Un bouddhisme pour notre temps

Une interprétation moderne du Triple Sutra du Lotus par
Niwano Nikkyo
traduit de A Buddhism for today (Kosei Publishing Co - 2006)

Voir : SUTRA DU LOTUS - CHAPITRE X

Le maître du Dharma

Ce chapitre expose ce qu'un Maître du Dharma doit connaître et pratiquer. Le mot "Maître" (hosshi) est souvent un simple titre honorifique qui n’est pas réservé aux moines : il peut être attribué à n'importe quelle personne — moine, nonne ou croyants laïcs, homme ou femme - qui se dévoue à propager le Sutra du Lotus.

« A ce moment*, le Bhagavat, à travers le bodhisattva-mahasattva Bhaishajyaraja* (Yakuo), déclara aux quatre-vingt mille grands seigneurs :

« - Bhaishajyaraja (Yakuo), vois-tu, dans cette vaste multitude, les innombrables devas*, rois dragons, yakshas*, gandharvas*, asuras*, garudas*, kimnaras*, mahoragas*, humains et non-humains, ainsi que les bhiksus* et bhiksunis*, upasakas* et upasikas*, ceux qui sont en quête de l'état de shravakas*, en quête de l'état de pratyekabuddhas*, en quête de la Voie de bouddha? Ces êtres de toutes espèces qui, face à l'Éveillé, entendent ne serait-ce qu'une stance ou un verset du Sutra du Lotus du Dharma merveilleux et qui, ne serait-ce qu'un instant, s'en réjouissent en conséquence, je leur octroie à tous la prédiction (note) qu'ils obtiendront l'Éveil complet et parfait sans supérieur*. »

Il ne sert à rien de se réjouir en entendant une stance ou un mot du Sutra du Lotus si, par ailleurs, cela n'élève pas notre esprit. L'assurance de devenir bouddha est soumise à la condition d'une pratique s'étendant sur une longue période. Pourquoi alors le Bouddha prédit il l'Éveil Parfait à ceux qui, en une seule pensée, se réjouissent d'une seule stance ou d'un seul mot du Sutra du Lotus ? C'est que l'esprit qu'on développe en se réjouissant du Sutra du Lotus deviendra la graine qui permet d'atteindre l'état de bouddha. Il faut incessamment nourrir cette graine en l'arrosant avec diligence, en la faisant germer et grandir, en la faisant fleurir et porter des fruits. Sachant que nous sommes assurés de devenir bouddha, entendre une seule stance ou un seul mot du Sutra du Lotus nous inspire immédiatement et stimule notre courage. Et nous avons bien besoin d'encouragement dans cet âge corrompu ! Le Bouddha en parle ainsi :

« De plus, si, après le passage en parinirvana de l'Ainsi-Venu, quelqu'un entend le Sutra du Lotus du Dharma merveilleux, n'en serait-ce qu'une stance ou un verset, et s'en réjouit en conséquence, ne serait-ce qu'un instant, je lui donnerai également la prédiction de l'Éveil complet et parfait sans supérieur.»

Les cinq oratiques des Maîtres du Dharma

Recevoir et garder le sutra (juji), le lire (doku-ji) et le réciter (ju), l'exposer (gesetsu), et le copier (shosha) sont appelés les cinq pratiques du Maître du Dharma (goshu hosshi). Ce sont les pratiques les plus importantes pour ceux qui propagent le Sutra du Lotus. La description de ces cinq pratiques est le premier des sept éléments essentiels mentionnés dans ce chapitre.

L'ensemble des pratiques de recevoir et garder le Sutra (juji), le lire (doku-ji), le réciter (ju), l'exposer (gesetsu) et le copier (shosha) est appelé "les cinq pratiques du maître du Dharma" (goshu hosshi). Ce sont les actes les plus importants pour ceux qui propagent le Sutra du Lotus. La description de ces cinq pratiques est le premier des sept éléments essentiels mentionnés dans ce chapitre.

La première de ces cinq pratiques, "recevoir et garder" (juji), est dite "pratique intense" (shogyo), tandis que les quatre autres pratiques sont appelées "pratiques auxiliaires" (jogyo). C'est parce que "recevoir et garder" est la pratique la plus importante et la plus fondamentale que nous devons la mettre à part. Sans elle, les quatre autres pratiques ne signifient pas grand-chose. "Recevoir" (ju), c'est croire du fond du cœur dans les enseignements du Bouddha et "garder" (ji), c'est adhérer fermement à cette croyance.

"Lire" (doku), c’est, bien sûr, lire le Sutra ; cette pratique comprend la lecture à haute voix, la lecture en silence et l'écoute attentive de la lecture faite par un autre.

" Réciter" (ju), c'est réciter le Sutra de mémoire. Cette pratique comprend la répétition des mots du Sutra appris par cœur et la répétition mentale de leur signification. L'enseignement s'enracinera profondément dans notre esprit par des récitations répétées.

"Expliquer" (gesetsu), c'est commenter le Sutra pour les autres. C'est à la fois une pratique indispensable pour propager l'enseignement et une pratique pour notre propre bénéfice. Il est difficile de prêcher le Dharma aux autres et c'est pourquoi il faut étudier le Sutra encore et encore. En l'exposant aux autres, nous sommes souvent confrontés à l'insuffisance de notre propre foi et de notre discernement.

"Copier" (shosha), signifie littéralement "écrire le Sutra à la main". Cette pratique a une double portée. Premièrement, elle aide à propager l'enseignement et, deuxièmement, elle contribue à approfondir notre foi et notre discernement. Avant l'invention de l'imprimerie, copier le Sutra du Lotus à la main était indispensable à sa diffusion. À l'époque actuelle, nous devons répandre l'enseignement en faisant la meilleure utilisation de l'imprimerie, des films, des disques et des équipements audio-visuels. La signification première de "copier" est devenue beaucoup plus large et sa pratique ne doit pas se limiter à sa signification d'origine. Cependant, lorsque nous copions consciencieusement, au sens propre, chaque mot du Sutra, l'esprit calme et concentré, le sens du Sutra s'enracine à la fois dans notre corps et dans notre esprit. Ainsi, copier le Sutra est toujours une pratique importante.

Le Bouddha continue :

« Bhaishajyaraja (Yakuo), si l'on demande quels êtres pourront, dans un âge à venir, devenir bouddha, il faudra montrer que ce sont ces gens qui, dans un âge à venir, obtiendront forcément de devenir bouddha. Pourquoi cela? C'est que, si des fils et des filles de foi sincère (kulaputra) reçoivent, gardent, lisent, récitent, expliquent et recopient ne serait-ce qu'un verset du Sutra du Lotus du Dharma merveilleux et font aux volumes du Sutra toutes sortes d'offrandes de fleurs, encens, colliers, poudres, onguents, fumigations, dais de soie, bannières, vêtements, musique, ou joignent les paumes en vénération, de telles gens seront regardés avec respect par l'ensemble des mondes, on leur fera offrande des offrandes dues à l'Ainsi-Venu. »

Le Bouddha répète cela à plusieurs reprises. Ces fréquentes répétitions laissent une trace et soulignent l'importance que leur accordait le Bouddha. Il convient donc d'étudier le passage suivant de façon à pouvoir le réciter de mémoire :

« Si quelqu'un, fils ou fille de foi sincère, après mon passage en parinirvana, prêche le Sutra du Lotus du Dharma merveilleux, n'en serait-ce qu'un verset, en secret, à une seule personne, il faut savoir que cette personne est un messager de l'Ainsi-Venu, envoyé par l'Ainsi-Venu pour mener l'oeuvre d'Ainsi-Venu. A plus forte raison pour qui prêche largement aux gens d'une vaste multitude.»

C’est là le deuxième message important du chapitre X : ceux qui pratiquent le Sutra du Lotus doivent en garder les paroles jour et nuit.

Ensuite le Bouddha parle ainsi :

« Bhaishajyaraja (Yakuo), si un méchant, d'un coeur sans bonté, apparaît au cours d'un kalpa devant un Éveillé pour constamment l'insulter, sa faute sera encore légère. Si quelqu'un, ne serait-ce que d'une seule mauvaise parole, calomniait celui, laïc ou religieux, qui lit et récite le Sutra du Lotus du Dharma sa faute sera fort lourde. [...]

« Bhaishajyaraja (Yakuo), partout et en tout lieu où on le prêchera, le lira, le récitera, le copiera, ou même où l'on en préservera les volumes, il conviendra à chaque fois d'y ériger un caitya des sept matières précieuses, que l'on fera extrêmement haut, vaste et décoré. (note) Il ne sera pas nécessaire d'y mettre en plus des reliques du Bouddha. Pourquoi cela? C'est qu'il y aura déjà le corps entier de l'Ainsi-Venu. »

Ces deux passages forment le troisième point essentiel de ce chapitre.

La véritable signification de la vénération

Le Bouddha nous enseigne qu'il est bien plus important de vénérer le Dharma que des idoles. Il dit en substance : peu importe qu'une personne profère des blasphèmes contre le Bouddha, cette faute est légère et il n'est pas indispensable de déposer des reliques du Bouddha dans des pagodes. La plus grande vénération du Bouddha est la pratique du Sutra du Lotus et la plus grande faute est de diffamer les croyants laïcs ou les moines qui pratiquent ce Sutra.

Il convient toutefois de ne pas se méprendre sur la signification de ces paroles.  Ce serait une grave erreur de croire qu'il n'est pas important de proférer des blasphèmes contre le Bouddha ou de mépriser les reliques. Shakyamuni était un grand homme qui nous a laissé son précieux enseignement, le respecter n'est jamais superflu. Nous le vénérons afin d'exprimer notre infinie gratitude pour l'enseignement irremplaçable qu'il nous a laissé. C'est également l'occasion d'approfondir notre respect pour l'idéal vers lequel nous tendons. 

De plus, au travers de l'image de Shakyamuni en tant que Bouddha historique, nous vénérons le Shakyamuni Ainsi-Venu et le Bouddha Atemporel, c'est-à-dire, le Dharma qu'il a exposé. La vénération du Bouddha n'est nullement comparable à l'adoration d'une idole qui est un  objet censé posséder un pouvoir ; certains pensent, par exemple, que l'idole est capable de guérir une maladie, de préserver de la souffrance ou d'exaucer un désir. Il y a une différence fondamentale entre l'idolâtrie et la vénération d'un être qui existe ou a existé. 

Le Bouddha dit également :

« S'il se trouve quelqu'un qui lit et récite le Sutra du Lotus du Dharma, il faut savoir que cet homme se parera lui-même des ornements de bouddha, qu'il se trouvera alors porté sur les épaules de l'Ainsi-Venu.»

L'apparence d'une personne qui s'absorbe dans la lecture ou la récitation du Sutra du Lotus est, en effet, empreinte de dignité et de beauté, comme un bouddha. Pour un bouddha elle apparaîtra comme teintée d'une couleur or. C'est une personne qui sera toujours protégée par les bouddhas, conformément à ce qui est dit dans le passage suivant :

« Après le parinirvana de l'Ainsi-Venu, ceux qui seront capables de le recopier, le garder, le lire, le réciter, l'honorer, et le prêcher aux autres, l'Ainsi-Venu les revêtira de sa robe et ils seront aussi protégés par les bouddhas qui seront apparus en personne dans les autres univers. [...] Ces gens, sache-le, cohabiteront avec l'Ainsi-Venu, et auront la tête effleurée de la main de l'Ansi-Venu.»

Que le Bouddha répète ces   paroles aussi souvent doit attirer notre attention sur le caractère sacré du Sutra du Lotus et nous faire ressentir à quel point notre mise en pratique de ce Sutra correspond parfaitement aux intentions de l'Ainsi-Venu. Quelles que soient les difficultés ou les persécutions qui nous attendent, le Bouddha promet de nous protéger.

Pour nous assurer de sa protection dans ce monde mauvais, le Bouddha dit :

« Dans le mauvais âge d'après mon parinirvana,
ceux qui pourront garder ce Sutra
devront être honorés les paumes jointes,
comme on fait offrande au Bhagavat

Pourquoi une personne qui pratique le Sutra du Lotus est-elle honorable ? Le Bouddha y répond :

« Bhaishajyaraja, je te le déclare maintenant :
de tous les sutras que j'ai exposés,
parmi tous ces sutras,
le Lotus du Dharma est primordial.»

Ces deux dernières affirmations forment le quatrième point essentiel de ce chapitre.

Jusqu'ici, nous avons vu les mérites obtenus par une personne pratiquant le Sutra du Lotus. Vient maintenant l'enseignement sur l'attitude intérieure à adopter pour la pratique. Elle est composée de trois parties principales, ainsi que le Bouddha l'énonce.

« Parmi les innombrables millions de myriades de sutras que j'ai prêchés, que je prêche maintenant et que je prêcherai, ce Sutra du Lotus du Dharma est le plus difficile à croire, le plus difficile à comprendre. Bhaishajyaraja (Yakuo), ce Sutra est le réceptacle du secret de Bouddha; il ne peut être divulgé ni exposé à la légère aux hommes. Sauvegardé par les bouddhas Vénérés du monde, jamais encore dans les temps anciens il n'avait été révélé. Or ce Sutra, alors même que l'Ainsi-Venu est présent en personne, est déjà en butte aux haines et jalousies ; à plus forte raison alors après son passage en parinirvana

En premier lieu, le Bouddha souligne qu’en comparaison avec les autres sutras, passés ou futurs, le Lotus est extrêmement difficile à comprendre parce que nous avons du mal à croire que tout le monde peut devenir bouddha en accumulant les pratiques. Il est aisé d'y adhérer en théorie mais notre croyance risque toujours d'être ébranlée si notre situation prend une tournure défavorable.  Une personne qui croit et comprend vraiment le Sutra du fond de son cœur possède une maturité spirituelle qui la rend sensible à cet enseignement. C'est quelqu'un qui est prêt à accepter le résultat du karma accumulé dans ses vies précédentes. Aussi devons-nous nous efforcer d'assimiler l'enseignement du Sutra du Lotus le plus profondément possible et le "recevoir et garder" avec patience, sans laisser le doute envahir notre esprit, sans céder aux persécutions ni aux calomnies qui peuvent survenir. 

Deuxièmement, le Bouddha nous dit que « ce Sutra est le réceptacle du secret du Bouddha ; il ne peut être divulgué ni exposé à la légère aux hommes ». Comme déjà dit au chapitre 3, il est très important de ne pas en conclure que nous ne devons pas prêcher ce Sutra.

Troisièmement, le Bouddha dit : "Sauvegardé par les bouddhas Vénérés du monde, jamais encore dans les temps anciens il n'avait été révélé. Or ce Sutra, alors même que l'Ainsi-Venu est présent en personne, est déjà en butte aux haines et jalousies ; à plus forte raison alors après son passage en parinirvana." On pourrait s'étonner de que cet enseignement sacré attire l'hostilité et la jalousie, mais ce n'est pas vraiment surprenant car chaque fois qu'un enseignement supérieur est prêché et mis en pratique, ceux qui croient en un enseignement moins élevé sont irrités et dérangés. Certains le méprisent alors qu'ils ne connaissent rien de son contenu. D'autres le dénoncent comme une hérésie. Lorsque Shakyamuni, Jésus et Nichiren ont commencé à prêcher, ils furent attaqués et subirent des persécutions religieuses.

Le Bouddha nous promet que, si nous supportons l'hostilité et la jalousie, si nous recevons, gardons et pratiquons le Sutra du Lotus, nous serons protégés et l'Ainsi-Venu nous revêtira de sa robe. C'est le cinquième point important de ce chapitre.

La comparaison avec l'homme qui creuse sur un haut plateau

« Bhaishajyaraja, ceci est comparable à un homme qui aurait soif et besoin d'eau. Il en cherche en creusant sur un haut plateau; tant qu'il ne voit que la terre sèche, il sait que l'eau est encore loin. Ne cessant d'appliquer son effort, il aperçoit peu à peu la terre humide et finit par arriver à la boue. Sa pensée est déterminée et il sait que l'eau est forcément proche. Il en va de même du bodhisattva : celui qui n'a encore ni entendu ni compris, qui n'a pas pu pratiquer ce Sutra du Lotus du Dharma, celui-là, il faut le savoir, se trouve encore bien loin de l'Éveil complet et parfait sans supérieur. S'il obtient de l'entendre et de le comprendre, d'y réfléchir et de s'y exercer, il saura forcément qu'il a pu s'approcher de l'Éveil complet et parfait sans supérieur.»

Une fois que nous avons connu le Sutra du Lotus, nous ne devons jamais remettre en question ce qu'il convient de faire. Si nous abandonnons le Sutra après l’avoir juste un peu pratiqué et que nous partons à la recherche de quelque chose d’autre, nous ne pourrons jamais avoir de résultat. De même, celui qui creuse la terre sans voir l’eau jaillir immédiatement ne pourra étancher sa soif s'il ne persiste à creuser. Par cette comparaison, le Bouddha nous enseigne que le pratiquant du Sutra du Lotus doit continuer à chercher l'Éveil complet et parfait sans supérieur avec un espoir et un zèle constants, avec la même persistance que l'homme assoiffé creuse la terre. C’est le sixième point important de ce chapitre.

La robe, le trône et la demeure de l'Ainsi-Venu

Le septième et dernier point de ce chapitre se trouve dans la description des trois règles de la robe, du trône et de la demeure de l'Ainsi-Venu :

« Bhaishajyaraja, s'il est un bodhisattva qui, entendant le Sutra du Lotus du Dharma, s'en étonne, en doute ou s'en effraie, il faut savoir qu'il s'agit d'un bodhisattva ayant déployé son intention seulement récemment. Si c'est un shravaka qui, entendant ce Sutra, s'en étonne, en doute ou s'en effraie, il faut savoir qu'il s'agit d'un outrecuidant.

« S'il est des fils et filles de foi sincère qui, après le parinirvana de l'Ainsi-Venu, désirent prêcher ce Sutra du Lotus du Dharma aux quatre congrégations, comment devront-ils l'exposer? Ces fils et filles de foi sincère entreront dans la demeure de l'Ainsi-Venu, revêtiront la robe de l'Ainsi-Venu, s'assiéront sur le trône de l'Ainsi-Venu; c'est à ce moment qu'ils devront prêcher largement ce Sutra aux quatre congrégations.

« La demeure de l'Ainsi-Venu, c'est l'action d'habiter dans la grande compassion à l'égard de tous les êtres.
La robe de l'Ainsi-Venu, c'est la parure de la grande douceur et de la patience.
Le trône de l'Ainsi-Venu, c'est la non-substantialité de tous les phénomènes.» (note)

La demeure de l'Ainsi-Venu est un cœur si grand et si compatissant qu'il suscite le désir de sauver tous les autres, bons ou mauvais, même ceux qui tentent de nuire. Ce cœur compatissant est comparé à la vaste demeure de l'Ainsi-Venu, car n'importe qui peut y entrer.

La robe de l'Ainsi-Venu est un cœur tellement doux et indulgent qu'il exclut la colère et le ressentiment en toutes circonstances et qu'il n'est jamais troublé par les compliments et les louanges. Ce cœur est comparé à la robe de l'Ainsi-Venu qui n'est jamais influencé par le mal extérieur. Cela signifie qu'un pratiquant du Sutra du Lotus doit garder la ferme détermination de propager l'enseignement en toutes circonstances.

Le trône de l'Ainsi-Venu signifie voir les choses avec équanimité. Comme indiqué au chapitre 5, les différences étant reconnues pour ce qu'elles sont, il convient de les considérer avec équanimité en s'élevant plus haut qu'elles. Par exemple, bien que Pierre ait l'esprit lent, il est agile de ses mains. Bien que Paul ne soit pas habile de ses mains, il a l'esprit vif. Bien que la différence entre les deux soit reconnue, en tant qu'êtres humains, ils sont considérés par le Bouddha de la même manière.  Ce regard équanime n'est possible que si l'on a compris la non-substantialité de tous les phénomènes.

Le Bouddha nous dit de toujours garder ces trois règles à l'esprit (concernant la vertu de l'Ainsi-Venu) et de nous baser sur elles en prêchant inlassablement le Sutra du Lotus.

Ce chapitre se démarque des autres parce qu'il est écrit sous la forme d'un sermon du début à la fin, sans mise en scène et sans récit annexe.

Suite

Chapitre X du Sutra du Lotus

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