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Extraits de gosho sur

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communauté des pratiquants - Sangha
 

Il en résulte qu'on voit des gens briser les doigts des statues de Shakyamuni pour les remodeler selon le geste (mudra) attribué à Amida, ou rénover des temples à l'origine consacrés à Yakushi*, et y placer des statues d'Amida, seigneur de la Terre de l'Ouest. Ou bien, on interrompt la pratique qui consiste à retranscrire le Sutra du Lotus, pratique qui se poursuit depuis plus de quatre cents ans au Mont Hiei, et on la remplace par la transcription des trois sutras de la Terre pure ; ou encore les conférences annuelles daishiko sur le Grand-maître Zhiyi* sont remplacées par des conférences sur les enseignements de Shandao. En fait, les opposants au Dharma et leurs complices sont si nombreux qu'on ne peut les compter. Ne sont-ils pas des destructeurs du Bouddha   ? Ne sont-ils pas des destructeurs du Dharma  ? Ne sont-ils pas des destructeurs du Sangha  ? Et tous leurs enseignements hérétiques découlent du Senchaku Shu  !
Rissho Ankoku ron (Kamakura-Matsubagayatsu, juillet 1260)

Quant à la reconnaissance envers le Sangha, elle lui est due parce que c'est invariablement la communauté qui perpétue le trésor du Bouddha et le trésor du Dharma. Par exemple, il ne peut y avoir de feux sans bois de chauffage, et, sans terre, les arbres et les plantes ne peuvent pas pousser. Pareillement, le bouddhisme aurait pu exister, mais, sans les moines qui l'ont étudié et fait connaître, il n'aurait jamais été transmis pendant les deux mille ans des époques du Dharma correct et du Dharma formel et jusqu'à celle des Derniers jours du Dharma. C'est pourquoi on lit dans le Sutra Daijuku  : "Si, dans la cinquième période de cinq cents ans, une personne harcèle un moine ignorant n'observant pas les préceptes et l'accuse d'un crime quelconque, sachez que cette personne éteint le flambeau du bouddhisme." Il est difficile, en vérité, de totalement s'acquitter de la dette contractée envers le Moine !
Les quatre sortes de reconnaissance (Izu, le 16 janvier 1262 à Kudo Yoshitaka)

Le croyant laïque avisé répondit : "Les cinq forfaits sont : tuer son père, tuer sa mère, tuer un arhat, verser le sang d'un bouddha, et rompre l'unité de la communauté bouddhique. Quant aux dix actions mauvaises, elles consistent en trois actions corporelles, quatre actions verbales et trois actions mentales. Les trois actions corporelles sont tuer, voler et avoir des relations sexuelles illégitimes. Les quatre mauvaises actions verbales sont mentir, flatter, diffamer, et tromper. Les trois mauvaises actions mentales sont l'avidité, l'orgueil et l'ignorance.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265 ? à un samouraï ? )

Devadatta était le fils aîné du roi Dronodana et le neveu du roi Shuddhodana. Il était ainsi le cousin du Bouddha Shakyamuni et également le frère aîné du vénérable Ananda. Sa position dans le Jambudvipa n'était donc en rien celle d'une personne de basse condition. Il devint disciple du moine Sudaya et entra dans la vie religieuse. Du vénérable Ananda il apprit la maîtrise des dix-huit pouvoirs surnaturels et il mémorisa les 60.000 enseignements non bouddhiques et les 80.000 enseignements bouddhiques. Il observait cinq pratiques (note) et paraissait presque plus saint que le Bouddha lui-même. Désireux de prendre la place du Bouddha, il eut l'audace de commettre le crime de perturber le Sangha en fondant son propre sanctuaire sur le Mont Gayashirsha et en invitant les disciples du Bouddha à l'y rejoindre. Il confia au prince héritier Ajatashatru  : "J'ai l'intention de tuer le Bouddha et de devenir le nouveau bouddha. Vous devriez tuer votre père le roi Bimbisara et régner à sa place  ! "
[...] Vimaladatta* autorisa ses fils, les deux princes, à entrer dans le Sangha et les encouragea à propager le Sutra du Lotus. De plus, la fille du Roi-Dragon fit un voeu en disant : "Je révélerai les enseignements du Mahayana et délivrerai les êtres de la souffrance."(réf.) Ni l'une ni l'autre ne firent voeu de suivre exclusivement les enseignements des autres sutras et de négliger la pratique du Sutra du Lotus. Néanmoins, c'est ce que font les femmes de nos jours, consacrant tous leurs efforts à la pratique d'autres sutras et aucun à la pratique du Sutra du Lotus. Vous devriez changer d'attitude, changez d'attitude immédiatement.
[...] De plus, avec Kokalika comme disciple et le roi Ajatashatru comme protecteur, Devadatta commença à attirer des disciples de partout, jusqu'à ce que, des cinq régions de l'Inde, de ses seize grands royaumes et de ses cinq cents principautés de taille moyenne, toute personne coupable d'une, de deux, ou de trois des cinq forfaits, sans exception, soit venue rejoindre sa communauté. Tous accoururent auprès de lui comme de multiples rivières se jettent dans le vaste océan, ou comme quantité de plantes et d'arbres prolifèrent sur une grande montagne.
Le Daimoku du Sutra du Lotus (1266 à une femme d'Amatsu)

Il y eut autrefois une personne du nom de Gyobo Bonji. Pendant douze ans, il alla de pays en pays, à la recherche des enseignements du Bouddha. A cette époque, aucun des Trois trésors - le Bouddha, le Dharma et le Sangha n'était encore apparu. Mais Gyobo Bonji poursuivait sa quête du Dharma bouddhique de la même manière que l'on cherche de l'eau quand on a soif, ou de la nourriture quand on a faim. Un jour, il rencontra un brahmane errant qui lui dit : "Je connais un verset de l'enseignement sacré. Si vous êtes véritablement à la recherche du bouddhisme, je vous le communiquerai." Gyobo Bonji l'implora de le faire. Le brahmane lui dit : "Pour prouver votre sincérité, arrachez-vous d'abord un morceau de peau pour servir de parchemin, brisez l'un de vos os et utilisez-le comme pinceau, écrasez votre moelle pour en faire de l'encre, et diluez-la dans votre sang pour écrire. Si vous êtes prêt à faire tout cela, je vous enseignerai le verset du Bouddha."
Lettre à Nichimyo Shonin (Sado, le 25 mai 1272 à Nichimyo, mère de Oto Gozen)

Moi, Nichiren, je ne suis pas digne d'être appelé Pratiquant du Sutra du Lotus, ni de faire partie des membres du Sangha. J'ai même, à un moment donné, fait comme les gens de mon époque et invoqué le nom du bouddha Amida. Le moine Shandao, qui passait pour être la réincarnation d'Amida, a dit : "[Parmi les personnes qui invoqueront le nom du bouddha Amida] dix sur dix, cent sur cent renaîtront dans la Terre pure. Mais pas une personne sur mille ne pourra être sauvée [par le Sutra du Lotus et les autres sutras]."
La voix pure et portant loin (Sado, septembre 1272, à Shijo Kingo)

Par la suite, Devadatta abandonna la vie de famille pour entrer dans le Sangha, mais, en présence de grandes assemblées d'êtres humains et célestes, le Bouddha le réprimanda, le traitant d'insensé qui se nourrit de ce que les autres recrachent. Parce qu'il était avide de renommée et de profit personnel, il jalousait le respect accordé au Bouddha. Il se lança alors dans l'observance des cinq pratiques ascétiques afin de passer pour plus vertueux que le Bouddha.
Sur la prière (Sado, 1272 à Sairen-bo)

Un homme sage ne devrait pas craindre les ennemis de sa famille, les serpents, le feu, le poison, les coups de tonnerre d'Indra, les attaques à coups d'épée et de bâton, ou les bêtes sauvages, les tigres, les loups et les lions. Car tout cela peut détruire sa vie mais n'a pas le pouvoir de le faire tomber dans l'enfer avici, qui est véritablement terrifiant. Ce qu'il devrait craindre est l'offense au grand Dharma, ainsi que la compagnie des opposants au Dharma, car ils le feront inéluctablement sombrer dans l'effroyable enfer avici. On peut se lier avec de mauvais amis et, dans le désir de lui nuire, verser le sang du Bouddha, tuer ses propres père et mère, ôter la vie à quantité de sages, troubler l'unité du Sangha, et détruire en soi toutes les racines de bonté  ; mais, si l'on fixe son esprit sur le véritable Dharma, il reste possible de se libérer de cet enfer avici. Tandis qu'un autre, en s'opposant au Dharma d'une profondeur insondable, ne parviendra pas à s'en délivrer pendant d'innombrables kalpas. Au contraire, si une personne permet aux autres de s'éveiller à un tel enseignement et d'avoir foi en lui, il est leur père et leur mère, ainsi qu'un bon ami bouddhique. C'est une personne de sagesse.
La question à approfondir jour et nuit (Minobu, 28 août 1275 ? , Toki Jonin)

Dans la cité de Varanasi (actuelle Bénarès), vécut un homme extrêmement mauvais du nom d'Ajita. Il était tombé amoureux de sa propre mère et, pour faire d'elle sa femme, il avait tué son père. Quand un arhat, qui avait été le maître de son père, lui fit des remontrances, il tua cet arhat, et quand sa mère voulut prendre un autre homme pour mari, il tua cet homme et sa mère aussi. Ainsi, il avait commis trois des cinq forfaits. Honni par tous ceux qui l'entouraient, il n'avait plus nulle part où aller. Il se rendit donc au monastère de Jetavana et demanda à être admis dans le Sangha, mais les moines ne voulurent pas de lui. Le mal, dans son coeur, devint encore plus envahissant, et il mit le feu à de nombreux monastères. Mais, pour finir, il rencontra le Bouddha Shakyamuni qui l'autorisa à devenir moine.
Lettre à Konichi-bo (Minobu, mars 1276 à la veuve Konichi, mère de Yashiro)

Même un ignorant peut obtenir des bienfaits en servant une personne qui enseigne ce Sutra. Même un démon ou un animal, s'il enseignait ne serait-ce qu'un vers ou une phrase du Sutra du Lotus, devrait être respecté comme on respecterait le Bouddha. C'est le sens de ce passage du Sutra dans lequel il est dit : "Il faut se lever et le saluer de loin, avec autant de respect que l'on en témoignerait au Bouddha."(réf.) Vous devriez vous respecter les uns les autres de la même manière que les Bouddhas Shakyamuni et Taho au cours de la cérémonie décrite dans le chapitre Hoto* (XI).
Le moine Sammi-bo est peut-être de position modeste mais, s'il est capable d'enseigner, si peu que ce soit, le Sutra du Lotus, il faut le respecter comme on respecterait un bouddha et l'interroger sur le bouddhisme. C'est la signification du principe "suivre le Dharma et non la personne."(réf.)
Les quatorze oppositions (Minobu, fin 1276, au nyudo Matsuno Rokuro Zaemon)

Il est dit dans le Sutra : "De telles personnes n'ont pas besoin d'élever pour moi des stupas et des temples, de construire des monastères ni de faire les quatre sortes d'offrandes au Sangha" (réf.) . Ce passage du Sutra rend tout à fait clair que les pratiquants qui éprouvent pour la première fois le désir d'atteindre l'Éveil sont dispensés du don d'aumônes, de l'observance des préceptes et du reste des cinq paramitas.
Les Quatre Etapes de la foi (Minobu ; 10 avril 1277 (  ? ) à Toki Jonin)

Les années passant, les enseignements erronés de l’école Shingon qui ont causé la catastrophe, se sont progressivement répandus dans la région de Kanto, où les moines du Shingon, devenus des administrateurs de grands temples, ont commencé à propager leur enseignements erronés. Dans cette région, la plupart des gens qui sont issus de samouraïs rustres n’ont ni la connaissance, ni la capacité pour comprendre la différence entre enseignements véritables et enseignements faux, mais ils croient simplement que les Trois trésors, - le Bouddha, le Dharma et le Sangha, devraient être respectés. Ainsi, ils sont devenus naïvement des fidèles de l’école Shingon.
Questions - réponses concernant l’objet de vénération (Minobu,  septembre 1278 à Joken-bo)

Mais s'ils [les êtres humains] ont la rare chance de renaître sous forme humaine, sous le souffle violent des vents de la renommée et de la fortune, la lampe de la pratique bouddhique est facilement éteinte. Ils gaspillent sans hésiter leur richesse pour des choses futiles mais répugnent à faire la plus infime offrande au Bouddha, au Dharma et au Sangha. C'est extrêmement grave, car ils sont alors dominés par des messagers de l'enfer. C'est ce qu'illustre le proverbe "A faire peu de bien, on fait beaucoup de mal".
[...] Le Sutra explique qu'à l'époque des Derniers jours du Dharma, bien qu'ayant une connaissance superficielle du bouddhisme, les gens seront arrogants, ne respecteront pas les moines, négligeront le Dharma et, par conséquent, tomberont dans les mauvaises voies. Si quelqu'un comprend véritablement le bouddhisme, il doit le montrer par son respect envers le Sangha, sa vénération pour le Dharma et ses offrandes au Bouddha. Le Bouddha Shakyamuni n'est plus parmi nous maintenant ; aussi devez-vous respecter les personnes qui ont la sagesse de l'Éveil comme vous respecteriez le Bouddha lui-même. Si vous le suivez sincèrement, vos bienfaits seront abondants. Celui qui désire le bonheur dans sa vie prochaine doit renoncer à son désir de gloire et de fortune et respecter comme un boudha vivant le Moine qui enseigne le Sutra du Lotus, si humble que soit sa position.
Niike Gosho (Minobu, février 1280 à Niike Saemon no jo)

Il [le Bouddha dans une vie antérieure] pensait à son épouse bien-aimée avec lmaquelle quel il dormait et se réveillait dans le même lit tendu de rideaux de brocart. Ensemble, ils étaient comme deux oiseaux qui ne possédaient qu’une aile pour voler de concert dans les cieux, ou comme deux arbres avec des branches entrelacées sur la terre. Les jours et les mois qu'ils avaient passé ensemble ressemblaient à un bon nombre d’années, mais cependant, ni elle, ni leurs enfants ne pourraient lui rendre visite. En réfléchissant sur ces choses, il ouvrit ses entrepôts et fit don de l'or et de l’argent ainsi que les sept trésors afin de soutenir le Sangha. Il fit don de ses éléphants et de ses chevaux, et même ceux de sa femme et de ses enfants. Ensuite, il souffla dans une conque à la recherche du grand Dharma.
La lettre du Mont Minobu (21aout 1281)

 

 

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