétendant vos amis, ils essaieront de vous faire vous renier, bien décidés à rire de vous plus tard et à vous ridiculiser devant les autres. Laissez-les dire puis répondez : "Les conseils que vous me prodiguez ainsi devant une grande assemblée, pourquoi ne vous les donnez-vous pas d'abord à vous-mêmes  ? " Et cela dit, quittez rapidement les lieux.
La protection de Bonten et de Taishaku (Minobu, 15 mai 1277 à Nanjo Tokimitsu)

Récemment, votre frère aîné, Uemon no Sakan, a été de nouveau déshérité par votre père. J'avais dit à votre épouse, lorsqu'elle m'a rendu visite, qu'il était certain qu'il serait une fois encore déshérité et que, puisque votre foi était des plus fragiles, elle devait se préparer au pire. Cette fois, j'en suis sur, vous allez abandonner la pratique. [Dans ce cas, ] je n'y vois rien à redire. Seulement, quand vous serez tombé en enfer, ne m'en faites pas reproche à moi, Nichiren. [...] Si vous obéissez à votre père, qui est un ennemi du Sutra du Lotus, et abandonnez votre frère, qui pratique l'enseignement du Véhicule suprême, peut-on dire que vous manifestez de la piété filiale  ? Finalement [je n'ai qu'un seul conseil à vous donner] décidez de vous engager totalement dans la voie du bouddhisme comme le fait votre frère.
Les Trois Obstacles et les Quatre Démons (Minobu, le 20 novembre 1277 à Hyoe no Sakan Munenaga)

Et, si un pratiquant sincère du Sutra du Lotus, qui récite son Titre même sans en connaître le sens, se laisse intimider par les savants maîtres des diverses écoles et en vient à abandonner sa foi, il est comparable au petit empereur fantoche Hu-Hai, qui prit la place du prince héritier mais se laissa intimider et finalement assassiner par Zhaogao.
"Ainsi ai-je entendu" (Minobu, 28 novembre 1277, à Soya Kyoshin)

J'ai pensé : "Depuis le passé lointain, j'ai peut-être déjà plusieurs fois rencontré le Sutra du Lotus et pris la décision d'atteindre la bodhéité. J'ai peut-être surmonté une ou deux difficultés [de moindre importance], mais, une fois confronté à une multitude de grands obstacles, j'ai probablement abandonné. Dans cette vie, si je suis fermement résolu à ne pas reculer, même devant les épreuves les plus dures, je dois parler."
Lettre à Misawa (Minobu, le 23 février 1278 à Misawa)

De nos jours, certains ont foi dans le Sutra du Lotus. La croyance des uns est comme le feu, celle des autres comme l'eau [qui coule]. Quand les premiers entendent les enseignements, ils pratiquent avec l'intensité du feu, mais le temps passant, ils ont tendance à abandonner leur foi. Avoir une foi comme l'eau [qui coule] signifie croire continuellement sans jamais régresser.
Les deux sortes de croyance (Minobu, 25 février 1278 à Nanjo Tokimitsu)

L’école Zen proclame qu’il y a un Dharma véritable autre que tous les écrits du Bouddha Shakyamuni. Une pensée aussi insensée revient à abandonner les enseignements de Shakyamuni et à respecter vos propres idées. C’est comme tuer ses propres parents et donner une position importante au fils, ou bien à tuer son maître et prendre sa place.
Honzonmondosho (Minobu,  septembre 1278 à Joken-bo)

Mais, voyant que j'étais sans cesse en butte à des persécutions, officielles ou non, ces nouveaux croyants m'ont suivi encore un ou deux ans, mais par la suite ont abandonné, certains devenant même des ennemis du Sutra du Lotus. Il y en eut qui, extérieurement, semblaient conserver la foi, mais qui dans leur coeur gardaient des doutes, et d'autres qui, intérieurement, conservaient la foi, mais concrètement abandonnèrent la pratique.
Plus la source est lointaine, plus le courant est long (Minobu, le 15 septembre 1278, à Shijo Kingo)

Quant aux adhérents des autres écoles, ils sont pour la plupart influencés par les adeptes du Nembutsu et les défenseurs du Shingon, et les suivent. Sans être nécessairement convaincus de la supériorité de l'une de ces écoles, ils sont ballottés entre les deux et pour finir, se laissent influencer par la plus puissante et la plus grande en prenant le bouddha Amida comme principal objet de dévotion. Ils abandonnent le Bouddha Shakyamuni, souverain, maître et parent de notre monde présent. Ils prient pour s'évader vers un autre monde, à dix milliards de mondes d'ici, vers le domaine du bouddha Amida qui leur est pourtant totalement étranger. [...] Ainsi, il est infiniment regrettable de voir que de nombreuses personnes, même lorsqu'elles ont eu foi un certain temps dans le Sutra du Lotus, tombent en enfer en abandonnant leur pratique, sous l'influence de la société et par crainte du jugement des autres.
L'enseignement selon l'esprit du Bouddha (Minobu, 2 mai 1279, à Niike Saemon-no-jo)

On peut aussi avoir un certain degré de croyance, mais au contact de mauvaises influences, la foi s'affaiblit. Alors, soit on abandonne totalement la pratique bouddhique, soit on la poursuit pendant quelques jours, pour l'abandonner pendant des mois. Autant dire que l'on est alors comparable à un récipient percé qui laisse fuir l'eau.
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280, adressé à Akimoto Taro Hyoe-no jo)

Il n'y a rien d'extraordinaire dans ce que nous appelons la foi. Comme une femme chérit son mari, comme un homme donnerait sa vie pour sa femme, comme des parents n'abandonneraient jamais leurs enfants, ou comme un enfant refuserait de quitter sa mère, nous devrions accorder notre confiance au Sutra du Lotus, à Shakyamuni, à Taho et à tous les bouddhas et bodhisattvas des dix directions, ainsi qu'aux dieux du Ciel et aux divinités bienveillantes, et réciter Namu Myoho Renge Kyo. Voilà en quoi consiste la foi.
Le sens de la foi (Minobu, le 18 mai 1280, à Myoichi-ama)

Mais le fait le plus étonnant, au Japon, est que ses habitants, nés dans un pays qui a des liens avec le Bouddha Shakyamuni, abandonnent ce bouddha et, tous sans exception, deviennent des fidèles du bouddha Amida. Ils abandonnent Shakyamuni avec qui ils ont un lien profond et vénèrent le bouddha Amida avec qui ils n'en ont aucun.
Sur le Bodhisattva Hachiman (Minobu, décembre 1280, à Nichigen-nyo, l'épouse de Shijo Kingo)

Ou encore, il [le Démon du sixième Ciel] se présente comme un moine éminent ou un moine de grande sagesse, respectueux des préceptes. Puis, les sutras Kegon*, Agama*, ou les enseignements du Nembutsu ou du Shingon à la main, il s'efforce de nous faire abandonner le Sutra du Lotus et de nous faire croire en ces autres enseignements, en rusant pour nous empêcher de devenir bouddha.
Réponse à Jibu-bo (Minobu, le 22e jour du 8e mois 1281, à Jibu-bo Nichii)

voir également :  renier


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