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Extraits de gosho sur

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douleur


Jeune ou vieux, personne ne connaît le sort qui l'attend - il en est ainsi dans notre monde Saha. Tous ceux qui se rencontrent sont voués à se séparer de nouveau - telle est la règle du monde flottant dans lequel nous vivons. Ce n'était certes pas la première fois que je prenais conscience de ce fait, mais j'ai été choqué de voir tant de gens quitter prématurément ce monde au début de l'ère Shoka (note). Certains laissaient derrière eux des enfants en bas âge, d'autres étaient contraints d'abandonner des parents âgés. Quelle tristesse devait habiter leur coeur lorsque, encore dans la force de l'âge, ils durent entreprendre le voyage vers les Sources jaunes  ! Ce fut douloureux pour ceux qui partirent aussi bien que pour ceux qu'ils laissaient derrière.
[...] tantôt nous naissons en tant qu'êtres humains et sommes en proie aux huit souffrances que sont naître et vieillir, tomber malade et mourir, souffrir de devoir quitter ceux que nous aimons et rencontrer ceux que nous haïssons, éprouver la douleur de ne pas obtenir ce que nous désirons, et endurer les peines engendrées par les cinq agrégats du corps et de l'esprit.
Conversation entre un sage et un ignorant (1265 (  ? ) à un samouraï (  ? )

Nichiren s'efforce d'éveiller tous les habitants du Japon à la foi dans le Sutra du Lotus pour qu'ils puissent eux aussi partager cet héritage et atteindre la bodhéité. Mais, au lieu de cela, ils m'ont attaqué à plusieurs reprises et finalement exilé sur cette île. Vous avez néanmoins suivi Nichiren, ce qui vous a valu bien des souffrances. Votre douleur me touche profondément. L'or ne peut être ni détruit par la flamme, ni terni ou érodé par l'eau. Tandis que le fer est vulnérable au feu comme à l'eau. Le sage est comparable à l'or et l'insensé au fer.
L'héritage du Dharma ultime de la vie (Sado, février 1272, à Sairen-bo Nichiji)

Quand une catastrophe se produit, nos troubles personnels semblent insignifiants. Je ne sais pas si les rapports qui me parviennent sont exacts, mais la disparition de ceux qui ont été tués dans les récents combats est sans doute la cause d'une douleur profonde.
La Lettre de Sado (Sado, 20 mars 1272, à Toki Jonin)

L'être céleste lui répondit : "Je suis ton père, Wu-long. Parce que je m'opposais au Dharma du Bouddha, ma langue s'est fendue en huit morceaux, le sang a jailli de mes cinq organes des sens, ma tête s'est brisée en sept, et je suis tombé dans l'enfer avici. Les énormes douleurs ressenties au moment de ma mort étaient déjà épouvantables, mais celles que je subis ensuite dans l'enfer avici furent cent, mille, cent mille fois plus effroyables ! La douleur d'un être humain, si on lui arrachait les ongles avec un couteau mal aiguisé, ou si on lui découpait la tête avec une scie, si on le contraignait à marcher sur des braises brûlantes ou si on l'emprisonnait dans une herse - tout cela ne serait rien comparé aux souffrances endurées dans cet enfer.
Lettre à Horen (Minobu, le 4e mois de 1275 à Soya Kyoshin)

Pour parler simplement, lorsqu'on donne un coup de poing dans le vide, on ne se fait pas mal, mais en frappant un rocher, on ressent de la douleur [...] Vous pourriez alors céder face à l'opposition de votre père, et abandonner le Sutra du Lotus sans l'avoir désiré. Souvenez-vous que si tel était le cas, vous tomberiez à coup sur dans l'enfer avici et y entraîneriez aussi vos parents, causant à tous une indescriptible douleur..
Lettre aux Frères (Minobu, 16 décembre 1275 aux frères Ikegami)

Puisque c'est volontairement que je m'expose à ces persécutions, lorsque les autres me maltraitent, je ne les repousse pas. Quand bien même je voudrais le faire, ils sont trop nombreux pour que j'y parvienne. Et, même s'ils me frappent, je ne ressens aucune douleur car j'y suis depuis le début préparé.
Traité sur la dette de reconnaissance (Minobu, le 21 juillet 1276, à Joken-bo et Gijo-bo)

Aucun être né sous forme humaine, qu'il soit de condition sociale basse ou élevée, ne peut échapper à la tristesse et au malheur. Mais les troubles varient avec le temps et diffèrent selon les personnes. Quelle que soit la maladie dont on souffre, au fur et à mesure qu'elle s'aggrave, on pense qu'aucune maladie ne peut être pire que la sienne. On peut connaître la souffrance des séparations : souffrir d'être séparé de son maître, de ses parents, de son mari, de sa femme, et il est impossible de dire que l'une de ces formes de séparation est moins douloureuse que les autres. On peut trouver un nouveau maître, ou se consoler d'une rupture en se remariant. Mais la douleur pour des parents d'avoir perdu un enfant semble s'aggraver avec le temps. Même s'il est toujours douloureux pour des enfants de perdre leurs parents, que les parents meurent et que les enfants continuent à vivre, telle est la loi de la nature. Mais quelle tristesse lorsqu'une mère âgée est précédée dans la mort par son enfant ! Il y a de quoi reprocher leur injustice aux divinités et aux bouddhas. Pourquoi la mort ne vous a-t-elle pas pris à la place de votre enfant  ? Pourquoi avez-vous dû lui survivre si c'est pour endurer une telle souffrance  ? C'est véritablement insupportable.
[...]
Les gens de notre époque ont tous la tête brisée comme les branches d'arjaka, mais leur mauvais karma est si profond qu'ils ne s'en rendent même pas compte. Ils sont comme des gens blessés, profondément endormis ou en état d'ivresse, qui ne sentent pas encore la douleur de leur blessure.
Plutôt que laête brisée en sept morceaux, on pourrait dire aussi l'esprit brisé en sept morceaux.
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

La nation sera peut-être dévastée par la force supérieure des Mongols, mais les offenses au Dharma bouddhique cesseront presque entièrement. Une défaite serait comme la guérison d'une maladie par le moxa ou le traitement d'une douleur par l'acupuncture : tous deux sont pénibles sur le moment, mais apportent ensuite un soulagement.
Sur Itai Doshin (Minobu, septembre 1275 à 1280, à Takahashi nyudo)

J'ai commencé à souffrir de dysenterie le trentième jour du douzième mois de l'année dernière, et jusqu'au troisième ou quatrième jour du sixième mois de cette année, les crises en ont été chaque jour plus fréquentes, et plus graves chaque mois. Au moment même où je commençais à penser que c'était un karma immuable [celui de mourir à ce moment-là] vous m'avez envoyé un excellent remède. Depuis que je le prends, la douleur a considérablement diminué et n'a plus qu'un centième de son ancienne intensité. Je me demande si c'est le Bouddha Shakyamuni qui est entré dans votre corps pour venir à mon aide. Ce sont peut-être les bodhisattvas Surgis-de-Terre qui m'ont offert l'excellent remède de Myoho Renge Kyo.
Les deux sortes de maladies (Minobu, le 26 juin 1278, à Shijo Kingo)

Sachez que vous êtes dans la même situation que ceux qui partent pour le champ de bataille ou s'y trouvent déjà. Jusqu'à présent, nos croyants n'ont encore rien subi d'une horreur semblable. Mais les soldats à Tsukushi sont maintenant confrontés à un effroyable destin et s'ils sont tués à la bataille, ils seront condamnés à tomber en enfer. Même si nous devions, nous aussi, rencontrer des épreuves aussi sévères, nous atteindrons la bodhéité à l'avenir. Nos épreuves actuelles sont comme la cautérisation par le moxa, une douleur minime qui guérit d'un mal plus grave.
Sur les persécutions subies par le Bouddha (Minobu, le 1er février 1279 ou 1er octobre 1279 à Shijo Kingo.)

voir également : souffrance

 

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