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Extraits de gosho sur

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amidisme
 

Pourtant, les maîtres bouddhistes, à notre époque, en s'adressant aux habitants du Japon, ne leur enseignent que les préceptes du Hinayana ou s'efforcent d'en faire des adeptes exclusifs du Nembutsu. Cela ressemble à "mettre des aliments avariés dans un vase précieux". (réf)
L'enseignement, les capacités, le temps et le pays (Izu, 10 février 1262   ? )

Si les membres de votre famille sont des adeptes du Nembutsu, ils vous conseillent probablement de le pratiquer. Cela se comprend aisément puisqu'eux-mêmes ont foi en cet enseignement. Mais considérez-les comme des personnes qui se sont laissé tromper par Honen et ses disciples, serviteurs du démon.
[...] s'il existait des textes prouvant de manière irréfutable que la pratique du Nembutsu conduit à la renaissance sur la Terre pure, alors que j'affirme depuis douze ans que les adeptes du Nembutsu tomberont dans l'enfer avici, d'où vient que ces derniers, en aucune circonstance, ne les aient jamais utilisés contre moi  ? A vrai dire, leurs arguments doivent être bien faibles ! Moi, Nichiren, je connais des enseignements comme ceux de Honen et de Shandao depuis l'âge de dix-sept ou dix-huit ans. Et les discours tenus de nos jours ne sont pas plus convaincants. Sachant bien qu'ils ne pourraient pas l'emporter sur moi dans un débat de doctrine, ils essaient de me vaincre par la force et la supériorité numérique. Les croyants du Nembutsu se comptent par dizaines de millions et bénéficient de très nombreux soutiens.
Encouragements à une personne malade (13 décembre 1264, à Nanjo Hyoe Shichiro)

Au chapitre Hoben* (II), dans le premier volume du Sutra du Lotus, le Bouddha déclare : "En rejetant sincèrement les enseignements provisoires, j'enseignerai exclusivement la Voie suprême."(réf.) Ce passage indique qu'il faut honnêtement rejeter les principes exposés par le Bouddha dans les divers sutras enseignés au cours des quarante-deux années précédentes, nommément les doctrines du Nembutsu, du Shingon, du Zen et du Ritsu, auxquelles vous avez fait allusion.
[...] De nouveau, dans le passage concernant la quatrième sorte de pratiques incorrectes, celle de l'invocation d'un nom, sont mentionnés certains noms de bouddha et de bodhisattva qu'un pratiquant du Nembutsu ne devrait pas invoquer. Les noms qu'il doit invoquer sont ceux du bouddha Amida et de ses deux honorables acolytes. Les noms qu'il ne doit pas invoquer sont ceux de Shakyamuni, Yakushi*, Vairocana, et autres bouddhas [...] Pourtant, quand je regarde autour de moi, je vois les croyants du Nembutsu rendre visite aux divers sanctuaires, offrir des banderoles de papier ou de tissu, ou pénétrer dans divers temples bouddhiques et s'incliner avec respect. En cela également ils vont à l'encontre des instructions de leurs maîtres. Si vous doutez de ce que j'affirme, examinez le texte du Senchaku Shu. Il est très clair sur ces points. [...] Dans la réalité, néanmoins, nous trouvons quantité de croyants du Nembutsu, hommes et femmes laïques, moines et nonnes, qui ne tiennent aucun compte de cette interdiction, buvant autant de vin ou mangeant autant de poisson et de volaille qu'ils le désirent. En fait, ne croyez-vous pas que ce sont des couteaux pour se blesser eux-mêmes qu'ils avalent ainsi  ? [...] nous devrions remarquer que Honen, de l'école de la Terre pure, dit qu'il faut "rejeter, refermer, ignorer et abandonner" le Sutra du Lotus en faveur du Nembutsu. Et Shandao, dans ses écrits, appelle le Sutra du Lotus une "pratique incorrecte" affirmant que "pas une personne sur mille"(réf.) ne peut être sauvée par lui, impliquant ainsi que, sur mille personnes qui ont foi en lui, pas une seule ne parviendra à la bodhéité.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265   ? à un samouraï   ? )

Mais de nos jours, les moines aussi bien que les laïcs, les nobles aussi bien que les gens du peuple, tous respectent les personnes, et non le Dharma. Ils laissent leur coeur être le maître et ne s'appuient pas sur les sutras. Par conséquent, ils adoptent les enseignements provisoires du Nembutsu et rejettent le Sutra merveilleux du Mahayana, ou utilisent les principes erronés du Shingon pour dénigrer le Dharma correct, l'enseignement du Véhicule unique.
Réponse à Hoshina Goro Taro (5 décembre 1267 à Hoshina)

Moi, Nichiren, suis le fils d'une famille de chandala, né sur le littoral de Kataumi, dans le village Tojo, de la province d'Awa, et je n'ai ni pouvoir ni vertus exceptionnelles. J'ai pensé : "Comment pourrais-je arrêter la propagation du Nembutsu alors même que les réfutations des temples de Nara et du Mont Hiei et les puissantes interdictions des empereurs n'y sont pas parvenues  ? Mais, en utilisant les sutras comme un clair miroir et en conservant comme outil de divination les principes de Zhiyi* et de Saicho, j'ai réfuté ces enseignements pendant ces dix-sept dernières années, depuis la cinquième année de l'ère Kencho (1253) (note) jusqu'à maintenant, la septième année de l'ère Bun'ei (1270). Et il semble désormais évident que la propagation du Nembutsu au Japon a presque entièrement cessé. Même si, par la bouche, certains n'ont pas cessé de psalmodier le Nembutsu, je crois que, dans leur coeur, ils en sont venus à penser que ce n'est pas la voie qui leur permettra de se libérer du cycle des souffrances de la vie et de la mort.
[...] Mais les ignorants qui vivent de nos jours, à l'époque des Derniers jours du Dharma où règnent le mal et la confusion, devraient rejeter les fausses distinctions qu'établissent les adeptes du Nembutsu entre Voie difficile à pratiquer et Voie facile à pratiquer et devraient réciter exclusivement le Titre du Sutra du Lotus, Namu Myoho Renge Kyo.
[...] Comment pourrions-nous, avec notre faible vision de personnes ordinaires, à la seule lueur d'une luciole, distinguer la vraie couleur des choses  ? C'est un fait que les sutras du Hinayana et les enseignements provisoires du Nembutsu et du Shingon ne permettent pas à de simples mortels d'exaucer leur voeu de bodhéité.
[...] De nos jours, il y a des moines et des nonnes qui, parce qu'ils pratiquent le Shingon, font du bouddha Vairocana* leur objet fondamental de vénération et relèguent à une position inférieure le Bouddha Shakyamuni. D'autres, parce qu'ils croient aux vertus du Nembutsu, adressent leurs prières exclusivement au bouddha Amida, en négligeant totalement le Bouddha Shakyamuni. Ils ne sont pourtant tous moines et nonnes que grâce au Bouddha Shakyamuni, mais ils agissent ainsi en raison des erreurs commises par les fondateurs de leurs diverses écoles.
[...] Les croyants du Nembutsu, qui ont foi dans le Sutra Kammuryoju, considèrent le bouddha Amida comme celui qui a un lien particulier avec ce monde Saha.
[...] Le bodhisattva Kokuzo s'est changé sous mes yeux en un vénérable moine qui m'a confié un joyau de sagesse aussi étincelant que l'étoile du matin. Sans doute est-ce pourquoi maintenant je comprends, pour l'essentiel, les enseignements des Huit écoles ainsi que ceux du Zen et du Nembutsu.
[...] Néanmoins, le quatorzième jour du onzième mois de la première année de Bun'ei (1264), j'ai eu une entrevue avec lui [Dozen-bo], au monastère de Saijo à Hanabusa (note). Il m'a dit alors : "Je n'ai ni sagesse ni espoir de promotion. Je suis un vieil homme, qui ne revendique aucun moine célèbre du Nembutsu pour maître. C'est simplement parce que cette pratique à notre époque est devenue partout si répandue que je me contente de réciter Namu Amida Butsu.
[...] Lorsque que je dis que les pratiquants du Nembutsu tomberont dans l'enfer avici et que les écoles Zen et Shingon professent des enseignements erronés, mes paroles peuvent sembler brutales, mais en réalité elles sont justes et douces. Je pourrais en donner pour preuve le fait que c'est grâce au discours sévère que je lui ai tenu que Dozen-bo s'est converti à la croyance du Sutra du Lotus
[...] Ainsi, lorsque je dis que les pratiquants du Nembutsu tomberont dans l'enfer avici, les "sages" de notre époque, en fait tout aussi dépourvus de discernement que des vaches ou des chevaux, peuvent bien essayer de dénigrer l'enseignement de Nichiren. Mais, en vérité, ils sont comparables à des chiens squelettiques aboyant sur le passage du lion, roi des animaux, ou à des singes stupides se moquant du dieu Taishaku.
Le savant maître Chan-wou-wei (Kamakura, 1270 à Joken-bo et Gijo-bo)

Dans le cas des sutras Daijuku, Hannya*, Konkomyo*, et Amida, le Bouddha, pour condamner l'idéal hinayana des personnes des deux véhicules, décrivit les Terres pures des dix directions pour donner aux bodhisattvas et aux simples mortels le désir d'y parvenir. Il amena ainsi les personnes des deux véhicules à abandonner l'idéal du Hinayana.
[...] Les mille bouddhas décrits dans le Sutra Daibon hannya et les bouddhas des Six directions représentés dans le Sutra Amida ne se sont jamais assemblés en ce monde, comme le firent les émanations du Bouddha dans le Sutra du Lotus. [D'autre part, ] les bouddhas dont le Sutra Daijuku décrit l'Assemblée en ce monde n'étaient pas des émanations de Shakyamuni. Pareillement, les bouddhas des quatre directions dépeints dans le sutra Konkomyo* n'incarnent qu'eux-mêmes (note).
[...] Honen et les autres pratiquants du Nembutsu au Japon déclarent  : "Dans la période des Derniers jours du Dharma, le Sutra du Lotus disparaîtra avant le Nembutsu." Ne sont-ils pas les ennemis de Shakyamuni, Taho et des autres bouddhas  ? [...] Question : Quand vous vous attaquez aux adeptes du Nembutsu et du Zen et vous en faites des ennemis, quel profit en tirez-vous  ? Réponse : Dans le Sutra du Nirvana, il est dit : "Si un bon moine voit quelqu'un s'opposer au Dharmaet n'en tient pas compte, ne lui en fait pas reproche, ne le chasse ni ne le punit pour son offense, ce moine est un ennemi du Dharma bouddhique. Mais s'il le chasse, le réprimande avec vigueur ou le punit, alors il est mon disciple et comprend véritablement mes enseignements."
Traité pour ouvrir les yeux (Sado, février 1272 à Shijo Kingo)

Il est dit dans un passage du Sutra Hatsunaion : "Dans les temps à venir, certains se feront moines, porteront le kasaya et, se retirant du monde, donneront toutes les apparences d'étudier ma doctrine. Mais sans courage ni sérieux dans leur pratique, ils insulteront les sutras du Mahayana. Sachez bien qu'il s'agira de ceux qui de nos jours pratiquent des religions erronées.". Les lecteurs de ce passage devraient s'interroger profondément sur leur propre pratique. Le Bouddha affirme ici que ceux qui, à notre époque, se font moines et sombrent dans l'insouciance et la paresse furent des disciples des six maîtres non bouddhistes du temps du Bouddha. Les disciples de Honen, qui se disent adeptes de l'école du Nembutsu, non seulement éloignent leurs adeptes du Sutra du Lotus en leur disant de "le rejeter, le fermer, l'ignorer et l'abandonner", mais leur conseillent d'invoquer uniquement le nom d'Amida, un bouddha mentionné dans les enseignements provisoires.
[...] Puisque Nichiren lui-même s'est opposé au Dharma par le passé, il est devenu moine du Nembutsu en cette vie, et, pendant plusieurs années, lui aussi s'est moqué de ceux qui pratiquaient le Sutra du Lotus en disant  : "Personne n'a jamais atteint la bodhéité grâce à ce sutra"(réf.) ou "Pas une personne sur mille ne peut atteindre l'Éveil grâce à ces enseignements."(réf.) Prenant conscience de mes offenses au Dharma, je me sens comme un fils ivre qui, dans son ébriété, a frappé son père et sa mère sans même y prendre garde.
La Lettre de Sado (Sado, 20 mars 1272, à Toki Jonin)

On peut bien dire d'un caillou que c'est une pierre précieuse, mais cela n'en fait pas pour autant une pierre précieuse. On peut bien dire d'une pierre précieuse qu'elle est un caillou, elle n'en reste pas moins une pierre précieuse. A notre époque, les doctrines du Nembutsu et des autres écoles basées sur les sutras provisoires sont toutes comme des cailloux. Les gens peuvent bien dire que l'enseignement du Nembutsu est l'égal du Sutra du Lotus, cela ne le rend pas tel pour autant. Et ils peuvent décrier le Sutra du Lotus, cela n'a pas plus d'effet sur lui que l'appellation de caillou n'en a sur une pierre précieuse.
La Loi de Causalité de la Vie (Sado, avril 1272 à Nichigennyo)

Tanluan et Dao-cho ont prétendu qu'aucune pratique, à l'exception du Nembutsu, ne correspondait aux capacités des gens. Ces théories mensongères sont très répandues dans les enseignements erronés des écoles qui s'appuient sur les sutras provisoires. La mort que toutes ces personnes ont connue n'a rien d'enviable.
Enseignement, pratique et preuve (Minobu, 1274   ? à Sammi-bo)

Même si vous mettez ces volumes du Sutra du Lotus sur votre tête ou si vous les suspendez à votre cou avant de vous enfuir vers les montagnes du nord, il n'en restera pas moins vrai que pendant de nombreuses années vous avez soutenu les adeptes du Nembutsu, que vous avez vous-même récité le Nembutsu, et que cela fait de vous l'ennemi du Bouddha Shakyamuni et du Sutra du Lotus. Si, à ce moment-là, il vous faut mourir, n'en tenez pas rigueur au Sutra du Lotus. [...] Mais, quoi que l'on vous dise, ne laissez jamais ouvrir ces volumes du Sutra par aucun moine du Nembutsu, du Shingon ou par ceux qui observent les préceptes. Et ne leur faites pas confiance, même si certains se disent disciples de Nichiren, s'ils ne vous en apportent pas une preuve établie de ma main.
Lettre au nyudo d'Ichinosawa (Minobu, le 8 mai 1275, à l'épouse du nyudo d'Ichinosawa)

Une personne qui propage le Sutra du Lotus est le père et la mère de tous les habitants du Japon. Car, comme l'a dit le Grand-maître Guanding* : "Permettre à quelqu'un qui offense le Dharma de se libérer du mal, c'est remplir à son égard la fonction de parent." Par conséquent, moi, Nichiren, je suis le père et la mère de l'actuel empereur, le maître et le seigneur des adeptes du Nembutsu, du Zen et des moines du Shingon.
[...] Cette pratique du Nembutsu fut propagée par Genshin dans son ouvrage le Ojo yoshu (L'Essentiel pour renaître dans la Terre pure), après quoi un tiers de la population du Japon se mit à pratiquer le Nembutsu. Quand Yokkan écrivit le Ojo Juin [Dix Raisons d'accéder à la Terre pure]et le Ojoko Shiki, les deux tiers de la population de ce pays sont devenus des pratiquants du Nembutsu. Et quand Honen écrivit le Senchaku Shu, tous les Japonais sans exception sont devenus adeptes du Nembutsu. Ainsi, ceux qui récitent le nom du bouddha Amida aujourd'hui ne sont aucunement les disciples d'une seule personne.
[...] J'ai dit au magistrat Hei no Saemon : "... Il faudrait faire brûler jusqu'à la dernière pierre tous les temples du Nembutsu et du Zen, Kencho-ji, Jufuku-ji, Gokuraku-ji, Daibutsu-den et Choraku-ji, et conduire les maîtres de ces écoles sur la plage de Yuinohama pour les décapiter. Sinon, il est certain que le Japon sera détruit ! "
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Comme il est regrettable que des émissaires mongols innocents aient été décapités, et non les moines du Nembutsu, du Shingon, du Zen et du Ritsu, qui sont pourtant les véritables ennemis de notre pays !
Les émissaires mongols (Minobu, 1275, au nyudo Nishiyama)

De plus, je n'ai pas répondu à votre lettre précédente. Cela n'était aucunement dans l'intention d'être distant avec vous. Si j'adresse des remontrances aux moines du Nembutsu, aux adeptes du Zen et aux maîtres du Shingon, et même au souverain du pays et à d'autres personnages influents qui, tous, me poursuivent de leur grande haine, c'est dans le but de les aider. Et plus ils me haïssent plus j'éprouve de pitié envers eux.
[...] Pour le salut du pays, ce sont tous les moines du Nembutsu, du Zen, du Ritsu et d'autres écoles du Japon qu'il aurait fallu faire décapiter, en exposant leurs têtes sur la plage de Yuinohama. Mais maintenant, il est sans doute déjà trop tard. On croit généralement que Nichiren se contente de réfuter les maîtres du Nembutsu, des moines du Zen et du Ritsu. Mais ce sont des gens de peu d'importance. C'est l'école Shingon, avec ses principes nuisibles, qui appelle, sur ce beau pays du Japon, une terrible malédiction.
Réponse au nyudo Takahashi (Minobu, 1275 au nyudu Takahashi Rokuru Hyoe)

Sachez bien que les adeptes du Nembutsu, ceux qui observent les préceptes, et les maîtres du Shingon - en fait tous ceux qui refusent de réciter Namu Myoho Renge Kyo - doivent être considérés comme des ennemis du Sutra du Lotus, si attentivement qu'ils lisent le Sutra. Lorsque l'on ne connaît pas son ennemi, on se laisse tromper par lui.
Lettre à Konichi-bo (Minobu, mars 1276 à la veuve Konichi, mère de Yashiro)

Le moine Shandao, en Chine, dans sa jeunesse, rencontra un moine appelé Ming-cheng, originaire du Mizhou, qui lui enseigna le Sutra du Lotus. Plus tard pourtant, il rencontra Daochuo, et délaissa le Sutra du Lotus pour accorder toute sa confiance au Sutra Kammuryoju. Il écrivit même un commentaire sur ce sutra, affirmant que, par le Sutra du Lotus, pas une personne sur mille ne peut être sauvée, alors que toutes sans exception peuvent l'être par la pratique du Nembutsu [en renaissant dans le paradis de la Terre pure]. Il adressa des prières au bouddha Amida pour qu'il lui confirme si son enseignement était bien en accord avec la volonté du Bouddha. Il écrit dans ses commentaires  : "Chaque nuit dans un rêve, un moine m'apparaissait et me dictait ce que je devais écrire"  ; et plus loin  : "Par conséquent ce commentaire devra être considéré avec autant de respect que le sutra lui-même." Il dit aussi [d'un autre ouvrage qu'il avait écrit] : "Le Kannen Homon (réf.) devra être vénéré au même titre qu'un sutra."
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Ceux qu'égarent de mauvais amis tels que Honen, Kukai* et d'autres ennemis du Sutra du Lotus, et qui croient dans les sutras Amida ou Dainichi s'enfoncent toujours plus dans les flammes ou sombrent de plus en plus profondément dans l'eau. Comment pourraient-ils échapper aux souffrances  ?
[...] Hei no Saemon est pour moi ce que fut Devadatta pour Shakyamuni. Les adeptes du Nembutsu d'aujourd'hui sont comparables à Kokalika et les adeptes du Ritsu, à Sunakshatra.
[...]
Les moines du Nembutsu répétaient leurs médisances, les maîtres shingon étaient pâles de colère, les moines du Tendai juraient qu'ils gagneraient le débat. Les laïcs criaient avec haine : "Le voilà, cet ennemi du bouddha Amida dont on nous a tant parlé ! " Le tonnerre de leurs voix chargées d'insultes aurait pu faire trembler la terre. [...] Au fur et à mesure que je dénonçais une à une les erreurs de leurs écoles, certains moines proféraient des jurons, d'autres pâlissaient, sans dire un mot ; des adeptes du Nembutsu reconnurent les torts de leur école. D'autres retirèrent à l'instant même leur robe et jetèrent leurs chapelets, s'engageant solennellement à ne jamais plus réciter le Nembutsu.
[...]
Alors, les moines du Nembutsu se réunirent et se dirent : "Si nous laissons les choses continuer ainsi, nous allons mourir de faim. Déjà plus de la moitié des habitants de la région, autrefois nos fidèles, ont été convertis par ce moine. Par conséquent, si nous voulons survivre, nous devons à tout prix l'éliminer.
Sur le comportement du Bouddha (
Minobu, 1276, à Konichi-ama)

Ces passages de sutra et de commentaires doivent nous permettre de bien le comprendre : au Japon, les enseignements du Shingon, du Zen, du Ritsu et du Nembutsu, fondés sur d'autres écrits que le Sutra du Lotus, se répandent partout, dans les montagnes, de monastère en monastère, de temple en temple, à la cour comme à la campagne, dans les régions proches aussi bien que lointaines. Mais ils ne correspondent pas au pays ou ne répondent pas aux véritables intentions du Bouddha, et ne permettent pas de se libérer des souffrances de la naissance et de la mort.
[...] [Les gens ont donc tenu le raisonnement suivant : ] "Un sutra qui me convient à moi ne convient pas forcément à un autre, et le sutra qui convient à un autre peut très bien ne pas me convenir à moi. Ainsi, parmi ceux qui peuvent atteindre la bodhéité grâce à d'autres sutras que le Sutra du Lotus, il y a, par exemple, les pratiquants du Nembutsu pour qui le Sutra Kammuryoju est précieux alors que le Sutra du Lotus ne leur est d'aucune utilité. [...] Certains voudront entendre les enseignements du Nembutsu, d'autres le Sutra du Lotus. Quel bienfait peut en résulter si l'on enseigne le Sutra du Lotus à ceux qui voudraient qu'on leur expose le Nembutsu  ? Si quelqu'un me demande précisément de lui parler du Nembutsu, dois-je quand même lui enseigner le Sutra du Lotus  ? La véritable intention du Bouddha n'était-elle pas d'enseigner le Dharma en fonction des capacités de chacun, afin de permettre à tous d'obtenir des bienfaits  ? " A ceux qui soulèveraient cette objection il faut répondre : à l'époque des Derniers jours du Dharma, à des personnes ignorantes du bouddhisme, il faut, par principe, sans se demander si c'est ou non en accord avec leurs capacités, enseigner les cinq caractères du Titre du Sutra du Lotus.
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, mars 1277   ? )

Les sutras montrent clairement que la pratique du Nembutsu conduit à l'enfer de souffrances incessantes, mais, parce que les gens n'en ont pas conscience, ils pensent que ce sont là des inventions de Nichiren. Comme le dit le proverbe, les hommes ne peuvent voir ni leurs cils, pourtant si proches, ni le ciel dans le lointain.
L'enseignement pour l'époque des Derniers Jours du Dharma (Minobu, le 1er avril 1278, à Nanjo Tokimitu)

L'enseignement du Nembutsu est totalement incapable de conduire une femme au salut ; au contraire, il la précipitera inévitablement en enfer. Je me suis demandé de quelle manière on pouvait répondre à la bonté de sa mère. Réciter le nom du bouddha Amida est la cause qui la fera tomber dans l'enfer avici. Cette invocation ne fait pas partie des cinq forfaits, mais elle est encore plus grave. Assassiner son père et sa mère détruit leur corps physique mais ne les condamne pas à l'enfer avici dans leur vie prochaine.
[...] De Kamakura, les adeptes du Nembutsu et les moines du Zen, du Ritsu et du Shingon ont envoyé des instructions pour qu'il me soit impossible de revenir [de l'île de Sado] ; et Ryokan, du Gokuraku-ji, avec d'autres, persuada Hojo Nobutoki, de promulguer en son nom personnel des mesures encore plus répressives à l'égard de Nichiren qui furent transmises à Sado par des disciples de Ryokan. [...] J'ignore quel était le dessein du Ciel, mais le seigneur et les fervents adeptes du Nembutsu ont surveillé jour et nuit mon ermitage afin d'empêcher quiconque de venir me voir.
Le sutra permettant véritablement d'honorer sa dette (Minobu, le 28 juillet 1278 à Sennichi-ama)

Parce que ma prédiction était ainsi vérifiée, les croyants du Nembutsu, les maîtres du Shingon et d'autres en éprouvèrent du ressentiment à mon égard et voulurent attenter à ma vie.
Lettre au nyudo Nakaoki (Minobu, le 30 novembre 1279 au nyudo Nakaoki et à son épouse)

Les adeptes du Nembutsu proclament que "pas une personne sur mille"(réf.) et que "pas une seule personne sur cent n'a jamais atteint la bodhéité"(réf.) grâce à un autre enseignement que le leur, en ajoutant que, par rapport au Nembutsu, le Sutra du Lotus est trop élevé, trop difficile à comprendre pour être pratiqué et qu'il devrait par conséquent être rejeté.
Lettre à Akimoto (Minobu, le 27 janvier 1280, à Akimoto)

le Démon du sixième Ciel, ... se présente comme un moine éminent ou un moine de grande sagesse, respectueux des préceptes. Puis, les sutras Kegon*, Agama* ou les enseignements du Nembutsu ou du Shingon à la main, il s'efforce de nous faire abandonner le Sutra du Lotus et de nous faire croire en ces autres enseignements, en rusant pour nous empêcher de devenir bouddha.
Réponse à Jibu-bo (Minobu, le 22 août 1281, à Jibu-bo Nichii)

 
Voir également : Amida, Nembutsu, Honen

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