Bouddhisme de Tiantai


Dana Paramita
Première pratique de la vertu
conférant la joie

Peter Johnson

http : //www.Tiantai.net/teachings/dharma/bodhisattva/practices/practice1.htm

1. Pratique conférant la joie à tous les êtres vivants (don de soi)

Le Sutra de la Guirlande de Fleurs (Avatamsaka) dit :

Enfants du Bouddha, quelle est la pratique des bodhisattvas-mahasattvas qui confère la joie ?

Ces bodhisattvas sont de grands maîtres du don, capables de tout donner l’esprit serein. Sans âpreté ni regret, sans attendre de récompense, sans chercher ni louanges ni profit, ils donnent avec le seul but de protéger et de sauver tous les êtres, en globant tous les êtres, en faisant profiter tous les êtres. Ils donnent uniquement pour :

- étudier et assimiler la pratique de base des bouddhas ;
- garder à l’esprit et réfléchir sur la pratique de base des bouddhas ;
- trouver le contentement dans la pratique de base des bouddhas ;
- purifier la pratique de base des bouddhas ;
- progresser dans la pratique de base des bouddhas.

Lorsque les bodhisattvas-mahasattvas développent cette pratique ils apportent la joie et le bien-être à tous les êtres vivants. Quel que soit le lieu de la misère et de la nécessité, par la force mystique de leur vœux ils produisent de grandes richesses et d’inépuisables trésors. Pensée après pensée, il y aura d’innombrables êtres vivants venant vers eux pour leur dire :

"Bienheureux, nous sommes pauvres et sans ressources pour manger. Nous sommes faibles, épuisés et souffrants, notre vie est proche de la fin. Nous vous demandons d’avoir pitié de nous et nous donner à manger votre chair pour que nous puissions vivre."

Les bodhisattvas la leur donneront pour qu’ils se réjouissent et soient satisfaits. De la même façon des centaines et milliers d’êtres vivants viendront à eux les priant de leur donner leur chair. Les bodhisattvas ne se détourneront pas mais renforceront leur générosité et la compassion de leur cœur. Comme les êtres viendront de partout demandant leur chair les bodhisattvas augmenteront leur joie. En les voyant ils auront cette pensée :

«Je vais en tirer d’excellents bénéfices, ces êtres vivants sont pour moi un terrain de bénédictions. Ce sont mes amis (zenchshiki) – sans que je leur demande quoi que ce soit ils sont venus à moi et m’ont montré comment pénétrer dans la bodhéité. Je vais m’entraîner et me développer sans négliger le souhait d’un seul être.

Plus tard ils penseront :

- Je prie pour que toutes les bonnes racines spirituelles que j’ai planté, plante et planterai, me donnent un corps vaste qui englobe le monde entier ainsi que tous les êtres futurs. Avec un tel corps de chair je serai en mesure de satisfaire la faim de tous les êtres.
- En outre, je prie pour ne pas quitter cette vie s’il reste ne serait-ce qu’un seul être vivant non satisfait et pour que la chair taillée dans mon corps soit inépuisable.
- Je prie pour atteindre le suprême Éveil universel et de parvenir au nirvana sans reliquat grâce à ces bonnes racines spirituelles.
- En outre, je prie pour que tous les êtres qui se nourrissent de ma chair, atteignent eux aussi le suprême Éveil universel, sauvegardent la sagesse séreine, acquièrent l'Éveil aux enseignements du Bouddha, accomplissent l’œuvre du Bouddha et entrent dans le nirvana sans reliquat.
- Si l’esprit ne serait-ce que d’un seul être n’est pas satisfait, je m’arrêterai sans atteindre le suprême Éveil universel.

Les bodhisattvas combleront ainsi de bénéficesles êtres vivants sans se préoccuper ni d’eux-mêmes, ni de la société, ni des moyens d’existence, ni de personnalité (pudgala), ni de manavaka (personne divine), ni du le fait de donner ou reçevoir, ni de rien de ce genre. Ils observent seulement le monde de l'esprit, les êtres vivants et la spiritualité (Dharma) qui est sans entraves, vide d’existence, vide d’aspects, vide de substantialité, en dehors des lieux et des conditions, et qui est innée, non créée. En observant cela ils ne se soucieront pas de leur propre vie, ni de ce qu’ils ont donné, ni de ceux qui ont reçu, ni du domaine des bénédictions, ni des causes ou rétributions karmiques, ni de quelque autre résultat, grand ou petit.

Lorsque les bodhisattvas verront que tous les êtres du passé, du présent et de l’avenir reçoivent la vie qui finira par les quitter, ils se diront en pensée :

"Comme c’est extraordinaire que les êtres vivants soient si stupides et dépourvus de sagesse. Ils reçoivent d’innombrables existences dans le monde des vies/morts, toutes transitoires et périssables, allant toutes vers la dégradation et l’extinction. Bien qu’ils soient déjà passés par là, ils recommencent à agir pareillement, et feront de même dans l’avenir ; avec leur corps instable et incertain ils ne sont pas capables de rechercher le corps stable et sûr. Je dois absolument m’entraîner dans tout ce à quoi le Bouddha s’est exercé, parvenir à la sagesse et comprendre tout du monde spirituel. Pour tous les êtres vivants je vais enseigner la sérénité et le calme qui sont la nature indestructible de spiritualité qu’est le Dharma. Ainsi ils atteindront la paix et le contentement."

Cela s'appelle première pratique du bodhisattva-mahasattva conférant la joie.

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