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KALAMA SUTTA - AN 3.65

http://www.tipitaka.fr/sutta/anguttara/03/an03-065.html


DICTIONNAIRE
 
L'accès au libre examen

Les Kalamas de Kesaputta vont voir le Bouddha

Ainsi l'ai-je entendu.
A ce moment là, le Bhagavat, passait par le pays de Kosala en compagnie d'une grande communauté de bhiksus. Il entra dans une ville des Kalamas appelée Kesaputta. Les Kalamas qui habitaient Kesaputta entendirent dire : "Gautama le contemplatif, le bhiksu, un fils des Sakyans ayant quitté son clan, est entré dans Kesaputta. La bonne réputation du Maître Gautama s'est répandue jusqu'ici: il est un Bhagavat, un arhat, un Sammasambuddha* , accompli en théorie et en pratique, sublime connaisseur des mondes, dompteur inégalé de ceux qui peuvent être dressés, instructeur des devas et des hommes*. Il a fait connaître, l'ayant compris par lui-même clairement et par connaissance directe, ce monde avec ses devas, maras et brahmas, cette génération avec ses contemplatifs et ses prêtres, ses dirigeants et ses peuples. Il enseigne, avec la conception juste et les mots justes, le Dharma qui est bénéfique au départ, bénéfique au milieu, bénéfique à la fin, et qui est parfaitement complet; il expose la vie sainte, qui est parfaitement pure. Il est bon de voir un homme aussi exceptionnel."

Ainsi donc, les Kalamas qui habitaient Kesaputta allèrent là où se trouvait le Bhagavat. En arrivant là, certains lui rendirent hommage et s'assirent de côté; d'autres échangèrent des salutations avec lui et à la fin d'une discussion cordiale et mémorable, s'assirent de côté*; certains le saluèrent en levant leur paumes jointes et s'assirent de côté; certains annoncèrent leur nom et leur famille et s'assirent de côté; certains, sans rien dire, s'assirent de côté.

Les Kalamas de Kesaputta demandent conseil au Bouddha

Une fois qu'ils furent assis, les Kalamas de Kesaputta dirent au Bhagavat :
– Il y a des renonçants et des brahmanes, Vénérable, qui visitent Kesaputta. Ils n'exposent et n'expliquent que leur propre doctrine; celles des autres, ils les méprisent, les ridiculisent, les injurient et les mettent en pièces. D'autres renonçants et brahmanes également, Vénérable, viennent à Kesaputta. Eux aussi n'exposent et n'expliquent que leur propre doctrine; celles des autres, ils les méprisent, les ridiculisent, les injurient et les mettent en pièces. Vénérable, il nous prend des doutes et des incertitudes à leur sujet. Lesquels de ces respectables renonçants et brahmanes disent le vrai et lesquels disent le faux m

Le critère de rejet

– Il est approprié, dans votre situation, Kalamas, de douter et d'être incertains; le doute est apparu en vous à cause de faits déroutants. Dans ce cas, Kalamas, ne vous fiez pas à ce que vous avez simplement entendu dire, ni à ce qui est véhiculé par les traditions, ni à ce que les gens répètent, ni aux écritures attribuées à des sages, ni à vos conjectures, ni à vos inférences, ni à ce qui vous semble acceptable après réflexion, ni à l'habileté de celui qui parle, ni à la pensée: "ce contemplatif est notre instructeur". O Kalamas, si vous savez de vous-mêmes: "Ces choses sont mauvaises; ces choses sont blâmables; ces choses sont condamnées par les sages; si on les entreprend et si on les observe, ces choses conduisent à la nuisance et au malheur", alors abandonnez-les.

Avidité, aversion, et illusion

– Qu'en pensez-vous, Kalamas? Est-ce que l'avidité, l'aversion et l'ignorance apparaissent chez quelqu'un pour son bénéfice ou pour son malheur? (note)
– Pour son malheur, Vénérable.
– Kalamas, une personne avide, enfiellée, ignorante, adonnée à l'avidité, à l'aversion et à l'illusion, contrôlée par l'avidité, l'aversion et l'illusion, prend la vie d'autrui, vole, commet des inconduites sexuelles, raconte des mensonges et pousse les autres à en faire autant. Cela en fera-t-il quelqu'un de nuisible et malheureux pendant longtemps?
– Oui, Vénérable.
– Qu'en pensez-vous, Kalamas? Est-ce que ces choses sont bonnes ou mauvaises?
– Mauvaises, Vénérable.
– Blâmables ou non blâmables?
– Blâmables, Vénérable.
– Condamnées ou louées par les sages?
– Condamnées, Vénérable.
– Si on les entreprend et si on les observe, ces choses conduisent-elles à la nuisance et au malheur, ou non? Que vous en semble-t-il?
– Si on les entreprend et si on les observe, ces choses conduisent à la nuisance et au malheur. C'est là ce qu'il nous en semble.
– C'est pour ces raisons, Kalamas, que nous avons dit: ne vous fiez pas à ce que vous avez simplement entendu dire, ni à ce qui est véhiculé par les traditions, ni à ce que les gens répètent, ni aux écritures attribuées à des sages, ni à vos conjectures, ni à vos inférences, ni à ce qui vous semble acceptable après réflexion, ni à l'habileté de celui qui parle, ni à la pensée: "ce contemplatif est notre instructeur". O Kalamas, si vous savez de vous-mêmes: "Ces choses sont mauvaises; ces choses sont blâmables; ces choses sont condamnées par les sages; si on les entreprend et si on les observe, ces choses conduisent à la nuisance et au malheur", alors abandonnez-les.


Le critère d'acceptation
– Comme je l'ai dit, Kalamas, ne vous fiez pas à ce que vous avez simplement entendu dire, ni à ce qui est véhiculé par les traditions, ni à ce que les gens répètent, ni aux écritures attribuées à des sages, ni à vos conjectures, ni à vos inférences, ni à ce qui vous semble acceptable après réflexion, ni à l'habileté de celui qui parle, ni à la pensée: "ce contemplatif est notre instructeur". Kalamas, si vous savez de vous-mêmes: "Ces choses sont bonnes ; ces choses ne sont pas blâmables; ces choses sont louées par les sages; si on les entreprend et si on les observe, ces choses conduisent à la bienfaisance et au bonheur", alors entreprenez-les et observez-les.

Absence d'avidité, de haine, et d'illusion
– Qu'en pensez-vous, Kalamas? Est-ce que l'absence d'avidité, d'aversion et d'illusion3 apparaît chez quelqu'un pour son bénéfice ou pour son malheur?
– Pour son bénéfice, Vénérable.
– Kalamas, une personne qui n'est pas avide, ni enfiellée, ni ignorante, qui ne s'adonne pas à l'avidité, à l'aversion et à l'illusion, qui n'est pas contrôlée par l'avidité, l'aversion ni l'illusion, ne prend pas la vie d'autrui, ne vole pas, ne commet pas d'inconduites sexuelles, ne raconte pas de mensonges, et ne pousse pas les autres faire de telles choses. Cela en fera-t-il quelqu'un de bienfaisant et heureux pendant longtemps?
– Oui, Vénérable.
– Qu'en pensez-vous, Kalamas? Est-ce que ces choses sont bonnes ou mauvaises?
– Bonnes, Vénérable.
– Blâmables ou non blâmables?
– Non blâmables, Vénérable.
– Condamnées ou louées par les sages?
– Louées, Vénérable.
– Si on les entreprend et si on les observe, ces choses conduisent-elles à la bienfaisance et au bonheur ou non? Que vous en semble-t-il?
– Si on les entreprend et si on les observe, ces choses conduisent à la bienfaisance et au bonheur. C'est là ce qu'il nous en semble.
– C'est pour ces raisons, Kalamas, que nous avons dit: "ne vous fiez pas ... "

Les Quatre Attentions bienfaisantes
– Le disciple des êtres nobles, Kalamas, qui est de la sorte dépourvu de convoitise*, dépourvu de mauvaise volonté, désillusionné, qui comprend clairement et est toujours attentif, répand des vibrations d'aimable bienveillance dans la première direction [l'est], de même pour la deuxième, la troisième et la quatrième directions. Et ainsi vers le haut également, vers le bas, et dans tous les sens, pour tous comme pour lui-même, il demeure en répandant des vibrations d'aimable bienveillance avec un esprit vaste, exalté, sans limites, sans hostilité ni ressentiment. .
– Il répand des vibrations de compassation dans la première direction ... sans hostilité ni ressentiment.
– Il répand des vibrations de joie altruiste ...
– Il répand des vibrations d'équanimité ...

Les Quatre Assurances
– Le disciple des êtres nobles, Kalamas, qui est de la sorte dépourvu de convoitise*, dépourvu de mauvaise volonté, désillusionné, non corrompu et pur, a gagné quatre assurances dans l'ici-et-maintenant.

– La première assurance qu'il a gagnée est la suivante : "S'il y a un au-delà, que les actions, bonnes ou mauvaises, portent des fruits et produisent des effets, alors, il est possible qu'à la dissolution du corps, après la mort, je réapparaisse dans une bonne destination, un monde céleste".

– La deuxième assurance qu'il a gagnée est la suivante : "S'il n'y a pas d'au-delà et si les actions, bonnes ou mauvaises, ne portent pas de fruits ni ne produisent d'effet, je vis tout de même heureux dans cette vie, ici-et-maintenant, libéré de l'hostilité et du ressentiment".

– La troisième assurance qu'il a gagnée est la suivante : "Si la souffrance échoit à celui qui se comporte mal, puisque je m'efforce de ne causer aucun mal à personne, comment pourrais-je attirer la souffrance ?

– La quatrième assurance qu'il a gagnée est la suivante : "Si la souffrance n'échoit pas à celui qui se comporte mal, alors je suis purifié dans tous les cas".

– Le disciple des êtres nobles, Kalamas, qui est de la sorte dépourvu de convoitise*, dépourvu de mauvaise volonté, désillusionné, non corrompu et pur, a gagné ces quatre assurances dans l'ici-et-maintenant.

– C'est ainsi, ô Bhagavat. C'est ainsi, ô Sublime. Le disciple des êtres nobles, qui est de la sorte dépourvu de convoitise*, dépourvu de mauvaise volonté, désillusionné, non corrompu et pur, a gagné ces quatre assurances dans l'ici-et-maintenant.

– Merveilleux, Vénérable ! Merveilleux, Vénérable ! C'est comme si, Vénérable, quelqu'un redressait ce qui s'était tordu, ou révélait ce qui était caché, ou montrerait le chemin à quelqu'un qui se serait perdu, ou porterait une lampe dans l'obscurité pour que ceux qui ont des yeux puissent voir les objets visibles. De cette manière, le Dharma a été rendu clair au moyen de diverses dialectiques par le Bhagavat. Nous, Vénérable, allons au Bhagavat, au Dharma et au Sangha pour prendre refuge. Vénérable, que le Bhagavat nous considère comme des disciples séculiers qui ont pris refuge pour la vie, à partir de ce jour.

***

Autre version http://www.daoloire.com/buddha-anussati/kalama.html

Verset 1.1
Ainsi ai-je entendu: Une fois, le Bhagavat en voyageant dans le pays Kosala, avec un grand groupe de disciples, arriva dans une ville appelée Kesaputta. Les Kalamas, habitants de Kesaputta, apprirent que "le religieux Gautama, fils des Sakyas, ayant abandonné sa famille sakya et quitté son foyer pour entrer dans la vie religieuse, voyageant dans le pays Kosala, était parvenu à Kesaputta".

Verset 1.2
Or, une bonne réputation se propageait à propos de ce Bhagavat Gautama: Il est le Bhagavat, l'Ahrat, parfaitement et pleinement éveillé, parfait en sa sagesse et sa conduite, bien arrivé (à son but), le Connaisseur des mondes, l'incomparable Guide des êtres qui doivent être guidés, l'Instructeur des dieux et des humains, le Bouddha, le Bhagavat.

Verset 1.3
Ayant connu lui-même ce monde-ci avec ses dieux, avec ses maras et ses brahmas, avec ses troupes de religieux et de brahmanes, ses êtres célestes et humains, il le fait connaître.

Verset 1.4
Il enseigne la doctrine, bonne en son début, bonne en son milieu, bonne en sa fin, bonne dans sa lettre et dans son esprit, et il exalte la Conduite pure parfaitement pleine et parfaitement pure. Rencontrer un tel Ahrat est vraiment une bonne chose."

Verset 1.5
Les Kalamas, habitants de Kesaputta, rendirent alors visite au Bhagavat. En y arrivant, certains parmi eux rendirent hommage au Bhagavat et s'assirent à l'écart sur un côté*. D'autres échangèrent avec lui des compliments de politesse et des paroles de courtoisie et s'assirent ensuite à l'écart sur un côté. Certains, les mains jointes, rendirent hommage dans la direction où se trouvait le Bhagavat, puis s'assirent à l'écart sur le coté. D'autres encore, ayant énoncé leurs noms et leurs noms de famille, s'assirent à l'écart sur un côté. D'autres s'assirent à l'écart sur un côté sans rien dire.

Verset 1.6
S'étant assis ainsi à l'écart sur un côté*, ils s'adressèrent au Bhagavat et dirent: "O vénérable Gautama, il y a des religieux et des brahmanes qui arrivent à Kesaputta. Ils exposent et exaltent seulement leur propre doctrine, mais ils condamnent et méprisent les doctrines des autres. Puis d'autres religieux et brahmanes arrivent aussi à Kesaputta. Eux aussi exposent et exaltent leur propre doctrine, et ils méprisent, critiquent et brisent les doctrines des autres. O Vénérable, il y a un doute, il y a une perplexité chez nous à propos de ces diverses opinions religieuses. Parmi ces religieux et ces brahmanes, qui dit la vérité et qui des mensonges?"

Verset 1.7
Le Bhagavat s'adressa aux Kalamas et dit: Il est juste pour vous, ô Kalamas, d'avoir un doute et d'être dans la perplexité. Car le doute est né chez vous à propos d'une matière qui est douteuse.

Verset 1.8
Venez, ô Kalamas, ne vous laissez pas guider par des rapports, ni par la tradition religieuse, ni par ce que vous avez entendu dire. Ne vous laissez par guider par l'autorité des textes religieux, ni par la simple logique ou les allégations, ni par les apparences, ni par la spéculation sur des opinions, ni par des vraisemblances probables, ni par la pensée que "ce religieux est notre maître spirituel".

Verset 1.9
Cependant, ô Kalamas, lorsque vous savez vous-mêmes que certaines choses sont défavorables, que telles choses blâmables sont condamnées par les sages et que, lorsqu'on les met en pratique, ces choses conduisent au mal et au malheur, abandonnez-les.

Verset 1.10
Maintenant, je vous demande: "Qu'en pensez-vous, ô Kalamas? Lorsque l'avidité apparaît chez quelqu'un, cette avidité apparaît-elle pour le bien de cet individu ou pour son malheur?"

Verset 1.11
Les Kalamas répondirent: O Vénérable, l'avidité apparaît pour le mal de cet individu.

Verset 1.12
O Kalamas, en se donnant à l'avidité, étant vaincu par l'avidité, étant enveloppé mentalement par l'avidité, un tel individu tue des êtres vivants, commet des vols, s'engage dans l'adultère et profère des paroles mensongères. Il pousse un autre à accomplir aussi de tels actes. De tels actes entraînent-ils son mal et son malheur pendant longtemps? Certainement, oui, ô Vénérable.

Verset 1.13
Qu'en pensez-vous, ô Kalamas? Lorsque la haine apparaît chez quelqu'un, cette haine apparaît-elle pour le bien de cet individu ou pour le malheur? O Vénérable, la haine apparaît pour le malheur de cet individu.

Verset 1.14
O Kalamas, en se donnant à la haine, étant vaincu par la haine, étant enveloppé mentalement par la haine, un tel individu tue des êtres vivants (...) Il pousse un autre à accomplir aussi de tels actes. De tels actes entraînent-ils son mal et son malheur pendant longtemps? Certainement oui, ô Vénérable.

Verset 1.15
Qu'en pensez-vous, ô Kalamas? Lorsque l'illusion apparaît chez quelqu'un, cette illusion apparaît-elle pour le bien-être de cet individu ou pour son malheur? O Vénérable, l'illusion apparaît pour le malheur de cet individu.


Verset 1.16
O Kalamas, en se donnant à l'illusion, étant vaincu par l'illusion, étant enveloppé mentalement par l'illusion, un tel individu tue des êtres vivants (...) Il pousse un autre à accomplir aussi de tels actes. De tels actes entraînent-ils son mal et son malheur pendant longtemps? Certainement oui, ô Vénérable.


Verset 1.17
Maintenant, qu'en pensez-vous, ô Kalamas? Ces choses sont-elles bonnes ou mauvaises? O Vénérable, ces choses sont mauvaises. Ces choses sont-elles blâmables ou louables? O Vénérable, ces choses sont blâmables. Est-ce que ces choses sont censurées ou pratiquées par les sages? O Vénérable, ces choses sont censurées par les sages.

Verset 1.18
Qu'en pensez-vous, ô Kalamas? Lorsqu'on les met en pratique, ces choses conduisent-elles au mal et au malheur? Lorsqu'on les met en pratique, ô Vénérable, ces choses conduisent au mal et au malheur. C'est ce qui est généralement accepté. C'est ce que nous en pensons.

Verset 1.19
Le Bhagavat dit: C'est pourquoi, ô Kalamas, nous avons déjà dit: Il est juste pour vous, ô Kalamas, d'avoir un doute et d'être dans la perplexité. Car le doute est né chez vous à propos d'une matière qui est douteuse.

Verset 1.20
Venez, ô Kalamas, ne vous laissez pas guider par des rapports, ni par la tradition religieuse (...) ni par la pensée que "ce religieux est notre maître spirituel".

Verset 1.21
Cependant, ô Kalamas, lorsque vous savez vous-mêmes que certaines choses sont défavorables, que telles choses blâmables sont condamnées par les sages et que, lorsqu'on les met en pratique, ces choses conduisent au mal et au malheur, abandonnez-les.


Verset 1.22
Ensuite, le Bhagavat s'adressa à nouveau aux Kalamas et dit: Venez, ô Kalamas, ne vous laissez pas guider par des rapports, ni par la tradition religieuse (...) ni par la pensée que "ce religieux est notre maître spirituel".


Verset 1.23
Cependant, ô Kalamas, lorsque vous savez vous-mêmes que certaines choses sont favorables, que ces choses louables sont pratiquées par les sages, que, lorsqu'on les met en pratique, elles conduisent au bien et au bonheur, pénétrez-vous de telles choses et pratiquez-les.


Verset 1.24
Maintenant, je vous demande: "Qu'en pensez-vous, ô Kalamas? Lorsque l'absence d'avidité apparaît chez un individu, cette absence d'avidité apparaît-elle pour le bien-être de cet individu ou pour son malheur? "

Les Kalamas répondirent: O vénérable, l'absence d'avidité apparaît pour le bien-être de cet individu.


Verset 1.25
O Kalamas, ne se donnant pas à l'avidité, n'étant pas vaincu par l'avidité, n'étant pas enveloppé mentalement par l'avidité, un tel individu ne tue point d'êtres vivants, ne commet pas de vols, ne s'engage pas dans l'adultère, ne profère pas des paroles mensongères. Il pousse un autre aussi à s'abstenir de tels actes. Est-ce que cela entraîne son bonheur et son bien-être? Certainement oui, ô Vénérable.


Verset 1.26
Qu'en pensez-vous, ô Kalamas? Lorsque l'absence de haine apparaît chez un individu, cette absence de haine apparaît-elle pour le bien-être de cet individu, ou pour son malheur? O Vénérable, l'absence de haine apparaît pour son bien.


Verset 1.27
O Kalamas, ne se donnant pas à la haine, n'étant pas vaincu par la haine, n'étant pas enveloppé mentalement par la haine, cet individu ne tue pas d'êtres vivants (...) et ne profére pas des paroles mensongères. Il pousse un autre aussi à s abstenir de tels actes. Est-ce que cela entraîne son bonheur et son bien-être? Certainement oui, ô Vénérable.


Verset 1.28
Qu'en pensez-vous, ô Kalamas? Lorsque l'absence d'illusion apparaît chez un individu, cette absence d'illusion apparaît-elle pour le bien-être de cet individu ou pour son malheur? O Vénérable, l'absence d'illusion apparaît pour son bien.


Verset 1.29
O Kalamas, ne se donnant pas à l'illusion, n'étant pas vaincu par l'illusion, n'étant pas enveloppé mentalement par l'illusion, cet individu ne tue pas d'êtres vivants (...) et ne profère pas des paroles mensongères. Il pousse un autre aussi à s'abstenir de tels actes. Est-ce que cela entraîne son bonheur et son bien-être? Certainement oui, ô Vénérable.


Verset 1.30
Maintenant, qu'en pensez-vous, ô Kalamas? Ces choses sont-elles bonnes ou mauvaises? O Vénérable, ces choses sont bonnes. Ces choses sont-elles blâmables ou louables? O Vénérable, ces choses sont louables. Est-ce que ces choses sont censurées ou pratiquées par les sages? O Vénérable, ces choses sont pratiquées par les sages.


Verset 1.31
Qu'en pensez-vous, ô Kalamas? Lorsqu'on les met en pratique, ces choses conduisent-elles au bien-être et au bonheur, ou bien ne conduisent-elles pas au bien-être et au bonheur? Les Kalamas répondirent: Lorsqu'on les met en pratique, ces choses conduisent au bien-être et au bonheur. C'est ce qui est généralement accepté. C'est ce que nous en pensons.


Verset 1.32
Le Bhagavat dit: C'est pourquoi, ô Kalamas, nous avons déjà dit: Il est juste pour vous, ô Kalamas, d'avoir un doute et d'être dans la perplexité. Car le doute est né chez vous à propos d'une matière qui est douteuse.


Verset 1.33
Venez, ô Kalamas, ne vous laissez pas guider par des rapports, ni par la tradition religieuse (...) ni par la pensée que "ce religieux est notre maître spirituel".


Verset 1.34
Cependant, ô Kalamas, lorsque vous savez vous-mêmes que certaines choses sont favorables, que ces choses louables sont pratiquées par les sages, que, lorsqu'on les met en pratique elles conduisent au bien et au bonheur, pénétrez-vous de telles choses et pratiquez-les.


Verset 1.35
O Kalamas, le disciple noble, qui s'est ainsi séparé de l'avidité, de la haine, de l'illusion, ayant une compréhension claire et une attention de la pensée, demeure, faisant rayonner la pensée de bienveillance dans une direction (du monde), et de même dans une deuxième, dans une troisième, dans une quatrième, au-dessus, au-dessous, au travers, partout dans la totalité en tout lieu de l'univers, il demeure faisant rayonner la pensée de bienveillance, large, profonde, sans limites, sans haine et libérée de la malveillance.


Verset 1.36
Egalement, le disciple noble demeure, faisant rayonner la pensée de compassion dans une direction (du monde), et de même dans une deuxième, dans une troisième, dans une quatrieme, au-dessus, au-dessous, au travers, partout dans sa totalité en tout lieu de l'univers, il demeure faisant rayonner la pensée de compassion, large, profonde, sans limites, sans haine et libérée de la malveillance.


Verset 1.37
Egalement, le disciple noble demeure, faisant rayonner la pensée de joie sympathique dans une direction (du monde), et de même dans une deuxième, dans une troisième, dans une quatrième, au-dessus, au-dessous, au travers, partout dans sa totalité en tout lieu de l'univers, il demeure faisant rayonner la pensée de joie sympathique, large profonde, sans limites, sans haine et libérée de la malveillance.


Verset 1.38
Egalement, le disciple noble demeure, faisant rayonner la pensée d'équanimité dans une direction (du monde), et de même dans une deuxième, dans une troisième, dans une quatrième, au-dessus, au-dessous, au travers, partout dans sa totalité en tout lieu de l'univers, il demeure faisant rayonner la pensée d'équanimité, large, profonde, sans limites, sans haine et libérée de la malveillance.


Verset 1.39
O Kalamas, le disciple noble, qui a une pensée ainsi libérée de la haine, de la malveillance, qui a une pensée non souillée et une pensée pure, est quelqu'un qui trouve les quatre soulagements, ici et maintenant, en pensant:


Verset 1.40
"Supposons qu'il y ait, après la mort, des résultats pour les actes bons et mauvais (accomplis avant la mort). En ce cas, il est possible pour moi de naître après la dissolution du corps, après la mort, dans un des cieux où se trouvent des bonheurs célestes." Cela est le premier soulagement.


Verset 1.41
"Supposons qu'il n'y ait pas, après la mort, de résultats pour les actes bons et mauvais (accomplis avant la mort). Tout de même, ici et maintenant, dans cette vie, je demeure sain et sauf avec une pensée heureuse, libérée de la haine, de la malveillance." Cela est le deuxième soulagement.


Verset 1.42
"Supposons que des mauvais résultats tombent sur l'individu qui a accompli des mauvaises actions. Quant à moi, je ne souhaite aucun mal à personne. Alors comment se pourrait-il qu'un mauvais résultat tombe sur moi qui ne fais aucune action mauvaise? " Cela est le troisième soulagement.


Verset 1.43
"Supposons que des mauvais résultats ne tombent pas sur l'individu qui fait des actions mauvaises. Alors dans ces deux cas, je trouve que je suis pur." Cela est le quatrième soulagement.


Verset 1.44
O Kalamas, le disciple noble, qui a une pensée libérée de la haine, de la malveillance, qui a une telle pensée non souillée, une pensée pure, est quelqu'un qui a ces quatre soulagements, ici et maintenant.


Verset 1.45
Les Kalamas dirent: "Cela est exact, ô Bhagavat, cela est exact, ô Parfait. Le disciple des êtres nobles, qui a une pensée libérée de la haine, de la malveillance, qui a une telle pensée non souillée, une pensée pure, est quelqu'un qui a ces quatre soulagements, ici et maintenant (...)"


Verset 1.46
Ayant entendu la parole du Bhagavat, les Kalamas s'écrièrent: Merveilleux, ô Bhagavat, merveilleux. C'est comme si l'on redressait ce qui a été renversé, ou découvrait ce qui a été caché, ou montrait le chemin à celui qui s'est égaré, ou apportait une lampe dans l'obscurité pour que ceux qui ont des yeux puissent voir. Ainsi, le vénérable Gautama a rendu claire la vérité de nombreuses façons.


Verset 1.47
Nous prenons refuge dans le vénérable Gautama, dans le Dharma, dans le Sangha. Que le vénérable Gautama veuille bien nous accepter comme disciples laïcs jusqu'à la fin de nos vies."

***

variante

 « Les Kâlâmas, habitants de Kesaputta, rendirent visite au Bienheureux (...) et lui dirent : « Ô vénérable Gotama, il y a des religieux et des brahmanes qui arrivent à Kesaputta. Ils exposent et exaltent seulement leur propre doctrine, mais ils condamnent et méprisent les doctrines des autres. Puis d’autres religieux et brahmanes arrivent aussi à Kesaputta. Eux aussi exposent et exaltent leur propre doctrine, et ils méprisent, critiquent et brisent les doctrines des autres. Ô Vénérable, il y a un doute, il y a une perplexité chez nous à propos de ces diverses opinions religieuses. Parmi ces religieux et ces brahmanes, qui dit la vérité et qui des mensonges ? »

Le Bienheureux s’adressa aux Kâlâmas et dit :

« Il est juste pour vous, ô Kâlâmas, d’avoir un doute et d’être dans la perplexité. Car le doute est né chez vous à propos d’une matière qui est douteuse. Venez, ô Kâlâmas, ne vous laissez pas guider par des rapports, ni par la tradition religieuse, ni par ce que vous avez entendu dire. Ne vous laissez par guider par l’autorité des textes religieux, ni par la simple logique ou les allégations, ni par les apparences, ni par la spéculation sur des opinions, ni par des vraisemblances probables, ni par la pensée que « ce religieux est notre maître spirituel ». Cependant, ô Kâlâmas, lorsque vous savez vous-mêmes que certaines choses sont défa­vorables, que telles choses blâmables sont condamnées par les sages et que, lorsqu’on les met en pratique, ces choses conduisent au mal et au malheur, abandonnez-les. »

« Qu’en pensez-vous, ô Kâlâmas ? Lorsque l’avidité, la haine et l’illusion apparaissent chez quelqu’un, cette avidité, cette haine et cette illusion apparaissent-elles pour le bien de cet individu ou pour son malheur ? »
Les Kâlâmas répondirent : « Ô Vénérable, elles apparaissent pour le malheur de cet individu. 
- Ô Kâlâmas, en se donnant à l’avidité, à la haine et à l’illusion, étant vaincu par elles, étant enveloppé mentalement par elles, un tel individu tue des êtres vivants, commet des vols, s’engage dans l’adultère et profère des paroles mensongères. Il pousse un autre à accomplir aussi de tels actes. »

Kalama Sutta bis


L'accès aux libres examens (KALAMA-SUTTA)

 

Ainsi ai-je entendu:

Une fois, le Bienheureux en voyageant dans le pays Kosala, avec un grand groupe de disciples, arriva dans une ville appelée Kesaputta. Les Kalamas, habitants de Kesaputta, apprirent que "le religieux Gautama, fils des Sakyas, ayant abandonné sa famille sakya et quitté son foyer pour entrer dans la vie religieuse, voyageant dans le pays Kosala, était parvenu à Kesaputta".

(1.2) Or, une bonne réputation se propageait à propos de ce Bienheureux Gautama: Il est le Bienheureux, l'Arahant, parfaitement et pleinement éveillé, parfait en sa sagesse et sa conduite, bien arrivé, le Connaisseur des mondes, l'incomparable Guide des êtres qui doivent être guidés, l'Instructeur des dieux et des humains, le Bouddha, le Bienheureux.

(1.3) Ayant connu lui-même ce monde-ci avec ses dieux, avec ses Mara(s) et ses Brahma(s), avec ses troupes de religieux et de brahmanes, ses êtres célestes et humains, il le fait connaître.

(1.4) Il enseigne la doctrine, bonne en son début, bonne en son milieu, bonne en sa fin, bonne dans sa lettre et dans son esprit, et il exalte la Conduite pure parfaitement pleine et parfaitement pure. Rencontrer un tel Arahant est vraiment une bonne chose."

(1.5) Les Kalamas, habitants de Kesaputta, rendirent alors visite au Bienheureux. En y arrivant, certains parmi eux rendirent hommage au Bienheureux et s'assirent à l'écart sur un côté. D'autres échangèrent avec lui des compliments de politesse et des paroles de courtoisie et s'assirent ensuite à l'écart sur un côté. Certains, les mains jointes, rendirent hommage dans la direction où se trouvait le Bienheureux, puis s'assirent à l'écart sur le coté. D'autres encore, ayant énoncé leurs noms et leurs noms de famille, s'assirent à l'écart sur un côté. D'autres s'assirent à l'écart sur un côté sans rien dire.

(1.6) S'étant assis ainsi à l'écart sur un côté, ils s'adressèrent au Bienheureux et dirent: "O vénérable Gautama, il y a des religieux et des brahmanes qui arrivent à Kesaputta. Ils exposent et exaltent seulement leur propre doctrine, mais ils condamnent et méprisent les doctrines des autres. Puis d'autres religieux et brahmanes arrivent aussi à Kesaputta. Eux aussi exposent et exaltent leur propre doctrine, et ils méprisent, critiquent et brisent les doctrines des autres. O Vénérable, il y a un doute, il y a une perplexité chez nous à propos de ces diverses opinions religieuses. Parmi ces religieux et ces brahmanes, qui dit la vérité et qui des mensonges?"

(1.7) Le Bienheureux s'adressa aux Kalamas et dit: Il est juste pour vous, ô Kalamas, d'avoir un doute et d'être dans la perplexité. Car le doute est né chez vous à propos d'une matière qui est douteuse.

(1.8) Venez, ô Kalamas, ne vous laissez pas guider par des rapports, ni par la tradition religieuse, ni par ce que vous avez entendu dire. Ne vous laissez par guider par l'autorité des textes religieux, ni par la simple logique ou les allégations, ni par les apparences, ni par la spéculation sur des opinions, ni par des vraisemblances probables, ni par la pensée que "ce religieux est notre maître spirituel".

(1.9) Cependant, ô Kalamas, lorsque vous savez vous-mêmes que certaines choses sont défavorables, que telles choses blâmables sont condamnées par les sages et que, lorsqu'on les met en pratique, ces choses conduisent au mal et au malheur, abandonnez-les.

(1.10) Maintenant, je vous demande: "Qu'en pensez-vous, ô Kalamas? Lorsque l'avidité apparaît chez quelqu'un, cette avidité apparaît-elle pour le bien de cet individu ou pour son mal ?"

(1.11) Les Kalamas répondirent: O Vénérable, l'avidité apparaît pour le mal de cet individu.

(1.12)O Kalamas, en se donnant à l'avidité, étant vaincu par l'avidité, étant enveloppé mentalement par l'avidité, un tel individu tue des êtres vivants, commet des vols, s'engage dans l'adultère et profère des paroles mensongères. Il pousse un autre à accomplir aussi de tels actes. De tels actes entraînent-ils son mal et son malheur pendant longtemps? Certainement, oui, ô Vénérable.

(1.13) Qu'en pensez-vous, ô Kalamas? Lorsque la haine apparaît chez quelqu'un, cette haine apparaît-elle pour le bien de cet individu ou pour le mal? O Vénérable, la haine apparaît pour le mal de cet individu.

(1.14) O Kalamas, en se donnant à la haine, étant vaincu par la haine, étant enveloppé mentalement par la haine, un tel individu tue des êtres vivants. Il pousse un autre à accomplir aussi de tels actes. De tels actes entraînent-ils son mal et son malheur pendant longtemps? Certainement oui, ô Vénérable.

(1.15) Qu'en pensez-vous, ô Kalamas? Lorsque l'illusion apparaît chez quelqu'un, cette illusion apparaît-elle pour le bien-être de cet individu ou pour son mal? O Vénérable, l'illusion apparaît pour le mal de cet individu.

(1.16) O Kalamas, en se donnant à l'illusion, étant vaincu par l'illusion, étant enveloppé mentalement par l'illusion, un tel individu tue des êtres vivants. Il pousse un autre à accomplir aussi de tels actes. De tels actes entraînent-ils son mal et son malheur pendant longtemps? Certainement oui, ô Vénérable.

(1.17) Maintenant, qu'en pensez-vous, ô Kalamas ? Ces choses sont-elles bonnes ou mauvaises? O Vénérable, ces choses sont mauvaises. Ces choses sont-elles blâmables ou louables? O Vénérable, ces choses sont blâmables. Est-ce que ces choses sont censurées ou pratiquées par les sages ? O Vénérable, ces choses sont censurées par les sages.

(1.18) Qu'en pensez-vous, ô Kalamas ? Lorsqu'on les met en pratique, ces choses conduisent-elles au mal et au malheur? Lorsqu'on les met en pratique, ô Vénérable, ces choses conduisent au mal et au malheur. C'est ce qui est généralement accepté. C'est ce que nous en pensons.
(1.19) Le Bienheureux dit: C'est pourquoi, ô Kalamas, nous avons déjà dit: Il est juste pour vous, ô Kalamas, d'avoir un doute et d'être dans la perplexité. Car le doute est né chez vous à propos d'une matière qui est douteuse.

(1.20) Venez, ô Kalamas, ne vous laissez pas guider par des rapports, ni par la tradition religieuse, ni par la pensée que "ce religieux est notre maître spirituel".

(1.21) Cependant, ô Kalamas, lorsque vous savez vous-mêmes que certaines choses sont défavorables, que telles choses blâmables sont condamnées par les sages et que, lorsqu'on les met en pratique, ces choses conduisent au mal et au malheur, abandonnez-les.

(1.22) Ensuite, le Bienheureux s'adressa à nouveau aux Kalamas et dit: Venez, ô Kalamas, ne vous laissez pas guider par des rapports, ni par la tradition religieuse, ni par la pensée que "ce religieux est notre maître spirituel".

(1.23) Cependant, ô Kalamas, lorsque vous savez vous-mêmes que certaines choses sont favorables, que ces choses louables sont pratiquées par les sages, que, lorsqu'on les met en pratique, elles conduisent au bien et au bonheur, pénétrez-vous de telles choses et pratiquez-les.

(1.24) Maintenant, je vous demande: "Qu'en pensez-vous, ô Kalamas ? Lorsque l'absence d'avidité apparaît chez un individu, cette absence d'avidité apparaît-elle pour le bien-être de cet individu ou pour son mal? " Les Kalamas répondirent: O vénérable, l'absence d'avidité apparaît pour le bien-être de cet individu.

(1.25) O Kalamas, ne se donnant pas à l'avidité, n'étant pas vaincu par l'avidité, n'étant pas enveloppé mentalement par l'avidité, un tel individu ne tue point d'êtres vivants, ne commet pas de vols, ne s'engage pas dans l'adultère, ne profère pas des paroles mensongères. Il pousse un autre aussi à s'abstenir de tels actes. Est-ce que cela entraîne son bonheur et son bien-être?
Certainement oui, ô Vénérable.

(1.26) Qu'en pensez-vous, ô Kalamas? Lorsque l'absence de haine apparaît chez un individu, cette absence de haine apparaît-elle pour le bien-être de cet individu, ou pour son mal?
O Vénérable, l'absence de haine apparaît pour son bien.

(1.27) O Kalamas, ne se donnant pas à la haine, n'étant pas vaincu par la haine, n'étant pas enveloppé mentalement par la haine, cet individu ne tue pas d'êtres vivants et ne profère pas des paroles mensongères. Il pousse un autre aussi à s’abstenir de tels actes. Est-ce que cela entraîne son bonheur et son bien-être ? Certainement oui, ô Vénérable.

(1.28) Qu'en pensez-vous, ô Kalamas? Lorsque l'absence d'illusion apparaît chez un individu, cette absence d'illusion apparaît-elle pour le bien-être de cet individu ou pour son mal?
O Vénérable, l'absence d'illusion apparaît pour son bien.

(1.29) O Kalamas, ne se donnant pas à l'illusion, n'étant pas vaincu par l'illusion, n'étant pas enveloppé mentalement par l'illusion, cet individu ne tue pas d'êtres vivants et ne profère pas des paroles mensongères. Il pousse un autre aussi à s'abstenir de tels actes. Est-ce que cela entraîne son bonheur et son bien-être ? Certainement oui, ô Vénérable.

(1.30) Maintenant, qu'en pensez-vous, ô Kalamas ? Ces choses sont-elles bonnes ou mauvaises? O Vénérable, ces choses sont bonnes. Ces choses sont-elles blâmables ou louables? O Vénérable, ces choses sont louables. Est-ce que ces choses sont censurées ou pratiquées par les sages ? O Vénérable, ces choses sont pratiquées par les sages.

(1.31) Qu'en pensez-vous, ô Kalamas? Lorsqu'on les met en pratique, ces choses conduisent-elles au bien-être et au bonheur, ou bien ne conduisent-elles pas au bien-être et au bonheur? Les Kalamas répondirent: Lorsqu'on les met en pratique, ces choses conduisent au bien-être et au bonheur. C'est ce qui est généralement accepté. C'est ce que nous en pensons.

(1.32) Le Bienheureux dit: C'est pourquoi, ô Kalamas, nous avons déjà dit: Il est juste pour vous, ô Kalamas, d'avoir un doute et d'être dans la perplexité. Car le doute est né chez vous à propos d'une matière qui est douteuse.

(1.33) Venez, ô Kalamas, ne vous laissez pas guider par des rapports, ni par la tradition religieuse, ni par la pensée que "ce religieux est notre maître spirituel".

(1.34) Cependant, ô Kalamas, lorsque vous savez vous-mêmes que certaines choses sont favorables, que ces choses louables sont pratiquées par les sages, que, lorsqu'on les met en pratique elles conduisent au bien et au bonheur, pénétrez-vous de telles choses et pratiquez-les.

(1.35) O Kalamas, le disciple noble, qui s'est ainsi séparé de l'avidité, de la haine, de l'illusion, ayant une compréhension claire et une attention de la pensée, demeure, faisant rayonner la pensée de bienveillance dans une direction, et de même dans une deuxième, dans une troisième, dans une quatrième, au-dessus, au-dessous, au travers, partout dans la totalité en tout lieu de l'univers, il demeure faisant rayonner la pensée de bienveillance, large, profonde, sans limites, sans haine et libérée de la malveillance.

(1.36) Egalement, le disciple noble demeure, faisant rayonner la pensée de compassion dans une direction, et de même dans une deuxième, dans une troisième, dans une quatrième, au-dessus, au-dessous, au travers, partout dans sa totalité en tout lieu de l'univers, il demeure faisant rayonner la pensée de compassion, large, profonde, sans limites, sans haine et libérée de la malveillance.

(1.37) Egalement, le disciple noble demeure, faisant rayonner la pensée de joie sympathique dans une direction, et de même dans une deuxième, dans une troisième, dans une quatrième, au-dessus, au-dessous, au travers, partout dans sa totalité en tout lieu de l'univers, il demeure faisant rayonner la pensée de joie sympathique, large profonde, sans limites, sans haine et libérée de la malveillance.

(1.38) Egalement, le disciple noble demeure, faisant rayonner la pensée d'équanimité dans une direction, et de même dans une deuxième, dans une troisième, dans une quatrième, au-dessus, au-dessous, au travers, partout dans sa totalité en tout lieu de l'univers, il demeure faisant rayonner la pensée d'équanimité, large, profonde, sans limites, sans haine et libérée de la malveillance.

(1.39) O Kalamas, le disciple noble, qui a une pensée ainsi libérée de la haine, de la malveillance, qui a une pensée non souillée et une pensée pure, est quelqu'un qui trouve les quatre soulagements, ici et maintenant, en pensant:

(1.40)" Supposons qu'il y ait, après la mort, des résultats pour les actes bons et mauvais. En ce cas, il est possible pour moi de naître après la dissolution du corps, après la mort, dans un des cieux où se trouvent des bonheurs célestes." Cela est le premier soulagement.

(1.41)"Supposons qu'il n'y ait pas, après la mort, de résultats pour les actes bons et mauvais. Tout de même, ici et maintenant, dans cette vie, je demeure sain et sauf avec une pensée heureuse, libérée de la haine, de la malveillance." Cela est le deuxième soulagement.

(1.42)"Supposons que des mauvais résultats tombent sur l'individu qui a accompli des mauvaises actions. Quant à moi, je ne souhaite aucun mal à personne. Alors comment se pourrait-il qu'un mauvais résultat tombe sur moi qui ne fais aucune action mauvaise? " Cela est le troisième soulagement.

(1.43)"Supposons que des mauvais résultats ne tombent pas sur l'individu qui fait des actions mauvaises. Alors dans ces deux cas, je trouve que je suis pur." Cela est le quatrième soulagement.

(1.44)O Kalamas, le disciple noble, qui a une pensée libérée de la haine, de la malveillance, qui a une telle pensée non souillée, une pensée pure, est quelqu'un qui a ces quatre soulagements, ici et maintenant.

(1.45)Les Kalamas dirent: "Cela est exact, ô Bienheureux, cela est exact, ô Parfait. Le disciple des êtres nobles, qui a une pensée libérée de la haine, de la malveillance, qui a une telle pensée non souillée, une pensée pure, est quelqu'un qui a ces quatre soulagements, ici et maintenant"

(1.46) Ayant entendu la parole du Bienheureux, les Kalamas s'écrièrent: Merveilleux, ô Bienheureux, merveilleux. C'est comme si l'on redressait ce qui a été renversé, ou découvrait ce qui a été caché, ou montrait le chemin à celui qui s'est égaré, ou apportait une lampe dans l'obscurité pour que ceux qui ont des yeux puissent voir. Ainsi, le vénérable Gautama a rendu claire la vérité de nombreuses façons.

(1.47)Nous prenons refuge dans le vénérable Gautama, dans l'Enseignement (dharma), dans la Communauté (saiigha). Que le vénérable Gautama veuille bien nous accepter comme disciples laïcs jusqu'à la fin de nos vies."

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