DICTIONNAIRE des TERMES BOUDDHIQUES

français, japonais, chinois, sanscrit, pali


Honen
(1133-1212)


Également connu sous le nom de Genku (Vacuité de l’Origine). Moine japonais fondateur de l’école de la Terre pure (Jodo shu) au Japon. Avant lui, Ryonin (1073-1132) avait déjà établi l’amidisme au Japon d’une façon indépendante mais c’est la pensée de Honen qui a donné à ce mouvement les caractères originaux que nous lui connaissons aujourd’hui encore.

Il naquit dans la province de Mimasaka. Quand il a huit ans, son père est condamné à mort et, selon ses dernières volontés, il est confié à un temple local. A l'âge de neuf ans il devint un disciple de Kankaku, au temple Zendai-ji. A quinze ans, il entra au Mont Hiei et y étudia les enseignements tendai sous la direction de Genko et Koen. A l'âge de dix-huit ans, il se rendit au Kurodani, toujours sur le Mont Hiei, où il étudia la doctrine de la Terre pure sous la direction de Eiku. Il quitta Kurodani pour étudier les autres doctrines et, à son retour, il lut tout le Tripitaka. On dit qu'il aurait atteint l'Éveil en 1175 en lisant le Kammuryojukyo Sho de Shandao, puis qu'il se consacra exclusivement à la récitation du nom du bouddha Amida. L'école Jodo fait remonter sa fondation à cet évènement. Il s'installa ensuite à Yoshimizu, à Kyoto, où il se consacra à la pratique exclusive du nembutsu et attira un grand nombre de disciples. En 1186, à la demande de Kenshin, l'administrateur principal du Mont Hiei, Honen prêcha la doctrine de la Terre pure au temple Ohara Shorin-in où il aurait réfuté les arguments des moines des écoles Hosso, Sanron, Kegon* et autres. Cet événement s'appelle le "Discours de Ohara". Voyant avec inquiétude sa doctrine se répandre, les moines du Mont Hiei commencèrent à protester auprès du trône. La situation s'aggrava lorsque, en 1206, deux dames de la cour décidèrent de devenir nonnes dans l'école Jodo, au cours d'une cérémonie conduite par les disciples de Honen, Junsai et Juren. Cet incident provoqua la colère de Gotoba, empereur retiré, qui interdit la doctrine de la Terre pure et exila Honen à Tosa en 1207, puis à Sanuki. En 1211, Honen obtint la permission de rentrer dans la capitale et, l'année suivante, il mourut. Son ouvrage le plus célèbre est le Senchaku Shu écrit en 1198. Il y déclare que ce qui permet de renaître dans la Terre pure est exclusivement la pratique du nembutsu et demande de "rejeter, refermer, ignorer et abandonner" (sha-hei-kaku-ho) tous les sutras, à l'exception des trois sutras de base de la doctrine de la Terre pure". Il écrivit aussi des commentaires sur ces trois sutras et sur le Ojo yoshu (L'Essentiel pour renaître dans la Terre pure). L’une de ses dernières œuvres est le Serment en une feuille (Ichimai kishomon) traduite en français par Gaston Renondeau
Le titre de Grand-maître lui a été conféré pour la première fois en 1297 et dans ce domaine également il a établi un record puisqu’il a été gratifié de cette distinction jusqu’à sept fois dont la dernière en 1961.
Honen eut pour disciples Shinran et Shoko.

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