Dans le précédent chapitre, une multitude de bodhisattva était surgie de la terre, en rangs aussi nombreux que les grains de sable de soixante mille Gange. Shakyamuni déclare à son auditoire que cette foule constitue l'ensemble de ses disciples depuis le passé sans commencement. Tous surpris demandent : Comment le Bouddha a-t-il pu enseigner et former autant de bodhisattva dans les quarante dernières années précédant son Éveil ? En leur nom, le bodhisattva Maitreya demande à Shakyamuni d'expliquer ce prodige. C'est pour répondre à cette question que le Bouddha expose alors le chapitre XVI Longévité de l'Ainsi-Venu.

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La triple répétition de supplications et d'exhortations annonce un enseignement important. En effet, Shakyamuni s'apprête à exposer son enseignement le plus important. Il exhorte l'assistance pour la quatrième fois, puis expose le chapitre Durée de la vie.
Lorsqu'un bouddha perçoit que les hommes désirent instamment connaître sa vie, il apparaît et leur dispense un enseignement adapté à leur condition ou à leur faculté de compréhension. La cérémonie des exhortations et supplications a pour but de renforcer leur esprit de recherche jusqu'à ce qu'ils soient aptes à recevoir l'enseignement le plus important.

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Croire et appliquer' signifie que seule la croyance (shinjin, aspiration à la bodhéité) peut mener à l'Éveil. C'est seulement après la pratique de sévères austérités pendant une période incroyablement longue que les disciples de Shakyamuni pouvaient avoir foi dans le Sutra du Lotus et atteindre la bodhéité. Nichiren précise que la foi-shinjin est en elle-même l'Éveil. Dans les Enseignements oraux, il dit que la foi est un sabre tranchant qui peut couper l'obscurité la plus profonde. L'obscurité (mumyo, ignorance) est un des trois poisons et cause de tous les malheurs. Ce sont les conceptions erronées, profondément enracinées dans la vie qui font douter des enseignements du Sutra du Lotus.

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'Ecoutez bien' correspond à la quatrième exhortation du Bouddha, en réponse aux supplications incessantes de son auditoire. Pour la première fois, il fait allusion au 'secret du Tathagata et à son mystérieux pouvoir'. Le mot 'secret' prend ici un sens très différent de son sens habituel. D'après Zhiyi, il indique que la Réalité Ultime, connue du seul Bouddha, n'a jamais été révélée. Le 'mystérieux pouvoir' n'est pas un pouvoir occulte, mais la force qui mène tous les hommes à l'Éveil. Le Sutra du Lotus fait allusion à la Réalité Ultime de l'univers, mais il n'enseigne pas directement ce qui permit à Shakyamuni d'atteindre la bodhéité. Nichiren a concrétisée ce Dharma dans le Daimoku et le Gohonzon. A ce moment, et pour la première fois dans l'histoire, le bouddhisme devint accessible à tous.

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La proclamation de Shakyamuni qu'il est parvenu à la bodhéité depuis un passé inimaginablement éloigné est révolutionnaire et a fortement bouleversé ceux qui l'ont entendue. Elle a été appelée kaigon kennon, littéralement : ouvrir le récent et révéler l'éloigné. Récent indique le passé proche, c'est-à-dire l'atteinte de la bodhéité par Shakyamuni à l'âge de trente ans. Eloigné est le passé incroyablement lointain appelé gohyaku jintengo. Ce type de révélation est appelé hosshaku kempon : effacer l'éphémère et révéler la véritable ainsité. Ici éphémère correspond à Shakyamuni quand il déclare avoir atteint l'Éveil à l'âge de trente ans. La véritable ainsité désigne Shakyamuni quand il révèle être Bouddha depuis gohyaku jintengo.

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Dans les Enseignements oraux, Nichiren insiste encore plus sur la signification de cette expression : 'Depuis que j'ai réellement atteint la bodhéité'.
'Je' représente les ainsités des dix mondes dans l'univers, tandis que 'atteint' veut dire 'révéler'.
'Atteint la bodhéité' signifie que nous, ainsité des dix mondes, faisons jaillir l'état de bouddha inhérent à notre vie. 'Bouddha' ne désigne donc pas un être transcendant, mais simplement celui qui fait surgir la bodhéité des profondeurs de sa vie, grâce à sa foi et à sa pratique du bouddhisme. Par conséquent, 'le temps est sans limite ni borne... depuis que j'ai réellement atteint la bodhéité' signifie que nous avons tous en nous l'état de bouddha, l'avons toujours eu depuis un passé infiniment lointain et l'aurons éternellement. Un bouddha est celui qui comprend ce principe. Il n'y a pas de différence essentielle entre un simple mortel et un bouddha; cela tient au fait d'être éveillé ou non. Par 'éveillé', il ne faut pas simplement entendre compréhension, mais plutôt perception des profondeurs de la vie, de l'expérience de la bodhéité.

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Shakyamuni conclut enfin son explication de la période écoulée depuis qu'il a atteint la bodhéité. Un "kalpa" vaut tantôt huit millions d'années, tantôt seize millions d'années. C'est ce que représente gohyaku jintengo, mais nous voyons aisément que, même aujourd'hui, sa durée est incalculable. Gohyaku jintengo peut être une période incroyablement longue, mais elle a des limites.

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Shakyamuni révèle le lieu où il a enseigné depuis gohyaku jintengo. En comparaison des enseignements antérieurs au Sutra du Lotus, ceci a une grande signification. Les sutras précédents expliquent que le monde humain est impur et que les bouddhas n'y vivent pas. Ainsi, d'après le Sutra de la vie infinie (Muryoju), le bouddha Amithaba réside dans le monde Ouest de l'univers qui est une soi-disant 'terre pure de félicité suprême'. D'après d'autres sutras, le bouddha Yakushi et le bouddha Mahavairocana vivent respectivement dans le monde de l'Est de l'univers, nommé 'Monde de la Pure Emeraude', et dans le monde appelé 'Monde du Trésor du Lotus'. Pour Shakyamuni, affirmer avoir toujours vécu dans ce monde a une signification révolutionnaire. Le monde terrestre est appelé Saha 'endroit où les hommes endurent peines et souffrances'. Cette révélation nie donc la vision du bonheur dans un 'autre monde' et offre la possibilité de transformer le monde terrestre impur en une 'terre de bouddha'.

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Ce passage révèle la 'véritable terre' (honkokudo) où apparaît le Bouddha. Par cette révélation, le principe d'ichinen sanzen (une pensée - trois mille) est parfait et complet. Il est bien connu que Zhiyi a formulé ce principe sur la base des dix Modalités d'expression de la vie révélés dans le chapitre Moyens appropriés. Cependant, la 'véritable terre' n'avait pas été révélée dans ce chapitre, et dans ichinen sanzen manquait l'un des trois domaines - l'environnement naturel (kokudo seken) - qui démontre que la vie et son environnement reflètent toujours la même condition de vie. Au sens strict, le principe d'ichinen sanzen, tel qu'il est expliqué dans les enseignements provisoires, est imparfait. Pourtant, la révélation de la 'véritable terre' signifie que, lorsque nous faisons jaillir notre état de bouddha, ce monde impur se révèle alors être la 'terre de bouddha'. Donc, la révélation de la 'véritable terre' complète le principe d'ichinen sanzen'.

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avaivartika (ou avinivartaniya) : littéralement un qui ne revient plus; celui qui va vers l'Éveil parfait et n'aura plus à renaître (qui va dans le nirvana).

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La révélation de l'éternité de la vie du Bouddha est l'un des enseignements clés de toute la doctrine de de Shakyamuni.

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Selon Zhiyi

Selon Chih-i, en "secret" signifie que le corps du Bouddha est de trois organes, et par "mystérieux" que les trois organismes sont à la une. Spirituellement ou surnaturellement envahit le pouvoir, ou pouvoir spirituel ou supematural pervasion, ou l'ubiquité, la fonction des trois organes, ou trikdya: le dharmakaya (organe de la vérité ou du droit du corps), le sambhogakaya (récompense du corps ou le bonheur du corps ), et le nirmdnakdya (mutation du corps ou de la réponse du corps). Dharmakaya indique la bouddhéité dans son universalité, nirmdnakaya la bouddhéité consacrés ou personnalisés, et sarnbhogakaya la bouddhéité comme spiritualisée. Chih-i attributs de la révélation de la trikdya sous cette forme à ce passage et met l'accent sur l'unité de la trinité comme constituant la seule doctrine du Bouddha de la personne et la réalité.

 

According to Chih-i, by "secret" is meant that the one body of the Buddha is three bodies, and by "mysterious" that the three bodies are in the one. Spiritually or supernaturally pervading power, or power of spiritual or supematural pervasion, or ubiquity, is the function of the three bodies, or trikdya: the dharmakaya (truth-body or Law-body), the sambhogakaya (reward-body or bliss-body), and the nirmdnakdya (mutation-body or response-body). Dharmakaya indicates the buddhahood in its universality, nirmdnakaya the buddhahood embodied or personalized, and sarnbhogakaya the buddhahood as spiritualized. Chih-i attributes the revelation of the trikdya in this form to this passage and emphasizes the unity of the trinity as consituting the only correct doctrine of the Buddha's person and reality.

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The Chinese text accords with Burnouf's translation. Kern has "either under his own appearance or another's, either on his own authority or under the mask of another"

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This can also be read: "it is neither boni nor dies, or disappears or comes forth; it has no secular existence and no extinction; it is neither real nor unreal, neither thus nor otherwise."

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butsugen : un des 5 yeux du Bouddha (gogen)

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Bhagavat : le Bienheureux, l'Honoré du Monde, Seson. Terme de respect utilisé pour parler du / au Bouddha. On connaît plus de 30 titres attribués au Bouddha : Tathagata - l'Ainsi venu; L'Arhat - Celui qui est détaché du samsara; Sugatha - Celui qui crée le Bien; Jina - Le Victorieux; Maha shraman - Le grand érmite...

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asamkhya : nombre sans limite; dans le brahmanisme ce terme était appliqué à la descriptions des kalpas. 1 kalpa = un jour et une nuit de Brahama = environ 8 millions de vies humaines. La vie de Brahma dure 100 kalpas après quoi tout l'univers est détruit. Suit une nuit d'égale durée que le jour puis un nouveau cycle recommence. D'après la tradition nous sommes acteullement dans le 51ème jour de Brahma.

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différentes interprétations des grands nombres
1) 'nayuta' and 'asogi' are ancient Indian numerical units; they are both enormous numbers of ten to numerous tens of powers. According to one source, a nayuta is equal to the number one followed by eleven zeros (a hundred billion), and an asogi is equal to one followed by fifty-one zeros. (Endo - Soka Gakkai)
2) 500 x 1, 000 x 10, 000 x 100, 000 (ie 500 trillion) nayuta asamkhya major world (Nichiren shu)
3) koti = 10 milliards; nayuta = 100 milliards (E.Tortchinov)

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goriki (pancabalani) cinq pouvoirs qui permettent de vaincre les cinq troubles sur la voie de l'Éveil. L'obtention de ces cinq pouvoirs n'est possible qu'après la purification des cinq racines (yeux, oreilles, etc.) 1) le pouvoir de la foi : shinriki - la foi en l'enseignement du Bouddha qui permet de détruire les doutes et éviter les enseignements erronés; 2) le pouvoir de la décision, shojinriki, la vigilance ininterrompue du corps et de la conscience: 3) Le pouvoir de la pensée, nenriki, la conviction qui aide à détruire les errements. 4) le pouvoir de la concentration, joriki, concentration de la conscience dans laquelle les réflexions quotidiennes et parasites sont écartées; 5) le pouvoir de la connaissance, eriki grâce auquel les illusions et les erreurs de pensée sont éliminées.

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mandara : arbre "corail" (erythrina indica) à belles fleures rouges. Selon la tradition pousse dans le monde des dieux.

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