DICTIONNAIRE des TERMES BOUDDHIQUES

français, japonais, chinois, sanscrit, pali


Résumé du Sutra du Lotus - 2ème partie


Chapitre XV

Surgis-de-terre (Juji yujutsu hon, 從地涌出品, Congdi yongchu pin). Au début de ce chapitre, les innombrables bodhisattvas-mahasattvas qui, venus d'autres mondes, se sont rassemblés, jurent de propager le Sutra du Lotus dans le monde Saha après la mort de Shakyamuni. Cependant, ce dernier les arrête en leur disant que cela n'est pas nécessaire ; car le monde Saha possède déjà de grands bodhisattvas qui accompliront cette tache. A ces mots, la terre tremble et s'entrouvre, et une multitude de bodhisattvas apparaissent, aussi nombreux que les grains de sable de soixante mille Gange, chacun avec sa propre suite (kenzoku). Ils sont conduits par les quatre bodhisattvas dont le guide est le bodhisattva Jogyo. Le bodhisattva Manjushri, surpris, demande au nom de l'Assemblée qui sont ces bodhisattvas ? d'où ils viennent et pour quelle raison ? quel bouddha ils suivent et quel enseignement ils pratiquent ? Shakyamuni répond qu'ils sont ses disciples primordiaux à qui il enseigne depuis très longtemps. Manjushri demande encore comment, en un peu plus de quarante ans depuis son Éveil, Éveilyamuni a réussi à enseigner à une telle multitude de bodhisattvas. Il exhorte Shakyamuni à s'expliquer davantage pour le bien des générations futures qui pourraient avoir des doutes à ce sujet. Ce chapitre s'arrête là. Dans l'analyse de Zhiyi il est considéré comme le début de l'enseignement essentiel. Lire le chapitre

Chapitre XVI

Longévité de l’Ainsi Venu (ou Durée de la vie, Nyorai juryo hon 如來壽量品, Rulai shouliang pin). Le Bouddha exhorte par trois fois la nombreuse Assemblée à croire et à comprendre ses paroles, et à quatre reprises l'Assemblée lui demande instamment d'enseigner. "Ecoutez bien, dit alors Shakyamuni, et entendez le secret de l'Ainsi-Venu et son mystérieux pouvoir." Il explique ensuite que, même si tous les dieux célestes, les hommes, les asuras et les autres êtres croient qu'il atteignit pour la première fois l'Éveil dans cette vie à Bodhgaya, il s'est en réalité passé un temps incalculable depuis qu'il est bouddha. Pour donner une idée de la longueur de ce temps, il explique le concept de gohyaku jintengo. Cela s'appelle kaigon kennon "ouvrir le proche et révéler le lointain". Tenter d’appréhender dans nos unités temporelles la longévité du bouddha est vain, tout comme savoir le nombre de mondes parcourus par celui qui aurait réduit en particules minuscules une infinité de mondes puis aurait déposé ces particules une par une à intervalles très lointains jusqu’à épuisement. Comptons pour chacun de ces particules un kalpa. Le temps écoulé depuis que Shakyamuni est devenu un bouddha est plus ancien encore. Toute la vision que nous avons de la vie du Bouddha n’est qu’un stratagème adapté à nos facultés, son Corps de Manifestation* : "il n’y a ni naissance ni mort, ni retrait, ni émergence, personne pour résider au monde ni passer en disparition". Le nirvana du Bouddha (son décès), lui-même est un moyen de provoquer chez les hommes l’esprit de rechercher la voie. Si le Bouddha demeurait en ce monde en permanence, les êtres ne comprendraient pas la valeur de son enseignement.
Pour illustrer son propos, Shakyamuni use d’une parabole. Un médecin habile doit se rendre à l’étranger. Ses très nombreux fils, durant son absence, absorbent une potion qui se révèle être un poison. Quand le père revient, il trouve ses enfants en proie à de terribles douleurs. Il prépare immédiatement le remède adéquat. Certains le boivent et sont guéris mais d’autres, l’esprit troublé, n’en veulent pas. Ne pouvant leur faire entendre raison, il décide d’employer un stratagème. Il leur dit qu’il doit repartir puis envoie un messager qui annonce la mort du père. Le chagrin des enfants et leur inquiétude provoquent un sursaut salutaire, ils avalent la potion. Une fois ses fils guéris, le médecin réapparaît. Il en est de même du Bouddha qui, en fait, ne disparaît jamais, il use de la force du sentiment de deuil, du manque que crée l’absence, pour détourner les êtres de leurs vains penchants et lorsque leurs dispositions sont propices, il apparaît prêchant le Dharma.
Le chapitre se termine par une partie versifiée appelée Jigage, qui réaffirme les enseignements importants énoncés dans la partie précédente. A la différence du chapitre Hoben* (II), enseignement théorique qui mentionne l'état de bouddha comme une possibilité inhérente dans la vie de tous les êtres, le
chapitre Juryo* (XVI) le montre comme une réalité manifestée dans la vie du Bouddha Shakyamuni. L'affirmation que, depuis son Éveil dans le passé lointain, il a "toujours été en ce monde, exposant le Dharma et instruisant (les êtres)" indique qu'il n'existe aucune Terre de Bouddha en dehors du monde Saha. Alors que le chapitre Hoben* (II) enseigne que l'état de bouddha est inhérent aux neuf mondes états (kukai soku bukkai), le chapitre Juryo* (XVI) enseigne que les neuf mondes-états existent dans l'état de bouddha (bukkai soku kukai). Dans le Hokke Gengi, Zhiyi considère le chapitre Juryo* (XVI) comme la révélation des trois principes mystiques de la cause fondamentale (honnin-myo) (la cause de l'Éveil Atemporel de Shakyamuni), l'Effet fondamental (son Éveil Atemporel) et la Véritable Terre (le lieu où le Bouddha vit et enseigne). Il interprète le passage "J'ai aussi jadis pratiqué les austérités de bodhisattva" comme une description de l'étape de non-régression ou la onzième des cinquante-deux étapes de la pratique de bodhisattva, et la définit comme la cause fondamentale (honnin-myo) qui permit à Shakyamuni d'atteindre l'état de bouddha. Pour Nichiren, ce chapitre est fondamental car il révèle la vraie nature de bouddha, universelle et atemporelle. Lire ce chapitre

Chapitre XVII

Discernement des bienfaits (Funbetsu kudoku hon, 分別功德品, Fenbie gongde pin). Dans le chapitre Juryo* (XVI) , Shakyamuni parle de la durée inconcevable du temps qui s'est écoulé depuis son Éveil primordial, et le chapitre Fumbetsu Kudoku dit que tous ceux qui ont entendu le prêche du Bouddha concernant cet Éveil en ont tiré un bienfait incalculable. Ce bienfait diffère en profondeur selon les personnes, d'où le titre du chapitre. Toutefois les conséquences en sont immenses : compréhension de la non-production des dharmas, éloquence, mise en mouvement de la Roue du Dharma, obtention de l’Éveil complet en plusieurs renaissances, voire en cette vie même. Après cet exposé, des fleurs pleuvent sur l’Assemblée et les deux bouddhas réunis dans le stupa de Taho (Maints-Trésors) magnifient encore la perception de cette scène. Maitreya reprend les propos du Bouddha qui précise sa pensée. Si, juste un instant, on peut produire une pensée de foi et de compréhension quant à la longévité de l’Ainsi-Venu, les mérites obtenus seront bien supérieurs à ceux que procure la pratique des cinq perfections (go haramitsu, paramita). Juste croire "en une seule opération de la pensée" en la longévité du Bouddha entraîne des mérites inestimables, le comprendre permet de concevoir la sagesse de l’Ainsi-Venu et alors, la vision de l’enseignement du Lotus au Pic du Vautour apparaît et notre monde est transfiguré. Cette pratique prime sur celle du don à la communauté monastique. Toutefois, si l’on peut en outre propager, copier, exposer le Sutra du Lotus et se livrer aux pratiques du don, du respect des préceptes, de la patience, du zèle, de la concentration de la pensée et de la sagesse, les vertus obtenues seront insurpassables. Ceux qui agissent de la sorte méritent d’être grandement honorés. L’un des points significatifs de ce chapitre est qu’il permet de se faire une idée de la pratique propre au Sutra du Lotus ; avant la pratique traditionnelle des cinq perfectionnements, il demande la compréhension de ce Sutra et plus particulièrement de son seizième chapitre, Longévité de l’Ainsi Venu. En ce sens, cette mise en pratique demande un effort spirituel spécifique. Lire ce chapitre

Chapitre XVIII

Bienfaits de la joie conséquente ou Bienfaits de l'acceptation joyeuse. (Zuiki kudoku hon, 随喜功徳品, Suixi gongde pin). Avec la dernière partie du chapitre précédent, il décrit les bienfaits obtenus lorsque l'on se réjouit d'entendre le bouddha Shakyamuni révéler son Éveil primordial dans le chapitre Juryo* (XVI) . Il traite de la première des cinq pratiques merveilleuses - se réjouir d'entendre le Sutra du Lotus. Ce chapitre expose le principe de propagation continue jusqu'à la cinquantième personne (goju tenden). Le bodhisattva Maitreya demande à Shakyamuni : "Si quelqu'un se réjouit d'entendre le Sutra du Lotus après la mort du Bouddha, quels bienfaits peut-il en obtenir ? " En réponse, le Bouddha mentionne le principe suivant  : "une personne se réjouit d'entendre le Sutra du Lotus après la mort de Shakyamuni et l'enseigne à une seconde personne qui l'enseigne à une troisième, et cela jusqu'à ce que cinquante personnes aient entendu le Sutra." Shakyamuni explique que les bienfaits reçus par cette cinquantième personne sont incommensurables  ; à plus forte raison, ceux obtenus par la première. Dans le Ongi Kuden, Nichiren interprète ces cinquante personnes comme représentant l'humanité, indiquant ainsi que tout le monde peut obtenir d'immenses bienfaits grâce au Dharma Merveilleux. Lire le Sutra

Chapitre IX

Bienfaits du Maître du Dharma (Hosshi kudoku hon, 法師功徳品, Fashi gongde pin). Le bodhisattva Nityodyukta (Joshojin) interroge le Bouddha sur les vertus que les Maîtres du Dharma retirent de leurs pratiques. Shakyamuni affirme qu'en suivant les cinq pratiques qui consistent à croire, lire, réciter, enseigner et transcrire le Sutra, on peut purifier ses six organes des sens. Il les énumère un à un ainsi que le résultat de leur purification. Pour l’œil, on gagne en acuité visuelle, distinguant les choses qui sont cachées, par exemple les limites de ce monde ou les profondeurs terrestres. Pour l’ouïe, pareillement, on perçoit les voix qui normalement sont inaudibles, sans pour autant que l’écoute s'en trouve perturbée. L’odorat devient également plus fin permettant de reconnaître les plantes ou les êtres, voire même leur état au-delà de ce que la vue décèle. Le goût se trouve développé et les saveurs désagréables sont transformées ; de plus par la langue, la voix devient "profonde et sublime" et peut émettre le son du Dharma. La purification de la peau entraîne celle du corps tout entier qui devient une sorte de lieu où se réfléchissent les images d'autres corps. Enfin, la purification de l'organe mental entraîne l’affinement des fonctions mentales, la prescience et la connaissance intime du Dharma bouddhique. Lire le Sutra

Chapitre XX

Bodhisattva Fukyo (Toujours-Sans-Mépris, Jofukyo bosatsu bon, 常不軽菩`品, Changbuqing pusa). XXe chapitre du Sutra du Lotus. Shakyamuni illustre à la fois le bienfait de croire dans le Sutra du Lotus et de le pratiquer, ainsi que la gravité de la rétribution qu'entraîne le fait de calomnier ses adeptes par l'histoire du bodhisattva Fukyo (Sans-Mépris). Ce bodhisattva vécut à l'époque du Dharma formel du bouddha Ionno, alors que des moines arrogants jouissaient d'une grande autorité et que le bouddhisme déclinait. Il faisait toujours preuve de respect vis-à-vis des êtres qu'il rencontrait en leur disant : "Je vous respecte profondément, je n'oserais jamais vous mépriser ou être arrogant, car vous pratiquerez tous un jour la voie de bodhisattva et atteindrez immanquablement l'état de bouddha." Des moines, des nonnes et des laïcs se moquèrent de lui et l'attaquèrent à coups de bâtons et de pierres. Cependant, Fukyo persévéra dans sa pratique, et, après avoir expié toutes ses offenses passées, et avoir totalement purifié ses six sens, il atteignit l'Éveil suprême grâce au bienfait du Sutra du Lotus. Les êtres arrogants qui l'avaient persécuté devinrent ses disciples, mais à cause de leurs offenses passées, ils tombèrent dans l'enfer des souffrances incessantes où ils restèrent pendant mille kalpas. Ils finirent cependant par pouvoir rencontrer à nouveau le bodhisattva Fukyo et à être convertis par lui au Sutra du Lotus. Cette histoire illustre le principe de l'atteinte de la bodhéité par une relation d'opposition (gyakuen no kudoku), établi dans le Sutra du Lotus, qui sauve même ceux qui s'y opposent. Shakyamuni identifie le bodhisattva Fukyo à lui-même dans une existence passée et ajoute que ceux qui l'ont calomnié ont atteint l'étape de non-régression et font à présent partie de l'Assemblée à laquelle il enseigne le Sutra du Lotus, c'est-à-dire les cinq cents bodhisattvas conduits par Bhadrapala, les cinq cents moines conduits par Simhachandra et les cinq cents laïcs conduits par Sugatachetana. Il demande ensuite que le Sutra du Lotus soit pratiqué avec sincérité et propagé après sa mort. Lire ce chapitre

Chapitre XXI

Pouvoirs supranaturels des Ainsi-Venus (Nyorai jinriki hon, Rulai shenli pin) : Ce chapitre relate la transmission par Shakyamuni de l'essence du Sutra aux bodhisattvas Surgis-de-Terre conduits par Jogyo. Au début du chapitre, les bodhisattvas Surgis-de-Terre font vœu de propager largement le Sutra après la mort de Shakyamuni. Avant de leur transmettre l'essence du Sutra, le Bouddha fait la démonstration de ses pouvoirs supranaturels. Puis il déclare que, si étendus que soient ses pouvoirs, le bienfait que procure le Dharma dont il est question dans le Sutra est encore plus grand. Il dit  : "J'ai brièvement décrit dans ce Sutra toutes les lois du Bouddha, tous ses pouvoirs supranaturels infaillibles, toutes ses resserres secrètes et toutes ses profondes pratiques." Sur la base de ce passage, Zhiyi formula les cinq principes majeurs, et Nichiren vit dans ce passage une allusion aux Trois Grands Dharmas cachés. Selon cette interprétation, "toutes les lois du Bouddha" désigne l'ensemble des Trois Grands Dharmas cachés, "tous les pouvoirs mystiques infaillibles du Bouddha" désigne le Kaidan, "toutes ses resserres secrètes" désigne le Gohonzon , et "toutes ses profondes pratiques", le Daimoku. Zhiyi se réfère à la transmission du chapitre Jinriki comme à la transmission de l'essence du Sutra du Lotus (ketcho fuzoku). Elle est également appelée la transmission spécifique (betsu fuzoku) parce qu'elle fut spécifiquement faite au bodhisattva Jogyo et aux autres bodhisattvas Surgis-de-Terre, par opposition à la transmission générale (so fuzoku) faite à toute l'Assemblée des bodhisattvas décrite dans le chapitre suivant, le Zokurui. Lire ce chapitre

Chapitre XXII

Passation ou Transmission (Zokurui hon 屬累品, Zhulei pin) Chapitre (traduit par Kumarajiva) le plus court de ce sutra. Après avoir transmis "spécifiquement" le Dharma aux bodhisattvas Surgis-de-Terre dans le chapitre précédent Shakyamuni la transmet "généralement" à tous les bodhisattvas. Puis, tous les bouddhas rassemblés, en provenance de tous les univers, retournent dans leurs terres respectives, la Tour aux Trésors revient à sa place d'origine et l'Assemblée redescend sur le Pic du Vautour. Dans la version du Sutra du Lotus intitulée Sho Hokke Kyo (traduite par Dharmaraksha), et celle intitulée Tembon Hoke Kyo (traduite par Jnanagupta et Dharmagupta), qui comprennent toutes deux vingt-sept chapitres, le chapitre Zokurui est le dernier. Lire ce chapitre

Chapitre XXIII

Conduite originelle du bodhisattva Yakuo* (Actes antérieurs du bodhisattva Yakuo* , Yakuo bosatsu honji hon, 藥王菩薩本事品, Yaowang pusa benshi). Après la Cérémonie dans les Airs, la deuxième assemblée sur le Pic du Vautour commence avec ce chapitre. Au début, le bodhisattva Shukuoke implore Shakyamuni de parler des pratiques antérieures du bodhisattva Yakuo*. En réponse, le Bouddha explique qu'il y eut un bodhisattva nommé Issai Shujo Kiken à qui le bouddha Chandrasuryapradipa Nichigatsu Tomyo) enseigna le Sutra du Lotus. Par gratitude, il fit brûler son corps pendant mille deux cents ans pour l'offrir au Bouddha et au Sutra. Né à nouveau dans la terre de ce bouddha, il se brûla les coudes en guise d'offrande supplémentaire pendant soixante-douze mille ans. Après avoir relaté cette histoire, le bouddha Shakyamuni établit dix métaphores illustrant la supériorité du Sutra du Lotus et le bienfait que procure la foi en ce Sutra. Vers la fin du chapitre, il exhorte une fois encore à propager ce Sutra dans les temps à venir. C'est dans cette partie que se trouve le passage : "Dans la cinquième période de cinq cents ans après ma mort, accomplissez kosen-rufu dans le monde entier et ne laissez jamais son flot tarir." Selon Guanding, Zhiyi connut un grand Éveil grace à la lecture du chapitre Yakuo* et après avoir pratiqué pendant quatorze jours la récitation du Sutra du Lotus et la méditation sur lui selon l'enseignement de son maître Huisi. Lire ce chapitre

Chapitre XXIV

Bodhisattva Myoon (Son-Merveilleux) (Myoon bosatsu hon, 妙音菩`品, Miaoyin pusa pin) Ce chapitre se situe dans la lignée des chapitres XXIII à XXVIII (hors chapitre XXVI, Dharani) qui décrivent des bodhisattvas fantastiques. Cette fois-ci, il s’agit de Myoon, bodhisattva d’un autre univers, qui possède la faculté de prendre toutes les formes qu'il désire afin de propager le Sutra du Lotus. Au début du chapitre, Shakyamuni émet un rayon lumineux à partir de la boucle de cheveux blancs qui se trouve entre ses sourcils, illuminant ainsi d'innombrables Terres de bouddha vers l'est, dont la terre Jokoshogon (Nimbée de pure lumière). Là réside le bouddha Jokeshukuochi (Roi sage de la constellation Fleur pure) qui est servi par le bodhisattva Myoon. Dès que ce monde a été illuminé, Myoon annonce au bouddha Jokeshukuochi qu'il ira dans le monde Saha pour faire des offrandes à Shakyamuni. Après avoir fait magiquement apparaître 84000 joyaux en forme de lotus sur le Pic du Vautour, il arrive avec une suite de 84000 bodhisattvas. Le bodhisattva Ketoku (Vertu de fleur) supplie le bouddha Shakyamuni de dire à l'Assemblée quelles causes ont été créées par le bodhisattva Myoon pour obtenir ses pouvoirs mystiques. Shakyamuni répond que, dans le passé lointain, il a servi le bouddha Unraionno (Roi du son du tonnerre dans les nuages) pendant 2000 ans en lui offrant 100 000 sortes de musiques et 84000 sébiles faites en sept sortes de pierres précieuses. Par sa dévotion, il a acquis ses pouvoirs mystiques. Il peut apparaître sous les traits d'un dieu, d'un être humain, d'un dragon, d'un démon ou sous toute autre forme pour enseigner le Sutra du Lotus. Shakyamuni décrit les 34 formes qu'emprunte ce bodhisattva pour sauver les êtres. Après avoir fait des offrandes à Shakyamuni, Myoon retourne dans sa terre d'origine. Ce bodhisattva incarne la pluralité des facteurs propices au salut dans l’enseignement du Dharma bouddhique. Lire ce chapitre

Chapitre XXV

Porte universelle du bodhisattva Avalokitesvara (Kanzeon bosatsu fumon hon, abrégé en Fumon, Guanshiyin pusa pumen pin) Le chapitre décrit les bienfaits dispensés par le bodhisattva Avalokiteshvara (Kannon ou Kanzeon). Tout d'abord, le bodhisattva Akchayamati (Intention-Inépuisable, Mujinni ) demande à Shakyamuni d'expliquer pourquoi le bodhisattva Avalokiteshvara (Celui qui perçoit les sons du monde) est ainsi nommé. Shakyamuni répond que c'est parce qu'il perçoit et sauve tous ceux qui, en quelque lieu que ce soit, sont tourmentés et l'appellent avec sincérité. Il mentionne de plus sept désastres dont on peut être sauvé par le pouvoir du bodhisattva Avalokiteshvara : le feu, l'inondation, les démons rakshasa, les épées et les bâtons, l'attaque des démons, l'emprisonnement et les attaques de bandits. Avalokiteshvara , dit-il, libère aussi les êtres des Trois poisons que sont l'avidité, l'arrogance et l'ignorance, et exauce les prières de ceux qui veulent des enfants. Il peut emprunter à son gré n'importe quelle forme, devenant un dieu, un être humain, un démon ou toute autre forme qui convient pour prêcher l'enseignement du Bouddha
Shakyamuni énumère ensuite les trente-trois formes que prend Avalokiteshvara pour sauver les êtres. Il ajoute qu'Avalokiteshvara délivre de la peur en période de dangers ou de troubles. Le bodhisattva Akchayamati offre alors un collier précieux à Avalokiteshvara qui, à son tour, le divise en deux et en offre une moitié à Shakyamuni et l'autre moitié à la Tour aux trésors. En Chine, ce chapitre fut considéré comme un sutra indépendant, et le culte d'Avalokiteshvara y fut très populaire. Au Japon le culte populaire transforma le bodhisattva en divinité féminine Kanzeon abrégé en Kannon. Dans le Myoho-Renge-Kyo de Kumarajiva, ce chapitre possède une section en prose et une en vers. D'après la préface du Tembon Hoke Kyo, la section en vers n'existait pas à l'origine dans le texte de Kumarajiva, mais fut ajoutée ultérieurement. Le Sho Hokke Kyo ne comporte pas de partie versifiée. Lire ce chapitre

Chapitre XXVI

Dharani ou Formules détentrices (Darani hon , Tuoluoni pin) Ce chapitre très court commence par une question du bodhisattva Yakuo*, dont il était question au chapitre XXIII, relative aux félicités que connaîtront les hommes et les femmes capables de recevoir-garder, de réciter, d’élucider et de copier le Sutra du Lotus. Innombrables les bienfaits qu’ils en retireront. Alors, pour leur protection, le bodhisattva révèle une formule détentrice qui est citée phonétiquement. Dès lors, si quelqu’un cause du tort à ces Maîtres du Dharma, cela reviendra à nuire à d’innombrables bouddhas. Un autre bodhisattva, Yuze (Don-Héroïque), révèle une autre formule (dharani) dans le même but. Les rois célestes ne sont pas en reste et deux d’entre eux donnent également des formules détentrices. Même des êtres démoniaques s’en mêlent : dix filles-démones, leur mère (Mère des Enfants Démons), leurs enfants et leur suite révèlent une autre formule protectrice. Puis elles font serment de protéger les Maîtres du Dharma. Ceux qui les tourmenteront, leur "tête éclatera en sept morceaux comme un rameau de basilic". Ce chapitre est important car il montre la protection qu’apportent différentes sortes d’êtres au pratiquant du Lotus. Même des êtres de nature démoniaque y participent, ce qui devrait nous pousser à reconsidérer l’opinion que nous avons sur eux. Lire ce sutra

Chapitre XXVII

Conduite originelle du roi Myoshogon (Ornement-Merveilleux) (Myoshogonno honji hon, 妙荘嚴王本事品, Miaozhuangyanwang benshi pin). Chapitre XXVII du Sutra du Lotus. Dans le passé extrémement lointain, rapporte Shakyamuni, vivait un bouddha du nom de Unraion-shukuo Kechi (Sage de la Constellation et du Son du tonnerre dans les nuages) qui enseignait le Sutra du Lotus. Les deux fils du roi Myoshogon, Jogen et Jozo, prièrent leur mère, la dame Jotoku, de les accompagner pour écouter le bouddha. Elle leur répondit qu'il leur fallait d'abord persuader leur père, croyant sincère du brahmanisme, et leur suggéra d'accomplir quelques prodiges magiques pour lui démontrer le pouvoir du bouddhisme. Ils le firent et éveillèrent ainsi le désir du roi d'entendre l'enseignement du bouddha. Avec sa femme, ses deux fils, quelques ministres et quelques serviteurs, le roi se rendit donc auprès du bouddha, lui fit des offrandes et reçut de lui la prédiction qu'il atteindrait la bodhéité. Le roi proclama que ses deux fils étaient ses bons amis bouddhiques (zenchishiki) parce qu'ils l'avaient mené au bouddhisme. Puis lui, sa femme, ses fils et toute sa suite renoncèrent au monde et devinrent les disciples du bouddha Unraion-shukuo Kechi. Après avoir relaté cette histoire, Shakyamuni identifie Myoshogon à l'actuel bodhisattva Ketoku (Vertu de fleur) qui se trouve à l'Assemblée du Pic du Vautour, la dame Jotoku à un noble bodhisattvaJozo et Jogen aux bodhisattvas Yakuo* et Yakujo. Dans le Hokke Mongu, Zhiyi raconte l'histoire suivante concernant les relations passées entre Myoshogon, sa femme et ses fils. Dans le lointain passé, quatre religieux pratiquaient des austérités à la recherche de la Voie, mais ils en étaient distraits par les tâches ménagères quotidiennes. L'un d'eux, pour aider les trois autres à pratiquer, abandonna les austérités et se chargea de toutes les tâches. Les trois autres poursuivirent donc leur pratique et trouvèrent la voie qui mène à l'état de bouddha. Lui non. Mais il obtint la récompense karmique de renaître sous la forme du roi Myoshogon. Et parce qu'il avait aidé les autres à pratiquer, ceux-ci pour s'acquitter de leur dette envers lui, devinrent sa femme et ses deux fils qui le conduisirent au bouddhisme. Lire ce chapitre

Chapitre XXVIII

Exhortation du bodhisattva Fugen (Sage-Universel) (Fugen bosatsu kanbotsu hon, 普賢菩`勧発品, Puxian pusa quanfa pin). Le bodhisattva Fugen (Samantabhadra) et sa suite arrivent de l’orient pour se joindre à l’Assemblée, il rejoint notre monde Saha car il sait que le Lotus est enseigné et veut l’entendre. Le Bouddha lui déclare que quatre conditions sont nécessaires pour obtenir ce sutra :
- être protégé par l’attention des bouddhas
- avoir planté une multitude de vertus
- entrer dans le groupe correctement déterminé
- concevoir l’intention de sauver tous les êtres.
Fugen fait vœu de protéger ceux qui garderont ce sutra dans l’âge mauvais et ce, en leur apparaissant sur un éléphant blanc à six défenses. Il leur apprendra le Lotus et le récitera avec eux. Il fournit même une formule détentrice (darani) et déclare que, s’il se trouve dans le Jambudvipa des croyants pour recevoir-garder ce sutra, c’est dû à sa force. Il ne laissera pas ce sutra s’éteindre. Le Bouddha approuve son projet et protégera ceux qui connaîtront le nom de ce bodhisattva. Celui qui dans les cinq cents années suivantes (gogohyakusai, houwubosui) aura foi et connaissance dans le Lotus deviendra un bouddha. Ceux qui railleront la pratique à laquelle se livre une telle personne seront privés d’yeux, ceux qui les critiqueront, même avec raison, contracteront des maladies graves. Après cet exposé, l’Assemblée du Lotus, qui s’était majestueusement rassemblée dans le chapitre Jo* (I), se disperse heureuse, en seulement quatre mots (sa rai ni ko, zuo li er qu, ils saluèrent et partirent), et cet inachèvement, cette rapidité dans l’expression, peut donner le sentiment que cette Assemblée assez intemporelle ne s’est pas vraiment dispersée. Lire ce chapitre

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