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Jujushin Ron et jujushin

Le Grand-maître* du Mont Koya [Kukai*], dont vous avez parlé, est un maître qui vécut sous le règne de l'empereur Saga. L'empereur lui confia officiellement pour tâche d'apprécier et d'expliquer la valeur relative des divers enseignements bouddhiques (note). Pour lui obéir, il produisit un ouvrage en dix volumes intitulé Jujushin Ron. Parce que cet ouvrage est si vaste et exhaustif, il en fit une version abrégée en trois volumes qu'il intitula Hizo Hoyaku*. Il y décrit dix stades dans l'évolution de l'esprit, du premier stade, "l'esprit d'un homme bas, apparenté aux chèvres par ses désirs"(note), jusqu'au dernier stade, "l'esprit glorieux, le plus secret et sacré"(note). Il range le Sutra du Lotus dans le huitième stade, le Sutra Kegon* dans le neuvième, et les enseignements du Shingon [du Sutra Vairocana*] dans le dixième. Ainsi, il considère même le Sutra du Lotus inférieur au Sutra Kegon*, et le classe deux rangs plus bas que le Sutra Vairocana. Dans son ouvrage, il écrit : "Chacun des véhicules enseignés proclame qu'il est le véhicule conduisant à la bodhéité, mais, lorsqu'on les envisage du point de vue d'un stade plus avancé (note), tous ne semblent plus que théories puériles." Il définit également le Sutra du Lotus comme un ouvrage composé de "mots sauvages et de phrases fleuries", et dénigre le Bouddha Shakyamuni en le disant égaré au stade de l'obscurité.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265 ? à un samouraï ? )

Question : Dans des ouvrages de Kukai* tels que le Jujushin Ron, le Hizo Hoyaku et le Ben Kemmitsu Nikyo Ron, on lit des phrases comme : "Chaque école proclame que le véhicule qu'elle propose est le véritable véhicule, mais, si on examine cela du point de vue des doctrines ultérieures du Shingon, il ne s'agit que de théories puériles." (note) "Le Bouddha Shakyamuni est encore à l'étape de l'obscurité, il n'est pas parvenu à l'étape de l'Éveil"(réf.)  ; "les divers sutras du Mahayana exotérique correspondent à la quatrième saveur, celle du beurre"(note)  ; "les maîtres bouddhistes, en Chine, ont rivalisé pour s'approprier la saveur du beurre clarifié du Shingon et clamer qu'elle appartient à leur propre école."(note) Comment devons-nous comprendre les affirmations contenues dans ces commentaires ?
Réponse J'ai été moi-même stupéfait en lisant ces commentaires et j'ai donc fait des recherches dans tous les sutras, y compris dans les trois attribués au bouddha Vairocana*. Mais je ne trouve pas un seul mot ou passage dans les sutras indiquant que le Sutra du Lotus, comparé aux sutras Kegon* ou Vairocana* est un enseignement puéril  ; que, par rapport au Sutra Rokuharamitsu, Zhiyi* agit comme un voleur, ou que le Sutra Shugo décrit Shakyamuni "à l'étape de l'obscurité"(note). Ce sont là des affirmations totalement absurdes et pourtant, depuis trois ou quatre cents ans, au Japon, un certain nombre de personnes sensées les ayant acceptées, on en est maintenant venu à penser qu'elles sont raisonnables et fondées. J'aimerais souligner quelques erreurs de Kukai* particulièrement flagrantes afin que l'on comprenne qu'il en va de même pour le reste.
Le choix en fonction du temps (Minobu, 10 juin 1275 ; adressé à Yui)

Si vous avez la possibilité de venir visiter le Mont Minobu, pourriez vous, je vous prie, emprunter, au moine Ise-ko, le Jujushin Ron*, le Hizo Hoyaku*, le Nikyo-ron*, et d’autres commentaires de l’école Shingon, et me les apporter ?
Moines du temple Seicho-ji (Minobu, le 11 janvier 1276 aux moines du temple Seicho-ji)

Dans son traité le Jujushin Ron, Kukai* affirme que le Sutra du Lotus est inférieur au Sutra Kegon*. Dans le Hizo Hoyaku, il prétend que le Bouddha Shakyamuni, auteur du chapitre Juryo* (XVI), n'est qu'un simple mortel et dans le Kemmitsu-nikyo ron, il traite le Grand-maître* Zhiyi* de voleur. Qui plus est, le moine shingon Kakuban, dans son ouvrage le Shariko-shiki, déclare que le Bouddha Shakyamuni, qui exposa la doctrine suprême du Sutra du Lotus, n'était pas digne de porter les sandales d'un moine shingon. Hoin, du temple d'Amida, est disciple des moines qui professèrent ces hérésies. Si un tel moine l'emportait sur moi, les rois-dragons, en exauçant sa prière, deviendraient les ennemis du Sutra du Lotus et seraient punis par Bonten, Taishaku et les quatre grands Rois du Ciel.
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

Question : l'école Kegon a énoncé le principe des cinq enseignements (note) et déclare tous les autres sutras inférieurs au Sutra Kegon*. L'école Shingon avance le principe des dix stades de l'esprit (jujushin), déclarant que tous les autres sutras sont des enseignements exotériques, donc inférieurs à ceux de l'école Shingon que leur ésotérisme rend supérieurs. L'école Zen rejette tous les sutras comme relevant du domaine des enseignements écrits et prône "une transmission en dehors des sutras, indépendante des mots ou des écrits". Selon cette école, l'Éveil s'obtient simplement en restant assis face à un mur, et elle se prétend supérieure aux autres. Selon l'école Jodo, il existe deux sortes de pratique, correcte et diverses (note). Le Sutra du Lotus et les autres sutras, rejetés dans la catégorie des pratiques diverses, doivent être "écartés, refermés, ignorés et abandonnés."(réf.) Cette école prétend au contraire que les trois sutras de Jodo sont adaptés aux capacités des gens et que ce sont de merveilleux sutra entrant dans la catégorie des pratiques correctes. Ainsi chaque école manifeste avec arrogance son attachement à son propre point de vue. Mais quelle est celle qui correspond aux véritables intentions du Bouddha Shakyamuni ?
Parvenir directement à la bodhéité grâce au Sutra du Lotus (Minobu, mars 1277 ? à Myoho-ama)

 

 

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