Réunion francophone avec le Révérend McCormick  
         
      4 avril 2021 
       Les Quatre demeures  divines  
      
        - Généralités sur ces  Quatre demeures, suivies de la lecture concernant la 1e d’entre  elles : l’amour-empathie
 
        - Lecture et  méditation alternées sur les « Six séquences » dont le  descriptif s’inspire tant du rituel de la Nichiren Shu que des pensées d’un ami  du Révérend
 
        - Expérimentation  personnelle de chaque séquence dont la durée est rythmée par la clochette (en  japonais, « inkin ») du Révérend
 
        - Lecture du  dernier § concernant « Shodaigyo » : daimoku à haute voix, puis  silencieusement
   
           
        Questions/Réponses et commentaires 
       
      
        - Il est très difficile d’éprouver de l’amour-empathie  envers une personne « mauvaise », voire foncièrement mauvaise. Pour  dédramatiser, pourrait-on parler plutôt de mauvaise relation que de mauvaise personne ?        
 
       
      Il ne s’agit pas  nécessairement d’une relation, car nous pouvons éprouver un malaise, voire de  l’aversion pour une personne sans avoir pour autant de relation directe avec  elle comme dans le cas, par ex., d’une personnalité politique  
      - Bien garder à  l’esprit que l’ignorance  est le poison existentiel essentiel
 
         
       
          -  Autrement dit, c’est le fait d’ignorer l’existence  intrinsèque de la nature de bouddha qui provoque de tels sentiments.
 
       
       
      - Le caractère agressif d’un comportement est donc le  reflet ou le fruit de cette ignorance 
 
           
         
       
      
        
          - C’est pourquoi il  importe de travailler sur nos propres sentiments négatifs, notre propre  aversion, notre propre répulsion, etc.  
 
         
       
      
        - Il existe pourtant des personnes foncièrement  mauvaises, des personnes qui veulent physiquement votre peau (comme Nichiren en  connut), ou des pervers narcissiques, des personnes  qui veulent psychologiquement vous détruire.
 
       
      Il en existe  effectivement beaucoup un peu partout !  
      - Ce sont pourtant souvent  nos propres sentiments, notre propre peur, notre propre interprétation de la  situation qui favorisent cette situation ou l’amplifient.
 
          - En s’efforçant  d’adresser de l’amour-empathie à de telles personnes, nous remarquerons  qu’elles ne sont pas aussi viles que nous pourrions le penser, mais sous  l’emprise de leur propre mal-être, de leur propre insatisfaction. 
 
         
       
      
        
          
            - Dans le Sutra du  Lotus, le chapitre XX évoque l’attitude du bodhisattva Fukyo qui ne cesse  de révérer la nature de bouddha de chacun. Il ne fuit personne mais continue  d’affirmer à chacun qu’il sera un jour bouddha, tout en se protégeant des jets  de pierre que certains lui envoient.
 
            - Dans le Sutra du  Nirvana auquel Nichiren fait souvent référence, il est dit aussi qu’il  convient de se protéger des personnes violentes.
 
            - La première vertu d’un bouddhiste est la patience, ce  qui ne veut pas dire laisser faire le mal.  
 
           
         
       
      
        
          - En éprouvant de  l’amour-empathie pour de telles personnes, celles-ci finiront par changer parce  que l’objectif de cet amour-empathie est qu’elles prennent conscience de leur  malaise et surmontent leur propre souffrance 
 
         
       
      
        
          
            - En développant la 1e demeure  d’amour-empathie, nous développons notre propre bodhéité et, fortifiant ce  monde-état, nous devenons moins sensibles à la malveillance d’autrui.
 
            - Le propre d’une personne malveillante n’est pas de  souffrir de ses propres sentiments, mais de faire souffrir autrui. En  souhaitant du bien à une telle personne, nous prendrons peu à peu du recul et  en serons moins affectés.   
 
           
         
       
      
        - Comment réagir par rapport à quelqu’un qui réagit mal,  voire nous rejette ? 
 
       
      
        
          - C’est  difficile ! C’est la raison d’être de ces 6 séquences progressives
 
          - Restons modestes et  prenons-les pour ce qu’elles sont : un exercice
 
          - Il n’est donc pas  nécessaire de se concentrer sur les pires personnes dès le début !
 
          - Commencer par  effectuer une séquence par session, puis intégrer les autres progressivement 
 
         
       
      
        - Dans l’une des citations mentionnées, Nichiren compare  la bodhéité à la faculté de donner, tout comme peut être « donné » un  sentiment de joie, d’amour-empathie, de compassion. Existe-t-il des textes qui  parlent de celle de recevoir ? Cette faculté peut-elle être cultivée ? 
 
       
      
        
          - Nichiren n’a pas  écrit quoi que ce soit sur ce sujet. C’est même le contraire : il remercie  dans ses lettres constamment les personnes qui lui ont offert quelque chose. La  générosité est d’ailleurs la première des Six perfections.
 
          - Recevoir,  accepter quelque chose, ne me semble pas être particulièrement problématique,  car habituellement nous avons plutôt tendance à prendre plus que nécessaire, ou  à prendre sans savoir comment donner. Mais il est vrai que nous pourrions  apprendre à recevoir avec un sourire, c’est-à-dire que nous devrions savoir  être modestes et reconnaissants que certains veuillent nous aider ou nous  offrir quelque chose. Nous ne devrions également pas être si orgueilleux et  refuser une aide proposée quand nous en avons besoin.
 
          - À ce propos, les moines bouddhistes suivent des règles strictes qui les rendent  dépendants des dons d’autrui, une pratique qui fait partie de leur formation. 
 
         
       
      
        - Monde humain VS Monde végétal 
 (note)
  
 
       
      
        
          - Longtemps, on a  cru qu’arbres et végétaux rivalisaient les uns les autres pour se développer,  ayant besoin de plus de place, de lumière, de soleil…
 
          - Depuis une  quinzaine d’années, l’on sait qu’ils sont capables d’entraide grâce à leurs  propres racines et aux champignons qui poussent tout autour d’eux 
 
         
         
       
      àDans  le monde végétal, l’amour-empathie favorise donc la survie et le bien-être de  tous…   
      Le prochain échange prévu le 2 mai portera sur  la 2e demeure   
      Remarque écrite du Révérend : Le bouddhisme enseigne que personne n’est  intrinsèquement mauvais - pas même Devadatta ou le roi Ajatashatru -, car toute  personne possède la nature de bouddha : chacun possède donc en soi les dix  mondes-états. La difficulté est que nous ne vivons pas comme si rien ne s’était  passé : de fait, nous vivons en tenant compte des mauvais sentiments que  nous éprouvons, lesquels ne font que nous blesser encore plus. Bien que nous  percevions, à tort, des personnes comme mauvaises alors qu’elles peuvent ne pas  l’être foncièrement, nous éprouvons également de l’empathie pour elles et  réagissons avec ce sentiment, comprenant que leur mauvaise attitude est liée  aux causes et conditions de leur vécu. Ainsi, mieux nous comprendrons les  raisons pour lesquelles ces personnes agissent de la sorte - en fonction de  leurs blessures et du principe d’ignorance fondamentale qui nous affecte tous  -, plus facilement nous éprouverons pour elles de l’empathie que de la rancœur.  Même Jésus sur la croix a dit : « Père, pardonnez-leur parce qu’ils  ne savent pas ce qu’ils font ». Le fait de pardonner ceux qui nous blessent,  ou blessent quelqu’un d’autre, ne signifie cependant pas que nous pardonnions leur  méfait ou que nous leur permettions de continuer à agir ainsi. Nous devons au  contraire continuer d’être vigilants à leur égard pour éviter qu’ils continuent  de nous blesser ou de blesser quelqu’un d’autre. Procédant ainsi, nous  arriverons à nous libérer de nos mauvais sentiments et, nous efforçant  d’éprouver un sentiment d’amour-empathie au moment où nous agissons  conformément à ce qu’il convient de faire, nous leur éviterons également de  perpétrer d’autres souffrances.      |