ACCUEIL

AGGI SUTTASN 46.53.

Le principe de non-violence

http://sangharime.com/wiki/index.phpmtitle=Aggi-Sutta et
http://www.daoloire.com/buddha-anussati/aggisutta.html

DICTIONNAIRE

A ce moment-là, le Bhagavat séjournait au monastère fondé par Anathapindika*, dans le parc Jeta, près de la ville de Shravasti*. En ce temps-là, un grand sacrifice avait été organisé par le brahmane Uggatasarira. Les animaux - cinq cents taureaux, cinq cents jeunes boeufs, cinq cents génisses, cinq cents chèvres, cinq cents béliers -, avaient été amenés au poteau sacrificiel afin d'être immolés.

Alors, le brahmane Uggatasarira rendit visite au Bhagavat. S'étant approché du Bhagavat, il échangea avec lui des compliments de politesse et des paroles de courtoisie, puis s'assit à l'écart sur un côté*.

Le brahmane Uggatasarira dit au Bhagavat : "O vénérable Gautama, j'ai entendu dire que le fait d'allumer un feu de sacrifice et le fait d'ériger un poteau sacrificiel étaient des choses avantageuses et très fructueuses."

Le Bhagavat dit: "Moi aussi, ô brahmane, j'ai entendu dire que le fait d'allumer un feu de sacrifice et le fait d'ériger un poteau sacrificiel étaient des choses avantageuses et très fructueuses."

Le brahmane Uggatasarira dit pour la deuxième fois : "O vénérable Gautama, j'ai entendu dire que le fait d'allumer un feu de sacrifice et le fait d'ériger un poteau sacrificiel étaient des choses avantageuses et très fructueuses."

Le Bhagavat dit: "Moi aussi, ô brahmane, j'ai entendu dire que le fait d'allumer un feu de sacrifice et le fait d'ériger un poteau sacrificiel étaient des choses avantageuses et très fructueuses."

Pour la troisième fois, le brahmane Uggatasarira dit : "O vénérable Gautama, j'ai entendu dire que le fait d'allumer un feu de sacrifice et le fait d'ériger un poteau sacrificiel étaient des choses avantageuses et très fructueuses."

Le Bhagavat aussi répéta alors : "Moi aussi, ô brahmane, j'ai entendu dire que le fait d'allumer un feu de sacrifice et le fait d'ériger un poteau sacrificiel étaient des choses avantageuses et très fructueuses."

Enfin, le brahmane dit : "Dans ce cas, nous avons donc le même point de vue! Mon opinion et celle du vénérable Gautama sont tout à fait semblables sur ce point !"

Pendant cette discussion, l'Ayasmanta Ananda était là en écoutant.

Lorsque le brahmane Uggatasarira eut ainsi parlé, l'Ayasmanta Ananda dit : O brahmane, le Tathagata ne doit pas être interrogé ainsi, en disant : "O vénérable Gautama, j'ai entendu dire que le fait d'allumer un feu de sacrifice et le fait d'ériger un poteau sacrificiel étaient des choses avantageuses et très fructueuses", mais vous devez formuler votre question ainsi : "O vénérable, je me prépare à allumer un feu de sacrifice et à ériger un poteau sacrificiel. Que le Bhagavat me conseille! Que le Bhagavat m'instruise pour que ses conseils m'amènent le bonheur et le bien-être pour longtemps !"

Le brahmane Uggatasarira alors s'adressa au Bhagavat : "O Vénérable, je me prépare à allumer un feu de sacrifice et à ériger un poteau sacrificiel. Que le Bhagavat me donne des conseils ! Que le Bhagavat m'instruise pour que ses conseils m'amènent le bonheur et le bien-être pour longtemps !"

Le Bhagavat dit : "O brahmane, même avant que le sacrifice ne commence, celui qui prépare le feu de sacrifice et qui érige le poteau sacrificiel dresse trois épées malfaisantes, mauvaises dans leur efficacité, mauvaises dans leur fruit. Quelles sont ces trois épées ? L'épée des actions corporelles, l'épée des actions verbales et l'épée des actions mentales.

O brahmane, même avant que le sacrifice ne commence, celui qui prépare le feu du sacrifice et qui érige le poteau sacrificiel fait naître les pensées suivantes: 'Que pour ce sacrifice soient massacrés tant de taureaux, tant de jeunes boeufs, tant de génisses, tant de chèvres, tant de béliers.'

De cette façon, il fait des démérites, mais en pensant acquérir des mérites. Il fait une chose mauvaise, mais en pensant faire une bonne chose. Il prépare la voie conduisant à une destination malheureuse, mais en pensant préparer la voie conduisant à une destination heureuse.

Ainsi, ô brahmane, même avant que le sacrifice ne commence, celui qui prépare le feu du sacrifice et qui érige le poteau sacrificiel dresse en premier lieu cette épée des actions mentales, qui est malfaisante, mauvaise dans son efficacité, mauvaise dans son fruit.

Et encore, ô brahmane, même avant que le sacrifice ne commence, celui qui prépare le feu du sacrifice et qui érige le poteau sacrificiel déclare : "Que pour ce sacrifice soient massacrés tant de taureaux, tant de jeunes boeufs, tant de génisses, tant de chèvres, tant de béliers."

De cette façon, il fait des démérites, mais en pensant acquérir des mérites. Il fait une chose mauvaise, mais en pensant faire une chose bonne. Il prépare la voie conduisant à une destination malheureuse, mais en pensant préparer la voie conduisant à une destination heureuse.

Ainsi, ô brahmane, même avant que le sacrifice ne commence, celui qui prépare le feu du sacrifice et qui érige le poteau sacrificiel dresse en second lieu cette épée des actions verbales, qui est malfaisante, mauvaise dans son efficacité mauvaise dans son fruit.

Et encore, ô brahmane, même avant que le sacrifice ne commence, celui qui prépare le feu du sacrifice et qui érige le poteau sacrificiel met en marche lui-même toute l'affaire, en disant : 'Que l'on abatte les taureaux, pour sacrifier! Que l'on abatte les jeunes boeufs pour sacrifier ! Que l'on abatte les génisses pour sacrifier! Que l'on abatte les béliers pour sacrifier !'

De cette façon, il fait des démérites, mais en pensant acquérir des mérites. Il fait une chose mauvaise, mais en pensant faire une chose bonne. Il prépare la voie conduisant à une destination malheureuse, mais en pensant préparer la voie conduisant à une destination heureuse.

Ainsi, ô brahmane, même avant que le sacrifice ne commence, celui qui prépare le feu du sacrifice et qui érige le poteau sacrificiel dresse en troisième lieu cette épée des actions corporelles qui est malfaisante, mauvaise dans son efficacité, mauvaise dans son fruit.

De cette façon, ô brahmane, même avant que le sacrifice ne commence, celui qui prépare le feu du sacrifice, et qui érige le poteau sacrificiel dresse ces trois épées malfaisantes, qui sont mauvaises dans leur efficacité, qui sont mauvaises dans leur fruit.

Il y a, ô brahmane, trois sortes de feu qu'il faut abandonner, qu'il faut éloigner, qu'il faut éviter. Quels sont ces trois feux? Ce sont le feu de l'avidité, le feu de la haine et le feu de l'illusion.

Pourquoi, ô brahmane, le feu de l'avidité faut-il l'abandonner, l'éloigner, l'éviter? Avec une pensée obsédée par l'avidité, dominée par l'avidité, impressionnée par l'avidité, on s'engage dans un cours mauvais en action corporelle, mauvais en action verbale et mauvais en action mentale. Alors, après la dissolution du corps, après la mort, on renaîtra dans les enfers, dans les destinations malheureuses, dans le malheur, dans l'enfer.

Pourquoi, ô brahmane, le feu de la haine faut-il l'abandonner, l'éloigner, l'éviter? Avec une pensée obsédée par la haine, dominée par la haine, impressionnée par la haine, on s'engage dans un cours mauvais en action corporelle, mauvais en action verbale et mauvais en action mentale. Alors, après la dissolution du corps, après la mort, on renaîtra dans les enfers, dans les destinations malheureuses, dans le malheur, dans l'enfer.

Pourquoi, ô brahmane, le feu de l'illusion faut-il l'abandonner, l'éloigner, l'éviter? Avec une pensée obsédée par l'illusion, dominée par l'illusion, impressionnée par l'illusion, on s'engage dans un cours mauvais en action corporelle, mauvais en action verbale et mauvais en action mentale. Alors, après la dissolution du corps, après la mort, on renaîtra dans les enfers, dans les destinations malheureuses, dans le malheur, dans l'enfer.

En effet, ô brahmane, ces trois sortes de feux doivent être abandonnés, doivent être éloignés, doivent être évités.

(Cependant) il y a, ô brahmane, trois sortes de feux qui amènent le bonheur lorsqu'on les respecte, vénère et révère. Quels sont ces trois feux ? Le feu des êtres dignes de respect, le feu des maîtres de maison* et le feu des êtres dignes de dons.

Quel est le feu des êtres dignes de respect ? Considère, ô brahmane, quelqu'un qui honore sa mère et son père. La mère et le père sont appelés "le feu des êtres dignes de respect". Pourquoi? Parce que ce feu s'est produit. Pour cette raison, ô brahmane, le feu des êtres dignes de respect, s'il est respecté, vénéré et révéré, ne manque pas d'amener le bonheur.

Quel est le feu des maîtres de maison? Considère, ô brahmane, quelqu'un qui traite correctement ses enfants et sa femme, ses esclaves, ses serviteurs, ses travailleurs. Ces êtres (appartenant au maître de maison*) sont appelés "le feu des maîtres de maison". Pour cette raison, ô brahmane, le feu des maîtres de maison, s'il est respecté, vénéré et révéré, ne manque pas d'amener le bonheur.

Quel est le feu des êtres dignes de dons? Considère, ô brahmane, les religieux et les prêtres, qui s'abstiennent de la vaine gloire, de l'orgueil et de l'indolence, qui supportent tout avec patience et sérénité, tantôt essayant de se dompter eux-mêmes, tantôt se dirigeant vers l'obtention de la libération. Ces êtres sont appelés "le feu des êtres dignes de dons". Pour cette raison, ô brahmane, le feu des êtres dignes de dons, s'il est respecté, vénéré et révéré, ne manque pas d'amener le bonheur.

En effet, ô brahmane, ces trois sortes de feux, s'ils sont respectés, vénérés et révérés, ne manquent pas d'amener le bonheur.

Concernant le feu de bois, ô brahmane, il faut l'allumer de temps en temps, il doit être maintenu de temps en temps, il doit être éteint de temps en temps, il doit être abandonné de temps en temps."

Cela dit, le brahmane Uggatasarira dit au Bhagavat : Merveilleux, ô vénérable Gautama! Merveilleux, ô vénérable Gautama ! Que le vénérable Gautama veuille bien m'accepter comme un disciple laïc qui, de ce jour jusqu'à la fin de sa vie, le prenne comme refuge.

Je laisse, ô vénérable Gautama, en liberté ces cinq cents taureaux, je leur donne la vie. Je laisse en liberté ces cinq cents jeunes boeufs, je leur donne la vie.

Je laisse en liberté ces cinq cents génisses. Je leur donne la vie. Je laisse en liberté ces cinq cents béliers, je leur donne la vie.

Que ces animaux mangent de l'herbe comme ils veulent. Qu'ils boivent l'eau fraîche comme ils veulent. Que la douceur du vent souffle sur leur corps.

Retour

 
haut de la page