DICTIONNAIRE des TERMES BOUDDHIQUES

français, japonais, chinois, sanscrit, pali


Seicho-ji ou Kiyozumi-dera

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C’est à l’âge de 12 ans que Zennichi-maro (nom d'enfant de Nichiren) entra au monastère de Seicho-ji, sur le Mont Kiyosumi, près de chez lui. Il prit alors le nom de Yakuo-maro. Il semble avoir été un élève brillant. Il étudia les fondamentaux du bouddhisme ainsi que des enseignements généraux sous la direction de Dozen-bo, le supérieur du monastère, qui devint son premier maître.

L’origine de ce lieu de culte remonte au règne de l’empereur Konin. Seicho-ji, appelé aussi Kiyosumi-dera, a été fondé en 771 par le Maître du Dharma, Fushigi. Celui-ci, abattit un vieux chêne et le sculpta en lui donnant les traits du bodhisattva Akasagarbha (Corbeille de Vacuité-Totale, Kokuzo). L’effigie est installée dans une petite chapelle édifiée à cet effet. En 836, lors de l’un de ses voyages d’enseignement, Ennin (794 – 866) fait restaurer ce monastère qui compte alors douze cellules monacales et une statue d’Acala (Fudo, Budong) qui marque l’influence du courant ésotérique Tendai et d'autres écoles ésotériques (mikkyo), notamment l’école Shingon. En outre, à l’époque, comme dans la plupart des temples du Japon, l’école de la Terre Pure (dévotion exclusive au bouddha Amida) exerçait une influence dominante.

Aujourd’hui, le temple Seicho-ji, lié au souvenir de Nichiren, et réputé aussi pour son jardin, est un monument très visité. Depuis 1949, il relève de la Nichiren Shu. Au pied du Mont Kiyosumi se trouve la ville d’Amatsu-Kominato, le lieu de naissance de Nichiren, commémoré par le temple Tanjo-ji.
(voir http ://www.nichiren-shu.org/tanjoji.html).

En 1237, à l’âge de 16 ans, Zennichi-maro fut ordonné moine et reçut le nom de Zensho-bo Rencho («Lotus éternel»). Il partit alors à Kamakura pour approfondir ses études. Trois ans plus tard, il revint brièvement au Seicho-ji avant de repartir pour les grands centres d’étude de l’époque.

Dans le gosho Seicho-ji Daishuchu (Lettre aux moines de Seicho-ji), écrit en 1276, Nichiren indique que, lorsqu’il était au Seicho-ji, il pria devant une statue du bodhisattva Kokuzo (Akasagarbha), qui était le principal objet de dévotion du temple. Parlant de lui, dans ce texte, à la troisième personne, Nichiren déclare : «Jeune, il reçut une grande sagesse du bodhisattva vivant Kokuzo. Il avait prié le bodhisattva pour devenir l’homme le plus sage du Japon. Le bodhisattva a dû prendre pitié de lui. Car il lui fit cadeau d’un grand joyau aussi brillant que l’Etoile du matin, que Nichiren cacha dans sa manche droite. Par la suite, en lisant la totalité du corpus des sutras, il fut capable de discerner en essence la valeur relative des huit écoles aussi bien que de toutes les écritures». Nichiren avait alors 15 ans. Dans le Zenmui Zanzo Sho (Le savant maître Chan-wou-wei), il écrira plus tard : «Devant mes yeux, le bodhisattva Kokuzo apparut sous la forme d’un grand prêtre et m’offrit un joyau de sagesse comme une étoile brillante». On notera que la méditation de Kokuzo (dont la statue tient dans la main un joyau et dont le nom signifie «la sagesse aussi étendue que l’espace»), est un rituel d’origine Shingon, bien connu au Japon et centré sur l’invocation répétée du nom de Kokuzo.

A l’âge de 32 ans, après plus de vingt années d’études qui l’avaient mené à la conviction de la supériorité du Sutra du Lotus, Rencho revint au temple de Seicho-ji. Le 28 avril 1253, il monta au sommet d’une colline nommée Asahi-gara mori sur le Mont Kiyosumi, au-dessus du Seicho-ji. Là, au lever du soleil, face à l’océan Pacifique, il proclama la pratique correcte du bouddhisme pour les gens de l’époque en récitant pour la première fois daimoku (grand titre), l’hommage au titre du Sutra du Lotus : Nam(u) Myoho Renge Kyo. C’est à cette occasion qu’il prit le nom de Nichiren (Soleil Lotus).

Sans arriver à le détourner complètement des pratiques de la Terre Pure, Nichiren garda un grand respect pour son maître Dozen-bo. Au Seicho-ji, il avait aussi reçu l’enseignement de deux moines Joken-bo et Gijo-bo, qui devinrent plus tard ses disciples. Le Seicho-ji représente donc un lieu central dans la vie de Nichiren ; jamais il ne renia le temple où il avait commencé ses études et était devenu moine, et où il vint proclamer Daimoku. Dans le gosho Seicho-ji Daishuchu (Lettre aux moines de Seicho-ji), Nichiren écrit pour encourager les moines du Seicho-ji et rappeler la mémoire de son maître Dozen-bo. Dans cette lettre, il exprime sa gratitude à Joken-bo et à Gijo-bo, qui avaient été ses guides dans sa jeunesse et qui avaient eu le courage de devenir ses disciples.

voir également http ://www.nichiren-shu.org/seichoji.html

et http ://www.geocities.com/chris_holte

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