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MAHASARIPAMA  SUTTA MN 29

Le coeur d'un grand arbre solide

http://www.daoloire.com/buddha-anussati/mahasaripama.html

DICTIONNAIRE

Ainsi ai-je entendu. Une fois, le Bhagavat séjournait sur la colline appelée Gijjhakuta, près de la ville de Rajagriha. C'était le lendemain du départ de Devadatta.

A propos de Devadatta, le Bhagavat s'adressa aux bhiksus et dit: Ici, ô bhiksus, un certain fils de famille qui a quitté la vie familiale pour assumer la vie religieuse à cause de la confiance sereine, pense: "Je suis assailli par la naissance, par la vieillesse, par la mort, par le chagrin, par la tristesse, par la souffrance, par les lamentations et par le désespoir. Je verrai peut-être la cessation de toute cette multitude de dukkha".

Après avoir assumé la vie religieuse dans cet espoir, il acquiert des avantages matériels, du respect et de la popularité. A cause de ces avantages matériels, de ce respect et de cette popularité, il se vante et médit des autres ainsi: "Parce que je suis renommé, c'est moi qui suis digne de dons. Quant aux autres bhiksus, ils sont peu connus, peu estimés." A cause de ces avantages matériels, de ce respect, de cette popularité, il est satisfait. Son but est atteint. De cette façon, à cause des avantages matériels, du respect et de la popularité, il exulte et devient indolent, il tombe dans la négligence. Ainsi, il demeure dans le mal.

Ô bhiksus, c'est tout comme un homme qui va à la recherche du coeur d'un grand arbre solide et, voyant un grand arbre, mais en négligeant le coeur, l'aubier, l'écorce et les jeunes pousses, coupe des rameaux et des feuillages, les ramasse et s'en va, en pensant que c'est là le coeur.

Un homme intelligent, qui a vu cet individu, dira: "En vérité, cet individu ne connaît pas le coeur. Il ne connaît pas l'aubier. Il ne connaît pas l'écorce. Il ne connaît pas les jeunes pousses. Cet individu qui va à la recherche du coeur d'un grand arbre solide, voyant un grand arbre, mais en négligeant le coeur, l'aubier, l'écorce et les jeunes pousses, coupe des rameaux et des feuillages, les ramasse et s'en va, en pensant que c'est là le coeur. Ainsi, cet individu n'obtient pas les bienfaits que le coeur peut donner parce qu'il est le coeur."

De même, ô bhiksus, un certain fils de famille, qui a quitté la vie familiale pour assumer la vie religieuse à cause de la confiance sereine, pense: "Je suis assailli par la naissance, par la vieillesse, par la mort, par le chagrin, par la tristesse, par la souffrance, par les lamentations et par le désespoir. Je verrai peut-être la cessation de toute cette multitude de souffrances."

Ayant assumé la vie religieuse dans cet espoir, il acquiert des avantages matériels, du respect et de la popularité. A cause de ces avantages matériels, de ce respect, de cette popularité, il est satisfait. Son but est atteint. A cause de ces avantages matériels, de ce respect et de cette popularité, il se vante et médit des autres ainsi: "Parce que je suis renommé, c'est moi qui suis digne de dons. Quant aux autres bhiksus, ils sont peu connus, peu estimés." De cette façon, à cause des avantages matériels, du respect et de la popularité, il exulte et devient indolent, il tombe dans la négligence. Ainsi, il demeure dans le mal.

Ô bhiksus, voilà un bhiksu qui détient des rameaux et des feuillages de la Conduite pure. A cause de cela, il ne réussit pas à atteindre l'accomplissement total.

Cependant, ô bhiksus, un certain fils de famille qui a quitté la vie familiale pour assumer la vie religieuse, à cause de la confiance sereine, pense (...)

Après avoir assumé la vie religieuse, il acquiert des avantages matériels, du respect, de la popularité. Cependant, il n'est pas satisfait. Son but n'est pas encore atteint. A cause de ces avantages matériels, de ce respect, de cette popularité, il ne se vante pas, ne médit pas des autres. A cause de ces avantages matériels, de ce respect et de cette popularité, il n'exulte pas, ne devient pas indolent et ne tombe pas dans la négligence.

(Au contraire) comme il est diligent, il acquiert la discipline. A cause de son acquisition de la discipline, il est satisfait. Son but est atteint. A cause de son acquisition de la discipline, il se vante et il médit des autres, ainsi: "C'est moi qui détiens la discipline, qui suis agréable de caractère, mais les autres bhiksus ont une mauvaise discipline. Ils sont de mauvais caractère." De cette façon, à cause de l'acquisition de la discipline, il exulte et devient indolent, et il tombe dans la négligence. Ainsi, étant indolent, il demeure dans le mal.

Ô bhiksus, c'est tout comme un homme qui va à la recherche du coeur d'un grand arbre solide, voyant un grand arbre, mais en négligeant le coeur, l'aubier et l'écorce, coupe les jeunes pousses, les ramasse et s'en va, en pensant que c'est là le coeur.

Un homme intelligent qui a vu cet individu, dira: "En vérité, cet individu ne connaît pas le coeur. Il ne connaît pas l'aubier. Il ne connaît pas l'écorce. Cet individu qui va à la recherche du coeur d'un grand arbre solide, voyant un grand arbre, mais en négligeant le coeur, l'aubier, l'écorce, coupe des jeunes pousses, les ramasse et s'en va, en pensant que c'est le coeur. Ainsi, cet individu n'obtient pas les bienfaits que le coeur peut donner parce qu'il est le coeur." De même, ô bhiksus, un certain fils de famille (...)

A cause de son acquisition de la discipline, il est satisfait. Son but est atteint. A cause de son acquisition de la discipline, il se vante et il médit des autres, ainsi: "C'est moi qui détiens la discipline, qui suis agréable de caractère, mais les autres bhiksus ont une mauvaise discipline. Ils sont de mauvais caractère."

De cette façon, à cause de l'acquisition de la discipline, il exulte et devient indolent, et il tombe dans la négligence. Ainsi, étant indolent, il demeure dans le mal. O bhiksus, voilà un bhiksu qui détient des jeunes pousses de la Conduite pure. A cause de cela, il ne réussit pas à atteindre l'accomplissement total.

Cependant, ô bhiksus, un certain fils de famille qui a quitté la vie familiale pour assumer la vie religieuse, à cause de la confiance sereine, pense (...)

Après avoir assumé la vie religieuse, il acquiert des avantages matériels, du respect, de la popularité, mais il n'est pas satisfait. Son but n'est pas encore atteint. A cause des avantages matériels, du respect, de la popularité, il ne se vante pas et ne médit pas des autres. A cause des avantages matériels, du respect et de la popularité, il n'exulte pas, ne devient pas indolent et ne tombe pas dans la négligence.

Etant diligent, il acquiert la discipline. A cause de l'acquisition de la discipline, il est satisfait, mais son but n'est pas encore atteint. A cause de l'acquisition de la discipline, il ne se vante pas et ne médit pas des autres. A cause de l'acquisition de la discipline, il n'exulte pas, ne devient pas indolent et ne tombe pas dans la négligence.

Etant diligent, il acquiert la concentration mentale. A cause de l'acquisition de la concentration mentale, il est satisfait. Son but est atteint. A cause de l'acquisition de la concentration mentale, il se vante et il médit des autres ainsi: "C'est moi qui suis capable de concentrer la pensée. La pensée des autres bhiksus erre." A cause de l'acquisition de la concentration mentale, il exulte, devient indolent et tombe dans la négligence. Ainsi, étant indolent il demeure dans le mal.

Ô bhiksus, c'est tout comme un homme qui va à la recherche du coeur d'un grand arbre solide, voyant un grand arbre, mais en négligeant le coeur et l'aubier, coupe l'écorce, la ramasse et s'en va, en pensant que c'est là le coeur.

Un homme intelligent, qui a vu cet individu, dira: "En vérité, cet individu ne connaît pas le coeur. Il ne connaît pas l'aubier. Il ne connaît pas l'écorce. Il ne connaît pas les jeunes pousses, il ne connaît pas les rameaux et les feuillages. Cet individu qui va à la recherche du coeur d'un grand arbre solide, voyant un grand arbre, mais en négligeant le coeur et l'aubier, coupe de l'écorce, la ramasse et s'en va, en pensant que c'est là le coeur. Ainsi, cet individu n'obtient pas les bienfaits que le coeur peut donner parce qu'il est le coeur."

De même, ô bhiksus, un certain fils de famille (...)

A cause de l'acquisition de la discipline, il se vante et il médit des autres, ainsi: "C'est moi qui suis capable de concentrer la pensée. La pensée des autres bhiksus erre." A cause de l'acquisition de la concentration mentale, il exulte, devient indolent et tombe dans la négligence. Ainsi, étant indolent il demeure dans le mal.

Ô bhiksus, voilà un bhiksu qui détient l'écorce de la Conduite pure. A cause de cela, il ne réussit pas à atteindre l'accomplissement total.

Cependant, ô bhiksus, un certain fils de famille qui a quitté la vie familiale pour assumer la vie religieuse, à cause de la confiance sereine, pense (...)

Après avoir assumé la vie religieuse, il acquiert des avantages matériels, du respect, de la popularité, mais il n'est pas satisfait. Son but n'est pas encore atteint. A cause des avantages matériels, du respect et de la popularité, il ne se vante pas et ne médit pas des autres. A cause des avantages matériels, du respect et de la popularité, il n'exulte pas, ne devient pas indolent et ne tombe pas dans la négligence. Etant diligent, il acquiert la discipline.

Il est satisfait, mais son but n'est pas encore atteint. A cause de l'acquisition de la discipline, il ne se vante pas et ne médit pas des autres. A cause de l'acquisition de la discipline, il n'exulte pas, ne devient pas indolent et ne tombe pas dans la négligence.

Etant diligent, il acquiert la concentration mentale. A cause de l'acquisition de la concentration mentale, il est satisfait, mais son but n'est pas encore atteint. A cause de l'acquisition de la concentration mentale, il n'exulte pas, ne devient pas indolent et ne tombe pas dans la négligence. Etant diligent, il acquiert la connaissance et l'intuition. A cause de l'acquisition de la connaissance et de l'intuition, il est satisfait. Son but est atteint.

A cause de l'acquisition de la connaissance et de la vision, il se vante et il médit des autres ainsi: "C'est moi qui demeure en sachant et en voyant, mais les autres bhiksus demeurent sans savoir et sans voir." A cause de l'acquisition de la connaissance et de l'intuition, il exulte, devient indolent et il tombe dans la négligence. Ainsi, étant indolent, il demeure dans le mal.

Ô bhiksus, c'est tout comme un homme qui va à la recherche du coeur d'un grand arbre solide, voyant un grand arbre, mais en négligeant le coeur, coupe l'aubier, le ramasse et s'en va, en pensant que c'est le coeur.

Un homme intelligent, qui a vu cet individu, dira: "En vérité, cet individu ne connaît pas le coeur. Il ne connaît pas l'aubier. Il ne connaît pas l'écorce. Il ne connaît pas les jeunes pousses. Il ne connaît pas les rameaux et les feuillages. Cet individu qui va à la recherche du coeur d'un grand arbre solide, voyant un grand arbre, mais en négligeant le coeur, coupe l'aubier, le ramasse et s'en va, en pensant que c'est là le coeur. Ainsi, cet individu n'obtient pas les bienfaits que le coeur peut donner parce qu'il est le coeur."

De même, ô bhiksus, un certain fils de famille (...)

A cause de l'acquisition de la connaissance et de l'intuition, il se vante et il médit des autres, ainsi: "C'est moi qui demeure en sachant et en voyant, mais les autres bhiksus demeurent sans savoir et sans voir." A cause de l'acquisition de la connaissance et de la vision, il exulte, devient indolent et il tombe dans la négligence. Ainsi, étant indolent, il demeure dans le mal.

Ô bhiksus, voilà un bhiksu qui détient l'aubier de la Conduite pure. A cause de cela, il ne réussit pas à atteindre l'accomplissement total.

Cependant, ô bhiksus, ici un certain fils de famille qui a quitté la vie familiale pour assumer la vie religieuse, à cause de la confiance sereine, pense: "Je suis assailli par la naissance, par la vieillesse, par la mort, par le chagrin, par la tristesse, par la souffrance, par les lamentations et par le désespoir. Je verrai peut-être la cessation complète de toute cette multitude de dukkha."

Après avoir assumé la vie religieuse dans cet espoir, il acquiert des avantages matériels, du respect et de la popularité. A cause de ces avantages matériels, du respect et de la popularité, il n'est pas satisfait. Son but n'est pas encore atteint. A cause des avantages matériels, du respect et de la popularité, il ne se vante pas, ne médit pas des autres. A cause des avantages matériels, du respect et de la popularité, il n'exulte pas, ne devient pas indolent et ne tombe pas dans la négligence.

Etant diligent, il acquiert la discipline. A cause de l'acquisition de la discipline, il est satisfait, mais son but n'est pas encore atteint. A cause de l'acquisition de la discipline, il ne se vante pas et ne médit pas des autres. A cause de l'acquisition de la discipline, il n'exulte pas, ne devient pas indolent et ne tombe pas dans la négligence.

Etant diligent, il acquiert la concentration mentale. A cause de l'acquisition de la concentration mentale, il est satisfait, mais son but n'est pas encore atteint. A cause de l'acquisition de la concentration mentale, il ne se vante pas et ne médit pas des autres. A cause de l'acquisition de la concentration mentale, il n'exulte pas, ne devient pas indolent et ne tombe pas dans la négligence.

Etant diligent, il acquiert la vision réaliste par la sagesse. A cause de l'acquisition de la vision réaliste par la sagesse, il est satisfait, mais son but n'est pas encore atteint. A cause de l'acquisition de la vision réaliste par la sagesse, il ne se vante pas et ne médit pas des autres. A cause de l'acquisition de la vision réaliste par la sagesse, il n'exulte pas, ne devient pas indolent et ne tombe pas dans la négligence.

Etant diligent, il atteint " la libération qui a un temps limité". Il peut se produire, ô bhiksus, que ce bhiksu retombe de " la libération qui a un temps limité".

Ô bhiksus, c'est tout comme un homme qui va à la recherche du coeur d'un grand arbre solide; voyant un grand arbre, il coupe le coeur, le ramasse et s'en va, en sachant que c'est là le coeur.

Un homme intelligent, qui a vu cet individu, dira: "En vérité, cet individu connaît le coeur, il connaît l'aubier, il connaît l'écorce. Il connaît les jeunes pousses. Il connaît les rameaux et les feuillages. Cet individu qui va à la recherche du coeur d'un grand arbre solide, voyant un grand arbre, coupe le coeur, le ramasse et s'en va, en sachant que c'est là le coeur. Ainsi, cet individu obtiendra les bienfaits que le coeur peut donner parce qu'il est le coeur."

De même, ô bhiksus, ici, un certain fils de famille qui a quitté la vie familiale pour assumer la vie religieuse, à cause de la confiance sereine, pense: "Je suis assailli par la naissance, par la vieillesse, par la mort, par le chagrin, par la tristesse, par la souffrance, par les lamentations et par le désespoir. Je verrai peut-être la cessation complète de toute cette multitude de dukkha " Après avoir assumé la vie religieuse dans cet espoir, il acquiert des avantages matériels, du respect et de la popularité. A cause de ces avantages matériels, du respect et de la popularité, il n'est pas satisfait. Son but n'est pas encore atteint.

A cause des avantages matériels, du respect et de la popularité, il ne se vante pas et ne médit pas des autres. A cause des avantages matériels, il n'exulte pas, ne devient pas indolent et ne tombe pas dans la négligence.

Etant diligent, il acquiert la discipline. A cause de l'acquisition de la discipline, il est satisfait, mais son but n'est pas encore atteint. A cause de l'acquisition de la discipline, il ne se vante pas et ne médit pas des autres. A cause de l'acquisition de la discipline, il n'exulte pas, ne devient pas indolent et ne tombe pas dans la négligence.

Etant diligent, il acquiert la concentration mentale. A cause de l'acquisition de la concentration mentale, il est satisfait, mais son but n'est pas encore atteint. A cause de l'acquisition de la concentration mentale, il ne se vante pas et ne médit pas des autres. A cause de l'acquisition de la concentration mentale, il n'exulte pas, ne devient pas indolent et ne tombe pas dans la négligence.

Etant diligent, il acquiert la connaissance et l'intuition. A cause de l'acquisition de la vision réaliste par la sagesse, il est satisfait, mais son but n'est pas encore atteint. A cause de l'acquisition de la vision réaliste par la sagesse, il ne se vante pas et ne médit pas des autres. A cause de l'acquisition de la vision réaliste par la sagesse, il n'exulte pas, ne devient pas indolent et ne tombe pas dans la négligence.

Etant diligent, il atteint " la libération qui n'a pas un temps limité". Il est impossible ô bhiksus, qu'un bhiksu retombe de la libération qui n'a pas un temps limité.

Ainsi, ô bhiksus, cette Conduite pure n'a pas pour but d'acquérir des avantages matériels, du respect, de la popularité; elle n'a pas pour but d'obtenir la discipline, ni la concentration mentale, ni la vision réaliste par la sagesse, mais la libération inébranlable de la pensée. C'est le coeur, c'est la fin totale.

Ainsi parla le Bhagavat. Ravis, les bhiksus se réjouirent de ce qu'avait dit le Bhagavat.

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