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Extraits de gosho sur

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Soga no Umako
 

Le trente et unième empereur, Bidatsu, était le deuxième fils de Kimmei. Il régna pendant quatorze ans avec l'aide de deux grands ministres. L'un d'eux était un fils de Mononobe no Okoshi, du nom de Yuge no Moriya, qui avait hérité de la fonction de son père. L'autre était un fils de Soga no Iname qui s'appelait Soga no Umako. C'est sous le règne de cet empereur [Bidatsu] que naquit le prince Shotoku, fils de l'empereur Yomei et neveu de l'empereur Bidatsu. Un jour du deuxième mois de l'année, alors qu'il était âgé de deux ans, il se tourna vers l'est, tendit le majeur et récita Namu Butsu [dévotion au Bouddha] et l'une des reliques de Shakyamuni se matérialisa dans la paume de sa main. C'était la première fois que quiconque au Japon invoquait le nom du Bouddha.
[...] A l'âge de huit ans, le prince Shotoku déclara : "Ceux qui, à l'époque des Derniers jours du Dharma, vénéreront l'image du Bouddha Shakyamuni, le sage des pays de l'Ouest, pourront écarter les calamités, et accumuleront de la bonne fortune. Ceux qui la mépriseront provoqueront des désastres, et leur vie sera écourtée." [En entendant cela] Mononobe no Moriya et les autres se mirent en colère et dirent à l'empereur : "Les membres du clan Soga ont transgressé le décret impérial interdisant de rendre un culte à des dieux étrangers." L'épidémie frappa de plus belle, emportant dans la mort presque toute la population. Mononobe no Moriya rapporta, une fois encore, le fait à l'empereur. Après quoi l'empereur promulgua un décret qui disait : "Soga no Umako a pratiqué le bouddhisme. Il faut cesser de pratiquer cette religion." [Exécutant l'ordre impérial] Moriya, en compagnie de Nakatomi no Katsumi, attaqua le temple. Ils rasèrent la salle de pratique et la pagode, brûlèrent et détruisirent les statues du Bouddha et incendièrent le temple. Ils dépouillèrent de leur robe les moines et les nonnes et les firent fouetter. Après cet incident, l'empereur ainsi que Mononobe no Moriya et Soga no Umako furent touchés par l'épidémie, éprouvant les mêmes souffrances que si leur corps était brûlé vif ou coupé en morceaux. De plus, leur peau se couvrit des pustules de cette maladie appelée variole. Soga no Umako s'écria, au désespoir : "Nous devrions vénérer les Trois trésors  ! " Un décret de l'empereur fut promulgué, permettant à Umako seul de le faire mais l'interdisant aux autres. Umako s'en réjouit grandement et fit construire un temple où il put vénérer les Trois trésors. L'empereur Bidatsu mourut le quinzième jour du huitième mois de l'année où le prince Shotoku atteignit l'âge de quatorze ans. Yomei devint le trente-deuxième empereur et son règne dura deux ans. Il était le fils de l'empereur Kimmei et le père de Shotoku. Au cours du quatrième mois de la deuxième année de son règne [587], il tomba malade, victime d'une épidémie. Après quoi il exprima le désir de se convertir et de vénérer les Trois trésors. Le ministre Soga veilla à ce que la volonté impériale soit respectée et fit pour la première fois pénétrer un moine au palais impérial. Ce moine s'appelait Toyokuni. Mononobe no Moriya et quelques autres furent saisis de rage et, furieux, déclarèrent que la pratique du bouddhisme était une malédiction qui se retournerait contre l'empereur. Finalement, l'empereur mourut. Au cours du cinquième mois de la même année, Mononobe no Moriya et les hommes de son clan se retranchèrent dans sa résidence de Shibukawa et y rassemblèrent des troupes nombreuses. Le prince Shotoku et Soga no Umako marchèrent sur les positions ennemies et les attaquèrent. Quatre batailles eurent lieu, au cours des cinquième, sixième et septième mois. Par trois fois, le camp du prince Shotoku fut vaincu. Avant la quatrième bataille, le prince Shotoku fit le voeu d'élever un stupa pour y conserver les reliques du Bouddha Shakyamuni, et de construire le temple Shitenno-ji. Soga no Umako fit un voeu lui aussi, celui de construire un temple pour y enchâsser la statue du Bouddha Shakyamuni envoyée de Paekche.
[...] Ceux qui, parmi mes disciples, auraient une foi peu profonde et trahiraient l'enseignement de Nichiren connaîtraient le même destin que le clan Soga. Voici pourquoi. C'est grâce aux efforts du père et du fils, Soga no Sukune et Soga no Umako, que le bouddhisme fut introduit et adopté au Japon. Ils avaient peut-être protégé le bouddhisme en remplissant le rĂ´le de Bonten et de Taishaku du temps où Shakyamuni vivait en ce monde. En éliminant Mononobe no Okoshi et son fils Moriya, les membres du clan Soga devinrent le seul clan influent du pays. Ils parvinrent aux positions les plus élevées, gouvernèrent le pays entier et leur famille connut une grande prospérité. Mais Umako, par la suite, devint si arrogant qu'il fit assassiner l'empereur Sushun et tuer de nombreux princes. De plus, son petit-fils, Soga no Iruka, fit mettre à mort par ses serviteurs vingt-trois enfants du prince Shotoku. Après quoi l'impératrice Kogyoku, sur le conseil de Nakatomi no Kamako, fit sculpter une statue du Bouddha Shakyamuni et lui adressa des prières ferventes. Cela eut pour effet que Soga no Iruka, son père, leurs serviteurs et tous les membres de leur clan périrent aussitôt.
Le guide suprême du monde (Minobu, le 25 juin 1277, à Shijo Kingo)

Pendant un certain temps, l'empereur Sushun observa fidèlement la pratique de la patience. Mais, de nature irascible, il viola un jour ce précepte quand un de ses sujets lui fit cadeau d'un jeune sanglier sauvage. Il décrocha la boucle qui retenait son sabre au fourreau, et le plongea dans les yeux du sanglier en disant : "Voilà un jour ce que Nous ferons à cet homme que Nous haïssons  ! " Le prince Shotoku, qui était présent, s'exclama : "Ah  ! C'est effroyable, effroyable  ! Votre Majesté va sûrement éveiller la haine des autres. Ces mots mêmes que vous venez de prononcer seront le sabre qui va vous frapper." Le prince se fit sur l'instant apporter des objets précieux qu'il partagea entre ceux qui avaient entendu la remarque de l'empereur [dans l'espoir d'acheter leur silence]. L'un d'eux, néanmoins rapporta l'épisode au ministre Soga no Umako. Umako, croyant que c'était à lui que l'empereur vouait cette haine, persuada Atai Goma, fils d'Azumanoaya no Atai Iwai, de tuer l'empereur. Ainsi, même un souverain sur le trône doit veiller à ne pas exprimer sans retenue ses pensées.
Les trois sortes de trésor (Minobu, le 11 septembre 1277, à Shijo Kingo)

Le fils d'Omuraji, le ministre Mononobe no Moriya, déclara que si les trois empereurs successifs avaient été emportés par l'épidémie, tout comme son propre père, c'était uniquement parce que des prières avaient été offertes au Bouddha. "Que chacun sache, ajouta-t-il, que le prince Shotoku, Soga no Umako et tous ceux qui révèrent le Bouddha, sont des ennemis de mon père et des empereurs défunts  ! " En entendant cela, les princes impériaux Anabe et Yakabe, avec leurs ministres et des milliers de leurs sujets firent tous alliance [avec Moriya].
[...] Au cours de la période de trente-cinq ans qui avait suivi l'introduction du bouddhisme au Japon, pas une seule année ne s'était écoulée sans que sévissent les trois calamités et les sept désastres, au nombre desquels les épidémies. Mais lorsque, Mononobe no Moriya ayant été tué par Soga no Umako, le pouvoir du Bouddha fut reconnu comme supérieur à celui des divinités [du Japon], tous les désastres cessèrent immédiatement.
Le traitement de la maladie (Minobu, 26 juin 1278 (ou 1282) à Toki Jonin)

lorsque le bouddhisme fut introduit au Japon, le Premier ministre Mononobe no Moriya et d'autres qui s'opposaient à sa propagation furent frappés par les épidémies, mais Soga no Umako et d'autres qui adhéraient au bouddhisme tombèrent également malades. Trois empereurs successifs, Kimmei, Bidatsu et Yomei, crurent au bouddhisme et au Bouddha Shakyamuni dans leur cœur, mais extérieurement adressèrent des prières à la déesse Amaterasu [Tensho] et aux sanctuaires de Kumano [trois sanctuaires consacrés aux divinités locales], se conformant aux rituels traditionnels du pays. Parce que leur foi dans le Bouddha et en son enseignement était faible, alors que leur foi dans les divinités était forte, ces trois souverains furent finalement entraînés par la plus forte influence, et ils moururent au cours d'épidémies de variole.trois sanctuaires consacrés aux divinités locales.
Grandes lignes du chapitre Zokurui et d'autres (Minobu, juin 1278, à Dame Nichinyo)

 

 

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