DHYANA POUR LES DÉBUTANTS

(Traité sur la Méditation)
École du Nord

Conférences données par le Grand Maître Zhiyi du Tiantai

Traduction française de G. CONSTANT- LOUNSBERY *
d'après la transcription du Chinois du Bhiksu Wai-Dau et de Dwight Goddard ; revu par le site Nichiren-Etudes

 

LEXIQUE

Alayavijnana. La Pure Conscience-perception qui est
l'Ultime Réalité selon Vasubandhu (Vie s.) dit N. Das
Gupta dans « Philosophy of Vasubandhu », il ajoute
cette ultime conscience est éternelle donc sukha (heureuse)»
Selon Mme David-Neel dans le « Bouddhisme » Alayavij-
nana est « le réservoir qui contient tous les germes de
conscience ».
Anutara Samyak-Sambohl.  La Suprême Sagesse Trans-
cendantale.
Asana. — La posture : le corps droit, le regard dirigé vers le
bout du nez, les jambes croisées, le pied gauche sur la
cuisse droite, le pied droit sur la cuisse gauche. La paume
de la main gauche au-dessous du dos de la main droite.
L'Occidental ne pouvant pas croiser ses jambes ainsi ne
croisera que ses chevilles.
Asavas. — Les souillures de l'esprit.: le désir de la chair
(luxure), le désir ou attachement à l'existence, et l'igno-
rance sous toutes ses formes y compris l'ignorance de la
véritable nature du « moi » non substantiel et l'ignorance
de l'impermanence de tout ce qui est composé.
Mura. — Une sorte de dévas-géants coléreux et guerriers.
Bodhisattva. — Un être qui pratique les dix Pâramitâs ou
perfections dans sa progression vers l'état de Bouddha.
Par compassion un Bodhisattva reste dans le monde
pour libérer les êtres. Les Pâramitas sont : 1 - le don,
2 - la moralité, 3 - la patience, 4 - le zèle, 5 - la méditation,
6 - la contemplation, 7 - les moyens habiles d'enseigner
la doctrine, 8 - les pouvoirs transcendantaux, 9 - ridenti-


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fication avec la plus haute sagesse, IO - le pouvoir d'in-
tégration avec la vie de tous, le Bodhisattva est devenu
toute sagesse, toute compassion.
Bouddha. Le Bouddha, titre de celui qui est « réveillé
du rêve de l'ignorance » l'Eveillé, l'illuminé.
Citta.      Esprit-coeur. « Pensée (citta), esprit (manas),
connaissance (vijnâna). La pensée est nommée citta parce
qu'elle accumule ; elle est nommée manas parce qu'elle
connaît ; elle est nommée vijnâna parce qu'elle distingue
son objet (« Abhidharmakosa de Vasubandhu » Tr. de L.
de la Vallée Poussin).
Dharma. A plusieurs sens dont Je principal est la loi de
l'Univers, l'Enseignement du Bouddha, la Doctrine, la
Vérité Ultime, etc. Dharma signifie aussi « ce qui porte
un caractère propre ». Les dharmas sont conditionnés ou
non conditionnés Le Noble Sentier, l'Espace et la sup-
pression de la passion (nirodha).
Dharmakaya. Synonyme du Vide au delà de tout concept
et de toute définition, le non-créé, non formé, non modifié
(Dr. Evans-Wentz) V. Appendice le Tri-Kâya.
Dhyana.       La méditation, la pratique essentielle du con-
trôle de l'esprit.
Klesa. Corruption morale ou passion, on en compte dix —
le désir, la haine, l'ignorance, la vanité, l'erreur, le doute,
la torpeur, l'orgueil, l'absence du sens de la honte, la
dureté de coeur ; ou parfois seulement cinq — le désir, la
haine, l'ignorance, la vanité, l'orgueil.
Mahasattvas.      Les « Grands Etres » ceux qui sont avancés
dans la voie du Dharma et sont proches d'atteindre la
libération.
Mahâyâna.            « Le Grand Véhicule »l'École du Nord suivie
par les Bouddhistes de Chine, Tibet, Japon, Népal, etc.
Manjusri. Le « Glorieux à la Douce Voix » le Bodhisattva
de la Sagesse Mystique représenté avec dans la main
gauche le livre de la Sagesse la Prajnâ-Pâramità. Il est
associé avec le Dhyâni Bouddha de l'Ouest Amitabha et
le Bodhisattva de la Compassion Avalokitesvara.


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Mara. Le Roi des génies malfaisants, la personnification du désir.
Matta prajna. Intelligence transcendante.
Nirvana. La libération de l'esprit, ayant acquis le savoir juste, ayant dépassé l'idée de la personnalité et de l'ego.
Etats au delà de la souffrance » (disent les Tibétains) qui est atteint quand les trois racines do la convoitise, la haine
et l'ignorance sont extirpées totalement.

Prajna. — Sagesse transcendante.
Rahu.  L'un des Asuras qui, sous la forme d'un dragon, est dit se jeter sur le Soleil ou la Lune et être la cause des éclipses.
Samadhi. Etat de méditation profonde. Il y a plusieurs espèces de samadhi ou état d'absorbtion allant des états ou l'on conserve encore le sentiment des distinctions (savikalpasamàdhi) jusqu'à l'absorbtion totale dans l'unité sans distinction (nirvikalpasamadhi).
Samantabhadra.   L'Adi-Bouddha Primordial sans commencement ni fin, la source de toute Vérité, non pas une déité personnelle mais la personnification du Darmakaya ou des forces et des lois spirituelles universelles libérées des conditions. Le nom de Samantabhadra est donné également à un Bodhisattva accompagnant le Dhyani Bouddha du Sud dans le Bardo Thodol Tibétain.
Samapatti. Recueillement ou concentration prolongée qui peut être soit accompagné de pensée, soit exempt de pensée. Accomplissement ou fruit du Samadhi.
Sastra.   Les écrits contenant les expositions des Maîtres et philosophes bouddhistes ques autres que le Bouddha lui-même.
Sraddha. La confiance, traduit parfois la foi, mais c'est une foi raisonnée en ce que notre intelligence aura examiné et approuvé.
Sunyata.  Le Vide (pas le néant) signifiant le manque de réalité et d'un ego-substance ou entité autogène dans tous les phénomènes. La connaissance dans son aspect primordial non modifié synonyme de la Réalité dans son essence véritable, l'Absolu indifférencié qu'on appelle le Vide.

Suprapunna. --- Un disciple du Bouddha.
Sutra.     Écrit sacré supposé être l'enseignement du
Bouddha lui-même.
Tathâgata. — Un titre du Bouddha, « Celui qui est venu ainsi
que les autres », c'est-à-dire comme les autres Bouddhas
pour libérer les êtres, suivant le même sentier qui mène
toujours à la libération et enseignant de nouveau la vérité
éternelle.
Tien-Tai. — Ecole fondée en Chine par Zhiyi    à la fin du
VIe siècle. Son nom vient de la montagne où fut situé le
der Monastère. Il reconnaît les doctrines des autres sectes
comme autant d'aspects du Dharma. Il révère surtout
comme écritures le Saddharma Pundarika (Lotus de la
Bonne Loi). Au Japon cette secte est appelée Tendai et
fut fondée par Dengyo Daishi en 805 A. D.
Tummo.   La science de produire la chaleur psychique par
des exercices de respiration et des visualisations qui est pra-
tiquée dans l'Himalaya par les ermites Tibétains pour
supporter le grand froid ou par les yogins hindous pour
supporter la grande chaleur. C'est-à-dire les yogins se
rendent insensibles au froid et à la chaleur à volonté.
V. « Yoga Tibétain » livre III, ch. I et « Mystiques et
Magiciens du Tibet » par A. David-Neel, ch. V, 6,

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