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L’origine et la nature de la Conscience :

les approches matérialistes et spiritualistes

 

Par Jean-François Houssais*


« Nous venons de voir dans les précédentes interventions, les grands questionnements philosophiques et religieux sous tendus par l’étude phénoménologique et expérimentale des états modifiés de conscience au regard de la nature humaine. Mais il y a aussi en écho les grands questionnements scientifiques des neurosciences, touchant à la neurobiologie de la conscience, et les conclusions de ces deux approches semblent parfois bien différentes, voir irréductibles. Il sera donc question de chercher s’il est possible d’unifier conceptuellement ces voies d’études distinctes dans une représentation commune, élargie au niveau des concepts, minimale dans sa formulation, mais avec une insertion dans le contexte scientifique qui demeurerait préservé. Une telle synthèse pourrait se révéler dynamisante, en termes de thématiques scientifiques et de coordinations des recherches.

Au long de ces derniers siècles, principalement dans la pensée occidentale, apparemment la plus analytique, deux représentations distinctes continuent à s’exprimer en ce qui concernent l’origine et la nature de la conscience, selon une apparente logique binaire, rationnelle, irrationnelle d’exclusion.

Nous avons ainsi le matérialisme scientifique strict, selon lequel la conscience et toutes les propriétés qui lui sont rattachées (l’aptitude cognitive à connaître, le soi, le non soi, l’esprit, la mémoire, les émotions, les sentiments, le ressenti) mais aussi sa part subconsciente qui occupe une place prépondérante (95% de la conscience), résultent exclusivement de l’organisation fonctionnelle, spatio-temporelle, des cellules du cerveau, principalement neuronales, au nombre d’environ 100 milliards et des millions de milliards de connexions.

La conscience a ainsi émergé durant les quelques 500 dernières millions d’années de l’évolution biologique, conséquemment à la mise en place des structures fonctionnelles du cerveau : le pro reptilien, le paléo mammifère, enfin le néocortex. Pour reprendre un terme utilisé par les tenants de cette thèse, cette représentation « naturalise » l’homme. Elle se dit moniste, avec une seule substance en cause (la matière). Les analyses et les interprétations des neurosciences sont principalement fondées sur ce point de vue.

Dans un autre côté, nous avons le spiritualisme, dans lequel le corps matériel n’est qu’une enveloppe, un véhicule habité par une essence de nature supérieure, intemporelle, immortelle, dotée d’une intelligence fusionnelle infinie, qualifiée d’âme, d’esprit, et dont la source est divine.

Cette représentation est dualiste, reconnaissant deux substances, l’une matérielle, l’autre divine. Les religions puisent leurs aspirations du spiritualisme. En philosophie, l’ontologie fonde ses réflexions sur le concept impersonnel de l’être.

Une telle antinomie ne serait-elle qu’apparente ? Le véritable enjeu en termes d’acquisitions de connaissances ne serait-il pas de bien déterminer les complémentarités ? »

TEST (réf.)

 

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