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Extraits de gosho sur

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Li Ling

Mon logis était une cabane de chaume délabrée au milieu d'un champ envahi par les mauvaises herbes, où l'on ensevelissait les morts. La pluie coulait par le toit et les murs ne protégeaient pas du vent. Jour et nuit, j'entendais seulement le son du vent sifflant jusque dans mes oreilles, et je n'avais d'autre vision chaque matin que celle de la neige recouvrant à perte de vue les chemins. J'avais l'impression d'être tombé tout vif dans le monde des esprits faméliques* et d'avoir été précipité dans l'un des enfers froids. Su Wu demeura captif pendant dix-neuf ans chez les Barbares du Nord en mangeant de la neige pour survivre, et Li Ling vécut pendant six ans dans une grotte, vêtu d'un manteau de paille : leur expérience devenait la mienne.
Lettre à Horen (Minobu, avril 1275 à Soya Kyoshin)

Ainsi, à certains moments, j'ai été calomnié par plusieurs centaines de personnes ; à un autre moment, confronté à mille personnes à la fois, j'ai été persécuté par le sabre et par le bâton. J'ai été chassé de ma demeure et banni de ma province. Finalement, à deux reprises, j'ai encouru la disgrâce du régent du pays, étant une première fois exilé à Izu, et une seconde fois, sur l'île de Sado. Lorsque je fus banni sur cette île de la mer du Nord, je n'avais ni suffisamment de nourriture pour vivre, ni même des vêtements en lianes de glycines tressées pour me couvrir le corps. Les habitants, moines aussi bien que laïcs de cette province, ont été encore plus hostiles à mon égard que les hommes et les femmes de la province de Sagami. Abandonné dans un champ, sans protection contre la neige, j'ai survécu en mangeant des herbes. J'avais l'impression de connaître le sort de Su-Wu qui survécut pendant dix-neuf ans dans la terre des barbares du nord en mangeant de la neige, ou de Li-ling, emprisonné pendant six ans dans une grotte au bord de la mer du Nord. J'ai connu ces épreuves sans avoir commis le moindre crime, mais seulement pour avoir voulu sauver tous les habitants du Japon.
Lettre à Ko-no ama Gozen (Minobu le 16 juin 1275 à Ko-no ama Gozen)

Pas la moindre statue de Bouddha n'était enchâssée, les quatre murs étaient disjoints, et la toiture percée de toutes parts. S'il neigeait, la neige s'accumulait sans jamais fondre. Je restai là nuit et jour, sur une peau de bête, enveloppé dans un manteau de paille. La nuit, il grêlait ou neigeait, il y avait le tonnerre et la foudre. Même dans la journée, le soleil se montrait à peine. C'était un lieu à vous découragez de vivre. Dans cette situation, je me comparais à Li Ling en Chine, qui fut gardé prisonnier dans une caverne au pays des barbares du Nord, et au maître Fadao que l'empereur Huizong des Song avait fait marquer au fer sur le front avant de l'exiler au sud du Yangzi.
Sur le comportement du Bouddha (Minobu, 1276, à Konichi-ama)

 

 

 

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